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Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture, de pêcheries et d’alimentation

Version finale

Le vendredi 10 mai 2024, 9 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-deux minutes)

M. Fortin :Bonjour. Merci d'être là. Ce matin, on vous... on a convoqué le ministre de l'Agriculture avec comme sujet de notre interpellation l'Agriculture en friche au Québec. Et, en fait, je pense que notre titre ne rend pas justice à la gravité de la situation. «En friche», ça veut dire sur pause, mais ici, il y a des impacts à long terme de l'absence de leadership de la part du ministre de l'Agriculture sur nos terres agricoles, sur nos producteurs agricoles.

Et il y a deux enjeux majeurs qui sont au cœur de cette... de cette situation-là. D'abord, La Financière agricole du Québec. La Financière agricole du Québec, là, aujourd'hui, ne remplit pas son mandat. Il y a... À chaque fois qu'on parle à un producteur, il y a un enjeu avec La Financière agricole, que ce soit au niveau... que ce soit au niveau des compensations qui sont offertes aux producteurs. Il y a des gens, l'an dernier, là, qui ont perdu 100 % de leurs récoltes, qui n'ont pas été capables d'avoir certaines coupes et qui ont reçu une compensation de 15 %, 20 %. Moi, je ne serais pas capable de faire ça. Si ma maison passait au feu et c'était une perte totale, puis je recevais 15 % de compensation, ça ne me permettrait pas de rebâtir. Et c'est la même chose pour les agriculteurs. Une compensation comme ça, ça vient les handicaper à long terme pour leurs investissements futurs, puis ça vient mettre, à très court terme, une pression immense sur les finances de leur entreprise.

C'est pour ça qu'on demande aujourd'hui, en parallèle de notre interpellation... qu'on demande que la commission de l'agriculture se penche sur La Financière agricole, qu'on fasse un examen complet de ses pratiques, de ses programmes, de ses activités, exercice qui doit être fait régulièrement, à l'Assemblée nationale, mais qui n'a pas été fait depuis 2011.

À la lueur de la situation de crise dans le milieu agricole, à la lueur des changements climatiques, à la lueur des nouvelles... des nouveaux défis auxquels font face nos agriculteurs, il me semble que, d'avoir un examen complet de ce qui est fait de La Financière agricole, c'est la moindre des choses, d'autant plus que le ministre de l'Agriculture ne semble pas intéressé à le faire lui-même. Il va jouer dans certains petits programmes, il nous propose une réforme de l'assurance récolte, mais de ce qu'on comprend, ça ne répond aucunement... ce qu'il propose ne répond aucunement aux attentes des agriculteurs.

Et, en plus, il refuse de nous laisser parler au président de La Financière agricole du Québec. Selon les... ce qu'on a recueilli de commentaires des autres commissions parlementaires, c'est le seul fonctionnaire auquel on n'a pas eu accès lors de la période de crédits, c'est le président de La Financière agricole, alors qu'il y a tant de gens qui dépendent de lui et de leurs programmes en ce moment.

Alors, je me demande encore aujourd'hui où est le sentiment d'urgence de la part du ministre de l'Agriculture. On va tenter de lui partager aujourd'hui le sentiment d'urgence des producteurs agricoles pour qu'il comprenne très bien l'état de détresse dans lequel plusieurs d'entre eux se trouvent aujourd'hui. Alors, j'espère qu'on aura une vision de la part du ministre de l'Agriculture, j'espère qu'on aura des initiatives claires à proposer, et j'espère qu'on aura surtout un sentiment d'urgence très clair, net, partagé avec les agriculteurs, ce qu'on n'a pas eu jusqu'à maintenant. Je vous remercie.

(Fin à 9 h 45)

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