(Huit heures deux minutes)
M. Fortin :Bonjour. Au cours des dernières semaines, des derniers
mois, on a beaucoup insisté sur la liste d'attente en chirurgie, donc les gens
qui attendent, qui ont vu leur médecin de famille, qui ont vu leur médecin
spécialiste et qui maintenant attendent pour une chirurgie, mais ce dont on n'a
pas beaucoup parlé, c'est les gens qui ne sont même pas capables de voir leur
spécialiste. Et, aujourd'hui, là, ou hier, le ministère de la Santé a mis à
jour ses chiffres, il y a encore plus de Québécois qui attendent pour avoir une
consultation avec un spécialiste. En ce moment, il y a 833 934 Québécois
qui sont en attente. C'est une augmentation de 2 000 personnes depuis
le mois dernier. Et ces gens-là, là, ils attendent, ils attendent de façon
majoritaire à l'extérieur des délais médicalement acceptables. Il y a 59 %
des Québécois qui ne réussissent pas à voir un spécialiste dans les délais
médicalement acceptables. En gastroentérologie, à Montréal, c'est 19 % des
gens qui voient un spécialiste dans les délais acceptables. En
hémato-oncologie, ce qui est une spécialité, disons, plutôt importante, c'est
15 % des gens dans la Capitale-Nationale qui voient leur spécialiste dans
les délais acceptables. Ça, c'est des gens, là, qui ont peut-être besoin d'une
chirurgie. Peut-être que ça fait l'affaire du ministre de la Santé que ces
gens-là ne sont pas sur sa liste d'attente en chirurgie, mais c'est des gens
qui ont besoin d'un traitement médical, et le gouvernement échoue à la tâche.
Mme Caron : Alors, ce matin,
je veux tirer une sonnette d'alarme à propos des ressources intermédiaires, qui
risquent de prendre lentement mais sûrement le même chemin que les RPA, c'est-à-dire
le chemin de fermeture. Les ressources intermédiaires accueillent 19 000 résidents,
qui sont des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou santé mentale
ou encore des aînés qui ont perdu leur autonomie ou bien des personnes qui ont
les deux problématiques qui peuvent être en santé mentale, par exemple, et qui
sont devenues aînées. Alors, il n'y a pas eu de... il n'y a pas de réponse aux
appels d'offres depuis l'année dernière. C'est 4 000 places, ça, qui
ont été annulées parce que les ressources intermédiaires n'ont pas été capables
de répondre aux appels d'offres, étant donné que les conditions de l'entente
qui régit les ressources intermédiaires ont été déterminées en 2000 jusqu'en
2025, et c'est financièrement non viable de continuer. Alors, je veux attirer
l'attention là-dessus parce que c'est vraiment très inquiétant. Il faut que ces
personnes puissent avoir du logement, des services, des soins, et on est en
train de les abandonner. Merci beaucoup.
La Modératrice : On est prêt
à prendre vos questions.
Journaliste : M. Fortin,
l'entente pour garantir l'ancienneté pour des infirmières qui reviennent dans
le réseau public, est-ce que c'est une bonne nouvelle? Est-ce qu'il y a des
trous, disons, dans cette entente-là que vous avez identifiés?
M. Fortin :Bien, ça prenait une entente, là, et c'est une entente qui
était incontournable, mais l'enjeu ici, là, c'est... ces gens-là, ils ont
choisi de quitter le réseau. Elles ont choisi de sacrifier leur ancienneté déjà
parce que les conditions de travail n'étaient pas au rendez-vous, parce que le
milieu de travail ne leur plaisait plus. Alors, de leur dire aujourd'hui :
Vous pouvez ravoir votre ancienneté si vous revenez, bien, c'est bien la
moindre des choses, mais est-ce que c'est vraiment ça qui va les convaincre de
revenir? Ils ont déjà fait le choix de sacrifier leur ancienneté.
Alors, si le gouvernement est sérieux dans
sa volonté de ramener les travailleurs d'agence vers le réseau public, le
constat demeure qu'il va falloir qu'il améliore les conditions de travail.
C'est toute une job de convaincre des gens qui ont déjà fait le choix de
quitter le réseau public de revenir. Alors, ça va prendre plus que ça.
Journaliste : Mais pour
améliorer les conditions de travail, qu'est-ce que ça prend fondamentalement?
Parce que, pour l'instant, ce que M. Dubé dit, bien, c'est : Si on a
plus de gens qui travaillent de façon stable, bien, on va améliorer les
conditions de travail...
M. Fortin :Non, mais «travailler de façon stable», parlons-en. Ce que
le ministre leur offre, là, en ce moment, à la table de négociations, c'est une
instabilité dans leur milieu de travail. Il leur dit : Moi, comme
employeur, je vais décider où tu vas aller, peu importe ta spécialité, peu
importe tes connaissances, peu importe tes relations avec le patient. Une
infirmière qui travaille, par exemple, en soins palliatifs, là, ou un patient
qui est en soins palliatifs a besoin de stabilité dans le personnel qui est
autour de lui, un patient qui est en CHSLD a besoin de stabilité dans le
personnel qui est autour de lui, ça, ça fait partie des demandes tout à fait
légitimes des infirmières aujourd'hui. Alors, si on veut en ramener, de leur
offrir un milieu de travail stable, de dire à une infirmière qui est
spécialisée, par exemple, dans le milieu scolaire, qu'elle va se retrouver au
CHSLD, ce n'est pas ça qui va ramener les infirmières dans le réseau.
Journaliste : Vous douter des
résultats que va donner l'entente qui a été conclue?
M. Fortin :Non, c'est... L'entente conclue, là, elle était indispensable,
il fallait qu'il y ait une reconnaissance de l'ancienneté du personnel
d'agence, sinon elles n'ont aucune raison de revenir, mais elles ne vont pas
revenir juste parce qu'on reconnaît leur ancienneté, elles l'ont déjà accepté
de la sacrifier, leur ancienneté. Alors, ça va prendre de la flexibilité, pour
utiliser le terme de M. Dubé, de la part du gouvernement aux tables de
négociation. Il va falloir qu'il entende le message des infirmières, qu'il
entende le message des infirmières, entre autres en Mauricie, là, qui ont
choisi massivement de quitter le réseau parce qu'on leur demandait de faire un
travail qui n'est pas le leur.
Journaliste : ...Charles
Milliard, Bruno Marchand, des noms qui commencent à circuler, vous devez
commencer à trouver ça intéressant, là.
M. Fortin :Bien, je... Ça fait quelques mois qu'on a déjà eu la
conversation, vous et moi, et je vous disais que, moi-même, je me donnais le
devoir d'aller encourager certaines personnes à présenter leur candidature.
Alors, de voir qu'il y a des gens qui sont intéressés, qui le considèrent
sérieusement, je vois ça d'un très bon oeil.
Journaliste : Mais Charles
Milliard, est-ce que c'est quelqu'un que vous avez appelé?
M. Fortin :Bien, je ne ferai pas... je ne vous donnerai pas la liste
d'appels que j'ai faits au cours des derniers mois, mais de voir des gens avec
des candidatures économiques, entre autres, je pense que c'est une très bonne
nouvelle, et ça cadre bien dans ce qu'est et ce que doit être le Parti libéral.
Journaliste : Mais vous,
M. Fortin, est-ce qu'il y a des gens qui vous ont appelé pour vous
demander si vous remettiez en question votre réflexion depuis que
M. Coderre est là? Et vous-même, est-ce que vous vous dites : Bien,
finalement, est-ce que j'ai bien fait d'annoncer de façon très rapide que vous
ne seriez pas de la course?
M. Fortin :Non, moi, ma décision est prise depuis longtemps, et s'il y
a des gens qui m'appellent pour me demander de reconsidérer, c'est ça que je
vais leur dire.
Journaliste : M. Fortin, dans
votre circonscription, il y a des gens qui sont... qu'est-ce que vous pensez de
la décision de Desjardins de ne plus faire de prêt hypothécaire pour acheter ce
type de maisons là? Et qu'est-ce qu'on peut faire à ce moment-là pour aider les
gens qui sont résidents...
M. Fortin :Je ne veux pas jeter la pierre uniquement à Desjardins,
parce que ce n'est pas la seule institution financière à avoir de telles
pratiques, là, ça s'inscrit dans un mouvement de la part de plusieurs
assureurs, de plusieurs institutions financières. Cependant, le gouvernement du
Québec, en 2017 et en 2019, au moment des inondations, a légitimé le fait que
c'est... des gens habitent en zone inondable en les compensant pour qu'ils
protègent leurs résidences. On leur a dit : Voici des sommes
gouvernementales, là, protégez votre résidence pour qu'elle demeure en zone
inondable. À partir du moment où le gouvernement accepte que des gens habitent
en zone inondable, il doit s'assurer qu'il y a un mécanisme pour qu'ils
puissent se protéger, comme vous, moi puis tous les autres résidents. Alors, le
gouvernement a un rôle à jouer pour s'assurer que les institutions financières
puis les assureurs n'ont pas un comportement qui pourrait être détrimental aux
gens qui habitent dans ces zones-là.
Journaliste : ...course à la
chefferie, M. Coderre a dit qu'il n'a pas de problème avec la loi n° 21 et qu'il reconduirait la clause dérogatoire. Là, il y
a plusieurs militants libéraux, sans surprise, qui disent : Bien, écoutez,
ça n'a aucun bon sens, ça va à l'encontre des valeurs fondamentales des
libéraux. Est-ce qu'un candidat, selon vous, pourrait être élu en reconduisant
la clause dérogatoire et en appuyant la loi n° 21?
M. Fortin :Un candidat peut être élu selon ses idées s'il rallie une
majorité des militants. Est-ce que je suis d'accord avec M. Coderre?
Absolument pas. Est-ce que, moi, ça me rejoint, cette proposition-là qu'il
fait? Absolument pas. Mais un candidat... une course à la chefferie, c'est ça,
c'est un débat d'idées. Alors, est-ce que je vais être d'accord avec chacune
des idées de chacun des candidats? Absolument pas, mais ça n'enlève pas à leur
légitimité de se présenter et la légitimité des membres de voter pour eux.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qui fait en sorte, M. Fortin, que les... Parce que, là, on dit que ça
s'active depuis que M. Coderre a démontré son intérêt pour la course à la
chefferie.
M. Fortin :Potentiel, oui.
Journaliste : Qu'est-ce qui
fait peur aux gens du Parti libéral dans M. Coderre pour qu'on s'active si
vite pour essayer de trouver quelqu'un, pour ne pas que ce soit lui?
M. Fortin :Moi, je ne ferais pas de lien entre la candidature de M. Coderre
et le désir de certains de se présenter. Je pense qu'il y a des gens qui y
pensent depuis un certain temps, à se présenter à cette course-là. On approche
de la date, de la date de cette élection, alors c'est normal qu'il y ait de
plus en plus de candidats qui choisissent de se présenter. Et, quand on présente
des idées et que d'autres ont des idées contraires, bien, c'est normal qu'ils
se disent : On aimerait ça avoir une alternative.
Journaliste : ...si je
comprends bien, là, quand vous dites que, sur la loi n° 21,
ça ne vous rejoint pas du tout? Ou c'est...
M. Fortin :Bien, moi, je veux voir les programmes complets des gens,
là. Je pense que tout le monde est capable de présenter des bonnes idées. Je
n'ai pas à faire de choix sur le candidat que j'appuierais à la chefferie, ma
collègue non plus, ce matin. Je pense qu'on a l'opportunité de voir l'entièreté
de leurs propositions. Celle-là ne me rejoint absolument pas.
Journaliste : M. Coderre
m'a dit, en entrevue, la semaine dernière, qu'il n'avait même pas lu le rapport
Pratte. Pour quelqu'un qui veut se présenter à la course à la chefferie d'un
parti, le fait de ne pas avoir lu un document qui est censé être l'orientation
du Parti libéral, qu'est-ce que ça vous dit sur le sérieux de la candidature?
M. Fortin :Bien, moi, je prends la candidature potentielle de M. Coderre
sérieusement. Je sais, il fait des appels, il parle aux militants, c'est une
bonne chose. Je pense qu'il le reconnaît lui-même qu'il doit lire le rapport de
M. Pratte.
Journaliste : ...
M. Fortin :Oui, oui, bien sûr.
Journaliste : Sérieusement,
pour reprendre vos mots, vous pensez que c'est juste potentiel, M. Coderre?
M. Fortin :C'est ce qu'il dit.
Journaliste : M. Fortin,
est-ce que vous avez été surpris que...
M. Fortin :Je ne marcherai pas Compostelle avec lui pour vérifier, par
exemple.
Journaliste : M. Fortin,
est-ce que vous avez été surpris que le DGE ouvre une enquête sur les activités
de financement dans Soulanges?
M. Fortin :Est-ce qu'on a été surpris?
Journaliste : Oui. Est-ce que
vous avez été surpris de ça?
M. Fortin :Bien, le DGE a ces moyens-là à sa disposition, alors s'il
voit des éléments qui lui apparaissent problématiques, il a le devoir
d'enquêter là-dessus. S'il juge qu'effectivement il y a des éléments qui ont
été soulevés qui sont potentiellement contraires à la loi, c'est son devoir d'enquêter.
Journaliste : Ce qui est en
cause, c'est l'apparence de contrepartie en échange d'une contribution
politique, donc...
M. Fortin :Oui.
Journaliste : Parce que, là,
c'est un peu exceptionnel qu'on apprend qu'il y a eu une enquête dans Soulanges
parce que le DGE ne divulgue plus l'ouverture de ces enquêtes maintenant, mais
on sait que ce modus operandi là, si on peut le décrire comme ça, a été utilisé
dans d'autres circonscriptions. Donc, sur cette base-là, est-ce que, selon
vous, ce serait logique qu'il y ait d'autres enquêtes ailleurs, dans d'autres
circonscriptions, compte tenu de ce qu'on sait, des enquêtes ouvertes par la
Commissaire à l'éthique?
M. Fortin :Bien, pour nous, c'est clair que la CAQ avait une façon de
faire, là, il le reconnaît lui-même, parce qu'il a abandonné sa pratique. Cependant,
la Commissaire à l'éthique, elle a choisi d'enquêter sur deux situations, même
s'il y en a plusieurs autres. Élections Québec semble faire la même chose.
C'est une façon de faire qui nous apparaît... qui m'apparaît, à tout le moins,
là, légitime de commencer par une enquête. Après ça, on verra si effectivement
il y a manquement. Si Élections Québec, si la Commissaire à l'éthique juge
qu'il y a eu des manquements, bien, ils ont toute la légitimité et la
possibilité par la suite d'aller enquêter sur toutes les autres situations.
Journaliste : ...on avait
seulement vu la Commissaire à l'éthique agir sur ces dossiers-là. Est-ce que ça
vous rassure de voir que le DGE est aussi dans ce dossier-là?
M. Fortin :Bien, le DGE a le devoir d'enquêter sur des manquements, et
là s'il a de l'information, qu'elle soit publique ou non, qui lui permet de
penser qu'il y a eu manquement, il doit enquêter. Alors, moi ça me rassure
certainement que le DGE fasse son travail.
Journaliste : Regarding the agreement that was reached over the... for private
agencies, do you have the impression that that will be sufficient to attract
healthcare workers working for private agencies if you recognize four to five
years of seniority? Is this sufficient?
M. Fortin :
The Government had to reach an agreement with the union on this, it had to happen,
but let's keep in mind, all those workers, they chose to abandon their
seniority, they chose to abandon those years because the healthcare network was
no longer a place where they wanted to work because the working conditions were
simply not attractive to them. So, it's going to take a lot more than that to
bring them back to the healthcare network. They say themselves, the last time
they were pulled, there was a very small number of them who were willing to
come back to the public healthcare network. So, to me, to us, it was necessary,
it had to be done, but it's not what's going to bring them back.
Journaliste :
But there's a law that was adopted to
basically put an old... like an end to the use of private agencies.
M. Fortin :
Yes, and everybody's in favor of that
law because the private agencies went too far, they charged ridiculous amounts.
The Government agreed to pay
them, so they're partly responsible for this, but in order for them to come
back, which we all want, the Government's going to have
to go a lot further than that. Their demand that they have at the negotiating
table right now, for what they call flexibility, meaning that they can take a nurse
that works in a school setting and send her to long term care, they can take a
nurse form long term care and send her to the ER, is not what is going to bring
back nurses to the healthcare network. They want stability, they want
recognition of their expertise. That's what they need in order to come back.
So, it was necessary to strike a deal, it was necessary for us, for Government
to recognize their seniority, but it's going to take a lot more than that.
Journaliste
:
Le Devoir is reporting that children of asylum seekers don't have access
to subsidized daycares at this point, even though there's a court of appeal
that had this decision three weeks ago. How come... Do you understand why it
takes three weeks and even more for the Minister of Families to have a
directive in place?
M. Fortin :
If there's a court ruling, I expect Government to follow it and to follow it to
the letter of law.
I just want to take one
second, I think we still have a little bit of time here. These are the numbers
we were talking about earlier. The percentage of people who are getting... who
are seeing their specialist on a medically acceptable timeline has decreased
year after year, after year under the CAQ Government. In some specialties, it
reaches 19% of people who are seeing their doctor in the medically accepted
timeline. For us, this makes no sense whatsoever. And if Christian Dubé wants
to be serious when he says he wants to offer better services to citizens, it
starts with this.
Journaliste
:
I wanted to ask you about that. What do you think of... here for people that
actually get that first, you know, appointment with a specialist?
M. Fortin :
Well, there's two pieces here. The fact that there are people on the waitlist
for surgeries, meaning those people, we know what the treatment is, but they
can't seem to get it, those people end up seeing their specialist over, and
over, and over and they prevent other people from having access to a first
appointment to their specialist. And the specialists are saying it
themselves : Why would I see somebody for a first consultation if I'm just
going to punt them over to my... to the surgical waitlist? There's no sense to
me whether they're on one waitlist or the next. So, the specialists themselves
are holding back because of these surgical waitlists. The other thing they can
do is work with the family doctors, work on the other end of the spectrum. With
family doctors, you can actually... they can do a lot of the things that
specialists can do, but they have to talk to each other. They've been working
on improving the system for years now, on the CRDS system. There's been pilot
projects on this where family doctors can take a lot more on instead of always
just recommending for somebody to go see a specialist, but it's not actually
happening right now. So, Christian Dubé can do a lot
just by improving that referencing system.
Journaliste :
...numbers of how many... You said, you
know, there's the people on the waiting list, but there's people waiting to get
on the waiting list, essentially. Do you have a sense of how many people that
might be?
M. Fortin :
So, there's people... Right now,
there's about 166,000 people on the surgical wait list. Those are people who've
seen their specialist, who are waiting for their surgery. There are 833,000 Quebeckers who have not had a first meeting
with their specialist. Even if 20% of those people end up needing surgery,
you're going to double your surgical wait list. So, maybe the CAQ Government, maybe M. Dubé is quite happy for
them not to see a specialist because his wait list for surgeries would explode
at that point. But it's his duty to offer people access, and I certainly hope
that they're going to put the measures in place to improve this because it's
never been this high, and there's no reason for it to be this high.
Journaliste :
There was a story that came out just a
few days ago, a woman in her twenties that had been waiting for a hip surgery
for so long... to see an orthopedic surgeon for so long that she decided to
turn to the private sector, she felt she had no choice. Is this something that
you're seeing?
M. Fortin :
«Bien», that's... If you're waiting to
see a dermatologist, if you're waiting to see a plastic surgeon, if you're
waiting to see a doctor for your hip replacement, your knee replacement, there
are private options in Québec,
those options are increasing in numbers, and people will have... at one point,
people will say : Enough is enough, and, if they have the financial means,
they will turn to the private sector. But that's not what we should be striving
for, we should be striving to improve these numbers. It's not normal that 40%
of people cannot see a doctor in the acceptable timeline. It's not normal that,
in the Côte-Nord, it's 20% of
people who see a specialist in the accepted medical timeline. If the Government is not there to offer people that
basic service, a lot of people will try to find options on their own, and
unfortunately that means paying out of pocket and that means that they're
paying twice, they're paying through their taxes and they're paying a doctor in
the private sector.
Journaliste :
And, if I remember well, this woman put
in place a GoFundMe to pay for her surgery in the private sector.
M. Fortin :
People are creative. When it comes to
their health, they want answers, they want it on a timely basis.
This here, this data here
says that 80% of people are not getting services in the medically accepted
timeline. If you tell me tomorrow that there's a timeline for which you need to
treat... a doctor needs to treat your illness, then it has to be done in that
timeline. There's a reason. Nobody wants to see their health deteriorate, and
people will find ways to compensate for what the system isn't offering them
right now, if they have the means. It also means there's a big part of the
population that simply does not have access to that.
Journaliste :
Just to clarify quickly, just one
last... Your solution that you're proposing for these wait times, what exactly
are you saying?
M. Fortin : Well, there's two parts of it. On the front end, family doctors can
do a lot more. You have to improve the referencing system, because family
doctors, instead of always just sending somebody to see a specialist, there's a
lot of things that they can do, but they have to have that interaction
themselves, the family doctor, with the specialist, in order to treat the
patient before sending them on the list. Right now, they're just punting a lot
of people over to the specialists wait list, and it's a big black hole, as you
can see.
The other thing is, the
surgical wait list has to reduce. We have to open more public operating rooms.
Right now, in Québec, there are
47% of operating rooms who are open, and, in those rooms, they're only used 74%
of the time. So, there's a massive possibility to operate more people, which
would mean that those people are no longer on the list and the specialists can
see new patients.
Une voix : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 23)