(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. Legault : Bonjour,
tout le monde. La laïcité de l'État, c'est un principe qui est fondamental au
Québec. Et on se rappelle, en 2019, l'Assemblée nationale a adopté
démocratiquement la loi n° 21 qui interdit le port de
signes religieux par les employés de l'État qui sont en position d'autorité. On
a inclus les policiers, les gardiens de prison, les juges et les enseignants
qui enseignent à des enfants.
Pour ce faire, le gouvernement du Québec a
utilisé la clause de souveraineté parlementaire, qu'on appelle la clause
dérogatoire, pour protéger la capacité du Québec de faire ses propres choix. La
clause dérogatoire, c'est un instrument qui est essentiel pour préserver
l'autonomie du Québec.
Aujourd'hui, l'Assemblée nationale a voté
le renouvellement de la clause dérogatoire pour protéger la loi n° 21.
Le Parti québécois a voté en faveur, puis je les salue pour ça, mais le Parti
libéral et Québec solidaire ont voté contre. Le Parti libéral et Québec
solidaire ont voté pour enlever des pouvoirs à l'Assemblée nationale du Québec.
Donc, ce qu'on voit, maintenant, à l'Assemblée nationale, c'est deux camps.
D'un côté, on a le camp nationaliste, qui défend l'autonomie du Québec, donc la
CAQ et le PQ, puis, de l'autre côté, bien, on a maintenant le camp de l'abandon
des pouvoirs du Québec, le Parti libéral et Québec solidaire. Mon gouvernement
va toujours défendre la nation québécoise et l'autonomie de l'Assemblée
nationale.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous dites à la FAE, M. le premier ministre?
M. Legault : Encore là, c'est
inacceptable, c'est un manque de jugement. On sait que tous les sondages
montrent qu'il y a une majorité de Québécois qui appuient la loi n° 21,
donc évidemment, beaucoup de membres du syndicat des enseignants. Il faut
rappeler aussi qu'ils vont contester cette loi-là avec des cotisations, donc,
cotisations des membres, mais aussi, étant donné que les cotisations sont
déductibles, ça veut dire aussi avec l'argent des Québécois.
Journaliste : Sur OPTILAB,
qu'avez-vous à dire aux Québécois? Et dites-moi pas que c'est les libéraux qui
l'ont mis en place, là, ça fait cinq ans que vous êtes au pouvoir, vous n'avez
pas investi dans les laboratoires. Comment se fait-il que les investissements
ne sont pas au rendez-vous, que les spécialistes et les technologistes médicaux
doivent encore faire des sorties pour sonner l'alarme et dire : On perd
des tests, le système ne fonctionne pas?
M. Legault : O.K. Bon.
D'abord, c'était une bonne idée de Gaétan Barrette de dire : Certains
tests devraient être centralisés pour améliorer la qualité de l'analyse. Par
contre, il y a eu beaucoup de réactions négatives à certains endroits qui ont
perdu un peu l'accessibilité pour les patients qui vont avoir des tests. Donc,
il y aura toujours une certaine pression pour que ça reste décentralisé. Donc,
c'est un équilibre, et ce qu'on doit s'assurer, c'est que ça soit mieux mis en
place. Christian Dubé est très conscient qu'il y a encore des problèmes à
corriger, puis on va continuer de les corriger.
Journaliste : ...beaucoup
parlé de McGill cette semaine. Le maire de Hampstead a écrit que les Gazaouis
semblent avoir des valeurs qui sont incompatibles avec les nôtres, là, qu'on
devrait ralentir sur l'accueil de ces gens-là au Canada. Est-ce que... est-ce
qu'il est allé trop loin dans ses propos puis est-ce que tout ça est en train
de déraper, en fait?
M. Legault : Oui, bien,
d'abord, concernant le campement de McGill, c'est un campement qui est illégal.
C'était même dans la décision d'hier. La loi doit être respectée, donc, moi, je
m'attends à ce que les policiers défassent ces campements-là qui sont illégaux,
puis c'est ce que McGill a demandé.
Journaliste : Est-ce que le maire
de Hampstead est allé trop loin en disant que les Gazaouis on des valeurs
incompatibles?
M. Legault : Bien, je ne veux
pas commenter. Je ne suis pas d'accord avec lui.
Journaliste : Est-ce que vous
reconnaissez que vous avez discrédité le comité de suivi sur la DPJ et est-ce
que vous allez vous en excuser?
M. Legault : Bon. D'abord, il
n'y en a pas, de comité de suivi officiel, là. Ni moi, ni le ministre, ni
Régine Laurent n'ont mis en place un comité de suivi. C'est des gens qui se
sont autoproclamés comité de suivi, bon, dont Martine Desjardins, dont Camil
Bouchard, qui sont, on le sait, là, proches du Parti québécois. Mais ce qui est
important, c'est que Régine Laurent... Régine Laurent est satisfaite des
progrès qui sont faits, puis je vous invite à lire sa lettre. Puis moi, bien,
je fais confiance à Régine Laurent.
Journaliste : ...M. Legault,
juste être clair, donc, vous demandez aux policiers, malgré l'injonction qui a
été refusée hier, d'aller démanteler les campements, c'est ça que... c'est ça,
clairement, que vous demandez?
M. Legault : Oui. Oui.
Journaliste : ...
M. Legault : Bien, bon,
écoutez, je vais laisser quand même les policiers décider comment et puis quand
ils font ça, mais les campements doivent être démantelés.
Journaliste : ...aux
Îles-de-la-Madeleine, M. Legault, est-ce que vous estimez que c'est une forme
de contrôle social ou quelque chose de liberticide parce que ça limiterait la
capacité de déplacement, la liberté de déplacement des gens?
M. Legault : Regardez, là, je
ne connais pas bien ce dossier-là, honnêtement, je ne connais pas bien ce
dossier-là.
Journaliste : Est-ce que le
droit fondamental au logement devrait être reconnu, selon vous, dans une loi au
Québec?
M. Legault : Bien, écoutez,
je pense que tous les Québécois devraient avoir accès au logement, ça, c'est
clair. Actuellement, on a un vrai problème physique avec 560 000... on
était, il n'y a pas longtemps, à 528 000, on est rendus à 560 000, donc il
y a une augmentation d'à peu près 10 000 immigrants temporaires
chaque mois. C'est physiquement impossible de construire, dans des délais aussi
courts, les logements qui sont nécessaires pour tout le monde. Donc, il faut
regarder ce qu'on souhaite, mais aussi ce qui est faisable.
Journaliste : ...fait la
tournée médiatique, là, dans les derniers jours. On n'a pas senti une vision où
il y a... On voyait vraiment une absence d'idée. Qu'est-ce qu'elle vous a dit
en privé pour vous convaincre, vous, qu'elle était la bonne personne? Parce
qu'on n'a pas entendu ça, nous, dans les médias.
M. Legault : Bon. D'abord, il
y a un duo, donc quelqu'un qui vient du privé, qui a connu un succès dans le
secteur privé, qui a géré des employés et qui a été, même, avant d'être
présidente, aux ressources humaines, puis on sait que c'est important dans un
grand réseau comme celui de la santé. Maintenant, il y a aussi l'ex-D.G. du
CHUM. On va les laisser arriver. On va laisser le temps à ces personnes-là de
bien comprendre les enjeux, de se fixer des priorités, mais moi, honnêtement,
je suis très fier de ces deux nominations-là. Et, bien, quand Christian Dubé
m'a parlé de Geneviève Biron, j'ai dit : Wow! Christian, tu as fait toute
une prise.
Journaliste : .Est-ce que
c'est rentrer le privé dans le public?
M. Legault : Ça n'a rien à
voir. Ça n'a rien à voir. On a besoin de gestionnaires efficaces. Évidemment,
le gros défi des prochains mois, là, ça va être de régler l'entente avec le
syndicat des infirmières puis régler les deux ententes avec les deux syndicats
de médecins, parce que ça fait longtemps, au Québec, qu'on aurait dû faire ça.
On a besoin d'avoir plus de flexibilité, on a besoin d'avoir plus de prises en
charge.
Journaliste : ...
M. Legault : Bien, j'espère,
là, qu'on va régler, mais on ne reculera pas sur la souplesse qui est
nécessaire.
Journaliste : Pensez-vous que
Québec solidaire peut devenir un parti de gouvernement?
M. Legault : Écoutez, là, je
ne veux pas commenter ce qui est arrivé à Gabriel, là. Moi, je l'aime bien,
Gabriel. C'est dur, la politique, et je ne ferai pas de commentaire.
Journaliste : ...deux
dirigeants d'importantes associations patronales, avec lesquelles, donc, le
gouvernement doit faire affaire, soient pressentis pour devenir chef du Parti
libéral, est-ce que ça pose problème pour vous?
M. Legault : Écoutez, je vais
laisser le Parti libéral, là... Denis Coderre, Frédéric Beauchemin, bon, je ne
me mêlerai pas de la course à la chefferie du Parti libéral, là.
Des voix : ...
Journaliste :
The injunction, yesterday, was rejected
by the judge. So, you're basically saying that she wasn't right?
M. Legault : O.K.. I think that, first, it was asked by students, alright?
McGill is clear that they don't want these encampments. And I think that I rely
on the officers to make sure to stop that.
Journaliste
: Police officers?
M. Legault : Police officers.
Journaliste
: What are you asking police to do?
M. Legault : To dismantle encampments.
Journaliste
: Right now?
M. Legault : At the time that they will judge that will be the right one.
Journaliste
: Why do you feel that it's so important to dismantle these encampments
right now? There are people that are arguing for freedom of expression.
M. Legault : Because everybody in Québec has to respect laws, and, right now,
these encampments are illegal. So, we have to respect law. And I want to make
sure that the police officers make sure to… that the laws are respected.
Journaliste
: Are you concerned about the social climate? Are you concerned about
the climate in this context of… because… tension at the encampments.
M. Legault : Well, I can understand that the situation… we all worry about what's happening in Gaza, so I can understand.
And people, they can show their position… «manifestation»?
Journaliste
: Demonstrations.
M. Legault : Demonstrations. These are allowed, these are legal, but they cannot
have encampments on a university site.
Journaliste
: In what way is illegal? I just want to clarify. In what way is it
illegal?
M. Legault : It's illegal to have encampment on a private land. And McGill said
that they don't want that it continues.
Des voix : …
Journaliste
:
My impression is that you are interfering with the judge's decision yesterday. Can
you clarify…
M. Legault : If you read the decision, they say clearly that it's illegal, so…
Journaliste
: …
M. Legault : Yes, but it was asked by the students. So, they answered at the
request of the students. But, right now, the request from McGill is very clear.
It's clear for me that it's illegal, and we have to respect the law.
Merci, tout le monde.
(Fin à 11 h 37)