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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le mercredi 27 mars 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Tanguay : Alors, à la demande générale, on va vous parler de PME qui sont l'agriculture. Ce matin, on a, encore une fois, un autre convoi qui va converger vers Alma. Des producteurs agricoles vont partir de Dolbeau-Mistassini, de Saguenay, de Saint-Félicien pour se rendre à Alma. Ils seront quelques centaines. On a vu à La Malbaie, à Rimouski de telles manifestations, le cri du cœur de celles et ceux qui nous nourrissent, qui tiennent l'industrie de l'agriculture à bout de bras. Le cri du cœur, c'est qu'on a besoin d'aide, et la CAQ n'écoute pas. Quels sont les défis? Ils sont nombreux : explosion des coûts des intrants, endettement agricole, programmes non adaptés, lourdeur administrative, manque de relève, santé mentale, ultimement. Alors, c'est véritablement un cri du cœur. François Legault ne doit pas faire comme son ministre de l'Agriculture, la semaine passée, qui nie qu'il y a une crise. Vous savez, François Legault a nié la crise de pénurie de main-d'oeuvre, il a nié la crise en habitation. Et là il ne reconnaît pas la crise agricole, et il doit le faire, c'est la première étape vers les solutions qui seraient adaptées.

Et dernière question que je lance : Quel est le legs, dans sa sixième année, du ministre de l'Agriculture caquiste? Qu'est-ce qu'il a réalisé? C'est quoi, son legs? Si vous avez le début du commencement d'une réponse, vous nous ferez signe, parce que nous, on ne le sait pas. Je vais pouvoir céder la parole à Fred Beauchemin.

M. Beauchemin : Merci, chef. Les premières PME du Québec, là, ce sont nos entreprises agricoles, puis aujourd'hui elles sont en crise. C'est des gros investissements, c'est 28 000 entreprises dans tout le Québec, plus de 56 000 emplois. Aujourd'hui, elles font face à une crise du coût de la vie de leurs intrants. Les intrants ont doublé par rapport à l'inflation, donc de la double inflation, 31 % d'augmentation de leurs intrants par rapport à l'inflation qui était à 16 %. Leur dette, depuis 2010, a aussi plus que doublé. Donc, c'est des entreprises qui ont besoin d'aide, c'est clair, c'est certain, mais elles sont en train de tomber dans le cercle vicieux de l'inflation, productivité. Puis je m'explique, elles sont incapables, à cause des moyens qu'elles ont actuellement d'investir dans leur modèle, elles sont donc incapables de devenir plus productives. Elles vont offrir moins, elles vont offrir moins, donc ça va faire en sorte que les prix vont augmenter, et le cercle vicieux continue, et tout le Québec va payer pour ça. Donc, c'est superimportant. Puis c'est notre garde-manger à nous. Il faut vraiment considérer les ramifications, pour tous les Québécois, des problèmes que cette industrie-là a actuellement. Et le message de la Banque du Canada hier ne pouvait pas être plus clair. Si on ne peut pas aider les entreprises canadiennes et québécoises à être plus productives, le cercle vicieux de l'inflation va perdurer. C'est superimportant. Puis ce qu'on a vu dans le budget, l'aide que le gouvernement de la CAQ offre à notre industrie agricole, elle est insuffisante. Merci.

Journaliste : François Legault a-t-il perdu le contrôle de la taille de l'État, à votre avis?

M. Tanguay : Bien, chose certaine, c'est une autre promesse rompue. Alors qu'il promettait de couper des milliers de postes, on peut voir que le... tout le contraire s'est matérialisé, et on exclut là-dedans, évidemment, santé et éducation. Donc, la fonction publique, on se rappelle du François Legault qui disait : Moi, je veux couper des postes de gens qui écrivent des rapports puis qui envoient des rapports à d'autres qui font des rapports. Alors, qu'est-ce qu'il a fait? Qu'est-ce que François Legault... C'est la question qu'on pose. Le résultat net, c'est que c'est le contraire, ça n'a pas baissé, ça a augmenté. Qu'est-ce qu'il a fait pour essayer? Est-ce qu'il a essayé seulement? Est-ce qu'il a pu identifier celles et ceux... dit : Oui, bien, finalement, ce n'est pas un service essentiel puis on peut se passer de ce poste-là?

Journaliste : Oui, mais là, vous, en ce moment, vous lui demandez un plan de retour à l'équilibre budgétaire.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Rapidement. Dans ce contexte-là, souhaitez-vous qu'il dégraisse l'État et qu'il coupe le nombre de fonctionnaires?

M. Tanguay : Ça participe de l'effort qui est nécessaire. Encore une fois, faire une analyse intelligente : Est-ce qu'il y a des personnes, des fonctionnaires dont on pourrait se passer, qui viendraient diminuer la masse salariale de l'État en ne coupant pas des services de première ligne? Et l'éducation et la santé est exclue de cela. Mais je pense... Vous savez, sous le gouvernement de Philippe Couillard, on avait réduit de 3 000, entre 2014-2018, 3 000 fonctionnaires de moins. Et c'est important... et donc, François Legault remplisse sa promesse.

Journaliste : Selon vous, on peut réduire de combien de... quel nombre en ce moment?

M. Tanguay : Ça... Il faut faire l'analyse. Ce n'est pas moi, là, ce matin, là, qui péremptoirement va vous le dire, mais il faut faire l'analyse. Chose certaine, ça ne va pas dans la bonne direction. Et, un point important, on devrait pouvoir prétendre être plus efficace en 2024, avec les nouveaux outils technologiques, et ainsi de suite, mais... Voilà, c'est une promesse rompue.

Journaliste : ...longtemps qu'on n'a pas parlé de troisième ligne.

M. Tanguay : Ça fait longtemps? On en a parlé hier.

Journaliste : Oui, mais je veux vous ramener la déclaration de la vice-première ministre puis la ministre des Transports hier qui a dit : Moi, il n'y a pas eu d'ingérence de ma part, a-t-elle dit.

M. Tanguay : Oui, c'était surprenant. Elle voulait dire quoi?

Journaliste : Qu'est-ce que ça vous a fait dire...

M. Tanguay : Bien, nous... Vous avez raison, elle l'a dit à l'Assemblée nationale, «de ma part». Alors, la question était : Y a-t-il eu ingérence politique? Geneviève Guilbault répond : Il n'y a pas eu d'ingérence de ma part. Alors, la question se pose : A-t-elle été mise au courant s'il y a eu de l'ingérence d'une personne autre qu'elle-même, de l'ingérence politique? La question se pose. Ou on l'a mal comprise, il fallait comprendre que, quand elle dit : Moi, hein, l'État, c'est moi, comme disait Louis XIV... Est-ce qu'elle voulait dire, «de ma part», ça inclut tout le monde? Il faudra lui poser la question.

Journaliste : Mais les déclarations de Bernard Drainville au cours des derniers jours...

M. Tanguay : Ça soulève des questions.

Journaliste : ...alors qu'on entend ce que Mme Guilbault dit, ça vous dit quoi?

M. Tanguay : Bien, ça soulève des questions. Le mandat, on l'a lu. On le sait, que le mandat, entre autres, c'est d'analyser un éventuel lien Rive-Nord—Rive-Sud, mais que Bernard Drainville, deux choses l'une, se permet de dire : Oui, oui, oui, il va y en avoir, un troisième lien routier, c'est clair, bien, est-ce que c'est un souhait tout simplement puis qui parle à travers son chapeau ou est-ce qu'il est au courant de ce qui s'en vient? La question se pose.

Journaliste : On aura droit à une importante réforme du droit de la famille aujourd'hui.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Le gouvernement Couillard avait refusé d'aller de l'avant à l'époque, malgré le grand rapport important qui a été déposé. Pourquoi est-ce que vous êtes en faveur de créer de nouvelles obligations pour des couples qui sont non mariés?

M. Tanguay : On a tous été frappés par Lola, la cause Lola, autrement dit, que des conjoints de fait et de la décision de la Cour suprême... Ça soulève des questions excessivement importantes et sensibles dans la vie des enfants et dans la vie des ex-conjoints. Moi, je pense qu'on peut faire mieux en 2024. C'est pour ça qu'on a hâte de travailler sur le projet de loi qui va être déposé et on va l'analyser. Mais nous, on veut travailler là-dessus pour moderniser, moderniser.

Journaliste : Parce que, là, pourquoi ne pas avoir voté de l'avant sous le gouvernement de M. Couillard?

M. Tanguay : Pardon, excusez-moi?

Journaliste : Parce que, là, pourquoi ne pas avoir voté de l'avant sous le gouvernement de M. Couillard?

M. Tanguay : Ah! bien, des choses ont été faites. Vous le savez, chose certaine, le rapport avait été déposé, je pense, en juin 2015, des choses ont été faites, et, en ce sens-là...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Bien, vous savez, déjà, d'analyser le... Ce qui a été fait entre autres, le projet de loi sur l'adoption, il y a eu des modifications sur l'adoption, notamment faire en sorte d'intégrer dans le droit québécois, qui était une première, des éléments de la coutume autochtone. Donc, il y a eu une modernisation qui a été faite et d'autres éléments. Si vous voulez, je pourrai vous revenir. Mais on avait adopté une loi...

Journaliste : ...qu'est-ce qui a fait... Sur la conjugalité, qu'est-ce qui a fait que vous avez choisi de ne pas aller de l'avant? C'était trop compliqué?

M. Tanguay : Ah! non. Je pourrai vous revenir avec une analyse exhaustive, mais, chose certaine, en 2024, je pense qu'on est là, je pense que le débat est important. Des gens qui choisissent de ne pas se marier, c'est un choix. Maintenant, ça prend un équilibre entre une personne qui est conjoint de fait, que ça fait 20 ans, 15 ans, 20 ans qu'ils sont ensemble et n'a absolument aucune aide par la suite et qui est... a charge des enfants. C'est un rééquilibrage à faire, mais c'est délicat, mais on va être là.

Journaliste : Sur les entreprises agricoles dont vous avez parlé tout à l'heure, un gouvernement libéral pourrait par exemple, quoi, créer des nouveaux programmes de crise ou quoi? Parce que si vous dites qu'ils sont en crise...

M. Tanguay : Oui, très bonne question. Financière agricole, il y a beaucoup d'argent là, à La Financière agricole. Chose certaine, il y a beaucoup d'argent qui vient des agriculteurs eux-mêmes. Comment le gouvernement pourrait mieux aider via La Financière agricole? Le gouvernement a une aide financière insuffisante dans les autres programmes, mais on demande une réforme des financières agricoles pour avoir des programmes plus adaptés, notamment aux nouveaux... aux nouvelles réalités climatiques. On parle de la paperasse, réduire la paperasse, et tout ça, tous les éléments sur lesquels le gouvernement devrait, un, reconnaître qu'il y a une crise et, deux, agir.

Je vous le dis, là, je vous le répète, il est dans sa sixième année, l'actuel ministre de l'Agriculture. C'est quoi, son legs? Qu'est-ce qu'il a fait?

Journaliste : M. Tanguay, je vous ramène sur le troisième lien. Ce matin, là, le Parti conservateur dévoilait un sondage, là, comme quoi 70 % des gens de la région de Québec croient qu'un nouveau lien avec du transport en commun améliorerait la fluidité dans la région de Québec. Au Québec, c'est 53 % des gens qui croient ça. Vous, pensez-vous qu'un nouveau lien avec du transport en commun améliorerait la fluidité dans la région de Québec?

M. Tanguay : Nous, notre position est claire. Transport structurant, le tramway, il faut aller de l'avant est-ouest. Et on disait éventuellement un transport structurant Rive-Sud, Rive-Nord, nord-sud, et ça, c'était le tramway.

Chose certaine, il est important de savoir, dans la grande région de Québec, quelle sera l'évolution. Ce qu'on a demandé, nous, c'est qu'il y ait une analyse sur le long terme. Je reviens là-dessus. Les deux ponts, quelle est la durée de vie des deux ponts? Ils ne sont pas éternels. Moi, Jonatan Julien, de façon péremptoire, on nous a dit : Ah! les deux ponts, il n'y a aucun enjeu de sécurité et de viabilité des ponts. Au-delà de 20 ans, il n'y a pas de problème. Jusqu'à 20 ans, les 20 prochaines années, il n'y a pas de problème. Mais qu'en est-il des deux ponts?

Alors, c'est important pour nous d'abord d'y aller de l'avant avec un transport structurant et transport structurant nord-sud.

Journaliste : Mais est-ce que vous pensez que ça améliorerait la fluidité à Québec?

M. Tanguay : De?

Journaliste : D'avoir un nouveau troisième lien. Bien, un troisième lien.

M. Tanguay : Nous, la... il y a un... un défi, dans la région de Québec, de mobilité. Il faut améliorer la fluidité, puis, pour nous, la solution, c'est un troisième lien transport collectif.

Journaliste : Pouvez-vous nous expliquer, M. Tanguay, pourquoi les membres de votre formation politique ont choisi de ne pas se lever pour applaudir tant les allocutions du Parti québécois que celle de QS hier sur Yves Michaud?

M. Tanguay : Parce que la motion sur Yves Michaud était pour saluer l'apport dans la société d'Yves Michaud, qui a été député, qui a été journaliste, et ainsi de suite. J'ai cru comprendre qu'à la demande de la famille il n'était pas question, donc, de ramener le débat dans ce contexte-là. Il est décédé, M. Michaud. On veut célébrer sa mémoire, le remercier collectivement puis transmettre nos condoléances à la famille. De ramener là-dessus la motion de décembre 2000, avec des propos inacceptables, ce n'était pas la place, ce n'était pas la place. La motion, ce n'était pas ça. Ils veulent déposer...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Ils veulent... Je vais répondre à votre question, juste terminer. Ils ont annoncé qu'ils vont vouloir ramener ça dans une autre motion. Ils le feront. On aura le débat. Ce n'était pas la place, hier, de faire ça.

Journaliste : C'est quoi, les propos inacceptables, donc...

M. Tanguay : Parfait. Alors, la motion... Puis là, voyez-vous, on se trouve à en parler ce matin. On aurait aimé mieux ne pas en parler, mais on va en parler. Alors, l'Assemblée nationale a dénoncé les propos d'Yves Michaud en lien avec les communautés culturelles, notamment la communauté juive.

En lien avec les communautés culturelles, dans son discours, il a dit : Il y a des gens qui, dans l'ouest de Montréal, lors du référendum, n'ont aucunement voté, aucun, dans certains polls, n'ont voté, et ils participent des communautés culturelles. Pourquoi ils ont fait ça? Il y avait trois suggestions : ils n'ont rien compris ou ça participe de la haine. Chose certaine, le vote ethnique, ça existe, puis il faudrait peut-être s'en occuper.

Journaliste : Ça, c'est des propos...

M. Tanguay : D'Yves Michaud.

Journaliste : ...antisémites?

M. Tanguay : Non...

Journaliste : Ça, c'est des... Bien, c'est que c'est des propos antisémites qu'on lui reproche.

M. Tanguay : Bien, j'y vais par étapes. Il y a deux choses. Alors... Alors, ça, c'est une première chose qu'il a dite, ce sont des propos qu'il a tenus. Moi, je trouve ça inacceptable. Le vote ethnique de Parizeau puis dire : C'est de la haine puis ils n'ont rien compris, désolé, là... Puis, encore une fois, je trouve ça... le lendemain où on a voté une motion, là... Mais, en tout cas, vous me posez la question, je vais répondre.

Deuxième élément, de comparer la cause de la séparation du Québec à la Shoah et le fait de dire que ce n'est pas juste les Juifs qui ont souffert, pour nous, c'est inacceptable.

Journaliste : ...

M. Tanguay : Oui...

Journaliste : ...il a dit ça.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Il a dit ça en entrevue avec Paul Arcand. Et la motion...

M. Tanguay : Qui était concomitante.

Journaliste : Non, non, non. La motion, elle fait... Lisez la motion, écoutez la motion de M. Bergman, elle fait référence à ce qui s'était dit aux états généraux sur l'avenir de la langue française, pas sur une entrevue qui a eu lieu deux semaines avant.

M. Tanguay : Bien, le... les propos, les propos d'Yves Michaud ont été condamnés à l'époque et ces propos-là avaient été tenus par Yves Michaud.

Journaliste : Mais vous les trouvez, vous, condamnables de dire que...

M. Tanguay : Je pense, c'est inacceptable.

Journaliste : ...de dire ça que c'étaient des propos antisémites?

M. Tanguay : C'est inacceptable. Ce à quoi je viens de faire référence, c'est inacceptable.

Journaliste : La filière batterie, on voit, là, dans Radio-Canada, un article, là, Honda est très gourmande... vient chercher, veut demander plus d'argent pour venir au Québec. Avez-vous l'impression que le fait qu'on ait donné autant d'argent à Northvolt ouvre la porte, finalement, à ce que les industries viennent prendre trop d'argent de la part du gouvernement?

M. Tanguay : Bien, la question est importante en ce qu'il faut optimiser l'argent public. Et le gouvernement peut aider des industries ou attirer des industries en investissant de différentes façons : par des prêts, par de l'actionnariat, ainsi de suite. Chose certaine, il est important de s'assurer d'avoir de bonnes conditions.

Alors, oui, c'est beaucoup d'argent. Northvolt, on a eu l'occasion de dire que c'était énormément d'argent. Il faut s'assurer que c'est bien investi, puis qu'on ait un retour sur l'investissement. Et, en ce sens-là, il y avait le directeur du budget parlementaire... directeur parlementaire du budget, pardon, à Ottawa, qui avait déposé une analyse en disant : Bien, écoutez, c'est beaucoup plus longtemps que ça va prendre. Ça va prendre beaucoup plus de temps pour récupérer nos deniers qui sont investis, notamment dans Northvolt. C'est important de bien investir et que ce soit des bonnes ententes, mais, pour nous, on a hâte de voir ce qui va sortir de cela. Mais il faut maximiser les deniers publics.

Journaliste : Mais on ne voit pas qu'il y a une vision globale. Vous avez demandé un BAPE générique, en fin de semaine.

M. Tanguay : Exact. Tout à fait.

Journaliste : Hier, M. Fitzgibbon a dit : Moi, je ne vois pas pourquoi on aurait besoin d'un BAPE, c'est plus aux industries de défendre leurs projets. Donc, aller à la pièce comme ça, avec les industries, sans avoir une vision globale, pour vous, c'est...

M. Tanguay : Exact. C'est inacceptable. C'est pour ça qu'on est sortis dimanche très fortement. On a compris, il n'y aura pas de BAPE sur Northvolt, les délais sont... sont expirés puis le gouvernement l'a clairement dit. Alors, on aurait aimé ça qu'il y en ait un, mais il n'en aura pas.

Maintenant, qu'il ne l'échappe pas sur le BAPE générique. Et le BAPE générique nous permettrait d'avoir une analyse globale sur l'impact, entre autres, économique dans nos régions, le tissu social. Ce n'est pas uniquement un BAPE générique stricto sensu sur les... la loi sur l'environnement, c'est cela, mais c'est beaucoup d'autres choses. Puis on n'a pas de vision.

Journaliste : Fitzgibbon a dit qu'il n'y avait pas d'intérêt au BAPE, hier, là, au BAPE générique.

M. Tanguay : Bien, Pierre Fitzgibbon, je veux dire, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'intérêt sur certaines choses qu'elles ne sont pas importantes. Alors, il faut qu'il développe une vision, sinon ça fait une catalogne, là, sa vision économique. Il n'y a pas de vision économique dans ce gouvernement-là.

Journaliste : Sur la filière batterie, justement, quand on regarde ce qui se passe en Europe, entre autres, la compagnie Hertz a annulé l'achat de 100 000 véhicules électriques parce qu'il n'y avait pas d'appétit dans le marché de location pour ça; les gens veulent avoir des véhicules à essence. Il y a des compagnies comme Ford, par exemple, qui ralentit sa production du E-Mach... du Mach-E plutôt. Il y a des compagnies en Europe, notamment Peugeot, là... comment qu'il s'appelle, je pense, c'est Slellantis, le nouveau groupe, qui aussi met la pédale douce sur les... sur leur... comment dire, leur... leur...

M. Tanguay : Flotte?

Journaliste : ...non, là, bien, leur transformation à tout électrique, tout ça. Est-ce qu'on n'est pas en train d'aller trop rapidement parce qu'il y a beaucoup de... Les actions de Tesla sont en baisse en ce moment et il y a plusieurs indicateurs dans le marché qui disent qu'on a atteint un certain plafond en termes, entre autres, d'autonomie des véhicules. Alors, est-ce que la cible de 2035 pour l'interdiction des véhicules à essence, la vente des véhicules à essence, est-ce que ce n'est pas trop rapide, justement, compte tenu de l'état de la situation actuelle?

M. Tanguay : Deux choses. Première des choses. Évidemment, au Parti libéral du Québec, nous croyons en l'avenir de la filière batterie. Alors, si on peut être un joueur important, soyons-le, mais de façon rigoureuse, intelligente et ordonnée. Première des choses.

Deuxième des choses. Effectivement, l'objectif de 2035 d'interdire au Québec les voitures à essence... Puis Pierre Fitzgibbon dit : Il y a trop d'autos sur les routes. Bon. Il nous dira d'où sort son analyse. Avant cela, puis on me corrigera si j'ai tort, mais, je pense, c'est 2030-2031, on veut avoir 2 millions de voitures électriques sur les routes du Québec. À l'heure actuelle, il y en a à peu près 400 000, 420 000, et on nous a annoncé qu'il allait couper le programme pour acheter des véhicules électriques, alors comment il va se rendre à la cible? Encore une fois, il y a une cible ambitieuse, mais comment va-t-il se rendre à la cible quand il coupe le programme puis qu'il n'y a pas d'autre chose, il n'y a pas d'autre incitatif?

Journaliste : Mais on est en train de faire de la politique, moi, je suis en train... Ce que je vous demande, c'est compte tenu du marché mondial, là, puis des ralentissements qu'on note chez certains constructeurs dans leur itinéraire vers l'électricité à 100 %, là, il y en a qui lèvent le pied, en disant : On n'y arrivera pas parce qu'il n'y a pas assez d'appétit. Est-ce qu'on ne va pas trop vite avec le 2035 pour la fin de l'achat des véhicules?

M. Tanguay : Je vous dirais là-dessus que, pour nous, il faut que le gouvernement arrive avec... Parce que là, votre question, c'est sur le 2035, l'interdiction de véhicules à essence au Québec...

Journaliste : Oui. Est-ce que ce n'est pas trop rapide comme cible?

M. Tanguay : Moi, ma réponse, c'est : Comment on va s'y rendre, parce que... Est-ce que c'est réaliste? Ma réponse, puis je participe de votre questionnement : Est-ce que c'est réaliste, sachant que, dans sept ans ou à peu près, il faudrait passer de 400 000 à 2 millions de véhicules électriques? Ça, c'est l'objectif intermédiaire. Alors... Et le gouvernement va mettre fin, d'ici 2027, au programme. Alors, est-ce que c'est réaliste, puis comment le gouvernement prend-il les moyens pour y arriver?

Journaliste : Éric and Lola goes back in 2013, that's more than 10 years ago. Don't you think this new chapter to reform family law in Québec is... with you, Mr. Tanguay?

M. Tanguay : I think, that's the right time to do it. I think that the Government has been also elected five years ago, in 2018, under the promise to have that kind of debate. Now, within their sixth year, we learn that they will be tabling a law regarding these important issues. So, the Government promised that, back in 2018, now, within their sixth year, we are going to have the debate, I think, it's an important debate, we have to fix an equilibrium between each and everyone rights, but it's important.

Journaliste : Why did you say, it's delicate to better protect the common law partners?

M. Tanguay : Because people decided to get married or not. It's their choice, knowing, knowing that they have, in certain cases, certain obligations and certain rights, in the other case, they have different obligations and different rights. That being said, for those who, at the end of their relationship, are facing nothing and don't have any financial support, can we socially make sure to amend the law, you know, to provide them the way and the means to have a successful life even after the union.

Journaliste : ...disappointing that the Couillard Government had this report of this special committee, to put that in place back in 2015, that's a long time ago. Don't you think your party should have acted way earlier?

M. Tanguay : But I will be very, very severe with the CAQ if agree to your statement why, because the report has been tabled in 2015. And the CAQ… So, there was three years left within our mandate, and the CAQ is in power within their sixth year. And they promised to do it very, very quickly in 2018. You know the words: The past is the past, the society also... It's not because you have a report saying that you should do this, this, this, and that, we are the legislators, and we have to make sure to make the right choices. And it's a debate that, under the CAQ, is way overdue because... it's only within their sixth year that, finally, they tabled such a bill.

Journaliste : But aside from the fact that there were only three years between the tabling of that report and the end of the Liberal mandate, were there reasons that you didn't table a bill like this? Did you have any concerns as a party in terms of family law?

M. Tanguay : That was a lot of the aspects, I think, that's 500 plus pages report,there was a lot of aspects to include in this report, for instance, the adoption and we amended the law back in those years to improve the adoption or to update our legislation on adoption. And again, lots of chapters within that report, and today, it's, I think, a debate that we will be welcoming and that we will be participating, of course.

Journaliste : And now as you are waiting for this latest version to be tabled, Simon Jolin-Barrette's version is... Is there anything you'd like to see in this bill or any concerns you have...

M. Tanguay : Of course, the «union de fait», people in their rights and also, it's important to make sure that the children would be well protected regardless of the fact that their parents live under marital union or «conjoint de fait». So, we have to make sure that the children would be protected, also the couples as well.

Journaliste : What do you think about the nursing jobs in Montréal that are being cut?

M. Tanguay : A lot of questions, a lot of questions. We... How come… Because the needs are there, the health care services are not optimal, and now we are taking a direction where we are sending home 100 people working on the health care system. I think that it's very, very questioning, and we are looking forward to have answers. They're saying that, well, they will be able to get hired elsewhere, but why not organizing a transfer of these persons, making sure that we will continue to have them helping the public system?

Merci.

Journaliste : You didn't rise and applaud yesterday on the Yves Michaud motion when the opposition parties made reference to... the way Mr. Michaud had been treated. Can you explain that?

M. Tanguay : Because the motion… the objective of the motion was to celebrate Mr. Michaud's memory and legacy. That was not the place to reopen the debate of that motion adopted in December 2000. And, if the PQ and Québec solidaire want to do it, they have the option to do it in the future, but yesterday that wasn't the debate, and that's the reason why we didn't stand up, because it was the conclusion of their speeches, both QS and PQ, and that wasn't the place at all.

Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 25)

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