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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le mercredi 20 mars 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

M. Tanguay : Bon matin à tous et à toutes. Ce matin, on peut parler... on peut aborder le sujet, que nous allons aborder, la santé et les transferts fédéraux en santé, en parlant de la troisième voie. Rappelez-vous, François Legault, en 2022, avait dit au Devoir, je le cite : «Je n'aime pas le mot "fédéraliste".» Bien, je pense que le fédéralisme lui rend bien. Quand on voit l'échec de François Legault à aller chercher notre part du butin à Ottawa, 900 millions de dollars par année, alors que la demande était de 6 milliards, un résultat de 15 %, c'est carrément un échec de François Legault. Et la question aussi qui se pose : Est-ce qu'il l'avait déjà escompté au budget? Quel impact ça va avoir quant à son incapacité à retourner à un équilibre budgétaire prévu? Alors, en ce sens-là, il est clair que François Legault, c'est un échec. François Legault, avec les transferts de santé, on peut voir que sa troisième voie, ça ne fonctionne pas.

Et je vais maintenant céder la parole à mon collègue André Fortin.

M. Fortin : Merci… merci beaucoup. Juste pour démontrer à quel point le résultat de la négociation de M. Legault a été un échec, là, 900 millions, ce n'est même pas une semaine de fonctionnement dans le réseau de la santé. Le réseau de la santé coûte plus que 900 millions à chaque semaine, ça coûte environ 1,1, 1,2 milliard de dollars. Alors, on ne peut pas sortir de cette négociation-là heureux. On ne peut pas sortir de cette négociation-là satisfait du bilan gouvernemental. François Legault nous l'avait dit, hein, il a eu une rencontre avec ses homologues canadiens, ses homologues pancanadiens et le gouvernement fédéral, et il a accepté l'offre du fédéral. Il nous a dit : Ah! bien, ce n'est pas de ma faute, j'étais fatigué. Bien, le résultat de la fatigue de François Legault, c'est que le réseau de la santé n'aura pas les sommes dont il a besoin pour fonctionner pleinement.

Et on voit… on voit l'état du réseau de la santé en ce moment, là. Déjà, le gouvernement échoue à arriver à ses propres objectifs, que ce soit au niveau des urgences, que ce soit au niveau de la chirurgie. Depuis le troisième plan de M. Legault en chirurgie, depuis son premier plan et son premier échec, il nous a dit : Bien, ce n'est pas grave, je vais vous présenter un deuxième plan. Il a présenté un deuxième plan, il n'a toujours pas atteint ses cibles. Il nous a présenté un troisième plan. Dans son troisième plan aujourd'hui, on se rend compte qu'il n'atteindra pas ses cibles intérimaires et que le nombre total de Québécois en attente d'une chirurgie, depuis le dépôt de son troisième plan, a augmenté, a augmenté. Tout ce que ce gouvernement-là fait, c'est pelleter par en avant, nous dire : Ah! bien, attendez, on va arriver avec une autre… une autre solution. On va présenter un autre plan. Il va y avoir des avancées. Bien, ça fait six ans qu'il nous dit la même affaire.

Journaliste : Est-ce que le sondage montre que...

Journaliste : ...

Journaliste : Oui. Bien, c'est sur la troisième voie, mais c'est un peu les... vas-y.

Journaliste : Vu qu'on parle de santé, sur les transferts, est-ce qu'il y a une garantie que cet argent-là va être utilisé dans le réseau de la santé, dans le réseau public?

M. Fortin : Bien, je comprends que c'est une... Ce que M. Legault voulait, c'est d'avoir pas de condition, ce qui est toujours la demande de toutes les formations politiques et du gouvernement du Québec, ce qui est légitime. Mais on a vu ce que François Legault a fait avec les autres transferts fédéraux. Quand il y a eu des transferts pour les garderies, il n'a pas mis cet argent-là dans les garderies. Il les a mis dans le fonds consolidé. Alors, c'est à lui à nous dire aujourd'hui si effectivement, il va mettre cet argent-là en santé, ce qu'on souhaite, nous, ardemment.

Journaliste : Oui, mais est-ce que justement... Bien, on... vous parlez du tableau de bord, là, puis du deux ans du plan santé, est-ce que vous notez quand même qu'il y a une certaine progression, évidemment, que ce n'est pas... Il le dit lui-même, là : On ne retourne pas ce paquebot-là en criant «ciseau». Mais est-ce qu'il a quand même posé certains jalons importants qui pourraient... Tu sais, est-ce que vous lui concédez quand même certains... certaines réussites?

M. Fortin :Bien, le problème avec ça, là, c'est que, dès qu'il y a une amélioration, il y a un échec qui vient avec. On réussit à augmenter le nombre de préposés, mais, pendant ce temps-là, on ne s'occupe pas des infirmières puis on diminue le nombre des infirmières. On réussit à dire : Ah! bien, parfait, on va faire en sorte qu'il y a plus de chirurgies qui se fait dans le privé. Mais, pendant ce temps-là, on ne s'occupe pas du public, puis il y a moins de chirurgie qui se fait dans le public. Alors, ce n'est pas... Pour la population, là, pour le citoyen qui attend des services, c'est loin d'être un constat gagnant, ce qu'on voit aujourd'hui. C'est que le gouvernement ne s'améliore absolument pas en matière de santé. Ça, c'est un des grands enjeux. Ce gouvernement-là a été élu, là, avec des promesses d'améliorations majeures dans le réseau de la santé. 90 minutes, ça aurait été une amélioration majeure. Et pourtant, il s'en va dans la mauvaise direction. On ne s'en va pas en s'améliorant, là, on s'en va en se détériorant au niveau de l'accès à des soins de santé.

Journaliste : Puis le Parti libéral, lui, il s'en va dans quelle direction avec les sondages? En ce moment, là, vous êtes derniers.

M. Tanguay : Ah! bien, on ne va pas commenter les sondages. Chose certaine...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Non, on ne va pas commenter les sondages. Nous, on a un travail d'opposition à faire, et vous remarquerez qu'on est les seuls encore à parler du budget, des finances publiques, de l'économie, contrairement au PQ et à Québec solidaire. Alors, le Parti libéral du Québec a ses priorités bien établies, puis on fait notre travail.

Journaliste : Le chef du Parti québécois, tout à l'heure, a dit que le thème de la prochaine élection va être la souveraineté.

M. Tanguay : Ah oui?

Journaliste : Oui.

M. Tanguay : Bien... Wow! Je suis certain qu'en disant ça, il fait vibrer les Québécoises et Québécois, à matin.

Journaliste : Bien, c'est parce que dans les...

Journaliste : Denis Coderre l'a dit aussi. Denis Coderre l'a dit.

Journaliste : Bien, c'est parce que dans les... dans le sondage...

Journaliste : Denis Coderre l'a dit aussi.

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, encore une fois, moi, je suis chef intérimaire, je ne m'impliquerai pas. Il y aura plusieurs candidates et candidats à la chefferie. Je ne commencerai pas... Je vous réitère ma ligne : je ne commencerai pas à courir en arrière des déclarations de tout un chacun, fussent-il en réflexion, et voilà. Il y a un seul Parti libéral du Québec.

Journaliste : ...exactement? Vous dites que le thème de la prochaine élection, ce ne sera pas la souveraineté?

M. Tanguay : Bien, écoutez, chose certaine, si Paul St-Pierre-Plamondon, en disant cela, pense que c'est ce qui préoccupe les Québécoises et Québécois, il fait, pour nous, fausse route.

Journaliste : ...moi, la question que je vous pose, c'est : Est-ce que vous pensez que... ou est-ce que ce que vous dites, c'est que le thème de la souveraineté ne sera pas celui de la prochaine campagne?

M. Tanguay : Écoutez, moi, je pense que ce qui va intéresser... Deux choses. Il y a une distinction entre ce qui préoccupe les Québécois et ce qui peut faire l'objet d'un débat. Il est clair que Paul St-Pierre-Plamondon va promouvoir sa souveraineté, sa piastre québécoise puis ses ambassades dans la Capitale-Nationale. Nous, à ce moment-là, on va faire nos priorités sur l'économie, les services publics. Alors, il peut bien avancer le thème, puis ça fera probablement partie des débats, mais pour nous, fiers fédéralistes, on sera présents.

Journaliste : Vous reconnaissez quand même que ça fera partie visiblement des enjeux, à tout le moins, de la prochaine campagne, parce que, dans le sondage, ce matin, les deux seuls partis qui augmentent, c'est les deux partis souverainistes.

M. Tanguay : Écoutez, il est clair que Paul St-Pierre Plamondon et Québec solidaire sont des partis séparatistes, il est clair. Alors, ça fera partie évidemment du débat. Mais en termes de priorités, pour nous, ça ne sera carrément pas la priorité. Mais encore une fois, le Parti libéral du Québec sera toujours présent pour défendre, évidemment, ce qui n'est pas la troisième voie de François Legault, qui est un échec, mais défendre la position du Québec au sein de la fédération canadienne.

Journaliste : ...à l'évidence, le mouvement contre les séparatistes, là, puisque vous utilisez le terme, ne semble pas avoir le vent dans les voiles, là. La CAQ est en baisse, le Parti libéral est en baisse ce matin.

M. Tanguay : Bien, écoutez, encore une fois...

Journaliste : Ça ne doit pas être un sondage qui vous fait plaisir ce matin, là.

M. Tanguay : Bien, encore une fois...

Journaliste : On ne vous sent pas particulièrement enthousiaste, là...

M. Tanguay : Nous, on a un travail... Ah! bien, moi, écoutez... moi, c'est...

Journaliste : Vous n'allez pas dire que vous ne l'avez pas regardé, là?

M. Tanguay : Oui, oui. Oui, oui. Mais quelle est votre question?

Journaliste : Bien, vous voyez quand même que... Ma question, c'est que les deux partis fédéralistes, en ce moment, sont en baisse. Donc...

M. Tanguay : C'est qui le deuxième parti fédéraliste?

Journaliste : Bien, en tout cas, la CAQ, jusqu'à preuve du contraire.

M. Tanguay : Bien, la CAQ... François Legault dit : Je n'aime pas le mot «fédéraliste», en 2022. François Legault n'est pas fédéraliste. François Legault n'est pas fédéraliste, si bien que le fédéralisme lui rend bien, il n'est pas capable de faire des gains pour le Québec. C'est un échec. 900 millions, 15 % du 6 milliards. Alors, François Legault n'est pas fédéraliste, et ça fera partie du débat public. Pour nous, ça ne sera pas une priorité, le débat constitutionnel, mais on va être présents, et nous serons le seul, comme nous le sommes encore aujourd'hui, parti fédéraliste qui est là pour un Québec.

Journaliste : ...comment vous expliquez... Si vous dites que la souveraineté du Québec, ça n'intéresse pas les gens, comment vous expliquez le fait que M. St-Pierre Plamondon soit si populaire, que le Parti québécois soit en tête des sondages, en ce moment, surtout dans le vote francophone, à 42 %?

M. Tanguay : Sans commenter les sondages, je vais répondre à votre question, puis indépendamment du sondage. Ce n'est pas la première fois que je dis qu'il y a... Entre la Coalition avenir Québec et le Parti québécois, il y a une lutte identitaire. Il y a une lutte identitaire qui les amène à faire une surenchère sur l'immigration, comme si l'immigration — je prends cet exemple-là — était une menace et était la cause de tous les maux du Québec en habitation, accès aux services publics, et ainsi de suite. Alors, cette surenchère-là, sur le front identitaire, bien, évidemment, permet, entre autres, au Parti québécois de tirer le tapis sous le pied, sur certains aspects, de François Legault.

Quand Paul St-Pierre Plamondon a dit la semaine passée... il a lancé un défi, vous l'avez vu, à François Legault : Vous irez demander à Ottawa tous les pouvoirs en immigration. Puis François Legault a dit oui, puis il s'est fait dire non. Bien, encore une fois là, ils étaient sur un débat identitaire. Et ça, ça explique les vases communicants.

Mais, ceci étant dit, la priorité du Parti libéral du Québec : saine gestion des finances publiques, une économie forte puis des services publics.

Journaliste : Vous êtes sûr d'aller dans la bonne direction avec ça?

M. Tanguay : Écoutez, nous, on est sûrs que ça, ça parle aux Québécoises et Québécois, entre autres, les 872 000 qui sont dans les files d'attente à tous les mois pour les banques alimentaires.

Journaliste : ...parce que vous êtes bas dans les sondages, là, vous êtes dernier, là, devant les conservateurs.

M. Tanguay : Écoutez, est-ce que le budget est un élément central de la politique québécoise au moment où on se parle? Oui. Qui sont les seuls à en parler dans l'opposition? C'est le Parti libéral du Québec. On va revenir puis on ne lâchera pas sur le budget. On va revenir puis on ne lâchera pas sur l'économie. Et ça, c'est notre travail d'opposition officielle puis c'est notre travail comme... notre ADN libéral.

Journaliste : Vous avez parlé beaucoup de la troisième voie, là, vous avez répété ça... ce matin, là. J'imagine que vous avez un constat à faire sur ce sujet-là, en lien avec les résultats du sondage. Est-ce que la dégringolade de la CAQ, selon vous, c'est le signe que la troisième voie ne mène pas où vous voudriez, là?

M. Tanguay : Indépendamment du sondage, la troisième voie nous donne 15 % de gains sur les 6 milliards en santé. C'est ça, le résultat net. Et quand on voit que François Legault n'est pas capable de faire en sorte qu'en termes d'immigration on puisse mieux faire au Québec, d'avoir une vision, une planification complète, notamment avec les travailleurs étrangers temporaires, bien, ça, c'est une carence de François Legault.

Journaliste : Lorsque la course à la chefferie du Parti libéral sera terminée, êtes-vous confiant que la tendance risque de virer de bord pour le Parti libéral?

M. Tanguay : Ah! écoutez, moi, je suis convaincu que le Parti libéral du Québec est l'alternative à ce mauvais gouvernement là. Encore une fois... encore une fois, les sondages... Là, on est quoi, à plus de deux ans et demi de la prochaine élection, je veux dire, les sondages ne peuvent pas, évidemment, déterminer le résultat, et nous serons l'alternative à ce mauvais gouvernement là.

Journaliste : Est-ce que, selon vous, là... Lorsque la course à la chefferie de votre parti sera terminée, est-ce que ça aura pour effet de vous faire rebondir dans les intentions de vote? Êtes-vous confiant de ça?

M. Tanguay : Écoutez, nous, on est confiants...

Journaliste : ...

M. Tanguay : ...on est confiants que le Parti libéral du Québec sera l'alternative, à terme, le 5 octobre. Alors, la réponse, la réponse est claire, la relance du Parti libéral du Québec est déjà en marche. Il y a les colloques régionaux, le conseil régional qui s'en vient, conseil national, et également le congrès, course à la chefferie, vous l'avez mentionné, qui va débuter fin 2024, début 2025. À ce moment-là, nous, il y a une séquence de relance du Parti libéral du Québec, et je le réitère : Nous serons l'alternative à ce mauvais gouvernement de François Legault là.

Journaliste : Le ministère de l'Environnement a choisi d'écarter tous les fonctionnaires à Rouyn-Noranda, qui se sont penchés, un jour ou un autre, sur le cas de la fonderie Horne, même ceux qui sont déménagés, qui habitent ici, à Québec, qui ont déjà travaillé en Abitibi-Témiscamingue. Qu'est-ce que ça vous dit, ça?

M. Tanguay : Je pense que c'est important. Écoutez, je ne suis pas au fait des tenants et aboutissants de ces transferts-là. Chose certaine, on peut voir que... pour ce qui est de la fonderie Horne, deux choses à dire. C'est parce que nous sommes le Parti libéral du Québec, le parti de l'économie. La fonderie Horne est un acteur économique important dans la région.

Ceci étant dit, est-ce que la fonderie Horne peut avoir des activités en respectant les règles environnementales? Oui, puis ça, c'est au gouvernement à y voir. Ça prend un plan de retour vers un respect de la norme quant à l'émission atmosphérique que fait la fonderie Horne. Alors, en ce sens-là, nous, on veut conjuguer les deux, c'est faisable, mais on voit que le gouvernement n'a pas été capable d'arriver avec un plan... ferait en sorte qu'à terme, elle respecterait les normes.

Journaliste : Une autre histoire de cocktail à 100 $.

M. Tanguay : Bien oui.

Journaliste : Cette fois-ci, c'est la ministre Laforest qui est associée à ça. Est-ce que ça ne démontre pas, selon vous, qu'il y a une espèce de mélange des genres? En tout cas, la mairesse concernée en décode un, là.

M. Tanguay : Il y a tellement de cas... il y a tellement de cas où on semble avoir formé... on semble, je n'ai pas la réponse, mais je pose la question. On semble avoir formé les députés caquistes en disant : Dites-leur que pour 100 $, ils vont avoir accès à un ministre, et dites-le à tout votre monde. Dites-le même à celles et ceux qui sont élus dans vos municipalités. Ils vont avoir un accès au ministre, qui va venir vous visiter, pour 100 $. Il semble y avoir eu un système de mise en place pour... pour favoriser ce type de dons là.

Alors, la réaction de François Legault face à cela était un aveu quant à moi, quand il a dit : On arrête tout ça là, là. C'est fini pour nous le financement. Et ça, je pense que le DGEQ pourra, le cas échéant, regarder ça, ce qui s'est passé dans ce cas-là.

Journaliste : ...est-ce qu'il doit le faire? Est-ce qu'il doit... tu sais, se pencher aussi sur ce qui se passe...

M. Tanguay : Je vais dire deux choses. Moi, je pense que ça coule de source puis je pense que le DGEQ va se saisir par lui-même en voyant ça, là. C'est... ce sont des gens tout à fait compétents et aux aguets. Je pense qu'il va le faire.

Ceci étant dit, moi ce matin, je ne jette pas la pierre sur les élus municipaux. Les élus municipaux qui sont là pour défendre leur monde, qui sont là, d'une manière ou d'une autre, en toute bonne foi d'avoir accès à un ministre, je ne leur lance pas la pierre. C'est celles et ceux qui organisent ces activités-là qui sont...

Journaliste : Mais il paraît, selon ce que la mairesse a dit, là, qu'il y a des élus, hein, qui passent ça dans leurs frais de déplacement.

M. Tanguay : Oui, mais je pense que, jusqu'à preuve du contraire... puis le DGEQ fera, le cas échéant, ses vérifications. Mais encore une fois, là où le bât blesse, c'est la façon dont la CAQ aura organisé ces activités-là. On dirait que le message, c'était de dire : Dites-leur qu'ils vont avoir un accès privilégié pour 100 $. Puis ce n'est pas deux, trois cas, c'est des dizaines et des dizaines de cas.

Journaliste : Est-ce que c'est un phénomène qui pourrait, justement, avoir plus d'ampleur que des élus municipaux... D'abord, est-ce que c'est grave, selon vous, que des élus municipaux passent des contributions à des partis politiques dans des frais de déplacement, des frais...

M. Tanguay : Écoutez, moi, jusqu'à preuve du contraire... jusqu'à preuve du contraire, je prends pour acquis qu'ils ont agi en toute bonne foi.

Journaliste : Oui, mais je vous demande : Est-ce que c'est grave, ça, qu'on fasse ça?

M. Tanguay : Bien, on ne peut pas, je veux dire, c'est illégal. On ne peut pas se faire rembourser une contribution politique, et, en ce sens-là, ça ne doit pas se faire. Maintenant, moi, jusqu'à preuve du contraire, je présume de la bonne foi des élus qui l'ont fait.

Maintenant, il y a encore une autre publicité qui est faite là-dessus. Ne faites pas ça. On ne peut pas faire ça au Québec. On ne peut pas se faire rembourser une contribution politique, faites-le pas. Maintenant, je ne leur jette pas la pierre, puis probablement... je suis convaincu que le DGEQ va faire des vérifications là-dessus. Mais encore une fois, la réaction de François Legault à ce... ce qui a les apparences d'un système, bien, ça a été de dire : On arrête tout ça là. Mais les cas continuent de sortir. Il y en avait plusieurs.

Journaliste : ...en même temps, sur l'invitation, on voit le logo de la CAQ, je veux dire, donc... à quelque part... Les élus municipaux, je comprends que vous ne voulez pas leur jeter la pierre, mais ils fermaient un peu les yeux peut-être en se disant : Bien, c'est comme ça que ça marche.

M. Tanguay : Bien, en tout cas, c'est probablement comme ça que ça leur a été vendu. C'est probablement comme ça que ça leur a été vendu, ce qui...

Journaliste : Donc, ils ne comprennent pas, ils sont... Il y a de l'ignorance, ils ne comprennent pas.

M. Tanguay : Je ne vais pas commencer à... je n'utiliserais pas ce terme-là. Je pense qu'il faut envoyer les bons messages. Nous, les partis politiques provinciaux, quand on fait de telles activités, c'est à nous d'instruire et de renseigner celles et ceux qui veulent y participer en leur disant... puis il faut le dire. Puis quand vous faites un don, d'ailleurs c'est inscrit là, vous ne pouvez pas vous faire rembourser. C'est 100 $ une fois par année, et ainsi de suite. Et nous devons être des acteurs, les partis politiques... puis le DGEQ m'aimerait, là, va m'aimer quand je vais dire ça : On est des acteurs dans l'application de la loi aussi. On doit la faire respecter.

Journaliste : ...ça leur a probablement été vendu comme ça. Comment ça leur a été vendu?

M. Tanguay : Bien, écoutez les cas... Écoutez, hier, on a déposé le projet de loi sur le 0.05. On avait les parents de la victime qui étaient dans les estrades, ça leur a été vendu comme ça. C'est le cas le plus patent ou pour cinq minutes avec la ministre, c'était 200 $; 100 $ chaque. Et encore une fois, les témoignages sont sortis à l'effet que les gens... leur a été dit : Si tu veux avoir un accès... Il y a même un député qui l'avait écrit en toutes lettres, là.

Journaliste : ...donc ça... est-ce que cette façon de vendre là contribue au fait que des élus pourraient les réclamer comme frais de représentation?

M. Tanguay : Bien, il faut... il faut publiciser le fait... puis c'est à nous... il faut le publiciser : Quand vous faites un don, vous ne pouvez pas être remboursé, et ça fait partie des conditions.

Journaliste : Bien, vous, vous dites : Eux, ils monnaient l'accès, là.  Ils disent : Venez, payer...

M. Tanguay : Oui. En apparence, tout à fait.

Journaliste : ...puis vous allez avoir le ministre. Mais donc, est-ce que ça peut être reçu comme... Ce que vous dites, là, ça a été vendu comme ça, là, ça fait que... comme si c'était une activité de représentation. Donc, est-ce que c'est logique que les gens, en conséquence, les réclament dans leurs frais...

M. Tanguay : Ce sera...

Journaliste : ...de représentation?

M. Tanguay : Ça sera au DGEQ de tirer tout ça au clair, mais chose certaine, ce n'est pas la bonne façon de faire.

Journaliste : ...politique, depuis le début de l'année, ça a fait beaucoup de bruit, là. Est-ce que vous constatez dans le sondage de ce matin que la CAQ en paie un prix politique aujourd'hui?

M. Tanguay : Ah! je ne ferai pas... je ne ferai pas ce rapprochement-là. Encore une fois, je ne commenterai pas le sondage de ce matin, mais chose certaine, on en a une loi. Il faut s'assurer que la Loi sur le financement des partis politiques soit respectée.

Journaliste : Sur Northvolt, est-ce que les...

Une voix : ...

Journaliste : Oui, bien, on est encore dans... Est-ce que... est-ce que M. Charette ment quand... quand il dit que Northvolt va avoir une contribution à la baisse, là, sur les GES au Québec?

M. Tanguay : Bien, écoutez, Northvolt, encore une fois... À toutes les fois qu'on a une question sur Northvolt, nous, on le réitère, le Parti libéral du Québec, on réitère que c'est fondamentalement un bon projet. C'est un bon projet.

Journaliste : ...

M. Tanguay : Mais la façon de faire... Bien, ultimement, l'objectif, en fabriquant des batteries, c'est de diminuer l'empreinte GES des automobiles qui... qui roulent au carburant... Maintenant, construire... Évidemment, construire une usine, construire une industrie, comme telle, fondamentalement, ce n'est pas ça qui va contribuer à réduire les GES. Mais l'objectif, la finalité de Northvolt, c'est de faire en sorte qu'il y ait des batteries. Mais encore une fois, ce dossier là, à cause de la CAQ, qui est un mauvais allié du projet, n'est pas bien... n'a pas été bien lancé. On y croit à Northvolt, mais il faut respecter nos règles environnementales puis il faut que les processus soient respectés.

Le Modérateur : ...à refaire le mot d'ouverture en anglais, s'il vous plaît.

M. Tanguay : O.K. So, today, we have an additional evidence that we are facing a major failure from François Legault. And the end result, with respect to his dealings with the Federal Government, is a complete disaster. We were asking for 6 billion dollars, and we received 15 % of this. So, this is, this 15 %, the end result of François Legault's approach to federalism. We, the Liberals, we are, of course, the only political party at the National Assembly believing within the Canadian federation, but you have to assume your leadership. Québec has to assume it's leadership within the federation, Canadian federation, but this is not the case with François Legault. And that explains for a larger part the mistakes and the bad results. And I will ask André…

M. Fortin : …I think you… you dit it all.

M. Tanguay : Thank you very much. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 11)

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