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M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor

Version finale

Le mardi 21 mai 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures cinquante-neuf minutes)

Mme Labrie : Donc, bonjour, tout le monde. Je sors tout juste d'une rencontre avec la ministre Duranceau. Comme vous l'avez vu, elle a fait inscrire au feuilleton un projet de loi pour renforcer la protection envers les locataires aînés. Je dois vous dire que, suite à cette rencontre, moi, ce que j'ai vu, c'est une ministre qui avait cheminé considérablement depuis le mois de décembre, puis depuis, même, la dernière rencontre que j'avais eue avec elle, avec mon collègue Andrés Fontecilla. Juste pour vous rappeler, là, d'abord, lui-même, Andrés, avait déposé un projet de loi à cet effet là dans la dernière législature. Moi, je l'ai redéposé il y a un an. Andrés a bataillé fort, pendant l'étude du projet de loi n° 31, pour faire ajouter ces articles-là au projet de loi. À l'époque, elle refusait. On voit que la mobilisation des groupes, les nombreuses lettres ouvertes et les groupes qui se sont présentés ici, en points de presse, ont contribué à faire cheminer la ministre. Les arguments qu'on a fait valoir auprès d'elle, aussi, semblent porter fruit.

Donc, on attend avec impatience de voir le contenu de ce projet de loi pour voir jusqu'où elle va être prête à aller, mais moi, ce que j'ai vu de la ministre, ce matin, c'est qu'elle avait fait beaucoup de chemin depuis les derniers mois, puis ça, c'est grâce au travail puis à la mobilisation qui ont été faits.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Christine. Bien oui, en effet, donc, belle journée, aujourd'hui, pour les locataires aînés du Québec. Je veux féliciter Christine pour le travail admirable qu'elle a fait dans ce dossier-là. Je veux féliciter le travail de mon collègue Andrés également, qui, pendant des années, a mené cette bataille-là ici, à l'Assemblée nationale. Je veux aussi souligner le travail des différents groupes, dans la société, qui nous ont aidés à mettre de la pression sur le gouvernement de la CAQ pour qu'on avance en matière de protection des locataires aînés. Je pense, bien sûr, aux groupes de défense des locataires, mais aussi à la FADOQ, aux différents groupes aînés qui se sont mobilisés avec Québec solidaire.

Bien sûr, on est, comment dire, impatients, on a hâte de voir le contenu du projet de loi. Ça devrait être dans les prochains jours, mais, si on se fie au titre du projet de loi, et si je me fie à la rétroaction que Christine m'a donnée dans les dernières minutes, suite à sa rencontre avec la ministre, on a un bon pressentiment, on a un très bon pressentiment. Si la tendance se maintient, on se dirige vers un élargissement de la loi Françoise David au Québec.

Alors, notre main est tendue, bien sûr, toujours, vers le gouvernement, on souhaite le dépôt le plus rapide possible de ce projet de loi là, mais notre main est aussi tendue vers les autres partis d'opposition. Si ce projet de loi là est à la hauteur, bien, on va avoir besoin de tout le monde pour le faire adopter d'ici la fin de la session parlementaire. Alors, on invite le gouvernement à le déposer le plus vite possible, on invite les oppositions à en prendre connaissance le plus vite possible, parce qu'il y a des dizaines de milliers d'aînés qui ont besoin d'être mieux protégés contre les évictions, et il faut souhaiter que ce projet de loi là va nous permettre de le faire.

C'est une jolie coïncidence que ce projet de loi là soit inscrit au feuilleton le jour même où je faisais publier une lettre dans les journaux, ce matin, où je parlais de l'importance de livrer la marchandise pour les Québécois, pour les Québécoises. C'est une jolie coïncidence parce que, si la tendance se maintient, donc, et qu'il y a un élargissement de la loi Françoise David au Québec ce sera quand même une belle démonstration de l'utilité de Québec solidaire au Parlement du Québec, belle utilité dans l'opposition. Imaginons ce qu'on pourrait faire si on était au gouvernement.

Journaliste : J'aimerais vous entendre sur votre lettre, là, sur votre sentiment d'impatience. Est-ce que vous avez l'impression que ce n'est pas gagné pour le week-end prochain, puis c'est pour ça que vous décidez de prendre la plume pour parler à vos militants?

M. Nadeau-Dubois : Qu'est-ce que vous voulez dire par «gagné»?

Journaliste : Bien, c'est-à-dire que votre virage de parti de gouvernement, ça ne passe pas comme une lettre à la poste dans le parti.

M. Nadeau-Dubois : Bien, je... quand j'ai pris position au début du mois de mai, je savais que ça créerait des débats. Je l'ai fait en connaissance de cause. Ce débat-là, il est vif, oui, mais il est important pour l'avenir des progressistes, pour l'avenir de Québec solidaire. Donc, moi, je ne suis pas surpris qu'il y ait des débats. Je trouve que c'est même sain, dans un parti, qu'on soit capables, comme ça, de discuter et de débattre. Ces débats-là vont se continuer toute la semaine, ils vont également se poursuivre lors du conseil national. Moi, j'invite le plus de membres possible à se présenter à Jonquière, à débattre avec nous. Moi, je ne prétends pas avoir toute la vérité, mais j'ai quelques idées puis je les mets au...

Journaliste : ...la tête, pour cette lettre-là, là. Pourquoi à ce moment-ci, ou aujourd'hui, à quelques jours du conseil général, là?

M. Nadeau-Dubois : Parce qu'il s'est... depuis deux ou trois semaines, il a coulé beaucoup d'encre sur Québec solidaire, il s'est dit pas mal de choses sur le parti, sur les idées que j'ai lancées, puis je trouvais ça important, après tous ces commentaires, de, moi-même, expliquer c'est quoi, la vision que je soumets aux membres, de clarifier pourquoi je pense que Québec solidaire a sa place, pourquoi Québec solidaire, selon moi, doit former un gouvernement rapidement au Québec, et pourquoi, personnellement, aussi, je me suis joint à ce parti-là. Je trouvais ça important de faire ces précisions-là, de développer cette vision, pour... parce qu'on est dans un contexte où tout le monde a son avis, il y a des opinions, des débats, des commentaires. Ça fait que je trouvais ça important de donner ma propre version de la vision que je prône, puis que je ne suis pas le seul à prôner. Il y a plein de gens, à Québec solidaire, qui sont d'accord avec ça.

Journaliste : Mais est-ce que ce n'est pas un peu une opération de diversion de votre part, M. Nadeau-Dubois? Il y a... votre co-cheffe a démissionné, ça va mal, alors là, vous sortez avec une nouvelle idée, maintenant, une nouvelle lettre, là, juste à la veille du...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est dans la continuité des déclarations que j'ai faites dans les dernières semaines, c'est dans la continuité de ce que je dis depuis que je suis arrivé à Québec solidaire. Et tout ça n'est pas à propos de moi, hein? Ces débats-là sur quelle est la meilleure façon d'arriver au gouvernement, pour un parti progressiste comme Québec solidaire, c'est des débats qui existent depuis la fondation du parti. Je ne suis pas propriétaire d'une vision en particulier, je n'ai rien inventé. C'est des débats qui existent depuis longtemps, et moi, j'ai décidé de m'investir dans ces débats-là. Puis c'est un exercice de franchise, de transparence de dire aux gens du parti où est-ce que je loge sur ces débats-là...

Journaliste : Souhaitez-vous toujours dépasser le capitalisme?

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

Journaliste : Dépasser le capitalisme, souhaitez-vous toujours ça?

M. Nadeau-Dubois : Qu'est-ce que ça veut dire, selon vous, dépasser le capitalisme?

Journaliste : Bien, je ne sais pas, c'est-tu par la gauche, par la droite qu'on dépasse? Mais est-ce que... C'est Amir Khadir qui disait : Il faut dépasser le capitalisme. C'est inscrit aussi dans votre programme.

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, je ne suis pas trop un gars d'étiquette.

Journaliste : C'est à vous de me le dire, dans le fond.

M. Nadeau-Dubois : Moi je ne suis pas trop un gars d'étiquette. Par contre, c'est sûr, le capitalisme, ce n'est pas un bon système. Il faut le transformer, il faut s'assurer que l'économie se développe au service des gens, que l'économie se développe à l'intérieur des limites des écosystèmes et des limites planétaires.

Journaliste : Qu'est ce que vous pensez, par exemple, de l'idée de la décroissance?

M. Nadeau-Dubois : Je... Ce n'est pas une idée que j'appuie. Et on a eu déjà...

Journaliste : ...a été une idée que vous avez appuyée chez Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Non. À Québec solidaire, on a déjà eu le débat en instance, et ça avait été battu.

Journaliste : Comment vous allez mesurer votre succès en fin de semaine?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je me... je... je... Les instances de Québec solidaire ne sont pas réglées comme du papier à musique, hein? Il va y avoir plusieurs votes, plusieurs débats, il va y avoir des motions qui vont être déposées également, séance tenante, pendant le conseil national. Donc, moi, je ne me suis pas préparé, là, de plan de match particulier, je ne me donne pas de chiffres, ou tout ça. C'est sûr que ça va être un moment de débat important, puis le ton des échanges, le résultat des échanges, tout ça va faire partie de mes réflexions.

Mme Labrie : J'ajouterais, par ailleurs...

Journaliste : Comment vous allez tracer la ligne, c'est-à-dire à savoir s'il y a de l'adhésion autour de la déclaration du Saguenay?

M. Nadeau-Dubois : Bien, pour ce qui est de la déclaration, spécifiquement, elle va être amendée et, par la suite, souhaitons-le, adoptée, donc ça va être assez facile à...

Journaliste : Mais votre proposition, en tant que telle, sur le pragmatisme, comment vous allez évaluer ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, j'ai lancé certaines idées, les débats vont se faire, il y a des votes de prévus. Il va aussi y avoir des motions qui vont être déposées, vraiment, séance tenante, sur le plancher de l'instance. On verra comment tout ça va se profiler. Moi, tu sais, je... comment dire... je n'ai pas de critères clairs que je me suis donnés. Moi, je souhaite... Si les membres ont toujours confiance en moi, moi, je souhaite demeurer porte-parole de Québec solidaire.

Journaliste : Bien, justement, vous vous êtes soumis à un vote de confiance de vos députés il y a quelques semaines. Est-ce que vous pourriez faire la même chose avec les militants?

Journaliste : Excusez-moi. Je m'excuse, je vais faire ma chialeuse, là : On peut-tu les laisser finir avant d'enchaîner avec une prochaine question? Pour les télés, ce n'est pas efficace. S'il vous plaît. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Est-ce que vous voulez que je complète une... je répète une réponse?

Journaliste : Non. Bien là, on va laisser la question de mon collègue, mais après ça, ce serait le fun que, tout le monde, on laisse terminer, là. Merci.

Journaliste : ...vous vous êtes soumis à un vote de confiance, il y a quelques semaines, avec vos députés. Est-ce que vous comptez le faire avec les militants cette fin de semaine?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas une procédure qui existe dans nos instances, à Québec solidaire, donc ce n'est pas prévu pour le moment.

Journaliste : Vous avez déjà dit, dans le passé, que recentrer le parti pour prendre le pouvoir, c'était une vieille façon de faire de la politique. Vous avez changé d'idée?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas un mot que j'utilise, «recentrage», ce n'est pas comme ça que je définis ma démarche, parce que je suis bien conscient que ce mot-là est souvent perçu comme synonyme de trahison ou de renoncement. Moi, je ne propose aucun renoncement. Le mot-clé que vous m'entendez beaucoup répéter, parce qu'il est cher à mon cœur, c'est le mot «priorisation». Il faut choisir nos batailles. Quand on est élus comme gouvernement, on a quatre ans, maximum, pour appliquer le plan de match qu'on a présenté aux électeurs et aux électrices. Moi, ce que je souhaite... puis je sais que Christine et bien des gens à Québec solidaire sont d'accord avec ça, là, je ne suis pas propriétaire de cette vision-là, mais ce que je pense qu'il nous faut faire, c'est avoir un plan de match qui est, réalistement, applicable dans un mandat de quatre ans.

Mme Labrie : Exact. Puis je vais me permettre de rajouter quelque chose là-dessus, parce qu'il n'est pas question de recentrage à Québec solidaire. Ce n'est pas ça, la conversation qu'on a en ce moment. Il y a une chose, qui est le programme, il y a une chose, qui est la plateforme électorale. Puis quand on parle de prioriser, pour être capables de dire aux gens ce qu'on veut faire en un mandat, il est question de plateforme électorale. Mais le programme, c'est la vision ambitieuse qu'on a pour le Québec, puis il n'est pas question, là, de faire un recentrage à ce niveau-là. On peut avoir un programme très, très ambitieux puis reconnaître, en même temps, qu'il ne se fera pas en un mandat. C'est deux choses différentes.

Journaliste : Mais prioriser, c'est aussi laisser certaines choses de côté, peut-être plus controversées ou...

Mme Labrie : Bien, prioriser, c'est de dire par où on va commencer. C'est ça que c'est, prioriser. Ça ne veut pas dire de mettre des idées de côté. C'est ça que j'essaie de vous dire. Il y a une distinction entre un programme et une plateforme électorale. Un programme, c'est la vision ambitieuse qu'on a pour le Québec, qui peut prendre, peut-être, des décennies à mettre en œuvre, puis, quand on fait l'exercice de priorisation pour une plateforme, c'est là qu'on dit par où on va commencer. Ça ne veut pas dire qu'on met des idées de côté simplement parce qu'on commence quelque part.

Journaliste : Bien, François Legault avait 251 promesses en 2018. Selon vous, c'est-tu trop?

M. Nadeau-Dubois : Il en a réalisé combien, sur 250, jusqu'à maintenant?

Journaliste : Ah! il avait un score de... je pense, autour de 80 %, là. Le Polimètre, à l'Université Laval, l'a déterminé. Mais tout ça pour dire que... Je vous entendais, ce matin, dire : Il faut...

Mme Labrie : Je pense que la... ce que François Legault a fait, il peut bien avoir fait beaucoup de promesses, mais il n'y avait pas de transformation sociale d'envergure dans le projet que François Legault proposait aux Québécois. À Québec solidaire...

Journaliste : Mais, pour vous, c'est combien, un nombre de promesses optimal?

Mme Labrie : À Québec solidaire, ce qu'on veut, c'est une transformation sociale en profondeur, et donc on ne peut pas mener 250 transformations sociales en profondeur. Moi, je ne crois pas à ça, en tout cas, je ne pense pas que c'est possible, pour l'État québécois, de faire 250 transformations majeures, en profondeur, en même temps. Donc, quand on dit qu'on veut prioriser c'est ça. Ce n'est pas une question de nombre de promesses, c'est aussi une question de l'ampleur des chantiers qu'on veut faire au Québec.

Journaliste : M. Nadeau-Dubois, j'aimerais vous entendre sur les deux propositions qui vont être amenées en fin de semaine, à savoir : Est-ce que l'idéal, c'est d'avoir une co-cheffe... excusez-moi, porte-parole féminine au printemps... non, excusez-moi, à l'automne ou au printemps prochain, soit, au plus tard, en avril 2025? Qu'est-ce que vous souhaitez, vous, entre ces deux scénarios?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je suis à l'aise avec les deux options. Je pense que c'est sain que ce soient les délégués, au conseil national, qui tranchent cette question-là. Il y a des gens qui pourraient préférer qu'on ait plus rapidement une porte-parole en bonne et due forme, et que l'intérim, donc, de Christine se termine un peu plus tôt, pour des raisons démocratiques. Il y a des gens qui pourraient préférer qu'on procède un petit peu plus tard, mais que ce soit fait après la réforme de nos statuts, où vont être discutées, notamment, les modalités d'élection des porte-parole. Donc, c'est des... c'est un choix qu'il faut faire, puis moi, je suis tout à fait à l'aise avec les deux options.

Journaliste : Qu'est-ce qui avait dérangé à la dernière campagne, là, Mme Labrie, vous qui étiez là... Une question en deux volets, là : Un, si les membres choisissent l'option B, êtes-vous prête à rester, jusqu'en avril 2025, comme porte-parole par intérim? Et qu'est-ce qui avait dérangé qui nécessite un changement des statuts?

Mme Labrie : Oui, bien, l'option ne serait pas sur la table si je n'étais pas prête à faire l'intérim jusque-là. Ça avait dérangé beaucoup de monde que ce ne soit pas tous les membres qui puissent voter. Puis il y avait plusieurs volets, là, à ce dérangement-là, d'abord, parce que nos statuts ne prévoient pas un vote universel des membres en ce moment. Beaucoup de gens réfléchissent à ça en ce moment. C'est possible que ce soit au jeu, là, au congrès de novembre. Puis, par ailleurs, comme le congrès se déroulait en personne, il fallait être délégué et se déplacer sur place. Donc, ça, c'est un volet qui dérangeait les gens aussi. Le congrès de novembre, il est prévu en ligne, et donc... et la notion de déplacement, là, pour les délégués, c'est déjà un irritant qui va, assurément, être réglé. Ça ne règle pas la question du vote universel des membres. C'est pour ça qu'on a décidé, au comité de coordination nationale, de laisser les membres trancher entre les deux scénarios.

Journaliste : Mais ce qui est sur la table, c'est un vote universel, c'est-à-dire que tous ceux qui sont membres auraient droit d'élire la future...

Mme Labrie : À vrai dire, la proposition de réforme des statuts, elle n'est pas sur la table encore. Elle sera discutée l'automne prochain. Ça, c'est très important que vous le compreniez.

Journaliste : Mais dans les options, c'est quoi? C'est que tout le monde puisse voter?

Mme Labrie : C'est... Ça fait partie des choses qui sont étudiées au... Il y a un comité, là, qui s'occupe de la réforme des statuts en ce moment. Ils vont proposer des options aux membres, officiellement, là, l'automne prochain, puis les membres vont en discuter. Mais moi, je peux vous dire, pour avoir participé, et vu certaines de ces consultations-là, puis avoir rencontré beaucoup de monde dans la dernière année, qu'il y en a énormément, des membres qui voudraient un vote universel des membres. Donc, est-ce que c'est ça qui va être mis sur la table, l'automne prochain, dans la réforme des statuts? Peut-être. Moi, en tout cas, je n'en serais pas surprise. Est-ce que c'est le choix que les membres vont faire, ultimement? On ne le sait pas encore.

Donc, dans les options A et B, en ce moment, pour la course au co-porte-parolat féminin à Québec solidaire, il y a une option dans laquelle on fait la course l'automne prochain dans les mêmes paramètres que la course de l'année dernière, que vous avez suivie, que vous connaissez. Et l'autre option, c'est qu'on attende de déclencher cette course après que la réforme des statuts ait été faite. Et là personne ne peut vous dire, en ce moment, quels seront les nouveaux statuts, parce qu'ils ne sont pas encore ni adoptés ni même mis sur la table, là. Ce chantier-là, il est en cours actuellement, puis il y a encore des consultations à y avoir au sein du parti.

Journaliste : Est-ce que vous pensez que ce qui se passe en ce moment à Québec solidaire peut mettre la... peut permettre ou, en tout cas, fasse en sorte qu'il y ait une espèce de fissure de la gauche? Tu sais, avant, Option nationale s'était rallié à vous. Est-ce qu'il peut retourner à une division, finalement, où ceux qui ne sont pas d'accord avec votre idée de gouverner, de pragmatisme, pourraient décider d'aller former leur propre parti, au lieu de rester à Québec solidaire? Vous n'avez pas une crainte qu'il peut y avoir ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, en tout cas, ce n'est pas ce que je souhaite, ce n'est pas ce qu'on souhaite. Québec solidaire, c'est un parti qui a évolué en 18 ans, qui est appelé à continuer à évoluer, puis, à chaque fois, ces évolutions-là se sont faites en gardant le maximum de gens à l'intérieur du navire. Ça ne veut pas dire qu'en 18 ans il n'y a pas, ici et là, des gens qui ont été insatisfaits de certaines décisions et qui ont quitté, mais, globalement, on a réussi à rester unis. Puis moi, c'est ce que je souhaite, je souhaite qu'on demeure unis, et que le conseil national nous permette de trouver les voies de passage pour qu'on reste le plus uni possible.

Journaliste : Mais, au départ, sur le capitalisme, comment... On s'en va vers quoi, vers le socialisme? Une transformation sociale majeure. Il faut toujours bien que les gens sachent sur quoi ils vont voter aussi, là, je veux dire, les électeurs. C'est du socialisme?

Mme Labrie : Exact. Puis, quand on dit qu'on veut que les gens sachent sur quoi ils vont voter, c'est précisément la proposition qu'on fait au monde, puis elle est sur la table, puis vous y serez, je l'espère, à Jonquière, pour pouvoir voir comment les membres vont discuter de ça et décider de trancher là-dessus. Mais la proposition qui est sur la table, notamment, c'est que, pour l'élaboration de la plateforme électorale, il y a cinq à six enjeux qui seraient ciblés, sur lesquels il y aurait, évidemment, une série de propositions. Mais quand on dit qu'on veut choisir par où on va commencer, hein, puis faire preuve de pragmatisme, c'est cette idée-là. Donc, ces enjeux-là, évidemment, ils ne sont pas choisis, puis on n'a même pas décidé encore si c'est comme ça qu'on allait procéder pour la prochaine plateforme électorale. C'est les membres qui vont décider de ça. Et si ça va dans cette direction-là, c'est les membres qui vont décider des enjeux aussi. Ce n'est pas à nous, là, qu'il va revenir le choix de décider ça.

La Modératrice : Une dernière en français.

Journaliste : Le juge de la Cour du Québec qui vient torpiller, là, la réforme... un pan de la réforme sur la langue française, sur le fait de devoir traduire les jugements en français, qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que c'était prévisible?

Mme Labrie : Bien, nous, on est en faveur, là, de la traduction des jugements en français. Là, il y a une question qui concerne les délais, hein, que ça occasionne dans le système de justice, là. Donc, je pense que c'est à suivre, cette histoire-là. Mais nous, on est...

M. Nadeau-Dubois : Le jugement vient d'être déposé, on n'a pas eu le temps de le lire encore.

Mme Labrie : Oui, exact, on n'a pas eu le temps de le lire, là, nous, ce jugement-là, vous comprendrez.

Journaliste : Mais est-ce que c'est réaliste d'appliquer ça dans le contexte de pénurie qu'on connaît?

Mme Labrie : Bien, ce qu'on entend, c'est que ça crée des délais dans le système judiciaire, ce qui n'est pas souhaitable, là. Donc, après ça, il faut voir... D'abord, on va commencer par lire le jugement, on va voir comment ça peut s'appliquer. Nous, on avait cette volonté que les jugements soient traduits, bien sûr, mais on a aussi la volonté de combattre les délais dans le système judiciaire, donc il faut voir où est le point d'équilibre.

La Modératrice : En anglais.

Journaliste : En ce qui a trait au projet de loi de Mme Duranceau, Mme Labrie, comment vous l'interprétez, ce changement de cap là? Est-ce que... Bon, on a vu une certaine tentative, là, de la ministre Duranceau de recadrer, là, un peu, le message autour de... c'est ça, de sa personnalité, comme ministre. Est-ce que vous y voyez une réhabilitation, une tentative de réhabilitation de son image?

Mme Labrie : On peut y voir ça, oui. Moi, j'ai aussi plaidé beaucoup auprès d'elle l'impact qu'avait la crise du logement sur l'ensemble de la société québécoise, sur ses collègues aussi, hein, le ministre des Services sociaux, par exemple, le ministre de la Santé. Ça a des impacts sur eux au niveau de l'itinérance, de la santé mentale, de la santé physique des gens. Donc, c'est des arguments qu'on a fait valoir, que c'était une bonne politique publique que de mieux protéger les aînés des évictions, parce que, sinon, c'est tout le monde qui ramassait les pots cassés. Je l'ai sentie sensible à ça également. Donc, c'est pour ça qu'on est enthousiastes, en ce moment, là, de voir ce qu'il va y avoir dans ce projet de loi là, parce que j'ai senti qu'elle voulait poser des gestes qui allaient aller dans le sens de réduire certains problèmes.

Journaliste : Donc, vous êtes...

M. Nadeau-Dubois : Peut-être juste un ajout là-dessus, là. Tu sais, au-delà des opérations de communication qu'on peut présumer, ou pas, là, une chose est sûre, si Québec solidaire, Christine, Andrés, les groupes, si on n'avait pas, tous et toutes, fait le travail qu'on a fait dans les derniers mois, je suis plutôt convaincu qu'on n'aurait pas de projet de loi au feuilleton, là, aujourd'hui. On va attendre de voir le contenu. Et nous, on salue la ministre d'avoir cheminé. Mais moi, je me rappelle, il y a quelques semaines, certaines personnes nous accusaient d'être trop optimistes, de mettre la charrue devant les bœufs, de, même, faire de la communication vide avec ça. Écoutez, nous, on le savait qu'on avait une chance, pas une certitude, mais qu'on avait une chance d'aller faire avancer les droits des locataires aînés au Québec. On sentait qu'il y avait une possibilité de créer une coalition transpartisane là-dessus. Il y avait beaucoup de sceptiques dans la salle. Et on va voir le contenu du projet de loi avant de... d'avoir un jugement définitif.

Mais, écoutez, est-ce qu'il y aurait un projet de loi au feuilleton intitulé Amélioration des protections contre les locataires aînés, si Québec solidaire n'avait pas fait tout le travail qu'on a fait dans les dernières semaines? Je pense que la réponse objective à cette question-là, c'est non. C'est, notamment, le travail des groupes. Je parlais de la FADOQ, le FRAPRU, les comités logement, Christine, Andrés...

Mme Labrie : AQDR.

M. Nadeau-Dubois : ...l'AQDR. J'ai fait une lettre au premier ministre. S'il n'y avait pas eu tout ce travail-là, on se serait sans doute arrêtés après le projet de loi n° 31. Le débat s'est poursuivi, et, si la tendance se maintient, il va y avoir une avancée dans les prochaines semaines. Donc, au-delà des campagnes de communication, là, il y a, potentiellement, une vraie avancée pour les locataires aînés au Québec, puis ça n'arrive pas souvent. Puis ça n'arrive pas souvent qu'un parti d'opposition puis des groupes citoyens sont capables de faire évoluer la position d'un gouvernement et on a le pressentiment que c'est ce qui va se produire dans les prochains jours.

Journaliste : What the judge Dennis Galiatsatos is saying… and he was… he said, on May 1st, that he was looking into this article of the law, if it was constitutional or not. What he's saying… So, we saw this decision coming. So, what he is saying is that a French version of… like a judge decision in a criminal case, that a French version shall be attached immediately and without delay. He's basically saying that it's not possible for, well, a criminal cause, and it's… for the accused that are only English-speaking, it's not right.

M. Nadeau-Dubois : Well, this judgement was just tabled, we haven't read it and we haven't analyzed it, so, we will wait to comment on the judgement itself. On the principle, we agree that judgements should be translated in French. It's important, for all Quebeckers, that those judgements are available in French. We'll look at the decision for further comments.

Journaliste : Duranceau's bill, Minister Duranceau's bill that she's set to table in the next few days, is it a victory for Québec solidaire or you don't want to be too encouraged...

M. Nadeau-Dubois : We have a good feeling. We have a good feeling, but we still need to see the bill before saying that it's a victory. But we have a good feeling. My colleague Christine was in a meeting with Minister Duranceau a few minutes ago, and the feeling we have is that we are going towards a modernization of the Françoise David law in Québec. Will it be a small one, a big one? Will it protect a small number of elderly people or a big number? We don't know yet, we haven't seen the content of the bill. But we have a good feeling about this.

Journaliste : But what would it take for you to be satisfied with the bill?

M. Nadeau-Dubois : Good question. Well, we want the best bill possible, but we also want a bill that will be adopted before the end of the session. So, we have said it from day one, we are ready to find common ground, like other political parties, because the objective is to protect more senior tenants as fast as possible.

Journaliste : Cannot mean... making certain compromises...

M. Nadeau-Dubois : We said from day one that we were ready to do some compromises, but it still needs to be a significant step forward in terms of protecting senior tenants from evictions.

Journaliste : And, just on your open letter this morning, what exactly were you hoping to accomplish? How... What's your feeling going into the coming week?

M. Nadeau-Dubois : A lot of things were said and written about Québec solidaire in the last weeks, so I felt the need to say it in my own words, and to explain the feeling of emergency that I have, and it's that feeling of emergency that urges me to say we need to build a political vehicle that will be able to govern Québec in the next years. So, I wanted to remind why was Québec solidaire in... why is Québec solidaire into politics, why am I inside Québec solidaire in politics, for seven years now. It's an important moment in the history of the party, it's a moment where we have debates about the good orientations. I think it's a good thing, it's a healthy conversation for Québec solidaire. And a lot of people have opinions about what I say, so I prefer to say it myself.

Journaliste : Are these debates going the way you would hope they would go? I mean, there's a lot of tension right now.

M. Nadeau-Dubois : I knew that those debates were going to be animated. I am not surprised. And, I think, if they are respectful, it's healthy, it's healthy, for a party, to discuss about our future, and where we want to go. It's not... Sometimes, on the short term, it's... it can create some frictions, but on the long term, when those debates are made in a democratic way, I think a party can come out of that stronger.

(Fin à 11 h 24)

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