(Neuf heures dix-neuf minutes)
M. Fortin :Bon matin. Bon vendredi, tout le monde. Ce matin, à l'interpellation
qui a été demandée par mon collègue M. Marissal, on a... Nous, ce qu'on veut, c'est
avoir des réponses de la part du ministère de la Santé. On veut des réponses
par rapport à deux choses bien spécifiques, c'est-à-dire les délais aux
urgences qui, selon l'Institut économique de Montréal, là, continuent d'augmenter
dans à peu près toutes les régions du Québec et, dans certaines régions, la
mienne, entre autres, explosent en ce moment. Le ministre de la Santé avait
promis, avait promis des temps d'attente aux urgences de 90 minutes pour
les Québécois, bien, hier, à Châteauguay, c'était 10 heures 16 minutes.
Ça, c'est sept fois et demie le temps promis par la CAQ, le temps d'attente
promis par la CAQ. Alors, je m'attends à des réponses de la part du ministre de
Santé, à savoir pourquoi il a été incapable de réaliser son engagement.
Le deuxième volet qu'on veut aborder avec
le ministre de la Santé, c'est le rattrapage en chirurgie, le fameux plan, le
troisième plan de rattrapage en chirurgie. Quand on regarde les statistiques
qui nous sont fournies par le ministre de la Santé, là on se fie à la véracité
de son tableau de bord, mais quand on regarde les statistiques qui sont
fournies par le ministre de la Santé lui-même, on voit que, d'année en année,
on ne réalise pas plus de chirurgies au Québec que l'an dernier. Il n'y a pas
plus de chirurgies qui sont faites. On lui avait demandé de se concentrer sur
des chirurgies qui datent de plus d'un an, les patients qui attendent plus d'un
an. On lui avait demandé de se concentrer sur les patients oncologiques. Ça, il
l'a fait, mais, en même temps, on n'est pas en rattrapage de chirurgies, il n'y
a pas plus de chirurgies cette année qui sont en train de se faire que l'an
dernier.
Alors, s'il le plus de chirurgies au
privé, ça veut dire qu'il en fait moins dans le public, et ça, ça nous prend
des explications, à savoir pourquoi il est incapable d'utiliser des salles d'opération
du public davantage.
Journaliste : L'entente avec
la FIQ, est-ce que ça va permettre justement d'ouvrir davantage de salles d'opération
puis de faire... peut-être faire baisser la liste? C'est souvent ce que le
ministre a évoqué, dire qu'il y avait un manque de personnel... soignant, des
médecins, mais des infirmières?
M. Fortin :Bien, peut-être, il faudra voir les détails de l'entente
avec la FIQ. Il y a une chose qui est positive, pour nous, qui est clairement
positive, mais, encore là, il faudra voir le détail, c'est qu'il semble y avoir
une avancée sur les fameux ratios, ce que le gouvernement a refusé pendant six
ans, hein? Je vous rappelle qu'au cours des six dernières années, là, la ligne
du gouvernement, c'est de dire : On ne peut pas faire ça, on n'a pas assez
de personnel. Là, tout à coup, lors de la négociation, il semble y avoir eu un
déblocage, mais on a perdu six ans. Gaétan Barrette avait testé ces ratios-là
dans les urgences, dans les CHSLD, dans toutes sortes d'installations, d'établissements
de santé, et ça fonctionnait. C'était bon pour le patient, c'était bon pour l'attraction
puis la rétention du personnel. C'était bon pour la qualité des soins qui était
offerte. Mais on a perdu six ans à cause que le gouvernement s'est entêté à ne
pas aller de l'avant avec une mesure comme celle-là qui peut fonctionner.
Journaliste : On entre dans
une période de transition avec la création de Santé Québec, là. Est-ce que vous
pensez que cette période de transition là, qui va durer quelques mois,
peut-être même quelques années, dans le fond, le temps que tout ça soit mis en
place puis que ce soit bien rodé, là, est-ce que vous craignez que ça engendre certains
problèmes?
M. Fortin :Bien, absolument, c'est... Et ça faisait partie de ce qu'on
a entendu en consultations sur le projet de loi, le projet de loi n° 15 du
ministre Dubé. C'est que, juste la réorganisation, là, le réseau, ça prend
toujours des années et des années, se remettre d'une réorganisation. Et le
réseau n'est pas... n'est pas prêt à une réorganisation complète en ce moment.
C'est certain que ça va créer des enjeux de gouvernance, c'est certain que ça
va créer des enjeux de coordination, c'est certain que ça va mettre l'attention
du réseau ailleurs que sur les soins directs offerts aux patients. Et je ne
suis pas certain qu'on peut se permettre ça en ce moment. C'était une de nos...
c'était une de nos préoccupations majeures puis c'était une des préoccupations
majeures des professionnels de la santé qui sont venus s'exprimer en
commission. Alors, ça demeure une préoccupation majeure.
Journaliste : ...
M. Fortin :Très bien. Merci. Bonne journée.
(Fin à 9 h 23)