(Huit heures deux minutes)
M. Tanguay : Alors, à la demande
générale, on va vous parler de PME qui sont l'agriculture. Ce matin, on a,
encore une fois, un autre convoi qui va converger vers Alma. Des producteurs
agricoles vont partir de Dolbeau-Mistassini, de Saguenay, de Saint-Félicien
pour se rendre à Alma. Ils seront quelques centaines. On a vu à La Malbaie, à
Rimouski de telles manifestations, le cri du cœur de celles et ceux qui nous
nourrissent, qui tiennent l'industrie de l'agriculture à bout de bras. Le cri
du cœur, c'est qu'on a besoin d'aide, et la CAQ n'écoute pas. Quels sont les
défis? Ils sont nombreux : explosion des coûts des intrants, endettement
agricole, programmes non adaptés, lourdeur administrative, manque de relève,
santé mentale, ultimement. Alors, c'est véritablement un cri du cœur. François
Legault ne doit pas faire comme son ministre de l'Agriculture, la semaine
passée, qui nie qu'il y a une crise. Vous savez, François Legault a nié la
crise de pénurie de main-d'oeuvre, il a nié la crise en habitation. Et là il ne
reconnaît pas la crise agricole, et il doit le faire, c'est la première étape
vers les solutions qui seraient adaptées.
Et dernière question que je lance :
Quel est le legs, dans sa sixième année, du ministre de l'Agriculture caquiste?
Qu'est-ce qu'il a réalisé? C'est quoi, son legs? Si vous avez le début du
commencement d'une réponse, vous nous ferez signe, parce que nous, on ne le
sait pas. Je vais pouvoir céder la parole à Fred Beauchemin.
M. Beauchemin : Merci, chef.
Les premières PME du Québec, là, ce sont nos entreprises agricoles, puis
aujourd'hui elles sont en crise. C'est des gros investissements, c'est 28 000
entreprises dans tout le Québec, plus de 56 000 emplois. Aujourd'hui,
elles font face à une crise du coût de la vie de leurs intrants. Les intrants ont
doublé par rapport à l'inflation, donc de la double inflation, 31 % d'augmentation
de leurs intrants par rapport à l'inflation qui était à 16 %. Leur dette,
depuis 2010, a aussi plus que doublé. Donc, c'est des entreprises qui ont
besoin d'aide, c'est clair, c'est certain, mais elles sont en train de tomber
dans le cercle vicieux de l'inflation, productivité. Puis je m'explique, elles
sont incapables, à cause des moyens qu'elles ont actuellement d'investir dans
leur modèle, elles sont donc incapables de devenir plus productives. Elles vont
offrir moins, elles vont offrir moins, donc ça va faire en sorte que les prix
vont augmenter, et le cercle vicieux continue, et tout le Québec va payer pour
ça. Donc, c'est superimportant. Puis c'est notre garde-manger à nous. Il faut
vraiment considérer les ramifications, pour tous les Québécois, des problèmes
que cette industrie-là a actuellement. Et le message de la Banque du Canada
hier ne pouvait pas être plus clair. Si on ne peut pas aider les entreprises
canadiennes et québécoises à être plus productives, le cercle vicieux de
l'inflation va perdurer. C'est superimportant. Puis ce qu'on a vu dans le
budget, l'aide que le gouvernement de la CAQ offre à notre industrie agricole,
elle est insuffisante. Merci.
Journaliste : François
Legault a-t-il perdu le contrôle de la taille de l'État, à votre avis?
M. Tanguay : Bien, chose
certaine, c'est une autre promesse rompue. Alors qu'il promettait de couper des
milliers de postes, on peut voir que le... tout le contraire s'est matérialisé,
et on exclut là-dedans, évidemment, santé et éducation. Donc, la fonction
publique, on se rappelle du François Legault qui disait : Moi, je veux
couper des postes de gens qui écrivent des rapports puis qui envoient des rapports
à d'autres qui font des rapports. Alors, qu'est-ce qu'il a fait? Qu'est-ce que
François Legault... C'est la question qu'on pose. Le résultat net, c'est que
c'est le contraire, ça n'a pas baissé, ça a augmenté. Qu'est-ce qu'il a fait
pour essayer? Est-ce qu'il a essayé seulement? Est-ce qu'il a pu identifier
celles et ceux... dit : Oui, bien, finalement, ce n'est pas un service
essentiel puis on peut se passer de ce poste-là?
Journaliste : Oui, mais là,
vous, en ce moment, vous lui demandez un plan de retour à l'équilibre
budgétaire.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Rapidement.
Dans ce contexte-là, souhaitez-vous qu'il dégraisse l'État et qu'il coupe le
nombre de fonctionnaires?
M. Tanguay : Ça participe de
l'effort qui est nécessaire. Encore une fois, faire une analyse
intelligente : Est-ce qu'il y a des personnes, des fonctionnaires dont on
pourrait se passer, qui viendraient diminuer la masse salariale de l'État en ne
coupant pas des services de première ligne? Et l'éducation et la santé est
exclue de cela. Mais je pense... Vous savez, sous le gouvernement de Philippe
Couillard, on avait réduit de 3 000, entre 2014-2018, 3 000 fonctionnaires
de moins. Et c'est important... et donc, François Legault remplisse sa
promesse.
Journaliste : Selon vous, on
peut réduire de combien de... quel nombre en ce moment?
M. Tanguay : Ça... Il faut
faire l'analyse. Ce n'est pas moi, là, ce matin, là, qui péremptoirement va
vous le dire, mais il faut faire l'analyse. Chose certaine, ça ne va pas dans
la bonne direction. Et, un point important, on devrait pouvoir prétendre être
plus efficace en 2024, avec les nouveaux outils technologiques, et ainsi
de suite, mais... Voilà, c'est une promesse rompue.
Journaliste : ...longtemps
qu'on n'a pas parlé de troisième ligne.
M. Tanguay : Ça fait
longtemps? On en a parlé hier.
Journaliste : Oui, mais je
veux vous ramener la déclaration de la vice-première ministre puis la ministre
des Transports hier qui a dit : Moi, il n'y a pas eu d'ingérence de ma
part, a-t-elle dit.
M. Tanguay : Oui, c'était
surprenant. Elle voulait dire quoi?
Journaliste : Qu'est-ce que
ça vous a fait dire...
M. Tanguay : Bien, nous...
Vous avez raison, elle l'a dit à l'Assemblée nationale, «de ma part». Alors, la
question était : Y a-t-il eu ingérence politique? Geneviève Guilbault
répond : Il n'y a pas eu d'ingérence de ma part. Alors, la question se
pose : A-t-elle été mise au courant s'il y a eu de l'ingérence d'une personne
autre qu'elle-même, de l'ingérence politique? La question se pose. Ou on l'a
mal comprise, il fallait comprendre que, quand elle dit : Moi, hein,
l'État, c'est moi, comme disait Louis XIV... Est-ce qu'elle voulait dire,
«de ma part», ça inclut tout le monde? Il faudra lui poser la question.
Journaliste : Mais les
déclarations de Bernard Drainville au cours des derniers jours...
M. Tanguay : Ça soulève des
questions.
Journaliste : ...alors qu'on
entend ce que Mme Guilbault dit, ça vous dit quoi?
M. Tanguay : Bien, ça soulève
des questions. Le mandat, on l'a lu. On le sait, que le mandat, entre autres,
c'est d'analyser un éventuel lien Rive-Nord—Rive-Sud, mais que Bernard
Drainville, deux choses l'une, se permet de dire : Oui, oui, oui, il
va y en avoir, un troisième lien routier, c'est clair, bien, est-ce que c'est
un souhait tout simplement puis qui parle à travers son chapeau ou est-ce qu'il
est au courant de ce qui s'en vient? La question se pose.
Journaliste : On aura droit à
une importante réforme du droit de la famille aujourd'hui.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Le gouvernement
Couillard avait refusé d'aller de l'avant à l'époque, malgré le grand rapport
important qui a été déposé. Pourquoi est-ce que vous êtes en faveur de créer de
nouvelles obligations pour des couples qui sont non mariés?
M. Tanguay : On a tous été
frappés par Lola, la cause Lola, autrement dit, que des conjoints de fait et de
la décision de la Cour suprême... Ça soulève des questions excessivement importantes
et sensibles dans la vie des enfants et dans la vie des ex-conjoints. Moi, je
pense qu'on peut faire mieux en 2024. C'est pour ça qu'on a hâte de travailler
sur le projet de loi qui va être déposé et on va l'analyser. Mais nous, on veut
travailler là-dessus pour moderniser, moderniser.
Journaliste : Parce que, là,
pourquoi ne pas avoir voté de l'avant sous le gouvernement de M. Couillard?
M. Tanguay : Pardon,
excusez-moi?
Journaliste : Parce que, là,
pourquoi ne pas avoir voté de l'avant sous le gouvernement de M. Couillard?
M. Tanguay : Ah! bien, des
choses ont été faites. Vous le savez, chose certaine, le rapport avait été
déposé, je pense, en juin 2015, des choses ont été faites, et, en ce
sens-là...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Bien, vous
savez, déjà, d'analyser le... Ce qui a été fait entre autres, le projet de loi
sur l'adoption, il y a eu des modifications sur l'adoption, notamment faire en
sorte d'intégrer dans le droit québécois, qui était une première, des éléments
de la coutume autochtone. Donc, il y a eu une modernisation qui a été faite et
d'autres éléments. Si vous voulez, je pourrai vous revenir. Mais on avait
adopté une loi...
Journaliste : ...qu'est-ce
qui a fait... Sur la conjugalité, qu'est-ce qui a fait que vous avez choisi de
ne pas aller de l'avant? C'était trop compliqué?
M. Tanguay : Ah! non. Je
pourrai vous revenir avec une analyse exhaustive, mais, chose certaine, en 2024,
je pense qu'on est là, je pense que le débat est important. Des gens qui
choisissent de ne pas se marier, c'est un choix. Maintenant, ça prend un
équilibre entre une personne qui est conjoint de fait, que ça fait 20 ans,
15 ans, 20 ans qu'ils sont ensemble et n'a absolument aucune aide par
la suite et qui est... a charge des enfants. C'est un rééquilibrage à faire,
mais c'est délicat, mais on va être là.
Journaliste : Sur les
entreprises agricoles dont vous avez parlé tout à l'heure, un gouvernement
libéral pourrait par exemple, quoi, créer des nouveaux programmes de crise ou
quoi? Parce que si vous dites qu'ils sont en crise...
M. Tanguay : Oui, très bonne
question. Financière agricole, il y a beaucoup d'argent là, à La Financière
agricole. Chose certaine, il y a beaucoup d'argent qui vient des agriculteurs
eux-mêmes. Comment le gouvernement pourrait mieux aider via La Financière
agricole? Le gouvernement a une aide financière insuffisante dans les autres
programmes, mais on demande une réforme des financières agricoles pour avoir
des programmes plus adaptés, notamment aux nouveaux... aux nouvelles réalités
climatiques. On parle de la paperasse, réduire la paperasse, et tout ça, tous
les éléments sur lesquels le gouvernement devrait, un, reconnaître qu'il y a
une crise et, deux, agir.
Je vous le dis, là, je vous le répète, il
est dans sa sixième année, l'actuel ministre de l'Agriculture. C'est quoi, son
legs? Qu'est-ce qu'il a fait?
Journaliste : M. Tanguay, je
vous ramène sur le troisième lien. Ce matin, là, le Parti conservateur
dévoilait un sondage, là, comme quoi 70 % des gens de la région de Québec
croient qu'un nouveau lien avec du transport en commun améliorerait la fluidité
dans la région de Québec. Au Québec, c'est 53 % des gens qui croient ça.
Vous, pensez-vous qu'un nouveau lien avec du transport en commun améliorerait
la fluidité dans la région de Québec?
M. Tanguay : Nous, notre
position est claire. Transport structurant, le tramway, il faut aller de
l'avant est-ouest. Et on disait éventuellement un transport structurant Rive-Sud,
Rive-Nord, nord-sud, et ça, c'était le tramway.
Chose certaine, il est important de
savoir, dans la grande région de Québec, quelle sera l'évolution. Ce qu'on a
demandé, nous, c'est qu'il y ait une analyse sur le long terme. Je reviens
là-dessus. Les deux ponts, quelle est la durée de vie des deux ponts?
Ils ne sont pas éternels. Moi, Jonatan Julien, de façon péremptoire, on nous a
dit : Ah! les deux ponts, il n'y a aucun enjeu de sécurité et de
viabilité des ponts. Au-delà de 20 ans, il n'y a pas de problème. Jusqu'à
20 ans, les 20 prochaines années, il n'y a pas de problème. Mais qu'en
est-il des deux ponts?
Alors, c'est important pour nous d'abord
d'y aller de l'avant avec un transport structurant et transport structurant
nord-sud.
Journaliste : Mais est-ce que
vous pensez que ça améliorerait la fluidité à Québec?
M. Tanguay : De?
Journaliste : D'avoir un
nouveau troisième lien. Bien, un troisième lien.
M. Tanguay : Nous, la... il y
a un... un défi, dans la région de Québec, de mobilité. Il faut améliorer la
fluidité, puis, pour nous, la solution, c'est un troisième lien transport
collectif.
Journaliste : Pouvez-vous
nous expliquer, M. Tanguay, pourquoi les membres de votre formation politique
ont choisi de ne pas se lever pour applaudir tant les allocutions du Parti
québécois que celle de QS hier sur Yves Michaud?
M. Tanguay : Parce que la
motion sur Yves Michaud était pour saluer l'apport dans la société d'Yves
Michaud, qui a été député, qui a été journaliste, et ainsi de suite. J'ai cru
comprendre qu'à la demande de la famille il n'était pas question, donc, de
ramener le débat dans ce contexte-là. Il est décédé, M. Michaud. On veut
célébrer sa mémoire, le remercier collectivement puis transmettre nos
condoléances à la famille. De ramener là-dessus la motion de décembre 2000,
avec des propos inacceptables, ce n'était pas la place, ce n'était pas la
place. La motion, ce n'était pas ça. Ils veulent déposer...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Ils veulent... Je
vais répondre à votre question, juste terminer. Ils ont annoncé qu'ils vont
vouloir ramener ça dans une autre motion. Ils le feront. On aura le débat. Ce
n'était pas la place, hier, de faire ça.
Journaliste : C'est quoi, les
propos inacceptables, donc...
M. Tanguay : Parfait. Alors,
la motion... Puis là, voyez-vous, on se trouve à en parler ce matin. On aurait
aimé mieux ne pas en parler, mais on va en parler. Alors, l'Assemblée nationale
a dénoncé les propos d'Yves Michaud en lien avec les communautés culturelles,
notamment la communauté juive.
En lien avec les communautés culturelles,
dans son discours, il a dit : Il y a des gens qui, dans l'ouest de
Montréal, lors du référendum, n'ont aucunement voté, aucun, dans certains
polls, n'ont voté, et ils participent des communautés culturelles. Pourquoi ils
ont fait ça? Il y avait trois suggestions : ils n'ont rien compris ou ça
participe de la haine. Chose certaine, le vote ethnique, ça existe, puis il
faudrait peut-être s'en occuper.
Journaliste : Ça, c'est des
propos...
M. Tanguay : D'Yves Michaud.
Journaliste : ...antisémites?
M. Tanguay : Non...
Journaliste : Ça, c'est
des... Bien, c'est que c'est des propos antisémites qu'on lui reproche.
M. Tanguay : Bien, j'y vais
par étapes. Il y a deux choses. Alors... Alors, ça, c'est une première chose
qu'il a dite, ce sont des propos qu'il a tenus. Moi, je trouve ça inacceptable.
Le vote ethnique de Parizeau puis dire : C'est de la haine puis ils n'ont
rien compris, désolé, là... Puis, encore une fois, je trouve ça... le lendemain
où on a voté une motion, là... Mais, en tout cas, vous me posez la question, je
vais répondre.
Deuxième élément, de comparer la cause de
la séparation du Québec à la Shoah et le fait de dire que ce n'est pas juste
les Juifs qui ont souffert, pour nous, c'est inacceptable.
Journaliste : ...
M. Tanguay : Oui...
Journaliste
: ...il a
dit ça.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Il a dit ça en
entrevue avec Paul Arcand. Et la motion...
M. Tanguay : Qui était
concomitante.
Journaliste : Non, non, non.
La motion, elle fait... Lisez la motion, écoutez la motion de M. Bergman,
elle fait référence à ce qui s'était dit aux états généraux sur l'avenir de la
langue française, pas sur une entrevue qui a eu lieu deux semaines avant.
M. Tanguay : Bien, le... les
propos, les propos d'Yves Michaud ont été condamnés à l'époque et ces propos-là
avaient été tenus par Yves Michaud.
Journaliste : Mais vous les
trouvez, vous, condamnables de dire que...
M. Tanguay : Je pense, c'est
inacceptable.
Journaliste : ...de dire ça
que c'étaient des propos antisémites?
M. Tanguay : C'est
inacceptable. Ce à quoi je viens de faire référence, c'est inacceptable.
Journaliste : La filière
batterie, on voit, là, dans Radio-Canada, un article, là, Honda est très
gourmande... vient chercher, veut demander plus d'argent pour venir au Québec.
Avez-vous l'impression que le fait qu'on ait donné autant d'argent à Northvolt
ouvre la porte, finalement, à ce que les industries viennent prendre trop
d'argent de la part du gouvernement?
M. Tanguay : Bien, la
question est importante en ce qu'il faut optimiser l'argent public. Et le
gouvernement peut aider des industries ou attirer des industries en
investissant de différentes façons : par des prêts, par de l'actionnariat,
ainsi de suite. Chose certaine, il est important de s'assurer d'avoir de bonnes
conditions.
Alors, oui, c'est beaucoup d'argent.
Northvolt, on a eu l'occasion de dire que c'était énormément d'argent. Il faut
s'assurer que c'est bien investi, puis qu'on ait un retour sur
l'investissement. Et, en ce sens-là, il y avait le directeur du budget
parlementaire... directeur parlementaire du budget, pardon, à Ottawa, qui avait
déposé une analyse en disant : Bien, écoutez, c'est beaucoup plus
longtemps que ça va prendre. Ça va prendre beaucoup plus de temps pour
récupérer nos deniers qui sont investis, notamment dans Northvolt. C'est
important de bien investir et que ce soit des bonnes ententes, mais, pour nous,
on a hâte de voir ce qui va sortir de cela. Mais il faut maximiser les deniers
publics.
Journaliste : Mais on ne voit
pas qu'il y a une vision globale. Vous avez demandé un BAPE générique, en fin
de semaine.
M. Tanguay : Exact. Tout à
fait.
Journaliste : Hier,
M. Fitzgibbon a dit : Moi, je ne vois pas pourquoi on aurait besoin
d'un BAPE, c'est plus aux industries de défendre leurs projets. Donc, aller à
la pièce comme ça, avec les industries, sans avoir une vision globale, pour
vous, c'est...
M. Tanguay : Exact. C'est
inacceptable. C'est pour ça qu'on est sortis dimanche très fortement. On a
compris, il n'y aura pas de BAPE sur Northvolt, les délais sont... sont expirés
puis le gouvernement l'a clairement dit. Alors, on aurait aimé ça qu'il y en
ait un, mais il n'en aura pas.
Maintenant, qu'il ne l'échappe pas sur le
BAPE générique. Et le BAPE générique nous permettrait d'avoir une analyse
globale sur l'impact, entre autres, économique dans nos régions, le tissu
social. Ce n'est pas uniquement un BAPE générique stricto sensu sur les... la loi
sur l'environnement, c'est cela, mais c'est beaucoup d'autres choses. Puis on
n'a pas de vision.
Journaliste : Fitzgibbon a
dit qu'il n'y avait pas d'intérêt au BAPE, hier, là, au BAPE générique.
M. Tanguay : Bien, Pierre
Fitzgibbon, je veux dire, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'intérêt sur
certaines choses qu'elles ne sont pas importantes. Alors, il faut qu'il
développe une vision, sinon ça fait une catalogne, là, sa vision économique. Il
n'y a pas de vision économique dans ce gouvernement-là.
Journaliste : Sur la filière
batterie, justement, quand on regarde ce qui se passe en Europe, entre autres,
la compagnie Hertz a annulé l'achat de 100 000 véhicules électriques
parce qu'il n'y avait pas d'appétit dans le marché de location pour ça; les
gens veulent avoir des véhicules à essence. Il y a des compagnies comme Ford,
par exemple, qui ralentit sa production du E-Mach... du Mach-E plutôt. Il y a
des compagnies en Europe, notamment Peugeot, là... comment qu'il s'appelle, je
pense, c'est Slellantis, le nouveau groupe, qui aussi met la pédale douce sur
les... sur leur... comment dire, leur... leur...
M. Tanguay : Flotte?
Journaliste : ...non, là,
bien, leur transformation à tout électrique, tout ça. Est-ce qu'on n'est pas en
train d'aller trop rapidement parce qu'il y a beaucoup de... Les actions de
Tesla sont en baisse en ce moment et il y a plusieurs indicateurs dans le
marché qui disent qu'on a atteint un certain plafond en termes, entre autres,
d'autonomie des véhicules. Alors, est-ce que la cible de 2035 pour l'interdiction
des véhicules à essence, la vente des véhicules à essence, est-ce que ce n'est
pas trop rapide, justement, compte tenu de l'état de la situation actuelle?
M. Tanguay : Deux choses.
Première des choses. Évidemment, au Parti libéral du Québec, nous croyons en
l'avenir de la filière batterie. Alors, si on peut être un joueur important,
soyons-le, mais de façon rigoureuse, intelligente et ordonnée. Première des
choses.
Deuxième des choses. Effectivement,
l'objectif de 2035 d'interdire au Québec les voitures à essence... Puis Pierre
Fitzgibbon dit : Il y a trop d'autos sur les routes. Bon. Il nous dira
d'où sort son analyse. Avant cela, puis on me corrigera si j'ai tort, mais, je
pense, c'est 2030-2031, on veut avoir 2 millions de voitures électriques
sur les routes du Québec. À l'heure actuelle, il y en a à peu près
400 000, 420 000, et on nous a annoncé qu'il allait couper le
programme pour acheter des véhicules électriques, alors comment il va se rendre
à la cible? Encore une fois, il y a une cible ambitieuse, mais comment va-t-il
se rendre à la cible quand il coupe le programme puis qu'il n'y a pas d'autre
chose, il n'y a pas d'autre incitatif?
Journaliste : Mais on est en
train de faire de la politique, moi, je suis en train... Ce que je vous
demande, c'est compte tenu du marché mondial, là, puis des ralentissements
qu'on note chez certains constructeurs dans leur itinéraire vers l'électricité à
100 %, là, il y en a qui lèvent le pied, en disant : On n'y arrivera
pas parce qu'il n'y a pas assez d'appétit. Est-ce qu'on ne va pas trop vite
avec le 2035 pour la fin de l'achat des véhicules?
M. Tanguay : Je vous dirais
là-dessus que, pour nous, il faut que le gouvernement arrive avec... Parce que
là, votre question, c'est sur le 2035, l'interdiction de véhicules à essence au
Québec...
Journaliste : Oui. Est-ce que
ce n'est pas trop rapide comme cible?
M. Tanguay : Moi, ma réponse,
c'est : Comment on va s'y rendre, parce que... Est-ce que c'est réaliste?
Ma réponse, puis je participe de votre questionnement : Est-ce que c'est
réaliste, sachant que, dans sept ans ou à peu près, il faudrait passer de 400
000 à 2 millions de véhicules électriques? Ça, c'est l'objectif intermédiaire.
Alors... Et le gouvernement va mettre fin, d'ici 2027, au programme. Alors,
est-ce que c'est réaliste, puis comment le gouvernement prend-il les moyens
pour y arriver?
Journaliste
: Éric and Lola goes back in 2013,
that's more than 10 years ago. Don't you think this new chapter to reform
family law in Québec is... with
you, Mr. Tanguay?
M. Tanguay
: I think, that's the right time to do it. I think that the Government has been also elected five years
ago, in 2018, under the promise to have that kind of debate. Now, within
their sixth year, we learn that they will be tabling a law regarding these important issues. So, the Government promised that, back in 2018,
now, within their sixth year, we are going to have the debate, I think, it's an
important debate, we have to
fix an equilibrium between each and everyone rights, but it's important.
Journaliste
: Why did you say, it's delicate to better protect the common law
partners?
M. Tanguay
: Because people decided to get married or not. It's their choice,
knowing, knowing that they have, in certain cases, certain obligations and
certain rights, in the other case, they have different obligations and
different rights. That being said, for those who, at the end of their
relationship, are facing nothing and don't have any financial support, can we
socially make sure to amend the law, you know, to provide them the way and the
means to have a successful life even after the union.
Journaliste
: ...disappointing that the Couillard Government had this report of
this special committee, to put that in place back in 2015, that's a long
time ago. Don't you think your party should have acted way earlier?
M. Tanguay
: But I will be very, very severe with the CAQ if agree to your
statement why, because the report has been tabled in 2015. And the CAQ…
So, there was three years left within our mandate, and the CAQ is in power
within their sixth year. And they promised to do it very, very quickly in 2018.
You know the words: The past is the past, the society also... It's not because
you have a report saying that you should do this, this, this, and that, we are
the legislators, and we have to make sure to make the right choices. And it's a
debate that, under the CAQ, is way overdue because... it's only within their
sixth year that, finally, they tabled such a bill.
Journaliste
: But aside from the fact that there were only three years between
the tabling of that report and the end of the Liberal mandate, were there
reasons that you didn't table a bill like this? Did you have any concerns as a
party in terms of family law?
M. Tanguay
: That was a lot of the aspects, I think, that's 500 plus pages
report,there was a lot of aspects to include in this report, for instance, the
adoption and we amended the law back in those years to improve the adoption or
to update our legislation on adoption. And again, lots of chapters within that
report, and today, it's, I think, a debate that we will be welcoming and that
we will be participating, of course.
Journaliste
: And now as you are waiting for this latest version to be tabled,
Simon Jolin-Barrette's version is... Is there anything you'd like to see in
this bill or any concerns you have...
M. Tanguay
: Of course, the «union de fait», people in their rights and also,
it's important to make sure
that the children would be well protected regardless of the fact that their
parents live under marital union or «conjoint de fait». So, we have to make
sure that the children would be protected, also the couples as well.
Journaliste
: What do you think about the nursing jobs in Montréal that are being cut?
M. Tanguay
: A lot of questions, a lot of questions. We... How come… Because the
needs are there, the health care services are not optimal, and now we are
taking a direction where we are sending home 100 people working on the health
care system. I think that it's very, very questioning, and we are looking
forward to have answers. They're saying that, well, they will be able to get
hired elsewhere, but why not organizing a transfer of these persons, making
sure that we will continue to have them helping the public system?
Merci.
Journaliste :
You didn't rise and applaud yesterday
on the Yves Michaud motion when the opposition parties made reference to... the
way Mr. Michaud had been treated. Can you explain that?
M. Tanguay :
Because the motion… the objective of
the motion was to celebrate Mr. Michaud's memory and legacy. That was not the
place to reopen the debate of that motion adopted in December 2000. And,
if the PQ and Québec solidaire want to do it, they have the option to do it in
the future, but yesterday that wasn't the debate, and that's the reason why we
didn't stand up, because it was the conclusion of their speeches, both QS and
PQ, and that wasn't the place at all.
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 25)