(Onze heures)
M. Nadeau-Dubois : Dimanche,
Québec solidaire organisait une grande assemblée sur le logement à Montréal.
Plus de 350 personnes qui se sont déplacées pour avoir des réponses à
leurs questions, parce que la crise du logement frappe fort, à Montréal comme
partout au Québec. Puis, souvent, à Québec solidaire, quand on organise des
événements, bien sûr, c'est beaucoup des jeunes qui se déplacent. Et ce qui...
ce qui m'a marqué, dimanche, c'est à quel point il y avait beaucoup d'aînés
dans la salle qu'on avait remplie pour parler de logement. Et, ce qui revenait
le plus souvent, dans la bouche des aînés, c'étaient des évictions, des
situations d'éviction.
La crise du logement, ce n'est pas un
problème de jeunes. C'est un problème qui frappe toutes les générations au
Québec. Et les aînés sont particulièrement visés par les évictions en ce moment
au Québec. C'est pour ça qu'en 2016 on a mis en place la loi Françoise David,
qui protège certains aînés de l'éviction, et c'est pour ça que, depuis
maintenant plusieurs années, à Québec solidaire, on dit qu'il faut élargir
cette loi-là pour protéger plus d'aînés contre les évictions sauvages.
Puis mon message, ce matin, pour les aînés
du Québec, c'est qu'il y a de l'espoir.
Vendredi dernier, le gouvernement nous a
partagé son intention d'appeler le projet de loi déposé par Christine Labrie l'an
dernier, projet de loi Françoise David 2.0, qui viendrait élargir les
protections dans la loi prévue pour les aînés visés par des évictions. Quelle
belle nouvelle! Souvent, je viens ici, le matin, vous parler de logement, puis
je vous parle des mauvaises nouvelles, puis je vous parle des situations
épouvantables, puis je critique le gouvernement. Bien là, pour une fois, ce
matin, je ne le ferai pas parce qu'il y a de... il y a une lueur d'espoir, pour
les aînés du Québec. De voir que, de manière exceptionnelle, dans notre
Parlement, le gouvernement va appeler au débat le projet de loi de Québec solidaire
pour protéger les locataires aînés contre les évictions, quelle belle nouvelle,
quelle lueur d'espoir.
Mon deuxième message, pour les aînés du
Québec, c'est qu'on a besoin de vous autres cette semaine. On a besoin de vous
autres pour convaincre la CAQ d'aller de l'avant et de ne pas seulement appeler
le projet de loi, mais de l'adopter.
Ce matin, Québec solidaire lance une
campagne de mobilisation Web qui va permettre aux aînés du Québec et à tout le
monde qui le souhaitent d'écrire directement à la ministre Duranceau pour l'encourager
à travailler en collaboration avec Québec solidaire et faire adopter le projet
de loi Françoise David 2.0. Les gens n'ont qu'à aller sur
Québecsolidaire.net, c'est facile, ça permet d'envoyer des courriels à Mme
Duranceau et de lui dire : S'il vous plaît, protégeons ensemble les aînés
du Québec contre les évictions, travaillons en collaboration.
On parle de la génération qui a construit
le Québec, là, ces gens-là méritent de vieillir dans la dignité puis dans la
sécurité. Puis, se faire évincer, quand on arrive à 67, 68, 69 ans, ce
n'est pas juste fâcheux, là, ça peut briser des vies, ça peut mener à
l'itinérance, ça peut provoquer des problèmes de santé.
Puis les partis politiques ici, là, à
Québec, on est capables de travailler ensemble pour aider ce monde-là. Je tends
la main à François Legault : Travaillons ensemble pour protéger la
génération qui a construit le Québec.
Journaliste : Qu'est-ce
qui... Ah! excusez.
Mme Labrie : Bonjour. Gabriel
y a fait référence, effectivement, mes collègues de Montréal étaient rassemblés
ensemble, ils ont tenu une assemblée où il y a eu 350 locataires. Mais non
seulement il y avait 350 locataires présents sur place, mais il y en avait
2 800 qui écoutaient en ligne pour se faire informer sur leurs droits. Ça
montre l'ampleur de la crise, actuellement. Ça montre l'appétit des gens pour
mieux connaître leurs droits, pour les faire respecter. Moi, dans les derniers
mois, j'en ai organisé, des assemblées comme ça aussi, à Sherbrooke. On avait
visé particulièrement les aînés qui sont de... frappés de plein fouet par la
crise. La première fois, on a eu 300 personnes. On a dû en refouler à la
porte. On a dû faire une deuxième séance d'information, où il y a encore eu
200 personnes. Les aînés que j'ai vus là, plusieurs avaient reçu un avis
d'éviction, plusieurs vivaient des menaces d'éviction de la part de leur
propriétaire, s'ils... pas... s'ils n'acceptaient pas une hausse de loyer très
élevée, par exemple. Les autres, qui n'en avaient pas reçu encore, vivaient
quand même dans la peur de devoir quitter leur logement, le quartier dans
lequel ils sont établis, dans lequel ils ont un réseau, hein? Ils savent à quel
point c'est important, quand on vieillit, d'avoir un réseau près de soi, des
gens de confiance, avaient peur de se faire déraciner de ce milieu-là.
Et je vous dirais que, quand on discutait
avec eux, ils ne comprenaient pas la fermeture de la CAQ à moderniser la loi
Françoise David pour mieux protéger les locataires aînés des évictions. Ils ne
comprenaient pas parce que ce sont des gens qui ont fait confiance à la CAQ,
qui se sont fait dire par la CAQ : Il n'y a rien de trop beau pour nos
aînés au Québec. Des gens qui ont voté pour eux, pour la CAQ, ils ne
comprenaient pas pourquoi ce gouvernement-là refusait d'adopter une loi qui les
protégerait mieux face aux évictions. Et je dois dire que moi non plus, je ne
comprenais pas, parce qu'on connaît très bien les impacts sur la santé et sur
la santé mentale d'une éviction chez un aîné.
Alors, je me réjouis de voir, cette
semaine, de l'ouverture de la part du gouvernement à ce qu'on puisse discuter
de ce projet de loi là. C'est un signal porteur d'espoir qu'il nous envoie
actuellement. Je pense que, de l'ouverture aux propositions des autres, c'est
ce que tout le monde attend de la CAQ depuis longtemps. C'est ce que les
citoyens attendent. C'est ce que nous aussi, on attend pour régler les
problèmes au Québec. Et donc c'est un geste important qu'ils font en ce moment
en appelant le projet de loi. J'espère que ça va se traduire en vote positif en
faveur du projet de loi pour qu'il puisse cheminer, parce qu'on a besoin de
gestes concrets. Vous savez, c'est un projet de loi qui est appuyé par les plus
importants groupes de défense de droits des aînés au Québec. Je pense à la
FADOQ, je pense à l'AQDR, qui se sont positionnés en faveur depuis longtemps.
Alors, tous les yeux sont rivés sur la CAQ
en ce moment, voir qu'est-ce qu'ils vont faire. Est-ce qu'ils vont enfin poser
un geste pour protéger les locataires face aux évictions, les locataires aînés
en particulier? Puis moi, je peux vous dire que, quand on a vu dans les yeux
d'un aîné la détresse de se faire évincer, on ne peut pas oublier ça puis on ne
peut pas rester les bras croisés. Alors, j'espère qu'ils auront ça en tête, les
députés de la CAQ, cette semaine, quand viendra le temps de discuter du projet
de loi. Merci.
Journaliste : Est-ce que les
projections de Q125 vont vous obliger de changer de stratégie,
M. Nadeau-Dubois, d'ici l'élection?
M. Nadeau-Dubois : Les
sondages, les projections, on les voit passer, là, mais... puis on les regarde,
mais ce n'est pas là-dessus qu'on... qu'on base nos décisions, ce n'est pas
là-dessus qu'on fonde nos actions. Quand on se lève le matin, ce n'est pas ça
qui fait la différence sur nos décisions. Nous, on parle de logement depuis des
années, même quand ce n'était pas populaire.
Journaliste : Vous n'avez pas
de pointe d'inquiétude, là, aucune pointe d'inquiétude?
M. Nadeau-Dubois : Ce n'est
pas les... ce n'est pas les sondages ou les projections qu'on regarde pour
prendre nos décisions.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez qui a fait changer d'idée le gouvernement pour appeler ce projet de
loi là?
M. Nadeau-Dubois : Je ne sais
pas, c'est quoi, les raisons. Puis vous savez quoi? Peu importe les raisons,
peu importe les raisons, mieux vaut tard que jamais. Les aînés, au Québec, là,
sont plus... sont visés très souvent par des évictions, puis c'est... Devoir
déménager parce qu'on est évincé à 22 ans, c'est fâcheux, c'est un
problème, mais devoir déménager à 68, 69 ans, là, c'est une autre paire de
manches. Ça peut carrément mener à des problèmes de santé. On parle de
vieillissement de la population au Québec, on parle de l'importance des soins à
domicile, que les gens puissent vieillir à la maison, bien, pour vieillir à la
maison, il ne faut pas que les aînés se fassent sortir de leur maison par des
spéculateurs.
Donc, peu importe les raisons, là,
travaillons ensemble cette semaine. Les Québécois et les Québécoises ont besoin
de bonnes nouvelles sur le dossier du logement. Et là, on a l'occasion de
refaire, en 2024, ce qu'on avait fait en 2016, puis, à l'époque,
M. Legault avait voté en faveur, travailler tous les partis ensemble.
Des voix : ...
Journaliste : Mais mieux vaut
tard que jamais, mais il n'est pas trop tard? Les avis de renouvellement de
baux sont passés, là.
M. Nadeau-Dubois : Chaque...
chaque centimètre d'avancée pour protéger les plus vulnérables au Québec, pour
protéger nos aînés, pour protéger la génération qui a construit le Québec, là,
chaque centimètre, on va le prendre, puis chaque centimètre, on va s'en
réjouir. Il y a assez de mauvaises nouvelles, en logement, depuis 10 ans,
on a besoin d'une bonne nouvelle. Les gens ont besoin d'espoir puis ils ont
besoin de voir les partis politiques travailler ensemble. Là, il y a la FADOQ,
il y a l'AQDR, comme disait Christine, des groupes aînés qui disent :
Travaillez donc ensemble, les partis politiques, pour qu'on trouve une solution.
Journaliste : Mais ils
l'appellent au mois d'avril. C'est parce qu'il y a les deux semaines de
crédits, tu sais, je veux dire, je ne veux pas péter votre bulle, mais les
chances que ce soit adopté d'ici la fin de la session sont quand même minces.
Mme Labrie : Ce n'est pas un
très long... ce n'est pas un très long projet de loi, on parle de quelques
articles, là. Ça peut être traité très rapidement. Puis, vous savez, de
consentement, ici, on peut faire cheminer les choses très, très vite. S'il y en
a, de l'ouverture, de la part de la CAQ, ils peuvent compter sur nous pour que
ça chemine rapidement. Moi, j'accueille très positivement leur ouverture pour
l'étude du principe, cette semaine, puis ils pourront compter sur nous,
assurément, s'ils veulent que ça bouge rapidement.
Journaliste : Mais s'ils ont
appelé le projet de loi, là, c'est parce qu'ils ont... ils ont l'intention de
le faire adopter, non? C'est deux articles, votre projet de loi, ce n'est pas
énorme, là.
Mme Labrie : Bien, je
l'espère sincèrement. Je l'espère sincèrement. Vous savez, récemment, on a eu
un peu d'espace pour discuter du projet de loi sur l'accaparement des terres
agricoles. Ça ne s'est pas rendu jusqu'au vote. Donc, moi, ce que j'espère,
cette semaine, c'est qu'on va pouvoir se rendre jusqu'au vote sur le principe
du projet de loi pour protéger les aînés.
Des voix : ...
Journaliste
: Pourquoi
ce n'était pas dans le 31?
Des voix : ...
Journaliste : Juste...
dernière question, peut-être, là-dessus, là. Je veux dire, pourquoi ce n'était
pas dans le projet de loi no 31, quant à ça?
M. Fontecilla : Bien,
écoutez, encore une fois, le gouvernement a ses raisons. Il a légiféré sur un
certain nombre de points dans le p.l. 31. On a discuté, on a... moi-même
présenté des modifications pour amender le p.l. n° 31 dans le sens de
la loi Françoise David. J'ai senti... j'ai senti une certaine ouverture de la
part de la ministre, mais elle avait son plan de match et elle n'a pas voulu
acquiescer à notre... à notre amendement. Mais je sais que la ministre n'est
pas tout à fait fermée à cette... à cette possibilité-là. J'ai parlé à
plusieurs députés de la CAQ aussi, il y a une ouverture de ce... de ce côté-là.
Donc, on s'attend à ce que, si le projet... le projet de loi a été appelé pour
un débat sur le principe, bien, je pense, au moins, qu'il va se rendre jusqu'au
vote, là, c'est essentiel.
Journaliste : Mais Mme
Duranceau, ce n'est pas le... ce n'est pas le seul... le seul endroit où elle a
bougé, là. Il semble qu'elle a trouvé une voie de passage pour les maisons de
femmes violentées, là, notamment en ajoutant un studio pour faire baisser le
prix par porte, et tout. Comment vous voyez ça, ce mouvement-là?
M. Fontecilla : Bien, ça, ça
veut dire qu'il y a de la... de la capacité de manœuvre de la part de Mme
Duranceau. Et je salue cette capacité... cette capacité-là. On lui demande,
encore une fois, de l'utiliser, cette capacité de manœuvre pour aller de l'avant
jusqu'au vote sur le principe du projet de protection des aînés, et, bien,
avancer dans le projet et l'adopter.
Évidemment, il y a toute la question de la
mise en... la mise en application du projet de loi. Il y a différentes
possibilités qu'on pourrait discuter au sein... lors de l'étude détaillée pour
justement faire en sorte que les aînés, dès cette année, puissent être
protégés. On verra, mais, si ça rentre en... c'est l'année prochaine que les
aînés vont être protégés, bien, c'est déjà une victoire. Il y a des milliers de
personnes qui vont avoir 65 ans, l'année prochaine, et elles vont être
protégées.
Journaliste : M.
Nadeau-Dubois, sur les maisons...
M. Nadeau-Dubois : Oui. Sur
les maisons, oui.
Journaliste
: C'est ça,
vous en avez beaucoup parlé. Comment vous voyez ça, ce... que Mme Duranceau
bouge là-dessus?
M. Nadeau-Dubois : Écoutez,
si on trouve une voie de passage qui permet de construire ces maisons-là le
plus vite possible, tant mieux, tant mieux, tant mieux. Loin de moi l'idée de
cracher dans la soupe, mais quand même, comment ça se fait que, dans un premier
temps, on a bloqué des projets?
Construire une maison pour femmes victimes
de violence conjugale, ce n'est pas comme construire un bloc-appartements. Dans
un bloc-appartements, on ne met pas des vitres blindées. C'est normal que ça
coûte plus cher, une maison pour femmes victimes de violence conjugale. Si on
construit un huit logements ordinaire pour du monde ordinaire, on ne mettra pas
des portes avec des systèmes de sécurité, des vitres blindées, des salles de
crise, bon.
Donc, la microgestion de Mme Duranceau et
de la SHQ dans des projets qui sont uniques... Dans le cas de Rouyn-Noranda, on
parle d'une maison pour femmes victimes de violence conjugale sur des terrains
qui sont... qui sont contaminés, on se doute pourquoi. Je veux dire, il faut
construire vite, au Québec, puis la surcentralisation, où on a, à Québec, une
ministre puis une SHQ qui vient microgérer les projets, là, ce n'est pas la
bonne manière de construire rapidement du logement au Québec, surtout pas quand
les besoins sont aussi spécifiques que ceux-là. Donc, tant mieux, que ça
débloque. Il faut que tous les projets débloquent, mais il faut apprendre la
leçon de cet épisode-là. La microgestion des projets, là, se... ça ralentit les
projets. Puis il y a des réalités particulières dont il faut tenir compte quand
on parle d'une maison pour femmes victimes de violence conjugale.
Journaliste : M.
Nadeau-Dubois, est-ce que vous allez appuyer la hausse de budget de l'Assemblée
nationale?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, on a appris ça dans les mêmes documents que vous en même temps que vous.
Il y a une rencontre du Bureau de l'Assemblée nationale, où on va nous exposer
les motifs, puis on va nous parler du contenu du budget, donc on va participer
à cette rencontre-là, puis à ce moment-là, on pourra prendre une décision.
Journaliste : Vous ne les
connaissez pas, les motifs?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, moi, je ne siège pas au BAN, mais, à ma connaissance, ça va être
discuté lors de la prochaine rencontre du bureau, puis c'est à ce moment-là
qu'on pourra prendre position.
Journaliste : Mais votre
appui n'est pas acquis, donc ça se peut que vous... que vous refusiez?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
l'appui n'est jamais acquis sur rien, en aucune circonstance, quand on n'a pas
eu, au moins, la discussion.
Journaliste : Est-ce que,
pour vous, il est acquis, comme pour M. Drainville, que la Caisse de dépôt doit
proposer un projet de troisième lien dans son rapport du mois de juin?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a une différence entre le mandat, sur papier, qui a été donné à la caisse et ce
que M. Drainville a dit hier. Ce que M. Drainville a dit hier, c'est : Vous
inquiétez pas, le troisième lien, le chèque est dans la malle, là, je veux
dire, ça va arriver. Ce qui est... ce qui a été demandé à la caisse, c'est
d'évaluer la possibilité d'améliorer la mobilité entre les deux rives. Ce n'est
pas exactement la même chose. Donc, j'aimerais ça que M. Drainville ait au
moins autant d'enthousiasme et d'empressement à s'occuper de l'égalité des
chances dans nos écoles qu'il n'a à faire accoucher le troisième lien.
Journaliste : Qu'est ce que
vous pensez du fait que le maire Lehouillier, encore plus que M. Drainville,
dit : S'il n'y a pas un lien autoroutier, qu'on ne l'écoute pas? Qu'est-ce
que vous pensez de...
M. Nadeau-Dubois : Qu'on ne
l'écoute pas? Qu'on n'écoute pas qui?
Journaliste : Qu'on n'écoute
pas la recommandation de CDPQ Infra, s'il ne s'y trouve pas explicitement de
lien autoroutier. On est dans la fébrilité plus, plus, là.
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
comprends la... je comprends les citoyens et les citoyennes de la grande région
de Québec, là, d'être... d'avoir vraiment l'impression d'avoir une poignée dans
le dos, là. Il y a des politiciens qui se sont fait du capital politique sur ce
projet-là pendant des années. On a... on a... Les gens de Québec se sont fait
raconter toutes sortes de salades. Rappelez-vous, là, l'épisode des ponts par
millions, là. C'était gênant, la créativité malsaine, en matière de marketing
politique, autour d'un projet qui n'a jamais été appuyé sur des faits solides.
Il faut arrêter de prendre le monde de la région de Québec pour des valises, il
faut avancer.
Journaliste : C'est ça qu'il
fait, M. Lehouillier? C'est ça qu'il fait en...
M. Nadeau-Dubois : Moi, ce
que je constate, c'est que, de manière générale, il y a toutes sortes de
politiciens qui ont dit... qui ont fait des promesses fantasques, pendant des
années, sur le troisième lien, puis il n'a jamais eu lieu. Mon petit doigt me
dit qu'il n'aura jamais lieu. On peut-tu passer aux choses sérieuses puis faire
des propositions de mobilité, dans la région de Québec, qui vont vraiment aider
les gens puis vraiment améliorer le problème de congestion?
Journaliste : Même celui de...
même celui de transport collectif, il n'est pas souhaitable, parce qu'aux
dernières, bon, nouvelles on comprend que M. Legault avait changé son fusil
d'épaule l'automne dernier. Mais, hein, il y a un an, ce que Mme Guilbault
avait annoncé, c'était un troisième lien de transport collectif, pour lequel, jadis,
vous aviez dit que vous étiez parlable. Donc, ça, il ne faudrait pas que ça se
fasse non plus?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on a
toujours dit : Une solution de transport collectif qui va améliorer la
mobilité entre les deux rives, c'est quelque chose qu'on est prêts à examiner.
On était parlables hier, on l'est encore aujourd'hui. Mais ça suffit, le
n'importe quoi, ça suffit, les promesses Dollarama, où on fait croire n'importe
quoi au monde. Il y a eu neuf, 10 versions du troisième lien. Ça manque de
respect pour l'intelligence des gens. Il y en a, des solutions, pour améliorer
la mobilité dans la région de Québec, mais une autoroute pharaonique en dessous
du fleuve, là, ce n'est pas une solution.
Journaliste : Mais M.
Drainville, sur la manière, quand même, hier, est-ce que ça ne revient pas un
peu à essayer de mettre la charrue devant les bœufs ou mettre CDPQ Infra devant
un fait accompli, là? Je sais que M. Drainville s'est défendu de vouloir dicter
quoi que ce soit à qui que ce soit, mais quand il dit : C'est acquis, il
va y avoir un lien interrives?
M. Nadeau-Dubois : Le
gouvernement de M. Legault devrait décider si la Caisse de dépôt et de
placement... il devrait... il devrait nous le dire, là : C'est-tu un
organisme indépendant ou c'est un sous-traitant du gouvernement du Québec? Si
c'est un organisme indépendant, bien, qu'on le laisse travailler en toute
indépendance, puis, si c'est un sous-traitant pour accoucher des promesses
électorales mal attachées de la CAQ, bien, qu'on nous le dise. Là, il y a une
espèce de mélange des genres. On nous fait croire qu'on... on nous dit qu'on va
référer à la caisse parce qu'ils ont de l'indépendance puis parce qu'ils ont de
l'expertise, puis en même temps, on envoie des signaux qui laissent croire
qu'on a donné des commandes politiques.
Journaliste : Oui, mais, en
même temps, quand tu étudies la mobilité dans la grande région de Québec, ça ne
va pas de soi qu'en même temps tu regardes pour le troisième lien?
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
mandat parlait de... Écoutez, là, je n'ai pas le papier devant moi, mais
c'était de regarder la question de la mobilité interrives. Nous, à Québec
solidaire, on l'a toujours reconnu, qu'il fallait l'améliorer, cette
mobilité-là. On a été le parti qui a fait la meilleure proposition en 2022 pour
améliorer la mobilité interrives. Puis ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est
les collègues du Journal de Montréal qui avaient consulté un panel
d'experts, puis le panel d'experts avait dit : Bien, la solution qui a du
bon sens, là, puis qui est réaliste, puis qui est pragmatique, puis qui va
aider le monde, c'est celle de Québec solidaire. Nous, on reconnaît qu'il faut
l'améliorer, la mobilité entre les deux rives. Mais, promettre des tunnels
dignes de la science-fiction, ça n'aide personne à se déplacer.
Journaliste : Est-ce que les
politiciens devraient leur ficher la paix, finalement?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
idéalement, on aurait dû... Cette promesse-là n'aurait jamais dû être faite,
elle n'aurait jamais dû être perpétuée. Mais là, au jour d'aujourd'hui,
maintenant qu'on a donné un mandat à la caisse, on devrait la caisse
travailler.
La Modératrice : En
terminant.
Journaliste : Reconnaissance
faciale, avez-vous une crainte par rapport à ça?
M. Nadeau-Dubois : C'est des
technologies qui sont... Comment dire. Les gens ont raison d'avoir un pied sur
le frein en matière de reconnaissance faciale parce que ce sont des
technologies particulièrement invasives, là, sur le plan de la vie privée. Puis,
quand on regarde tous les ratés du gouvernement avec la transition numérique,
puis pas seulement à la SAAQ, hein, dans l'ensemble de l'appareil de l'État, je
pense qu'il y a lieu de procéder avec énormément de prudence. Parce qu'on parle
ici de données personnelles biométriques, là, le visage de quelqu'un, c'est une
donnée personnelle extrêmement sensible.
Journaliste : Ça prend un
débat public?
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
Journaliste
: Est-ce
que ça prend un débat public? C'est... c'est ce que la CAI nous suggère.
M. Nadeau-Dubois : On ne peut
pas, dans l'appareil de l'État, déployer des technologies comme ça sans débat
public. On ne peut pas faire ça.
La Modératrice :
En anglais.
Journaliste
: On Bill 198, how... how this bill is going to help to protect…
to better protect seniors from evictions? I understand that now you want to
cover seniors aged 70 years old and older, but you want to go back as 65. So,
how this will make a change, and that you can convince seniors to help you in
this campaign?
M. Nadeau-Dubois : In 2016, all political parties united and worked together to
protect senior tenants from evictions. And, at the time, the housing crisis was
there but it was a little bit less worse. Since then, the crisis has unfolded,
since then, the crisis has worsened.
And there is a consensus
among groups that defend seniors in Québec that the perimeter of that law has
to be extended. We need to protect more senior tenants. We need to begin that
protection younger, we need to lower the bar in terms of how many years have
you been in your… in your house to be protected, and we also have to raise the
bar of the revenue that is admissible for you to be protected by the Françoise
David law. We need to do those three changes. That's the content of the bill of
my colleague Christine.
We've done it in the
past, we can do it once again. We need good news, we need good news. People
need hope. They need to see their political leaders working together to solve
what is one of the first priorities of Quebeckers, the housing crisis. We're talking about the generation that built
Québec, they deserve to have the last years of their lives in a peaceful and
safe environment.
Journaliste
: And, at this point in the year…
(Interruption) Excuse me. At this point in the year, seniors have already received
their eviction notices. Do you feel like this has come too late? Should it have
been done perhaps as part of Bill 31?
M. Nadeau-Dubois : The housing crisis does not end in 2023. If… if things continue to
go, the crisis may be worse in 2024. So, it's never too late to protect senior
tenants from savage evictions.
Journaliste
: And do you have the impression, then, the Minister Duranceau has an
open mind at this time? Because, in Bill 31, I remember Mr. Fontecilla
fighting to get this in, but…
M. Nadeau-Dubois : My colleague Andrés did the fight, back before Christmas, in the
Bill 31. And we felt there was an opening from Mme Duranceau, but
that opening did not materialize in a decision.
Now, there seems to be a
new opportunity, and I think it's an opportunity we cannot miss. We have the
responsibility, as representatives of the Québec population, to work together
to protect tenants. That's why we are launching today, this morning, a
mobilization campaign on the Internet, where people can write to Mme Duranceau
and tell her : Please, work with Québec solidaire, please, study the bill
of Québec solidaire. So, I urge all seniors of Québec
to participate in that campaign, I urge everyone to participate in that
campaign. Because not only our seniors… not only does senior tenants deserve to
be protected, but we don't want to see our parents or our grandparents being
thrown out in the streets by big promoters.
Journaliste
:
And, Ms. Labrie, as the MNA responsible of the riding of Sherbrooke, I was
wondering if you saw the investigation of Radio-Canada on the initiation week
for the biology faculty… the faculty of biology. It's…
Mme Labrie :
I was scandalized by what I read. I have no more comments, but I was
scandalized. This shouldn't… this should not happen to anybody who wants to go
to university.
Journaliste
:
And how does it help integration of students…
Mme Labrie :
It doesn't. It doesn't help integration. It's a shame. I have nothing more to
say. It's a shame. It should not happen.
Journaliste
:
Mr. Nadeau-Dubois, can we just hear you in English on the…
Mme Duranceau's handling of the second stage women shelters at this point,
you know, proposing certain solutions. What do you think? What do you make of
what she's doing?
M. Nadeau-Dubois :
Well, it's a good news that the… that the Minister is able to find solutions
now. But those projects should not have been blocked in the first place.
You know, building a
house for women that are targeted by violence is not like building an ordinary
apartment block. You know, you do not have to put reinforced windows in an
ordinary apartment. You don't have to put security cameras everywhere. You don't
need a crisis cell, if there is someone violent entering the building. Those
projects are unique, so, of course, the costs are different.
And if we're finding
solutions now, that's a good thing, but let's not make that mistake again. The
projects have… those projects have specificity, and the Société d'habitation du
Québec and Mme Duranceau should… should not micromanage those projects. No
one wants to make a buck with these projects, you know, there is no will of
anyone to make a profit. Those are projects that are driven by community groups
that want to help women. They count each of their cents. They have no interest
in raising artificially the cost of their project. They have all the interest
to project… to present the most economical project possible. Like, no one is
making profit out of this. Those are people working in good faith. They want to
protect the women of their community. We should be helping them, not stopping
their projects because, for the Minister herself, it's too pricey.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci.
(Fin à 11 h 26)