(Onze heures vingt-deux minutes)
M. Legault : Bien, bonjour,
tout le monde. Peut-être juste avant de commencer, je veux dire un mot sur
Manuel Dionne, qui était la personne responsable des liens entre moi puis vous.
Donc, il était là depuis 2018. C'est un gars exceptionnel. Puis évidemment,
bien, c'est tout un exploit d'avoir été capable de résister à vous autres, donc
aux journalistes de la tribune de la presse. Donc, je veux lui dire :
Merci, Manu.
Aujourd'hui, je veux vous parler de
l'explosion du nombre d'immigrants temporaires. D'abord, je veux être bien
clair, là, je ne blâme pas les gens qui veulent améliorer leur sort en venant
au Québec. Je les comprends, mais on doit aussi comprendre qu'il y a une limite
à la capacité d'accueil puis qu'il y a des conséquences. On est rendu à
560 000 immigrants temporaires. 560 000, c'est l'équivalent de
toute la ville de Québec, là. Puis depuis deux ans seulement, on a eu une
augmentation de 260 000. Donc, c'est comme si on avait ajouté la ville de
Longueuil en deux ans.
Donc, évidemment qu'on ne peut pas, par
exemple, trouver des logements puis construire des logements pour tout ce
monde-là en aussi peu de temps. Ça a aussi des impacts sur l'éducation, sur la
santé, sur les services de garde et sur l'avenir du français à Montréal parce
qu'une grande proportion s'installe dans la grande région de Montréal.
Donc, c'est le gouvernement Trudeau, avec
ses politiques, qui a créé cet immense problème. Il faut absolument réduire
rapidement le nombre d'immigrants temporaires au Québec. Et c'est
M. Trudeau qui a créé le problème, donc c'est à lui à le régler. Il y a
d'ailleurs une rencontre dans deux jours, vendredi, entre le ministre de
l'Immigration du fédéral et les ministres de l'Immigration des provinces, et le
gouvernement Trudeau a clairement une obligation de résultat à court terme.
Journaliste : Avez-vous une
garantie que M. Fitzgibbon va compléter son mandat en 2026?
M. Legault : C'est ce qu'il
m'a dit.
Journaliste : Mais avez-vous
des craintes qu'il puisse quitter? Parce qu'il envoie des messages, là :
Quand je vais démissionner, vous allez le savoir.
M. Legault : Non.
Journaliste : Parce que ça
commence.... Est-ce que vous trouvez qu'il commence à trouver ça lourd?
M. Legault : Les
journalistes, vous voulez dire?
Journaliste : Vous commencez
à nous trouver lourds?
M. Legault : Pierre est là
pour tout le mandat.
Journaliste : ...de projets
de transport collectif dans le PQI qui ne sont pas budgétés, qui ne sont pas
provisionnés, pardon. Bien là, vous avez une agence des transports pour les
réaliser, que vous allez mettre de l'avant. Comment on va financer ces
milliards-là qu'il va falloir ajouter, finalement, au PQI?
M. Legault : Bien, il y a
beaucoup de choses, là. Il y a des travaux qui sont faits, qui pourraient être
faits par la Caisse de dépôt. Il faut bien s'entendre, là, puis je ne veux pas
«scooper» Geneviève, mais l'agence des transports, ça va prendre quand même un
certain temps avant qu'elle commence à réaliser des travaux. Donc, les travaux
qui doivent être faits vont être provisionnés.
Journaliste : Est-ce que ça
va prendre une nouvelle source de revenus? Parce que je pense que l'agence des
transports va avoir peut-être le mandat de trouver de nouvelles sources de
revenus.
M. Legault : On n'est pas là
pour l'instant.
Journaliste : M. Legault,
le campement propalestinien à McGill est toujours là. Pourtant, vous avez
demandé aux policiers d'intervenir. Qu'est-ce qui s'est passé? Ils ne vous ont
pas écoutés?
M. Legault : Bien, j'ai dit
ce que j'avais à dire puis je maintiens ce que j'ai dit. Maintenant, c'est à la
direction de McGill puis du SPVM d'agir.
Journaliste : Pourquoi le
Musée de l'histoire du Québec ne portera pas sur toute l'histoire du Québec,
comme le dit son nom?
M. Legault : Bien, c'est le
Musée national de l'histoire du Québec, donc c'est le musée de la nation
québécoise. Il y a...
Journaliste : ...
M. Legault : Non, c'est
voulu. Il y a 11 nations autochtones, et puis on est ouvert à travailler
avec eux autres pour aussi qu'il y ait des façons de faire connaître leurs
nations. Mais l'idée, c'est de montrer l'histoire de la nation qui était
canadienne-française, qui est maintenant québécoise, qui a commencé avec
Champlain. Mais, évidemment, on va parler des autochtones qui étaient là avant
qu'on arrive, donc on va en parler.
Journaliste : Sur
l'immigration, M. Legault, là, parce que ce que vous avez dit tout à
l'heure, vous l'avez déjà dit à plusieurs reprises, là, puis vous nous avez
aussi dit que M. Trudeau était ouvert à donner plus de pouvoirs au Québec
dans la sélection des immigrants temporaires. Vous en êtes rendu où dans cette
négociation-là? Je comprends que vous dites que, dans deux jours, les ministres
vont se rencontrer, mais vous, est-ce que vous avez reparlé avec M. Trudeau?
Est-ce que vous avez des contacts avec son bureau qui vous dit que ça va
arriver bientôt?
M. Legault : Bon. D'abord,
les contacts, pour l'instant, sont entre M. Miller puis Mme Fréchette.
Il y a une rencontre vendredi. M. Trudeau m'a promis une nouvelle
rencontre d'ici le 30 juin, donc je pense qu'il va respecter sa promesse.
Maintenant, ce que je lui dis, c'est qu'on a besoin de résultats à court terme.
Journaliste : Sur les
minis-hôpitaux qui sont... qui vont être... le mini-hôpital de Québec qui va
être à Lévis, pourquoi avoir décidé de mettre ça sur la Rive-Sud? Est-ce que
c'est parce que vous craignez qu'aux prochaines élections vous ayez moins
d'appuis sur la Rive-Sud de Québec?
M. Legault : Pas du tout. Pas
du tout, là. On n'exclut pas d'en avoir un à Québec. Pour l'instant, il y avait
une opportunité d'en avoir un sur la Rive-Sud, mais on n'exclut pas d'en avoir
un à Québec.
Journaliste : Vous
attendez-vous à un affrontement entre les fédérations de médecins, et
spécialistes, et omnipraticiens, là? Parce qu'il y a plusieurs dossiers qui les
dérangent, puis ils ne semblent pas avoir beaucoup d'ouverture pour les négos,
entre autres, le GAP.
M. Legault : Bon. Bien,
écoutez, j'ai eu une expérience comme ministre de la Santé, on a eu une
expérience de la dernière négo. Ce n'est jamais simple, de négocier avec les deux
syndicats de médecins, donc, bien... entre autres, avec la FMOQ.
C'est tellement important qu'il y ait une
meilleure prise en charge des Québécois, et, tant qu'on n'aura pas une
meilleure prise en charge des Québécois, ça va être difficile de régler les
problèmes du réseau de la santé. Donc, ça ne sera pas des négociations faciles,
mais c'est des négociations incontournables pour améliorer de façon importante
le réseau de la santé.
Journaliste : M. St-Pierre
Plamondon dit que les écrans, la place des écrans chez les jeunes enfants, ça
va faire partie de la prochaine élection si votre gouvernement n'agit pas d'ici
là, notamment sur les cellulaires à l'école, sur la place des écrans. Qu'est-ce
que vous souhaitez faire là-dessus?
M. Legault : Bien, écoutez,
j'en ai parlé avec Gabriel Attal. C'est un problème mondial, là. Il y a
beaucoup trop d'enfants qui regardent beaucoup trop d'heures par jour des
écrans. Ça amène toutes sortes de problèmes de santé mentale. Maintenant, on a
commencé à agir. Rappelez-vous, Lionel Carmant a fait une grande consultation
en 2019, on a posé certains gestes puis on a interdit le cellulaire dans les
classes. On a dit : Dans les services de garde, en bas de deux ans, c'est
zéro, et, au-dessus de deux ans, c'est maximum 30 minutes. Donc, il faut
ajouter, maintenant, des mesures, il faut voir, est-ce qu'on le bannit
complètement à l'école? Et, bien, on va consulter. Quelle est la meilleure
manière de consulter? On est en train de regarder ça.
Journaliste : Mais M. Legault,
est-ce que c'est la responsabilité des parents? Est-ce que vous maintenez
encore ça, ces propos-là?
M. Legault : Bien, il faut
avoir les deux, il faut... je pense que le gouvernement a une responsabilité,
mais les parents aussi ont une responsabilité.
Journaliste : M. Legault,
est-ce que vous êtes d'accord avec Mme Champagne-Jourdain, qui dit que
l'histoire des autochtones est liée au développement de la nation québécoise?
M. Legault : Bien, c'est
certain. Écoutez, quand on est arrivés, les nations autochtones étaient déjà
ici, il y a eu des liens qui se sont tissés. Donc, c'est certain qu'on a
travaillé ensemble. C'est certain.
Journaliste : Puis est-ce que
vous pouvez juste nous dire pourquoi... parce que vos adversaires vous ont
reproché, là, de donner des ordres à la police. Donc, est-ce que c'est le rôle
d'un premier ministre, ça, de donner des ordres à la police comme vous l'avez
fait la semaine dernière? Puis est-ce qu'on peut s'attendre à ce que vous
répétiez ce genre d'intervention là auprès des forces policières?
M. Legault : J'ai dit ce que
j'avais à dire. Maintenant, c'est à McGill puis au SPVM d'agir.
Journaliste : Vous pensez
quoi des propos du député libéral, là, en lien avec le français, le «plein de
m», je vais...
M. Legault : C'est un total
manque de jugement.
Journaliste : ...40 ans
de M. Lortie, est-ce que la sécurité des élus... Quelle en est la
situation en ce moment à l'extérieur du Parlement?
M. Legault : Bien, moi, je me
sens... moi, je me sens en sécurité, là. Regardez, Frédéric, qui est là, là, je
me sens, avec lui, en totale sécurité.
La Modératrice : On va passer
en anglais. Merci.
Journaliste
:The Assembly of First Nations Québec and Labrador is accusing you
and your Government of
participating in the erasure of indigenous culture by having the National
museum start with Samuel De Champlain. What's your response to them today?
M. Legault : «Bien», this museum is to talk about our nation, all right? And I think
that the 11 nations of the indigenous people wouldn't like to say that it's the
same nation. Of course, there are things that we did together, but we're
talking about the Québec
nation. So, I think that our Québec nation started with Champlain, maybe a bit with Jacques Cartier,
but it started especially with Champlain, and I think it's important to make
sure that all Quebeckers know
about our nation.
Journaliste :
Will there be a mention of the
indigenous contribution in the museum...
M. Legault :
Of course. Yes, I said it when I
announced the museum that, of course, the indigenous people were there before
us, a long time before us. And they were... they had many subjects on which
they worked together with our nation.
Journaliste :
Where were you on May 8th 1984? Do you
remember?
M. Legault : Oh boy! no. No, but I remember having seen what happened after. But
I don't remember, Cathy, where I was. 1984, what age did I have?
Journaliste
: The importance today is the mark of the 40th anniversary, what it
was for you, what's left...
M. Legault : But it's important, because it's an attack against the democracy.
So, of course, we've put in place rules at the National
Assembly to make sure that it doesn't happen again. And
we have to mention the incredible work that has been done by Mr. Jalbert.
Journaliste
: And why did you have to go back and say the same demands, to repeat
the same demands on temporary immigrants? What... to repeat the same message
since you do have discussions on the way, and you have a meeting planned with
Trudeau?
M. Legault : Because there's an urgency to get results, because 560 000
temporary immigrants, it's the equivalence of all the city of Québec. So, of course, it has an impact on
housing, on education, on healthcare and on the future of French. So, Mr.
Trudeau has the obligation of solving the problem he created.
Journaliste
: When it comes to cell phones, you say parents have a role to play, but
is it the role of the Government to ban them outright in schools?
M. Legault : «Bien», we don't exclude that. I think that we have to take more
action, like all the governments in the world, because
it's a real problem, it brings mental health problems. So, we need to take
action as a Government, but we did also some publicity to try to explain to
parents that they have also a role to play.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 11 h 36)