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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine

Version finale

Le mercredi 20 mars 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bon mercredi matin. Je vais vous parler de santé ce matin. En santé, je pense que les Québécois et les Québécoises ont l'impression d'assister à une grande déception. La CAQ, en santé, c'est vraiment la grande déception. C'est un gouvernement qui s'est présenté devant les Québécois, les Québécoises avec des promesses mirobolantes, clinquantes, en santé : on avait promis 90 minutes d'attente dans les urgences, on avait promis des médecins pour tout le monde. Et on arrive à la mi-parcours du deuxième mandat de François Legault, et ça ne va pas bien dans notre système de santé.

Ce matin, on voit, dans La Presse, un bilan qui est profondément décevant, tous les voyants sont au jaune ou au rouge. Les Québécois, Québécoises rêvaient à des meilleurs services de santé en votant pour la CAQ, rêvaient à ce qu'enfin on fasse fonctionner le système de santé, au Québec, pour les Québécois, pour les Québécoises, et la CAQ est incapable de livrer la marchandise.

La CAQ avait aussi promis d'aller chercher l'argent des Québécois, des Québécoises à Ottawa pour financer le système de santé au Québec. On nous annonce une entente de 900 millions. C'est bien, mais on est loin du 6 milliards, on est tellement loin du 6 milliards demandé par Québec. Donc, non seulement on a un gouvernement qui n'est pas capable d'aller chercher l'argent, mais qui, ensuite, n'est pas capable non plus de donner des bons services de santé aux Québécois puis aux Québécoises. Quelle déception, parce que c'est important, pour le monde au Québec, le système de santé.

L'inquiétude la plus vive, de notre côté, le chiffre le plus inquiétant, c'est ce qui se passe au niveau des chirurgies. On voit encore plus de 12 000 personnes en attente d'une chirurgie au Québec. Mon Dieu! Quel échec de la part de Christian Dubé, surtout qu'on nous avait promis que le recours au privé allait nous permettre de diminuer la liste d'attente. C'était ça, le pari de la CAQ, appeler le privé à la rescousse. De toute évidence, ce qu'on constate, c'est que ça ne fonctionne pas, au contraire, ça contribue au problème parce qu'on draine des ressources du public vers le privé, et donc, au final, on n'est pas capable de faire descendre la liste d'attente. Quelle grande déception!

Mme Ghazal : Merci, Gabriel. Bonjour, tout le monde. Moi, je veux parler des maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence. Moi, je suis scandalisée que M. Legault, hier, quand il a été questionné par Gabriel en période de questions pour... que M. Legault ait refusé de s'engager fermement pour que les projets qui sont actuellement retardés, sur le bureau de la ministre de l'Habitation, Mme Duranceau... qu'il ait refusé de s'engager à ce que ces maisons-là sortent de terre puis qu'elles soient construites.

Puis je veux rappeler que c'est une promesse brisée de la CAQ. En 2021, quand on a vu cette vague de féminicides, le gouvernement de la CAQ, puis tout le monde a salué ça, s'est engagé à dire : Bien, on met de l'argent pour que les organismes travaillent à des projets de maisons d'hébergement. Et, deux ans, trois ans plus tard, une fois que les lumières sont éteintes, après cette annonce en grande pompe, eh bien, on voit que les projets sont bloqués par la ministre. Les maisons... les organismes de maisons d'hébergement qui étaient là la semaine passée ont dénoncé cette situation. Les femmes qui y travaillent ont travaillé d'arrache-pied.

En fin de semaine, Gabriel a rencontré des organismes en Abitibi-Témiscamingue, où il y a deux projets qui sont prêts, là, tout est ficelé, tout est prêt, mais la ministre Duranceau nous dit que ça coûte trop cher la porte. Moi, je trouve ça scandaleux. Qu'est-ce qu'attend la CAQ pour agir? Ils attendent, comme d'habitude, une autre catastrophe, une autre vague de féminicides? Il y a déjà quatre féminicides depuis le début de l'année. Est-ce qu'il faut toujours attendre que les femmes meurent pour, après ça, dire : Bien là, on va agir et on va débloquer ces projets-là?

C'est pour ça que, ce matin, je dépose une motion pour demander à la CAQ de s'engager fermement à ce que les projets, là, qui sont gelés puis qui attendent une signature de la part de la ministre, bien, qu'ils puissent voir le jour. Il ne faut pas agir quand il est trop tard, il faut agir maintenant, avant que d'autres femmes ne se trouvent dans une situation où elles... qui sont à risque de féminicide. Il faut qu'on agisse maintenant. Moi, je trouve ça scandaleux, que le gouvernement bloque ces projets-là, c'est inhumain.

Journaliste : M. Gabriel Nadeau-Dubois, on sait que les politiciens ne commentent pas les sondages, mais vous êtes à un point, comme meilleur premier ministre, de François Legault. Est-ce que vous êtes surpris de ça?

M. Nadeau-Dubois : Moi, à trois ans de l'élection... honnêtement, les sondages, ils vont, ils viennent, je ne les regarde pas beaucoup. Moi, je veux mener les bonnes batailles pour les Québécois puis les Québécoises, puis les bonnes batailles, en ce moment, c'est la crise du logement, c'est ce qui se passe en santé, c'est ce qui se passe en éducation. C'est ça, les batailles qu'on mène, avec toute l'équipe de Québec solidaire, c'est ce qu'on va faire dans les trois prochaines années parce que c'est ça qui est important pour nous, parce que c'est ça, nos valeurs.

Journaliste : Vous êtes un parti souverainiste... ça ne bouge pas, là, les Québécois sont majoritairement contre le non. Est-ce que vous croyez que, d'ici la prochaine élection, vous allez être capable de faire tourner le vent?

M. Nadeau-Dubois : Il y a du travail à faire, puis on le fait, ce travail-là. Ma collègue Ruba a pris la tête d'une campagne qui s'appelle Nouveau Québec et qui cherche non pas à s'adresser aux convaincus, mais, au contraire, à s'adresser à ces jeunes Québécois, ces jeunes Québécoises qui appuient beaucoup Québec solidaire et qui, des fois, ont encore des doutes sur le projet d'indépendance. Je trouve que Ruba fait un travail formidable, là-dedans, avec toute l'équipe de Québec solidaire, puis on va continuer ce travail-là dans les prochaines années.

Journaliste : Mais M. Legault... vous êtes très, très près de M. Legault, vous-même, là, comme la personne qui, selon les Québécois, pourrait faire le meilleur premier ministre. Est-ce que vous mettez ça sur le compte de votre bonne prestance, votre bonne prestation, ou encore est-ce que c'est M. Legault qui baisse? Est-ce que...

M. Nadeau-Dubois : Question difficile.

Journaliste : Bien, je vous la pose. Est-ce que c'est à cause de vous ou à cause de M. Legault?

M. Nadeau-Dubois : Je ne sais pas. Excusez-moi, c'est drôle, des fois, parler de ces affaires-là. Moi, là, quand je me lève le matin, là, la question que je me pose, ce n'est pas comment je vais prendre deux points dans le prochain sondage de Léger, là, moi, la question que je me pose c'est : Qu'est-ce qu'il faut faire pour que ça aille mieux au Québec? Puis, moi, quand je vois la crise du logement, du monde qui se font évincer, des aînés qui sont évincés, des familles qui se font évincer, quand je vois des familles s'entasser dans des apparts trop petits, des loyers plus payables, des familles qui font le deuil de s'acheter une première maison, quand je vois ce qui se passe en santé, en éducation, je me dis : C'est pour ça que je suis en politique, c'est pour ça qu'on est en politique, à Québec solidaire, et on mène ces batailles-là. Puis les gains à court terme, dans les sondages, là, moi, ce n'est pas ça, ma priorité, ça n'a jamais été ça.

Puis on a parlé du logement pendant des années, alors que pas mal de monde s'en foutait, au Québec, puis, aujourd'hui, on continue, puis ce que ça donne dans le sondage Léger du mois d'après, honnêtement, ce n'est pas ma priorité, ce n'est pas ça que je regarde.

Journaliste : Je comprends, mais vous dites que vous voulez améliorer le sort des Québécois, etc.

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : Quel message que les Québécois envoient à François Legault? Est-ce que c'est de se retirer des affaires étant donné que son message passe moins bien?

M. Nadeau-Dubois : Écoutez, ce qu'on a vu, là, au-delà des sondages, dans la dernière année, c'est un mécontentement important. Regardez la mobilisation des travailleurs, des travailleuses dans le secteur public, là. Moi, je ne sais pas c'est quoi, l'effet que ça a eu sur les sondages, cette mobilisation-là, mais ça, c'est un signe qu'il y a du monde au Québec qui ne sont plus capable des gouvernements qui font des promesses en l'air, des gouvernements qui promettent de baisser les impôts des plus fortunés, qui promettent en même temps l'équilibre budgétaire, mais qu'il n'y aura pas de coupure nulle part. Ça là, ce genre de politique magique où on promet une chose et son contraire, je pense que le monde ne sont plus capables de ça, au Québec, je pense que ça explique la mobilisation qu'on a vue de la part des travailleurs, des travailleuses dans le secteur public, je pense que ça explique une grande exaspération des Québécois, Québécoises face à un gouvernement qui prend des décisions toutes croches, puis les Québécois ne sont pas dupes de ça.

Journaliste : Mais, si vous menez les bonnes batailles, comme vous dites, pourquoi ça ne se reflète pas dans les intentions de vote chez Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Je ne le sais pas. Moi, quand je me lève le matin, ma question c'est : Comment on peut faire œuvre utile pour les Québécois puis les Québécoises? Puis je suis très fier, avec Émilise, de porter la parole du seul parti politique qui a fait, depuis des années, du logement une vraie priorité. Je suis très fier, avec Émilise, de porter la parole du seul parti, hier, qui s'est opposé à une motion qui voulait verrouiller les baisses d'impôt de François Legault pour les plus riches, alors que le Parti québécois, le Parti libéral et la CAQ s'entendaient comme larrons en foire pour dire : Pas question d'en demander plus aux plus fortunés au Québec. Moi, la place de Québec solidaire en politique québécoise, là, je pense qu'elle est d'une pertinence incontestable. Je suis très fier, avec toute l'équipe, du travail qu'on fait. Puis les sondages, à trois ans de l'élection, ce n'est pas la boussole que j'utilise pour faire des choix quand je me lève le matin.

Journaliste : Mais il reste que, tu sais, si je comprends bien, vous améliorez quand même votre sort dans ce sondage-là. Ce que ça vous indique, c'est que vous êtes sur les bonnes priorités, si je... sur les bons enjeux, si je comprends bien votre propos?

M. Nadeau-Dubois : Il y aura peut-être un sondage le mois... Ils en font un par mois, là, je pense, Léger, maintenant? Il y aura peut-être un sondage, le mois prochain, qui va dire autre chose. Je ne le sais pas, mais, moi, je regarde le travail qu'on fait à l'Assemblée nationale, disons, depuis le début de la session, là. Qui a été le parti qui a martelé la question du logement, même, des fois, quand on a l'impression de prêcher dans le désert? Bien, ça a été Québec solidaire. Ça, je pense que c'est important, ce travail-là. Je pense que ça parle à bien du monde au Québec. Sur la question des services publics, qui est le seul parti qui a le courage de dire qu'il faut arrêter de raconter n'importe quoi aux Québécois quand on leur dit : Ah oui! Oui, oui, ne vous inquiétez pas, il y a un trou de 11 milliards, on ne fera pas d'austérité puis on n'augmentera pas les revenus? Qui est le seul parti qui a le courage de dénoncer cette pensée magique là? C'est Québec solidaire. On l'a encore vu hier avec la motion, où les libéraux, les péquistes et les caquistes étaient conjoints ensemble pour dire : Il n'y aura jamais de hausse d'impôts, même pour les plus riches. Moi, je suis très fier qu'on ait dit : Un instant, là, ça ne marche pas comme ça.

Journaliste : M. St-Pierre Plamondon a dit hier, en conférence de presse, que la prochaine élection, le thème de la prochaine élection, ça se jouerait sur la souveraineté. Êtes-vous d'accord avec lui?

M. Nadeau-Dubois : Ça va être, certainement, une des questions de la prochaine élection. Maintenant, c'est quand même dans trois ans, ça fait que les pronostics, je vais me garder une petite gêne.

Journaliste : Mais, si, les sondages, donc, vous en faites abstraction, quelle est la mesure que vous utilisez pour savoir que vous progressez vers plus d'utilité, c'est-à-dire, j'imagine, être au pouvoir?

M. Nadeau-Dubois : Bien, tu sais, il y a toutes sortes de... toutes sortes de critères, toutes sortes d'indications qu'on a que notre travail va bien.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, je regarde notamment ce qu'on me dit, tu sais. J'ai passé la fin de semaine en Abitibi-Témiscamingue, là. J'ai rencontré des citoyens, des citoyennes ordinaires, j'ai rencontré des chambres de commerce, j'ai rencontré des entrepreneurs, des syndicats, des enseignants, des enseignantes. Puis savez-vous ce dont tout ce beau monde-là m'a parlé? De la crise du logement. Ça ne fait pas si longtemps que ça que je fais de la politique, mais, quand même, ça va faire sept ans, bientôt, là, puis, quand j'ai commencé, là, penser que je m'assiérais avec une chambre de commerce puis que le premier sujet sur leur ordre du jour à eux autres, ce serait le logement, là, je n'aurais jamais parié là-dessus. Vous m'auriez dit ça, j'aurais dit : Vous êtes malade, M. Robillard, le logement, ça, c'est François Saillant puis le FRAPRU qui s'occupent de tout ça, ce n'est pas les chambres de commerce. À cette heure, je me promène, je suis au fond de l'Abitibi-Témiscamingue, puis les gens, ils me disent : Gabriel, il faut qu'on parle de logement, c'est l'urgence nationale. Ça fait que, moi, je me dis, partout... je me dis : On fait un bon travail.

Journaliste : ...à vos adversaires puis ils vont probablement dire la même chose. Donc, qu'est-ce qui vous distingue, là, qu'est-ce qui... quelle est la mesure qui vous permet de savoir que vous avancez dans la bonne direction?

M. Nadeau-Dubois : Quand vous parlez de mesure...

Journaliste : Bien, c'est parce qu'on s'entend que, les sondages, c'est une mesure. Vous, vous dites : Moi, ça, ça ne compte pas dans l'évaluation des progrès qu'on fait. C'est ce que vous avez dit ce matin.

M. Nadeau-Dubois : J'ai dit que je ne me basais pas là-dessus pour prendre mes décisions. Exact, c'est ce que je disais.

Journaliste : Mais donc, c'est ça... question, c'est de savoir, donc, si ce n'est pas les sondages, quelle est la mesure que vous utilisez...

M. Nadeau-Dubois : Moi, la mesure que... pour prendre des décisions?

Journaliste : Oui, pour prendre des décisions.

M. Nadeau-Dubois : La mesure que j'utilise pour prendre des décisions, là, c'est : c'est quoi qui est important pour les Québécois puis les Québécoises, c'est quoi, leurs priorités. Puis, quand on pose cette question-là aux Québécois, Québécoises, en ce moment, une des réponses qui revient le plus souvent, c'est la crise du logement. Une des réponses qui revient le plus souvent, c'est l'état du système de santé. C'est les chances qu'on donne à nos enfants dans le système d'éducation. C'est le coût de la vie. Je veux dire, quand on pose cette question-là, c'est les priorités que les Québécois, que les Québécoises identifient. Puis, quand je me lève le matin, je me dis : Comment on peut faire œuvre utile, à trois ans de l'élection, pour faire avancer ces combats-là au Québec?

Journaliste : ...si vous preniez le pouvoir, donc, moi...

M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est ce qu'on souhaite.

Journaliste : ...question que je vous demande, c'est : Qu'est-ce qui vous montre que vous vous rapprochez de faire encore plus œuvre utile à partir de ce que vous...

M. Nadeau-Dubois : De faire plus oeuvre utile que ce qu'on fait en ce moment?

Journaliste : Bien... je pense que c'est logique de penser que, faire encore plus oeuvre utile, c'est de prendre le pouvoir.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Tout à fait. Puis, tu sais, nous, on est entre... Je pense qu'à la période entre les élections, c'est un moment aussi pour les partis politiques pour s'améliorer, pour travailler sur notre offre politique. On est en train de conclure, en ce moment, une vaste tournée des régions, qui est ambitieuse, je dirais même énergivore, qui nous prend beaucoup de temps. Tout ça va culminer sur notre conseil national, au mois de mai, où on va adopter des orientations politiques au terme de cette tournée des régions là, pour revenir plus fort en 2026. C'est un travail que je fais avec Émilise, auquel je crois, je pense que ça va nous permettre de franchir la prochaine étape.

Journaliste : Juste en dessous du sondage sur la une, ce matin, vous voyez une autre histoire de don à 100 $, là, après une activité de financement. Est-ce que ce n'est pas la démonstration, encore une fois, qu'il y a une espèce de confusion des genres, là? Cette fois-ci, c'est la ministre Laforest qui est associée à ça.

M. Nadeau-Dubois : Quand Québec solidaire et Vincent Marissal ont mis le doigt sur le bobo en disant : Il y a apparence d'une façon de faire instituée à la CAQ, où il y a des pratiques récurrentes chez plusieurs députés, de faire à peu près la même chose, toujours dans le même objectif, c'est-à-dire récolter des dons, l'entourage de François Legault a crié au salissage, au populisme ou je ne sais trop quelle étiquette. Là, on a, encore une fois, ce matin, un exemple qu'il y avait quelque chose de systématique dans cette pratique de solliciter des dons en entretenant une ambiguïté sur : est-ce que c'est une manière ou pas de faire avancer des dossiers politiques si on est un élu ou un entrepreneur?

Nous, on l'a dit au jour 1, on s'est fait traiter de tous les noms. Je pense que ça indique qu'il y avait quelque chose de récurrent à la CAQ. Et donc, nous, on souhaite que le Directeur général des élections, qui a déjà ouvert une enquête, fasse la lumière sur l'ensemble de ces éléments-là, y compris les nouveaux éléments qu'on apprend ce matin...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien, je suis prudent parce qu'à chaque fois qu'on dit un mot...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien oui. De un, je pense qu'en général les mots ont un sens, puis, deuxièmement, à chaque fois qu'on dit un mot qui déplaît, là, on se fait traiter de tous les noms par la garde rapprochée du premier ministre. Ça fait que, oui, je fais attention à mes mots. Puis ce que je dis, c'est, il y a une... il y a de... il y a clairement, là, clairement, une apparence d'une façon de faire qui se réplique, où il y a beaucoup de députés, dans beaucoup de régions, qui font à peu près la même affaire, c'est-à-dire offrir un accès à des ministres. Et il y a une ambiguïté, c'est les maires et les mairesses qui le disent, eux et elles-mêmes, sur : est-ce que c'est une activité partisane ou est-ce que c'est une occasion, comme élu municipal, de faire avancer ses dossiers? Ça, c'est ce qu'on voit partout.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous ce qu'on pense...

Journaliste : Sur le stratagème... parce que, là, vous... de conseiller, de conseiller...

M. Nadeau-Dubois : Conseiller?

Journaliste : Bien, vous avez dit : On se fait traiter de tous les noms quand on utilise des mots, donc...

M. Nadeau-Dubois : Oui, oui, bien là, Vincent s'est pas mal fait...

Journaliste : Bien, vous n'êtes plus sûr de votre... de l'utilisation de vos mots, vous n'êtes pas capable de les répéter aujourd'hui, là, non? Je me trompe ou...

M. Nadeau-Dubois : Non. Je pense que ce que je dis, c'est similaire à ce qu'on a dit depuis le début de cette affaire-là, là.

Des voix : ...

Journaliste : ...le déroulement de la soirée...

M. Nadeau-Dubois : J'ai maintenu... je maintiens et j'appuie tout ce que mon collègue Vincent et moi avons dit dans les dernières semaines, les derniers mois, là-dessus.

Journaliste : Sur le concept de la soirée, quand même, tu sais, l'idée, on dit, dans l'invitation, là, c'était d'échanger sur les enjeux locaux, d'entendre la vision de son gouvernement, etc.

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est-à-dire, si c'est une activité partisane de la CAQ pour gonfler les coffres de la caisse électorale puis faire une bonne grosse campagne électorale pour la CAQ, ça, ce n'est pas un problème, c'est très noble, même, de faire du financement citoyen pour faire avancer son projet de société. Ça, c'est une chose. Si c'est : venez faire avancer vos dossiers auprès d'un élu du gouvernement ou venez entendre la vision du gouvernement du Québec pour votre région, c'est une autre chose. Et ça aussi, par ailleurs, ça peut être très noble si ce n'est pas lié à du financement politique. Il y a clairement un mélange des genres dans l'exemple qu'on voit ce matin, et c'est le même mélange des genres qu'on voit depuis le début de ces scandales-là.

Pourtant, ce n'est pas compliqué, si vous voulez faire du financement citoyen, dites : Nous, la CAQ, on a le meilleur projet pour le Québec, venez nous encourager. Puis, si vous voulez faire une rencontre pour réseauter avec des élus municipaux, pour parler, à titre de gouvernement, de l'avenir des projets dans cette région-là, bien, invitez les élus municipaux en disant : C'est une activité du gouvernement, puis il n'y a pas de transaction financière. Je veux dire, ce n'est pas de l'astrophysique, là. Je ne comprends pas qu'est-ce que la CAQ trouve compliqué de tracer cette ligne-là.

Journaliste : Est-ce que le projet de Northvolt va faire réduire les GES au Québec?

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, à Québec solidaire, on avait fait une demande d'accès à l'information, il y a plusieurs mois déjà, où on avait demandé : Donnez-nous la cible de gaz... de réduction de gaz à effet de serre de la filière batterie. La réponse nous était revenue avec une clarté indiscutable, il n'y avait rien.

Donc, nous, depuis le jour 1, mon collègue Haroun Bouazzi le répète, on nous vend cette filière-là et on nous justifie les milliards de dollars de subvention en disant : C'est bon pour réduire les GES. Nous autres, la réduction des GES, à Québec solidaire, on est pour ça, d'où notre question : Est-ce qu'il y en a une, cible, pour la filière batterie, de réduction de GES? La réponse, c'est non, et c'est ce que Le Devoir confirme ce matin, il n'y a pas, ni de près ni de loin, de cible de réduction de GES.

Donc, on ne peut pas... Donc, la CAQ doit arrêter de juste brandir un gros drapeau vert quand vient le temps de parler de Northvolt puis doit avoir une approche transparente où ils nous disent comment ils vont avoir des retombées économiques, comment ils vont réduire les GES, comment on va s'assurer que ce projet-là soit bon pour le Québec.

Journaliste : ...d'une contribution de 1 250 000 de tonnes de GES par année. Donc, ce chiffre-là, vous n'y croyez pas?

M. Nadeau-Dubois : Une contribution? Pouvez-vous juste répéter votre question?

Journaliste : Bien, le ministère a répondu, là, que la contribution de... à la réduction des GES, là, du projet de Northvolt, c'était 1 250 000 de tonnes.

M. Nadeau-Dubois : De un, on ne comprend pas c'est basé sur quoi, de deux, nous, ce qu'on veut, c'est un plan et une cible claire de réduction de GES associés à la filière batterie. En ce moment, il n'y en a pas.

Journaliste : Rapidement, sur la santé, est-ce que vous admettez quand même qu'il y a une certaine progression dans certains indicateurs? Je veux dire, M. Dubé le dit, la tendance est bonne, ça ne prend pas deux ans, virer un bateau comme celui du ministère. Est-ce que vous lui concédez un certain succès, quand même?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que Christian Dubé est bien intentionné et je ne doute pas des efforts qu'il investit pour que ça aille mieux. Le problème, c'est qu'il est enfermé dans des ornières idéologiques qui font en sorte qu'il ne voit pas la réalité en face.

Je vais donner l'exemple du privé. M. Dubé et M. Legault ont un préjugé favorable au privé, ce qui fait qu'ils sont tellement convaincus que ça va nous aider que, même quand ça nous nuit, ils ne sont pas capables de le voir. L'exemple des chirurgies, c'est le meilleur exemple. On nous a dit : On va amener le privé en renfort puis on va faire diminuer la liste d'attente en chirurgie. Ça, c'est la théorie. La réalité, c'est quoi? C'est que, quand on donne des ressources au privé, on les enlève au public, et que, donc, globalement, on n'épuise pas plus vite la liste d'attente, on fait juste déplacer le problème. Ça, ce n'est pas une question d'idéologie, là, c'est juste, pragmatiquement, M. Dubé devrait voir que sa stratégie de recours au privé ne fonctionne pas, mais il a un préjugé idéologique qui l'empêche de voir cette réalité-là.

Ça fait que, moi, je ne doute pas de ses efforts. Je pense que, notamment sur la question du TSO, c'est quelque chose qu'on... Combien de fois Vincent Marissal en a parlé avant que, finalement, le gouvernement aille de l'avant avec une loi comme on l'avait demandé? Ça fait que moi, je ne doute pas que M. Dubé essaie. Le problème, c'est qu'il a des... il est enfermé dans certains paramètres idéologiques qui font en sorte qu'il ne prend pas les bonnes décisions.

Même chose sur Santé Québec... on nous annonce qu'on... ou, en tout cas, on laisse planer une nomination à la tête de Santé Québec, qui s'aligne, en tout cas, si on croit à ce qu'on lit dans les journaux, pour être une personne issue du milieu de la finance, une personne issue du milieu de l'immobilier. Est-ce que c'est ça qu'on a besoin au Québec pour régler les problèmes de notre système de santé? Pour avoir un système de santé plus humain, là, est-ce que nommer une personne issue du milieu de la finance va nous amener dans la bonne direction? Moi je pense qu'encore une fois, ça, ça témoigne d'un préjugé favorable au privé, alors que, moi, je pense que ce qu'on aurait besoin pour diriger la santé, au Québec, ce n'est pas un «big shot» du monde de la finance ou une «big shot» du monde de la finance, c'est quelqu'un qui connaît la santé puis les services sociaux, qui connaît c'est quoi, soigner du monde. Nous, c'est en cette approche-là qu'on croit.

Journaliste : Le ministère de l'Environnement a choisi d'écarter tous les fonctionnaires de Rouyn-Noranda qui ont travaillé en lien avec la fonderie Horne, même s'ils ont déménagé aussi ailleurs en province. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que, là, on a besoin d'explications, là. C'est très, très particulier, comme directive. Je pense que le ministère doit s'expliquer, là. Qu'est-ce que ça prend pour être écarté d'une responsabilité comme ça? Comment on juge qu'un travailleur ou qu'une travailleuse n'a plus l'impartialité requise? Ça pose de grosses questions.

Journaliste : On the health transfers, like, 900 million dollars per year for the next 10 years, Québec was the last canadian province to reach a... deal. Do you think it's a good thing and the CAQ Government can basically show... like we can ensure this part, like, we went ahead and we got this deal?

M. Nadeau-Dubois : 900 million is pretty far from the 6 billion that were expected, so it's not a big deal, it's a small deal, compared to what the expectations were. And the worst fact is that, with that money, we have some doubts that the Government of Québec, Mr. Legault and Mr. Dubé, will be able to make the system work for people. That's not what we're seing in the last years. They are unable to provide a healthcare system that takes care of everyone in Québec.

Journaliste : And what about the poll, the poll... I mean, like, you said that, for a year, now, people are disatisfied with the Legault Government. What is tricky about a poll? It's...

M. Nadeau-Dubois : Well, polls come and go, they are... one each month now, so there's more polls than ever. So, I try to discipline myself not to base my decisions on those polls. When we rise in the morning, at Québec solidaire, the question we ask ourselves is : What is the good fight for Quebeckers? And, right now, we think the good fight is taking care of the housing prices, taking care of what's happening in our public services, and that is the fight we're fighting everyday, even if there is no interest from anyone, we keep fighting those fights because we think it's the good thing to do for Québec.

Journaliste : That being said, don't you see a disatisfaction within the polls that you see also for yourself, since a year, on the Legault Government?

M. Nadeau-Dubois : What we are witnessing in the last year and a half, in Québec, and it's not only the polls that tell us that, it's also the historic mobilization of public sector workers, is that people are tired of governments promising anything and not delivering. They're tired of magic political promises like : we are going to lower the taxes for the rich and it's going to create a hole in the budget, but don't worry, there will be never any austerity. That kind of magical thinking, which is the trademark of the CAQ and the Liberal Party of Québec, I think Quebeckers are exhausted of that and I think what we're seing, in the last yeat and a half, in Québec, especially the mobilization of public sector workers, is a symptom of that.

Journaliste : Just on Dubé's health plan, it's been two years since he tabled it. What are you most concerned about, at this point, when you look at the progression of that plan through that past two years?

M. Nadeau-Dubois : Well, it's, you know, the CAQ into power raising big expectations for Quebeckers in terms of healthcare. They had all kinds of promises, very shiny promises, and they're not delivering, and they're not able to see that their strategy to use the private sector more and more is actually preventing us from having a better healthcare system because we're taking resources away from the public sector to bring them in the private. So, for example, in terms of operations, we're not able to catch up the list, because we're just displacing the problem instead of solving it.Thank you. Merci.

(Fin à 8 h 29)

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