(Huit heures une minute)
Mme Labrie : Bonjour, tout le
monde. On est ici aujourd'hui pour vous annoncer qu'on va consacrer toute notre
journée aux aînés du Québec, au projet de loi Françoise David, qu'on veut
mettre en place pour mieux protéger les aînés des évictions. Cet après-midi, on
va être accompagnés de plusieurs groupes qui vont être ici en point de presse
avec nous, la FADOQ, l'AQDR, le FRAPRU, le Regroupement des comités logement, l'Association
des juristes progressistes, tous des groupes qui ont pris position pour appuyer
l'élargissement de la loi Françoise David. Vous savez, la FADOQ, c'est le plus
grand regroupement d'aînés au Québec, il regroupe plus d'un demi-million d'aînés
au Québec. C'est un groupe qui milite en faveur de l'élargissement de la loi
Françoise David. J'espère que le gouvernement Legault va être à l'écoute des
aînés du Québec qui font pression en ce moment pour qu'on modifie la loi. Ça
fait pas mal de monde, là, qui demande au gouvernement Legault d'agir.
Nous, on a encore espoir que la CAQ
accepte d'élargir le projet de loi. On sait qu'entre leurs rangs il y a des
députés qui sont sensibles à cette situation-là du côté de la CAQ. On les a
invités, dans les derniers jours, à travailler avec tous les autres partis. Ce
sont les seuls qui manquent, en ce moment, à ce front commun là pour protéger
les aînés. Donc, on les invite encore à se joindre à nous, il n'est pas trop
tard. Moi, je n'ai pas oublié toutes les fois où j'ai entendu des députés de la
CAQ et François Legault lui-même dire qu'il n'y avait rien de trop beau pour
les aînés au Québec. Donc, j'espère qu'ils vont, chacun d'entre eux puis
François Legault en particulier, s'en souvenir aujourd'hui, quand viendra le
temps de prendre position sur ce projet de loi là. Merci.
M. Fontecilla : Merci.
Bonjour, messieurs, dames. Donc, on a aujourd'hui une possibilité de journée
historique, d'une action transpartisane pour améliorer concrètement la vie de
milliers d'aînés à travers le Québec, une meilleure protection contre les
évictions. C'est... Il y a un front, en quelque sorte, des plus importants
regroupements d'aînés au Québec, qui s'est formé et qui appuie et pas
seulement... depuis longtemps cette idée-là. Je pense qu'on ne doit pas laisser
cette chance-là filer.
Je voudrais remercier tout
particulièrement d'autres formations politiques, le Parti libéral du Québec et
le Parti québécois qui ont accepté d'appuyer cette... la loi Françoise David, l'élargissement
des protections pour les aînés. C'est un geste très important qui devrait être
entendu par le gouvernement de la CAQ. Et je suis convaincu que, si la CAQ a
décidé d'appeler le débat sur ce projet de loi, c'est qu'ils y trouvent un
intérêt. Donc, j'appelle le gouvernement de la CAQ à aller de l'avant et
procéder à l'étude détaillée de ce projet de loi là afin d'améliorer
concrètement les conditions de vie des aînés.
Journaliste : M. Gabriel
Nadeau-Dubois, justement, sur ce sujet-là, vous, vous devez être fier, ce
matin, du gouvernement canadien, là, de M. Trudeau qui veut instaurer un
registre des locataires, là. Lui, il a vu la lumière, contrairement à François
Legault.
M. Nadeau-Dubois : Je vous
dirais que, dans cette histoire-là, l'inaction de François Legault et l'opportunisme
de Justin Trudeau marchent main dans la main. En abandonnant les locataires du
Québec, là, François Legault a déroulé le tapis rouge à Justin Trudeau pour qu'il
s'ingère dans les compétences du Québec. Donc, moi, je trouve ça gênant que le
gouvernement québécois ait abandonné les locataires du Québec, ouvrant ainsi la
porte à ce que Justin Trudeau fasse sa job à sa place.
Journaliste : Sur le fond,
vous dites quoi?
M. Nadeau-Dubois : Sur le
fond, nous, on veut un registre des loyers au Québec. C'est ce qu'on demande
depuis des années. Et, si François Legault n'avait pas passé tout son premier
mandat à nier la crise du logement, si François Legault n'avait pas abandonné
le 40 % de Québécois locataires entre les mains des spéculateurs, bien,
Justin Trudeau ne s'ingérerait pas dans les compétences du Québec en matière de
logement. C'est l'inaction caquiste qui a déroulé le tapis rouge pour que
Justin Trudeau s'ingère. C'est gênant.
Journaliste : Est-ce que,
dans ce cas-ci, donc... Est-ce que, dans ce cas-ci, donc, l'ingérence dans le
champ des compétences est justifiée?
M. Nadeau-Dubois : Non. Nous,
on va déposer une motion ce matin qui réitère que le logement est une
compétence du Québec, que le fédéral doit arrêter de s'ingérer dans les
compétences du Québec, et pour aussi dénoncer l'inaction de François Legault,
qui, depuis qu'il est premier ministre, a traité le logement comme la dernière
de ses priorités. Et c'est pour ça qu'on se retrouve dans cette situation-là
aujourd'hui. Justin Trudeau voit un intérêt politique à défendre les locataires
du Québec, il voit un intérêt politique à le faire. Pourquoi? Parce que
François Legault a abandonné les locataires entre les mains des spéculateurs.
Journaliste : Sur 198, M.
Nadeau-Dubois, hier, là, M. Legault vous a viré de bord pas mal en Chambre, là,
il a... C'est une fin de non-recevoir assez... assez claire, il me semble,
hein?
M. Nadeau-Dubois : Bien, j'ai...
Journaliste : ...confiance à
ce qu'ils étudient véritablement... est-ce qu'ils adoptent cette
modification-là?
M. Nadeau-Dubois : Sur le ton
du premier ministre, j'invite tout le monde à écouter l'échange, je pense que
ça parle par soi-même. J'ai été déçu, j'ai été déçu du ton de François Legault
hier. Je trouve que ce n'était pas à la hauteur de ce que les aînés du Québec
méritent. Ceci étant dit, il n'a pas répondu sur le fond. Donc, la porte, elle
n'est pas fermée définitivement, parce que nous savons qu'au sein du caucus de
la CAQ il y a des députés qui veulent qu'on aille de l'avant, au sein du caucus
de la CAQ, il y en a qui reçoivent des appels, dans leur circonscription,
d'aînés victimes d'éviction, ils reçoivent des appels de la FADOQ, ils
reçoivent des appels des groupes d'aînés dans leur circonscription qui
disent : Travaillez donc ensemble, tous les partis politiques.
Journaliste : M. Jolin-Barrette...
M. Nadeau-Dubois : Moi,je
n'ai pas apprécié le ton. Ceci étant dit, sur le fond, il n'a toujours pas
répondu. Ça, ça veut dire que la porte n'est pas complètement fermée, puis
nous, on n'abandonnera pas. Je ne demande pas à François Legault d'écouter
Québec solidaire, je demande à François Legault d'écouter les regroupements
aînés du Québec qui disent : Travaillez donc ensemble, les partis
politiques, pour aider la génération qui a bâti le Québec.
Journaliste : M.
Jolin-Barrette, mardi, disait que la position de la CAQ n'a pas changé sur vos
propositions pour ajouter des protections pour les... pour les aînés.
M. Nadeau-Dubois : Les
positions du gouvernement ne changent jamais jusqu'à tant qu'elles changent.
Donc, moi, j'ai espoir que la prise de parole de la FADOQ, de l'AQDR
aujourd'hui, des groupes qui représentent des centaines de milliers d'aînés,
vont avoir l'oreille de François Legault. J'ai beaucoup de désaccords avec le
premier ministre, mais je suis capable de reconnaître que, sur la question des
aînés, c'est un gouvernement qui a posé des gestes. Et je pense que ces groupes-là
peuvent avoir l'oreille du premier ministre. Et on se lance dans cette journée
sur les locataires aînés, à Québec solidaire, avec beaucoup d'espoir, on pense
que c'est possible. M. Legault a voté en 2016 pour la loi Françoise David, depuis,
la crise s'est empirée. Nous, on a de l'espoir que ça peut marcher.
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Je vais
laisser mes collègues...
Journaliste : Il y a combien
de députés caquistes qui vous ont dit qu'ils vous appuyaient sur le fond?
M. Fontecilla : Écoutez, je
n'ai pas le nombre, mais il y a plusieurs députés caquistes qui sont sensibles
à cette question-là, parce que, justement, ils voient la détresse de beaucoup
de personnes aînées dans leur circonscription, je... Ils ne m'ont pas tous et
toutes appelé pour m'en informer, mais on sait que c'est une préoccupation chez
les députés caquistes, dans l'ensemble de la députation des élus à l'Assemblée
nationale.
Journaliste : Les élus de
quelles régions, là...
M. Fontecilla : ...plusieurs,
plusieurs régions du Québec. Surtout... bien, écoutez, là où il y a plus de
locataires, évidemment, là, ou autour des grands centres.
Journaliste : Sur une main ou
sur deux mains?
M. Fontecilla : Je n'irai pas
là.
Journaliste
: Êtes-vous
d'avis que...
Journaliste : Bien, vous
étiez prête, vous, Mme Labrie, sur une main ou sur deux mains?
Mme Labrie : Ah! bien, je
n'irai pas là.Mais moi, en tout cas, je vais être très attentive, cet
après-midi, aux prises de parole des députés de la CAQ pour comprendre leur
positionnement. J'ai très hâte de voir ce qu'ils vont avoir à répondre aux
centaines de milliers d'aînés qui se mobilisent actuellement à travers le
Québec pour leur demander d'adopter cette loi-là.
Journaliste : Donc, le caucus
est divisé, selon vous?
Mme Labrie : Au sein de la
CAQ, oui, pas le nôtre, ça, je peux vous le dire.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a des députés qui vous ont parlé?
Mme Labrie : Moi, je vois
dans le regard de certains députés beaucoup de sensibilité à ce dossier-là,
parce que je l'ai abordé souvent en Chambre, puis j'ai vu mes collègues
l'aborder aussi. Puis on les regarde quand on parle de ce sujet-là.
Journaliste : ...est-ce qu'au-delà
du non-verbal, est-ce qu'il y a du verbal?
Mme Labrie : C'est la journée
aujourd'hui où ils pourront se prononcer. C'est pour ça qu'on était tellement
contents que ce projet de loi là soit appelé. Ils auront l'occasion de se
prononcer aujourd'hui pour nous dire ce qu'ils en pensent. C'est à eux qu'il
faut poser ces questions-là. Vous devriez le leur demander, ce qu'ils en
pensent, du projet de loi, mais nous, on va les écouter aujourd'hui.
Journaliste : ...avec M.
Jolin-Barrette, là, vous dites : On était tellement contents, mais c'était
un deal, là, il fait juste respecter la partie de son deal.
Mme Labrie : S'ils ont choisi
d'accepter cette entente-là et d'appeler ce projet de loi là, c'est parce
qu'ils voyaient quand même un minimum d'intérêt au projet de loi en question,
parce que des projets de loi qui sont dans le feuilleton, qu'on a déposés, il y
en a beaucoup, quand même, là.
Journaliste : ...
M. Fontecilla : Bien, moi,
j'espère juste que M. Jolin-Barrette et l'ensemble du gouvernement n'appellent
pas le débat sur des projets de loi pour des motifs futiles... faire travailler
les... faire travailler les...
Journaliste : Ils ont passé
uneentente avec vous, ils ont réglé leur bâillon avec ça.
M. Nadeau-Dubois : Écoutez,
dans un gouvernement majoritaire, là, c'est notre travail, comme parti
d'opposition, d'utiliser toutes les ouvertures dans le règlement de l'Assemblée
nationale pour faire avancer nos priorités, pour faire avancer les droits des
gens qui sont victimes de la crise du logement, là. Et, dans un Parlement comme
le nôtre, là, des négociations comme ça, il y en a tous les jours, que ce soit
sur les motions sans préavis... et, je veux dire, une bonne proportion des
projets de loi du gouvernement sont appelés suite à une forme de négociation
entre les différents partis. C'est comme ça que ça marche, un Parlement,
surtout en régime majoritaire. Mais, une fois qu'on a dit ça, sur le fond, ça
ne change strictement rien. Si le gouvernement a accepté d'appeler le projet de
loi, c'est bien parce qu'il ne trouve pas que c'est la pire affaire au monde.
Journaliste : Sur un autre
sujet, est-ce que le ministère de M. Fitzgibbon était justifié de conclure
70 transactions avec Amazon, l'année dernière, pour des produits comme des
câbles informatiques pour des cadenas? Donc, est-ce que vous pensez que c'était
justifié, ça, qu'il ne le fasse pas, par exemple, sur le Panier bleu?
M. Nadeau-Dubois : Oui, bon, bien
là, le Panier bleu, je pense que la cause est entendue à l'effet que c'était
une initiative qui n'a pas fonctionné, puis qui n'était pas pratique pour
personne ni les marchands ni les consommateurs. C'est dommage d'ailleurs que le
gouvernement Legault ait créé tout un flafla, toute une opération de marketing
politique autour d'un projet qui, dès le départ, beaucoup de gens disaient,
battait de l'aile. Pour ce qui est des dépenses, là, du ministère de M.
Fitzgibbon, tu sais, l'ensemble des détails : Est-ce que c'est justifié ou
pas? Est-ce que ces marchandises-là étaient disponibles ou pas dans d'autres
marchands québécois? Tu sais, c'est des questions de détail. Une chose est
claire de, manière générale, l'État québécois devrait favoriser les marchands
québécois.
Journaliste : Est-ce que le
devoir d'exemplarité peut être...
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que, de manière générale, l'État québécois a un devoir d'exemplarité quand vient
le temps de faire de l'achat local. C'est un gros acheteur, l'État québécois,
puis oui, le principe général de l'exemplarité de l'État devrait prévaloir. Là,
dans le cas de ces quelques dépenses-là, je pense qu'il faut... il faut quand
même rester prudent. Est-ce que c'était des biens qui étaient disponibles chez
des marchands québécois, par exemple? Une chose est sûre, on doit tous faire un
effort pour acheter québécois.
Journaliste : ...pour revenir
à ça, dans l'intérêt du locataire que vous défendez aujourd'hui, là, il n'y a
pas là de... parce que vous vous dites : Il faut respecter les champs de
compétence, mais vous admettez en même temps que le gouvernement Legault ne le
fait pas. Il n'y a pas d'appétit pour un registre, par exemple. Là, le gouvernement
fédéral le propose. Il n'y a pas lieu d'avoir un aménagement pour qu'il soit en
vigueur?
M. Nadeau-Dubois : Un des
enjeux, c'est que, là, il y a une potentialité... Un des enjeux, c'est que là,
il pourrait y avoir une forme de bordel ou de double réglementation en matière
de logement. Ça, c'est sûr que ce n'est pas ni dans l'avantage des
propriétaires ni dans l'intérêt des locataires. Si Justin Trudeau agit en
logement, c'est parce qu'il y voit un intérêt politique. Et il y voit un intérêt
politique. Pourquoi? Parce que les locataires du Québec ont été abandonnés par
François Legault. C'est l'inaction de François Legault qui a ouvert la porte à
Justin Trudeau. On n'en serait pas là aujourd'hui si François Legault n'avait
pas nié, pendant six ans, l'existence même d'une crise du logement.
Donc, moi, là, l'indignation, là, des
ministres du gouvernement de la CAQ ce matin là, je la trouve bien drôle. J'aimerais
ça qu'ils soient, au moins, autant indignés du sort des locataires au Québec.
J'aimerais ça qu'ils soient, au moins, autant indignés des aînés qui se font
mettre à la rue. J'aimerais ça qu'ils soient, au moins, autant indignés des
spéculateurs qui sont en train de virer Montréal à l'envers avec leurs
pratiques de requins. Cette indignation-là, là, du gouvernement de François
Legault, elle est bien mal placée à l'endroit du gouvernement fédéral parce
qu'ils sont responsables, ils sont responsables de ce qui se passe aujourd'hui.
C'est leur inaction qui provoque la bataille fédérale-provinciale qui se
dessine sous nos yeux. Rien de cela ne serait arrivé si ce gouvernement-là
n'avait pas abandonné les locataires du Québec pendant tout son premier mandat.
Journaliste : L'intérêt
politique, c'est l'élection qui s'en vient?
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
est à la veille d'une élection fédérale. M. Trudeau voit que François Legault a
abandonné les locataires du Québec. M. Trudeau voit bien, là, que, pour ce
gouvernement-là, la crise du logement, c'est la dernière des priorités. Ça fait
qu'il n'est pas niaiseux, il voit une opportunité politique, et cette
opportunité politique là n'existerait pas si François Legault avait fait son
travail. C'est gênant pour le Québec, c'est gênant pour le Québec que ce soit
Justin Trudeau qui fasse la job de protéger les locataires québécois. C'est la
job des François Legault, mais il ne la fait pas. Ça fait qu'il se passe ce
qu'il se passe.
Journaliste : Il y a des
commissions scolaires... peut-être Mme Labrie ou M. Nadeau-Dubois, il y a des
commissions scolaires en Ontario qui poursuivent Meta, TikTok, pour avoir
reprogrammé la façon dont les enfants pensent, se comportent et apprennent.
Est-ce qu'on devrait... Est-ce qu'on est rendu là? Est-ce qu'on devrait penser
à ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
n'ai pas connaissance de cette poursuite-là. On pourra vous revenir. Je ne sais
pas.
Mme Labrie : Moi, je n'ai pas
pris connaissance. On va laisser... réagir à ça. Je n'ai pas pris connaissance
des détails.
Journaliste : What Trudeau proposed yesterday, the Bill of Rights for renters,
don't you think it's a good thing? Because you've been asking for a register
like a rent register for a long time at Québec solidaire, so don't you think
it's a good thing?
M.
Nadeau-Dubois :
You know, the passivity of François Legault regarding the housing
crisis walks hand to hand with the opportunism of Justin Trudeau on that issue.
Mr. Trudeau sees a political opportunity to do the job of François Legault, because
Mr. Legault does not do his job. The job of protecting the tenants of Québec is
the job of the Premier of Québec, but if the premier of Québec does not do his
job, this opens a political interest for Mr. Trudeau to do and do the job of
Mr. Legault in his place. So, that's exactly what is happening right now. Mr.
Legault has opened the door to Mr. Trudeau
Journaliste
: But Mr. Trudeau's motives, political motives aside…
M.
Nadeau-Dubois : Are clear.
Journaliste
: …they may be clear, but putting his motives aside for a moment,
we've heard the CAQ government say repeatedly that they're not in favor of a
rental registry. Now, we see the federal Government doing this. You say you care about tenants' rights, is this not, in
a sense, helping tenants? Do you not think it's in their favor?
M.
Nadeau-Dubois :
We will continue to help, to fight to help tenants in Québec. I
think no one in Québec can doubt that we want to help ordinary Quebeckers in the midst of the worst housing
crisis in 40 years. But what is happening right now is not a good news for
anyone. Instead of working together to help the tenants of Québec, there will
be another fight between Mr. Trudeau and Mr. Legault. What we need to do is act
now for the people of Québec, not having another sterile battle between Mr.
Legault and Trudeau.
Journaliste :
But you have the impression… you agree
that Mr. Trudeau is basically not respecting the provinces…
M.
Nadeau-Dubois :
The Constitution is clear, housing is a provincial competence, so
it's not my opinion, it's a fact in the Constitution. But, when the Government
of Québec itself abandons the leadership in its competence, then this opens a
political opportunity for Mr. Trudeau to invade that competence.
Journaliste
: And the fact that Premier Legault is not going to be at the National Assembly today, he's not going to
be there when Bill 198 will be called back for debate, don't you see, it's a
strong statement?
M.
Nadeau-Dubois :
Honestly, is there a link between the agenda of the Premier and the
fact that that bill is being called today…
Journaliste
: He's not going to be there.
M.
Nadeau-Dubois :
Yes, but is there a link between the two, I don't know, and I don't
want to speculate on that. I think Mr. Legault has a good grip on his own
political party, so I don't doubt that the decision that the Government will make today will be approved
by the Premier.
Journaliste :
But Gabriel Nadeau-Dubois, you said
that he voted in favor of Françoise David's Bill back in 2016, don't you think
it would have been logical for him also to stand by you in Bill 198, and now
he's not going to be there, period?
M.
Nadeau-Dubois :
Well, first of all,I think there's still hope, I think Mr.
Legault and I have a lot of differences, but I think he's… he has a sensibility
for the well-being of senior citizens in Québec. I think there's still hope for
his party to go forward with the bill. Let's remember that today is only the
first step, it's only the first debate on the bill, what we hope is that the
bill is going to go forward, that it will be studied by my colleagues in a
parliamentary commission. So, it's not the end today, but it's a first
opportunity that we cannot miss.
Journaliste :
But we heard, we heard Mr.
Jolin-Barrette say earlier this week that the CAQ government hasn't changed,
which in a sense implies that they're not necessarily in favor of Bill 198. We
also heard Mr. Legault's response to your question yesterday in the blue room
saying that, you know, the real housing issue is actually the immigration
numbers, and you're ignoring that. So, what makes you think there's still hope
at this point?
M.
Nadeau-Dubois :
Mr. Legault never gave me a straight answer on the bill itself. He
said a lot on things on Québec solidaire, I'm not sure
the tone of his answers was appropriate to the issue, but still he never
answered on the bill itself, so the door is not closed, there's…
Today, the biggest groups
representing seniors in Québec will be at the National Assembly, we're talking
abut a group representing half a million seniors in Québec. I think those
groups can have… can reach the ears of Mr. Legault. So, we have still hope, we
will fight all day long until the end, because the seniors of Québec deserve
this.
Journaliste :
But you're not necessarily saying: Step
off to the federal Government,
stay away, like Québec is saying, right, with this…
M.
Nadeau-Dubois :
But we are going to table a motion that will clearly say that
housing… it's written… I mean, it's not an opinion, it's written in the
Constitution, housing is a competence of Québec. But, when Québec itself
abandons the leadership on its competence, well, it creates a political void
that Mr. Trudeau is trying to fill a few months before an election. So, the
game here is pretty simple to understand. And the big losers of that will be
the tenants of Québec that will have their two governments fighting instead of working together to help them.
(Fin à 8 h 20)