(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout
le monde. Le premier ministre fait des lettres ouvertes, et ils font des
conférences à quatre ministres, maintenant, mais on n'utilise pas les moyens
légaux à notre disposition pour régler les questions de l'immigration. Hier, j'ai
envoyé une lettre à la ministre Fréchette pour lui demander d'invoquer sans
délai l'article 33 de l'Accord Canada-Québec pour exiger la renégociation de l'accord
avec le fédéral le plus vite possible.
Ça fait 30 ans qu'on a signé l'Accord
Canada-Québec, plus de 30 ans, en fait, c'est 1991, et force est de constater
que notre système d'immigration a beaucoup changé puis que l'entente ne
fonctionne plus pour les Québécois et les Québécoises. Puis là, cette semaine, là,
en fait, dans le mois de février, on célèbre les deux derniers accords, c'est l'anniversaire,
même... hier, je pense, c'était l'anniversaire de l'accord 1991, donc c'est le
timing parfait pour qu'on le renégocie, cet accord-là.
Alors, devant tous les constats d'échec de
la CAQ face à Ottawa, moi, je ne comprends pas que ça n'a pas encore été fait.
On sort en conférence de presse, mais on n'invoque pas les moyens légaux à
notre disposition. Alors, évidemment, Québec solidaire, on demande le
rapatriement de tous les pouvoirs. Moi, j'ai envoyé une lettre avec une série
de recommandations puis une série de mesures à la ministre. Je vais pouvoir
vous la partager sur demande.
Aujourd'hui, je vais soumettre une motion
au salon bleu, où je demande à la ministre, formellement, d'invoquer l'article
33. J'ai très hâte de voir si elle est sérieuse dans ses volontés de régler la
situation et qu'elle exige du fédéral qu'on s'assoie puis qu'on renégocie,
parce que ça ne fonctionne plus.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Merci,
Guillaume. Alors, aujourd'hui, on va voter sur l'adoption finale du projet de
loi no 31. Vous avez vu mon collègue, Andrés Fontecilla, se battre à tous
les jours en commission pour s'assurer de protéger les droits des locataires.
Vous avez vu tous les députés, à peu près tous les députés solidaires, hier,
intervenir en Chambre avec des témoignages tous plus dramatiques les uns que
les autres. On a fait des dizaines de propositions : conserver la cession
de bail, élargir la loi Françoise David pour empêcher l'éviction des aînés plus
démunis, on a aussi parlé d'instaurer un registre des baux, comme le veut
également la ville de Trois-Rivières. Et on a vu, ce matin, que ça donne des
résultats, quand il y a un registre public pour les baux, il y a quelqu'un qui
a réussi, à Montréal, à sauver plus de 245 $ sur son loyer grâce à ce
registre. La CAQ, elle aurait pu aider davantage les locataires et elle a
décidé de ne pas le faire. Donc, sans surprise, c'est la raison pour laquelle
nous allons voter contre ce projet de loi aujourd'hui.
Un mot aussi, bref, sur la motion du
mercredi présentée par Québec solidaire. On a vu, dimanche, le gouvernement de
François Legault nous annoncer des... qu'on ait des attentes par rapport au
déficit qui devrait être annoncé dans son budget. Il a insinué les ententes
avec les travailleuses du secteur public. Eh bien, nous, aujourd'hui, ce qu'on
pose comme question, c'est : Est-ce que c'était sage de baisser les impôts
de ceux qui gagnent 100 000 $ et plus? Est-ce que c'était une bonne
décision pour nos finances publiques? Donc, c'est la question qu'on pose
aujourd'hui en motion du mercredi.
Journaliste : Sur le projet
de loi n° 31, vous avez vu hier, dans les banquettes
de l'autre côté, enfin, peut-être que vous l'avez vu, ils brandissaient un
article, là, qui avait été écrit en fin de semaine, sur la vidéo, là, que M.
Nadeau-Dubois avait faite vendredi sur la cession de bail, où il disait que c'était
interdit, désormais. Est-ce que vous reconnaissez que le projet de loi n° 31, s'il est adopté, n'interdit pas la cession de bail?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : On
ne verra plus la cession de bail comme on l'a toujours connue. Et c'est ça, le
problème, parce que les locataires avaient des recours, avec la cession de bail.
Il n'y avait pas de condition qui pouvait nécessairement être émise par le
propriétaire sans motif valable, et là, bien, c'est ça qu'on change dans la loi,
donc on peut s'attendre à ce que ce soit beaucoup, beaucoup plus difficile,
maintenant, pour les locataires de pouvoir céder leur bail.
Journaliste : ...revoir l'entente
Canada-Québec, ça donnerait quoi, puisque l'enjeu, c'est le nombre de
demandeurs d'asile qui arrivent sur le territoire québécois?
M. Cliche-Rivard : Oui, bien,
parmi les points que je discute dans la lettre, puis je peux vous la communiquer,
il y a d'obtenir un accord de répartition des demandeurs d'asile à l'intérieur
du Canada. Et ça, c'est quelque chose qu'on doit obtenir rapidement. La
ministre en parle, mais il faut qu'on négocie ça avec le fédéral, il faut qu'on
négocie ça avec les autres provinces. Et le deuxième volet, c'est le
remboursement complet des frais sur... Ce n'est pas fait, ce n'est pas acquis.
Alors, d'un côté, on n'a pas les frais, de l'autre côté, on n'a pas d'accord de
répartition. Il faut nécessairement qu'on se rassoie puis qu'on rouvre l'accord.
Journaliste : ...pas plus
acquis si on resignait une entente, je veux dire... quand on ne veut pas payer,
ils traînent de la patte depuis...
M. Cliche-Rivard : Bien, il
est clair que, là, ça ne fonctionne pas. Il est clair que, là, on fait des
conférences de presse à plusieurs puis qu'on fait des lettres ouvertes. Il y a
des moyens légaux, prenons-les. Là, la ministre, elle a un homologue fédéral. Qu'il
relance une ronde d'accords, puis on verra qu'est-ce qui en ressort. Moi, je ne
peux pas présumer de ce qui va ressortir d'une ronde d'accords, mais le statu
quo ne fonctionne plus, et je ne comprends pas pourquoi on s'entête à maintenir
un accord qui ne fonctionne plus pour le Québec. Qu'on aille négocier, et je
pense qu'on va obtenir beaucoup plus. Est-ce qu'on va tout obtenir? Je ne le
sais pas. Ce n'est pas moi, sûrement, qui irai à la table de négo, mais je
pense que le statu quo ne fonctionne plus.
Journaliste : Mais c'est ça
qu'ils font, des négociations. Donc, pour vous, c'est le recours légal, il
faudrait que le gouvernement du Québec dépose une poursuite devant les
tribunaux pour se faire payer?
M. Cliche-Rivard : Non, non,
non. Quand est-ce qu'on a vu Mme Fréchette assise à une table de négociation
avec Marc Miller? Quand est-ce qu'ils ont annoncé... Ils ont annoncé un sommet
sur le vol de véhicules, là. Où est-ce qu'il est, le sommet sur l'immigration?
Où est-ce qu'elle est, la discussion de réouverture? Où est-ce qu'il est,
l'enclenchement de l'article 33? Ce sont des mécanismes clairs qui ont des
conséquences légales, entre deux ministères qui vont devoir s'entendre, qui
vont devoir se parler. Alors, moi, c'est ça que je demande.
Moi, les poursuites, je ne l'exclus pas.
Est-ce que, si le Québec n'obtient pas l'argent qu'il demande, et qu'il exige,
et qu'il justifie à son plein droit... en fin de piste, est-ce qu'une poursuite
vers le fédéral est possible? Tout à fait. Il faudra étudier les arguments légaux.
Moi, je ne mets pas cette question-là de côté.
Journaliste : ...en vertu de
l'Accord Canada-Québec, je pense que c'est un peu plus de 5 milliards depuis
2015.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Journaliste : Ça ne sert pas,
justement, à absorber les coûts associés à l'accueil de demandeurs d'asile?
M. Cliche-Rivard : Non. Il y
a des volets clairs sur la compensation liée à l'exercice que, nous, on fait de
la sélection de notre immigration. Ça, c'est une partie. Il y a un élément clé
sur la francisation et il y a un élément clé sur les fonds destinés aux
demandeurs d'asile. Ce sont des dossiers qui sont séparés, ce sont des
enveloppes qui sont séparées. Les transferts fédéraux, là, de Québec, on le
voit, là, il y a des enveloppes supplémentaires pour l'accueil de demandeurs
d'asile, le logement de demandeurs d'asile, c'est ce que Miller a annoncé, le
ministre Miller, 150 millions. Ce sont des dossiers qui sont séparés.
Sur l'enveloppe de 1 milliard demandée par
Québec, moi, je veux aider la ministre Fréchette, je lui demande qu'elle nous
détaille ça. Je lui demande qu'on ait la ventilation pour qu'on puisse être
capables de l'aider dans la négociation. Les chiffres sont importants. Puis,
pour qu'on soit capable d'avoir la capacité pleine, là, d'aller se battre
contre le fédéral pour que le Québec reçoive son argent, on a besoin de savoir
ce qui est sur la facture, parce que, pour l'instant, on a seulement un chiffre
de 1 milliard.
Journaliste : ...la réponse
de M. Trudeau?
M. Cliche-Rivard : Vague et
insuffisante. Le statu quo, on l'a dit... Moi, je l'ai dit, le Québec doit
obtenir un accord de répartition des demandeurs d'asile. Ça fait des semaines,
des mois qu'on le dit. C'est un échec. Et, moi, je parle de rapatriement de tous
les pouvoirs, je parle de régulariser sur notre territoire ceux qu'on devrait
vouloir régulariser. Moi, je pense que le Québec devrait aussi avoir un pouvoir
de bloquer une déportation quand l'intérêt supérieur le justifie, quand
l'intérêt du Québec le justifie. Je pense qu'Ottawa doit arrêter de pénaliser
les candidats à l'immigration du Québec en doublant les frais d'immigration :
on paie au Québec puis on paie au Canada, alors que c'est le Québec qui fait
l'ensemble du travail de sélection économique. Il y a plein de volets où on est
dramatiquement impactés négativement, et il n'y a rien qui se passe. Il faut
absolument revenir à la table de négociation.
Journaliste : ...avec le
ministre Roberge, qui, hier, disait que, bon, d'abord, on était très près du
point de rupture et que l'arrivée, justement, massive, de demandeurs d'asile
menaçait l'identité québécoise?
M. Cliche-Rivard : Moi, je
n'ai pas aimé le ton de la conférence de presse, je pense que ça manquait
cruellement de bienveillance. Puis ce n'est pas comme ça, je pense, qu'on va
aller de l'avant d'une solution proactive pour régler la situation. Il y a des
choses à régler, mais je n'ai pas aimé le ton.
Journaliste : ...
M. Cliche-Rivard : Ah oui!
Journaliste : ...l'arrivée
massive de personnes qui ne parlent pas ni français ni anglais, par exemple,
qui arrivent dans notre système, fait déborder le système, autant en
d'éducation...
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait.
Journaliste
: Vous ne
craignez pas...
M. Cliche-Rivard : Non, non,
non, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit que le statu quo est intenable,
qu'il fallait absolument avoir un accord de répartition équitable. Le Québec
fait trop. Le Québec fait énormément plus que son poids démographique. C'est inacceptable
que ça continue comme ça.
Sur le fond, sur les propositions, c'est
ce que je leur demande aujourd'hui : Arrêtez de faire des conférences de
presse puis des lettres ouvertes puis allez obtenir des gains pour le Québec.
C'est ça que je leur demande. Sur le ton, moi, je n'étais pas d'accord puis je
n'utiliserai pas ce ton-là.
Journaliste : Mais nonobstant
le ton, là, moi, ce que je vous pose, comme question, c'est : Est-ce que
l'arrivée massive de personnes qui ne sont pas... qui risquent de ne pas être
francisées si on excède les capacités d'accueil du Québec... M. Lacombe, hier,
a dit que, selon lui, la culture québécoise n'était pas menacée tant et aussi
longtemps qu'on respectait la capacité d'accueil du Québec. Or, ce qu'on a dit
hier pendant une heure de temps, c'est qu'on était en train d'excéder les
capacités d'accueil du Québec.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Bien,
moi, je réitère, on l'a déjà dit, qu'on est en train d'excéder les capacités
d'accueil. Cette conférence de presse là manquait profondément de bienveillance
hier. Et je réitère, je renchéris sur ce que mon collègue vient de dire, comment
ça se fait qu'on est devant... Pour moi, c'est un aveu d'échec de la part du
gouvernement caquiste. On a quatre ministres qui s'assoient ensemble pour
donner une conférence de presse pour dire qu'ils n'arrivent pas à obtenir ce
qu'ils souhaitent, qu'ils ne sont pas capables de négocier. Ce genre de
conférence de presse là, là, c'est Guillaume Cliche-Rivard qui les fait, ces
conférences de presse là. Donc, moi, j'étais très étonnée.
Maintenant, en Abitibi-Témiscamingue, moi,
j'ai vu mon épicerie recruter son boucher en Tunisie. Hier, j'étais au salon
Fourchette bleue, à La Malbaie. Il y a des entreprises qui doivent recruter à
l'extérieur pour maintenir des petites usines ouvertes.
Journaliste : ...ce n'est
pas, ça, dont on parle, là, c'est... Votre boucher tunisien, là, en Abitibi, il
est arrivé ici parce qu'on est allé le chercher, ce n'est pas la même
immigration. Là, on parle d'immigration de gens qui entrent chez nous par des
portes qui sont fermées, et on leur ouvre la porte. C'est des demandeurs
d'asile, ce n'est pas des gens qu'on est allé solliciter pour leur expertise.
Là, on mélange les affaires, là.
Moi, ce que je vous dis... Hier, le ton de
la conférence de presse, je comprends que vous ne l'avez pas aimé, ce qu'ils
ont dit hier, c'est que les gens qu'on accueille en excès de notre immigration
régulière, ce sont ces gens-là qui menacent l'identité du Québec. Moi, je vous
pose la question, je comprends que vous n'avez pas aimé, mais êtes-vous
d'accord avec cette affirmation-là, que les gens qu'on accueille en surplus de
notre capacité risquent de menacer notre culture, notre identité? C'est ça
qu'ils ont dit.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Bien,
je me reprends, je ne veux pas mélanger, vous avez raison, je ne veux pas
mélanger les types d'immigration, mais on l'a toujours dit, la répartition,
elle est injuste, en ce moment. Donc, oui, il faut qu'il y ait une meilleure
répartition, puis, maintenant, bien, il faut s'assurer de bien intégrer les
gens qui vont rester, éventuellement, que ces gens-là puissent aller sur le
marché du travail, y contribuer, mais on l'a toujours dit : La
répartition, effectivement, elle est injuste.
Journaliste : ...la question,
c'était : Est-ce que l'identité québécoise est menacée? C'est ça, la
question : Est-ce que vous croyez que l'identité québécoise est menacée?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Moi,
je ne crois pas que l'identité québécoise est menacée par l'arrivée de ces
gens-là.
Journaliste : Mme
Lessard-Therrien, j'aimerais ça savoir ce que vous pensez de la décision de
Desjardins de ne plus donner de prêt hypothécaire pour les acheteurs de maisons
en zone, disons, fortement inondable.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Oui,
bien, j'ai vu votre reportage ce matin, dans La Presse, et j'étais
précisément dans la maison qui faisait la couverture pas plus tard que dimanche
dans Charlevoix. Moi, ce qui m'a étonnée, quand j'ai visité cette maison-là,
c'est... j'ai eu l'impression de revivre le même film que
Sainte-Marthe-sur-le-Lac il y a quatre ans. Il y a quatre ans, on s'est
retrouvé devant le même phénomène : une digue qui s'éventre, des maisons
qui sont inondées, gros coup d'eau. Et là on n'est pas capable... on n'arrive
pas avec une réponse suffisante pour les sinistrés. Pourtant, on était là il y
a quatre ans. En ce moment, il y a beaucoup de détresse qui se vit chez... les
sinistres à Baie-Saint-Paul. Je ne sais pas quelle a été la réponse du ministre
de la Sécurité publique près d'un an après les interventions.
Et cette nouvelle-là, de Desjardins, elle
est arrivée la semaine dernière. Yves, qui faisait l'objet de votre reportage,
a décidé d'immuniser sa maison, parce que c'est un quartier, c'est un... je
veux dire, c'est la rue... avec un patrimoine historique extraordinaire, la rue
Saint-Joseph, à Baie-Saint-Paul, c'est une rue qui a été peinte par plein
d'artistes québécois. Et là il avait le choix soit d'immuniser sa maison ou de
mettre la pelle dedans, a choisi d'immuniser sa maison, mais là, la semaine
dernière... Et ça, je veux dire, c'est un casse-tête hallucinant, là, pour
arriver à ce qu'il a réussi à faire jusqu'à maintenant, et là, la semaine
dernière, il a appris qu'il ne pourrait pas réhypothéquer sa maison, qu'il y a
un risque de ne pas la vendre.
C'est extrêmement insécurisant pour ces
gens-là. Ça va changer la donne pour tous les voisins qui étaient un peu aussi
en attente. Est-ce qu'on immunise? Est-ce qu'on met la pelle dans ces maisons
historiques là? Il y a énormément de questions en suspens, et on attend les
réponses, on attend les réponses de la part du gouvernement : Qu'est-ce
qu'ils vont faire devant une proposition comme celle-là de Desjardins?
Journaliste : Mais c'est
partout au Québec, là. Donc, tous les propriétaires de maisons en zone
inondable vont se poser la question : Comment je vais vendre ma maison si
je ne trouve pas de prêteur hypothécaire pour l'acheteur? Donc...
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Absolument.
C'est une véritable bombe.
Journaliste : ...est-ce que
vous croyez... La FQM, par exemple, demande au gouvernement d'imaginer un
programme de soutien, je ne sais pas ça peut être quoi, une assurance
hypothécaire ou... Est-ce que c'est vraiment le gouvernement du Québec qui doit
venir, quoi, assurer les hypothèques des gens? Comment... qu'est-ce qu'il
faut... qu'est-ce que vous demandez, finalement?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : C'est
une... Bien, il y a beaucoup de questions qui sont en suspens, puis tout ça
revient à la question de comment est-ce qu'on s'adapte. L'adaptation aux
changements climatiques, là, on est précisément là-dessus. Il y a des
débordements de rivière, et là on est... la zone 0-20 ans va être encore plus
présente. Qu'est-ce qu'on fait avec les maisons qui sont là? Il y a une... On
est dû pour avoir cette conversation-là avec le gouvernement du Québec. Est-ce
que le gouvernement a simplement parlé avec les institutions financières?
Beaucoup de questions qui sont en suspens et qui méritent des réponses, parce
que ça vient vraiment... c'est une véritable bombe que Desjardins a lâchée la
semaine dernière. On a besoin d'avoir des réponses et surtout d'entendre
comment le gouvernement se positionne par rapport à ça.
Journaliste : Est-ce que ça
vous rassure... excusez-moi, est-ce que ça vous rassure de voir que le DGE
enquête sur les activités de financement dans Soulanges?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Bien
sûr que ça nous rassure, je veux dire, ce qui s'est passé là, c'était... c'est
connu de tous. Que, maintenant, le DGEQ... le DGE, pardon, oui, enquête, on est
tout à fait... on est contents de voir ça. Maintenant, la question qui se pose
et qui demeure, c'est : Est-ce qu'il y avait... pour laquelle on n'a pas
eu la réponse encore, est-ce qu'il y avait un système organisé au sein de la
Coalition avenir Québec pour leurs cocktails de financement? Ça, c'est la
question à laquelle on n'a pas eu de réponse encore.
Journaliste : Comme on voit
qu'il y a une enquête dans une circonscription en raison d'une apparence de
contrepartie en échange d'une contribution politique, est-ce que, selon vous,
ça, c'est le signe qu'il peut y avoir d'autres enquêtes dans d'autres circonscriptions,
compte tenu, là, qu'on vu des faits semblables, là, qui ont été rendus publics?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Nous,
on va laisser le DGE faire son travail à ce niveau-là.
Journaliste : Votre collègue
parlait quand même d'un stratagème. Donc, ça se rapproche pas mal d'un système
selon vous? Vous dites : Est-ce qu'il y avait un système? Vous posez la
question, mais votre collègue, M. Marissal, lui, parle d'un stratagème pour ça.
C'est un système, donc?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Bien,
il a posé la question de la même façon.
Journaliste : ...
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Oui.
Bien, on pose la question : Est-ce qu'il y a un système? Est-ce qu'il y a un
stratagème orchestré à la CAQ pour les cocktails de financement? C'est la même
question qu'on pose.
Journaliste : Juste pour une précision,
tout à l'heure, vous avez dit : Il aurait dû faire preuve de plus de
bienveillance, sur la conférence sur l'immigration hier. Ce serait quoi, de la
bienveillance? Juste pour que je puisse comprendre, là, c'est quoi que vous
voulez dire par «bienveillance», là?
M. Cliche-Rivard : Moi, je
veux compléter aussi sur ce point-là, là. Ce qui menace l'identité québécoise,
c'est l'échec de Francisation Québec, c'est l'échec de Mme Fréchette de faire
un système qui fonctionne. Moi, je veux qu'on se rappelle, pas plus tard qu'il
n'y a pas si longtemps, là, pendant la pandémie, ce sont les demandeurs d'asile
qui ont tenu à bout de bras notre système de santé, puis il n'y a pas si longtemps
que ça, on les appelait les «anges gardiens». Ça, où est-ce que ça a été cité
dans la conférence de presse, ça, la plus-value de ces gens-là dans les
services essentiels? C'est des demandeurs d'asile qui ont travaillé pendant...
à soutenir nos systèmes puis qui le soutiennent encore.
L'échec, c'est aussi l'incapacité d'aller
chercher l'accord avec le fédéral pour envoyer puis trouver des solutions
bienveillantes pour, volontairement, obtenir la répartition des demandeurs
d'asile à l'intérieur du Canada. C'est ça.
Journaliste : ...menace pour
l'identité, si je comprends bien. Il y en a une, menace?
M. Cliche-Rivard : Moi, je
refuse de dire que des gens qui ont quitté la guerre, la persécution puis qui,
à plus de 70 %, sont reconnus, au sens de la convention pour 2023, comme
des réfugiés constituent des menaces. Je refuse de dire ça. Et rappelons-nous
les «boat people» vietnamiens. Est-ce qu'on les a traités de menaces? Est-ce
que les Haïtiens qu'on a accueillis, un peu partout dans notre histoire, on les
a traités de menaces? Je refuse qu'on utilise ces gens-là pour dire qu'ils sont
des menaces.
Des voix : ...
Journaliste : En tout respect,
en tout respect, là, des cinq pays, là, outre Haïti et le Congo, on parle du
Sénégal, de l'Inde, et le Mexique.
M. Cliche-Rivard : Avez-vous
vu la situation LGBTQ+ au Sénégal? Moi, j'ai représenté des dizaines de
demandeurs d'asile de ce pays-là. Avez-vous vu les femmes veuves qui fuient les
cartels de drogue qui ont assassiné leur époux? Moi, j'ai représenté des
dizaines de ces gens-là qui ont obtenu l'asile au Canada parce que leur vie
était menacée. Ça fait qu'en tout respect, avant de soutenir que ces gens-là,
qui sont reconnus, à plus de 70 %, pour 2023, par la convention sur des
normes internationales, constituent une menace, je trouve que c'est fort en
café, là.
Journaliste : ...les gens qui
vivre ici, là, absolument pas.
M. Cliche-Rivard : Bien...
Journaliste : Vous avez
commencé en disant : Ce qui menace l'identité québécoise, c'est l'échec de
la francisation. Donc, ce que je vous demande... une position claire de Québec
solidaire, parce que... ministre... disait... pas de menace. Est-ce qu'il y a
une menace et est-ce que, dans la situation actuelle, l'identité québécoise est
menacée?
M. Cliche-Rivard : L'échec
caquiste va ou peut constituer une menace. Ce n'est pas les gens qui
constituent des menaces, c'est l'échec caquiste.
Journaliste : Mais la
situation constitue une menace.
M. Cliche-Rivard : La
situation d'échec caquiste. L'échec caquiste constitue une menace.
Journaliste : Peut-être juste
une question sur M. Dubé que... avec qui vous avez travaillé dans le cadre du
p. l. n° 15. Est-ce qu'il s'y prend de la bonne
façon, vous croyez, pour ramener du personnel dans le système public, avec une
reconnaissance de l'ancienneté de ceux qui travaillent au privé?
M. Cliche-Rivard : Bon. A
priori, on pense que c'est une bonne nouvelle, mais attendons de voir ce que la
FIQ en pense, là, puis ce que la FIQ va nous dire là-dessus. Cela dit, ça va
prendre un grand coup de barre sur les conditions de travail des travailleuses
dans le réseau pour les ramener dans le réseau public. Donc, bonne nouvelle, a
priori, là, je ne vais pas me prononcer puis me substituer aux syndicats, mais,
si on peut les ramener dans le système public, c'est ça qui va être le mieux
pour tout le monde, puis j'espère qu'on continue d'aller dans ce sens-là.
La Modératrice : English.
Journaliste :
I would like to hear you quickly on
Bill 31. We saw the video that came out a few days ago, from Mr. Nadeau-Dubois
saying, you know, this is your last chance to transfer your lease. But the fact
is that lease transfer still exists even with this bill, it's just that owners
can say no. So, what exactly is the problem with the bill?
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) :
Oh!
there is many problems with the bill. This is one of the problems, you know…
How do you say that, the «cession»...
M. Cliche-Rivard : Lease transfer.
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) : Lease transfer. So, it will be,
you know, very far away from… it is now, that is more «facilitant» for the
«locateur»…
M. Cliche-Rivard : Tenants.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
The tenants to lease the... Veux-tu y aller?
M. Cliche-Rivard : C'est
correct. Vas-y.
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) : But what about the Françoise David
law for the elder… the older…
Journaliste
: Elderly people.
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) : Elderly people.
Une voix : The seniors.
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) : The seniors, yes. What about these
people? And what about the public register? We saw this morning that it helps
to keep affordable locations for the tenants... I'm so sorry. So, the CAQ
should have done better for the tenants, but they didn't.
Journaliste
: Can I jump in on private agencies and the fact that the Government is basically giving five to… four
to five years of seniority? Do you think it's enough to bring those healthcare
workers back to the public system?
M. Cliche-Rivard : Let's be hopeful that it will. We will be waiting for the answer of
the FIQ to see where their position firmly is. Hopefully, this will bring back
workers and nurses within the system. That's the big hope, that we can increase
their work conditions to make sure they get back in the public sector, this is
our best hope. And let's hope that Minister Dubé provides for a solution that
satisfies the FIQ, but let's wait for the answer today.
Journaliste
: Why was it so hard, do you think, for the Government and unions to get an agreement to recognize the seniority of
healthcare workers working in different institutions and recognize those years?
M. Cliche-Rivard : It's a question that I'll send towards them, respectfully. I mean,
I don't… I was not at the table of negotiations, so I don't know what was the
main… issues and problems. So, maybe ask them what was the issue, and they will
be better answering…
Journaliste
: …it's not good for the common good when you think of it… simple to
get there.
M. Cliche-Rivard : Well, our hope, definitely, it that we find that solution and that
those nurses and workers are back within our system, our public system. So,
that's our best hope, and let's hope that this is what happens today.
Journaliste
: And one last question. On asylum seekers and subsidized daycare. I
don't know if you saw in Le Devoir that… Even though there was a Court
of appeal decision three weeks ago, is it normal that there's no directive from
the Minister responsible for Families?
M. Cliche-Rivard : I personally went directly to the minister yesterday, Mme Roy, and
I made sure that she saw the article from Mme Gervais in Le Devoir, and
I made sure that she had the case within her hands, and she assured me that she
had the case, that she was about to read into it, so let's be hopeful that a
direct directive is being sent right away this week or in the next days.
I am… It is clear, within
the judgment, that it has immediate execution and it should be applied right
away. So, the CAQ government has to respect a judgement from the «Cour d'appel
du Québec», this is very important. So, let's be very hopeful that they will.
Journaliste
: On the nurses, I wanted to ask… I mean, all nurses want the help, obviously,
they want more workers in the system, but do you get the sense there's some
frustration that some nurses were… you know, left the public system, went
private, probably got more money, and then are allowed back in with that
seniority? Do you get that sense?
M. Cliche-Rivard : I could understand the feeling. I will be waiting to see what their
organization has to say before, because this is not my place to say before
them, so let's see what they have to say today with this new solution, this new
proposition.
Journaliste
: There's a story going, it's in our paper this morning, of a
Ukrainian woman who wants to learn French in order to get her residency and she
keeps hitting roadblocks, the courses are blocked up, she's told there's all
these… there's a six month waiting list to get into «Francisation Québec». What
do you think of that? Because she… this a person who genuinely wants to
integrate and learn French, but she can't get these courses.
M. Cliche-Rivard : Well, this is part of what I was mentioning earlier : The
failure of «Francisation Québec» and the many problems that were revealed in
the media in the last weeks and months are the clear demonstration of the full
failure… not the full failure, let's say the partial failure of this program.
She should be capable of starting French as soon as she raises her hand to do
so, and we want to make sure… And what we're seeing is that people are raising
their hands, they want to learn French, they want to contribute to the French
entity of Québec and they want
to make sure that they can live in Québec in French. However, once they raise their hand to do so, well, what
you're naming is unacceptable. They should be having direct and quick access.
Journaliste
: ...and I read this morning that you wanted to reopen the Canada-Québec immigration arrangements, the law. Why would that be an advantage
to Québec? Why do you think the
system's not working?
M. Cliche-Rivard : Well, days after days, we're seeing problems. And the ministers,
yesterday, were four doing a press conference, and Prime Minister Legault was
sending an open letter to Prime Minister Trudeau earlier in January. There's
clearly a lot of problems.
And the agreement that we
signed in 1991 is more than 30 years old now, and even some terms within this
agreement don't apply anymore. I mean, it's really time that we review it, and
especially… yesterday was the anniversary of that agreement, I find this is the
very core and best idea for us to jump in back and get our power. I think Québec should have more power within its
immigration system, all powers. This is the position of Québec solidaire. But, in my letter, and
I'll be very happy to send you the letter, we're making a list of minimum
conditions that Minister Fréchette should be negotiating very fast with the
Federal Government.
(Fin à 8 h 50)