(Huit heures vingt-trois minutes)
M. Bérubé : Bonjour,
tout le monde. Il y a 40 ans aujourd'hui, un homme faisait irruption à
l'Assemblée nationale, armé, vêtu d'un treillis militaire, avec comme objectif
d'éliminer le premier ministre René Lévesque et son gouvernement. Trois morts,
de nombreux décès, il ne faut pas oublier. Nous déposerons une motion ce matin
pour se souvenir de ces tristes événements qui nous ont profondément marqués
comme formation politique.
J'étais en troisième année à l'époque,
mais je me souviens très bien avec mes parents d'avoir été touché par le fait
que quelqu'un voulait attenter à la vie du premier ministre Lévesque. J'ai
revécu des éléments similaires, en 2012, avec l'attentat contre la première
ministre Pauline Marois, et ça a été un cruel rappel pour ceux qui ont vécu les
deux événements. J'en ai discuté avec François Gendron hier et, à deux reprises
dans notre histoire, notre formation politique a été ciblée par des tueurs qui
voulaient commettre énormément de dommages avec une arme, et on a ce devoir de
mémoire, notre formation politique, mais l'Assemblée nationale aussi.
Et je terminerai en rendant hommage à
toutes ces personnes qui, à l'origine, en 1984, ont porté secours, et je pense
évidemment au sergent d'arme, M. Jalbert, qui est resté dans nos mémoires,
mais les constables spéciaux qui assurent notre sécurité à l'Assemblée
nationale au quotidien, qui ne sont souvent pas assez considérés pour le
travail essentiel qu'ils font. Je veux leur rendre hommage aujourd'hui, parce
que cette Assemblée nationale, c'est un lieu de débat, c'est un lieu de
démocratie, mais en même temps aussi que pèsent chaque jour des menaces sur
elle, pour les parlementaires, et on a de la gratitude à l'égard des gens qui
protègent la démocratie.
Donc, un rappel historique triste ce
matin. Je pense que c'est important de le faire. Je suis accompagné de mon
collègue Pascal Paradis, et nous sommes disponibles pour vos questions.
Journaliste : M. Paradis,
vous pensez quoi de la décision du maire de Québec, le maire Marchand,
d'augmenter la taxe sur l'immatriculation d'au minimum 10 $?
M. Paradis : Cette
possibilité d'augmenter la taxe, c'est un levier, c'est un outil qui a été
donné aux villes, aux municipalités du Québec par le gouvernement. Donc, c'est
une décision de la ville, après avoir considéré donc la situation du transport
en commun, notamment à Québec, de le faire.
Ce qu'on trouvait regrettable, nous, c'est
que le gouvernement, en confiant cet outil-là, avait comme lancé un avertissement
en disant : Vous ne devriez pas l'utiliser. Si c'est un outil qui est à la
disposition des villes, il faut respecter la capacité des villes et les
décisions des villes de l'utiliser.
Journaliste : Est-ce que vous
sentez que ça va être bien accueilli, que c'est nécessaire de le faire? Parce
qu'on voit que les partis de l'opposition, sur la scène municipale, là, ils
sont très mécontents de ça.
M. Paradis : La
situation, notamment du transport en commun, c'est un enjeu véritable actuellement
au Québec. On le sait, il y a des difficultés de financement, et les options
qui s'offrent à la plupart des sociétés de transport, celles de Québec, mais
aussi celles d'autres villes, c'est d'avoir des sources de revenus
additionnelles ou de couper des services, ou de changer les services. Et là,
ici, ce que la ville de Québec dit, c'est que nous, on veut maintenir les
services parce que c'est important, dans le plan d'avenir de la ville de
Québec, de miser sur les transports collectifs, et ça devrait être aussi la
vision du gouvernement du Québec de miser sur les transports collectifs. Et
actuellement, c'est une relation qui est assez difficile entre le gouvernement
du Québec et les villes pour trouver ces sources de revenus. Alors donc, les
villes doivent se tourner vers les leviers qui est à leur... qui sont à leur
disposition.
Journaliste : ...je vous
demande de juger la décision, là.
M. Paradis : Oui, mais
ce que je vous dis, c'est que nous, du niveau du Québec, il faut qu'on fasse
justement attention là-dessus, de ne pas trop se mêler des décisions des
villes. Mais ce qu'on voudrait, c'est que le gouvernement du Québec soit
beaucoup plus collaboratif, puis soit en mode solution, puis soit en mode
enthousiasme, soit en mode mobilisant pour les transports en commun, et ce
n'est pas tellement ce qu'on sent, et ce n'est pas le message qui a été envoyé
par la plupart des villes du Québec et par les sociétés de transport qui
disent : On n'a pas d'interlocuteur. Et alors...
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement fait une bonne chose en transférant le fardeau de taxer davantage
les gens aux municipalités? Parce qu'on ne se contera pas d'histoires, là, c'est
toujours la même poche qui paie, là. Quand on augmente, par exemple, pour le
transport collectif au provincial, l'argent vient des poches des contribuables,
puis c'est la même chose dans les municipalités. Alors, est-ce que c'est une
bonne stratégie de transférer ce fardeau-là aux municipalités en leur disant :
Maintenant, vous avez des moyens de taxer?
M. Paradis : L'idée, c'est
que le gouvernement soit en mode collaboration et qu'ensemble on trouve des
solutions qui sont pérennes pour le transport en commun. Et ce n'est pas ça qui
semble se passer. On s'en va vers un gouvernement qui dit : Moi, j'en ai
fait assez, maintenant, j'envoie ça dans la cour des municipalités. Je leur
donne un levier pour aller chercher des revenus additionnels, mais en donnant
un avertissement qu'ils ne devraient pas l'utiliser. Donc, c'est sûr que c'est
une stratégie, malheureusement, qui n'est pas nécessairement celle qui est la
plus apte à créer le mouvement qui est nécessaire pour qu'on encourage le
transport collectif.
Journaliste : ...c'est quoi,
la responsabilité des villes?
M. Paradis : Bien, c'est...
Journaliste : ...
M. Paradis : Bien, qu'est-ce
que vous voulez dire, la responsabilité des villes? C'est-à-dire...
Journaliste : Bien, c'est eux
qui les font, les déficits, là. Vous, vous avez un budget personnel, là, si
vous faites un déficit d'un demi-milliard, vous êtes en partie responsable de
votre déficit, là.
M. Paradis : Chaque ville,
chaque société de transport a bien sûr la responsabilité d'avoir une gestion
efficace des deniers publics, mais qu'on le veuille ou non, actuellement, on
est dans une nouvelle situation, on a besoin de ressources additionnelles. On
veut non seulement maintenir les services, mais on veut les augmenter. On a
besoin, notamment, de développer des réseaux de transport collectif
structurants, notamment à Québec, et on a difficilement la collaboration du
gouvernement sur ces projets-là.
Ici, on le sait, à Québec, on parle de ça,
là, mais ça fait des années, là, qu'on parle d'un plan structurant, d'une
vision mobilisante qui va nous amener ailleurs. Puis, depuis 2018, il ne s'est
pratiquement rien passé.
Donc, il y a une responsabilité de chacun
de bien gérer, mais là on a... Quand on a entendu, la semaine dernière, le
gouvernement dire que ce n'est pas une mission de l'État... là, je comprends qu'on
a essayé de corriger le tir. Tant mieux si on corrige un petit peu le tir, mais
quand c'est ça qu'on entend, c'est un message fort qui est lancé, c'est de dire :
Bien, débrouillez-vous avec ce que vous avez. Et ce n'est pas ça qu'on veut
entendre de la part du gouvernement.
Journaliste : ...pouvoir de
taxation là aux villes, est-ce que le gouvernement, à votre avis, brise, dans l'esprit,
sa promesse de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Québécois?
M. Paradis : Bien, c'est sûr
que, quand tu envoies à un autre pallier la responsabilité d'augmenter,
finalement, ce qu'on demande aux citoyens, bien, tu peux, toi, faire cet
argument-là que tu ne l'as pas fait, puis surtout quand tu dis aux
municipalités qu'elles ne devraient pas le faire, mais, en bout de ligne, c'est
ça, c'est une attitude de collaboration qu'on demande au gouvernement et que
villes et que les sociétés de transport ne semblent pas trouver.
Journaliste : Mais est-ce qu'il
faut revoir la structure du transport collectif à Montréal? Parce que le gros
problème, là, on ne se le cachera pas, c'est à Montréal, là, où les principaux
déficits sont récurrents. Alors, est-ce qu'il faut revoir la structure avec l'ARTM,
la STM, le REM, tout ce qui finit en m, là, à Montréal? Alors, c'est très
complexe. Est-ce qu'il faut revoir cette gouvernance-là?
M. Paradis : Ce qu'il aurait
surtout, peut-être, évité... fallu éviter, c'est d'ajouter des joueurs. Ici,
bien, on a confié, donc, une partie importante du développement du transport en
commun à la Caisse de dépôt et placement, et on sait que, jusqu'à maintenant,
les résultats ne sont pas nécessairement ceux qu'on voulait, c'est-à-dire qu'on
a modifié le réseau, on a fait en sorte que certains trajets soient modifiés
pour converger vers le REM. Est-ce que c'était la solution la plus efficace?
Est-ce que c'était ce dont la ville de Montréal... est-ce que c'était ce dont
le transport en commun avait besoin à Montréal?
La question reste ouverte parce qu'on est au
début de l'expérience, mais c'est sûr, là, qu'actuellement la vision
mobilisante, là, de dire : Voici où est-ce qu'on s'en va, voici où est-ce
qu'on veut être dans cinq ans, dans 10 ans, dans 20 ans, c'est ça qu'on
demande principalement du gouvernement du Québec, et on ne la trouve pas, cette
vision-là, actuellement.
Journaliste : Et l'agence,
est-ce que c'est une bonne idée? Parce que la question de mon collègue, c'est :
est-ce qu'il y a trop de structures? Mme Guilbault nous dit que,
justement, il y a trop de structures, donc on va en faire une qui va en gérer
plusieurs...
M. Paradis : On a un
gouvernement qui dit qu'il veut s'attaquer aux problèmes du quotidien, trouver
des solutions concrètes aux problèmes, et qui, dans ce secteur-là comme dans d'autres,
fait des réformes de structure, des grandes agences, fait de la réorganisation
administrative. Est-ce que c'est la solution?
Journaliste : ...
M. Paradis : Pardon?
Journaliste : Le PQ en a déjà
proposé une aussi, une agence de transport...
M. Paradis : Oui, bien là, ce
qu'il faut voir, c'est ce qu'on a sur la table actuellement de la part de ce
gouvernement. On n'a pas encore toutes les réponses à ce que sera cette
agence-là, comment ça va fonctionner, combien il va y avoir de personnes, etc.
Voyons voir, mais c'est encore une fois une réforme administrative, alors que
ce qu'on dit, puis ce que le gouvernement a dit : Jugez-nous sur les
résultats. Et là on demande de le... on demande d'évaluer ses intentions de
dire : Bien, avec une agence, maintenant, on va tout transformer, point
d'interrogation.
Journaliste
: Couper
dans la paperasse des médecins, de mettre fin aux ordonnances obligatoires
exigées par les assureurs privés, est-ce que c'est une bonne chose?
M. Bérubé : Avec la CAQ en
santé, toujours la même chose : saluer les intentions et non les
résultats. Je vais commencer par les résultats. Christian Dubé omet
systématiquement de parler du premier engagement en santé de la CAQ quand ils
sont arrivés en 2018. Le temps d'attente, ça devait être 90 minutes. Ce
matin, hôpital Anna-Laberge, 181 % d'occupation; Mont-Laurier, 260;
Saint-Jérôme, 185. Ce tableau de bord, là, cet indicateur-là, il devrait
l'avoir en permanence sur son bureau chaque jour puis nous expliquer pourquoi
ça prend plus que 90 minutes. Ça, c'est le premier engagement, mais on
l'oublie tout le temps parce qu'à force d'organiser ce genre d'entrevues, ce
genre de mises en scène, ce genre d'annonces d'intention, il faudrait tout le
temps qu'on salue l'intention, mais on n'a jamais vu de résultats. Alors, nous,
on sera là pour les résultats, si ça marche. En attendant, on va observer de
près, mais c'est tout le temps ça avec Christian Dubé. Je pense que les
Québécois commencent à s'en rendre compte. Moi, j'ai envie de dire :
Arrêtez de vous occuper de vos fougères puis gérez vos ministères.
Journaliste : Mais en
principe, selon le ministre, ça devrait ajouter 500 000 rendez-vous
par année. Est-ce que ça vous semble réaliste?
M. Bérubé : C'est au
conditionnel. Moi, je veux arrêter d'avoir à chaque fois à commenter du
conditionnel en santé. Moi, là, je viens d'une région où les gens ne sont pas
dans l'urgence en train d'attendre en disant : Ça fait des heures que
j'attends. Ah! mais, ils viennent d'annoncer ça, ça devrait aller plus vite.
Bien non, ça n'existe pas. Alors, quand qu'ils auront des résultats, ils iront
s'adresser à vous avec des résultats, pas avec des intentions.
Journaliste : Pour vous, est-ce
que ça s'inscrit dans la négociation en cours avec les médecins omnipraticiens?
M. Bérubé : Je ne le sais
pas. Ça s'inscrit dans l'organisation de relations publiques, qui est leur pain
et leur beurre depuis leur arrivée au pouvoir.
Journaliste : M. Bérubé,
pourquoi c'est important que, dans la population, on se rappelle de cette
fusillade de 1984?
M. Bérubé : Écoutez, un
tireur est entré à l'Assemblée nationale dans le but explicite, dans les
enregistrements qu'il a faits, dans les témoignages qu'il a faits, de tuer le
premier ministre René Lévesque et les membres de son gouvernement. Je veux le
préciser parce que c'était son intention. Il avait ciblé le gouvernement du
Parti québécois et son premier ministre. Ce n'est pas rien dans l'histoire de
notre démocratie. Vous savez, ce lieu est probablement un des lieux les mieux
gardés au Québec. Mais à l'époque, il a réussi à entrer par une porte et à
monter jusqu'au salon bleu s'asseoir sur le siège du président. Ce n'est pas
rien comme geste. Il y a eu des décès, il y en a eu trois, je pense qu'il y a
eu 16 blessés, ça a laissé des traces. Si vous parlez aux constables
spéciaux actuels ou ceux qui sont passés dans les dernières années, ils sont
tous touchés par ça. On a installé une plaque il y a quelques années pour
témoigner de ça. Ça a touché une corde très sensible. Notre Parlement a été
vulnérable et la sécurité de nos élus aussi. Et je vous le dis que, de notre
point de vue, au Parti québécois, l'affaire Bain, c'était la deuxième fois, ce
n'était pas la première fois, c'était la deuxième fois, pour en avoir discuté
avec Mme Marois qui... À l'époque, moi, j'étais dans un gouvernement où on
n'osait pas nommer ces choses-là. On n'osait pas dire que c'était un attentat
parce qu'on ne voulait pas attirer l'attention sur nous. On avait beaucoup à
faire, mais c'en était un.
Et 1984, c'était comme un peu un mardi
matin, donc la Chambre siège, mais dans l'après-midi. Imaginez-vous s'il ne
s'était pas trompé... Selon son dessin à lui, s'il ne s'était pas trompé
d'heure, qu'est-ce que ça aurait pu donner comme carnage? Moi, je vous le dis,
là... puis probablement qu'il y a beaucoup de monde qui se souviennent où ils
étaient à ce moment-là. Moi, j'étais en classe, je vous l'ai dit, en troisième
année. Je suis arrivé le midi à la maison, mes parents étaient terrorisés et on
avait compris qu'on voulait tuer le premier ministre Lévesque. Vous aurez
compris que chez nous, M. Lévesque avait un statut très fort, et je m'en
souviens encore aujourd'hui.
Alors, c'est important d'avoir la
discussion aujourd'hui parce qu'il y aura un débat, on va échanger là-dessus,
sur la sécurité. Et j'ai cru comprendre que la présidente aura un message très
spécial qu'elle va livrer, et ce qu'elle ne fait jamais, c'est-à-dire qu'elle
va rester après la période des questions pour une intervention spéciale dans
les circonstances. Donc, oui, 40 ans plus tard, c'est encore important de
noter ce qui s'est passé ici. Il y a encore des trous de balle à l'Assemblée
nationale.
Journaliste : ...est-ce que...
On va refaire le salon bleu de fond en comble, là. Est-ce qu'à votre avis il
faut garder les stigmates de cet attentat en guise de mémoire de ce qui s'est
passé, pour rappeler ce qui s'est passé, ou encore il faut effacer ces traces-là?
M. Bérubé : Pendant des
années, les constables spéciaux ont travaillé à ce qu'il y ait eu une
reconnaissance des tristes événements. On a eu cette plaque, ce n'était pas
prématuré. Est-ce qu'on doit conserver ces traces-là d'éclats de balle? Je ne
suis pas spécialiste, je ne sais pas si c'est la chose à faire, mais il faut
continuer d'en parler, de cet événement-là. Le tueur qui a été condamné pour
cette affaire-là est toujours vivant, mais ce qui est toujours vivant aussi,
c'est cette mémoire-là de ce qui s'est passé. Et les images sont encore
terrifiantes. Je les ai réécoutées ce matin en marge de notre échange. Qu'un
forcené avec une mitraillette s'assoie sur le siège de la présidence de
l'Assemblée nationale, pour moi, c'est insupportable comme image. Et je suis heureux
qu'on ait pu le maîtriser à temps. Il y a eu quand même des décès, mais ça
aurait pu être beaucoup plus tragique.
Journaliste : Mais, à
l'extérieur des murs du Parlement, en ce moment, comment vous vous sentez,
justement, par rapport à la sécurité? On voit les menaces qu'il y a.
M. Bérubé : Je dirais que ça
a été beaucoup resserré. Par exemple, l'accès à la porte 6, il y a
quelques années à peine, une voiture pouvait se rendre en face, débarquer
quelqu'un...
Journaliste : Je parle à
l'extérieur de Québec, par exemple...
M. Bérubé : Ah!
Journaliste : ...à quel point
c'est... Ça reste une menace.
M. Bérubé : Je ne vous
cacherai pas que je suis un des députés qui appuient le plus l'idée d'avoir une
meilleure sécurité pour les parlementaires. Je suis bien placé pour vous le
dire. J'ai été ministre, je peux comparer. Je pense qu'il faut... il ne faut
pas être naïf. Nous vivons dans un monde dangereux. Il y a des menaces qui
pèsent sur les parlementaires. Évidemment, ils ne s'annoncent pas toujours. Et
je suis un de ceux qui pensent qu'on devrait faire des efforts supplémentaires
pour protéger les députés de l'Assemblée nationale parce qu'ils deviennent
potentiellement des cibles pour des gens qui sont soit dans un délire ou soit
ont des croyances qui leur font croire que les parlementaires seraient
responsables de leurs conditions ou de situations qu'on vit au Québec.
Le Modérateur : On va devoir
passer en anglais.
Journaliste : Avez-vous senti
une différence par rapport à 2007-2008, vous, comme... dans votre rôle de
député, par rapport...
M. Bérubé : Bien oui, je vous
disais, ça a été resserré beaucoup à l'Assemblée nationale, la sécurité.
Journaliste : Dans votre
travail de député...
M. Bérubé : Ah! bien oui.
L'arrivée des réseaux sociaux... 2007, il n'y en avait pas. L'arrivée des
réseaux sociaux a démontré qu'il y avait des gens qui pouvaient avoir des
propos délirants et dangereux et, en plus, qui n'habitaient pas loin de chez nous.
Il m'est arrivé deux fois, à l'automne, il y a quelques années, de faire des
plaintes à la police. Un des deux habitait à quelques kilomètres de chez nous
puis il passait devant chez nous.
Donc, c'est... il ne faut pas être naïf,
on vit dans un monde dangereux. Et moi, je nous invite à une prise de
conscience des dangers qui pèsent sur les parlementaires. Ce n'est pas rien.
N'attendons pas qu'il arrive quelque chose.
Le Modérateur : On va
passer... on va devoir passer en anglais.
Journaliste : Vous parlez des
parlementaires en général, mais est-ce que...
M. Bérubé : Rapidement. Je
vais y aller.
Journaliste : ...est-ce que
la menace pèse particulièrement sur le Parti québécois?
M. Bérubé : Oui.
Journaliste : Pourquoi?
M. Bérubé : C'est historique.
Les indépendantistes ont un projet de changer le statut du Québec, deux
attentats qui sont fort connus, et les menaces ont toujours été plus élevées à
l'égard du Parti québécois, de toutes natures. Alors, oui, la réponse ne peut
pas être plus claire que ça.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
So, what's left of those words that
Denis Lortie said, that the Government in power is going to be destroyed, in 1984?
M. Bérubé :
Well, this is a sad memory about a man
who decided to... that he's going to shoot Premier René Lévesque and his government because he was not... he did not
agree with the goals of the Government of the Parti québécois. What's left is the
memories. We have... Three people were dead, 16 were injured. This is a sad
memory that someone could enter this Parliament and shoot in the salon bleu.
And the image of 1984 is... that's «scareful», that's «scareful». So, what's
left is : we have the... we have to talk about...
M. Paradis : The duty to remember.
M.
Bérubé
:
Duty to remember. The image of... I don't want to say his name. This man
decided to bring a gun here, and there was a very frightening situation for all
the people who lived that and the people who were aware of what happened in
1984.
Journaliste
:
Why do you think it's so important for Quebeckers in general to remember
this...
M.
Bérubé
:
It could happen again. It's going to be harder because the National Assembly,
we have a lot of guards, a lot of «constables
spéciaux», but it could happen again. It happened in the House of Commons. It's
happening all around the world. It could happen again. So, we have to make sure
that the National Assembly is
secured, that we protect the members of Parliament and the employees as well.
There's 600 people working in the National Assembly.
And it's pretty important. So, this is about democracy, this is about
protecting the elected members of the Assembly of Québec.
M. Paradis : This is to remember that our democracy is strong, but, at the same
time, any democracy is fragile. And the duty to remember is first of all to
have lessons learned, to learn from what happened. We have to remember the
victims. We have to remember those who resisted, who acted, and then we have to
learn from it. That's why we have to remember today.
Journaliste :
The fact that Mr. Dubé will table a
bill to… basically that patients will not need a prescription from general
practitioners for different professional services, that's good news, isn't it?
M. Bérubé :
Go ahead. It's all about... With the
CAQ and Mr. Dubé, it's always about attention and not about results. So, one
morning, he says: Ah! I want to do that. Go ahead. Come back with results. But
does he wait for us to applaud? Come back with results, Mr. Dubé. We'll be
there.
Journaliste :
You don't buy that... 50 000
appointments... open up 50 000 appointments for people?
M. Bérubé :
At the beginning of its mandate, back
in 2018, the CAQ said that the more you're going to wait is 90 minutes. It doesn't
work. So, I don't believe that. If they have results, I'm going to applause, I'm
a good guy. But, if there's no result… Go ahead with your communication plan.
This is not our thing, this is a CAQ thing.
Journaliste : Merci.
M. Bérubé : Merci.
(Fin à 8 h 44
)