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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation

Version finale

Le mardi 12 mars 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt minutes)

M. Tanguay : Bon matin à tous et à toutes. Ce matin, évidemment, c'est jour du budget, le sixième budget de François Legault. Les Québécois, après cinq ans, dans la sixième année de gouvernement de François Legault, sont doublement perdants. Ils sont perdants parce qu'il y a une perte de contrôle évidente des finances publiques, on va ajouter encore une fois à la dette et au nombre d'années déficitaires, donc perte de contrôle des finances publiques, et également, les Québécoises et Québécois n'ont pas les services fondamentaux et essentiels auxquels ils auraient droit de s'attendre.

Alors, l'Institut du Québec l'a, entre autres, mentionné hier, le Québec est face à un impératif de croissance économique. Pour nous, le Parti libéral du Québec, parti de l'économie, nous devons créer la richesse. Après ça, nous pouvons la redistribuer.

Nos attentes, on l'a dit : augmenter... Il y a trois attentes, de façon prioritaire : augmenter la productivité de nos entreprises, donc produire, la deuxième attente, évidemment, il faut augmenter la construction d'habitations, de logements résidentiels, il faut construire, et nous devons favoriser le retour de parents sur le marché du travail, au premier titre les mères, les femmes, en convertissant 15 000 places qui sont dans le privé, non subventionnées, en places subventionnées. Alors, il faut convertir. Alors, pour nous, le Parti libéral du Québec, les priorités sont claires, il faut produire, construire et convertir.

Mais, malheureusement, on a un gouvernement qui, dans sa sixième année, dans son sixième budget, est incapable de faire cela. Alors, on posera les questions, on va continuer de proposer, et notamment, en habitation. Et là-dessus, je vais céder la parole immédiatement à ma collègue Virginie Dufour.

Mme Dufour : Merci. Alors, le budget, aujourd'hui, c'est... pour la CAQ, c'est une opportunité d'enfin livrer des résultats. Parce qu'en logement malheureusement ce n'est pas le cas, le gouvernement s'est traîné les pieds trop longtemps, et, l'an dernier, on a vu les résultats : seulement 38 000 mises en chantier. C'est trop peu. On aurait dû viser au moins 150 000 unités pour retourner à un équilibre sur le marché. Alors, on est très, très loin du compte.

On a fait des propositions à cet effet-là et on les réitère aujourd'hui. On veut le retrait de la taxe de vente du Québec sur les matériaux de construction. L'Ontario l'a fait. Il faut aller de l'avant, parce que maintenant, les capitaux fuient vers l'Ontario parce que c'est rendu moins cher, construire là-bas, qu'ici. On a aussi... On entend dire que les délais d'émission de permis sont un frein pour plusieurs projets. Alors, il faut aider les municipalités à réduire ces délais-là. Et c'est pour ça qu'on voudrait qu'il y ait des sommes qui soient dédiées à atteindre... à aider les municipalités à atteindre ces cibles-là, des cibles de réduction d'émission de permis, mais que les sommes soient investies dans les infrastructures municipales, qui, elles, ont besoin de soutenir le développement résidentiel.

Et donc, je l'ai dit, le gouvernement s'est traîné les pieds. Malheureusement, on a perdu six ans avec la CAQ. Alors, c'est maintenant le temps d'agir, et on espère que ce sera avec le budget qu'on verra cet après-midi. Merci.

Journaliste : Vous parlez de construire. Vous avez probablement vu, donc, cette étude commandée par l'Inter qui indique que la réforme de la construction du gouvernement, là, risque finalement de nuire à la performance de l'industrie. Est-ce que M. Boulet doit rectifier le tir?

M. Tanguay : Bien, j'entends que, le projet de loi, on va commencer son étude. Alors, on va commencer à travailler dessus, notre collègue Madwa-Nika Cadet, qui a fait ses devoirs, qui a rencontré les différents groupes, tant du côté patronal que du côté, évidemment, des syndicats, entre autres les constructeurs du Québec.

Bien, nous, on a des objectifs d'augmenter. Qu'est-ce que l'on va faire? Ça nous prend, au Québec, ça nous prend, avec le projet de loi n° 51, dont l'étude débute, une véritable réforme de la construction, une véritable, pas une réformette, là. Malheureusement, ce qu'on voit là-dedans, il y a beaucoup de questions à poser. On va travailler en toute bonne foi pour rendre ça plus costaud. Mais l'objectif est clair, il faut augmenter la flexibilité pour ultimement augmenter la productivité. Au Québec, on a besoin de construire, là.

Journaliste : Donc, le projet de loi ne va pas assez loin?

M. Tanguay : Pas assez loin. Et nous allons déposer... Encore une fois, on va y aller article par article. Madwa-Nika Cadet sera là, elle va faire des... elle va faire des propositions. Mais on peut voir que le projet de loi doit aller plus loin. Ça doit être réellement une réforme qui soit... qui donne des résultats sur le terrain en termes, entre autres, de productivité.

Journaliste : Vous pensez quoi des syndicats qui sont assez réfractaires aux changements...

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il faut s'entendre. Vous savez, il faut s'entendre avec les syndicats. Ce sont eux qui vivent sur le terrain. Ce sont elles et eux qui ont le marteau dans les mains, puis qui cognent sur le clou, puis qui font bâtir, entre autres, ce que l'on demande comme priorité, les habitations résidentielles. Alors, il faut travailler avec les travailleurs. Comment ça peut être un gagnant-gagnant? Il y a moyen d'avoir une réforme qui augmente la flexibilité, mais que ce soit aussi quelque chose d'intéressant pour les travailleurs. Ça peut être intéressant.

Journaliste : ...revenir sur le budget. Juste avant vous, Québec solidaire pointait encore une fois du doigt surtout les baisses d'impôt que le gouvernement Legault a accordées l'été dernier. Est-ce que c'est une erreur que le gouvernement a faite?

M. Tanguay : Non. Nous, on l'avait proposé en 2022. Les nombreuses autres erreurs qui font en sorte qu'aujourd'hui il n'a pas de marge de manœuvre sont, entre autres, le chèque électoraliste de 6,7 milliards. Rappelez-vous, en 2018, le gouvernement libéral lui avait laissé 7 milliards. Il a dilapidé les fonds publics.

Quand on parle... écoutez, quand on parle des Espaces bleus, on lui avait dit que c'était... c'était un éléphant blanc qu'il était en train de construire. Ce n'est pas... ce n'était pas un éléphant bleu, c'était un éléphant blanc, les Espaces bleus. On se tue à lui dire, il n'a jamais voulu entendre raison. Et là on voit le résultat, il a dû abandonner ça. Également, les sommes d'argent, qu'il décide de faire... Lorsque l'on a, entre autres, les CHSLD, les maisons des aînés, il met des centaines et des centaines et des centaines de millions là-dedans. On est au-dessus du milliard, pour 1 400 places, dont 400 qui sont inoccupées.

Mon point : Au-delà des baisses d'impôt, pour lesquelles nous étions en faveur, François Legault a par ailleurs mangé, grugé, dilapidé la marge de manœuvre financière. Puis aujourd'hui... Rappelez-vous ce qu'il nous disait à la mise à jour économique. Aïe! Il faut le faire, là. On trouvait que Nicolas Marceau, du PQ... lui-même l'avait dit, qu'il n'avait pas été bon. Eric Girard, il n'a pas été bon. En novembre dernier, mise à jour économique, il disait, Eric Girard : Écoutez, on maintient le cap. Wow! Moins de trois mois après, il n'y en avait plus de maintien... «on maintient le cap».

Et là on va voir l'ampleur du dégât. Nous allons voir après-midi l'ampleur du dégât de la mauvaise gestion de François Legault, à combien se chiffre le déficit, à quand sera le retour à l'équilibre budgétaire. Et, pendant ce temps-là, les Québécoises et Québécois n'ont pas les services essentiels.

Journaliste : ...l'équilibre budgétaire, selon les libéraux?

M. Tanguay : Écoutez, demandez-moi pas ce matin de ramasser la soue à cochons de François Legault. C'est lui qui va nous le dire.

Journaliste : ...prendre le pouvoir éventuellement, vous allez devoir le faire?

M. Tanguay : Tout à fait. Tout à fait. Bien, ça prend...

Journaliste : Donc, si vous avez le pouvoir, combien de temps vous vous donnez pour atteindre...

Journaliste : On entend 2030, par exemple. Est-ce que 2030, donc, ça vous apparaît une cible qui est correcte?

M. Tanguay : Bien, écoutez, on va... on va... on va voir l'ampleur du dégât. C'est le résultat de cinq années révolues. Il est dans sa sixième année, c'est leur sixième budget. Alors, il dit : On n'en a plus, d'argent. Il y a toutes ces décisions-là dont je vous ai fait mention, là, on ne les aurait pas... puis je vous fais... je vous fais grâce des Kings à 7 millions, nous aurions géré de façon plus rigoureuse, plus responsable. Alors, il y aura une échéance électorale, vous faites bien de le rappeler. On a hâte au 5 octobre 2026. On aura eu notre course à la chefferie. On aura une nouvelle personne à la tête du Parti libéral du Québec. Il y aura un an et demi pour concrètement dire : Voici c'est quoi, notre plan financier, puis c'est quoi, nos propositions. Et le Parti libéral du Québec sera, à ce moment-là, l'alternative.

Journaliste : Pour relancer l'économie, est-ce que ça prend des grands projets? Là, je voyais votre collègue, ce matin, Marwah Rizqy, qui reproche au gouvernement d'être incapable de mener à terme de grands projets. Est-ce que la relance de l'économie, donc, ça passe par ça, des...

M. Tanguay : Oui, ça passe par ça puis ça passe par l'aide aux plus petits projets, qui sont non moins importants, qui sont nos PME, qui sont 95 % plus de nos entreprises, nos petites et moyennes entreprises. Alors, parler des grands projets, certainement.

Le tramway, on n'arrête pas de le lire à tous les jours, le tramway est un système, un moyen de transport structurant pour notre capitale nationale, qui fait en sorte que, s'il était mis de l'avant... s'il avait été mis de l'avant, vous auriez eu, entre autres, un impact sur les habitations. On parle de centaines de millions de dollars, des centaines et des centaines, pour ne pas dire des milliers de nouvelles habitations de logement qui se seraient développées autour du projet de tramway. Alors, les grands projets, force économique des Québécoises et Québécois, notamment dans la Capitale-Nationale. Ce n'est pas des farces, la Capitale-Nationale est... elle est bonne dernière, dans les grandes villes canadiennes, avec -4 % de décroissance économique. C'est du jamais-vu. Et aussi... donc, grands projets et aussi les PME, soutenir notre économie.

Pierre Fitzgibbon est taxé uniquement... Il a eu une... une fixation sur des gros deals. Pendant ce temps-là, il oublie qu'il est ministre du Développement économique régional. Il ne s'occupe pas assez, parce que c'est du détail pour lui, de nos PME puis de nos régions.

Journaliste : Vous parlez de croissance... de décroissance économique dans le cas de la Capitale-Nationale. M. Legault, ce matin, en lien avec le retour éventuel à l'équilibre budgétaire, a dit que, bon, il y avait deux voies à emprunter, c'est-à-dire la croissance économique et aussi la réduction des dépenses inefficaces et de la bureaucratie. Est-ce qu'on peut faire encore mieux auprès de l'État québécois pour réduire la bureaucratie et couper dans les dépenses inutiles?

M. Tanguay : Oui, oui. Puis je vais vous rappeler ce que François Legault avait promis. Encore une fois, François Legault, que vaut la parole de François Legault? Selon nous, pas grand-chose. Pour ce qui est... Ce matin, il nous... il nous ressort sa promesse, semble-t-il, électorale de 2018, quand il disait : Moi, je vais couper 5 000 postes dans la fonction publique, puis c'est le contraire qu'on a vu dans les cinq dernières années.

Alors, François Legault peut bien promettre, promettre encore aujourd'hui. Là, là, il lui reste trois budgets à son mandat. On lui demande de se ressaisir sur l'habitation, sur la productivité de nos PME, sur les places en services de garde.

Et, en ce sens-là, François Legault, c'est toujours à venir. Avez-vous vu ça? La marque de commerce de ce gouvernement-là, là, ils me font penser à un vieux record de la Bolduc : Ça va venir, ça va venir, découragez-vous pas, l'Agence santé va régler ça, Transport Québec va régler ça, François Legault va régler ça. Bien, je veux dire, la chanson, elle est usée, puis les résultats ne sont pas là.

Journaliste : J'aimerais vous entendre. Je vous ramène évidemment à la chefferie. Donc, on a appris que M. Lightbound, hier, n'allait pas se lancer. Je sais que vous allez me dire que les candidatures s'en viennent, on va les avoir. Mais je veux savoir, parce qu'il y a beaucoup de candidatures qui ont dit qu'elles étaient peut-être intéressées et qui se sont désistées, ça donne quoi comme image, ça, le fait qu'autant de candidats disent : Ah! peut-être, finalement, non?

M. Tanguay : Oui. Si vous saviez le nombre de candidatures qui se disent intéressées, pas publiquement, et qui ne se désistent pas.

Journaliste : ...

M. Tanguay : Vous aimeriez ça que je vous en parle, hein? Mais je ne vous en parlerai pas parce que ce n'est pas mon...

Journaliste : ...

M. Tanguay : Ah! oui. Puis, à un moment donné, il y a un de vos collègues qui me disait : Plus d'une, c'est quoi? Deux à cinq? Cinq à 10? Non, non. On ne fera pas ça ce matin.

Journaliste : ...la plus longue, c'est le nombre de personnes qui ont dit : Je suis peut-être intéressée puis je n'y vais pas, actuellement. Quelle image ça donne? Il y a... il y a des gens qui laissent entendre que M. Lightbound n'a jamais été vraiment intéressé à y aller.

M. Tanguay : Ah! bien, vous lui poserez la question. Moi, chaque individu... Moi, j'ai fait ma réflexion personnelle. J'ai décidé de servir le caucus et le parti comme chef intérimaire et de ne pas y aller. Chose certaine, il y a plus d'une personne, puis là, ne me demandez-moi pas un ordre de grandeur, mais, clairement, clairement, plus qu'une personne qui est intéressée, qui n'est pas publique.

Puis moi, mon rôle n'est pas de commenter ça. Honnêtement, la course à la chefferie va commencer fin 2024, début 2025, et c'est là... j'ai tellement hâte, c'est là où, au départ, vous verrez qu'il y aura plus d'une candidature intéressante.

Journaliste : Mais est-ce que c'est une bonne chose qu'autant de gens s'y intéressent pour se désister? C'est ça, ma question.

M. Tanguay : Ah! Bien, moi, je ne le vois pas comme ça. Moi, je ne le vois pas comme ça. C'est normal que des gens y réfléchissent, puis c'est normal que les gens expriment publiquement, pour celles et ceux qui décident de ne pas y aller. C'est tout à fait normal. Puis sachez une chose, je vous confirme qu'il y en a... il y en a bien d'autres qui y pensent puis qui ne sont pas publics puis qui auront l'occasion de prendre leur décision.

Journaliste : M. Tanguay, vous avez peut-être vu, dans les pages du journal ce matin, qu'on a un autre exemple de caviardage extrême.

M. Tanguay : Oui. Wow.

Journaliste : Cette fois-ci à Investissement Québec. Vous pensez quoi de ce qu'on voit?

M. Tanguay : Là, je me retiens, là. Je choisis mes qualificatifs. Je pense quoi? Ça prend... Rappelez-vous encore une fois, que vaut la parole de François Legault? Pas grand-chose. En octobre 2018, de mémoire, je pense, c'est le 17, 18 octobre, vous me corrigerez si j'ai tort, on avait Simon Jolin-Barrette puis Geneviève Guilbault qui nous disaient : Nous vous... nous vous promettons et vous aurez le gouvernement le plus transparent que vous n'avez jamais vu.

À Investissement Québec, vous allez me dire ce n'est pas comme tel l'État, mais c'est une société d'État, moi, je m'attends à ce que le gouvernement dise à Investissement Québec : Ce sont des fonds publics, vous devez donner l'information — on ne parle pas d'avoir le nom de l'employé — le nom du fournisseur.

Je vous donne trois exemples qui m'ont frappé : 361 000 $ en repas, 645 000 $ en billets d'avion, ça voyage, ils ont-tu une agence de voyages?, et 10 000 $, cadeaux de reconnaissance, alors sûrement une personne qui le méritait, j'espère qu'elle a eu du plaisir à le déballer. Mais là on aimerait ça, nous autres, déballer plus de détails. Ça prend de la transparence, c'est de l'argent public.

Journaliste : Merci.

M. Tanguay : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 34)

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