(Quinze heures vingt minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse du porte-parole de l'opposition officielle en matière
de transport et de mobilité durable, Monsef Derraji, qui est accompagné pour l'occasion
de proches de personnes victimes de l'alcool au volant. Donc, la parole est à
vous.
M. Derraji : Bonjour, tout le
monde. Premièrement, permettez-moi de saluer le courage des familles qui nous
accompagnent aujourd'hui dans le dépôt de ce projet de loi. Et je vais prendre
quelques secondes juste pour leur donner officiellement le projet de loi déposé
aujourd'hui, une copie pour chaque famille. Et je tiens à le rappeler, que ce
projet de loi modifie le Code de la sécurité routière afin d'interdire la
conduite d'un véhicule routier au titulaire d'un permis lorsque son d'alcoolémie
se situe entre 50 milligrammes et 80 milligrammes d'alcool par 100 millilitres
de sang.
Je tiens juste à préciser une chose, c'est
que le consensus scientifique est pour la baisse du taux d'alcoolémie. L'Institut
national de santé publique, la Santé publique, CAA-Québec, le coroner, ils ont
tous demandé de baisser le seuil à 0,05 parce que les avantages sont là. On
parle de mesures administratives, comme dans les autres provinces canadiennes,
où, grâce à l'implantation de ces mesures, ils ont réussi à baisser le taux de
collisions mortelles et de conséquences, agir sur les décès graves.
Aujourd'hui, au nom de ces familles
endeuillées, très honoré, au nom du Parti libéral du Québec, de déposer un
projet de loi qui va dans le sens d'améliorer le bilan de la sécurité routière.
On le voit, nous sommes dans la semaine de la conduite sur les facultés
affaiblies, et je pense que le gouvernement a une occasion en or d'accepter la
demande de ces familles endeuillées.
Donc, sans plus tarder, je suis prêt à
céder la parole à un membre à la fois, de chaque famille, pour vous partager le
pourquoi et la nécessité pour le gouvernement d'agir et d'accepter ce projet de
loi. M. Bittar, si vous voulez commencer, ou...
Des voix : ...
M. Derraji : Allez-y,
allez-y.
Mme Beauregard (Lyne) : Alors,
en 2011, j'ai perdu Nicholas, Nicholas Antonelli, et c'était l'année de Dérapages,
je ne sais pas... avec Paul Arcand. Alors, j'ai tout de suite été avec... pour
essayer de faire la différence dans la vie des jeunes. Et j'avais réalisé, ça,
c'était mon mandat, à l'époque... (panne de son)... que la fête, à la
graduation, il avait besoin d'aide. Alors, on s'est mis en route, pendant huit
ans de temps, à essayer de sensibiliser les jeunes dans les conférences dans
les écoles. Ils voyaient le film sur... Dérapages et, après, ils avaient
le grand honneur de voir mon histoire, et là j'étais devant les jeunes. Je peux
vous dire les dommages collatéraux que j'ai vus de mes yeux chez les jeunes à
perdre un ami... Moi, j'ai trois... j'avais trois garçons. Son frère... son
frère est décédé dans ses bras. Un jeune homme qui aurait pu peut-être passer
professionnel dans le monde du sport se ramasse avec des coûts psychologiques.
Je peux vous dire, notre famille, pendant neuf ans de temps, en thérapie... La
thérapie, oui, on l'a, dans les soutiens, dans les soutiens avec... (panne de
son)... le cerveau, et vous n'êtes pas capable de fonctionner, c'est
douloureux.
Alors, je parle pour tous ces jeunes-là.
On est ici pour faire la différence. Si on était capable de baisser le taux d'alcool
au volant, on serait capables d'avoir des statistiques... Je n'en ai pas, moi,
de statistiques. J'ai travaillé fort dans toutes les écoles pour savoir comment
je sauvais des vies. Je ne le voyais pas. Aujourd'hui, si vous me dites qu'on
baisse un taux puis qu'à la fin de l'année on a sauvé tant de vies, comme qu'on
voit dans les autres provinces, des statistiques... Je suis une fille de
sports, moi, j'aime ça, des résultats. Alors, je demande à... l'aide du
gouvernement, de faire la différence puis de nous aider, nous, les parents
endeuillés, de sauver des vies. Alors...
M. Derraji : Merci,
Mme Beauregard.
Mme Beauregard (Lyne) : C'était-tu
correct? Oui?
M. Derraji : Merci beaucoup.
Je cède la parole à M. Fortin, maintenant.
M. Fortin (Daniel) : Merci.
Merci, bonjour. Merci à tous. J'ai perdu mon fils, Jackson, au mois de
septembre 2021, ainsi que sa demi-sœur, Emma, sa mère, Shelly, et puis son
grand-père, James, dans la collision de Beauport. C'est tout frais, ça fait à
peine deux ans. Les effets, comme on disait, collatéraux, sont immenses au
niveau de ma famille, mes amis, les thérapies, le retour au travail difficile.
Donc, tout ça fait en sorte, là, que je pense que le 0,05, là, va avoir
beaucoup de... une grosse importance, surtout sur les victimes.
Si on parle du côté un peu plus légal, bien,
c'est certain que ça donne aussi des... voyons... des...
Une voix : Des statistiques.
M. Fortin (Daniel) : Oui, des statistiques,
puis aussi, lors des sentences, donc, ça fait des faits aggravants aussi, lors
des prononcés de sentences, si... avant que ça devienne criminel. Donc, de 0,05
à 0,08, si la personne s'est fait prendre une, deux, trois, quatre fois, bien,
ça va rentrer dans les statistiques, donc, pour des sentences aussi. Donc, ça
ne ramène pas nos êtres chers, ça ne ramènera jamais mon fils, mais, cependant,
ça va peut-être m'aider à poursuivre mon combat que j'ai à faire à tous les
jours par rapport à l'alcool au volant puis la conduite avec les facultés
affaiblies.
M. Derraji : Merci,
M. Fortin. On termine avec M. Bittar.
M. Bittar (Antoine) : Bonjour.
Premièrement, je voudrais remercier M. Derraji parce que, vous savez, on
prend une bataille contre un système, contre une incompréhension, qui est, pour
nous, quelque chose de très clair : on est là pour vous parler d'êtres
humains, et non de la politique. M. Derraji nous a compris et il nous a
pris en tant qu'humains, en tant que victimes pour faire comprendre aux gens
par où on passe. On ne veut pas que vous passiez par... nous, ce que nous avons
passé. Vous savez, à 3 heures du matin, recevoir un appel ou quelqu'un qui
sonne à votre porte pour vous dire... ils ne sont même pas capables de le dire,
ils n'y arrivent pas, les policiers, à le dire, c'est une des tâches les plus
dures. Imaginez, de notre côté aussi, on n'y croit pas.
On est là pour vous dire : On a
besoin de ça. Les chiffres, tout montre que ça fonctionne. Toutes les provinces
l'ont, toutes les provinces ont des zones rurales, toutes les provinces ont des
bars, des restaurants, tout fonctionne. Comment se fait-il qu'ici on n'est pas
capable de regarder en face et se dire : Oui, ça fait longtemps qu'on
aurait dû être là, ça fait longtemps qu'on aurait dû commencer, avec le 0,05.
0,05, vous perdez 40 % de vos
capacités à éviter une voiture qui vous rentre dedans, que la personne, elle,
est peut-être à 0,02, quelqu'un qui va se... passer, se promener dans votre
rue. Vous savez, c'est la même chose que je dirais au gouvernement : Vous
dites non, est-ce que vous seriez prêt à laisser vos enfants avec une personne
qui a pris deux verres de vin, trois verres de vin, puis elle doit aller se
promener? Je suis sûr qu'ils me diraient non. Je suis sûr que chaque personne
en face qui nous regarde serait prête à voter pour dire : Oui, il nous le
faut.
Je vous dis, ce n'est plus une histoire
politique, c'est quelque chose d'humain, c'est quelque chose qui aurait dû être
fait depuis longtemps parce que ça sauve des vies. Et, quand on se fait dire,
nous... nous, les victimes, on se fait dire non, et pour aucune raison
spécifique, ce qu'on se fait comprendre... ça veut dire que la mort de nos
enfants, de tout le groupe ici et des autres personnes qui n'ont pas eu... pas
le courage, ce n'est pas facile de venir vous parler, de parler de qu'est-ce
qu'on a... alors ces gens-là et les prochaines victimes ne sont pas importants
pour ce gouvernement.
Qu'est-ce qu'une vie vaut pour ce
gouvernement? On vous le redemande, on voudrait que tout le monde leur demande.
Ce n'est pas admissible, c'est... on est des êtres humains, on parle de sauver
des vies. Si on sauve 50 % des vies, on en a 85, en moyenne, au-delà de
40 vies par année, en faisant quoi? En descendant de 0,08 à 0,05. Ce n'est
pas compliqué. En tout cas, je vous remercie beaucoup.
M. Derraji : Bravo!Merci,
M. Bittar, Mme Beauregard et M. Fortin, pour vos témoignages.
La Modératrice : On va
enchaîner avec la période de questions.
Journaliste : Oui. Bonjour.
Pierre-Alexandre, de Radio-Canada. Je ne sais pas si c'est vous,
M. Derraji, ou des gens qui sont là, qui veulent répondre à ma question.
Quand on vous entend, ça semble être une évidence, mais j'ai écouté, moi, les
travaux parlementaires, il y a quelques semaines, puis vous posiez à la
ministre... la question à la ministre : Pourquoi? Pourquoi? Puis on
comprend que le gouvernement de la CAQ ne veut pas aller là. Comment vous
expliquez ça?
M. Derraji : Moi aussi, moi aussi,
je ne trouve pas les arguments nécessaires. J'ai essayé de faire raisonner ce
gouvernement en se basant sur la science, en se basant sur les avis de la Santé
publique. Mme la vice-première ministre, pendant la pandémie, utilisait les
avis de la Santé publique, elle les a... elle a demandé aux Québécois, même,
d'être dociles. Donc, elle ne suit pas la science — c'est à Québec — et
même les résultats.
Mais, vous savez, aujourd'hui, la présence
de trois familles endeuillées témoigne de l'importance qu'on doit légiférer,
parce qu'on ne peut pas être dans leurs souliers. Donc, j'espère que le
gouvernement, aujourd'hui, quand il va voir ces familles prendre la parole,
quand il voit ce que Mme Beauregard est en train de vivre... On ne peut
pas, on ne peut pas accepter cela en tant que législateur. Donc, j'espère
qu'ils vont reculer. On a un projet de loi, maintenant, qui a été déposé, que
je viens de déposer, on a aussi un projet de loi que Mme la ministre a déposé.
J'espère, j'espère qu'elle va accepter nos amendements.
Journaliste : Est-ce que les
lobbys des restaurateurs, des bars, est-ce que ces lobbys-là ont trop de
pouvoirs, sont trop forts?
M. Derraji : Je ne les ai pas
vus. Je les ai invités à venir en commission parlementaire nous dire de quoi
ils ont peur. La ministre a refusé de les inviter. Donc, si ces lobbys pensent
que le fait de baisser ça à 0,05, ça va baisser leur chiffre d'affaires, je les
invite à sortir publiquement et à le dire haut et fort. Je les invite à voir ce
qui se passe dans les autres provinces canadiennes, où je n'ai pas vu des
manifestations des bars ou des restaurants qui disaient perdre un chiffre
d'affaires. Toutes les provinces canadiennes ont baissé le seuil à 0,05, et,
vous savez quoi, je pense, ils ont augmenté, même, leur chiffre d'affaires.
Journaliste : Bonjour,
Marc-André Gagnon du Journal de Québec. Bien, M. Derraji, puis c'est
correct, a répondu à toutes les questions de mon collègue, mais j'aimerais
aussi, sur la même question, en fait, entendre les familles qui sont présentes
aujourd'hui. Comment vous expliquez-vous le fait que le gouvernement ne veuille
pas entendre votre demande, visiblement? Parce que le débat s'est fait,
récemment, et un des arguments, parce qu'on en parlait il y a quelques
secondes, bien, qui a été donné par la ministre des Transports, qu'on a
entendu, en tout cas, c'est que, dans les régions, il n'y a pas de transport en
commun, par exemple. Donc, les députés caquistes des régions s'opposaient, au
sein du caucus, à cette demande-là. Comment vous expliquez ça?
M. Antonelli (Denis) : Moi,
le premier point que, moi, je peux soulever en réponse à votre question, c'est
que des groupes de pression, ça existe partout, n'est-ce pas? On ne peut pas
avoir de la politique sans avoir les groupes de pression. Tout le monde a ses...
a un mandat, tout le monde est connecté avec d'autres groupes. Et,
malheureusement, il y a une question de financement aussi qui se dresse devant
chaque politicien. Alors, ça, ça existe, ça va toujours exister, mais je pense
qu'on passe à côté de la question principale : Pourquoi avoir de la
partisanerie? Parce que c'est quand même un concept universel, le fait de
sauver des vies, travailler en amont et éviter que ça se poursuive pour causer
des décès, des accidents, et tout ce qui est... tout ce qui vient avec, en
fait, comme dommages collatéraux.
Et on essaie tout simplement d'éviter ça
pour le bon peuple, pour nos voisins, nos amis, les membres de nos familles. On
ne le sait pas, à qui ça... le prochain billet de tirage de... où ça va être
annoncé. Comme Antoine mentionnait, on reçoit... quelqu'un sonne à la porte,
deux policiers, policières qui nous annoncent la nouvelle. C'est un peu comme,
vous savez... il y a eu l'annonce à la télé pour les gens qui apprennent le
cancer, puis on voit la personne reculer... de reculons en... à vitesse
réduite, contre le mur. Ils sont assommés par ces nouvelles. Alors, nous, on
est assommés, on a été assommés par... de cette même manière. Malheureusement
pour nous, par contre, c'est de longue durée, alors c'est une peine qu'on doit
vivre pour le restant de nos jours, et tous nos proches.
Et je pense que si le bon peuple, les
politiciens, politiciennes prennent juste le temps de s'asseoir là-dessus puis
de penser à ces répercussions, à ce qu'on vit... et peut-être devenir champions
et championnes de cette cause pour éviter que ça se reproduise. Il n'y a
personne, en passant, qui est venu nous voir, à date, avec l'envers de la
médaille, pour nous souligner un point positif à maintenir le 0,08. Et donc,
moi, je lancerais ça comme défi : si vous trouvez la raison principale
pour argumenter pour le maintien, le statu quo, bien, vous êtes bienvenu, venez
à notre place, et donnez-nous vos arguments, et on va vous écouter. Alors,
voilà.
Journaliste : Est-ce que
quelqu'un d'autre veut commenter sur le refus, donc, que vous essuyez de la
part du gouvernement? Parce que, bon, c'est un projet de loi de l'opposition.
C'est quand même rare qu'ils sont appelés, ces projets de loi là, vous en êtes
conscients, évidemment.
M. Bittar (Antoine) : Je
pense que tout le monde peut vous dire que toutes les réponses qu'on a eues
n'ont pas de bon sens. Vous savez, vous avez des amis, vous avez de la famille
n'importe où est-ce que vous êtes. Vous n'avez peut-être pas de transport en
commun, mais une vie, c'est une vie. Je veux dire, moi, je n'irai jamais dire à
quelqu'un : Non, je ne viendrai pas t'aider, que j'habite n'importe où. On
l'a toujours fait avec nos enfants.
Quand on se fait dire que le Québec a une
des lois les plus entourantes pour la conduite avec les capacités affaiblies et
qu'on se fait dire... ah oui? Et on se fait dire : Ah oui, oui,
l'éthylomètre, la première sanction, et tout, tout cela, c'est des sanctions
après le... Nous, on demande des... pas des sanctions, on demande des actions
en amont. On veut éviter que quelqu'un soit mort. Et, que la personne qui a été
trouvée coupable passe du temps en prison, avec un éthylomètre, non, ce n'est
pas acceptable, ça aurait dû être fait avant. Si tu me parles de vie, encore,
et que 61 % de la population est d'accord, on ne trouve pas que c'est
normal. Alors, toutes les réponses du gouvernement, comme dit Denis, dites-nous
une raison. Si vous dites : Ça va tuer plus de monde, bien, on n'est pas
là pour...
Journaliste : M. Bittar,
pendant que vous êtes là, la dernière fois qu'on s'est vus, hein, il était beaucoup
question, après ce qui s'est dit en commission parlementaire, de l'invitation
au cocktail de financement que vous aviez reçu, là. Juste pour faire un suivi
là-dessus, là, vous en êtes où? Est-ce que vous avez eu un appel de la part du
DGE?
M. Bittar (Antoine) : Oui, bien,
on va être brefs parce que, je vous dis, notre bataille, ce n'est pas ça. On
n'est pas là pour ça, mais je... oui, on a eu un appel du DGE et ils sont
venus... ils veulent nous rencontrer... ils nous ont rencontrés, je m'excuse.
Suite à ça, on ne sait pas ce qui se passe, mais, oui, le DGE a fait une
enquête. Et, comme je vous dis, notre combat ici, là, c'est de sauver des vies,
ce n'est pas une histoire de politique. C'est l'être humain en premier, s'il
vous plaît. Merci. Je ne sais pas si...
Journaliste
: Quelqu'un
d'autre? Oui, allez-y.
M. Fortin (Daniel) : Bien,
brièvement, pour ma part aussi, je pense que le 0,05, et tout ça, c'est une
question d'éducation. Je crois qu'une fois que la population puis... vont
comprendre pourquoi qu'on demande 0,05 et pourquoi qu'on demande des sanctions administratives...
Tu sais, pour ma part, ce n'est pas pour empêcher le monde de prendre de
l'alcool, ce n'est pas pour... ou de la drogue, je veux dire, ils peuvent en
prendre, sauf que ne prenez pas votre véhicule, je veux dire, tout est en place,
avec tous les systèmes qu'on a de transport en commun, c'est de sauver des
vies, comme Antoine, il disait. Donc, une fois que la population... Parce que,
dans les autres provinces, ça se fait. Et puis, une fois que la population va
être éduquée du pourquoi... Et, non, ce n'est pas pour mettre des sanctions
supplémentaires, c'est pour sauver des vies. C'est très différent, entre les
deux.
Donc, il ne faut pas voir ça comme une
sanction ou comme une loi, ou quelque chose, c'est vraiment pour sauver des
vies. On est tous victimes, ici, puis, je vous dis, on ne veut pas que ça
arrive à personne d'autre. C'est un cauchemar interminable que... moi, ça fait
deux ans, puis je ne vois encore pas le bout du tunnel. Donc, c'est pour ça
qu'on demande ça.
Journaliste : Puis, dans
votre cas, par exemple, dans le secteur de Beauport, tu sais, qu'est-ce qui a
changé, dans le fond?
M. Fortin (Daniel) : Bien,
ils ont mis...
Journaliste : Oui, tu sais,
il y a le photoradar.
M. Fortin (Daniel) : Ils ont
mis le photoradar.
Journaliste : Est-ce que
c'est suffisant?
M. Fortin (Daniel) : Ça,
encore là, ça reste politique, là. Comme Antoine disait, on n'est pas là non
plus pour débattre, mais c'est...
Journaliste : ...je vous pose
ma question autrement. Ça ne vous met pas un peu encore en colère de voir que,
dans le fond, ils ont installé un photoradar, puis après on se dit : C'est
assez, c'est ça, tu sais?
M. Fortin (Daniel) : Bien, en
fait, le photoradar aide, ça, c'est certain. Je veux dire, ça ne peut pas
nuire. On s'entend que, tu sais, ça va faire réfléchir les gens. Puis quelqu'un
qui est en état d'ébriété, probablement qu'il ne s'en rendra même pas compte,
qu'il y a un photoradar, mais il reste en sorte que ça ne peut pas nuire. Donc,
je ne peux pas être contre le fait, sauf que ça, c'est la première étape.
Donc là, il faut aller à la deuxième étape
puis il faut commencer à... tu sais, à prendre des pas vers l'avant, où est-ce
qu'on est rendu présentement. Donc, le photoradar, dans mon cas, dans mon
histoire, ça a été le premier pas. Bien là, il faut continuer d'avancer, il ne
faut pas arrêter, il ne faut pas stagner à cette chose-là.
Journaliste : Merci. Bon
courage.
M. Derraji : Merci. Merci.
(Fin à 15 h 38)