(Onze heures une minute)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Rebienvenue à l'Assemblée nationale en ce resplendissant mardi
matin. La semaine dernière, j'ai écrit une lettre au premier ministre François
Legault pour lui tendre la main. J'ai lancé un appel au compromis et, il y a
quelques minutes à peine, j'ai reçu une réponse du premier ministre. Et j'ai
des bonnes nouvelles pour les locataires aînés du Québec.
Dans la réponse que j'ai reçue, il y a
quelques minutes, le premier ministre confirme que son gouvernement est ouvert
à discuter avec Québec solidaire d'une amélioration des protections des
locataires aînés au Québec. Je le remercie d'avoir saisi ma main tendue. Que le
premier ministre soit ouvert à une discussion, c'est un excellent point de
départ, c'est une belle nouvelle. Chaque semaine, au Québec, il y a des aînés
qui reçoivent des avis d'éviction, des hommes, des femmes de 75, de 80 ans
qui se font jeter à la rue par des spéculateurs, et j'ai la conviction que
nous, les élus de l'Assemblée nationale, au-delà de nos affiliations
respectives, on a une responsabilité de travailler ensemble pour ces hommes
puis ces femmes-là. Et que le premier ministre saisisse ma main tendue, qu'il
accepte qu'on en discute ensemble, c'est une très belle nouvelle pour la
génération qui a construit le Québec puis qui est frappée de plein fouet par la
crise du logement.
Moi, je demeure convaincu que c'est
possible de trouver un terrain d'entente, c'est possible puis c'est nécessaire.
On l'a fait en 2016. On l'a fait en 2016, travailler ensemble pour protéger les
locataires aînés contre les évictions. Depuis, la crise du logement s'est
empirée. Elle est la pire en 40 ans. En 2016, le premier ministre occupait
le siège que moi, j'occupe aujourd'hui, il était chef parlementaire de la
deuxième opposition. Aujourd'hui, il est premier ministre. Et ce que je lis
dans sa réponse de ce matin, c'est qu'il est sensible, encore aujourd'hui, au
sort des locataires aînés, comme il l'était à l'époque, en 2016, où il avait
voté en faveur de la première mouture de la loi Françoise David. Donc, les
discussions vont se poursuivre.
Et j'en profite, en terminant, pour
relancer à nouveau un appel à la collaboration. Je pense notamment aux deux
partis d'opposition, le Parti libéral du Québec, le Parti québécois, qui ont,
la semaine dernière, dit qu'ils étaient prêts à collaborer pour faire cheminer
le projet de loi. Donc, notre leader parlementaire, Alexandre Leduc, va
contacter son homologue Simon Jolin-Barrette aujourd'hui pour discuter des
prochaines étapes pour faire cheminer le projet de loi. Mais une réponse
positive comme celle que je viens de recevoir, c'est une belle nouvelle, puis
moi, je trouve que ça donne espoir. Ça donne espoir que, malgré les rivalités
partisanes, on est capables de travailler ensemble pour le bien commun. On est
capables de mettre de côté nos... nos désaccords pour travailler pour améliorer
la vie du monde, la vie des aînés au Québec. Ce n'est pas tous les jours qu'il
y a des belles nouvelles sur la crise du logement, ça fait que celle-là, je trouvais
ça important de vous en parler ce matin.
Journaliste : Est-ce que le
Parti québécois... Est-ce que le Parti québécois a été de mauvaise foi en
disant que vous vous étiez fait avoir dans ce dossier-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, de
toute évidence, là, ce matin, moi, ce que je lis dans la réponse du premier
ministre, c'est qu'il y a une ouverture à aller de l'avant, à discuter de
comment mieux protéger les locataires aînés contre les évictions. Donc, je vais
laisser les... je vais laisser les analystes faire leurs analyses, là, mais
moi, je trouve que c'est une belle collaboration entre l'ensemble des partis
politiques. C'est une belle nouvelle pour les aînés du Québec, puis c'est ça
qui est important pour moi.
Journaliste : Vous avez entendu
la réponse du Parti québécois la semaine passée?
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien
oui.
Journaliste
: Comment
vous vous êtes sentis? Vous êtes sortis d'ici, ils sont rentrés puis ils sont
venus un peu planter votre affaire, donc... Non, mais...
M. Nadeau-Dubois : J'ai
entendu ça. J'ai entendu ça, mais honnêtement, moi, ce matin, là, je ne veux
pas faire ombrage à la belle nouvelle qu'on a pour les locataires aînés du
Québec en commentant cette affaire-là.
Journaliste : ...ce qu'écrit
M. Legault dans sa publication. Il rappelle tout ce que son gouvernement a
fait pour les aînés. Vers la fin, il dit : On est ouverts à discuter.
Donc, qu'est-ce qui est sur la table?
M. Nadeau-Dubois : «Regardons
ça ensemble de bonne foi. Voyons si nous pouvons trouver des solutions
raisonnables.» Moi, j'appelle ça une ouverture à discuter. Alors, à tous ceux
qui disaient que le débat de la semaine dernière était un mirage, je pense que
là, on a la... on a la démonstration qu'il y a une vraie volonté à discuter
pour avancer ensemble.
Journaliste : ...a dit qu'il
allait rappeler votre projet de loi?
M. Nadeau-Dubois : La... Ce
que la lettre dit, c'est qu'il y a une ouverture à discuter de bonne foi avec
Québec solidaire pour améliorer la protection des aînés en pleine crise du
logement. C'est l'objet de notre projet de loi, donc on va en discuter. Mais
là, écoutez, là, j'ai reçu cette réponse-là il y a quelques minutes à peine,
là, ça fait qu'on va prendre contact avec le gouvernement dans les prochaines
minutes pour trouver ensemble quelle est la bonne feuille de route pour faire
avancer ce dossier-là.
Journaliste : ...jaser
directement avec le premier ministre. C'est ça qu'on comprend?
M. Nadeau-Dubois : J'ai reçu
la réponse il y a quelques minutes. Je n'ai pas eu de discussion avec lui
encore.
Journaliste : ...là, votre
projet de loi, on l'a passé à la trappe.
M. Nadeau-Dubois : Non.
Journaliste : Et, sur la loi
n° 31, on vous a dit non. Qu'est-ce...
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
projet n'est pas passé à la trappe du tout.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que vous indique que ça va fonctionner cette fois-ci?
M. Nadeau-Dubois : Mais le
projet de loi n'est pas passé à la trappe du tout, hein? Il n'y a pas eu de
vote jeudi dernier, donc le débat sur le principe s'est terminé.
Journaliste : ...en disant
qu'il n'y aurait pas de gouvernement d'ouverture.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, là, moi, j'ai entre les mains une lettre du premier ministre, puis ce
que le premier ministre dit, c'est : «Regardons ça ensemble de bonne foi
et voyons si nous pouvons trouver des solutions raisonnables». Si le premier
ministre avait voulu dire, «il n'y en aura pas, d'améliorations à la loi
Françoise David», il m'aurait répondu quelque chose du genre : Notre
gouvernement en a fait assez, bonne... bonne chance pour la suite. Là, il nous
répond qu'il y aura des conversations entre Québec solidaire et la CAQ pour
faire avancer le dossier de la protection des locataires aînés. Moi, je
souhaite que les autres partis d'opposition y collaborent. C'est une belle
nouvelle.
Journaliste : ...ce qui
arrive. Le projet de loi, là, on était rendus au débat avant l'adoption de
principe.
M. Nadeau-Dubois : Exact.
Journaliste : Là, vous ne
savez pas si ça, ça va se poursuivre?
M. Nadeau-Dubois : Bien, dans
le fond, ce qui s'est passé jeudi dernier, là, c'est... Le débat sur le
principe a commencé mais ne s'est jamais terminé, donc il n'y a pas eu de vote.
Si le gouvernement avait voulu faire passer le projet de loi à la trappe,
qu'est-ce qu'il aurait fait? Il aurait voté contre.
Déjà, nous, à l'époque... bien, «à
l'époque», ça fait une semaine et demie, mais jeudi, donc, il y a deux
semaines, quand on a vu qu'il n'y avait pas de vote, notre interprétation, ça a
été de dire : Ah! bien, de toute évidence, il y a encore de l'espace pour
la collaboration, il y a encore de l'espoir. Puis certaines mauvaises langues
nous trouvaient un peu candides. Bien, de toute évidence, il y a de l'espoir, de
toute évidence, il y a de l'ouverture de la part du gouvernement. C'est ce que
la lettre dit en toutes lettres.
Journaliste : ...sur ce
projet de loi là, là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
je ne m'attends pas à ce que François Legault nous signe un chèque en blanc
puis nous dise : Gabriel, on va adopter votre projet de loi tel quel. Moi,
ce que j'ai écrit dans ma lettre, vendredi, c'est qu'on était prêts à faire des
compromis. On est prêts à mettre de l'eau dans notre vin. Il y a trois
paramètres dans le projet de loi, il y a l'âge de la... de l'aîné locataire, le
nombre d'années passées dans le logement et il y a le seuil de revenu
admissible. Nous, on est ouverts à discuter de ces trois paramètres là. Et,
s'il faut mettre de l'eau dans notre vin, on va le faire. Chaque pas en avant
qu'on va faire pour protéger plus d'aînés des évictions au Québec, là, c'est
des vies qu'on vient changer pour le mieux. Si on finit par protéger
50 000 aînés de plus contre les évictions au Québec, là, je veux
dire, c'est 50 000 personnes qu'on vient soulager d'une menace qui
est... qui est concrète puis qui est paralysante, là. Perdre son logement à
75 ans, là, ce n'est pas une mésaventure, c'est une tragédie. Puis chaque
gain qu'on va faire pour les aînés du Québec, en collaborant tous les partis
ensemble, ça va être une bonne nouvelle.
Journaliste : Mais, M.
Nadeau-Dubois, vous interprétez beaucoup les messages que le premier ministre
vous envoie. En même temps, il en a envoyé d'autres, au moment où vous avez
déposé votre projet de loi, qui n'étaient pas très ouverts. Comment vous
interprétez alors le fait que le premier ministre ne soit pas plus clair avec
vous puis a l'air un peu de vous faire languir, là? Durant la... le débat, on
avait des longues interventions, des fois, qui ne portaient même pas sur le
sujet de votre projet de loi.
M. Nadeau-Dubois : Puis ça,
ça arrive souvent dans... dans plusieurs débats, malheureusement, mais oui.
Journaliste : Non, je sais,
mais comment vous expliquez cette espèce de vacillement du gouvernement?
M. Nadeau-Dubois : Écoutez,
là, moi, ça fait des années qu'ici devant vous ou qu'à l'Assemblée nationale je
parle de ce qui va mal, je parle de ce que le gouvernement ne fait pas, je
parle de ce que le gouvernement devrait faire. On en fait, des critiques en
matière de logement, à Québec solidaire. Là, on a tendu la main au
gouvernement, et le premier ministre nous répond : On va se jaser. Si ça,
ce n'est pas une bonne nouvelle, je ne sais pas c'est quoi.
Bien sûr, tout est encore à faire. Il va
falloir discuter avec le gouvernement. Mais, si le premier ministre du Québec
n'avait aucune intention de ne poser aucun geste pour mieux protéger les
locataires aînés, il ne m'écrirait pas une lettre qui dit, grosso modo :
On va se jaser, Gabriel, parce que je pense qu'on est capables de s'entendre.
C'est une bonne nouvelle, on ne s'en privera pas de le souligner.
Écoutez, faire avancer un projet de loi de
l'opposition, là, sous un gouvernement majoritaire, c'est très rare et c'est
très difficile. Donc, ça ne sera pas adopté demain matin, là, j'en suis bien
conscient. Il y a des discussions qui restent à faire. Et moi, je le dis, là,
nous, les compromis, on va les faire. On va mettre de l'eau dans notre vin. Je
suis convaincu que le gouvernement de la CAQ est capable également, on l'avait
fait en 2016, on est capables en 2024.
Journaliste : M.
Nadeau-Dubois, le premier ministre français, M. Attal, va être à Québec jeudi
et vendredi. Je regarde l'horaire, là, et on vous a réservé une petite place,
là, pour échanger brièvement avec M. Attal. Ça va durer cinq minutes, de
16 h 05 à 16 h 10, sur le parvis de l'Assemblée nationale.
Puis on dit qu'il y a un bref échange dans le hall de l'Assemblée nationale
avec les chefs de parti. Est-ce que vous trouvez que c'est suffisant?
M. Nadeau-Dubois : Écoutez,
je n'ai pas eu encore... je n'ai pas personnellement pris connaissance encore
des détails, là, vous m'en informez. Je pense qu'on aura aussi une prise de
parole au salon bleu, si je suis bien informé.
Journaliste : ...rencontrer
de façon privée M. Attal pour pouvoir...
M. Nadeau-Dubois : Oui. Je
vais... Je n'ai pas regardé encore l'horaire détaillé, ça fait que,
sincèrement, je vais vous revenir là-dessus.
Journaliste : Sur Northvolt,
M. Nadeau-Dubois, on apprend que, comme c'est sa prérogative, le gouvernement
n'a pas écouté la recommandation des hauts fonctionnaires d'aller vers un BAPE.
Est-ce que le gouvernement est à l'intérieur de ses prérogatives, puis il n'y a
rien là de terrible ou, au contraire, est-ce que, dans la continuité de ce...
de ce dossier-là, on est encore...
M. Nadeau-Dubois : Le
problème, c'est le traitement préférentiel. Il y a des milliers d'entreprises
québécoises qui, chaque année, se soumettent aux règles environnementales qu'on
s'est données au Québec. Puis c'est vrai qu'elles sont exigeantes, puis c'est
correct comme ça.
Puis j'étais en Abitibi-Témiscamingue
l'autre fois. Je rencontrais des promoteurs miniers qui, tout de suite, m'ont
abordé en me disant : Nous, on l'a fait, notre BAPE, puis on a eu une
recommandation positive. Puis ils étaient fiers de me dire que leur projet de
mine était responsable sur le plan environnemental.
Quel message ça envoie à ces
entreprises-là quand le gouvernement du Québec dit : Pour une
multinationale étrangère, il y a des règles différentes que pour les
entreprises québécoises? Ce... Ce... Ce deux poids, deux mesures, là, les...
moi, j'entends, sur le terrain, beaucoup d'entreprises dire : Ce n'est pas
juste, parce que nous, on se soumet aux règles, et là, il y a clairement une
voie accélérée pour une multinationale étrangère.
Journaliste : Selon vous,
est-ce que le ministre Charette était tenu de... d'écouter ses fonctionnaires...
M. Nadeau-Dubois : Dans une
démocratie, là, à la fin des démarches et des analyses, c'est normal que ce
soient des élus qui tranchent. Mais, quand les élus tranchent contre les
conseils des experts, ils ont des comptes à rendre et ils ont à expliquer
pourquoi ils vont à l'encontre de l'expertise scientifique de leur propre
ministère.
Journaliste : ...voyez-vous
du mépris, comme Louis-Gilles Francoeur l'a affirmé?
M. Nadeau-Dubois : J'y vois
certainement un manque de respect, manque de respect pour l'expertise qu'on a
au ministère de l'Environnement. C'est des gens qui sont là pour une raison,
hein, les gens au ministère de l'Environnement, faire respecter les règles
qu'on s'est données, faire respecter l'environnement au Québec. Ils ne sont pas
là pour leur profit personnel, ils ne sont pas là pour favoriser ou défavoriser
aucune entreprise. C'est des professionnels qui font leur travail à titre
d'experts. Et que le ministre de l'Environnement manque de respect, comme ça,
pour leur expertise, c'est... c'est très inquiétant.
Journaliste : ...«mépris»?
Non. Vous ne prenez pas le même mot que Louis-Gilles?
M. Nadeau-Dubois : Bien là, «mépris»,
«manque de respect», dans mon esprit, c'est des synonymes, là. Mais, oui, oui,
c'est... c'est... c'est un... il y a là un mépris pour l'expertise du...
Journaliste : Au nom de
l'autonomie, est-ce que vous trouvez que les centres de services, les
commissions scolaires ont bien géré l'éclipse hier?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense qu'on aurait pu gérer ça en amont. Elle était prévisible, l'éclipse,
hein, c'est le moins qu'on puisse dire, donc pourquoi il n'y a pas eu des
conversations en avance pour s'assurer que les centres de services qui ont
peut-être besoin d'être rassurés ou d'être accompagnés le soient puis que tous
les enfants du Québec puissent profiter d'une expérience quand même
pédagogique, qui est excitante. Puis, tu sais, on a peut-être perdu des
carrières puis des vocations, là, tu sais, hier, des jeunes qui auraient pu
être inspirés, puis qui ne l'ont pas été. Et il y a eu un manque de
coordination entre le gouvernement du Québec puis les centres de services
scolaires.
Journaliste : C'est une occasion
ratée?
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
une occasion ratée pour plusieurs jeunes. Oui, c'est dommage.
Journaliste : ...Mozart assassinés?
M. Nadeau-Dubois : Je n'irai
pas jusque là ce matin, mais, tu sais, c'est... c'est dommage qu'on ait privé
plein de petits gars puis de petites filles, au Québec, d'une belle expérience
comme ça.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez du bras de fer entre les médecins de famille puis le ministre de la
Santé qui veut les forcer à prendre en charge des patients vulnérables? Mais,
bon, les médecins semblent être d'avis qu'il ne s'y prend pas de la bonne
façon.
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense qu'il faut permettre une certaine flexibilité au niveau local, là. Ce
n'est pas tous les patients au Québec qui vont avoir accès au guichet unique,
qui sont à l'aise de s'inscrire sur un guichet unique. Il y a des patients
vulnérables, justement, qui pourraient trouver ça plus compliqué que d'autres,
ça fait qu'il faut permettre une certaine flexibilité au niveau local.
Puis l'autre chose, c'est qu'il faut... il
faut que le gouvernement nous dise ça va être quoi, ces fameuses exceptions,
là, parce qu'on nous le dit qu'il y aura des exceptions, mais on ne les précise
pas. Je pense que là, le temps presse, là, le gouvernement doit nous dire ça va
être quoi, les exceptions à ce... à ce guichet unique.
Journaliste : Parlant de
santé, votre co-porte-parole s'absente. Est-ce qu'elle va être remplacée? Elle
part pour combien de temps? Pouvez-vous nous donner un peu de détails?
M. Nadeau-Dubois : Il y a...
Il y a... Ce n'est pas, pour le moment, prévu qu'il y ait un remplacement. Il
n'y a pas de date prévue pour son retour non plus. On ne parle pas de problèmes
graves de santé, mais on parle de... d'enjeux assez sérieux pour qu'elle prenne
quelques semaines de pause.
Des voix : ...
Journaliste : ...sur le temps
d'écran, le ministre Carmant n'a pas exclu de légiférer sur le sujet. Vous en
pensez quoi?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est un... Je pense qu'on est rendus, au Québec, à avoir ce débat-là. C'est un
enjeu qui fait jaser, qui fait réagir. C'est sensible pour les parents. J'en
suis un, je comprends ça. Mais là la science est de plus en plus claire, la
santé publique est de plus en plus claire, je pense qu'on est rendus à poser
des gestes. Après ça, pour ce qui est d'une loi, je ne l'ai pas vue, mais il
faut qu'on ait ce débat-là, au Québec, puis, oui, il faut que le gouvernement
en fasse plus.
Journaliste : ...poursuites
judiciaires, en faisant le parallèle avec les compagnies de tabac, en disant :
Il y a quelque chose qui crée de la dépendance dans... dans cet outil?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a une chose qui est claire, là, il y a des grandes entreprises, là, qui
profitent de cette situation-là. Il y a des entreprises qui ciblent les enfants.
Et ce temps d'écran là, c'est un problème de santé publique pour nos jeunes,
mais c'est une méchante occasion d'affaires pour certaines entreprises. Donc,
oui...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : On... Je
ne suis pas rendu là ce matin, là, mais je pense qu'il va falloir que certains
soient tenus imputables de la situation actuelle.
Des voix : ...
Journaliste : On l'a fait
pour le tabac, on l'a fait pour la publicité pour les jouets, rappelez-vous, ça
a été retiré.
M. Nadeau-Dubois : Exact,
exact.
Journaliste : Est-ce qu'on
doit aller beaucoup, beaucoup plus loin?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense que c'est une réflexion qu'il faut avoir. Je pense que de plus en plus de
pays dans le monde...
Journaliste : ...vous vous positionnez
comment là-dessus? Est-ce qu'on doit légiférer?
M. Nadeau-Dubois : Oui, je
vous le dis, ça nous préoccupe. On est tout à fait ouverts à ce que le
gouvernement agisse. Est-ce que ça passe par une loi, est-ce que ça passe par
d'autres outils, c'est des grandes questions. Mais il faut faire quelque chose.
C'est en train de devenir un vrai problème de santé publique.
Journaliste : Vous avez déjà
plaidé pour un droit à la déconnexion. Vous, vous déconnectez-vous?
M. Nadeau-Dubois : Pas assez.
Journaliste : Et comment
déconnectez-vous votre... votre enfant de...
M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien,
écoutez, moi...
Journaliste : Si ce n'est pas
indiscret, là, de...
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
personnellement, je vais vous dire, je ne suis pas fier de moi, là. Je trouve
que je ne me déconnecte pas assez puis j'essaie de... C'est une de mes
résolutions 2024, de me déconnecter plus, notamment pour passer plus de
temps avec ma fille. Puis du côté de la petite cocotte à la maison, on fait
très... on est très sensibles à ça, ma conjointe et moi, puis on fait... on
fait attention. Elle a deux ans, là, puis, pour le moment, elle n'est pas
exposée à des écrans.
Journaliste : Sur les zones
inondables, est-ce que vous êtes aussi préoccupés que les libéraux par l'impact
financier qu'une révision de la carte des zones?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
vous référer à mon collègue Étienne Grandmont sur cette question-là. C'est un
peu technique. Je ne suis pas au fait des derniers développements.
La Modératrice : En
terminant.
Journaliste : M.
Nadeau-Dubois, sur les cégeps et universités qui dépensent des centaines de
milliers de dollars chaque année sur Amazon pour acheter des livres québécois
puis des trucs d'électronique, quelle réaction on a quand on voit ces
données-là sortir?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense qu'on s'attend... je pense qu'en 2024 on s'attend à ce que le
gouvernement du Québec puis ses... puis que les institutions publiques en
général donnent l'exemple et priorisent des fournisseurs québécois quand c'est
possible. Il y a peut-être un petit rappel à faire à tout le monde sur cette
question-là.
Journaliste : Peut-être juste
une petite précision sur la bonne nouvelle du jour, comme vous l'appelez. Est-ce
que l'aide aux aînés pourrait passer par autre chose que votre projet de loi?
Quand vous dites vous êtes prêts à des compromis, est-ce que ça, vous pourriez
accepter ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
sujet dont il est question, c'est la protection des aînés contre les évictions.
Moi, je suis convaincu que la meilleure base de travail, c'est le projet de loi
de ma collègue Christine Labrie, qui vient réformer la loi Françoise David de
2016. Moi, je... Moi, je souhaite que ce soit sur cette base-là qu'on discute
avec le gouvernement.
La Modératrice : En anglais
ensuite.
Journaliste : Est-ce qu'il
peut y avoir des effets pervers? Par exemple, dans sa lettre, là, le premier
ministre dit : Il faut faire attention aux effets pervers de ce type de
mesure là. Est-ce qu'il y a eu des effets pervers, d'abord, à la loi Françoise
David? Est-ce qu'aussi vous ne craignez pas qu'il puisse y avoir des effets
pervers si on fixe ça à 65 ans?
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien,
bon, d'abord, j'échangeais avec ma... mon amie Françoise David, la semaine
dernière, puis elle me racontait que, dès 2016, ces arguments-là étaient déjà
évoqués, à l'époque, de dire : Si on vient protéger les aînés vulnérables
des évictions, ça va décourager, par exemple, les propriétaires à leur louer
des logements. Ces craintes-là étaient verbalisées à l'époque. Depuis, la loi a
été adoptée, le régime de protection est en place. Et j'étais en point de
presse avec la FADOQ, la semaine dernière, les groupes qui oeuvrent au
quotidien auprès des aînés, vous n'en trouverez pas, là, qui vont vous dire que
la loi Françoise David a empiré la discrimination envers les aînés. Ce qu'ils
vont vous dire, c'est que l'âgisme, c'est illégal, que de discriminer...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien sûr.
De l'âgisme, au Québec, bien sûr qu'il y en a. La discrimination...
Journaliste : Donc, il
pourrait y avoir un effet?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
suis en train de vous répondre.
La Modératrice : En anglais
ensuite.
M. Nadeau-Dubois : Mais, dans
le fond, s'il y a des... s'il y a une petite minorité de propriétaires qui
discrimine l'accès au logement en fonction de l'âge, c'est illégal, et il faut
sévir contre ces propriétaires-là. Mais le fait qu'une minorité de propriétaires
fasse ça, ça ne devrait pas nous... ça ne devrait pas faire en sorte qu'on
abandonne collectivement notre responsabilité de protéger les aînés
vulnérables. C'est comme de dire : Parce qu'il y a de la discrimination,
il faudrait ne pas trop les protéger. Moi, je préfère faire le contraire. Je
préfère dire : Parce qu'il y a de la discrimination, parce que ce sont des
gens vulnérables, on a la responsabilité de les protéger, et, si une infime
minorité de propriétaires discrimine, bien, il faut sévir, parce que la
discrimination selon l'âge, c'est illégal en vertu de la Charte québécoise des
droits et libertés.
La Modératrice : En anglais,
s'il vous plaît...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
écoutez, ce que les... ce que les groupes en logement disent, ce que les
groupes d'aînés disent, c'est que c'est le bon outil pour protéger les
locataires aînés. La FADOQ, là, ce n'est pas une section locale de Québec
solidaire, là...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
n'aurais jamais... je n'aurais jamais présumé de votre membership, mais vous
devez savoir que ça vous... que ça ne vous lie pas à Québec solidaire. Moi, que
l'AQDR, que la FADOQ, les plus... groupes aînés du Québec disent : C'est
ça qu'il faut faire pour protéger les aînés, moi, je leur fais confiance.
Journaliste :
Can I jump on the OQLF's study that was
published last week?
M. Nadeau-Dubois : Yes.
Journaliste
: It says that the use of French in public space is stable, has been
stable between 2007 and 2022. So, it's a good news for you to see that?
M. Nadeau-Dubois :
Well, you know, it's good to have
reassuring news when it comes to the state of French in Québec. Of course, we
need to be vigilant, we still need to be... to be careful, but, yes, it's...
those are reassuring numbers. We are still preoccupied by the place of French
in the workplace, the numbers on that front are a little bit less joyful, so,
we need to keep working on that.
Journaliste :
The study was conducted during March
and May 2022, before Bill 96 was adopted, and people that had to answer to the
survey had to talk about their experience six months before the survey, during
the pandemic. Are you... Do you have some fears that this study doesn't reflect
the real situation of French in public space... in the public space in Québec?
M. Nadeau-Dubois :
It's a very specific question.
Honestly, I'm not familiar with the specific methodology and the dates of the
study, so I think we'll get back on you on that.
Journaliste
: …at the Legault Government, Mr. Roberge reacted to this study,
saying that it proves that we're going in the right direction. Is it true that
they are actually going in the right direction?
M. Nadeau-Dubois : Well, I think it's a little bit quick to see… to say that we see
the effects of Bill 96 already, but those are reassuring numbers. Not all
news are bad news when it comes to the French… to the state of French in
Québec. And, yes, it's a good thing.
Journaliste
: When it comes to Québec not ruling out legislation to limit screen
time, especially with youth, what do you think this type of legislation will
actually do on phones at home and when children are at the house?
M. Nadeau-Dubois : Well, it's… screen time is and will continue to be one of the main
public health challenge of the next decades. I think we are only beginning to
discover the effects on that on kids but on the population in general. So, I
think it's a good news that Minister Carmant is… is having a reflection on
that, and we will certainly contribute to that reflection in the upcoming
weeks.
Journaliste
: And there are some municipalities in Montréal who are trying to
renovate their shoreline and they're running into problems obtaining permits
from the Ministry of Environment because they say they need to go through a
BAPE if they want to have it at least 500 meters. Do you think they should make
it a little bit easier for municipalities trying to fix parks in public spaces
rather than businesses?
M. Nadeau-Dubois : I am not sure I'm aware of what you're talking about. Can you
repeat, please?
Journaliste
: It's Lachine. It's trying to fix its shore front, which stretches
about 12 kilometers, but they're running into problems obtaining permits from
the Ministry of Environment.
M. Nadeau-Dubois : OK. I'm not… I'm not familiar with that issue, I'm sorry. We'll…
We'll get back to you with my colleague Alejandra, which is… which her riding
is pretty close from… from there.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 24)