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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le mardi 19 mars 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-sept minutes)

M. Tanguay : Bon matin à toutes et à tous. On va vous parler du budget, ce matin, parce que nous sommes le Parti libéral du Québec. Le plan inexistant de retour à l'équilibre budgétaire, pour nous, c'est un grave problème. J'ai envoyé, ce matin, à François Legault une lettre lui demandant, lui demandant de produire, d'ici l'été, son plan de retour à l'équilibre budgétaire. Il ne peut pas négliger ou reporter à un an cet important exercice.

La semaine passée, deux firmes de cotation de crédit ont levé des drapeaux jaunes, DBRS et Moody's, et, en ce sens là, on ne peut pas laisser aller la situation. Déficit, je vous le rappelle, record de 11 milliards. J'ai publié, hier, sur le réseau X, une vidéo de François Legault, de 2012, où François Legault déchirait sa chemise lorsqu'il demandait à Pauline Marois d'aller à New York voir les maisons de crédit et de déposer un plan pour un déficit qui était de 1,6 milliard. Il disait, à ce moment-là : Votre trou de 1,6 milliard... Bien, François Legault, lui, à 11 milliards, c'est bien davantage un gouffre, pour lequel il n'a pas de plan à retour à l'équilibre budgétaire. Alors, on exige, d'ici l'été, un plan crédible de retour à l'équilibre budgétaire.

Je vais céder la parole à mon collègue Fred Beauchemin.

M. Beauchemin : Merci, Marc. Le duo Legault-Girard a un énorme déficit de crédibilité. Non seulement on a besoin d'un plan de retour à l'équilibre budgétaire, mais on en a besoin d'un maintenant. Les deux agences de notation ont levé le drapeau jaune, la semaine passée, pour deux raisons : déficit record de 11 milliards, et pas de plan de retour à l'équilibre budgétaire. Je me serais attendu, de la part d'un gouvernement responsable, d'au minimum accompagner, mardi dernier, un plan avec son budget.

La stratégie de la CAQ, on l'a vu, c'est d'attendre et de souhaiter que la banque centrale baisse son taux directeur. Attendre et souhaiter n'est pas une stratégie. Il n'y a rien pour stimuler la croissance économique dans ce budget-là, il n'y a rien pour améliorer la productivité de nos entreprises. Déficit de crédibilité avec l'inflation, déficit de crédibilité avec la pénurie de main-d'œuvre, avec la crise du logement, manque de rigueur budgétaire, déficit record, crise du logement. La CAQ n'a pas de plan de retour à l'équilibre budgétaire et, entre ce qu'ils nous ont présenté en novembre et ce qu'ils nous ont présenté mardi dernier, il y a 8 milliards d'écart. C'est inconcevable. Tous les gens peuvent le constater maintenant, il y a un manque de crédibilité, il y a un déficit de crédibilité avec ce gouvernement-là.

Journaliste : Sur ce qui s'est passé, vendredi, lors de la rencontre avec M. Trudeau, M. Legault s'est fait fermer la porte sur les doigts, là, on lui a dit qu'il n'était pas question de donner davantage de pouvoirs au Québec en matière d'immigration. D'abord, comment vous qualifiez cette réponse là de Justin Trudeau? Et quelles sont les alternatives de M. Legault?

M. Tanguay : Bien, je pense que la réponse... Il y a plusieurs aspects à votre question. Moi, je n'étais pas surpris. François Legault ne peut pas être surpris. François Legault a dit, à une réponse à Paul St-Pierre Plamondon, parce qu'il y a une surenchère identitaire entre le PQ puis la CAQ : Oui, moi, je vais aller à Ottawa puis je vais ramener... je vais exiger l'entièreté des pleins pouvoirs. C'était écrit dans le ciel que M. Trudeau allait dire non. Nous, au Parti libéral du Québec, ce n'est pas une demande que nous faisons. Le fédéral a un rôle à jouer en matière internationale, en matière d'immigration. Nous, ce qu'on demande, c'est le rapatriement du programme, à Québec, travailleurs temporaires étrangers.

Ceci dit, il n'y avait aucune surprise là-dedans, puis, encore une fois, je termine là-dessus, c'est un François Legault qui fait une demande qui était irréaliste, qui se fait dire non, puis que là on voit qu'il n'y a pas de résultats, par ailleurs, pour le Québec, notamment en santé.

Journaliste : Mais quelles sont les alternatives? Qu'est-ce qu'il peut faire, M. Legault, là, une fois qu'on lui a dit ça? Parce qu'il a dit qu'il étudiait ses options, si jamais il se faisait dire non, mais ce n'est pas la première fois qu'il se fait dire non, là, par Ottawa. Ça a été le cas avec les transferts en santé, c'est le cas en immigration, ça ne va pas bien dans les négociations pour les dentistes, l'assurance médicaments, etc. Alors, qu'est-ce que... c'est quoi, les options de M. Legault?

M. Tanguay : Qu'il s'inspire d'un Jean Charest. François Legault n'a pas de résultats, il n'a pas été capable de bâtir des relations de confiance pour faire en sorte d'avoir des ententes avec Ottawa. Quand vous êtes à couteaux tirés, à couteaux tirés avec Ottawa, dans votre sixième année, on voit que la troisième voie de François Legault est une voie d'échec. Vous... François Legault, c'est un séparatiste dans le placard. François Legault a les mêmes politiques, mais lui a dit : Bien, on va se désincarner, on va s'asseoir sur la clôture. Puis on voit qu'il n'y a aucun résultat.

Journaliste : Juste pour bien comprendre, vous demandez le rapatriement de tous les programmes de travailleurs temporaires pour Québec.

M. Tanguay : Oui. Il y en a un, il y a un programme, le Programme de travailleurs étrangers temporaires, PTET.

Journaliste : ...le PTET, c'est déjà de compétence...

M. Tanguay : Non, il y a une cogestion avec le fédéral.

Journaliste : ...le PMI, ça, ça ne vous intéresse pas de le...

M. Tanguay : C'est le PTET que l'on veut comme...

Journaliste : Sur le PMI, là, si on a un certificat d'acceptation du Québec, ce ne serait pas un gain considérable?

M. Tanguay : Écoutez, mieux faire en sorte que les deux ministères de l'Immigration puissent bien fonctionner, c'est clair qu'il faut le faire. Moi, dans mon comté, j'ai des cas pathétiques de personnes qui sont en attente, et qu'on leur demande d'aller faire le tour du poteau pour aller renouveler leur permis, et ainsi de suite. Le fédéral doit faire le ménage, et le provincial également, pour qu'on soit plus performants en matière d'immigration. Donc, ça, ça pourrait participer, effectivement, d'une entente ponctuelle.

Journaliste : Aller à Ottawa avec les chefs de partis politiques, est-ce que c'est quelque chose que vous comptez faire?

M. Tanguay : Non, non. Alors, Paul St-Pierre Plamondon... Bien, première des choses, ce serait aller à Ottawa pour réclamer l'entièreté des pouvoirs en immigration, ce qui n'est pas notre position, au départ. Le deuxième aspect, d'aller réclamer que les transferts en santé s'opèrent, bien, ça, nous, on le fait à Québec, on appuie le gouvernement puis on lui dit : Vas-y, va chercher ça. Puis c'est à François Legault à le faire. Ce n'est pas un pèlerinage à Ottawa, qui inclurait un café avec Yves-François Blanchet, qui changerait quoi que ce soit au prix des tomates.

Journaliste : M. Tanguay, pensez-vous qu'il faut quand même diminuer immédiatement, à court terme, le nombre de demandeurs d'asile et de travailleurs étrangers? Est-ce que c'est la priorité que de réduire ça significativement et rapidement?

M. Tanguay : Nous, on ne veut pas mettre à la porte personne, si c'est ça, votre question. Nous, ce qu'on demande, c'est qu'il y ait un contrôle qui soit repris de l'immigration, que l'on ne considère pas juste les immigrants permanents, mais les immigrants temporaires. On avait déposé — Monsef Derraji — un projet de loi pour que, dans la planification, les temporaires puissent et doivent être considérés. La CAQ a dit non. Alors, la CAQ, quand elle a dit en prendre moins puis en prendre soin, elle a menti deux fois. Alors, perte de contrôle. Aujourd'hui, on ne veut retourner personne à la maison, en termes de travailleurs étrangers temporaires, mais on veut qu'il y ait une planification. On en a besoin, de cette main-d'oeuvre là, et des gens qui vont vouloir, le cas échéant, venir rester au Québec puis apprendre le français.

Journaliste : Quelle est la position de négociation du gouvernement Legault en matière d'immigration? Parce que M. Legault lui-même disait, la semaine dernière, que de rouvrir l'Accord Canada-Québec, ça poserait des risques sur les pouvoirs en immigration du Québec. Est-ce que vous partagez cette lecture-là? Est-ce que le Québec pourrait perdre des pouvoirs dans l'éventualité où est-ce qu'il y a une ouverture de l'accord?

M. Tanguay : Bien, je pense que tous les pouvoirs qui ont été entendus entre le fédéral et le Québec sont justifiés, évidemment, que le Québec les ait. J'ai parlé du Programme travailleurs étrangers temporaires, que nous voulons ajouter à cela. Du reste, je veux dire, le résultat, l'échec de François Legault, c'est à lui à l'expliquer, là. L'échec de François Legault, c'est à lui de nous dire qu'est-ce qu'il va faire, puis sa troisième voie, on voit que ça ne marche pas. Sa troisième voie constitutionnelle, la neutralité, ça ne marche pas.

Journaliste : Pourquoi avez-vous voté en faveur d'une motion sur la Cour suprême et les femmes? Quel était votre raisonnement?

M. Tanguay : Bien, écoutez, là-dessus, je vais vous dire, essentiellement, trois choses. Première des choses, il faut savoir que les motions, le matin, il faut analyser ça à la vitesse grand V. Premier élément. Deuxième élément, le jugement, qui faisait 249 pages, il y avait une référence au paragraphe 109. Cette analyse-là aurait requis davantage de temps. Ça, nous, comme groupe, on l'a pris comme une façon, aussi, d'être plus vigilants, notamment sur ce qu'avance le gouvernement, sur ce qu'avance le ministre de la Justice. On questionnait déjà la rigueur du cabinet du ministre de la Justice, mais là je pense que, clairement, on a eu un exemple qu'il faut faire très attention quand ils affirment des choses.

Journaliste : ...rigueur à vous aussi, là, puis ça a été une motion présentée conjointement avec M. Morin, ancien procureur, si je ne me trompe pas, là.

M. Tanguay : Comme groupe, il est clair qu'il y a un enseignement là. Comme groupe, si nous n'avons pas eu le temps de faire toutes, toutes les vérifications — encore une fois, un jugement de 249 pages — et toutes les analyses, si c'était à refaire, la rédaction de la motion aurait été différente de notre côté. Il n'y aurait pas eu le cas de dénoncer la Cour suprême parce qu'elle voulait... tentative d'invisibiliser les femmes...

Journaliste : ...bien, sur le fond, là...

M. Tanguay : Sur la Cour suprême...

Journaliste : Non, non, mais...

M. Tanguay : ...je ne pense pas que la Cour suprême faisait... On avait à dénoncer une tentative. Je ne pense pas que la Cour suprême tentait...

Journaliste : L'avez-vous lu, le jugement?

M. Tanguay : Pas en son entier, non, pas en son entier. Maintenant, ceci dit, comme groupe, comme groupe, c'est un enseignement. Et rajoutez à ça... nous, on assume ce qu'on doit faire, mais rajoutez à ça le fait que... Deux choses. On pourra davantage questionner la rigueur du gouvernement quand ils sont allés affirmer cela, qui... dans les faits, l'analyse nous démontre autre chose. Et, deuxième des choses, peut-être que vous allez voir, dorénavant, des motions où on va dire : Écoutez, on ne va pas statuer là-dessus ce matin, on va reporter notre jugement, sinon, il n'y aura pas de consentement. Ça se peut que vous nous voyiez arriver plus souvent avec ça.

Journaliste : Est-ce que c'est gênant pour l'Assemblée nationale, là? Elle me semble être couverte de ridicule après avoir voté une motion comme ça.

M. Tanguay : Bien, écoutez, ce n'est pas... disons que ce n'était pas... ce n'était pas une... ce n'était pas une bonne journée cette fois-là.

Journaliste : Non, mais sur le fond, là, l'expression, est-ce que vous êtes d'accord avec ça que ce soit employé dans un jugement de la Cour suprême?

M. Tanguay : C'est délicat. Est-ce que l'expression avait sa place? Ça soulève d'énormes questions. Chose certaine, elle est arrivée une fois. Je pense qu'on ne peut pas parler de cette façon-là. Ceci dit, c'était dans un contexte particulier. Mais de là à dire que la Cour suprême a pris position, puis il faut dénoncer, parce qu'elle veut invisibiliser les femmes...

Journaliste : ...après, ça fait jurisprudence, des jugements comme ça. Ça fait que... Est-ce que vous êtes... Peut-être dans le libellé de la motion?

M. Tanguay : Mais cette expression-là est tout à fait malheureuse, et je pense que là, la réaction démontre qu'elle ne devrait pas être utilisée.

Journaliste : M. Fitzgibbon qui réitère qu'il y a trop de véhicules, puis met le fardeau sur les municipalités, donc le fardeau, peut-être, de mettre un malus en place aux municipalités, mais que son gouvernement, lui, n'est pas d'accord avec ça, est-ce que c'est aux municipalités de faire ça?

M. Tanguay : Je pense que Pierre Fitzgibbon et le gouvernement Legault ne peuvent pas, justement, décharger leurs responsabilités. Pierre Fitzgibbon, ce n'est pas la première fois qu'il dit qu'il y a trop d'autos sur les routes du Québec. Bien, lui, il participe d'un gouvernement, à Québec, qui a des moyens, qui a des outils. Qu'est-ce qu'il va faire? Entre autres, suggestion, transport en commun. Ça, qu'est-ce que Québec peut faire pour aider les sociétés de transport à être plus performantes puis à faire en sorte que les gens vont quitter davantage leur auto? Mais, effectivement, il ne peut pas pelleter ça sur le dos des municipalités, en disant : Arrangez-vous avec ça.

Journaliste : Est-ce que c'est le gouvernement du Québec qui devrait gérer un malus, maintenant qu'on a enlevé Roulez vert, par exemple?

M. Tanguay : Le gouvernement du Québec a des moyens. Nous, on est davantage dans le fait de bonifier l'offre de transport collectif, puis ça, ça relève de Québec, entre autres, qui est partenaire, oui, avec les municipalités, mais il ne peut pas mettre ça sur le dos exclusivement... sur les municipalités.

Journaliste : So, you don't want to go to Ottawa for a pilgrimage on immigration?

M. Tanguay : No, no, no. First of all, with respect to the demands on immigration, we are not supporting that demand. We are not requesting, we, Liberals, that… a complete transfer of all the powers and responsibilities of the federal Government to the provincial Government. The federal Government has an important role to play. And that's not our position. Our position is to make sure that, for instance, the Program travailleurs étrangers temporaires will be transferred to Québec. So, we will not go in a pilgrimage in Ottawa to have a cup of coffee or a cup of tea with Mr. Yves-François Blanchet.

Journaliste : But the thing is the Temporary Foreign Worker Program is already jointly…

M. Tanguay : Yes, jointly.

Journaliste : …managed by the federal Government and the Québec Government. So, what would that… what are the changes you're looking for?

M. Tanguay : We're looking to put in place where we will… have the whole picture, when we will have the full control of the… Because Québec can have the objective, but it's the federal Government who will be allowing that objective to be a reality. So, again, when we're talking about a loss of control, with respect to the temporary workers, first, it started with a… from Québec, who permitted that increase in numbers. That being said, it's a cogestion with the federal Government. We think that Québec can be the whole… the only entity responsible for managing that program.

Journaliste : The… In response to your request to Mr. Legault about the plan to balance the books, Mr. Girard is arguing that it's a long process. There is a… You know, they're looking for $2.9 billion, and it will take a long time, it will take a full year to get that plan to balance the books on the table. And you think that's not soon enough?

M. Tanguay : It's clearly not soon enough. That's the reason why I wrote a letter to François Legault, and it goes with respect to the Québec's reputation towards the maisons de crédit. And again, we need to have a plan. There is a huge mistake. From November to January, in two months, we passed from $3 billion deficit to an $11 billion deficit. That's a request, that's a must, and we need to have a tangible plan. I don't know, Fred, if you want to add on this?

M. Beauchemin : I mean, you know, it's not an easy thing to actually do the clean-up behind such a disaster, but the reality is that it took them two months to create that disaster, or so they say, because we're looking for transparency, and they're not giving it to us. In November, they were all saying it's going to be $4 billion, and, all of a sudden, within a few weeks from there, it went to $11 billion. And now, that's what we heard last week. So, you know, if they're able to, like, destroy the thing in a few weeks, I think they should be able to turn around quickly and show us a plan to go back to a balanced budget quickly.

Journaliste : Can I ask you about… Well, the former Prime Minister Brian Mulroney is… lies in state in Ottawa. Was he a source of inspiration for you?

M. Beauchemin : For me, personally, yes, because he actually called on all Canadians to help him, at the time, build a stronger, more prosperous and open-minded Canada, and I think that was the Canada that we, actually, are able to live, from the dividend that it created for the last 30 years. So, yes, he was an inspiration, for sure.

M. Tanguay : And we will have a very tangible legacy from his passage as Prime Minister of Canada. For instance, the TPS, taxe sur les produits et services, helped a lot the Government to be able to help our people, and also, the ALENA, the international accord, and the role of Canada at the international level. I think that it's... those are very, very important legacies from Mr. Mulroney. 

(Fin à 11 h 44)

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