(Onze heures cinquante-neuf minutes)
M. Tanguay : Alors, on vient d'entendre,
imaginez-vous donc, le premier ministre du Québec, François Legault, affirmer
que le Parti libéral du Québec, tantôt, en ne votant pas sa loi no 52, aurait
retiré des pouvoirs à l'Assemblée nationale. François Legault a menti, c'est
faux, puis ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec lui qu'on enlève
des droits à l'Assemblée nationale par un vote. Je suis autant député que
François Legault. Il vote pour, je vote contre. Qu'il ne vienne pas insulter
notre intelligence en disant qu'en ne votant pas de son bord on enlève des
droits à l'Assemblée nationale.
Chers Québécoises, Québécois, vous avez
devant vous un premier ministre qui est en perte totale de contrôle. Un premier
ministre qui est incapable d'offrir les services, matin, midi, soir, en santé,
services de garde, justice, famille, et qui, là, veut créer une diversion,
imaginez-vous donc, chers Québécoises, Québécois, en disant qu'à matin le Parti
libéral du Québec a voulu enlever des pouvoirs à l'Assemblée nationale parce qu'on
n'a pas voté de son bord. Bien, c'est ça, la CAQ.
Je ne sais pas pour vous, mais, pour nous,
on commence à en avoir soupé de ce mauvais premier ministre là qui divise les
Québécois, qui accuse, qui dépense sans compter, qui nous crée un déficit de
11 milliards de dollars, puis que les Québécoises, Québécois meurent
dans les urgences, n'en ont pas pour leur argent... pas pour vous, mais moi, je
commence à en avoir soupé pas mal, de François Legault.
Je vais maintenant céder la parole à mon
collègue porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice.
M. Morin : Alors, bonjour.
J'ai écouté les paroles du premier ministre, il y a de cela quelques minutes,
soulignant que le PLQ a voté pour enlever des pouvoirs à l'Assemblée nationale.
J'ai été choqué de cette déclaration. C'est faux, c'est inexact, jamais le
Parti libéral ne va diminuer les pouvoirs de l'Assemblée nationale. On peut ne
pas voter en faveur d'une loi, on peut voter contre le gouvernement, mais ce
n'est pas parce qu'on a des idées, qu'on vote contre une loi qu'on va faire en
sorte que l'Assemblée nationale va avoir moins de pouvoirs.
D'ailleurs, j'ai fait le débat hier sur la
loi n° 52 et j'ai clairement indiqué que la clause
dérogatoire, elle existe, elle est là pour l'Assemblée nationale et qu'elle
peut être utilisée. Pour moi, c'est excessivement clair, ce que j'ai vu, c'est
un premier ministre qui est désespéré. J'ai posé des questions à ses ministres
pendant une bonne partie de la semaine, pendant la période de questions, au niveau
des services qu'ils rendent, encore une fois ce matin. Que ce soit en justice,
avec l'aide juridique, il n'y a rien qui fonctionne. Ce matin, en immigration,
Accompagnement Québec n'accompagne personne. Alors, c'est ça qu'on a vu. On
voit un premier ministre qui est désespéré. Voilà.
Journaliste : Bon, ça
n'enlève pas techniquement des pouvoirs, parce que l'Assemblée nationale a déjà
voté cette loi-là, mais, symboliquement, là, pour le... pour l'Assemblée
nationale qui va devoir défendre cette loi-là contre... dans… aux tribunaux,
tout simplement, donc, ça enlève symboliquement un certain pouvoir, une
certaine force de voix, non?
M. Tanguay : Merci beaucoup
de votre question. Ne laissez jamais entendre, ne laissez jamais dire, puis
jamais on ne laissera dire, qu'un citoyen, une organisation, quelqu'un qui
s'adresse à nos tribunaux pour réclamer justice est un citoyen mauvais, de
seconde zone. Et ne laissez jamais dire... Moi, je ne veux pas vivre dans un
Québec où le premier ministre va dire : C'est ma loi, puis vous ne pouvez
pas, les citoyens, la contester. On a voté contre le fait de passer la gratte
dans tous les droits et toutes les libertés des Québécoises et des Québécois en
regard de sa Loi sur la laïcité. Je ne veux pas vivre dans un Québec où les
citoyens qui veulent s'adresser à la justice seraient mis au banc des accusés,
eux autres même, en disant : Marche droit, occupe-toi pas de ça, puis c'est
ça, c'est ça parce que papa François Legault, il l'a voulu.
Alors, on a une société de droit, c'est un
fondement. Et que François Legault, qui est en perte de contrôle total sur tous
les dossiers, veuille faire diversion là-dessus, ça vous dit combien il est
désespéré.
Journaliste : On vous sent
fâché. Êtes-vous fâché?
M. Tanguay : C'est du gros
n'importe quoi. Il a menti, François Legault, quand il dit que le Parti libéral
du Québec aurait voulu diminuer les pouvoirs de l'Assemblée nationale. Bien,
voyons donc! Le Parti libéral du Québec, c'est le parti qui respecte la société
de droit, qui respecte que le citoyen le plus humble peut s'adresser aux
tribunaux pour faire redresser des torts, parce que François Legault et son
gouvernement auraient fait adopter une loi qui est mauvaise et qui brime des
libertés fondamentales.
Quand François Legault nous attaque, il
attaque les fondements mêmes de la société de droit qui fait en sorte qu'on a
le droit d'avoir accès à une cour de justice pour redresser des torts. Ce n'est
pas vrai que tout... François Legault, tout ce qu'il fait, là, c'est bien
parfait, puis que les tribunaux n'ont pas d'affaire à réviser ses lois puis ses
décisions. Bien, voyons donc! Alors, François Legault, encore une fois,
complètement déconnecté, perte de contrôle, et, quand il dit de telles choses,
bien, il ment.
Journaliste : Et vous parlez
de société de droit. François Legault a parlé que le campement était illégal et
qu'il s'attendait à ce que les policiers fassent leur travail à McGill. Il y a
un tribunal qui a quand même rejeté l'injonction. Ce que François Legault a
dit, là, qu'il, finalement, demande aux policiers d'intervenir, est-ce que vous
avez l'impression que ça va au-delà de la société de droit dont vous décrivez?
M. Tanguay : François Legault
a décidé à matin que les policiers devraient intervenir. Bon. Quelle belle
application, encore une fois, du respect de notre société de droit! McGill a le
droit, le cas échéant, de s'adresser aux tribunaux, le cas échéant, de demander
à ce qu'il y ait une analyse pour avoir une injonction basée sur la preuve qui
est démontrée. Dans une société de droit, aussi, vous avez le droit de
manifester paisiblement. Alors, c'est une question d'équilibre. S'assurer de
l'accès au campus, s'assurer qu'il y a la santé, la sécurité qui est respectée,
et s'assurer évidemment la liberté d'expression dans un cadre qui n'est pas
haineux.
Les cours de justice sont là pour
équilibrer ça. Alors là, François Legault, lui, prend le bâton de justice, puis
il a rendu justice, contrairement à ce que... à la décision qui a été rendue hier.
Et lui, il dit : Bien moi, je rentrerais là avec la police. Vous voyez,
honnêtement, un premier ministre qui ne respecte pas la société de droit, qui
dit aux valeureux députés libéraux, quand on ne vote pas ses lois, qu'on est là
pour enlever des pouvoirs à l'Assemblée nationale, puis qui veut prendre la
place, dans une cour de justice, puis dire : La police devrait investir
les manifestants puis le campus? Honnêtement, M. Legault, ressaisissez-vous,
vous êtes en perte de contrôle. Vous devez être le protecteur de la société de
droit, pas vous, vous faire justice pour des intérêts puis des calculs
partisans.
Journaliste
: Hello. The… 52 has been
renewed, though, right, so you're…
M. Tanguay
: Unfortunately, we voted against, yes...
Journaliste
: So, you're saying that Mr. Legault is a liar? Because he says :
By voting against it, you were voting to diminish the National
Assembly's law of…
M. Tanguay
: Absolutely. So, one, Mr. Legault says, a couple of minutes ago,
that the Québec Liberal Party
voted in favor of reducing the National Assembly's powers, he's lying. He's not telling the truth. And now, the
question is : Is he believing himself or not, or is he just playing
politics on a partisan way?
Again, the vote of the Québec
Liberal Party is a vote in
favor of respecting each and everyone's right, even to petition, to address a
judicial court in order to see if the law is valid. So, once we are voting to
protect the fundamental right of each and every citizen to have the law being
tested in front of a judge… of a court of justice, with respect to our Charter
of human rights, it's a fundamental vote, and, when we're doing it, we're
protecting the citizens' fundamental right.
So, now, François
Legault, who's in total loss of control, let's talk about the healthcare
system, education, judicial system, kindergarten, we can see a government who lost control of our public
finance and who is incapable of delivering the essential services and we see a
prime minister who is reduced to say things that are false, accusing each and
everyone, including us. I think that it's time for François Legault to… to do
his job and trying to make sure that, being 9 million of Quebeckers, we will be
living together in a peaceful way and not telling things like this, which is
unacceptable for a prime minister.
Journaliste
: And I think, Mr. Tanguay, you said earlier this week that it was
legitimate that the FAE used union money to challenge Bill 21.
M. Tanguay
: Absolutely. And I suggested to the minister…
Journaliste
: …Mr. Legault denounced this as well.
M. Tanguay
: Ah! Mr. Legault is denouncing each and everyone who is not saying
that he's right. François Legault is at a certain point in his political career
where he has completed a large spectrum of division. And, when you are
accumulating these divisions, you're standing alone.
So, François Legault,
when you're not in favor of what he's proposing, you're against the Quebeckers, you're not a true Quebecker. You're not speaking French well
enough for François Legault, you have to learn it in six months. So, François
Legault is very… he's at the limit of his very divisive approach. And again,
it's a fundamental right for a citizen and for an organization, for instance, the
FAE, to ask the court : Is this acceptable with respect to our charter of
human rights? This is a fundamental right, and, if François Legault wants to
eliminate that... but we, the Québec Liberal Party, we will stand up against it and we will vote against
this bad approach.
Journaliste
: And we know that the bill is enacted as of June 16th for another
five years. What does that... what does that mean, in terms of people who want
to challenge, I mean, they... it seems very unlikely that challengers can be...
can win, these people can win.
M. Tanguay
: I will not provide you with a legal opinion. I think that the
objective of François Legault is to reduce everyone's voice to eliminate the
capacity in... with respect to the charter of human rights, the Canadian one
and the Québec one, to
challenge his law, his law.
So, that being said,
we'll see what will happen with potential challenges, but the objective of
François Legault is, clearly, saying that : This is my law, and I don't
want to have the judicial courts to revise it, which is, for us, very, very
condemnable, because you cannot try to eliminateeach and everyone one's
fundamental right.
So now, that being said,
this is the first day of the rest of our lives. What's ahead of us? We will
have a general election, October 5th, 2026, and you will have the Québec Liberal Party candidates who will put
forward again the fact that we will quash that approach and we will guarantee
each and every citizen the right to challenge the law passed by any Government. This is a fundamental right. And
this is going to be, again, part of our upcoming political campaign in two
years and a half.
That being said, in the
meantime, as the official opposition, the liberal official opposition, we will,
each and every day, defend everyone's right. And today, voting against this
Bill 52 was in accord with our position, clearly.
(Fin à 12 h 12)