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Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre responsable des Institutions démocratiques, M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’institutions démocratiques, M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques

Version finale

Le jeudi 28 mars 2024, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour, tout le monde. On va commencer par une déclaration de tous les représentants des partis qui sont présents. Ensuite, on va prendre les questions sur le sujet de l'annonce. Ensuite, on va libérer les collègues des oppositions pour continuer sur les autres sujets d'actualité, s'il y a des questions. Alors, M. Roberge, à vous.

M. Roberge : Merci. Bonjour. Merci à vous d'être présents. Merci aussi aux collègues d'être présents. C'est grandement apprécié qu'on puisse faire ça ensemble ce matin.

Je veux vous parler ce matin du processus de révision de la carte électorale. Pour rappel, évidemment, il y a eu le rapport préliminaire en septembre 2023, donc en septembre dernier, de la Commission de la représentation électorale. Ensuite, il y a eu des consultations régionales puis il y a eu des consultations des parlementaires, de toutes les formations politiques, de toutes les régions du Québec, ici, à l'Assemblée nationale.

Je vous rappelle que le rapport préliminaire propose actuellement l'abolition de deux circonscriptions, une en Gaspésie, une à Montréal, puis plusieurs changements aussi de délimitations. Le rapport préliminaire a fait couler beaucoup d'encre. Beaucoup de préoccupations ont été soulevées de la part des élus, de tous les élus, et beaucoup des citoyens aussi. Je rappelle qu'il y a eu une motion unanime de tous les députés de l'Assemblée nationale à l'effet de préserver la circonscription en Gaspésie.

L'exercice de révision de la carte électorale, c'est un exercice qui est complexe. Je comprends que les membres de la commission doivent faire beaucoup d'arbitrage. J'ai le plus grand respect pour leur travail. La commission est entièrement indépendante et doit demeurer indépendante, mais son travail est encadré évidemment par des critères de délimitation qui sont contenus, eux, dans la Loi électorale.

Or, suite aux consultations et aux échanges que les parlementaires ont eus avec les membres de la commission, on constate que la Commission de la représentation électorale a, en quelque sorte, les mains liées par la loi actuelle et ne peut pas tenir compte de tous les enjeux qui ont été légitimement exprimés par mes collègues, par des députés de toutes les formations et de toutes les régions.

Sur un sujet aussi fondamental, on ne peut pas faire la sourde oreille quant aux préoccupations qui ont été formulées. Après discussion avec mes collègues des oppositions, je pense qu'on a un consensus. Mieux que ça, je pense qu'il y a une unanimité encore, ce qui est quand même très rare et qui doit être apprécié.

Donc, j'annonce aujourd'hui l'intention gouvernementale, avec les collègues, de présenter un projet de loi qui vise à suspendre le processus de révision de la carte qui est actuellement en cours. Si le projet de loi était adopté, eh bien, la carte qui est en vigueur, qui était donc en vigueur en 2022, serait en vigueur aussi en 2026, sans changement. C'est une intention gouvernementale qui rejoint la demande commune qui avait été faite par tous les groupes d'opposition. C'est une mesure qui est exceptionnelle, mais qui est nécessaire. C'est essentiel que les régions du Québec comme la Gaspésie continuent d'être bien représentées à l'Assemblée nationale. Je pense que beaucoup de citoyens, mais particulièrement les Gaspésiens... mais les gens de toutes les régions ont été entendus, pas seulement par le gouvernement, mais, j'ose dire, par tous les collègues aussi.

Dans un deuxième temps, une réflexion sur les critères de représentation devra être faite avec les collègues des oppositions, encore une fois. C'est donc dans cette deuxième phase que nous amorcerons des travaux avec les collègues pour revoir ces critères. C'est notre responsabilité à nous, les parlementaires, les législateurs, de revoir, lorsque nécessaire, les critères qui sont contenus dans la Loi électorale. Pour que la Commission de la représentation électorale puisse bien faire son travail, bien, on va revoir ces critères-là. Et je suis convaincu qu'à terme, pour 2030, la nouvelle carte pourra susciter beaucoup plus d'adhésion, et c'est tous les Québécois de toutes les régions qui seront alors gagnants. Merci. Je vais céder la parole à mes collègues.

M. Derraji : Bonjour, tout le monde. Premièrement, merci, M. le ministre, merci, chers collègues. Très heureux aujourd'hui de confirmer devant vous que la proposition du Parti libéral a été retenue. C'est un exercice transpartisan, mais l'exercice a été très bien fait.

Nous avons vu, tout au long des consultations, lors de la CRE, les doléances de beaucoup de collègues. Et l'exercice a démontré son importance. Nous avons écouté des collègues de Québec solidaire qui parlaient d'un enjeu très important à Sherbrooke, où on parlait qu'on doit servir des électeurs qui ne sont... des citoyens qui ne sont pas électeurs. J'ai entendu mon collègue Pascal Bérubé parler de l'enjeu de sécurité, de l'éloignement. Nous avons aussi entendu des collègues qui parlaient que ça n'a aucun bon sens d'éliminer des circonscriptions et de baisser le poids des régions.

Donc, aujourd'hui, l'exercice de la consultation nous a démontré les limites de la loi actuelle, la Loi électorale actuelle. Le statu quo ne tient plus. La Loi électorale n'a pas été revue depuis au moins 35 ans. Donc, c'est le moment, pour l'ensemble des parlementaires, pour l'avenir démocratique, pour une meilleure représentativité, de faire les choses correctement. La première étape, c'est dire au DGEQ d'utiliser la dernière carte électorale de 2022. Ça va nous donner le temps en tant que parlementaires.

Et j'espère que cette ambiance que je vois entre l'ensemble des partis politiques va régner tout au long de ce processus démocratique, parce qu'au bout de la ligne, c'est l'ensemble de la population québécoise qui en bénéficiera, l'ensemble des régions qui vont profiter de cette révision des critères, et probablement on va être tous à la même longueur d'onde d'avoir une meilleure représentativité de toutes les régions du Québec. Merci beaucoup.

Le Modérateur : M. Zanetti.

M. Zanetti : Oui. Alors, évidemment, la question de la représentativité électorale, c'est une vaste question, puis la seule chose qui pourrait vraiment amener une juste représentation, ce serait une réforme du mode de scrutin pour aller vers un mode de scrutin à vocation proportionnelle.

Maintenant, dans un système imparfait, je pense que la suspension actuelle de la réforme de la carte électorale fait l'unanimité, puis c'est important, je pense, de la faire. Donc, je salue le gouvernement, là, qui accède aux demandes des oppositions de faire ça. Et ça va être l'occasion aussi de réfléchir, disons, dans ce système-là imparfait, aussi à la question du nombre de circonscriptions électorales au Québec. Parce qu'on le sait, on est à 125 depuis 1989, et la seule façon de ne pas couper des circonscriptions en Gaspésie et à Montréal, ça va être d'augmenter le nombre de circonscriptions.

Ça fait que le fait de dire : On suspend les choses pour avoir des réflexions plus larges après, pour moi, ça ouvre la porte à ces réflexions-là, à ces discussions-là, puis je suis très content de savoir qu'on va pouvoir les avoir de façon non partisane.

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Mes premiers mots iront à mes compatriotes gaspésiens et gaspésiennes pour leur dire qu'une entente survenue entre l'ensemble des formations représentées à l'Assemblée nationale permet de sauvegarder le poids politique et les circonscriptions gaspésiennes de Gaspé, de Bonaventure et, dans une moindre mesure, de Matane-Matapédia, dans sa... dans sa configuration actuelle, je dirais.

Je veux remercier le Parti libéral, qui a pris l'initiative de cette mobilisation. Je veux remercier le gouvernement du Québec d'y avoir dit oui. Je veux remercier Québec solidaire de s'être joint à nous. On le fait pour la démocratie, parce qu'on sait de quoi est fait le travail d'un député, ses difficultés, ses défis. Bien sûr, il y a la population, mais il y a la distance, il y a les moyens à la disposition des députés, il y a des régions qui sont déjà éloignées géographiquement de Québec, qui n'ont pas besoin de l'être politiquement en plus. Et je pense qu'on se donne ensemble un beau défi, celui de reconfigurer la question de la représentation électorale à l'Assemblée nationale. On fera preuve de créativité et de réalisme, et ça, c'est très exaltant pour la suite.

Je veux saluer mes collègues de l'Est du Québec que je vois, la ministre responsable de la région Gaspésie et Bas-Saint-Laurent, la députée de Bonaventure, le député de Gaspé, qui, tout comme moi, étaient mobilisés pour maintenir notre poids politique. Je pense qu'on peut dire à nos concitoyens que le travail commun a donné des fruits.

Maintenant, le ministre l'a expliqué, il y a deux étapes. La première étape, c'est signifier notre intention, et l'autre, ça sera de travailler à redéfinir les paramètres et à dire au Directeur général des élections, sans s'en mêler : Voici des indicateurs sur lesquels on devrait travailler.

Donc, c'est une grande journée, notamment pour la Gaspésie. Et je suis heureux d'y être... d'y être...

M. Derraji : Témoin.

M. Bérubé : Je cherche mes mots. D'y être témoin, d'y être... d'y être associé, mais... Je suis très ému, j'ai perdu mon comté en 2011, puis je m'en souviens encore, mais il n'était pas question d'en perdre un. Au fédéral, on en perd un, mais là on l'a maintenu grâce à nous tous, alors bravo tout le monde!

Le Modérateur : On va maintenant passer à la période de questions. Comme il ne reste qu'une quinzaine de minutes avant la période de questions, on va se tenir à une question, une sous-question, s'il vous plaît. François.

Journaliste : Oui. Bonjour. M. Roberge — si c'est possible de s'avancer au micro — vous aviez dit, il y a quelques mois, que réformer la carte électorale ou réformer la Loi électorale pour stopper cette refonte-là n'était pas dans les cartons. Qu'est-ce qui a changé depuis?

M. Roberge : Les échanges qu'on a eus avec les membres de la Commission de la représentation électorale en commission parlementaire ont été très, très pertinents, ont été très éclairants. C'est une chose d'exprimer des positions par des mémoires, c'est une autre chose d'avoir des échanges en direct. Puis ce qu'on a constaté, c'est que, lorsque les collègues, les députés de la Gaspésie, de partout exprimaient des préoccupations, voulaient faire entendre leur voix, bien, les gens de la commission nous disaient : Écoutez, c'est pertinent, c'est intéressant, j'aimerais donner suite, mais la Loi électorale actuelle ne me permet pas. À ce moment-là, on s'est dit : Bien, écoutez... On s'est mis en mode réflexion, en mode solution, on a regardé les choses de notre côté, on a communiqué avec les collègues pour arriver avec une nouvelle proposition en deux temps, donc d'abord un projet de loi qui arrête les travaux de la commission — par respect pour eux, on ne veut pas les faire travailler inutilement — et qui reprend la carte de 2022 pour 2026, puis après ça, en phase deux, une réflexion, une concertation et de nouveaux critères avec les collègues.

Journaliste : Je comprends que c'est une réflexion qui va avoir lieu dans le futur, mais, si on s'attarde au cas de la Gaspésie, c'est une... c'est des circonscriptions particulières, très étendues sur le territoire, peu d'électeurs dans ces circonscriptions-là, comment vous comptez vous attaquer à cet enjeu-là, surtout qu'il y a aussi un exode, là, des électeurs en provenance de la Gaspésie, de la Côte-Nord aussi?

M. Roberge : Je veux prendre garde de ne pas décider aujourd'hui devant vous, moi seul, du résultat des discussions qu'on va avoir, mais on a derrière la tête qu'on ne veut pas changer la recette puis arriver à la fin avec le même résultat. Si on change les critères, c'est pour arriver à la fin avec un résultat qui est différent. On va considérer tous les critères possibles, on va regarder ce qui se passe ailleurs au Canada aussi, ils n'ont pas exactement les mêmes critères que nous, puis on va arriver avec quelque chose qui sera constructif, mais je ne m'avancerai pas ce matin sur quels critères seront retenus puis je n'arriverai pas avec une position partisane en disant : Nous, à la CAQ, voici ce qu'on veut. Moi, ce que je veux, là, c'est ouvrir le débat puis trouver quelque chose qui va faire consensus avec les collègues, c'est ça que je veux.

Journaliste : Merci.

Le Modérateur : Simon.

Journaliste : Oui. Bonjour. Le processus de révision de la carte électorale est, par nature, indépendant. Est-ce que vous ne faites pas un peu de l'ingérence politique dans ce processus-là aujourd'hui?

M. Roberge : Bien, le fait qu'on soit les quatre formations politiques, donc les 125 députés, je pense que c'est une réponse très, très claire, qu'il ne s'agit pas d'un enjeu partisan, il ne s'agit pas de sauver les comtés d'un parti ou d'un autre parti, c'est une réflexion puis c'est notre devoir, là. Les parlementaires, on est des législateurs...

M. Derraji : Le directeur général l'a dit aussi.

M. Roberge : Le Directeur général des élections, je pense, a exprimé des inquiétudes par rapport au cadre législatif actuel et je pense que c'est en tout respect pour ses travaux puis ce qu'il a dit, en réalité.

Gênez-vous pas si vous voulez intervenir.

M. Derraji : Bon, au fait, dans le même sens, avant... avant qu'on siège en commission sur la CRE, la Commission de la révision électorale, il y avait beaucoup d'enjeux autour de la table. Je vous ai dit : Il y avait beaucoup de représentations de collègues. Le Directeur général des élections lui-même nous a clairement dit qu'il est d'accord avec les doléances qu'il a entendues. Mais le problème réside où? C'est qu'il a les mains liées avec la loi actuelle. La loi actuelle n'a pas été modifiée, je vous ai mentionné tout à l'heure... longtemps, 35 ans à peu près. Le bout sur la représentativité, il est dû, le statu quo ne fonctionne plus, sinon on va vivre la même chose à chaque changement de la carte électorale.

Donc, nous, ce qu'on donne aujourd'hui, ce qu'on veut faire, ce qu'on espère faire, c'est revoir ces critères, mais pouvoir les revoir, ça prend un changement législatif par un projet de loi qui va permettre au DGEQ de ne plus utiliser une règle mathématique et un ciseau. Il faut ramener d'autres critères, et c'est ce que mon collègue, et mes collègues, vient de vous exposer.

Journaliste : Quand toute la question... la première proposition de carte électorale est revenue, M. Roberge, on vous avait demandé s'il n'y avait pas la possibilité d'augmenter le nombre de députés, notamment en changeant la loi, là. Il y a... Le salon bleu est en train de... va se faire réaménager incessamment. Est-ce que... Je ne comprends pas... Je comprends qu'il n'y a pas de décision définitive, là, mais est-ce qu'il y a une ouverture, du côté du gouvernement, à augmenter le nombre de députés?

M. Roberge : Écoutez, ça fait partie des choses qui pourraient être considérées dans la phase deux. Il va y avoir des discussions à cet égard-là. Comme je vous dis, aujourd'hui, les portes sont ouvertes. Je n'arrive pas aujourd'hui avec des critères définitifs puis je ne ferme la porte à absolument rien aujourd'hui. Je veux une discussion qui est ouverte et sincère avec les collègues.

Journaliste : Donc, si vous ne fermez pas la porte, la porte est ouverte.

M. Derraji : Bien, il ne l'ouvre... Bien, il ne ferme pas.

Journaliste : Bonjour. Moi, je vais être très technique. Là, vous déposez un projet de loi. Il va être déposé quand? Vous... Évidemment, il y a une... il semble y avoir une unanimité dans la démarche. Donc, vous vous attendez à ce que tout ça soit en place quand?

M. Roberge : Bien, c'est dans les prochaines semaines que j'arriverai avec un projet de loi. On a eu des discussions préalables, mais je vais laisser quand même mes collègues étudier le projet de loi à son mérite. Mais je suis très confiant parce qu'on va respecter notre parole donnée. C'est un projet de loi qui devrait être assez simple, peu d'articles, parce qu'essentiellement la phase un est beaucoup plus simple que la phase deux, laquelle ouvrira des débats et des réflexions.

Journaliste : Mais effectivement, généralement, quand la partie ministérielle ou quiconque, quelque parti que ce soit présente un projet de loi, il le... il le... il le présente en Chambre, puis après ça les autres partis en prennent connaissance. Dans ce cas-ci, ce que je comprends, c'est que vous allez l'élaborer avec les autres partis en prévision de le présenter, c'est ça?

M. Roberge : On a des discussions préalables sur les principes, mais on ne fera pas d'outrage au Parlement, on va faire les choses dans les règles en s'entendant d'abord sur tous les principes et tout le contenu qu'il y aura dedans, puis après ça on va respecter les règles parlementaires. Mais j'ai confiance, là. Écoutez, on a une parole donnée, on est présents avec vous ce matin, tous ensemble, il n'y a personne qui va tirer la couverte de son côté, là.

Journaliste : Et ce sera adopté quand, dans le meilleur des mondes? D'ici la fin de la session?

M. Roberge : On veut faire ça d'ici la fin de la session. C'est notre ferme intention.

Journaliste : J'ai une question par rapport aux citoyens qui... avec cette révision, à Saint-Jérôme, par exemple, Prévost, dans les environs, qui auraient eu une nouvelle circonscription rapidement, donc peut-être une meilleure représentativité de leur secteur. Qu'est-ce que vous répondez aux citoyens qui étaient peut-être heureux de savoir qu'ils allaient avoir un député peut-être plus proche d'eux parce que la région est moins grande ou tout ça?

M. Roberge : Comme élus, on représente les gens de notre comté, on parle au nom des gens de notre comté, mais on a aussi une perspective nationale, puis il faut regarder les intérêts supérieurs du Québec, et, en ce moment, les intérieurs... les intérêts supérieurs du Québec commandent une révision des critères. Donc, je pense que la meilleure des solutions, à ce moment-ci, c'est de garder la carte actuelle pour une élection, celle de 2026, sachant que, pour 2030, il y aura une nouvelle carte, mais qui sera faite avec de nouveaux critères.

Journaliste : Mais la démographie a vraiment changé dans le secteur, au nord de l'île de Montréal. Donc, les gens vont devoir attendre en 2030 pour finalement être peut-être représentés différemment?

M. Derraji : Bien, au fait, vous soulevez les bonnes questions qu'on s'est posées pendant la CRE. Ces gens, ils ont déjà un député présentement. C'est pour cela qu'on veut revoir les règles, parce que probablement, à la révision des règles, où on va tous s'entendre sur les règles... C'est quoi, le poids? Il y a aussi d'autres... d'autres... dans d'autres régions, qui se disent : Écoutez, j'ai une population de 90 000, mais mon comté est juste 45 000 ou 50 000 électeurs. C'est justement pour bien faire les choses et ne pas juste pousser vers le futur le problème qu'on doit faire les choses correctement, et, pour bien faire les choses correctement... Aujourd'hui, la Gaspésie ou un autre comté paie, le lendemain, un autre comté. Le statu quo ne fonctionne plus. Donc, pour ces gens, comme mon collègue Pascal vient de le dire pour la Gaspésie... la Gaspésie, c'est très important de revoir les critères parce que le ciseau et la règle mathématique ne fonctionnent plus.

Le Modérateur : Autres questions? En anglais?

Journaliste : Avez-vous d'autres questions en français?

Journaliste : M. Roberge, juste rapidement, qu'est-ce que vous dites à la LHJMQ...

Le Modérateur : Ah! on va revenir. On va laisser les... On va finir le sujet, on va laisser les collègues quitter, puis on va commenter les autres sujets par la suite.

Journaliste : O.K. Parfait.

Journaliste : I just would like to understand. What do you say to citizens? Because it's an exceptional measure. I haven't seen this, that all the political parties come together to stop the process of getting the electoral map changed. So, you're basically saying : We suspend this reform, we suspend the changes. So, what do you say to reassure citizens that it's an exceptional measure but that was necessary?

M. Roberge : Well, I'll go with a statement. Of course, it's an exceptional measure, and, of course, it was necessary. The commission is entirely independent, but its work is government… is governed by the delimitation criteria contained in the Election Act. The CRE's hands are tied right now by the current law and it cannot take into account all the issues that have been legitimately expressed.

Our intention, four parties… our intention : to introduce a bill to suspend the current electoral map revision process. If the law is voted… and I'm confident that it will be voted, but, if the law is voted, the current map will be the one in force for 2026, the intention in the line with the joint request of all opposition groups. It's essential that Québec regions like Gaspésie continue to be well represented at the National Assembly. As a second step, we must and will reflect on the criteria for representation. It's our responsibility to review, where necessary, the criteria contained in the Election Act. Thank you.

Des voix : ...

Le Modérateur : Merci, M. Derraji, M. Zanetti.

Des voix : ...

M. Roberge : Si vous avez d'autres questions sur d'autres sujets, je suis là.

Journaliste : Bonjour, M. Roberge.

M. Roberge : Bonjour.

Journaliste : Mon micro descend. Qu'est-ce que vous dites, donc, à la LHJMQ, qui, là, a fourni à ses joueurs des chandails unilingues anglophones? Bon, il y a... on a pu voir aussi, dans des vestiaires, là, des mots uniquement en anglais. Donc, qu'est-ce que vous leur dites?

M. Roberge : Je pense que ce n'est pas acceptable que la Ligue de hockey junior du Québec... que cette ligue-là ne respecte pas le caractère francophone du Québec. Vous savez, le Québec est la seule nation francophone d'Amérique. On a adopté une loi qui précise que le français est la seule langue officielle, la seule langue commune au Québec. Je pense que les dirigeants de la ligue doivent faire mieux, doivent corriger la manière dont ils travaillent. Et je vais demander, dans les prochaines heures, à l'Office québécois de la langue française de se pencher sur la question et d'analyser la situation.

Journaliste : À votre connaissance, est-ce que la LHJMQ est visée par la loi 101? Puis, dans ce cas-là, est-ce qu'elle se soustrait à l'application de la loi 101?

M. Roberge : Ce que je veux dire, c'est que je vais demander à l'Office québécois de la langue française de faire toutes les vérifications. Mais, d'un point de vue des principes, ce qui se passe actuellement, pour moi, n'a pas de sens. Ça n'a pas de sens d'avoir des affiches unilingues en anglais, d'avoir des équipes québécoises qui n'auraient, sur leurs chandails, que des termes anglophones. Je pense que ça ne respecte pas, à tout le moins, le principe de la loi.

Journaliste : Sur un autre sujet, bon, hier, vous avez fait cette sortie, là, concernant la charte des locataires puis l'intention du gouvernement fédéral de venir peut-être légiférer, là, en ce qui a trait à l'habitation. Bon, ça fait quand même plusieurs revers, là, M. Roberge, que vous subissez. À chaque fois que vous sortez pour dire : Bon, bien, on a gagné quelque chose, avec les transferts en santé, il semble y avoir un autre revers. Qu'est-ce que ça dit sur votre stratégie puis votre rapport de force avec Ottawa?

M. Roberge : Notre rapport de force avec Ottawa, on y veille. Et on fait des gains régulièrement. On fait des gains, puis il y a d'autres choses à aller chercher. Ça n'arrêtera jamais. Un peu comme le français devra toujours faire l'objet de mesures de protection au Québec, eh bien, les champs de compétence du Québec devront toujours faire l'objet d'une vigilance très importante de la part du gouvernement du Québec. Et ce n'est pas parce qu'il y a de nouvelles initiatives du gouvernement fédéral qui empiètent sur les champs de compétences qu'il faut voir tout en noir et penser qu'on ne fait jamais aucun gain. C'est tout simplement... C'est faux. On s'est entendus pour des investissements ici pour la Davie, pour Northvolt. On a fait une entente asymétrique sans condition sur le logement. On a fait une entente asymétrique sans condition sur les garderies. On a obtenu la fermeture du chemin Roxham. On a obtenu le retour des visas pour les Mexicains. Donc, on a fait plusieurs gains, et il arrive de nouvelles préoccupations, on repart et on défend nos compétences.

Journaliste : ...

M. Roberge : Bien, je pense que le gouvernement fédéral a une attitude qui n'est pas la bonne. Ils essaient de faire des choses d'un océan à l'autre. Or, quelque part entre l'océan Atlantique et Pacifique, bien, ça s'adonne qu'il y a le Québec, qui est une société distincte, qui est une nation distincte, qui a son Code civil, qui est une pièce législative fondamentale. Et puis on ne laissera pas, là, le fédéral arriver comme un bulldozer, tout simplement pas.

Des voix : ...

Journaliste : Donc, juste là-dessus, juste pour poursuivre, M. Roberge, est-ce que vous voyez, dans la démarche de M. Trudeau, une stratégie politique pour le Parti libéral du Canada quand il... quand il s'attaque comme ça aux compétences du Québec?

M. Roberge : Si c'est une stratégie, c'est une mauvaise stratégie, parce que les Québécois n'aiment pas la centralisation vers Ottawa, les Québécois sont nationalistes, les Québécois souhaitent un État fort du Québec, veulent que le gouvernement du Québec parle au nom des Québécois, défende ses champs de compétence. Donc, si c'est une stratégie, c'est une mauvaise stratégie. Si M. Trudeau veut faire de la politique au Québec, bien, il faut qu'il se fasse élire au Québec puis qu'il vienne à l'Assemblée nationale, mais il ne peut pas gérer le Québec à partir d'Ottawa. Ça n'arrivera pas.

Journaliste : Parce qu'en faisant ça il nuit...

Le Modérateur : Il nous reste deux minutes, puis j'aimerais laisser la question à Cathy aussi, alors...

Journaliste : Oui, bon, bien, allez-y.

Journaliste : I just would like to know. Yesterday, you came… you came up on this new measure that Trudeau just announced for renters. Isn't it annoying to always double check, be vigilant on your balance of power versus Ottawa?

M. Roberge : No, I'm well determined to continue. I love my job, I love negotiate with Ottawa. We had some gains, and we'll continue defend Québec and continue to get some gains. We work for the Quebeckers, and we proudly do.

Journaliste : So, Trudeau's strategy helps you to do your job, it gives you, like, work to do, Mr. Roberge. This is why you're smiling?

M. Roberge : No, I'm smiling because of your question, because I think it's funny, but, of course, I would prefer, I would prefer that Ottawa keeps managing Canada respecting Québec.

Le Modérateur : Ça va être tout. Il faut se rendre au salon bleu. Merci.

Journaliste : Merci.

M. Roberge : Je vous souhaite une belle journée, tout le monde.

(Fin à 9 h 58)