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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Le jeudi 22 février 2024, 9 h 47

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-sept minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, je veux revenir sur la situation inquiétante qu'on vit avec les demandeurs d'asile. On est rendus à plus de 160 000 demandeurs d'asile. Et il faut bien le spécifier, là, c'est la responsabilité du gouvernement fédéral, les demandeurs d'asile. Et cette situation-là a un impact sur le français qui est déjà fragile, entre autres dans la grande région de Montréal, et sur les services publics, là. On a dû ouvrir l'équivalent de plusieurs dizaines d'écoles pour les enfants des demandeurs d'asile, alors qu'il nous manque de profs. On a évidemment beaucoup de pression sur le service... sur les services en santé alors qu'il nous manque déjà d'infirmières. Puis, évidemment, ça a un impact important sur le logement.

Donc, toute cette situation-là est due à l'inaction du gouvernement fédéral. Puis il y a une urgence d'agir. S'ajoutent cette semaine les services de garde subventionnés. La Cour d'appel, donc une cour fédérale, vient nous dire, on est obligés de donner des services de garde subventionnés aux demandeurs d'asile alors qu'on n'arrive déjà pas à en donner aux citoyens québécois. Puis là j'ai été tellement surpris, estomaqué, ce matin, le chef du Parti québécois vient dire qu'il ne supporte pas le gouvernement du Québec. Donc, il fait plus confiance à une Cour fédérale pour décider si le gouvernement du Québec doit ou non offrir des services de garde subventionnés. Je rappelle que cette décision-là venait du Parti libéral du Québec en 2018. Donc, c'est rendu que le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon est en dessous du Parti libéral du Québec avec le gouvernement fédéral, c'est incompréhensible.

Maintenant, je demande au gouvernement fédéral d'abord de remettre en place les visas pour les Mexicains. On le sait, une partie importante des demandeurs d'asile qui arrivent à l'aéroport Trudeau, ce sont des Mexicains. Il faut remettre en place les visas le plus rapidement possible. Je demande aussi à M. Trudeau de revoir la distribution des demandeurs d'asile, un peu comme on l'a fait quand on avait le problème avec le chemin Roxham, c'est-à-dire de s'assurer qu'une proportion moins grande des demandeurs d'asile soit au Québec. Actuellement, on a 55 % des demandeurs d'asile du Canada, alors que le Québec représente 22 % de la population canadienne. Donc, le gouvernement fédéral a le pouvoir d'agir. C'est M. Trudeau et son équipe qui a le pouvoir d'agir, et je vais le rencontrer dans les prochaines semaines. Mais M. Trudeau a une responsabilité d'agir actuellement, ça a des impacts et sur le français et sur les services publics.

Journaliste : M. Rodriguez a dit que vous receviez 775 millions de dollars par année avec l'Accord Québec-Canada. Reconnaissez-vous que ça couvre quand même une bonne partie des frais que vous réclamez?

M. Legault : Pas du tout. M. Rodriguez mélange deux choses, le 775 millions, c'est pour les immigrants réguliers, mais là, on a 160 000 demandeurs d'asile. Donc, c'est vraiment une situation qui est exceptionnelle, qui exige, d'abord, d'agir, parce qu'on n'arrive plus à donner les services, mais aussi d'être compensés financièrement.

Journaliste : Sur les services de garde, justement, est-ce que vous jugez, donc, qu'il faut réserver les services de garde subventionnés, les CPE aux enfants des Québécois?

M. Legault : Bien, c'est ce que le Parti libéral du Québec avait décidé en 2018. Moi, je pense que tant qu'on n'est pas capable d'offrir les services de garde à tous les Québécois, et je parle bien de services de garde subventionnés, là, bien, on doit d'abord les offrir aux citoyens québécois. Puis je n'en reviens pas de voir M. St-Pierre Plamondon dire qu'il veut laisser une cour fédérale décider à notre place.

Journaliste : En attendant la décision de la cour, M. Legault, la ministre Roy nous a dit ce matin que les enfants de demandeurs d'asile vont pouvoir aller dans les garderies subventionnées. Est-ce que ça vous embête, ça?

M. Legault : Bien non, mais quand il y en a, des places de disponibles, c'est parfait, on souhaite offrir tous les services : éducation, santé, aide sociale, garderie. Mais, actuellement, là, tout le monde le sait, il manque malheureusement de places, on est en train de réduire. Il nous en manque à peu près 37 000 places pour bien servir les Québécois qui sont citoyens...

Journaliste : ...la situation.

M. Legault : Bien, écoutez, même le Parti libéral le disait en 2018, à un moment donné, oui, l'école, oui, la santé, mais les garderies subventionnées, c'est un beau programme qu'on n'a pas fini, que les gouvernements successifs n'ont pas fini de mettre en place pour les citoyens. Donc, une question de gros bon sens.

Journaliste : Le 12 mars, est-ce que les Québécois doivent s'attendre à de mauvaises surprises?

M. Legault : Bien, écoutez, je l'ai dit clairement dimanche, on a fait le choix d'investir massivement dans les conditions de travail des enseignants, des infirmières. Je pense, c'est le choix qu'il fallait faire.

Journaliste : Mais il va y avoir des décisions difficiles à prendre. Vous avez dit que ce serait un déficit plus énorme que d'habitude.

M. Legault : Oui, le déficit va être plus... va être largement plus important, mais il n'y aura pas de coupure de services puis il n'y aura pas d'augmentation d'impôt.

Journaliste : Est-ce que ça va êtrevotre budget le plus difficile, M. Legault?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, c'est un budget dont je suis fier, de dire... Déjà, depuis cinq ans, on a investi massivement en éducation. Là, on profite des négociations de conventions collectives pour le faire encore davantage. Ce n'est quand même pas rien, là, quand on dit que les enseignants, ceux qui sont, entre autres, dans le milieu de l'échelle, vont avoir 27 % d'augmentation de salaire. Moi, je suis très fier de ça.

Journaliste : M. Legault, est-ce que... Je veux revenir sur les demandeurs d'asile. Est-ce que le fait justement qu'il y ait une masse importante de ces gens-là qui viennent chez nous...Vous avez parlé de 160 000, 55 % de tous les demandeurs d'asile, on a dit cette semaine qu'on était au point de rupture de certains services. Il y a un des points sur lesquels vous insistez souvent, c'est l'identité québécoise. Est-ce qu'à votre avis, le fait qu'on ait tant de demandeurs d'asile met, comment dire, en péril l'identité québécoise?

M. Legault : Bien, écoutez, les faits sont têtus, 39 % des demandeurs d'asile ne parlent pas français. On sait qu'au Québec on a 80 % de francophones, que malheureusement, c'est en baisse. Donc, ça vient avoir un impact sur l'avenir du français.

Journaliste : Est-ce qu'il faut les envoyer dans d'autres provinces...

M. Legault : Bien, écoutez, ça a été fait par le gouvernement fédéral, à Niagara Fall entre autres. Ça va faire partie des discussions avec Justin Trudeau.

Journaliste : ...vous pensez quoi des citoyens qui bloquent l'accès au chantier aujourd'hui...

M. Legault : Les?

Journaliste : Vous pensez quoi des citoyens qui bloquent l'accès au chantier?

M. Legault : Bien, je ne pense pas qu'on peut bloquer l'accès, là. On peut manifester, mais librement.

Des voix :

M. Legault : Yes, yes.

Journaliste : Do you regret you walked with fruits yesterday, and that it took over your argument, your explanation on Northvolt, Mr. Legault?

M. Legault : No. What I was trying to say is that you cannot compare real estate development with an industrial development. If you talk about the environment, it's not the same project, so you cannot compare apples and oranges or bananas.

Journaliste : But why are you taking those questions about this project personally? Even though it's a green energy project, people are allowed to ask questions, in your mind, Mr. Legault?

M. Legault : Absolutely, absolutely, but I think we already had a consultation about Northvolt, and I think that the President of Northvolt even met with Gabriel Nadeau-Dubois, et... he offered many interviews. So, everything is open.

Journaliste : The MUHC had to close six cancer beds last week, also, six more before, blaming labor shortages? What do you say to Quebeckers who are concerned about this? Because that's a quarter of their cancer wards that's now closed.

M. Legault : Yes, well, you should ask the question to Christian Dubé. Of course...

Journaliste : ...

M. Legault : Yes, OK, but, of course, as you know, we're in negotiation right now with nurses of the FIQ, and what we're trying to get is more flexibility.

Journaliste : Why the children of asylum seekers not have access to subsidized day care? I understand you say it was a Liberal Government decision, but you're in power now. So, in you opinion, why not give access to those children?

M. Legault : Because we don't have the means, we don't... are able, we don't have enough places and we don't have enough staff to offer these services.

Journaliste : Yesterday, your Minister of Immigration said the Federal Government seems quite disconnected on the asylum seekers issue. What do you expect that you can get out of a meeting with Mr. Trudeau that they have not reacted so far? You think that's... You have to go to the top for this?

M. Legault : OK. First, I'm asking Mr. Trudeau to put again in place a visa for the Mexicans, because many of the asylum seekers are coming from Mexico. Second, I ask Mr. Trudeau to do what he did with the Roxham problem, which is to send more of them to other provinces. Right now, Québec has 55% of the asylum seekers, and we represent only 22% of the Canadian population.

Journaliste : To talk to Mr. Trudeau, what would that accomplish?

M. Legault : I think he will take action to put the visa, to see how we can bring some of the asylum seekers in other provinces.

Journaliste : ...the asylum seekers Supreme Court decision, what do you say to the argument that it's discriminatory to women? That is what the Supreme Court said, it's... It ruled that it was discrimination. Why do you not think it's discriminatory?

M. Legault : It's a question about being able or not to offer services to the population. There's no magic way to offer that. I cannot offer what I cannot bring to the table.

O.K., merci, tout le monde.

(Fin à 9 h 59)

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