(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Nous allons vous parler du fait, ce matin... c'est un fait,
dans la sixième année de ce mauvais gouvernement caquiste là, non seulement on
a un déficit de 11 milliards de dollars, la CAQ a perdu le contrôle des
finances publiques, mais les Québécoises, les Québécois n'en ont pas pour leur
argent, n'ont pas les services essentiels en temps et en qualité auxquels ils
pourraient, ils devraient s'attendre. On a vu le sondage Léger, et, selon
Jean-Marc Léger, du jamais-vu depuis les 40 dernières années, 75 %
des Québécois font ce même constat là, jamais-vu depuis 40 ans.
Alors, ce qui est clair pour nous, c'est
que c'est un gouvernement qui est en perte de contrôle des finances publiques,
un gouvernement qui a beaucoup gaspillé l'argent public, un gouvernement qui,
quand il investit, quand il garroche de l'argent, ne sait pas le résultat qui
est revenu par rapport à ces investissements-là, quel est... quels sont les
avantages d'investir et quels sont les résultats tangibles, on n'en a pas, de résultats,
ce sont autant d'échecs. Et aussi ça se concrétise notamment dans les services
de garde. Services de garde, les Québécoises, les Québécois, 66 000 enfants
sont en attente d'une place en service de garde. La liste ne baisse pas, et c'est
un autre constat d'échec pour la CAQ de François Legault.
Je vais maintenant céder la parole à ma
collègue Jennifer Maccarone.
Mme Maccarone : Je prends la
balle au bond de notre chef pour dire que la ministre de la Famille nous a
confirmé qu'il va toujours y avoir une liste d'attente pour les enfants qui
souhaitent avoir une place en service de garde subventionné et que le
gouvernement a quand même rompu leur promesse de convertir le réseau en entier,
56 500 places qui devront être... qui devront être converties, c'était
une promesse électorale. Puis, dans le budget, cette année, c'étaient 1 000 places
qui vont être converties. À ce rythme-là, ça va prendre 50 ans pour
convertir le réseau. Puis c'est surtout les enfants handicapés qui sont
pénalisés, parce qu'eux, ils attendent désespérément une place subventionnée. Parce
que, quand on fréquente une garderie privée non subventionnée, on n'a pas accès
aux subventions pour avoir de l'aide et l'accompagnement de ces enfants, ça
fait qu'ils sont doublement pénalisés. Puis c'est une grande tristesse pour eux
puis vraiment un manque de compassion du gouvernement. Merci.
Journaliste : ...M. Tanguay,
sur la santé, là, entre autres, les problèmes dans les hôpitaux. Aujourd'hui, c'est
les... entre autres, hier, chez nous, et ce matin, les spécialistes,
technologistes médicaux, là, qui sortent en disant qu'Optilab, ça ne fonctionne
pas. Êtes-vous inquiet pour les patients?
M. Tanguay : Plus qu'inquiet.
On constate, on constate qu'il y a des gens qui meurent par manque de services.
Hier, ma question à François Legault : trois cas précis de personnes qui
sont décédées. Vous dire l'émotion qui est venue me chercher quand j'ai lu le
cas de M. Meunier, auquel j'ai fait référence hier, 66 ans, qui est décédé
après avoir été quatre jours à l'urgence sans le matelas spécial qui aurait
permis à ce qu'il n'y ait pas de plaies de lit, la souffrance qui s'en est
suivie. Il a demandé... Il a demandé le soin de fin de vie. Alors, plus que de
l'inquiétude, des constats qu'à toutes les semaines on en échappe. Et ça, je ne
pardonnerai jamais à François Legault de laisser faire ça.
Alors, quand on me dit : Ah! Santé
Québec, on a une «top gun», vous dire comment ça me passe 100 pieds
par-dessus la tête, moi, quand je vois des cas de gens qui meurent dans les
urgences par manque de soins, puis qu'on nous dit : Bien, peut-être Santé
Québec, on a une super «top gun», va arriver avec des résultats dans un an. Allo,
la Terre!
Journaliste : Est-ce que
quelqu'un qui a géré une entreprise de 1 000 employés, là — on
a soulevé la question hier, vous avez dû l'entendre, vous aussi — ça
peut être un défi de se retrouver avec une organisation qui en compte 300 000
comme Santé Québec?
M. Tanguay : Moi, je n'ai
aucun doute sur la compétence, sur l'intelligence, sur le bon vouloir de Mme
Biron, je n'en suis pas là. Moi, j'en suis sur la réponse que je viens de
donner. Il n'y a pas de résultats, il n'y a pas de services aujourd'hui, puis
on nous dit : Santé Québec, ça va venir dans un an. Voyons donc!
Journaliste : Je voudrais vous
entendre sur les toilettes mixtes, peut-être Mme Maccarone. Est-ce que vous
êtes contente de la décision du gouvernement d'interdire les toilettes mixtes
dans les écoles?
Mme Maccarone : Bien, moi, ce
que j'ai compris, c'est : dans le fond, ils vont pouvoir poursuivre... vont
toujours avoir des toilettes hommes... des toilettes garçons, toilettes filles,
puis il y a la possibilité d'avoir les toilettes mixtes pour les écoles qui ont
déjà entamé des projets. C'est une décision qui peut être prise localement.
Mais moi, je souhaite revenir pour ce
sujet. Moi, ce que je ne comprends pas, c'est que c'était en 2021 que le
gouvernement avait quand même sorti leur rapport pour aider les écoles dans les
décisions qu'ils devront prendre pour le respect de l'identité de genre. Et,
dans l'introduction, ça dit : La raison qu'on avait besoin de ça, c'est «dans
le but de respecter les droits, les besoins et les responsabilités de chaque
personne». Alors, moi, la question que moi, j'ai aujourd'hui, c'est :
Est-ce que le gouvernement tient toujours à leur document?
Journaliste : Donc, est-ce
que, selon vous, ça respecte le droit des enfants trans ou non binaires?
Mme Maccarone : S'il y a des
enfants qui font une intervention puis leurs familles qui font des
interventions, qui parlent avec leurs écoles pour voir c'est quoi, les besoins,
qui trouvent une solution, moi, j'ai compris que c'est ça qui était sorti
aujourd'hui, qu'on va avoir des toilettes filles, on va avoir des toilettes
garçons, mais, s'il y a des demandes locales sur le terrain, qu'on va trouver
des solutions pour eux aussi, que ça soit une toilette non genrée, mais que les
enfants vont avoir une place respectueuse qu'ils peuvent utiliser. C'est ça que
j'ai compris. Si c'est le cas, oui, je suis d'accord avec ça comme décision,
parce que c'est important qu'on respecte les droits de chacun des enfants dans
nos écoles.
Journaliste : ...j'aimerais
vous entendre sur l'occupation à McGill. Qu'est-ce que... Je sais que vous avez
tweeté là-dessus, il me semble, hier ou... J'aimerais savoir ce que vous pensez
du fait qu'on veut intervenir comme ça. Le gouvernement s'est déjà positionné
pour intervenir en disant que c'est illégal.
Mme Maccarone : Mais
évidemment c'est d'une grande préoccupation, mais maintenant on va attendre que
le juge tranche, parce que là je comprends qu'il y a des interventions qu'ils
sont en train de faire. Puis, tout dépendamment les informations qui ont... qui
sont partagées avec le juge puis les témoins, bien là, on va attendre le
résultat qui va sortir de ceci.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que vous avez vu qui vous préoccupe dans le campement à McGill?
Mme Maccarone : Qu'est-ce que
j'avais vu?
Journaliste : Oui.
Mme Maccarone : Bien, moi,
j'ai passé devant, je n'ai rien vu de mes propres yeux qui était un manque de
respect ou de la violence. Mais je comprends aussi le point de vue de McGill
aussi de vouloir protéger les droits de tous les étudiants qui fréquentent
l'université aussi. Puis, honnêtement, je pense que c'est à eux de faire ces
interventions et de... d'aller devant le juge pour déterminer s'ils devront
avoir une injonction ou non. Puis il faut que... Chaque manifestation, ça
devrait être fait dans la paix, dans le respect de tout le monde. Si ça dérape
puis on a des commentaires, de la haine puis de l'intimidation, bien là, il
faut agir.
Journaliste : Est-ce que
c'est le cas, en ce moment?
Mme Maccarone : Moi, je n'ai
pas vu ça, mais c'est à McGill de démontrer que c'est vraiment le cas.
M. Tanguay : En anglais?
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Can we hear you as well in English, Mme
Maccarone, on the decision for washrooms? Do you feel like the Mr. Drainville's
decision makes sense at this point?
Mme Maccarone :
My interpretation of the decision is
that there'll always be bathrooms for boys and girls, which is a good thing,
but, if there is a need, if there's a student that expresses themselves to...
that they need a bathroom that is non gender specific, that there will be a
discussion to ensure that we respect the rights of these students and so there
may be installations that are put in place to assist those students, whether
they're in transition, but to ensure that there's a safe place for all of them.
If that's the case, then, yes, absolutely, I respect the decision.
However, I do feel that
it's a government that's
topsy-turvy and they're... In 2021, they came out with their document that
talked about respecting the rights and the responsibilities of each person, and
now we're coming back to a discussion where we're not sure where we're going.
So, it's confusing. I hope that there's going to be accompaniment of the
schools that are talking about deploying or not deploying the bathrooms in
question, because, I can understand, from their perspective, they must be
extremely confused.
Journaliste :
That document aside, the Government also put in place the Comité des
sages, that was supposed to weigh in on questions like this. What do you make
of the fact that they've made this decision already before the conclusions of
that committee?
Mme Maccarone :
I'm not of the opinion that we require
a «comité de sages». I'm also perplexed that there isn't anybody «sage» from
the community concerned that sits on this committee. I also question the
salaries that these people receive, $120,000, $115,000, which is money that
could have easily been deployed to support community organizations that are
desperately in need.
Journaliste :
Are you concerned about the climate at
McGill?
Mme Maccarone :
Yes. I think everybody should be
concerned about the climate that we see everywhere when there's going to be
manifestation or when there's going to be protest. I think that we do need to
be preoccupied this. Clearly, people have the right to express themselves, but
it needs to be done with respect, without any intimidation and without any
hateful speech.
Journaliste :
Minister Déry went as far as to call it
not legal yesterday. Do you... Do you think that was premature?
Mme Maccarone :
I don't know if I'd call it premature,
but I'm certainly... I'm interested in knowing what the judge's decision is going
to be now that they've brought it before the courts. I think it's McGill's
responsibility to defend their position, just like it's the responsibility of
the students who are there at the encampment to defend themselves as well.
There is the important
consideration of protecting the safety and security of all the students that
attend the university and also the residents that live around that sector and
the businesses. And I have faith that the SPVM, if they're called in, will do
what is necessary, in a peaceful manner, to protect all parties concerned.
Journaliste
: How concerned are you, though, that… of a potential escalation as
police get involved?
Mme Maccarone : You know what? I think... I have faith that the people that are
involved in participating... So far, what I have seen is that it is peaceful.
And people do have the right to express themselves, but people also have the
right to defend their interests. So, there's both sides of the coin.
What I have seen, in
terms of police involvement, is that it's been done respectfully and that they
have done so in a manner that they want to ensure that there are... there's a
peaceful resolution. People have the right to protest and to express
themselves, but it needs to be done within the respect of the law.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 34)