(Huit heures deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour
tout le monde. Bon jeudi matin. Ce matin, dans les pages du Devoir, on
assiste à une tentative désespérée, franchement, franchement désespérée de
France-Élaine Duranceau de défendre son projet de loi en logement. Vraiment,
j'ai lu ça ce matin, je me suis dit: C'est un chef-d'œuvre, un chef-d'oeuvre de
langue de bois, le titre Oser bousculer le statu quo en habitation, ça crée la
division. Au mieux, dans le meilleur des cas, le projet de loi 31, ça va
renforcer le statu quo, ça va consacrer le déséquilibre des droits qui crée, en
ce moment, la crise du logement. Ça, c'est le meilleur des scénarios.
Et, sans doute, qu'est-ce qui va se
passer, c'est que c'est un projet de loi qui va empirer la crise du logement,
parce que c'est un projet de loi qui retire un droit aux locataires, le droit
de céder leur bail. C'est un des rares mécanismes de survie qui existait, un
des tellement rares mécanismes de survie qui existait pour que les locataires
se protègent contre les hausses de loyer abusives. En jetant ce droit-là aux
poubelles, la ministre Duranceau va empirer la crise du logement, cette
tentative désespérée de sauver son projet de loi, cette tentative désespérée de
se sauver la face ne fonctionnera pas. Je pense que la cause est entendue au
sujet de la loi caquiste en logement, c'est une loi qui ne réglera aucun
problème et qui pourrait même empirer certains problèmes existants. C'est une
loi qui fait reculer le Québec, qui fait reculer les droits des locataires.
Moi, de voir, hier, les députés caquistes
se lever en bloc pour applaudir, applaudir ce projet de loi là, ça m'a rendu
profondément triste, triste parce qu'on avait le pouvoir au Québec d'aider ce
monde-là. On aurait pu faire un registre des loyers, ça n'aurait pas coûté cher
au gouvernement. On aurait pu mettre un moratoire sur les rénovictions, ça
n'aurait pas coûté cher au gouvernement. On aurait pu élargir la loi Françoise
David pour protéger les aînés contre les évictions. On aurait pu le faire, on
l'a proposé deux fois, puis on ne l'a pas fait. Ce gouvernement-là est passé à
côté d'une opportunité. C'est un triste jour pour le Québec que l'adoption de
cette loi-là. On devrait être en train de travailler, tout le monde ensemble,
pour trouver les solutions pour régler la crise du logement, puis la CAQ a
décidé de faire le contraire. Franchement, c'est gênant, puis, moi, je pense
qu'on va... je pense que les Québécois, Québécoises n'oublieront pas, malgré
les lettres ouvertes comme ça, les Québécois, Québécoises n'oublieront pas que
ce projet de loi là nous a fait reculer.
M. Zanetti : Moi, je vais
vous parler de ce que François Legault disait quand il lançait la Coalition
avenir Québec dans son Projet Saint-Laurent — Cap sur un Québec
gagnant. M. Legault disait à ce moment là qu'il fallait à tout prix éviter
de dézoner des terres agricoles pour en faire des parcs techno industriels.
Mais qu'est ce qu'il fait en ce moment? Il fait exactement ça. C'est ça qu'il
nous a annoncé qu'il allait faire hier avec les terrains de l'ancien projet
Rabaska. Le gouvernement les achète puis il va faire un centre
techno-industriel là-dessus. Ce n'est pas une approche équilibrée. Ce n'est pas
ça protéger les terres agricoles. Les terres agricoles, là, sont essentielles
pour l'autosuffisance alimentaire du Québec qui va devenir... qui devrait être
une priorité numéro un du gouvernement en ce moment, qui va être encore plus
une priorité avec les changements climatiques. Au Québec, il y a à peine 2 %
des terres qui sont cultivées, ce n'est pas beaucoup, chaque hectare compte. Et
la ville de Lévis est la ville qui, dans les 30 dernières années, a subi,
proportionnellement à sa population, le plus grand dézonage au Québec. Il faut
que ça cesse, il faut protéger, et j je demande au gouvernement de protéger
l'entièreté des hectares de la vocation agricole, les hectares qui ont été
achetés hier sur les anciens terrains de Rabaska.
Journaliste : Vous pensez
quoi...
Journaliste : ...sont déjà
dézonées, ces terres-là?
M. Zanetti : Oui, ils ont été
dézonés temporairement pour le projet Rabaska. Il y avait à l'époque une
promesse de dire, si le projet Rabaska ne marche pas, on les ramène en vocation
agricole, et ça n'a pas été fait. Mais il faut protéger et ramener dans le
zonage, protéger la vocation agricole.
Journaliste
: Vous
pensez quoi de décision du gouvernement d'aller devant la Cour suprême pour
empêcher les demandeurs d'asile d'aller dans les garderies? Et j'aimerais ça
vous entendre aussi sur la francisation des immigrants.
M. Nadeau-Dubois : Bien, la
CAQ devrait se brancher parce qu'ils nous disent d'un côté que les demandeurs
d'asile, ça fait une pression sur l'aide sociale, mais de l'autre, ils
entravent l'entrée sur le marché du travail des femmes, des mères demandeuses
d'asile en fermant la porte des CPE pour ces enfants-là. Donc, il faut choisir.
Nous, on pense que permettre aux demandeurs d'asile d'aller travailler en
délivrant des autorisations rapides de travail puis en ouvrant les portes des
CPE. Ça va faciliter l'intégration, ça va permettre à ces gens-là de faire ce
qu'ils souhaitent faire, contribuer pleinement à la société québécoise.
Journaliste : Et la
francisation, c'est un peu dans le même sens?
M. Nadeau-Dubois : Vous
parlez de la région de Québec spécifiquement?
Journaliste : Oui, pour les
franciser.
M. Zanetti : Pour la question
de la francisation à Québec, le problème, là c'est que les centres de services
scolaires sont en train de faire des choix pour économiser parce qu'ils
manquent de moyens pour franciser les gens. Le problème, c'est l'investissement
que le gouvernement fait dans la francisation. On le voit, là, la question, là,
de... ce n'est pas la même chose qui se passe dans tous les centres de services
scolaires. Bien, la décision de ne pas ouvrir des classes d'accueil puis
d'envoyer à la place ces enfants-là dans des classes régulières où ils ne
comprennent rien, puis de leur donner quelques heures de francisation par
semaine, ce n'est pas quelque chose qu'ils font faute de personnel, c'est
quelque chose qu'ils font par manque d'argent. Mais cette affaire-là, là, cette
erreur-là, ce choix-là, vont coûter beaucoup plus cher plus tard si on ne
permet pas la meilleure intégration possible à ces enfants-là.
Journaliste : Donc, qu'est-ce
qu'il faudrait faire?
M. Zanetti : Bien, il faut
faire des meilleurs choix puis que le gouvernement finance davantage la
francisation de ces enfants-là.
Journaliste : Bien, imposer
aux centres de services scolaires de faire des classes de francisation dans
toutes les écoles ou, en tout cas, dans toutes les écoles où il y a des gens
qui ne parlent pas français.
M. Zanetti : Il faudrait la
façon respectueuse de leur autonomie, disons, là, de leur demander d'atteindre
les résultats, puis le résultat qu'on doit obtenir, c'est que ces enfants-là
soient pleinement francisés, puis ça ne peut pas être une option de dire :
On fait le choix de faire les choses à moitié puis de les envoyer dans des
classes régulières. Donc, le gouvernement a voulu... le ministre de
l'Éducation, hein, puis la CAQ a voulu se donner une poigne sur les commissions
scolaires en les abolissant, puis se donner du contrôle sur ce qu'il se
passait, bien, maintenant, il est responsable des résultats puis il doit
s'assurer que tout le monde est pleinement francisé.
Journaliste : M.
Nadeau-Dubois, sur la loi 31, là...
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste
: ...qu'est
ce que les locataires peuvent faire pour... j'allais dire contourner cette
loi-là? Est-ce qu'il y a des moyens à votre avis? On a vu, entre autres, en
Ontario, il y a eu des mouvements où, par exemple, des groupes de locataires
ont retenu les loyers pour mettre une pression sur les propriétaires, pour...
est ce que c'est des choses comme ça... est ce qu'il y a des choses comme
celles-là peuvent se faire chez nous?
M. Nadeau-Dubois : La vérité,
c'est qu'avec le projet de loi n° 31, les locataires sont dans le trouble,
parce qu'on leur a enlevé un des rares mécanismes de survie, puis c'est un
mécanisme qui était imparfait, mais, en pleine crise, là, enlever un mécanisme,
même imparfait, de protection contre les hausses de loyer abusives, c'est
vraiment une erreur épouvantable. L'organisme Vivre en ville a créé un registre
des loyers, puis on a vu que, déjà, des locataires commencent à utiliser ce
registre des loyers là pour se protéger contre des hausses abusives. Il y a...
On voyait une nouvelle, cette semaine, là, d'un locataire qui s'est sauvé d'une
l'augmentation de plus de 200 $ par mois. Moi, j'invite les locataires à
utiliser ce genre de moyens là, à avoir recours au registre des loyers de Vivre
en ville, qui permet quand même à plusieurs milliers de locataires d'avoir un
peu plus de transparence sur le loyer qui était précédemment payé dans le
logement qu'ils occupent. Est-ce que c'est parfait? Absolument pas. Ça n'aurait
tellement pas coûté cher au gouvernement du Québec de mettre un registre des
loyers dans la loi n° 31, ça aurait... et ça aurait juste permis plus de
transparence. Ça n'aurait pas enlevé de droit, par ailleurs, au propriétaire,
hein? On se serait juste assurés que, quand il y a un changement de locataire,
bien, on évite des explosions de loyers.
Moi, je crains qu'avec le projet de loi
n° 31 on augmente la congestion, qui est déjà un problème au Tribunal
administratif du logement, parce que, là, il va y avoir de plus en plus de
contestations, notamment sur la clause G, alors que ce qu'on devrait faire,
c'est mettre de la transparence, s'assurer que l'information soit publiquement
disponible et que propriétaires et locataires se gouvernent en conséquence.
C'est ça que ça aurait permis, un registre des loyers.
Journaliste : ...moyens
actuels, pour un locataire par exemple, en ce moment, il n'y a aucun moyen
autre que des moyens qui sont...
M. Nadeau-Dubois : Bien, un
moyen pour atteindre quel objectif? Juste pour bien comprendre votre question.
Journaliste : ...les hausses
de loyer, tu sais.
M. Nadeau-Dubois : Ça,
c'est... ça va être très, très difficile. La cession de bail, là, c'était un
des seuls moyens, peut-être un peu artisanal, je l'admets, mais quand même, tu
sais, de se protéger contre des hausses abusives quand il y a un changement de
locataire. Ça, ça n'existe plus. Donc, au jour d'aujourd'hui, là, au lendemain
de l'adoption de ce projet de loi là, les locataires sont moins bien protégés
qu'hier. On leur a enlevé un droit. Puis le monde vont essayer de se
débrouiller avec les moyens du bord, mais on devrait être en train de faire le
contraire, on devrait tellement être en train de faire le contraire.
Journaliste : ...lu le titre
de la lettre ouverte?
M. Nadeau-Dubois : Oui. Oui.
Journaliste : Il est
écrit : «...ça crée de la division!»
M. Nadeau-Dubois : De la
division, oui.
Journaliste : Avec un point
d'exclamation en surplus. Est-ce que c'est une bonne chose de créer de la
division?
M. Nadeau-Dubois : Mais qui a
dit aux locataires du Québec : Si vous avez des problèmes, investissez
donc en immobilier? C'est la ministre Duranceau. Qui a fermé la porte à à peu
près toutes les propositions de l'opposition, des plus petites aux plus
structurantes? C'est la ministre. Qui a fait des déclarations incendiaires, je
veux dire... qui demandait, au Québec, qu'on mette fin à la cession de bail? Il
était où, le mouvement citoyen pour réclamer la fin de la cession de bail? Il y
avait Éric Duhaime puis la CORPIQ. C'est tout. Sinon, il y a un consensus
des... Hier, c'est... Cette semaine, c'était la ville de Trois-Rivières qui
prenait position en faveur d'un registre des loyers. La ville de Trois-Rivières,
là, ce n'est pas un bastion du socialisme, là. Je veux dire, il y a un
consensus, au Québec, sur le fait qu'il faut en faire plus pour protéger les
locataires, eEt François Legault et la ministre du Duranceau s'avancent seuls
face à un large consensus social, et là ils osent nous disent : Ça crée de
la division. Je veux dire, il y a un consensus, au Québec, qu'il faut mieux
protéger les locataires. Donc, ceux qui créent la division, c'est ceux qui
marchent à l'envers de ce consensus-là.
Journaliste : Donc, le... Mme
Duranceau a... et le gouvernement Legault a plié devant les pressions, par
exemple, des propriétaires d'immeubles?
M. Nadeau-Dubois : La
ministre Duranceau prétend rétablir l'équilibre, elle fait le contraire. Moi,
je ne sais pas qui elle a rencontré, je ne sais pas à qui elle veut faire une
passe sur la palette, mais elle avait l'occasion d'au moins protéger les gens
les plus vulnérables, puis elle ne l'a même pas fait, elle enlève un droit aux
gens les plus vulnérables.
Journaliste : Mais vous avez
cité la CORPIQ.
M. Nadeau-Dubois : Oui, mais
c'est un fait objectif. Dans le... Si on fait la colonne des gens qui
demandaient qu'on maintienne la cession puis on fait la colonne des gens qui
souhaitaient qu'on abolisse ce droit-là, dans la colonne des gens qui
souhaitaient qu'on abolisse ce droit-là, il y a deux acteurs dans tout le
Québec, c'est Éric Duhaime puis c'est la CORPIQ, et c'est ce camp-là qu'a
choisi la ministre, et, de l'autre côté, il y a les municipalités, les
associations de logement, les... toute une série de groupes dans la société qui
disent : Bien, voyons donc, on est en pleine crise, on peut-tu ne pas
enlever un moyen de survie au monde, s'il vous plaît? Donc, oui, la ministre
Duranceau a choisi son camp, puis ce camp-là, ce n'est pas le camp des
locataires.
Journaliste : Est-ce que vous
soutenez la demande du Parti québécois d'une enquête de la Vérificatrice
générale dans le dossier de Northvolt?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
idée intéressante. Moi, je vais vous dire, là, tout moyen de faire la lumière,
tout moyen de faire la lumière sur le processus qui a mené au lancement du
projet Northvolt est une bonne idée. En ce moment, la CAQ est en train de
fabriquer de toutes pièces un problème d'acceptabilité sociale. C'est quand
même fascinant, là.
Journaliste : M. Fitzgibbon
disait que ce n'est pas le jardin d'Éden, là, ce n'est pas là où Adam et Ève
ont croqué la pomme.
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
je ne suis pas sûr que le jardin d'Éden se trouve au Québec, de toute façon,
mais... Bien, je veux dire, c'est une bonne clip, là, mais, je veux dire, ça ne
va convaincre personne, là, je veux dire...
Journaliste : Il est-tu en
train de se mettre une pelure de banane sous le pied...
M. Nadeau-Dubois : Il est en
train de se mettre une pelure de banane puis de tous les autres fruits dont il
voudra... qu'il voudra exhiber dans les corridors devant vous, là. Je veux
dire, ce projet-là, la filière batterie, c'est important pour le Québec. Il n'y
a personne au Québec qui dit : Ce n'est pas intéressant de faire des
batteries. Mais quand on met 3 milliards d'argent public, là, je veux dire, ce
n'est pas l'argent de poche de Pierre Fitzgibbon, ce 3 milliards là, c'est
l'argent du monde, c'est l'argent des Québécois, des Québécoises, on a-tu le
droit de savoir comment ça s'est passé? On peut-tu s'assurer qu'il y a de la
transparence, que c'est de l'argent qui est bien dépensé, puis qu'il va y avoir
des bonnes retombées pour le Québec?
La CAQ est en train de fabriquer de toutes
pièces un problème d'acceptabilité sociale qui était évitable. Si le
gouvernement avait bien fait les choses, ce serait un projet, je pense, qui
pourrait être bien accueilli par les Québécois. Puis c'est d'ailleurs ce que
j'ai dit au P.D.G. de Northvolt, quand je l'ai rencontré, j'ai dit : Votre
problème, là, c'est votre ministre, parce qu'à chaque fois qu'il essaie de vous
défendre, il pointe tout le monde du doigt, il envoie promener les
journalistes, les écolos, les avocats qui défendent les citoyens, les citoyens
eux-mêmes. Je veux dire, ce n'est... le pire avocat pour le projet Northvolt,
c'est Pierre Fitzgibbon.
Journaliste : Le pire ennemi
de ce projet-là...
M. Nadeau-Dubois : C'est la
CAQ.
Journaliste : ...c'est le
ministre Fitzgibbon.
M. Nadeau-Dubois : La plus
grande menace au projet Northvolt, c'est la CAQ. La plus grande menace à ce
projet-là, c'est Pierre Fitzgibbon, parce qu'à chaque fois qu'ils veulent le
défendre, ils ont tellement une attitude de fermeture puis tellement peu une
attitude d'écoute qu'ils sont en train de couler leur propre projet.
Journaliste : Le boss de
Northvolt, est-ce qu'il était d'accord avec vous?
M. Nadeau-Dubois : Il n'a pas
commenté mon affirmation quand je lui ai dit ça.
Journaliste : ...la rencontre
avec lui, par exemple, est-ce que... Selon vous, quelles sont les conlusions à
tirer?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
moi... C'est une rencontre que j'ai faite avec mon collègue responsable en
matière d'économie, ça s'est bien déroulé. Ils nous ont présenté leur projet.
Nous, on est capables de le reconnaître que c'est un projet qui pourrait être
bon pour le Québec. Mais il faut bien faire les choses, puis la responsabilité
de bien faire les choses, c'est la responsabilité de qui? Du gouvernement du
Québec. C'est la responsabilité de qui d'écouter les citoyens et citoyennes et
de dire : Parce qu'on veut que le monde embarque, on va faire un BAPE? Ce
n'est pas la job à Paolo Cerruti, ça, c'est la job à François Legault.
Journaliste : Comme le site
est problématiques, comme le site est problématique, est-ce que, selon vous...
Est-ce que vous avez dit à M. Cerruti, par exemple, qu'il faudrait le placer
ailleurs?
M. Nadeau-Dubois : Non, non,
on n'a pas... on n'est pas entré dans ces détails-là...
Journaliste : ...problématique?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a beaucoup de questions qui se posent sur le site. La bonne manière d'aller au
bout de ces questions-là, c'est de faire preuve de transparence puis de faire
un BAPE, ce n'est pas... ce n'est pas de l'astrophysique, là. Le remède, quand
il y a un manque d'acceptabilité sociale, c'est la transparence, pas les
accusations puis les lettres ouvertes incendiaires pour dire que les
journalistes, c'est des tout croches puis que les écologistes n'ont rien
compris. Ça, ça nuit au projet.
Journaliste : Il vous a dit hier
qu'il avait consulté les citoyens, il vous a répondu ça à la période de
questions. Là, ce matin, l'entrée du chantier est bloquée par des gens qui sont
contre le projet. Est-ce que c'est vrai que le gouvernement a consulté les
citoyens? Si vous refaites l'histoire, là, annonce, conférence de presse,
Northvolt, tout le monde semblait un peu comme surpris. Est-ce que c'est vrai
que le gouvernement a consulté...
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense qu'il n'y a pas eu assez de consultations. Quand on est allé sur le site
de Northvolt, avec mon collègue, on a rencontré des citoyennes qui n'habitent
pas loin puis qui étaient inquiètes. Puis savez-vous ce que ces citoyennes-là
nous ont dit? Elles nous ont dit : Gabriel, on s'est senti plus écoutées
par la compagnie que par le gouvernement. Elles nous ont dit : On sentait
qu'il y avait plus de tentatives de nous consulter de la part de l'entreprise
privée que de la part de nos élus. Hé! c'est un problème, ça.
Moi, que la compagnie fasse des efforts
pour rejoindre la communauté, tant mieux. Mais c'est la job de qu, d'être à
l'écoute des citoyens et citoyennes dans une démocratie? C'est la job des élus.
Puis, en ce moment, on a un ministre de l'Économie qui, au lieu d'avoir la
stratégie de l'écoute puis une stratégie pour rassurer les gens, a la stratégie
du bulldozer : C'est ça. Je fonce dans le tas, puis si vous n'êtes pas
d'accord avec moi, bien, c'est parce que vous n'avez rien compris.
Journaliste : Est-ce que le site
est si problématique? Est-ce que c'est encore possible de le faire là, selon
vous?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
suis pas ni biologiste ni expert de ces questions-là. Mais je sais une chose,
si le gouvernement veut nous convaincre que c'est le bon site, il y a une chose
à faire, puis ce n'est pas des lettres ouvertes pour envoyer promener les gens
qui ne sont pas d'accord avec lui. C'est de la transparence, c'est faire un BAPE,
que ça soit transparent, qu'on en parle démocratiquement. On n'est plus en 1942
où on pouvait débarquer dans une communauté, imposer des gros projets
industriels puis penser que les gens vont dire : Merci, monsieur. Les
gens, ils veulent être consultés, ils veulent être écoutés, ils veulent qu'on
les inclue dans les projets. Puis ça, ce n'est pas un problème, c'est une
opportunité. Parce que la CAQ ne le voit pas, ça montre à quel point ils
fonctionnent sur un logiciel économique qui est un logiciel d'une autre époque
où il fallait remercier les... les... Il fallait remercier presque à genoux,
là, les grands investisseurs qui daignaient nous offrir des emplois. On est...
Moi, je pense qu'on n'est plus rendus là au Québec.
Des voix : ...
Journaliste : ...qu'il n'y a
pas eu de favoritisme.
M. Nadeau-Dubois : La démonstration
n'a pas été faite, qu'il n'y avait... qu'il n'y a pas eu de traitement de
faveur, qu'il n'y a pas eu de traitement préférentiel. La manière de faire
cette démonstration-là, c'est de faire preuve de transparence.
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Je
vais vous revenir sur cette question-là.
Journaliste
: ...Northvolt and the fact
that Premier Legault… and then Mr. Fitzgibbon referring to the… Is it insulting
for citizens… that questioning this topic. …stop questioning because…
M. Nadeau-Dubois : No. I think Quebeckers are intelligent. And showing truth and doing jokes about the Bible
is not enough. They want transparency, they want… I think they are open to that
project. That's what I see here. Even the people around the future factory are…
are open, but they want to be consulted. They want to be heard, they want to be
reassured. And Mr. Fitzgibbon is doing exactly the opposite. He's just
attacking everyone, saying that the journalists don't know how to do their job,
that ecologists don't understand anything. I mean it is not the way to mobilize
people behind a project. It's the… The CAQ is the worst enemy of the Northvolt
project.
Journaliste
: What do you mean exactly? Are they creating…
M. Nadeau-Dubois : The CAQ is creating from scratch a social acceptability problem for
a project that could be interesting for Québec. And that is sad because they are their own… I think they are their
own problem.
Journaliste
: On Bill 31, we often heard Minister Duranceau say that putting so
much focus on the lease transfer change, the opposition parties are taking away
from the fact that this will better protect tenants from eviction. What's your
response for that?
M. Nadeau-Dubois : I think that Mme Duranceau and Mr. Legault have lost debate
already. I think there is a strong consensus that that bill will, at best,
change nothing and could even worsen the eviction crisis in Québec. You know, Jonathan Simard, the man facing an eviction with his four little
kids in Shawinigan, that bill would not have protected him against an eviction.
Maybe he would have had six months of rent in exchange of getting him thrown
out of his apartment… told me I don't want six months rent, I want to keep my
apartment. Because when you live in a neighborhood or a… where there is no more
apartment available, even if you are given a check when you are evicted, you
won't be able to find another apartment. That's why we need a real moratorium
on evictions, on renovictions, because when you are thrown out on the street,
all compensation measures are inadequate if there is no alternative. If there
is no appartement available, what will you do with a check?
Journaliste
: …
M. Nadeau-Dubois : I think she is on the defensive. I think it's a desperate tentative
to defend herself, to try to save the appearances. But I think it's desperate.
I think… I think a majority of Quebeckers agree that, you know. Of course, lease transfer is not a perfect mechanism, but when
there is nothing else, it's an imperfect mechanism that is… that is protecting
real people from rent increases that people don't have the means to pay. And
it's a big mistake to throw that away.
Journaliste
: …agree on the asylum… the decision to appeal the asylum…
M. Nadeau-Dubois : Well, the CAQ should be coherent. They keep telling us that the
influx of asylum seekers puts pressure on…
Journaliste
: …
M. Nadeau-Dubois : La CAQ has to be coherent. They keep telling us that the influx of
asylum seekers is putting pressure on social assistance, yet they are actively
putting obstacles for those mothers to go onto the job market, and they are
also refusing to give quick authorisations of work to those people. The asylum
seekers, the first thing the first they want when they come here, the first
that they want, the first thing, is to work. That's why they came here in the
firs place. To flee from war, persecution and have a better life. So, they want
to work. We should be encouraging them to work, that means giving them quick
work permits via the Government of Québec and opening the door to day care to
make sure the children can go there while the parents are working.
Journaliste : Là dessus, M.
Nadeau-Dubois, quel message est-ce que ça envoie? Parce que le gouvernement
porte la décision en appel sur la base que l'argumentaire d'égalité
hommes-femmes de la Cour d'appel ne tient pas la route, quel message est-ce que
ça envoie ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
trouve que ça envoie un message de désaveu envers le modèle des CPE. Une des
raisons pour laquelle on a fondé les CPE au Québec, c'est parce qu'on voulait
favoriser l'entrée des femmes sur le marché du travail puis on savait que se
donner un service public pour prendre soin des enfants pendant la journée, ça
permettait ça. Donc là, la CAQ dit une chose et son contraire. Elle nous
dit : Aie! c'est épouvantable, ce monde-là arrive tout sur l'aide sociale.
Bien oui, mais donnez-leur des permis de travail, puis permettez à ces
enfants-là d'aller dans les CPE, puis je vous le garantis, les demandeurs
d'asile vont se précipiter sur le marché du travail. C'est ça que ces gens-là
souhaitent. Donc, il y a vraiment un double discours.
Journaliste : Est-ce que la
position de la CAQ donc est discriminatoire?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
laisser les cours...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Exact.
Mais nous... nous, on demande à la CAQ de ne pas porter ce jugement-là en
appel. Moi, je vais vous dire, là, la CAQ manque cruellement de bienveillance,
mais aussi de pragmatisme. Je veux dire et de bienveillance. Ces enfants-là,
là, dont les parents sont des réfugiés, là, ces enfants-là n'ont pas le droit
d'aller dans un CPE au Québec. Moi, je trouve que ça manque de bienveillance
puis ça manque aussi de pragmatisme, parce que si on veut que ces femmes-là,
ces hommes-là intègrent le marché du travail, il faut le favoriser, puis la
décision de la CAQ, ça... ça revient à mettre un obstacle à l'entrée sur le
marché du travail des demandeurs d'asile, alors que la CAQ se plaint qu'il y a
une pression sur l'aide sociale. C'est complètement paradoxal.
Journaliste : ...manque de
coeur, manque de...
M. Nadeau-Dubois : Manque de
bienveillance. Manque de bienveillance parce que, je veux dire, imaginez, là,
vous êtes un petit gars ou une petite fille, là, de quatre ans, vos parents
sont des réfugiés. Imaginez toutes les épreuves que vous avez vécues comme petit
gars ou petite fille, là, puis on va vous interdire, vous interdire d'avoir
accès à ce qui est un des meilleurs modèles au monde pour l'éducation à la
petite enfance, les CPE. Moi, je trouve que la CAQ manque de bienveillance.
Journaliste : What are you
expectations for the budget?
M. Nadeau-Dubois : Mon
collègue Haroun Bouazzi will show... officially present our...
our expectations for the budget. One thing is sure, the housing crisis has to
be at the center of the next budget. We need to build more housing in Québec.
That's for us a... something that cannot be miss by the Government in the next
budget.
(Fin à 8 h 29
)