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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le mardi 20 février 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures deux minutes)

Mme Ghazal : Bon, bien, bonjour. Bonjour, tout le monde. Je veux d'abord commencer par saluer le travail extraordinaire et le dévouement des profs et du personnel scolaire qui tiennent à bout de bras l'école publique québécoise.

J'ai regardé, comme tout le monde, le point de presse de M. Legault avec ses deux ministres et j'ai lu sur les réseaux sociaux des commentaires de profs qui étaient particulièrement insultés par les propos tenus par M. Legault. Vous savez, les profs, ils ont fait des sacrifices pendant la grève, les profs se sont... ils n'ont pas eu de salaire pour faire la grève, dans l'espoir d'améliorer notre système d'éducation. La moindre des choses aurait été au moins de reconnaître ces sacrifices-là. Améliorer les conditions de travail du personnel scolaire et des profs, ce n'est pas une dépense, ce n'est pas ça qui creuse le déficit, c'est un investissement dans l'éducation. Ça aurait dû être ça, le message principal de M. Legault, qui nous dit que la priorité, c'est l'éducation pour lui. L'éducation, c'est un investissement qui crée de la richesse, au Québec, et non pas une dépense. Moi, je les entends, ces profs-là, j'entends les gens qui travaillent dans notre réseau scolaire puis je les comprends parfaitement d'avoir été insultés. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Pour continuer sur ce sujet, moi, ce que j'ai vu dimanche, ce n'est pas un premier ministre qui prend ses responsabilités, c'est un premier ministre qui désigne encore des coupables, qui pointent des gens du doigt au lieu de prendre ses responsabilités. Il nous a dit dimanche : Il va y avoir un déficit, mais ça va être la faute des profs. François Legault, là, il est à son deuxième mandat. Il y a une majorité historique au Parlement. Il contrôle à peu près le Parlement du Québec. Il a gouverné la première moitié de son premier mandat sous l'état d'urgence, avec à peu près tous les pouvoirs. Je veux dire, François Legault, là, il a les manettes du cockpit devant lui, là, puis il a les mains sur toutes les manettes du cockpit, puis il trouve quand même des manières de dire que c'est la faute des autres.

Moi, ce que j'ai vu dimanche, c'est beaucoup de communication puis pas beaucoup de courage politique. François Legault doit assumer ses décisions. Puis investir massivement en éducation, ce n'est pas une erreur, ce n'est pas une dépense, c'est un investissement, puis c'est un investissement qui va être payant pour la société québécoise.

Journaliste : On a vu un quatuor de ministres, ce matin, qui ont fait une sortie pour demander au fédéral 1 milliard de dollars. Le ministre Roberge a dit que l'identité québécoise était menacée si jamais on ne réglait pas cette situation-là. Est-ce qu'on va avoir un quintette? Est-ce que vous trouvez que le fédéral n'en fait pas assez au niveau des demandeurs d'asile?

M. Nadeau-Dubois : Les obligations d'accueil des réfugiés, là, qu'on a au Québec, il faut les respecter, mais le Canada aussi doit les respecter puis les autres provinces canadiennes aussi doivent les respecter. Les obligations d'accueillir les hommes et les femmes qui fuient la guerre, la persécution, les catastrophes naturelles, là, ça, c'est des responsabilités qui doivent être partagées entre le Québec puis entre toutes les autres juridictions au Canada. Donc, c'est une question qui nous a déjà été posée par le passé. Mon collègue Guillaume avait donné cette réponse-là. Oui, on est d'accord que tout le monde doit travailler ensemble et que le fédéral doit en faire plus.

Maintenant, le Québec aussi doit en faire plus. J'écoutais les ministres caquistes nous dire : Il y a une pression sur l'aide sociale. Ce n'est pas faux. Mais qu'est-ce qu'ils veulent, les demandeurs d'asile, en arrivant au Québec? La première chose qu'ils veulent, c'est se trouver un logement et travailler. Ces gens-là, ils veulent travailler. Puis, en ce moment, ils se retrouvent malheureusement souvent sur l'aide sociale, parce que c'est interminable obtenir un permis de travail de la part du fédéral. Le Québec a le pouvoir de donner ses propres autorisations rapides de travail.

Québec solidaire, on a fait cette proposition-là la semaine passée. On la relance aujourd'hui au gouvernement. Travaillons ensemble. Le Québec peut émettre des permis de travail rapides, des autorisations rapides de travail pour permettre à ces gens-là d'aller travailler puis de contribuer à la société québécoise à la hauteur de ce qu'ils veulent et ce qu'ils peuvent faire. C'est la proposition de Québec solidaire. Et la sortie des ministres de ce matin rend juste encore plus pertinente cette proposition-là qu'on a faite, je le répète, la semaine passée.

Journaliste : Quand on parle de point de rupture, encore une fois, puis de même freiner les progrès, là, de la société québécoise, est-ce que vous trouvez que le ton est alarmiste? Comment vous le décririez?

M. Nadeau-Dubois : Je... Je vais être bien honnête, là, moi, je n'ai pas... je n'ai pas eu l'occasion d'écouter au complet la conférence de presse. Ça fait qu'avant de commenter le ton puis les propos, tout ça, je vais prendre le temps de regarder ce qu'ils ont dit.

Journaliste : ...crise humanitaire, M. Roberge.

M. Nadeau-Dubois : Crise... Bien, c'est-à-dire, il y a... Oui.

Journaliste : ...dans une crise humanitaire, que ça pourrait mener.

M. Nadeau-Dubois : Ça pourrait mener... Écoutez, là, je n'ai pas entendu, là, mais une chose est sûre, on a, au Québec, des obligations d'accueillir les gens qui fuient la guerre, la persécution, les catastrophes humanitaires, mais les autres juridictions, au Canada, ont aussi ces responsabilités-là. Il faut travailler ensemble. Et, oui, le fédéral doit en faire plus, et nous, on demandait au fédéral d'en faire plus avant la sortie de ce matin, on le demande encore aujourd'hui. Il faut qu'on travaille ensemble. Puis il faut se mettre les yeux devant les trous, là, des réfugiés qui cognent à nos portes, il va continuer à en avoir. Si le gouvernement de la CAQ pense qu'il y en a beaucoup, je veux dire, avec les changements climatiques, il va y avoir, à l'échelle de la planète, des centaines de millions de réfugiés climatiques. Alors, il faut se préparer, et tout le monde doit être à la hauteur de ses responsabilités. Ça, ça veut dire, notamment, un gouvernement fédéral qui en fait plus pour aider le Québec, parce que le Québec en fait plus que les autres juridictions au Canada.

Journaliste : Est-ce qu'on est près du point de rupture, à votre avis?

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

Journaliste : Est-ce que vous partagez ce constat-là du gouvernement qu'on est près du point de rupture, en ce moment, avec l'accueil de demandeurs d'asile?

M. Nadeau-Dubois : Il y a beaucoup de demandeurs d'asile qui arrivent au Québec. Le fédéral doit en faire plus. Il faut, tout le monde, travailler ensemble pour que ça se passe bien. Pour ce qui est des points de rupture et des crises, je laisse ça au gouvernement.

Journaliste : ...c'est quoi, la capacité? Est-ce qu'on est sur le point d'atteindre notre capacité maximale en termes d'accueil de demandeurs d'asile?

M. Nadeau-Dubois : Je le réitère, la capacité d'accueil du Québec, là, il n'y a jamais personne qui l'a mesurée. Alors, jamais. Tous les partis vont vous dire... En fait, certains partis vont vous dire : elle est dépassée. D'autres vont vous dire : elle n'est pas dépassée. On ne l'a jamais mesurée. Il y a un seul parti politique qui, depuis près de quatre ans maintenant, dit : Il faut faire une vraie évaluation, objective, dans la mesure du possible, de la capacité d'accueil. Ce seul parti-là, c'est Québec solidaire. On disait ça avant la dernière élection, en disant : La capacité d'accueil, d'une part, il faut la mesurer. À Montréal, elle n'est sans doute pas la même qu'à Alma, elle n'est sans doute pas la même qu'à Sherbrooke, elle n'est sans doute pas la même qu'à Rouyn-Noranda. Ensuite, une fois qu'on l'a mesurée, la capacité d'accueil, c'est dynamique, on peut la faire grandir, en construisant plus de logements, en délivrant des autorisations rapides de travail. Pour nous, la capacité d'accueil, ce n'est pas la loi de la gravité. C'est quelque chose qu'on peut mesurer et sur lequel on peut agir politiquement.

Journaliste : Mais vous disiez, il y a quelques mois, que les organismes actifs dans l'accueil pour les immigrants avaient atteint leur limite, là. Est-ce que ça, vous le constatez toujours?

M. Nadeau-Dubois : Bien, les groupes nous le disent encore. Ce que les groupes qui accueillent ces gens-là nous disent, sur le terrain, c'est, en effet, qu'ils sont débordés. Il faudrait être insensibles pour ne pas les entendre, pour ne pas les voir. Mais, une fois qu'on a dit ça, l'essentiel reste à faire, c'est-à-dire mesurer la capacité d'accueil, faire notre bout, au Québec, pour accueillir ces gens-là convenablement. Puis je vous donne un exemple précis, concret, pragmatique, facile : des autorisations rapides de travail, pour que ces gens-là puissent entrer sur le marché du travail. Et là-dessus il n'y a pas de nuance à Québec solidaire, le fédéral doit en faire plus, parce que le Québec a fait déjà beaucoup plus que les autres provinces.

Journaliste : ...quoi, le fédéral? Il doit faire quoi précisément?

M. Nadeau-Dubois : Bien, il doit donner plus d'argent au Québec, pour aider le Québec, de manière solidaire, dans l'accueil des demandeurs d'asile.

Journaliste : Mais, Mme Ghazal, est-ce que vous seriez favorable, par exemple, à déplafonner les ratios — c'est ce qu'a évoqué, ce matin, le ministre Drainville — dans les classes, pour scolariser tous les jeunes demandeurs d'asile qui arrivent au Québec?

Mme Ghazal : Bien, en fait, il faudrait regarder pour la solution. C'est vrai qu'il y a beaucoup de demandeurs d'asile. Par exemple, les enfants qui vont dans les classes d'accueil, il y a une grande ouverture, puis ça fait... ça crée quand même une pression, par exemple, sur le centre de services scolaires de Montréal, qui en a ouvert beaucoup. Moi, je me dis, c'est des enfants qui vont apprendre le français, qui vont s'intégrer ici si on s'assure que leurs parents, aussi, trouvent un emploi, et tout ça. Maintenant, est-ce qu'on est rendus à dire : Il va falloir avoir plus d'enfants dans une classe? Moi, ça m'inquiète. Il faut aussi s'assurer que ces enfants-là soient francisés d'une bonne façon, puis qu'ils ne décrochent pas, après, parce qu'ils sont accueillis dans une sorte... de façon chaotique. Avant d'aller là, il faudrait évaluer ça avec les centres de services scolaires, voir qu'est-ce qui est possible de faire pour les intégrer correctement, puis aussi, avec toutes les autres mesures, s'assurer aussi que les demandeurs d'asile puissent, de façon volontaire, et humaine, et bienveillante, pouvoir peut-être aller dans d'autres provinces.

Journaliste : Sur un autre sujet, monsieur... Oui?

M. Nadeau-Dubois : Juste avant, rappeler une dernière chose, là. Tu sais, tant qu'il va y avoir des changements climatiques, tant qu'il va y avoir des guerres civiles, tant qu'il va y avoir des catastrophes humanitaires, il va y avoir des gens qui vont chercher refuge au Québec et au Canada. Il ne faut pas faire l'erreur de penser que c'est un problème, que c'est un défi qui vient d'apparaître, là. Dans les prochaines années, il va y avoir des centaines de millions de personnes réfugiées sur la planète, notamment à cause des changements climatiques. Donc, il faut que tout le monde travaille ensemble, il faut que tous les gouvernements travaillent ensemble pour organiser l'accueil de ces gens-là de manière humaine, de manière respectueuse. Et on va continuer à en entendre parler, là.

Donc, même si le fédéral, demain matin, accepte la demande du Québec puis envoie un chèque de 1 milliard, là, c'est un défi qu'on va continuer à devoir affronter ensemble, au Québec, parce que, tant qu'on ne réglera pas les causes pour lesquelles les gens quittent leur pays d'origine, on va devoir affronter un défi où il y a des déplacements de population importants. Puis ça, c'est peut-être l'élément qu'on ne mentionne pas assez dans ce débat-là.

Journaliste : Sur un autre sujet, celui du Stade olympique. J'aimerais revenir là-dessus, puisqu'on a vu, dans les derniers jours, que, bon, après les 870 millions pour le toit, qu'il faudra vraisemblablement investir d'autres centaines de millions de dollars pour tout plein de trucs et que, par ailleurs, le coût de 2 milliards, martelé par la ministre, là, est basé en fait sur l'indexation d'un montant qui est inscrit dans une étude datant de 2003. Est-ce qu'à Québec Solidaire vous ne vous êtes pas rangés un peu trop rapidement derrière la solution proposée pour un nouveau toit?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on présume toujours de la bonne foi du gouvernement quand le gouvernement utilise un chiffre. Le 2 milliards en question, il nous a tous surpris, mais, que voulez-vous, on croit à la bonne foi des gens. Dans les derniers jours, ce qu'on découvre, c'est que ce 2 milliards là, il est critiquable. Donc, nous, on veut plus de transparence dans ce dossier-là. Il faut... moi, je m'attends à ce que le gouvernement précise ses chiffres, parce que c'est quand même beaucoup d'argent, là.

Journaliste : Est-ce qu'il faut mettre le chantier sur pause, comme le suggère, entre autres, le Parti libéral?

M. Nadeau-Dubois : Le... bien, à ma connaissance, le chantier n'a pas commencé, là...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Bien, à ma connaissance, il n'y a pas de travaux, là, qui ont commencé. Donc, l'heure est à la transparence, c'est la première étape.

Journaliste : Une petite question. Le B'nai Brith demande à un de vos députés de retirer ses propos émis sur Tweeter la semaine dernière, là, jeudi, M. Bouazzi. Et on juge que c'est de l'incitation à la haine.

M. Nadeau-Dubois : Non, ce n'est pas de l'incitation à la haine, là, c'est... ce n'est pas de l'incitation à la haine.

Journaliste : ...la position du parti, ce qu'a dit M. Bouazzi, que la CAQ est comme complice d'un génocide... voulez-vous que je vous la lise ou...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est-à-dire nous, là-dessus, là, je veux dire, sur le fond, la position est claire, ouvrir un bureau à Tel-Aviv en pleine guerre, alors que l'État d'Israël est lourdement soupçonné par la Cour internationale de justice de commettre un génocide, c'est une mauvaise idée. Est-ce que c'est le temps de se lancer en affaires avec un gouvernement aussi critiquable et aussi critiqué? Est-ce que c'est bon pour la réputation du Québec? Est-ce que c'est à la hauteur de la tradition pacifiste du Québec? Nous, on pense que non.

Journaliste : Mais est-ce que ça rend le Québec complice?

M. Nadeau-Dubois : C'est la formulation de mon collègue. Ce n'est pas celle que moi, personnellement, j'utiliserais, mais, sur le fond, on dit tous la même chose, ça envoie un très mauvais message. Ça envoie le message que le gouvernement du Québec est à l'aise de faire des affaires avec un gouvernement qui est rempli de ministres d'extrême droite.

Journaliste : ...qu'est-ce qui vous empêche de reprendre cette formulation-là?

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas de problème de concéder que le tweet était, disons, un peu intense, là, mais, sur le fond, on dit tous la même chose : C'est une mauvaise idée d'ouvrir un bureau à Tel-Aviv en pleine guerre, alors qu'il y a... des soupçons quand même sérieux de génocide pèsent sur le gouvernement israélien.

Journaliste : ...un nettoyage ethnique?

M. Nadeau-Dubois : Ce n'est pas la formulation que j'utiliserais.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Je viens de vous en fournir plusieurs, M. Bergeron.

Journaliste : ...que, sur le fond, vous êtes d'accord?

M. Nadeau-Dubois : C'est à dire que l'ouverture d'un bureau à Tel-Aviv, c'est une mauvaise idée. On est en pleine guerre. Le gouvernement Netanyahou est sous enquête par la Cour internationale de justice pour des actes de génocide. Il me semble que la moindre des choses, c'est de faire preuve d'un peu de retenue, de suspendre l'ouverture de ce bureau-là.

Journaliste : Mais c'est parce que vous dites : Ce n'est pas le temps de faire affaire avec le gouvernement, mais les entreprises québécoises qui brassent des affaires avec des entreprises, par exemple israéliennes, c'est avec des entreprises israéliennes, ce n'est pas avec le gouvernement de droite...

M. Nadeau-Dubois : Nous, ce qu'on dit, c'est que le gouvernement du Québec, là, ne devrait pas ouvrir une mission économique, c'est à peu près l'équivalent de ça, là, en Israël, au milieu d'une guerre qui fait des dizaines et des dizaines de milliers de victimes, et alors que le gouvernement avec lequel on veut faire des affaires est soupçonné par la Cour internationale de justice de commettre des actes de génocide.

Journaliste : ...le gouvernement du Québec cesse d'accompagner les entreprises québécoises qui brassent des affaires en Israël?

M. Nadeau-Dubois : Ce qu'on dit, et la pétition est claire à cet effet, c'est que le Québec ne devrait pas ouvrir un bureau à Tel-Aviv. On demande au gouvernement de suspendre sa décision.

Journaliste : ...compris, ma question : Est-ce que le gouvernement du Québec devrait cesser d'accompagner les entreprises qui brassent des affaires avec d'autres entreprises en Israël?

M. Nadeau-Dubois : Ce qu'on dit, c'est que le Québec ne devrait pas ouvrir un bureau à Tel-Aviv.

Journaliste : C'est ça que le bureau fait. Alors, est-ce que...

M. Nadeau-Dubois : Bien, on dit qu'on n'est pas d'accord avec ça, que le bureau ne devrait... il faut suspendre l'ouverture du bureau à Tel-Aviv parce qu'on est au milieu d'une guerre, d'un massacre extrêmement sanglant et qu'il y a des risques de... il y a des... Il y a une enquête de la Cour internationale de justice contre l'État d'Israël qui est soupçonné de commettre des actes de génocide. C'est extrêmement grave.

La Modératrice : Il va falloir passer en anglais.

M. Nadeau-Dubois : Est-ce qu'on est à l'aise au Québec d'ouvrir un bureau pour officiellement améliorer nos liens d'affaires avec un État qui est sous enquête pour génocide?

La Modératrice : En terminant.

Journaliste : Donc, est-ce que votre demande s'adresse aussi au gouvernement fédéral qui a également des représentations commerciales, qui...

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, on agit au niveau du Québec, mais ça... Nous, notre terrain de jeu premier, bien, ce n'est pas un jeu, là, mais notre terrain d'intervention premier, c'est le Québec, mais bien sûr que le fédéral devrait faire la même chose, tout comme il devrait y avoir un embargo sur la vente d'armes canadiennes à l'État d'Israël.

La Modératrice : ...

Journaliste : ...il faudrait faire quoi, fermer...

M. Nadeau-Dubois : Mais nous, on pense que, dans une situation où l'État d'Israël est soupçonné lourdement de génocide par la Cour internationale de justice, c'est une mauvaise idée de resserrer nos liens économiques et diplomatiques.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai jamais prononcé le mot «ambassade», je n'ai jamais parlé de ça, je vous dis...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Non, c'est une mission économique. La position de Québec solidaire, c'est que ce bureau... le Québec devrait suspendre l'ouverture de ce bureau à Tel-Aviv. Pardon?

Journaliste : ...le bureau est techniquement à même l'ambassade canadienne, là.

M. Nadeau-Dubois : Nous, notre demande, puis c'est la pétition, quoi, de 12 000 signatures qui a été déposée par Ruba, c'est que le Québec devrait suspendre l'ouverture de ce bureau.

La Modératrice : ...en anglais.

Journaliste : On asylum seekers, the Legault Government is repeating the same, same words, same demand, same request to Ottawa, and that has been the case for months, to do more and to distribute better asylum seekers in Canada. Is this an admission of failure from those ministers?

M. Nadeau-Dubois : Well, the fact that the CAQ has been unable to have an answer on its demand is a failure. The federal Government should help more the Québec Government. And all across Canada, everyone should be working together to fulfill our shared obligations, our shared international obligations to help people seeking refuge in Québec and in Canada, everyone should work together. And we have to be very, very aware of the fact that that challenge of big movement of population around the globe is not going anywhere, that challenge will continue to be there, so we need to find long-term solutions and that means all levels of government working together to face that challenge.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a d'autres questions en anglais?

Journaliste : Just...

La Modératrice : En terminant.

Journaliste : If it were up to you, what exactly would you be asking the federal Government to do at this point?

M. Nadeau-Dubois : If it were us, we would… we would all… How do you say «rapatrier» in English?

Journaliste : Repatriate.

M. Nadeau-Dubois : Repatriate.

Journaliste : Yes, it's a word.

M. Nadeau-Dubois : It's a word. So, if it were us, we would repatriate all powers of immigration in Québec to make sure that we can have our own policies in terms of immigration. But on a short-term basis, what the CAQ should do, and should have done a long time ago, is to give to asylum seekers a work permit to make sure that they are able to work in Québec, because that's what asylum seekers want. They want to work, but the federal delays are unbelievable to get a work permit.

So, when I hear the CAQ's minister saying: Oh, there's a pressure on our social net. Well, you can do something about it. Québec has the power to deliver their own quick work permit to make sure that we get those people to work, that's what they want to do, they want to contribute to society. If our governments forbid them to work, well, it's not a good idea.

La Modératrice :Merci beaucoup.

Mme Ghazal : Merci.

Journaliste : ...comment le changeriez-vous si vous pouviez? C'est quoi le problème avec le système d'immigration?

M. Nadeau-Dubois : Ce qui s'est passé au Québec, dans les dernières années, c'est que, sous la gouverne de M. Trudeau et de M. Legault, l'explosion... l'immigration temporaire a été favorisée et a explosé de manière complètement désorganisée et déraisonnable, ce qui est un vrai problème. C'est un vrai problème pour les personnes immigrantes, parce que ce n'est pas le modèle d'immigration que les gens qui immigrent souhaitent, les gens souhaitent s'installer au Québec de manière pérenne et de manière à contribuer à la société québécoise, et ce n'est pas non plus le modèle pour le Québec en général. Nous, on pense qu'il faut revoir en profondeur ce système d'immigration temporaire et favoriser plutôt une immigration permanente. Régionaliser, franciser, c'est le meilleur modèle pour les personnes immigrantes puis c'est le meilleur modèle pour le Québec.

Journaliste : Présenterez-vous un plan d'ici la campagne électorale pour ça?

M. Nadeau-Dubois : On en a déjà présenté. On continue à faire des interventions en immigration. On verra où le débat nous mène. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 11 h 22)

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