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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels

Version finale

Le jeudi 22 février 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour tout le monde. Bon jeudi matin. Ce matin, dans les pages du Devoir, on assiste à une tentative désespérée, franchement, franchement désespérée de France-Élaine Duranceau de défendre son projet de loi en logement. Vraiment, j'ai lu ça ce matin, je me suis dit: C'est un chef-d'œuvre, un chef-d'oeuvre de langue de bois, le titre Oser bousculer le statu quo en habitation, ça crée la division. Au mieux, dans le meilleur des cas, le projet de loi 31, ça va renforcer le statu quo, ça va consacrer le déséquilibre des droits qui crée, en ce moment, la crise du logement. Ça, c'est le meilleur des scénarios.

Et, sans doute, qu'est-ce qui va se passer, c'est que c'est un projet de loi qui va empirer la crise du logement, parce que c'est un projet de loi qui retire un droit aux locataires, le droit de céder leur bail. C'est un des rares mécanismes de survie qui existait, un des tellement rares mécanismes de survie qui existait pour que les locataires se protègent contre les hausses de loyer abusives. En jetant ce droit-là aux poubelles, la ministre Duranceau va empirer la crise du logement, cette tentative désespérée de sauver son projet de loi, cette tentative désespérée de se sauver la face ne fonctionnera pas. Je pense que la cause est entendue au sujet de la loi caquiste en logement, c'est une loi qui ne réglera aucun problème et qui pourrait même empirer certains problèmes existants. C'est une loi qui fait reculer le Québec, qui fait reculer les droits des locataires.

Moi, de voir, hier, les députés caquistes se lever en bloc pour applaudir, applaudir ce projet de loi là, ça m'a rendu profondément triste, triste parce qu'on avait le pouvoir au Québec d'aider ce monde-là. On aurait pu faire un registre des loyers, ça n'aurait pas coûté cher au gouvernement. On aurait pu mettre un moratoire sur les rénovictions, ça n'aurait pas coûté cher au gouvernement. On aurait pu élargir la loi Françoise David pour protéger les aînés contre les évictions. On aurait pu le faire, on l'a proposé deux fois, puis on ne l'a pas fait. Ce gouvernement-là est passé à côté d'une opportunité. C'est un triste jour pour le Québec que l'adoption de cette loi-là. On devrait être en train de travailler, tout le monde ensemble, pour trouver les solutions pour régler la crise du logement, puis la CAQ a décidé de faire le contraire. Franchement, c'est gênant, puis, moi, je pense qu'on va... je pense que les Québécois, Québécoises n'oublieront pas, malgré les lettres ouvertes comme ça, les Québécois, Québécoises n'oublieront pas que ce projet de loi là nous a fait reculer.

M. Zanetti : Moi, je vais vous parler de ce que François Legault disait quand il lançait la Coalition avenir Québec dans son Projet Saint-Laurent — Cap sur un Québec gagnant. M. Legault disait à ce moment là qu'il fallait à tout prix éviter de dézoner des terres agricoles pour en faire des parcs techno industriels. Mais qu'est ce qu'il fait en ce moment? Il fait exactement ça. C'est ça qu'il nous a annoncé qu'il allait faire hier avec les terrains de l'ancien projet Rabaska. Le gouvernement les achète puis il va faire un centre techno-industriel là-dessus. Ce n'est pas une approche équilibrée. Ce n'est pas ça protéger les terres agricoles. Les terres agricoles, là, sont essentielles pour l'autosuffisance alimentaire du Québec qui va devenir... qui devrait être une priorité numéro un du gouvernement en ce moment, qui va être encore plus une priorité avec les changements climatiques. Au Québec, il y a à peine 2 % des terres qui sont cultivées, ce n'est pas beaucoup, chaque hectare compte. Et la ville de Lévis est la ville qui, dans les 30 dernières années, a subi, proportionnellement à sa population, le plus grand dézonage au Québec. Il faut que ça cesse, il faut protéger, et j je demande au gouvernement de protéger l'entièreté des hectares de la vocation agricole, les hectares qui ont été achetés hier sur les anciens terrains de Rabaska.

Journaliste : Vous pensez quoi...

Journaliste : ...sont déjà dézonées, ces terres-là?

M. Zanetti : Oui, ils ont été dézonés temporairement pour le projet Rabaska. Il y avait à l'époque une promesse de dire, si le projet Rabaska ne marche pas, on les ramène en vocation agricole, et ça n'a pas été fait. Mais il faut protéger et ramener dans le zonage, protéger la vocation agricole.

Journaliste : Vous pensez quoi de décision du gouvernement d'aller devant la Cour suprême pour empêcher les demandeurs d'asile d'aller dans les garderies? Et j'aimerais ça vous entendre aussi sur la francisation des immigrants.

M. Nadeau-Dubois : Bien, la CAQ devrait se brancher parce qu'ils nous disent d'un côté que les demandeurs d'asile, ça fait une pression sur l'aide sociale, mais de l'autre, ils entravent l'entrée sur le marché du travail des femmes, des mères demandeuses d'asile en fermant la porte des CPE pour ces enfants-là. Donc, il faut choisir. Nous, on pense que permettre aux demandeurs d'asile d'aller travailler en délivrant des autorisations rapides de travail puis en ouvrant les portes des CPE. Ça va faciliter l'intégration, ça va permettre à ces gens-là de faire ce qu'ils souhaitent faire, contribuer pleinement à la société québécoise.

Journaliste : Et la francisation, c'est un peu dans le même sens?

M. Nadeau-Dubois : Vous parlez de la région de Québec spécifiquement?

Journaliste : Oui, pour les franciser.

M. Zanetti : Pour la question de la francisation à Québec, le problème, là c'est que les centres de services scolaires sont en train de faire des choix pour économiser parce qu'ils manquent de moyens pour franciser les gens. Le problème, c'est l'investissement que le gouvernement fait dans la francisation. On le voit, là, la question, là, de... ce n'est pas la même chose qui se passe dans tous les centres de services scolaires. Bien, la décision de ne pas ouvrir des classes d'accueil puis d'envoyer à la place ces enfants-là dans des classes régulières où ils ne comprennent rien, puis de leur donner quelques heures de francisation par semaine, ce n'est pas quelque chose qu'ils font faute de personnel, c'est quelque chose qu'ils font par manque d'argent. Mais cette affaire-là, là, cette erreur-là, ce choix-là, vont coûter beaucoup plus cher plus tard si on ne permet pas la meilleure intégration possible à ces enfants-là.

Journaliste : Donc, qu'est-ce qu'il faudrait faire?

M. Zanetti : Bien, il faut faire des meilleurs choix puis que le gouvernement finance davantage la francisation de ces enfants-là.

Journaliste : Bien, imposer aux centres de services scolaires de faire des classes de francisation dans toutes les écoles ou, en tout cas, dans toutes les écoles où il y a des gens qui ne parlent pas français.

M. Zanetti : Il faudrait la façon respectueuse de leur autonomie, disons, là, de leur demander d'atteindre les résultats, puis le résultat qu'on doit obtenir, c'est que ces enfants-là soient pleinement francisés, puis ça ne peut pas être une option de dire : On fait le choix de faire les choses à moitié puis de les envoyer dans des classes régulières. Donc, le gouvernement a voulu... le ministre de l'Éducation, hein, puis la CAQ a voulu se donner une poigne sur les commissions scolaires en les abolissant, puis se donner du contrôle sur ce qu'il se passait, bien, maintenant, il est responsable des résultats puis il doit s'assurer que tout le monde est pleinement francisé.

Journaliste : M. Nadeau-Dubois, sur la loi 31, là...

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : ...qu'est ce que les locataires peuvent faire pour... j'allais dire contourner cette loi-là? Est-ce qu'il y a des moyens à votre avis? On a vu, entre autres, en Ontario, il y a eu des mouvements où, par exemple, des groupes de locataires ont retenu les loyers pour mettre une pression sur les propriétaires, pour... est ce que c'est des choses comme ça... est ce qu'il y a des choses comme celles-là peuvent se faire chez nous?

M. Nadeau-Dubois : La vérité, c'est qu'avec le projet de loi n° 31, les locataires sont dans le trouble, parce qu'on leur a enlevé un des rares mécanismes de survie, puis c'est un mécanisme qui était imparfait, mais, en pleine crise, là, enlever un mécanisme, même imparfait, de protection contre les hausses de loyer abusives, c'est vraiment une erreur épouvantable. L'organisme Vivre en ville a créé un registre des loyers, puis on a vu que, déjà, des locataires commencent à utiliser ce registre des loyers là pour se protéger contre des hausses abusives. Il y a... On voyait une nouvelle, cette semaine, là, d'un locataire qui s'est sauvé d'une l'augmentation de plus de 200 $ par mois. Moi, j'invite les locataires à utiliser ce genre de moyens là, à avoir recours au registre des loyers de Vivre en ville, qui permet quand même à plusieurs milliers de locataires d'avoir un peu plus de transparence sur le loyer qui était précédemment payé dans le logement qu'ils occupent. Est-ce que c'est parfait? Absolument pas. Ça n'aurait tellement pas coûté cher au gouvernement du Québec de mettre un registre des loyers dans la loi n° 31, ça aurait... et ça aurait juste permis plus de transparence. Ça n'aurait pas enlevé de droit, par ailleurs, au propriétaire, hein? On se serait juste assurés que, quand il y a un changement de locataire, bien, on évite des explosions de loyers.

Moi, je crains qu'avec le projet de loi n° 31 on augmente la congestion, qui est déjà un problème au Tribunal administratif du logement, parce que, là, il va y avoir de plus en plus de contestations, notamment sur la clause G, alors que ce qu'on devrait faire, c'est mettre de la transparence, s'assurer que l'information soit publiquement disponible et que propriétaires et locataires se gouvernent en conséquence. C'est ça que ça aurait permis, un registre des loyers.

Journaliste : ...moyens actuels, pour un locataire par exemple, en ce moment, il n'y a aucun moyen autre que des moyens qui sont...

M. Nadeau-Dubois : Bien, un moyen pour atteindre quel objectif? Juste pour bien comprendre votre question.

Journaliste : ...les hausses de loyer, tu sais.

M. Nadeau-Dubois : Ça, c'est... ça va être très, très difficile. La cession de bail, là, c'était un des seuls moyens, peut-être un peu artisanal, je l'admets, mais quand même, tu sais, de se protéger contre des hausses abusives quand il y a un changement de locataire. Ça, ça n'existe plus. Donc, au jour d'aujourd'hui, là, au lendemain de l'adoption de ce projet de loi là, les locataires sont moins bien protégés qu'hier. On leur a enlevé un droit. Puis le monde vont essayer de se débrouiller avec les moyens du bord, mais on devrait être en train de faire le contraire, on devrait tellement être en train de faire le contraire.

Journaliste : ...lu le titre de la lettre ouverte?

M. Nadeau-Dubois : Oui. Oui.

Journaliste : Il est écrit : «...ça crée de la division!»

M. Nadeau-Dubois : De la division, oui.

Journaliste : Avec un point d'exclamation en surplus. Est-ce que c'est une bonne chose de créer de la division?

M. Nadeau-Dubois : Mais qui a dit aux locataires du Québec : Si vous avez des problèmes, investissez donc en immobilier? C'est la ministre Duranceau. Qui a fermé la porte à à peu près toutes les propositions de l'opposition, des plus petites aux plus structurantes? C'est la ministre. Qui a fait des déclarations incendiaires, je veux dire... qui demandait, au Québec, qu'on mette fin à la cession de bail? Il était où, le mouvement citoyen pour réclamer la fin de la cession de bail? Il y avait Éric Duhaime puis la CORPIQ. C'est tout. Sinon, il y a un consensus des... Hier, c'est... Cette semaine, c'était la ville de Trois-Rivières qui prenait position en faveur d'un registre des loyers. La ville de Trois-Rivières, là, ce n'est pas un bastion du socialisme, là. Je veux dire, il y a un consensus, au Québec, sur le fait qu'il faut en faire plus pour protéger les locataires, eEt François Legault et la ministre du Duranceau s'avancent seuls face à un large consensus social, et là ils osent nous disent : Ça crée de la division. Je veux dire, il y a un consensus, au Québec, qu'il faut mieux protéger les locataires. Donc, ceux qui créent la division, c'est ceux qui marchent à l'envers de ce consensus-là.

Journaliste : Donc, le... Mme Duranceau a... et le gouvernement Legault a plié devant les pressions, par exemple, des propriétaires d'immeubles?

M. Nadeau-Dubois : La ministre Duranceau prétend rétablir l'équilibre, elle fait le contraire. Moi, je ne sais pas qui elle a rencontré, je ne sais pas à qui elle veut faire une passe sur la palette, mais elle avait l'occasion d'au moins protéger les gens les plus vulnérables, puis elle ne l'a même pas fait, elle enlève un droit aux gens les plus vulnérables.

Journaliste : Mais vous avez cité la CORPIQ.

M. Nadeau-Dubois : Oui, mais c'est un fait objectif. Dans le... Si on fait la colonne des gens qui demandaient qu'on maintienne la cession puis on fait la colonne des gens qui souhaitaient qu'on abolisse ce droit-là, dans la colonne des gens qui souhaitaient qu'on abolisse ce droit-là, il y a deux acteurs dans tout le Québec, c'est Éric Duhaime puis c'est la CORPIQ, et c'est ce camp-là qu'a choisi la ministre, et, de l'autre côté, il y a les municipalités, les associations de logement, les... toute une série de groupes dans la société qui disent : Bien, voyons donc, on est en pleine crise, on peut-tu ne pas enlever un moyen de survie au monde, s'il vous plaît? Donc, oui, la ministre Duranceau a choisi son camp, puis ce camp-là, ce n'est pas le camp des locataires.

Journaliste : Est-ce que vous soutenez la demande du Parti québécois d'une enquête de la Vérificatrice générale dans le dossier de Northvolt?

M. Nadeau-Dubois : C'est une idée intéressante. Moi, je vais vous dire, là, tout moyen de faire la lumière, tout moyen de faire la lumière sur le processus qui a mené au lancement du projet Northvolt est une bonne idée. En ce moment, la CAQ est en train de fabriquer de toutes pièces un problème d'acceptabilité sociale. C'est quand même fascinant, là.

Journaliste : M. Fitzgibbon disait que ce n'est pas le jardin d'Éden, là, ce n'est pas là où Adam et Ève ont croqué la pomme.

M. Nadeau-Dubois : Bien là, je ne suis pas sûr que le jardin d'Éden se trouve au Québec, de toute façon, mais... Bien, je veux dire, c'est une bonne clip, là, mais, je veux dire, ça ne va convaincre personne, là, je veux dire...

Journaliste : Il est-tu en train de se mettre une pelure de banane sous le pied...

M. Nadeau-Dubois : Il est en train de se mettre une pelure de banane puis de tous les autres fruits dont il voudra... qu'il voudra exhiber dans les corridors devant vous, là. Je veux dire, ce projet-là, la filière batterie, c'est important pour le Québec. Il n'y a personne au Québec qui dit : Ce n'est pas intéressant de faire des batteries. Mais quand on met 3 milliards d'argent public, là, je veux dire, ce n'est pas l'argent de poche de Pierre Fitzgibbon, ce 3 milliards là, c'est l'argent du monde, c'est l'argent des Québécois, des Québécoises, on a-tu le droit de savoir comment ça s'est passé? On peut-tu s'assurer qu'il y a de la transparence, que c'est de l'argent qui est bien dépensé, puis qu'il va y avoir des bonnes retombées pour le Québec?

La CAQ est en train de fabriquer de toutes pièces un problème d'acceptabilité sociale qui était évitable. Si le gouvernement avait bien fait les choses, ce serait un projet, je pense, qui pourrait être bien accueilli par les Québécois. Puis c'est d'ailleurs ce que j'ai dit au P.D.G. de Northvolt, quand je l'ai rencontré, j'ai dit : Votre problème, là, c'est votre ministre, parce qu'à chaque fois qu'il essaie de vous défendre, il pointe tout le monde du doigt, il envoie promener les journalistes, les écolos, les avocats qui défendent les citoyens, les citoyens eux-mêmes. Je veux dire, ce n'est... le pire avocat pour le projet Northvolt, c'est Pierre Fitzgibbon.

Journaliste : Le pire ennemi de ce projet-là...

M. Nadeau-Dubois : C'est la CAQ.

Journaliste : ...c'est le ministre Fitzgibbon.

M. Nadeau-Dubois : La plus grande menace au projet Northvolt, c'est la CAQ. La plus grande menace à ce projet-là, c'est Pierre Fitzgibbon, parce qu'à chaque fois qu'ils veulent le défendre, ils ont tellement une attitude de fermeture puis tellement peu une attitude d'écoute qu'ils sont en train de couler leur propre projet.

Journaliste : Le boss de Northvolt, est-ce qu'il était d'accord avec vous?

M. Nadeau-Dubois : Il n'a pas commenté mon affirmation quand je lui ai dit ça.

Journaliste : ...la rencontre avec lui, par exemple, est-ce que... Selon vous, quelles sont les conlusions à tirer?

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi... C'est une rencontre que j'ai faite avec mon collègue responsable en matière d'économie, ça s'est bien déroulé. Ils nous ont présenté leur projet. Nous, on est capables de le reconnaître que c'est un projet qui pourrait être bon pour le Québec. Mais il faut bien faire les choses, puis la responsabilité de bien faire les choses, c'est la responsabilité de qui? Du gouvernement du Québec. C'est la responsabilité de qui d'écouter les citoyens et citoyennes et de dire : Parce qu'on veut que le monde embarque, on va faire un BAPE? Ce n'est pas la job à Paolo Cerruti, ça, c'est la job à François Legault.

Journaliste : Comme le site est problématiques, comme le site est problématique, est-ce que, selon vous... Est-ce que vous avez dit à M. Cerruti, par exemple, qu'il faudrait le placer ailleurs?

M. Nadeau-Dubois : Non, non, on n'a pas... on n'est pas entré dans ces détails-là...

Journaliste : ...problématique?

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a beaucoup de questions qui se posent sur le site. La bonne manière d'aller au bout de ces questions-là, c'est de faire preuve de transparence puis de faire un BAPE, ce n'est pas... ce n'est pas de l'astrophysique, là. Le remède, quand il y a un manque d'acceptabilité sociale, c'est la transparence, pas les accusations puis les lettres ouvertes incendiaires pour dire que les journalistes, c'est des tout croches puis que les écologistes n'ont rien compris. Ça, ça nuit au projet.

Journaliste : Il vous a dit hier qu'il avait consulté les citoyens, il vous a répondu ça à la période de questions. Là, ce matin, l'entrée du chantier est bloquée par des gens qui sont contre le projet. Est-ce que c'est vrai que le gouvernement a consulté les citoyens? Si vous refaites l'histoire, là, annonce, conférence de presse, Northvolt, tout le monde semblait un peu comme surpris. Est-ce que c'est vrai que le gouvernement a consulté... 

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense qu'il n'y a pas eu assez de consultations. Quand on est allé sur le site de Northvolt, avec mon collègue, on a rencontré des citoyennes qui n'habitent pas loin puis qui étaient inquiètes. Puis savez-vous ce que ces citoyennes-là nous ont dit? Elles nous ont dit : Gabriel, on s'est senti plus écoutées par la compagnie que par le gouvernement. Elles nous ont dit : On sentait qu'il y avait plus de tentatives de nous consulter de la part de l'entreprise privée que de la part de nos élus. Hé! c'est un problème, ça.

Moi, que la compagnie fasse des efforts pour rejoindre la communauté, tant mieux. Mais c'est la job de qu, d'être à l'écoute des citoyens et citoyennes dans une démocratie? C'est la job des élus. Puis, en ce moment, on a un ministre de l'Économie qui, au lieu d'avoir la stratégie de l'écoute puis une stratégie pour rassurer les gens, a la stratégie du bulldozer : C'est ça. Je fonce dans le tas, puis si vous n'êtes pas d'accord avec moi, bien, c'est parce que vous n'avez rien compris.

Journaliste : Est-ce que le site est si problématique? Est-ce que c'est encore possible de le faire là, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne suis pas ni biologiste ni expert de ces questions-là. Mais je sais une chose, si le gouvernement veut nous convaincre que c'est le bon site, il y a une chose à faire, puis ce n'est pas des lettres ouvertes pour envoyer promener les gens qui ne sont pas d'accord avec lui. C'est de la transparence, c'est faire un BAPE, que ça soit transparent, qu'on en parle démocratiquement. On n'est plus en 1942 où on pouvait débarquer dans une communauté, imposer des gros projets industriels puis penser que les gens vont dire : Merci, monsieur. Les gens, ils veulent être consultés, ils veulent être écoutés, ils veulent qu'on les inclue dans les projets. Puis ça, ce n'est pas un problème, c'est une opportunité. Parce que la CAQ ne le voit pas, ça montre à quel point ils fonctionnent sur un logiciel économique qui est un logiciel d'une autre époque où il fallait remercier les... les... Il fallait remercier presque à genoux, là, les grands investisseurs qui daignaient nous offrir des emplois. On est... Moi, je pense qu'on n'est plus rendus là au Québec.

Des voix : ...

Journaliste : ...qu'il n'y a pas eu de favoritisme.

M. Nadeau-Dubois : La démonstration n'a pas été faite, qu'il n'y avait... qu'il n'y a pas eu de traitement de faveur, qu'il n'y a pas eu de traitement préférentiel. La manière de faire cette démonstration-là, c'est de faire preuve de transparence.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Je vais vous revenir sur cette question-là.

Journaliste : ...Northvolt and the fact that Premier Legault… and then Mr. Fitzgibbon referring to the… Is it insulting for citizens… that questioning this topic. …stop questioning because…

M. Nadeau-Dubois : No. I think Quebeckers are intelligent. And showing truth and doing jokes about the Bible is not enough. They want transparency, they want… I think they are open to that project. That's what I see here. Even the people around the future factory are… are open, but they want to be consulted. They want to be heard, they want to be reassured. And Mr. Fitzgibbon is doing exactly the opposite. He's just attacking everyone, saying that the journalists don't know how to do their job, that ecologists don't understand anything. I mean it is not the way to mobilize people behind a project. It's the… The CAQ is the worst enemy of the Northvolt project.

Journaliste : What do you mean exactly? Are they creating…

M. Nadeau-Dubois : The CAQ is creating from scratch a social acceptability problem for a project that could be interesting for Québec. And that is sad because they are their own… I think they are their own problem.

Journaliste : On Bill 31, we often heard Minister Duranceau say that putting so much focus on the lease transfer change, the opposition parties are taking away from the fact that this will better protect tenants from eviction. What's your response for that?

M. Nadeau-Dubois : I think that Mme Duranceau and Mr. Legault have lost debate already. I think there is a strong consensus that that bill will, at best, change nothing and could even worsen the eviction crisis in Québec. You know, Jonathan Simard, the man facing an eviction with his four little kids in Shawinigan, that bill would not have protected him against an eviction. Maybe he would have had six months of rent in exchange of getting him thrown out of his apartment… told me I don't want six months rent, I want to keep my apartment. Because when you live in a neighborhood or a… where there is no more apartment available, even if you are given a check when you are evicted, you won't be able to find another apartment. That's why we need a real moratorium on evictions, on renovictions, because when you are thrown out on the street, all compensation measures are inadequate if there is no alternative. If there is no appartement available, what will you do with a check?

Journaliste :

M. Nadeau-Dubois : I think she is on the defensive. I think it's a desperate tentative to defend herself, to try to save the appearances. But I think it's desperate. I think… I think a majority of Quebeckers agree that, you know. Of course, lease transfer is not a perfect mechanism, but when there is nothing else, it's an imperfect mechanism that is… that is protecting real people from rent increases that people don't have the means to pay. And it's a big mistake to throw that away.

Journaliste : …agree on the asylum… the decision to appeal the asylum…

M. Nadeau-Dubois : Well, the CAQ should be coherent. They keep telling us that the influx of asylum seekers puts pressure on…

Journaliste :

M. Nadeau-Dubois : La CAQ has to be coherent. They keep telling us that the influx of asylum seekers is putting pressure on social assistance, yet they are actively putting obstacles for those mothers to go onto the job market, and they are also refusing to give quick authorisations of work to those people. The asylum seekers, the first thing the first they want when they come here, the first that they want, the first thing, is to work. That's why they came here in the firs place. To flee from war, persecution and have a better life. So, they want to work. We should be encouraging them to work, that means giving them quick work permits via the Government of Québec and opening the door to day care to make sure the children can go there while the parents are working.

Journaliste :  Là dessus, M. Nadeau-Dubois, quel message est-ce que ça envoie? Parce que le gouvernement porte la décision en appel sur la base que l'argumentaire d'égalité hommes-femmes de la Cour d'appel ne tient pas la route, quel message est-ce que ça envoie ça?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je trouve que ça envoie un message de désaveu envers le modèle des CPE. Une des raisons pour laquelle on a fondé les CPE au Québec, c'est parce qu'on voulait favoriser l'entrée des femmes sur le marché du travail puis on savait que se donner un service public pour prendre soin des enfants pendant la journée, ça permettait ça. Donc là, la CAQ dit une chose et son contraire. Elle nous dit : Aie! c'est épouvantable, ce monde-là arrive tout sur l'aide sociale. Bien oui, mais donnez-leur des permis de travail, puis permettez à ces enfants-là d'aller dans les CPE, puis je vous le garantis, les demandeurs d'asile vont se précipiter sur le marché du travail. C'est ça que ces gens-là souhaitent. Donc, il y a vraiment un double discours.

Journaliste : Est-ce que la position de la CAQ donc est discriminatoire?

M. Nadeau-Dubois : Je vais laisser les cours...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Exact. Mais nous... nous, on demande à la CAQ de ne pas porter ce jugement-là en appel. Moi,  je vais vous dire, là, la CAQ manque cruellement de bienveillance, mais aussi de pragmatisme. Je veux dire et de bienveillance. Ces enfants-là, là,  dont les parents sont des réfugiés, là, ces enfants-là n'ont pas le droit d'aller dans un CPE au Québec. Moi, je trouve que ça manque de bienveillance puis ça manque aussi de pragmatisme, parce que si on veut que ces femmes-là, ces hommes-là intègrent le marché du travail, il faut le favoriser, puis la décision de la CAQ, ça... ça revient à mettre un obstacle à l'entrée sur le marché du travail des demandeurs d'asile, alors que la CAQ se plaint qu'il y a une pression sur l'aide sociale. C'est complètement paradoxal.

Journaliste :  ...manque de coeur, manque de...

M. Nadeau-Dubois : Manque de bienveillance. Manque de bienveillance parce que, je veux dire, imaginez, là, vous êtes un petit gars ou une petite fille, là, de quatre ans,  vos parents sont des réfugiés. Imaginez toutes les épreuves que vous avez vécues comme petit gars ou petite fille, là, puis on va vous interdire, vous interdire d'avoir accès à ce qui est un des meilleurs modèles au monde pour l'éducation à la petite enfance, les CPE. Moi, je trouve que la CAQ manque de bienveillance.

Journaliste : What are you expectations for the budget?

M. Nadeau-Dubois : Mon collègue Haroun Bouazzi will show... officially present our... our expectations for the budget. One thing is sure,  the housing crisis has to be at the center of the next budget. We need to build more housing in Québec. That's for us a... something that cannot be miss by the Government in the next budget.

(Fin à 8 h 29 ) 

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