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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Le jeudi 2 mai 2024, 11 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-cinq minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. La laïcité de l'État, c'est un principe qui est fondamental au Québec. Et on se rappelle, en 2019, l'Assemblée nationale a adopté démocratiquement la loi n° 21 qui interdit le port de signes religieux par les employés de l'État qui sont en position d'autorité. On a inclus les policiers, les gardiens de prison, les juges et les enseignants qui enseignent à des enfants.

Pour ce faire, le gouvernement du Québec a utilisé la clause de souveraineté parlementaire, qu'on appelle la clause dérogatoire, pour protéger la capacité du Québec de faire ses propres choix. La clause dérogatoire, c'est un instrument qui est essentiel pour préserver l'autonomie du Québec.

Aujourd'hui, l'Assemblée nationale a voté le renouvellement de la clause dérogatoire pour protéger la loi n° 21. Le Parti québécois a voté en faveur, puis je les salue pour ça, mais le Parti libéral et Québec solidaire ont voté contre. Le Parti libéral et Québec solidaire ont voté pour enlever des pouvoirs à l'Assemblée nationale du Québec. Donc, ce qu'on voit, maintenant, à l'Assemblée nationale, c'est deux camps. D'un côté, on a le camp nationaliste, qui défend l'autonomie du Québec, donc la CAQ et le PQ, puis, de l'autre côté, bien, on a maintenant le camp de l'abandon des pouvoirs du Québec, le Parti libéral et Québec solidaire. Mon gouvernement va toujours défendre la nation québécoise et l'autonomie de l'Assemblée nationale.

Journaliste : Qu'est-ce que vous dites à la FAE, M. le premier ministre?

M. Legault : Encore là, c'est inacceptable, c'est un manque de jugement. On sait que tous les sondages montrent qu'il y a une majorité de Québécois qui appuient la loi n° 21, donc évidemment, beaucoup de membres du syndicat des enseignants. Il faut rappeler aussi qu'ils vont contester cette loi-là avec des cotisations, donc, cotisations des membres, mais aussi, étant donné que les cotisations sont déductibles, ça veut dire aussi avec l'argent des Québécois.

Journaliste : Sur OPTILAB, qu'avez-vous à dire aux Québécois? Et dites-moi pas que c'est les libéraux qui l'ont mis en place, là, ça fait cinq ans que vous êtes au pouvoir, vous n'avez pas investi dans les laboratoires. Comment se fait-il que les investissements ne sont pas au rendez-vous, que les spécialistes et les technologistes médicaux doivent encore faire des sorties pour sonner l'alarme et dire : On perd des tests, le système ne fonctionne pas?

M. Legault : O.K. Bon. D'abord, c'était une bonne idée de Gaétan Barrette de dire : Certains tests devraient être centralisés pour améliorer la qualité de l'analyse. Par contre, il y a eu beaucoup de réactions négatives à certains endroits qui ont perdu un peu l'accessibilité pour les patients qui vont avoir des tests. Donc, il y aura toujours une certaine pression pour que ça reste décentralisé. Donc, c'est un équilibre, et ce qu'on doit s'assurer, c'est que ça soit mieux mis en place. Christian Dubé est très conscient qu'il y a encore des problèmes à corriger, puis on va continuer de les corriger.

Journaliste : ...beaucoup parlé de McGill cette semaine. Le maire de Hampstead a écrit que les Gazaouis semblent avoir des valeurs qui sont incompatibles avec les nôtres, là, qu'on devrait ralentir sur l'accueil de ces gens-là au Canada. Est-ce que... est-ce qu'il est allé trop loin dans ses propos puis est-ce que tout ça est en train de déraper, en fait?

M. Legault : Oui, bien, d'abord, concernant le campement de McGill, c'est un campement qui est illégal. C'était même dans la décision d'hier. La loi doit être respectée, donc, moi, je m'attends à ce que les policiers défassent ces campements-là qui sont illégaux, puis c'est ce que McGill a demandé.

Journaliste : Est-ce que le maire de Hampstead est allé trop loin en disant que les Gazaouis on des valeurs incompatibles?

M. Legault : Bien, je ne veux pas commenter. Je ne suis pas d'accord avec lui.

Journaliste : Est-ce que vous reconnaissez que vous avez discrédité le comité de suivi sur la DPJ et est-ce que vous allez vous en excuser?

M. Legault : Bon. D'abord, il n'y en a pas, de comité de suivi officiel, là. Ni moi, ni le ministre, ni Régine Laurent n'ont mis en place un comité de suivi. C'est des gens qui se sont autoproclamés comité de suivi, bon, dont Martine Desjardins, dont Camil Bouchard, qui sont, on le sait, là, proches du Parti québécois. Mais ce qui est important, c'est que Régine Laurent... Régine Laurent est satisfaite des progrès qui sont faits, puis je vous invite à lire sa lettre. Puis moi, bien, je fais confiance à Régine Laurent.

Journaliste : ...M. Legault, juste être clair, donc, vous demandez aux policiers, malgré l'injonction qui a été refusée hier, d'aller démanteler les campements, c'est ça que... c'est ça, clairement, que vous demandez?

M. Legault : Oui. Oui.

Journaliste : ...

M. Legault : Bien, bon, écoutez, je vais laisser quand même les policiers décider comment et puis quand ils font ça, mais les campements doivent être démantelés.

Journaliste : ...aux Îles-de-la-Madeleine, M. Legault, est-ce que vous estimez que c'est une forme de contrôle social ou quelque chose de liberticide parce que ça limiterait la capacité de déplacement, la liberté de déplacement des gens?

M. Legault : Regardez, là, je ne connais pas bien ce dossier-là, honnêtement, je ne connais pas bien ce dossier-là.

Journaliste : Est-ce que le droit fondamental au logement devrait être reconnu, selon vous, dans une loi au Québec?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense que tous les Québécois devraient avoir accès au logement, ça, c'est clair. Actuellement, on a un vrai problème physique avec 560 000... on était, il n'y a pas longtemps, à 528 000, on est rendus à 560 000, donc il y a une augmentation d'à peu près 10 000 immigrants temporaires chaque mois. C'est physiquement impossible de construire, dans des délais aussi courts, les logements qui sont nécessaires pour tout le monde. Donc, il faut regarder ce qu'on souhaite, mais aussi ce qui est faisable.

Journaliste : ...fait la tournée médiatique, là, dans les derniers jours. On n'a pas senti une vision où il y a... On voyait vraiment une absence d'idée. Qu'est-ce qu'elle vous a dit en privé pour vous convaincre, vous, qu'elle était la bonne personne? Parce qu'on n'a pas entendu ça, nous, dans les médias.

M. Legault : Bon. D'abord, il y a un duo, donc quelqu'un qui vient du privé, qui a connu un succès dans le secteur privé, qui a géré des employés et qui a été, même, avant d'être présidente, aux ressources humaines, puis on sait que c'est important dans un grand réseau comme celui de la santé. Maintenant, il y a aussi l'ex-D.G. du CHUM. On va les laisser arriver. On va laisser le temps à ces personnes-là de bien comprendre les enjeux, de se fixer des priorités, mais moi, honnêtement, je suis très fier de ces deux nominations-là. Et, bien, quand Christian Dubé m'a parlé de Geneviève Biron, j'ai dit : Wow! Christian, tu as fait toute une prise.

Journaliste : .Est-ce que c'est rentrer le privé dans le public?

M. Legault : Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. On a besoin de gestionnaires efficaces. Évidemment, le gros défi des prochains mois, là, ça va être de régler l'entente avec le syndicat des infirmières puis régler les deux ententes avec les deux syndicats de médecins, parce que ça fait longtemps, au Québec, qu'on aurait dû faire ça. On a besoin d'avoir plus de flexibilité, on a besoin d'avoir plus de prises en charge.

Journaliste : ...

M. Legault : Bien, j'espère, là, qu'on va régler, mais on ne reculera pas sur la souplesse qui est nécessaire.

Journaliste : Pensez-vous que Québec solidaire peut devenir un parti de gouvernement?

M. Legault : Écoutez, là, je ne veux pas commenter ce qui est arrivé à Gabriel, là. Moi, je l'aime bien, Gabriel. C'est dur, la politique, et je ne ferai pas de commentaire.

Journaliste : ...deux dirigeants d'importantes associations patronales, avec lesquelles, donc, le gouvernement doit faire affaire, soient pressentis pour devenir chef du Parti libéral, est-ce que ça pose problème pour vous?

M. Legault : Écoutez, je vais laisser le Parti libéral, là... Denis Coderre, Frédéric Beauchemin, bon, je ne me mêlerai pas de la course à la chefferie du Parti libéral, là.

Des voix : ...

Journaliste : The injunction, yesterday, was rejected by the judge. So, you're basically saying that she wasn't right?

M. Legault : O.K.. I think that, first, it was asked by students, alright? McGill is clear that they don't want these encampments. And I think that I rely on the officers to make sure to stop that.

Journaliste : Police officers?

M. Legault : Police officers.

Journaliste : What are you asking police to do?

M. Legault : To dismantle encampments.

Journaliste : Right now?

M. Legault : At the time that they will judge that will be the right one.

Journaliste : Why do you feel that it's so important to dismantle these encampments right now? There are people that are arguing for freedom of expression.

M. Legault : Because everybody in Québec has to respect laws, and, right now, these encampments are illegal. So, we have to respect law. And I want to make sure that the police officers make sure to… that the laws are respected.

Journaliste : Are you concerned about the social climate? Are you concerned about the climate in this context of… because… tension at the encampments.

M. Legault : Well, I can understand that the situation… we all worry about what's happening in Gaza, so I can understand. And people, they can show their position… «manifestation»?

Journaliste : Demonstrations.

M. Legault : Demonstrations. These are allowed, these are legal, but they cannot have encampments on a university site.

Journaliste : In what way is illegal? I just want to clarify. In what way is it illegal?

M. Legault : It's illegal to have encampment on a private land. And McGill said that they don't want that it continues.

Des voix :

Journaliste : My impression is that you are interfering with the judge's decision yesterday. Can you clarify…

M. Legault : If you read the decision, they say clearly that it's illegal, so…

Journaliste :

M. Legault : Yes, but it was asked by the students. So, they answered at the request of the students. But, right now, the request from McGill is very clear. It's clear for me that it's illegal, and we have to respect the law.

Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 37)

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