(Huit heures une minute)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
Bon mercredi matin. Je vais vous parler de santé ce matin. En santé, je pense
que les Québécois et les Québécoises ont l'impression d'assister à une grande
déception. La CAQ, en santé, c'est vraiment la grande déception. C'est un gouvernement
qui s'est présenté devant les Québécois, les Québécoises avec des promesses
mirobolantes, clinquantes, en santé : on avait promis 90 minutes d'attente
dans les urgences, on avait promis des médecins pour tout le monde. Et on
arrive à la mi-parcours du deuxième mandat de François Legault, et ça ne va pas
bien dans notre système de santé.
Ce matin, on voit, dans La Presse,
un bilan qui est profondément décevant, tous les voyants sont au jaune ou au
rouge. Les Québécois, Québécoises rêvaient à des meilleurs services de santé en
votant pour la CAQ, rêvaient à ce qu'enfin on fasse fonctionner le système de
santé, au Québec, pour les Québécois, pour les Québécoises, et la CAQ est
incapable de livrer la marchandise.
La CAQ avait aussi promis d'aller chercher
l'argent des Québécois, des Québécoises à Ottawa pour financer le système de
santé au Québec. On nous annonce une entente de 900 millions. C'est bien,
mais on est loin du 6 milliards, on est tellement loin du 6 milliards
demandé par Québec. Donc, non seulement on a un gouvernement qui n'est pas
capable d'aller chercher l'argent, mais qui, ensuite, n'est pas capable non
plus de donner des bons services de santé aux Québécois puis aux Québécoises.
Quelle déception, parce que c'est important, pour le monde au Québec, le
système de santé.
L'inquiétude la plus vive, de notre côté,
le chiffre le plus inquiétant, c'est ce qui se passe au niveau des chirurgies.
On voit encore plus de 12 000 personnes en attente d'une chirurgie au
Québec. Mon Dieu! Quel échec de la part de Christian Dubé, surtout qu'on nous
avait promis que le recours au privé allait nous permettre de diminuer la liste
d'attente. C'était ça, le pari de la CAQ, appeler le privé à la rescousse. De
toute évidence, ce qu'on constate, c'est que ça ne fonctionne pas, au
contraire, ça contribue au problème parce qu'on draine des ressources du public
vers le privé, et donc, au final, on n'est pas capable de faire descendre la
liste d'attente. Quelle grande déception!
Mme Ghazal : Merci, Gabriel.
Bonjour, tout le monde. Moi, je veux parler des maisons d'hébergement pour
femmes victimes de violence. Moi, je suis scandalisée que M. Legault, hier,
quand il a été questionné par Gabriel en période de questions pour... que M.
Legault ait refusé de s'engager fermement pour que les projets qui sont
actuellement retardés, sur le bureau de la ministre de l'Habitation, Mme
Duranceau... qu'il ait refusé de s'engager à ce que ces maisons-là sortent de
terre puis qu'elles soient construites.
Puis je veux rappeler que c'est une
promesse brisée de la CAQ. En 2021, quand on a vu cette vague de féminicides,
le gouvernement de la CAQ, puis tout le monde a salué ça, s'est engagé à dire :
Bien, on met de l'argent pour que les organismes travaillent à des projets de
maisons d'hébergement. Et, deux ans, trois ans plus tard, une fois que les
lumières sont éteintes, après cette annonce en grande pompe, eh bien, on voit
que les projets sont bloqués par la ministre. Les maisons... les organismes de
maisons d'hébergement qui étaient là la semaine passée ont dénoncé cette
situation. Les femmes qui y travaillent ont travaillé d'arrache-pied.
En fin de semaine, Gabriel a rencontré des
organismes en Abitibi-Témiscamingue, où il y a deux projets qui sont prêts, là,
tout est ficelé, tout est prêt, mais la ministre Duranceau nous dit que ça
coûte trop cher la porte. Moi, je trouve ça scandaleux. Qu'est-ce qu'attend la
CAQ pour agir? Ils attendent, comme d'habitude, une autre catastrophe, une
autre vague de féminicides? Il y a déjà quatre féminicides depuis le début de
l'année. Est-ce qu'il faut toujours attendre que les femmes meurent pour, après
ça, dire : Bien là, on va agir et on va débloquer ces projets-là?
C'est pour ça que, ce matin, je dépose une
motion pour demander à la CAQ de s'engager fermement à ce que les projets, là,
qui sont gelés puis qui attendent une signature de la part de la ministre,
bien, qu'ils puissent voir le jour. Il ne faut pas agir quand il est trop tard,
il faut agir maintenant, avant que d'autres femmes ne se trouvent dans une
situation où elles... qui sont à risque de féminicide. Il faut qu'on agisse
maintenant. Moi, je trouve ça scandaleux, que le gouvernement bloque ces
projets-là, c'est inhumain.
Journaliste
: M.
Gabriel Nadeau-Dubois, on sait que les politiciens ne commentent pas les
sondages, mais vous êtes à un point, comme meilleur premier ministre, de
François Legault. Est-ce que vous êtes surpris de ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, à
trois ans de l'élection... honnêtement, les sondages, ils vont, ils viennent,
je ne les regarde pas beaucoup. Moi, je veux mener les bonnes batailles pour
les Québécois puis les Québécoises, puis les bonnes batailles, en ce moment,
c'est la crise du logement, c'est ce qui se passe en santé, c'est ce qui se
passe en éducation. C'est ça, les batailles qu'on mène, avec toute l'équipe de
Québec solidaire, c'est ce qu'on va faire dans les trois prochaines années
parce que c'est ça qui est important pour nous, parce que c'est ça, nos
valeurs.
Journaliste : Vous êtes un
parti souverainiste... ça ne bouge pas, là, les Québécois sont majoritairement
contre le non. Est-ce que vous croyez que, d'ici la prochaine élection, vous
allez être capable de faire tourner le vent?
M. Nadeau-Dubois : Il y a du
travail à faire, puis on le fait, ce travail-là. Ma collègue Ruba a pris la
tête d'une campagne qui s'appelle Nouveau Québec et qui cherche non pas à
s'adresser aux convaincus, mais, au contraire, à s'adresser à ces jeunes
Québécois, ces jeunes Québécoises qui appuient beaucoup Québec solidaire et
qui, des fois, ont encore des doutes sur le projet d'indépendance. Je trouve
que Ruba fait un travail formidable, là-dedans, avec toute l'équipe de Québec
solidaire, puis on va continuer ce travail-là dans les prochaines années.
Journaliste : Mais M.
Legault... vous êtes très, très près de M. Legault, vous-même, là, comme la
personne qui, selon les Québécois, pourrait faire le meilleur premier ministre.
Est-ce que vous mettez ça sur le compte de votre bonne prestance, votre bonne
prestation, ou encore est-ce que c'est M. Legault qui baisse? Est-ce que...
M. Nadeau-Dubois : Question
difficile.
Journaliste : Bien, je vous
la pose. Est-ce que c'est à cause de vous ou à cause de M. Legault?
M. Nadeau-Dubois : Je ne sais
pas. Excusez-moi, c'est drôle, des fois, parler de ces affaires-là. Moi, là,
quand je me lève le matin, là, la question que je me pose, ce n'est pas comment
je vais prendre deux points dans le prochain sondage de Léger, là, moi, la
question que je me pose c'est : Qu'est-ce qu'il faut faire pour que ça
aille mieux au Québec? Puis, moi, quand je vois la crise du logement, du monde
qui se font évincer, des aînés qui sont évincés, des familles qui se font
évincer, quand je vois des familles s'entasser dans des apparts trop petits,
des loyers plus payables, des familles qui font le deuil de s'acheter une
première maison, quand je vois ce qui se passe en santé, en éducation, je me
dis : C'est pour ça que je suis en politique, c'est pour ça qu'on est en
politique, à Québec solidaire, et on mène ces batailles-là. Puis les gains à
court terme, dans les sondages, là, moi, ce n'est pas ça, ma priorité, ça n'a
jamais été ça.
Puis on a parlé du logement pendant des
années, alors que pas mal de monde s'en foutait, au Québec, puis, aujourd'hui,
on continue, puis ce que ça donne dans le sondage Léger du mois d'après, honnêtement,
ce n'est pas ma priorité, ce n'est pas ça que je regarde.
Journaliste : Je comprends,
mais vous dites que vous voulez améliorer le sort des Québécois, etc.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Quel message
que les Québécois envoient à François Legault? Est-ce que c'est de se retirer
des affaires étant donné que son message passe moins bien?
M. Nadeau-Dubois : Écoutez,
ce qu'on a vu, là, au-delà des sondages, dans la dernière année, c'est un
mécontentement important. Regardez la mobilisation des travailleurs, des
travailleuses dans le secteur public, là. Moi, je ne sais pas c'est quoi,
l'effet que ça a eu sur les sondages, cette mobilisation-là, mais ça, c'est un
signe qu'il y a du monde au Québec qui ne sont plus capable des gouvernements
qui font des promesses en l'air, des gouvernements qui promettent de baisser
les impôts des plus fortunés, qui promettent en même temps l'équilibre
budgétaire, mais qu'il n'y aura pas de coupure nulle part. Ça là, ce genre de
politique magique où on promet une chose et son contraire, je pense que le
monde ne sont plus capables de ça, au Québec, je pense que ça explique la
mobilisation qu'on a vue de la part des travailleurs, des travailleuses dans le
secteur public, je pense que ça explique une grande exaspération des Québécois,
Québécoises face à un gouvernement qui prend des décisions toutes croches, puis
les Québécois ne sont pas dupes de ça.
Journaliste : Mais, si vous
menez les bonnes batailles, comme vous dites, pourquoi ça ne se reflète pas
dans les intentions de vote chez Québec solidaire?
M. Nadeau-Dubois : Je ne le
sais pas. Moi, quand je me lève le matin, ma question c'est : Comment on
peut faire œuvre utile pour les Québécois puis les Québécoises? Puis je suis
très fier, avec Émilise, de porter la parole du seul parti politique qui a fait,
depuis des années, du logement une vraie priorité. Je suis très fier, avec
Émilise, de porter la parole du seul parti, hier, qui s'est opposé à une motion
qui voulait verrouiller les baisses d'impôt de François Legault pour les plus
riches, alors que le Parti québécois, le Parti libéral et la CAQ s'entendaient
comme larrons en foire pour dire : Pas question d'en demander plus aux
plus fortunés au Québec. Moi, la place de Québec solidaire en politique
québécoise, là, je pense qu'elle est d'une pertinence incontestable. Je suis
très fier, avec toute l'équipe, du travail qu'on fait. Puis les sondages, à
trois ans de l'élection, ce n'est pas la boussole que j'utilise pour faire des
choix quand je me lève le matin.
Journaliste : Mais il reste
que, tu sais, si je comprends bien, vous améliorez quand même votre sort dans
ce sondage-là. Ce que ça vous indique, c'est que vous êtes sur les bonnes
priorités, si je... sur les bons enjeux, si je comprends bien votre propos?
M. Nadeau-Dubois : Il y aura
peut-être un sondage le mois... Ils en font un par mois, là, je pense, Léger,
maintenant? Il y aura peut-être un sondage, le mois prochain, qui va dire autre
chose. Je ne le sais pas, mais, moi, je regarde le travail qu'on fait à
l'Assemblée nationale, disons, depuis le début de la session, là. Qui a été le
parti qui a martelé la question du logement, même, des fois, quand on a l'impression
de prêcher dans le désert? Bien, ça a été Québec solidaire. Ça, je pense que
c'est important, ce travail-là. Je pense que ça parle à bien du monde au
Québec. Sur la question des services publics, qui est le seul parti qui a le
courage de dire qu'il faut arrêter de raconter n'importe quoi aux Québécois
quand on leur dit : Ah oui! Oui, oui, ne vous inquiétez pas, il y a un
trou de 11 milliards, on ne fera pas d'austérité puis on n'augmentera pas
les revenus? Qui est le seul parti qui a le courage de dénoncer cette pensée
magique là? C'est Québec solidaire. On l'a encore vu hier avec la motion, où
les libéraux, les péquistes et les caquistes étaient conjoints ensemble pour
dire : Il n'y aura jamais de hausse d'impôts, même pour les plus riches.
Moi, je suis très fier qu'on ait dit : Un instant, là, ça ne marche pas
comme ça.
Journaliste : M. St-Pierre
Plamondon a dit hier, en conférence de presse, que la prochaine élection, le
thème de la prochaine élection, ça se jouerait sur la souveraineté. Êtes-vous
d'accord avec lui?
M. Nadeau-Dubois : Ça va être,
certainement, une des questions de la prochaine élection. Maintenant, c'est
quand même dans trois ans, ça fait que les pronostics, je vais me garder une
petite gêne.
Journaliste : Mais, si, les
sondages, donc, vous en faites abstraction, quelle est la mesure que vous
utilisez pour savoir que vous progressez vers plus d'utilité, c'est-à-dire,
j'imagine, être au pouvoir?
M. Nadeau-Dubois : Bien, tu
sais, il y a toutes sortes de... toutes sortes de critères, toutes sortes
d'indications qu'on a que notre travail va bien.
Journaliste
: ...
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
je regarde notamment ce qu'on me dit, tu sais. J'ai passé la fin de semaine en
Abitibi-Témiscamingue, là. J'ai rencontré des citoyens, des citoyennes
ordinaires, j'ai rencontré des chambres de commerce, j'ai rencontré des
entrepreneurs, des syndicats, des enseignants, des enseignantes. Puis
savez-vous ce dont tout ce beau monde-là m'a parlé? De la crise du logement. Ça
ne fait pas si longtemps que ça que je fais de la politique, mais, quand même,
ça va faire sept ans, bientôt, là, puis, quand j'ai commencé, là, penser que je
m'assiérais avec une chambre de commerce puis que le premier sujet sur leur
ordre du jour à eux autres, ce serait le logement, là, je n'aurais jamais parié
là-dessus. Vous m'auriez dit ça, j'aurais dit : Vous êtes malade, M.
Robillard, le logement, ça, c'est François Saillant puis le FRAPRU qui
s'occupent de tout ça, ce n'est pas les chambres de commerce. À cette heure, je
me promène, je suis au fond de l'Abitibi-Témiscamingue, puis les gens, ils me
disent : Gabriel, il faut qu'on parle de logement, c'est l'urgence
nationale. Ça fait que, moi, je me dis, partout... je me dis : On fait un
bon travail.
Journaliste : ...à vos
adversaires puis ils vont probablement dire la même chose. Donc, qu'est-ce qui
vous distingue, là, qu'est-ce qui... quelle est la mesure qui vous permet de
savoir que vous avancez dans la bonne direction?
M. Nadeau-Dubois : Quand vous
parlez de mesure...
Journaliste : Bien, c'est
parce qu'on s'entend que, les sondages, c'est une mesure. Vous, vous dites :
Moi, ça, ça ne compte pas dans l'évaluation des progrès qu'on fait. C'est ce
que vous avez dit ce matin.
M. Nadeau-Dubois : J'ai dit
que je ne me basais pas là-dessus pour prendre mes décisions. Exact, c'est ce
que je disais.
Journaliste : Mais donc,
c'est ça... question, c'est de savoir, donc, si ce n'est pas les sondages,
quelle est la mesure que vous utilisez...
M. Nadeau-Dubois : Moi, la
mesure que... pour prendre des décisions?
Journaliste : Oui, pour
prendre des décisions.
M. Nadeau-Dubois : La mesure
que j'utilise pour prendre des décisions, là, c'est : c'est quoi qui est
important pour les Québécois puis les Québécoises, c'est quoi, leurs priorités.
Puis, quand on pose cette question-là aux Québécois, Québécoises, en ce moment,
une des réponses qui revient le plus souvent, c'est la crise du logement. Une
des réponses qui revient le plus souvent, c'est l'état du système de santé.
C'est les chances qu'on donne à nos enfants dans le système d'éducation. C'est
le coût de la vie. Je veux dire, quand on pose cette question-là, c'est les
priorités que les Québécois, que les Québécoises identifient. Puis, quand je me
lève le matin, je me dis : Comment on peut faire œuvre utile, à trois ans
de l'élection, pour faire avancer ces combats-là au Québec?
Journaliste : ...si vous
preniez le pouvoir, donc, moi...
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
ce qu'on souhaite.
Journaliste
: ...question
que je vous demande, c'est : Qu'est-ce qui vous montre que vous vous
rapprochez de faire encore plus œuvre utile à partir de ce que vous...
M. Nadeau-Dubois : De faire
plus oeuvre utile que ce qu'on fait en ce moment?
Journaliste : Bien... je
pense que c'est logique de penser que, faire encore plus oeuvre utile, c'est de
prendre le pouvoir.
M. Nadeau-Dubois : Oui. Tout
à fait. Puis, tu sais, nous, on est entre... Je pense qu'à la période entre les
élections, c'est un moment aussi pour les partis politiques pour s'améliorer,
pour travailler sur notre offre politique. On est en train de conclure, en ce
moment, une vaste tournée des régions, qui est ambitieuse, je dirais même
énergivore, qui nous prend beaucoup de temps. Tout ça va culminer sur notre
conseil national, au mois de mai, où on va adopter des orientations politiques
au terme de cette tournée des régions là, pour revenir plus fort en 2026. C'est
un travail que je fais avec Émilise, auquel je crois, je pense que ça va nous
permettre de franchir la prochaine étape.
Journaliste : Juste en
dessous du sondage sur la une, ce matin, vous voyez une autre histoire de don à
100 $, là, après une activité de financement. Est-ce que ce n'est pas la
démonstration, encore une fois, qu'il y a une espèce de confusion des genres,
là? Cette fois-ci, c'est la ministre Laforest qui est associée à ça.
M. Nadeau-Dubois : Quand
Québec solidaire et Vincent Marissal ont mis le doigt sur le bobo en disant :
Il y a apparence d'une façon de faire instituée à la CAQ, où il y a des
pratiques récurrentes chez plusieurs députés, de faire à peu près la même
chose, toujours dans le même objectif, c'est-à-dire récolter des dons,
l'entourage de François Legault a crié au salissage, au populisme ou je ne sais
trop quelle étiquette. Là, on a, encore une fois, ce matin, un exemple qu'il y
avait quelque chose de systématique dans cette pratique de solliciter des dons
en entretenant une ambiguïté sur : est-ce que c'est une manière ou pas de
faire avancer des dossiers politiques si on est un élu ou un entrepreneur?
Nous, on l'a dit au jour 1, on s'est fait
traiter de tous les noms. Je pense que ça indique qu'il y avait quelque chose
de récurrent à la CAQ. Et donc, nous, on souhaite que le Directeur général des
élections, qui a déjà ouvert une enquête, fasse la lumière sur l'ensemble de
ces éléments-là, y compris les nouveaux éléments qu'on apprend ce matin...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
suis prudent parce qu'à chaque fois qu'on dit un mot...
Journaliste
: ...
M. Nadeau-Dubois : Bien oui. De
un, je pense qu'en général les mots ont un sens, puis, deuxièmement, à chaque
fois qu'on dit un mot qui déplaît, là, on se fait traiter de tous les noms par
la garde rapprochée du premier ministre. Ça fait que, oui, je fais attention à
mes mots. Puis ce que je dis, c'est, il y a une... il y a de... il y a
clairement, là, clairement, une apparence d'une façon de faire qui se réplique,
où il y a beaucoup de députés, dans beaucoup de régions, qui font à peu près la
même affaire, c'est-à-dire offrir un accès à des ministres. Et il y a une
ambiguïté, c'est les maires et les mairesses qui le disent, eux et elles-mêmes,
sur : est-ce que c'est une activité partisane ou est-ce que c'est une
occasion, comme élu municipal, de faire avancer ses dossiers? Ça, c'est ce
qu'on voit partout.
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien, nous
ce qu'on pense...
Journaliste : Sur le
stratagème... parce que, là, vous... de conseiller, de conseiller...
M. Nadeau-Dubois : Conseiller?
Journaliste : Bien, vous avez
dit : On se fait traiter de tous les noms quand on utilise des mots,
donc...
M. Nadeau-Dubois : Oui, oui,
bien là, Vincent s'est pas mal fait...
Journaliste : Bien, vous
n'êtes plus sûr de votre... de l'utilisation de vos mots, vous n'êtes pas
capable de les répéter aujourd'hui, là, non? Je me trompe ou...
M. Nadeau-Dubois : Non. Je
pense que ce que je dis, c'est similaire à ce qu'on a dit depuis le début de
cette affaire-là, là.
Des voix : ...
Journaliste : ...le déroulement
de la soirée...
M. Nadeau-Dubois : J'ai
maintenu... je maintiens et j'appuie tout ce que mon collègue Vincent et moi
avons dit dans les dernières semaines, les derniers mois, là-dessus.
Journaliste : Sur le concept
de la soirée, quand même, tu sais, l'idée, on dit, dans l'invitation, là,
c'était d'échanger sur les enjeux locaux, d'entendre la vision de son
gouvernement, etc.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est-à-dire, si c'est une activité partisane de la CAQ pour gonfler les
coffres de la caisse électorale puis faire une bonne grosse campagne électorale
pour la CAQ, ça, ce n'est pas un problème, c'est très noble, même, de faire du
financement citoyen pour faire avancer son projet de société. Ça, c'est une
chose. Si c'est : venez faire avancer vos dossiers auprès d'un élu du
gouvernement ou venez entendre la vision du gouvernement du Québec pour votre
région, c'est une autre chose. Et ça aussi, par ailleurs, ça peut être très
noble si ce n'est pas lié à du financement politique. Il y a clairement un
mélange des genres dans l'exemple qu'on voit ce matin, et c'est le même mélange
des genres qu'on voit depuis le début de ces scandales-là.
Pourtant, ce n'est pas compliqué, si vous
voulez faire du financement citoyen, dites : Nous, la CAQ, on a le
meilleur projet pour le Québec, venez nous encourager. Puis, si vous voulez
faire une rencontre pour réseauter avec des élus municipaux, pour parler, à
titre de gouvernement, de l'avenir des projets dans cette région-là, bien,
invitez les élus municipaux en disant : C'est une activité du
gouvernement, puis il n'y a pas de transaction financière. Je veux dire, ce
n'est pas de l'astrophysique, là. Je ne comprends pas qu'est-ce que la CAQ
trouve compliqué de tracer cette ligne-là.
Journaliste : Est-ce que le
projet de Northvolt va faire réduire les GES au Québec?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, à Québec solidaire, on avait fait une demande d'accès à l'information, il
y a plusieurs mois déjà, où on avait demandé : Donnez-nous la cible de
gaz... de réduction de gaz à effet de serre de la filière batterie. La réponse
nous était revenue avec une clarté indiscutable, il n'y avait rien.
Donc, nous, depuis le jour 1, mon collègue
Haroun Bouazzi le répète, on nous vend cette filière-là et on nous justifie les
milliards de dollars de subvention en disant : C'est bon pour réduire les
GES. Nous autres, la réduction des GES, à Québec solidaire, on est pour ça,
d'où notre question : Est-ce qu'il y en a une, cible, pour la filière
batterie, de réduction de GES? La réponse, c'est non, et c'est ce que Le
Devoir confirme ce matin, il n'y a pas, ni de près ni de loin, de cible de
réduction de GES.
Donc, on ne peut pas... Donc, la CAQ doit
arrêter de juste brandir un gros drapeau vert quand vient le temps de parler de
Northvolt puis doit avoir une approche transparente où ils nous disent comment
ils vont avoir des retombées économiques, comment ils vont réduire les GES,
comment on va s'assurer que ce projet-là soit bon pour le Québec.
Journaliste : ...d'une
contribution de 1 250 000 de tonnes de GES par année. Donc, ce
chiffre-là, vous n'y croyez pas?
M. Nadeau-Dubois : Une
contribution? Pouvez-vous juste répéter votre question?
Journaliste : Bien, le
ministère a répondu, là, que la contribution de... à la réduction des GES, là,
du projet de Northvolt, c'était 1 250 000 de tonnes.
M. Nadeau-Dubois : De un, on
ne comprend pas c'est basé sur quoi, de deux, nous, ce qu'on veut, c'est un plan
et une cible claire de réduction de GES associés à la filière batterie. En ce
moment, il n'y en a pas.
Journaliste : Rapidement, sur
la santé, est-ce que vous admettez quand même qu'il y a une certaine
progression dans certains indicateurs? Je veux dire, M. Dubé le dit, la
tendance est bonne, ça ne prend pas deux ans, virer un bateau comme celui du
ministère. Est-ce que vous lui concédez un certain succès, quand même?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense que Christian Dubé est bien intentionné et je ne doute pas des efforts
qu'il investit pour que ça aille mieux. Le problème, c'est qu'il est enfermé
dans des ornières idéologiques qui font en sorte qu'il ne voit pas la réalité
en face.
Je vais donner l'exemple du privé. M. Dubé
et M. Legault ont un préjugé favorable au privé, ce qui fait qu'ils sont
tellement convaincus que ça va nous aider que, même quand ça nous nuit, ils ne
sont pas capables de le voir. L'exemple des chirurgies, c'est le meilleur
exemple. On nous a dit : On va amener le privé en renfort puis on va faire
diminuer la liste d'attente en chirurgie. Ça, c'est la théorie. La réalité,
c'est quoi? C'est que, quand on donne des ressources au privé, on les enlève au
public, et que, donc, globalement, on n'épuise pas plus vite la liste d'attente,
on fait juste déplacer le problème. Ça, ce n'est pas une question d'idéologie,
là, c'est juste, pragmatiquement, M. Dubé devrait voir que sa stratégie de
recours au privé ne fonctionne pas, mais il a un préjugé idéologique qui
l'empêche de voir cette réalité-là.
Ça fait que, moi, je ne doute pas de ses
efforts. Je pense que, notamment sur la question du TSO, c'est quelque chose
qu'on... Combien de fois Vincent Marissal en a parlé avant que, finalement, le
gouvernement aille de l'avant avec une loi comme on l'avait demandé? Ça fait
que moi, je ne doute pas que M. Dubé essaie. Le problème, c'est qu'il a des...
il est enfermé dans certains paramètres idéologiques qui font en sorte qu'il ne
prend pas les bonnes décisions.
Même chose sur Santé Québec... on
nous annonce qu'on... ou, en tout cas, on laisse planer une nomination à la
tête de Santé Québec, qui s'aligne, en tout cas, si on croit à ce qu'on lit
dans les journaux, pour être une personne issue du milieu de la finance, une
personne issue du milieu de l'immobilier. Est-ce que c'est ça qu'on a besoin au
Québec pour régler les problèmes de notre système de santé? Pour avoir un
système de santé plus humain, là, est-ce que nommer une personne issue du
milieu de la finance va nous amener dans la bonne direction? Moi je pense
qu'encore une fois, ça, ça témoigne d'un préjugé favorable au privé, alors que,
moi, je pense que ce qu'on aurait besoin pour diriger la santé, au Québec, ce
n'est pas un «big shot» du monde de la finance ou une «big shot» du monde de la
finance, c'est quelqu'un qui connaît la santé puis les services sociaux, qui
connaît c'est quoi, soigner du monde. Nous, c'est en cette approche-là qu'on
croit.
Journaliste : Le ministère de
l'Environnement a choisi d'écarter tous les fonctionnaires de Rouyn-Noranda qui
ont travaillé en lien avec la fonderie Horne, même s'ils ont déménagé aussi
ailleurs en province. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que, là, on a besoin d'explications, là. C'est très, très particulier, comme
directive. Je pense que le ministère doit s'expliquer, là. Qu'est-ce que ça
prend pour être écarté d'une responsabilité comme ça? Comment on juge qu'un
travailleur ou qu'une travailleuse n'a plus l'impartialité requise? Ça pose de
grosses questions.
Journaliste : On the health
transfers, like, 900 million dollars per year for the next 10 years,
Québec was the last canadian province to reach a... deal. Do you think it's a
good thing and the CAQ Government can basically show... like we can ensure this
part, like, we went ahead and we got this deal?
M. Nadeau-Dubois : 900 million
is pretty far from the 6 billion that were expected, so it's not a big
deal, it's a small deal, compared to what the expectations were. And the worst
fact is that, with that money, we have some doubts that the Government of
Québec, Mr. Legault and Mr. Dubé, will be able to make the system work for
people. That's not what we're seing in the last years. They are unable to
provide a healthcare system that takes care of everyone in Québec.
Journaliste
: And what
about the poll, the poll... I mean, like, you said that, for a year, now,
people are disatisfied with the Legault Government. What is tricky about a
poll? It's...
M. Nadeau-Dubois : Well, polls
come and go, they are... one each month now, so there's more polls than ever.
So, I try to discipline myself not to base my decisions on those polls. When we
rise in the morning, at Québec solidaire, the question we ask ourselves is :
What is the good fight for Quebeckers? And, right now, we think the good fight
is taking care of the housing prices, taking care of what's happening in our
public services, and that is the fight we're fighting everyday, even if there
is no interest from anyone, we keep fighting those fights because we think it's
the good thing to do for Québec.
Journaliste
: That
being said, don't you see a disatisfaction within the polls that you see also
for yourself, since a year, on the Legault Government?
M. Nadeau-Dubois : What we are
witnessing in the last year and a half, in Québec, and it's not only the polls
that tell us that, it's also the historic mobilization of public sector
workers, is that people are tired of governments promising anything and not
delivering. They're tired of magic political promises like : we are going
to lower the taxes for the rich and it's going to create a hole in the budget,
but don't worry, there will be never any austerity. That kind of magical
thinking, which is the trademark of the CAQ and the Liberal Party of Québec, I
think Quebeckers are exhausted of that and I think what we're seing, in the
last yeat and a half, in Québec, especially the mobilization of public sector
workers, is a symptom of that.
Journaliste
: Just on
Dubé's health plan, it's been two years since he tabled it. What are you most
concerned about, at this point, when you look at the progression of that plan
through that past two years?
M. Nadeau-Dubois : Well, it's,
you know, the CAQ into power raising big expectations for Quebeckers in terms
of healthcare. They had all kinds of promises, very shiny promises, and they're
not delivering, and they're not able to see that their strategy to use the
private sector more and more is actually preventing us from having a better
healthcare system because we're taking resources away from the public sector to
bring them in the private. So, for example, in terms of
operations, we're not able to catch up the list, because we're just displacing
the problem instead of solving it.Thank you.
Merci.
(Fin à 8 h 29)