(Huit heures cinquante-deux minutes)
M. Tanguay
: Alors, bon
matin à tous et à toutes. On va vous parler, évidemment, parce que nous sommes
le Parti libéral du Québec, de finances publiques. On a un gouvernement
caquiste qui est en perte de contrôle. On a pu démontrer, entre autres, cette
semaine, lors de la période de questions, que François Legault prend les
mauvaises décisions, que ce soit le 6,7 milliards de chèques électoralistes
en 2022... mauvaises prévisions, également, lorsqu'il disait que le troisième
trimestre allait être positif, alors qu'il a été négatif, et, également, lorsqu'il
disait, en novembre 2023, le ministre des Finances, qu'il gardait le cap vers
le retour à l'équilibre budgétaire 2027-2028. En janvier, il s'est ravisé, en
disant que les déficits vont être beaucoup plus gros.
François Legault manque clairement de
rigueur. C'est un gouvernement caquiste qui n'est pas capable de bien gérer les
finances publiques. C'est pour ça qu'on réitère ce matin notre demande
pressante d'avoir un directeur parlementaire du budget, pour, au moins, donner
un éclairage à ce gouvernement-là, qui est en perte de contrôle. Alors, plutôt
que de se promener dans les corridors de l'Assemblée nationale, François
Legault devrait lâcher la pomme, la banane et l'orange et réellement prendre
contrôle des finances publiques.
Et les options politiques — je
terminerai là-dessus — qui sont devant nous au Québec, on a Québec
solidaire, qui est rêveur, qui pense que l'argent pousse dans les arbres, on a
le Parti québécois, qui est rêveur, qui pense que le budget de l'an 1 va venir
régler tous nos problèmes financiers, quitte à faire du bénévolat. Alors, d'une
part, on a deux partis, PQ, QS, qui sont rêveurs, puis on a un gouvernement
caquiste qui est flambeur. Alors, nous, au Parti libéral du Québec, on le
dénonce. Je vais céder maintenant la parole à Fred Beauchemin.
M. Beauchemin : Merci, Marc.
Le résultat de toutes ces mauvaises décisions-là, c'est que le Québec est dans
une situation financière difficile. On pellette par en avant. L'an passé, ce
que le gouvernement a décidé de faire, c'était de piger dans les contributions
au Fonds des générations. Cette année, il pellette par en avant. Le Québec a
besoin d'un gouvernement qui, au minimum, comprend la situation actuelle puis
qui sait quoi faire. Bien, nous autres, ce qu'on pense, ce qu'on doit faire, c'est
remettre les PME dans le coeur de notre politique industrielle, les PME, qui en
arrachent. Elles sont taxées pour, justement, subventionner Northvolt. Et j'ai
des statistiques pour vous. Les Québécois pensent que la stratégie de la CAQ de
tout donner aux grandes entreprises étrangères n'est pas la chose à faire. 72 %
des Québécois sont contre l'utilisation des fonds publics pour accorder des
subventions importantes aux entreprises étrangères. Ça, c'est le sondage Léger,
là, pour le FCEI. Puis 80 %... 79 % des Québécois sont d'accord que
le gouvernement devrait inclure les PME dans le centre de sa politique
économique. La CAQ ne comprend pas, la CAQ, c'est un mauvais gestionnaire. On
est prêts pour vos questions.
Journaliste
: Est-ce
que, dans le dossier Northvolt, ils vous ont convaincus, hier, qu'il n'y a pas
eu de favoritisme?
M. Beauchemin : Bien, du tout,
aucunement. Je veux dire, c'est... Le gros manque de transparence de ce
gouvernement-là dans le dossier Northvolt, c'est faire en sorte qu'ils... ils
sont en train de tirer dans l'acceptabilité sociale du projet, malheureusement.
On veut que ça marche, Northvolt.
Journaliste
: Comment
il tire dans le projet?
M. Beauchemin : Bien, toute
cette apparence là de conflits d'intérêts, toute cette mauvaise interprétation
là de la Loi sur le lobbyisme, de la part de la CAQ, font en sorte que les
Québécois se posent des questions. Et ils ont raison de se poser des questions,
les Québécois, face à Northvolt. Ça fait que c'est malheureux, mais la CAQ, actuellement,
a un beau projet en... devant nous, mais, malheureusement, ils sont en train de
faire en sorte que ça ne fonctionne pas.
Journaliste : Hier, M.
Legault disait, à la période de questions, qu'ils avaient consulté les citoyens
sur le projet, les citoyens ont été consultés sur le projet Northvolt. Là, on
voit, ce matin, que l'accès au chantier est bloqué. Est-ce que c'est vrai que
le gouvernement a consulté les citoyens sur Northvolt?
M. Tanguay : Bien, moi,
là, je veux dire, le gouvernement n'a pas consulté les citoyens. Le
gouvernement dit aux citoyens : Changez d'attitude. Puis Pierre
Fitzgibbon, il en rajoute une couche. Lui, il va falloir qu'ils lui disent d'arrêter,
là, d'écrire, là, puis d'essayer de donner des leçons aux Québécoises et
Québécois. Dans Northvolt — qu'il l'assume — il y a eu deux
poids, deux mesures. Hier, je posais la question : Y a-t-il eu une commande
politique imposée au ministère de l'Environnement pour qu'on arrive avec, à sa
face même — le fruit du travail de Radio-Canada — à deux
poids, deux mesures? Je pose la question : Y a-t-il eu une commande
politique directe?
Journaliste : ...tout à l'heure,
il y a des collègues qui m'ont précédé qui ont parlé d'un problème de
Northvolt. Est-ce que ce n'est pas en train de devenir une crise politique au
Québec, notamment, l'enjeu de Northvolt, là?
M. Tanguay : C'est
tellement... Pour nous, libéraux, c'est déplorable. Ça se veut un magnifique
projet, Northvolt, développer une filière batterie, mais le manque de rigueur,
le manque de rigueur flagrant de ce gouvernement-là, qui est, évidemment, vendu
à ce projet-là — puis je pense qu'au départ c'est un beau projet — est
en train d'être le pire ennemi de Northvolt.
Journaliste : Je repose la
question : Est-ce que ce n'est pas en train de devenir une crise
politique? Parce que là, là, ça fait des semaines et des semaines, puis on ne
sait même plus si le projet...
M. Tanguay : Bien,
écoutez, je pense qu'on s'approche de cela. Et je ne mets pas la faute sur
Northvolt. Je mets la faute sur le gouvernement. Une crise politique, on le
voit dans différents dossiers d'un gouvernement qui est en perte de contrôle, un
gouvernement, vous allez me permettre l'expression anglaise, «my way or the
highway». C'est la faute de tout le monde, c'est moi qui décide. Écoutez, le
chantre de cette façon de faire là, c'est Pierre Fitzgibbon. Je vous donne juste
un simple exemple. Après près de trois ans d'analyses et d'études, la
biologiste de l'Environnement dit : Non, pas de projets résidentiels sur
ces terrains-là. Pierre Fitzgibbon dit : On va aller de l'avant, de toute
façon, probablement que les poissons, ils ont trois yeux dans ce secteur-là.
Puis savez-vous quoi? C'est Pierre Fitzgibbon qui a eu raison. Ça ne tient pas
la route. Il ne faut pas insulter l'intelligence des Québécoises et des
Québécois, là.
Journaliste : Comment vous
qualifieriez la petite marche de M. Legault avec trois fruits hier?
M. Tanguay : Complètement
hors d'ordre, complètement hors d'ordre. Les Québécoises et Québécois veulent
avoir un premier ministre en contrôle. Je voyais un premier ministre, qui s'amusait
avec sa salade de fruits, en perte de contrôle.
Journaliste : ...un
gouvernement libéral qui a émis la directive pour empêcher les enfants de
demandeurs d'asile d'avoir accès aux CPE et garderies subventionnées. Est-ce
que vous êtes d'accord avec la position de la CAQ, qui s'en va en Cour suprême
pour défendre ça?
M. Tanguay : Oui, bien,
je vais vous répondre dans un deuxième... en deux temps. Dans le premier temps,
sur le fond du dossier, nous sommes en faveur pour que les demandeurs d'asile
puissent avoir accès aux services de garde. Maintenant, la question que ça n'a
pas été fait à l'époque... La situation évolue, et c'est notre position, très
clairement. Maintenant, ce sera judiciarisé, je l'entends, alors je n'irai... je
ne commenterai pas davantage.
Journaliste : Qu'est-ce qui a
changé pour que vous soyez d'accord maintenant, pendant qu'en 2018 vous ne
vouliez pas?
M. Tanguay : Bien,
écoutez, ça faisait partie des discussions, je vous dirais, en 2018, et, chose
certaine, aujourd'hui, on est en 2024, c'est la bonne chose à faire.
Journaliste : ...vous avez
dit que les choses avaient changé. Qu'est-ce qui a changé pour que ce soit,
maintenant, acceptable, alors que ça ne l'était pas en 2018?
M. Tanguay : Bien,
écoutez, je ne vais pas refaire le débat de 2018. Moi, je suis en 2024, et on
peut voir que c'est un facteur d'intégration. Les demandeurs d'asile, certains
vont rester, certains vont vouloir travailler, également. Leur permettre d'avoir
accès à un service de garde... D'autant plus qu'aujourd'hui, on est, je vous le
dis, dans une autre perte de contrôle au niveau de l'immigration. On va au-delà
des demandeurs d'asile. Comment on peut favoriser une intégration? On dit qu'il
y a un coût, plus de 1 milliard qui est réclamé par Québec à Ottawa. Bien,
on peut-tu, a fortiori, en 2024, leur permettre de travailler, d'envoyer leurs
enfants en services de garde, qui vont pouvoir être francisés, notamment au
contact des autres? Je pense que, plus que jamais, c'est justifiable.
Journaliste : ...un facteur d'intégration?
Ce n'était pas une bonne idée?
M. Tanguay : Écoutez, je
ne referai pas le débat de 2018.
Journaliste
: Mais ce
n'était pas une bonne idée?
M. Tanguay
: On est en
2024.
Journaliste : Bien, c'est ça
que vous nous dites aujourd'hui, ce n'était pas une bonne idée. Ce n'était pas
la bonne voie à prendre en 2018.
M. Tanguay : Je pense,
aujourd'hui, plus que jamais, c'est pleinement justifié.
Journaliste : Parlant d'intégration,
les enfants qui ne parlent pas français, qui souhaitent intégrer des classes
régulières dans la région de Québec, c'est un problème. Ça vous inquiète? Et c'est
quoi, la solution?
M. Tanguay : O.K. Ça m'inquiète.
Écoutez, c'est clair qu'on peut voir que le gouvernement est en perte de
contrôle, n'est pas capable d'offrir le service. Encore une fois, si vous
voulez sur... que l'on parle sur le nombre de demandeurs d'asile, notre
position est très claire là-dessus, le Québec a fait sa large part. Mais
pendant que le gouvernement Legault, pendant plus de trois ans, a nié la
pénurie de main-d'œuvre, pendant qu'il disait «on va en prendre moins, on va en
prendre soin», ce qu'il a fait, il a fait le contraire, il n'en a pas pris
moins puis il n'en a pas pris soin. Et, aujourd'hui, ce matin, on voit le
résultat de l'échec de ce mauvais gouvernement là. Alors, c'est au gouvernement
à y voir puis d'allouer les ressources additionnelles.
Journaliste : M. Tanguay, le
projet de loi n° 31 a été adopté hier. Est-ce que la ministre Duranceau a
raison de se féliciter d'avoir bousculé le statu quo? C'est les termes qu'elle
utilise, là.
M. Tanguay : Est-ce qu'elle a
raison? Écoutez, bousculer... La ministre Duranceau, elle n'a pas bousculé bien,
bien grand-chose depuis qu'elle est ministre, hein? Puis François Legault et
elle aussi disaient : Vous nous jugerez sur les résultats. Je veux dire,
la crise du logement frappe plus que jamais. Ça fait déjà plus d'un an qu'elle
est en poste. Alors, on a eu l'occasion de dire pourquoi, pour nous, le projet
de loi n° 31 faisait fausse route. Pendant ce temps-là, les unités de
logement ne se construisent pas. On a plein de propositions qui ont été mises
sur la table pour augmenter l'offre d'unités de logement. Alors, elle ne peut
pas se féliciter de bien, bien grand-chose à matin.
Journaliste : L'accord
Québec-Canada sur l'immigration, est-ce qu'il faut le rouvrir? Est-ce que le
gouvernement Legault doit, unilatéralement, le rouvrir?
M. Tanguay : Notre position,
c'est que cet accord-là McDougall—Gagnon-Tremblay, de 1993, donne au Québec des
pouvoirs remarquables en matière d'immigration. Évidemment, le fédéral doit
mieux faire dans l'exécution de cet accord-là. Au niveau, pour nous, de notre
position, nous demandons un rapatriement à Québec du Programme travailleurs
étrangers temporaires. On ne fera pas comme les péquistes, qui, eux, demandent
l'entièreté des pouvoirs en matière d'immigration. Ce n'est pas notre position.
Alors, nous sommes en faveur du rapatriement de ce programme-là. Ça pourrait
faire partie de discussions et de négociations avec un gouvernement libéral,
qui pourraient être, à ce moment-là, un addendum à cette entente.
Journaliste : Excuse me. The MUHC, in Montréal, had to close six of its beds in its
cancer ward, saying there is a labor shortage, they can't keep the beds open.
How do you react to that, considering, yesterday, we had Mr. Dubé saying that
he hopes more people go from the private to the public network and try to get
staff that way?
M. Tanguay :
It think that this government shows a
lot of wishful thinking. And I think that, in that file, again, it's important
to see the results, the end results. So, of course, we needed to have the
support of private institutions in order to have Quebeckers to receive the
services, because there is a lot of... there is a huge backlog. But, that being
said, what's the strategy, and what will be the end results? We will be looking
at the results, but, within their sixth year, this government shows us no
results.
Journaliste :
...about six years. I mean, people who
have cancer, sometimes, don't have that kind of time to wait around.
M. Tanguay :
Absolutely.
Journaliste :
So, do you think that this government
is acting quickly enough? Because these people who are waiting for these beds
might not be around.
M. Tanguay
: ...six years... and I was referring to the fact that the CAQ is now
in place for… within their sixth year. That being said, you are absolutely
right. For those who are in need of receiving health care services, the
Government must act today, now, and needs to make partnerships with everyone,
in order to provide the services to all Quebeckers.
Journaliste :
...your expectations, or what you would
like to see… We're waiting for the budget date, but what would you like to see in
the budget?
M. Tanguay :
We'll have the occasion to go out and
to ask our... and to identify our priorities, that being said, at this stage of
the process. So, we'll looking forward to present you with our priorities.
We're in the process of focusing on that... on those priorities. In the
meantime, we urge the Government to regain control of the public finances and
to show a rigorous acting with respect to it.
Journaliste :
…now, we've already seen the CAQ come
out and kind of link the contract given to teachers, saying… Oh! there could be
a deficit because of that. What do you think about the messaging, already, from
the CAQ?
M. Tanguay :
It's not the right message to finger-pointing
to the teachers, that you're the end results of this bad government. It's...
The government knew, a year ago, the level of inflation, they knew the… economical
parametrics. And, now, we cannot be surprised, with respect to the impact of
those deals negotiated with, for instance, our teachers. And you know what? It's
a priority, for a good government, to be able to pay correctly, for instance,
the teachers and those working at the... within the health care system. So,
that's, obviously, for us, a tangible impact, but it has to be dealt with by
the Government. But, again, we have a bad government who has lost control of
public finances.
(Fin à 9 h 06)