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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Le jeudi 25 avril 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Deux sujets qu'on veut aborder avec vous aujourd'hui. D'abord... C'est des sujets qui sont, bon, qui sont sérieux. D'abord, je veux revenir sur l'échange que mon collègue, Guillaume Cliche-Rivard, a eu hier avec la ministre des Relations internationales, Mme Biron, concernant l'avenir du bureau du Québec à Tel-Aviv. Il faut quand même se rappeler qu'à l'automne la ministre Biron avait dit : On va attendre que la paix revienne avant d'installer, là, pleinement le bureau du Québec en Israël. Hier, en réponse aux questions de mon collègue, Guillaume, la ministre a changé de position, changement de cap. Elle a dit : Non, non, dès cet été, le bureau du Québec à Tel-Aviv sera pleinement opérationnel. Son prétexte, c'est qu'il y aurait, dit-elle, une accalmie en ce moment dans la guerre entre l'Israël et le Hamas.

Il n'y a pas d'accalmie à Gaza en ce moment. Ça n'existe pas. Je ne sais pas de quoi parle la ministre Biron. On est rendu à 35 000 morts du côté de Gaza, 1 400 décès en Israël. Il y a des craintes d'une escalade avec l'Iran, des millions de personnes menacées par la famine, des millions de personnes déplacées. Je ne comprends pas sur quelle planète vit la ministre Biron pour prétexter qu'il y a une accalmie. Déjà, ouvrir un bureau commercial dans un État, sur lequel pèsent des allégations sérieuses de génocide, déjà, c'est irresponsable, mais procéder au lancement de ce bureau-là en pleine guerre, ça, c'est carrément immoral. La ministre Biron doit se rétracter. Elle doit au minimum suspendre l'ouverture de ce bureau-là. Et, si elle était vraiment à la hauteur de la tradition pacifiste du Québec, elle annoncerait tout simplement que ce bureau-là ne verra pas le jour.

Je veux également vous parler de transport collectif, parce qu'un autre échange qui a marqué la journée au Parlement hier, c'est l'échange que mon collègue, Étienne Grandmont, a eu avec la ministre des Transports et de la Mobilité durable, en tout cas, c'est ce qu'on pensait, parce qu'hier la ministre a fait un aveu absolument hallucinant, elle a carrément reconnu que, selon elle, le transport collectif, ce n'est pas sa job.

Ça fait longtemps que je suis au Parlement du Québec, j'en ai vu pas mal, mais là la ministre Guilbault a réussi à me surprendre, elle a réussi à me surprendre. De carrément avouer, reconnaître que, selon elle, là, le transport collectif, ça ne fait pas partie de ses responsabilités, je trouve que c'est un manque de leadership et un manque de responsabilité injustifiables.

En pleine crise climatique, là, le travail du gouvernement du Québec, ce n'est pas juste de signer des chèques à des multinationales pour ouvrir des usines de batteries. Son travail, là, c'est aussi et surtout d'aider au quotidien les Québécois et les Québécoises qui veulent faire leur part pour la planète à faire des choix différents, leur permettre d'avoir des options de mobilité durable, des options écologiques de transport, peu importe où ils habitent sur le territoire du Québec. C'est ça, le travail du gouvernement.

Le transport collectif, ce n'est pas juste une affaire marginale pour les étudiants, pour les aînés ou les gens pauvres. Le transport collectif, c'est des centaines de milliers de travailleurs, travailleuses chaque jour qui le prennent pour aller gagner leur vie, pour aller chercher leurs diplômes, pour aller porter les enfants à la garderie. Ces gens-là, en ce moment, s'entassent dans des autobus bondés. Ces gens-là attendent des autobus en retard. On craint des coupures de service, et la réponse de la ministre, c'est que ce n'est pas son travail? Ça me sidère.

On est gouvernés par des gens qui considèrent que c'est leur travail de dépenser des millions de fonds publics pour attirer une équipe de hockey professionnel pour quelques matchs à Québec, ça, c'est leur travail, mais s'assurer qu'il y ait du bon transport collectif pour tout le monde au Québec, ah! ça, ce n'est pas leur travail. On n'a pas seulement face à nous un gouvernement qui a perdu sa boussole politique, on a face à nous un gouvernement qui a perdu le sens des responsabilités, des responsabilités de l'État québécois.

M. Grandmont : Merci, Gabriel. Hier... Bien, bonjour, tout le monde. Hier, effectivement, un échange qui m'a jeté à terre avec la ministre des Transports. Elle a dit que le transport collectif n'était pas dans la mission de l'État.

Moi, je suis retourné voir la mission de l'État, la mission, la mission et le mandat du ministère des Transports et de la Mobilité durable, puis je vais prendre le temps de vous le lire. La mission, là, c'est de favoriser la mobilité durable des personnes et des marchandises par des systèmes de transport sécuritaires et accessibles qui contribuent au développement du Québec, notamment en investissant dans des projets et des mesures favorisant la mobilité durable au bénéfice d'une économie verte, tels que le transport collectif et actif.

La ministre des Transports, là, sa mission, là, elle ne la respecte pas. À la mission de son ministère, elle a décidé de démissionner. En tout cas, elle démissionne sur la moitié, parce que c'est ça, l'échange. Elle a démissionné sur la moitié de sa mission, parce que, sur la question de faire des routes, la mission de l'asphalte, la mission voirie de son ministère, ça, elle est là, elle a dit qu'elle serait toujours présente, mais, pour la partie transport collectif, là, elle a complètement abdiqué hier.

Alors, moi, je me demande vraiment où est-ce qu'on s'en va avec un gouvernement comme celui-là, qui, comme Gabriel a dit tantôt, a perdu le sens de l'État, le sens des responsabilités dans une période aussi critique comme celle que nous vivons avec les changements climatiques. Merci.

Journaliste : J'ai écouté comme vous hier, puis ce n'est pas exactement ça qu'elle a dit, là, soyons honnêtes, là. Hier, ce qu'elle a dit, si je résume, c'est que ce n'est pas la mission de l'État de gérer les sociétés de transport. C'est plus ça qui a été dit.

M. Grandmont : Ce n'est pas à elle de gérer les sociétés de transport collectif, mais il y a un deal historique entre le gouvernement du Québec, les sociétés de transport et les usagers aussi pour que... pour faire fonctionner le transport collectif.

Moi, j'ai très peur qu'avec l'approche de la ministre des Transports actuelle on revive exactement ce qu'on a vécu dans les années 90, un désengagement vers les municipalités et une stagnation, voire des coupures dans le transport collectif. Ce qu'on a vécu dans les années 90, là...

Journaliste : ...

M. Grandmont : Exactement. Donc, c'est quelque chose...

Journaliste : Donc, vous reconnaissez, donc, que ce n'est pas la mission de l'État de gérer le transport collectif. Je pense, c'est plus ça qu'elle voulait dire.

M. Grandmont : Ce n'est pas à elle de gérer les sociétés de transport, on est bien d'accord là-dessus. Mais les infrastructures qu'on paie, là, les infrastructures qui sont financées jusqu'à 80 %, 90 % par l'État québécois, elles doivent être entretenues aussi par l'État québécois. Le service qui est offert aussi aux usagers, ça doit aussi être en bonne partie financé par le gouvernement du Québec.

M. Nadeau-Dubois : Peut-être juste un ou deux ajouts là-dessus. D'abord, le gouvernement du Québec a une politique de mobilité durable et, dans cette politique-là, le gouvernement du Québec s'est engagé à augmenter le service à chaque année. Ça, ce n'est pas un engagement des sociétés de transport ou des villes, c'est un engagement du gouvernement du Québec.   Deuxième chose. Vous avez largement, M. Gagnon, couvert la saga du tramway de Québec. C'est drôle, hein? Quand est venu le temps de saboter le projet de tramway, ah, là, Mme Guilbault, elle jugeait que c'était son travail de s'occuper du transport collectif. Là, là, quand est venu le temps d'enlever des mains du maire de Québec son projet de transport collectif, tout d'un coup, c'était dans ses responsabilités, mais, quand vient le temps de venir en aide aux villes qui ont besoin d'aide pour donner du bon service au monde, là, oh, ce n'est plus son travail. On n'a pas besoin d'être un fin observateur de la joute politique pour voir qu'ici la contradiction, elle est énorme.

Journaliste : Juste pour être clair, puis pour une prise de position politique, là, puis je n'ai pas besoin d'une réponse superlongue, là, le 560 millions de déficit de la Communauté métropolitaine de Montréal, vous le payez?

M. Nadeau-Dubois : Nous, ce qu'on demande, on a déposé une motion hier, ça fait que notre position politique là-dessus est claire, c'est que la ministre s'assoie avec les sociétés de transport et les municipalités et que tout le monde ensemble travaille pour trouver une solution. Pour quel objectif? Aucune coupure de services. Ce serait une insulte aux Québécois et Québécoises.

Journaliste : ...s'il n'y a pas de transport collectif. C'est quoi... Ottawa, qui n'arrête pas de dire qu'il ne va pas investir s'il n'a pas de transport collectif, c'est quoi, sa responsabilité dans les déficits?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on pense... On est en pleine crise climatique. Tous les gouvernements, à tous les paliers, ont une responsabilité d'aider les gens à faire face à cette crise-là. Les municipalités, le gouvernement québécois, le gouvernement fédéral. On est au milieu d'une crise climatique. Tout le monde doit travailler ensemble. Parce que les Québécois, québécoises, là, ils aimeraient ça faire leur part, ils aimeraient ça les prendre plus, les transports en commun, mais comment ils sont censés faire ça si les autobus sont en retard, ou s'ils sont pleins, ou s'il n'y en a juste pas?

Journaliste : Mais êtes-vous d'accord qu'à Montréal il y a trop de structures dans le transport collectif, là? L'ARTM, la STM, le REM...

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, qui a mis le bordel? Il y a une nouvelle ce matin-là. Qui a mis le bordel dans le transport... en tout cas, ce n'est pas la seule cause du bordel, là, mais le REM, là, qui a mis ça en place? C'est les libéraux et la CAQ. Et, dès le premier jour, tout le monde le disait, les experts comme Etienne, il n'était pas à Québec solidaire à cette époque-là, moi, j'étais déjà là, on le disait nous aussi, on disait : Là, vous êtes en train d'ajouter dans l'aquarium, là, du transport collectif montréalais un joueur à but lucratif qui va venir dévorer les autres joueurs. Et c'est exactement ça qui se passe. Donc, oui, il y a un bordel et les gouvernements libéraux et caquistes en sont largement responsables. Puis, oui, s'il faut optimiser les structures, on est...

M. Grandmont : On va... Tu sais, puis évidemment, là, l'optimisation, ça peut être possible de faire, là. Mais, pour l'ensemble du Québec, juste pour 2025, il y a un déficit anticipé de 622 millions de dollars. Est-ce qu'on peut vraiment optimiser puis refaire des structures pour sauver ce montant-là d'argent? Bien non, ça prend de l'aide du gouvernement du Québec aussi, puis c'est d'ailleurs dans sa mission.

Journaliste : ...on prend où cet argent-là?

M. Grandmont : C'est des questions de choix. Veux-tu y aller?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, le gouvernement du Québec a fait des choix, hein, ils ont... ils se sont privés d'un demi-milliard, à peu près, en baissant les impôts juste des gens qui font plus de 100 000 $ au Québec. C'est un choix qu'ils ont fait. Aujourd'hui, ils se retournent et disent : On a un déficit. Le gouvernement du Québec, ça, c'est une bonne décision, vient de décider d'en demander davantage aux gens qui font des gains en capitaux... des gains en capital très élevé. Il y a des sommes là. C'est une hypothèse. Il y a plusieurs manières de financer le transport collectif. Nous, ce qu'on demande, c'est que tout le monde s'assoie autour de la même table puis qu'on trouve des solutions.

Journaliste : ...pour vous, il faut augmenter les taxes ou les impôts.

M. Nadeau-Dubois : Pas nécessairement.

Journaliste : Bien là, vous donnez... les deux exemples que vous avez donnés, c'est ça, là. Vous avez dit : Ils ont baissé les impôts...

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : ...ils se sont privés de 500 millions, puis là...

M. Nadeau-Dubois : Dans un budget... Dans un budget, il y a des dépenses, il y a des revenus. On peut faire des choix différents. On ne fera pas notre cadre...

Journaliste : ...on coupe où, dans ce cas-là, si on fait des choix différents?

M. Nadeau-Dubois : On ne fera pas notre cadre financier ici, ce matin, avec vous, sauf... bien sûr, en tout respect. Mais le gouvernement peut faire des choix différents. Puis surtout, il faut arrêter de se pointer du doigt puis il faut que le monde travaille ensemble.

Journaliste : ...sur le 622 millions, sur le 622 millions, quelle part le gouvernement du Québec devrait, dans une négociation saine avec les municipalités, assumer? Est-ce qu'on dit : On va prendre le tiers de la facture? Est-ce qu'on prend la moitié de la facture? Qu'est-ce que le gouvernement du Québec devrait faire comme offre?

M. Grandmont : Le contexte est particulier. On sort d'une pandémie. Il n'y a pas encore 100 %... Il faut dire qu'on était à 110 % dans la pandémie, là, d'achalandage. On est de retour à des niveaux très élevés. Les gens sont déjà... si vous prenez le transport en commun, ils sont déjà pas mal collés dans le transport en commun. Il y a un contexte peut-être particulier. Est-ce que l'ancienne méthode de calcul était la bonne? Je ne sais pas. L'important, là, c'est qu'on atteigne l'objectif qu'on a mentionné hier à travers une motion que j'ai déposée. L'objectif, c'est que les gens travaillent ensemble pour qu'on ait zéro coupure dans le transport collectif. Après ça, l'arrangement entre tout le monde, il doit être fait avec...

Journaliste : ...raisonnable dans le contexte de demander aux usagers du transport collectif de payer davantage?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on pense qu'en ce moment, si on veut encourager les gens à prendre le transport collectif, couper les services ou augmenter les tarifs, ce n'est vraiment, vraiment pas la bonne approche. Le précédent ministre des Transports, M. Bonnardel, avait fait à l'époque une tournée, un rapport où il y avait toute une série d'hypothèses sur comment financer le transport collectif au Québec. Ce qu'Étienne et Québec solidaire réitèrent depuis plusieurs mois maintenant, c'est qu'il faut repartir de ce rapport-là, explorer les différentes avenues qui étaient là pour qu'on ait un mode de financement pérenne, parce que, là, on a un vrai problème, là. La taxe sur l'essence est appelée à décroître parce qu'il va y avoir de moins en moins de véhicules à essence, mais même la taxe sur l'immatriculation, dans la mesure où on veut réduire le parc automobile, ça non plus, ce n'est pas un mode de financement qui va être pérenne. Donc, nous, on a l'humilité de reconnaître qu'on n'a pas toutes les solutions. La vérité, c'est que c'est un problème qui est complexe. Il faut que tout le monde travaille ensemble, mais il faut qu'on s'entende sur les objectifs. Puis en pleine crise climatique, c'est quoi, l'objectif incontournable? C'est on ne peut pas retirer de transport en commun en 2024.

Journaliste : ...sur le pont de l'Île d'Orléans, il y a déjà un sondage.

M. Nadeau-Dubois : Il faut regarder, il faut regarder.

Journaliste : Est-ce que vous seriez prêt à prendre l'argent dans les sommes de l'ancien Fonds vert?

M. Nadeau-Dubois : Il y a des règles pour l'attribution du Fonds vert, ça fait que je veux faire attention, mais il faut retourner toutes les pierres.

Journaliste : Bien, comme vous l'expliquez, dans le contexte politique actuel, tu sais, on se souvient, quand Mme Guilbault avait été nommée, elle tenait à ce que mobilité durable soit ajouté à son titre, bon, elle est allée en France pour le métro, dans le contexte, est-ce qu'il y a un peu du contexte politique actuel, à votre avis, dans cette déclaration-là? Ou comment vous l'expliquez, cette stratégie-là ou, en fait, comment vous l'expliquez cette déclaration-là? Elle sort d'où? Est-ce qu'il y a un peu du contexte actuel à votre avis, politique?

M. Nadeau-Dubois : C'est décontenançant. Je comprends Étienne d'être un peu embêté par votre question parce qu'on est en pleine crise climatique, là. Je veux dire, on fait des publicités au monde. Le gouvernement du Québec met des publicités à la T, là : Faites votre part. Le premier ministre, là, il était... Il a planté un arbre. Il ne voulait pas que vous soyez là, mais il a planté un arbre pour le Jour de la Terre. Puis il a dit : Les petits gestes, ça va faire la différence. Moi, je veux bien, les petits gestes, là. Je suis super d'accord avec ça, les petits gestes. Mais si on veut réussir le défi climatique, il va falloir des grands gestes. Il va falloir que les gens qui sont au sommet de la pyramide fassent preuve de leadership puis donnent des options aux gens. On ne peut pas mettre le poids sur les individus en disant : Prenez moins votre char. N'achetez pas un deuxième char. Mais quand vient le temps d'investir pour donner des alternatives au char : Ah! non, non, non, ce n'est pas mon travail, ce n'est pas mon travail. Voyons donc! Quel manque de leadership! On est en 2024, pas en 1982.

Journaliste : ...partie de l'électorat actuellement. Est-ce que c'est la montée...

M. Nadeau-Dubois : Je ne sais pas c'est quoi. Je ne sais pas s'il y a une stratégie d'abord. Je ne sais pas si c'est une stratégie, mais de toute évidence, Mme Guilbault, hier, a juste dit le fond de sa pensée. Elle considère que ce n'est pas sa job. C'est affligeant.

Journaliste : ...le sondage, ce matin, que vous avez fait six minutes puis on a juste deux... Sur les petits gestes que vous parlez, on avait un texte ce matin qui montre que les édifices de l'État gardent leurs lumières allumées toute... pendant toute la nuit. Est-ce que, ça, c'est un mauvais exemple que l'État donne, alors qu'on nous dit : Partez votre lave-vaisselle la nuit?

M. Nadeau-Dubois : Bien, une chose est sûre, il n'y a pas d'avenir pour la transition écologique dans la surculpabilisation des individus puis la démission politique de l'autre. Il faut que l'exemple vienne d'en haut. Et c'est ça qui est affligeant dans la déclaration de Mme Guilbault hier. On a une ministre qui dit : Ce n'est pas mon travail d'accompagner les Québécois et les Québécoises dans ce nécessaire changement d'habitudes, c'est la job de d'autre monde que moi.

Journaliste : ...sur le pont de l'île d'Orléans, vous avez vu le sondage, là, est-ce qu'un péage serait peut-être une solution pour faire diminuer la facture?

M. Grandmont : On ne pense pas que c'est une solution, là, d'imposer un péage pour couvrir une partie de la facture. En fait, là, la facture, elle est élevée, il faut se le rappeler, hein? La facture, elle est élevée parce qu'on a beaucoup attendu. Tout le monde a vu les prix augmenter beaucoup dans le secteur de la construction. Et si le délai a été si long que ça, rappelons-nous, là, qu'il y a 10 ans, le coût estimé était environ de 400 millions de dollars, là. Si le coût est devenu aussi élevé que ça, c'est parce qu'à la CAQ on a niaisé. Hein, on a intégré le projet du pont de l'île d'Orléans dans le bureau de projet du troisième lien parce qu'on voulait évaluer la possibilité de le faire, tu sais, conjointement. Donc, le temps qu'on a perdu à cause de la CAQ fait que le coût est élevé aujourd'hui. Mais ce n'est pas... On a toujours une position très, très claire là-dessus. Pour les cas comme, par exemple, le cas d'une île, là, les insulaires n'ont pas à à payer un péage pour avoir accès à leur territoire, ça, c'est clair.

Journaliste : Pour les non-résidents, là, c'était ça, le...

M. Grandmont : Même affaire.

Journaliste : ...Airbnb, ce matin, Mme Proulx a dit que...

M. Nadeau-Dubois : Bien, oui, pour faire plaisir à M. Laforest, il faut qu'on parle de logement.

Journaliste : ...c'est ça, ça avait baissé, l'offre d'Airbnb, elle se félicitait de ça. Est-ce que vous pensez que c'est le cas sur le terrain? Puis est-ce que vous voyez des changements, vraiment, vous?

M. Grandmont : Bien, disons, les chiffres qu'on a vus hier, nous, l'offre d'Airbnb a augmenté, en fait, là, depuis l'adoption de la loi. J'avais participé à l'adoption, ou, en fait, à la rédaction de ce projet de loi là. Ce qu'on remarque, c'est que, depuis un an, ça a augmenté de 29 000 à 31 000, puis on a encore, encore de la difficulté à avoir l'assurance que les numéros de référence, les numéros d'enregistrement sont les bons. Est-ce que les numéros d'enregistrement servent, des fois... Est-ce que c'est les bons numéros? Est-ce que c'est des faux numéros? Est-ce que c'est des numéros qui servent pour plusieurs résidences? Est-ce que c'est effectivement la résidence principale de la personne qui affiche sur cette plateforme-là? Force est de constater qu'il manque de ressources.

Hier, en question, c'est ce que j'ai demandé à la ministre, que Revenu Québec, qui a les données sur le lieu principal de résidence, donne l'information aux inspecteurs des municipalités. Sans cette information-là agrégée dans une plateforme, en tout cas, facilement accessible, les inspecteurs ont de la misère à faire leur travail. Donc, la loi de la ministre n'a pas de dents, n'a pas les dents qu'elle disait vouloir lui donner. Et on a un problème actuellement, la loi existe, mais elle ne peut pas être mise en application. Et j'écoutais la réponse de la ministre hier, puis elle semblait complètement déconnectée par rapport à cet enjeu-là. Pour elle, tout va bien.

Journaliste : ...after saying that public transit and public transit agencies, it's not a mission of the province, what are you asking Minister Guilbault to do? To step up, apologize, go back to a full title that includes Mobility? What are you asking her to do today?

M. Grandmont : Well, I think, the right choice is the third one. She asked for adding «Mobilité durable» as the title of her Minister. I want to prove that it's not cosmetic, it's not a false thing. I want her to invest in public transit. I want her to sit with the public agencies and the municipalities to find solutions to avoid — c'est quoi, des coupures?

Journaliste : Cuts.

M. Grandmont : ...cuts, to avoid cuts, any cuts...

Journaliste : ...

M. Grandmont : ...well, for the next years. Yesterday, our motion asked for no cuts in the next years. We will take this labour every year if it's necessary, but we want no cuts in 2025, for sure.

Journaliste : But, I'm still trying to understand, Mr. Nadeau-Dubois, where... how exactly they can avoid these cuts. Because you say that they shouldn't be increasing the ticket prices for passengers. You also say they shouldn't necessarily raise taxes. You spoke about choices, but when it comes to choices, some of those choices included avoiding austerity, it included higher salaries. So, what exactly should they be doing differently at this point?

M. Nadeau-Dubois : We have to see this as a political choice. In the middle of an economic crisis, do we think it's the job of every Government, at every level, to be a leader and to invest to make sure people have ecological options of mobility on an everyday basis? If the answer is yes, everyone needs to work together to find a short-term and a long-term solution to fund public transit and to increase the service of public transit. Right now, we are in the midst of a vicious circle where because the service is not good enough, people don't take it, and because people don't take it, there's not enough money, so we cut the service, and then the service is worse, and then people take it even less.

We need to reverse that vicious circle, turn it into an offer first mentality where we put the money, everyone puts money, we increase the service and then it will encourage people to take it even more.

Journaliste : But you used the word «choices» again. I understand, it's a political choice, but where then do you suggest they cut to get that money for public transit?

M. Nadeau-Dubois :First of all, we cannot understate the importance of choices of the past. When Mr. Legault decided to cut taxes specifically for the people that do more than $100 000 per year in Québec, it's a financial hole of approximately half a million dollars. We had that money.

M. Grandmont : A billion.

M. Nadeau-Dubois : Yes, half a billion, so $500 million. So, there are alternatives, and everyone needs to do their fair-share to make sure we increase the number of mobility options for Quebeckers.

Journaliste : How involved do you want the province to be though, in local transit agencies? Because the STL, for example, Longueil knows the best about the... Laval, we know the best about Laval. So, how involved do you really want the minister to be in this?

M. Nadeau-Dubois : No one asked the Government of Québec or Mme Guilbault herself to micromanage the local agencies and to micromanage which bus will go on each street. It's not... obviously, that would be a «caricature», but in the middle of a climate crisis, the Government has to be a leader. The Government of Québec has a «politique de mobilité durable» that they adopted, that says that they promise... they have a goal to increase public transit in Québec, by what, 5% every year, I think. So, that's not our program, that's the official policy of the Government of Québec. And yesterday, what Mme Guilbault said is : Ah, you know, it's not really my job to make sure that happens. It's a big problem.

Journaliste : So, you think she's not doing enough, but there's also the... of her doing too much as well...

M. Nadeau-Dubois : No one reasonable is asking Mme Guilbault to be involved in the micromanaging of the everyday administration of public transit. But to say, as a leader : It's not my job to make sure there is more public transit in Québec, to make sure that public transit is thriving in Québec, I think is a lack of responsibility.

M. Grandmont : Merci, tout le monde.

M. Grandmont : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 27)

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