(Neuf heures quarante minutes)
Mme Labrie : Donc, bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, on va vivre un moment qu'on n'a pas vécu depuis une
décennie environ à l'Assemblée nationale. J'ai convoqué la ministre des Aînés à
un échange de deux heures sur le vieillissement de la population, la capacité
du Québec à assurer à chaque personne la possibilité de vieillir dans la dignité.
Ce que je veux faire ce matin, en fait, c'est tendre la main à ma collègue, la
ministre, pour qu'on travaille ensemble. Je sais que mes collègues de tous les
partis politiques partagent mes constats, mes préoccupations par rapport à la
préparation du Québec face au vieillissement de la population. Je sais qu'ils
veulent, comme moi, qu'on améliore la qualité de vie des aînés.
Alors, je leur propose qu'on s'inspire des
chantiers transpartisans qui ont généré le plus d'espoir et de fierté auprès
des Québécois et des Québécoises dans les dernières années. Je fais référence à
des chantiers comme Mourir dans la dignité, Rebâtir la confiance, la commission
Laurent également. Moi, ce que je voudrais, c'est qu'on s'assoie ensemble, qu'on
convoque... qu'on réunisse des experts, qu'on écoute les citoyens pour dresser
le portrait de la situation actuelle, des changements à faire aussi pour s'assurer
que chaque personne puisse vieillir dans la dignité au Québec. Ça nous prend un
état des lieux et un plan de match clair qui va tenir compte de toutes les
sphères de la vie des aînés. Parce que pour assurer la participation sociale
des aînés et leur offrir une qualité de vie, ce n'est pas juste des services à
domicile que ça prend, il faut aussi penser à leur sécurité financière, à l'habitation,
la mobilité, l'aménagement des espaces publics, l'accès au numérique. Toutes
ces sphères-là de la vie des aînés en ce moment, on n'a même pas d'état de la
situation, de l'ampleur du défi qu'on a devant nous pour assurer de répondre à
leurs besoins. Donc, c'est vraiment tous les ministères, toute la société
québécoise qui doivent être mis à contribution, si on veut y arriver, et on a
besoin que quelqu'un prenne le leadership de rassembler ces acteurs-là, de
lancer la consultation. Alors, je tends la main à la ministre aujourd'hui, pour
qu'on lance ensemble des états généraux sur la qualité de vie des aînés dans
l'objectif de préparer le Québec au vieillissement de la population, puis
j'espère qu'elle aura de l'ouverture, parce que je suis convaincue que le
Québec a besoin de ce chantier-là.
Journaliste : Vous savez que
c'est... que la ministre, donc, ne sera pas là aujourd'hui. Qu'est-ce que vous
dites de ça?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
la proposition que je lui fais, elle a toute sa pertinence quand même, qu'elle
soit présente ou non aujourd'hui. J'espère qu'elle va être à l'écoute quand
même de ce qui sera dit aujourd'hui puis que j'aurai des nouvelles de sa part
dans les prochains jours.
Journaliste : Le fait que ce soit
M. Caire qui ait été délégué pour participer à l'interpellation, qu'est-ce
que... qu'est ce que ça vous dit sur la façon dont le gouvernement aborde cette
interpellation-là? Qu'est-ce que vous pensez des réponses que vous allez
obtenir de M. Caire, qui est ministre de la Cybersécurité?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
je ne présumerai pas des réponses que je vais obtenir de M. Caire. Moi,
que... que la ministre n'était pas disponible aujourd'hui, ça m'a déçue. Mais
je vous dirais, ce qui m'a surtout déçue, c'est la raison pour laquelle elle
n'est pas ici aujourd'hui.
Journaliste : Qui est
l'ouverture d'une Maison des aînés, je crois?
Mme Labrie : Exact.
Journaliste : O.K. Pourquoi
ça vous déçoit?
Mme Labrie : Je pense que sa
présence aurait été plus pertinente ici pour discuter de la préparation du
Québec au vieillissement de la population que pour aller couper un ruban dans
une énième maison des aînés.
Journaliste : Le gouvernement
a annoncé cette semaine une formation accélérée pour former des auxiliaires, ça
témoigne, selon eux, d'un certain virage, là, vers les soins à domicile. Vous
avez démontré de l'ouverture, si je ne m'abuse, à ce genre d'initiative là.
Est-ce que vous souhaiteriez qu'il y en ait d'autres? Est-ce que c'est une voie
à suivre, ce genre de formation là, vous croyez?
Mme Labrie : Absolument,
c'est une bonne nouvelle, mais le fait est que ça reste une goutte d'eau dans
l'océan de tout ce qu'il faut faire pour préparer le Québec au vieillissement
de la population. Le seul volet de la vie des personnes aînées, pour lequel on
a un état des lieux clair, en ce moment, de la situation, c'est justement les
services à domicile grâce au rapport de la Commissaire à la santé et au
bien-être, qui nous indique très clairement qu'on répond à à peu près 10 %
des besoins actuellement et qu'on n'est pas du tout équipé pour répondre aux
besoins futurs. Pour toutes les autres sphères de la vie des aînés, dont j'ai
parlé tout à l'heure, leur sécurité financière, leur mobilité, l'accès au
numérique, l'habitation, le transport, on n'a pas de portrait clair de notre
capacité à répondre aux besoins actuels et futurs. Donc, c'est pour ça qu'on a
besoin de faire des états généraux sur c'est quoi, la situation actuelle au
Québec dans la qualité de vie des aînés puis qu'est-ce qu'on doit faire pour y
répondre.
Journaliste : Toujours en
santé, le ministre Dubé a témoigné la semaine dernière la volonté de mettre en
place un règlement pour avoir accès aux données pour que les médecins de
famille prennent en charge plus de patients vulnérables. Aujourd'hui, la FMOQ
annonce qu'elle a envoyé une mise en demeure au ministre Dubé. Qu'est-ce que ça
dit, selon vous, sur la façon dont le ministre s'y prend dans ce dossier-là?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
c'est certain que ce serait souhaitable de prioriser l'attribution des... des
citoyens qui ont un dossier médical plus complexe en priorité, là, pour ceux
qui sont sur la liste d'attente, donc je comprends l'intention du ministre
là-dessus. Après ça, il y a... il y a déjà une charge importante qui est sur
les épaules des médecins, qui ne sont pas les seuls professionnels de la santé
qui peuvent agir en première ligne. Alors, on est déjà rendu à des
consultations de 10 minutes, là, quand on va voir un médecin actuellement.
Je pense qu'on gagnerait à élargir, là, la possibilité de professionnels avec
lesquels on peut avoir une consultation. Je pense, par exemple, aux
pharmaciens, aux physiothérapeutes, etc., aux infirmières praticiennes pour
s'assurer qu'on répond aux besoins sans mettre la pression sur un seul titre
professionnel.
Journaliste : Mais est-ce
qu'ils doivent en faire plus? Parce que le fait que... qu'ils envoient une mise
en demeure quand même au ministre de la Santé aujourd'hui, ça témoigne d'une
résistance, selon vous?
Mme Labrie : Bien, ça
témoigne que la collaboration, ou la communication à tout le moins, n'est pas
excellente. C'est dommage, mais je vous dirais quand même que sur la volonté du
ministre, que les citoyens dont le dossier médical est plus complexe soient
priorisés, c'est important.
Journaliste : O.K. Puis
peut-être une dernière sur Northvolt, si vous permettez. Québec solidaire, vous
avez été quand même assez actifs dans ce dossier-là. On comprend ce matin que
des fonctionnaires ont accompagné au cours... dans les derniers mois
l'entreprise pour qu'elle obtienne son autorisation. La biologiste, en fait,
qui a accompagné l'entreprise est celle qui a signé l'autorisation du ministère
de l'Environnement. Est-ce que c'est la bonne façon de faire, selon vous?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
on le voit depuis le début qu'il y a beaucoup de règles qui ont été contournées
sur ce dossier-là. C'est dommage parce que la filière batterie au Québec, c'est
important, et la façon dont ce dossier-là a été géré depuis le début, de
manière un peu croche par le ministre Fitzgibbon, ça vient un peu nuire à
l'image de la filière batterie au Québec. Donc, nous, ce qu'on aimerait encore,
c'est qu'il y ait un BAPE sur le projet de Northvolt.
Journaliste
: Merci.
Mme Labrie : Merci.
(Fin à 9 h 47)