(Huit heures)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. C'est une belle journée. Aujourd'hui, je veux vous parler de langue.
Hier, le commissaire à la langue française, nouvelle institution nécessaire, a
rendu public un rapport avec des mesures importantes qui indiquent l'urgence de
la situation, notamment la question d'une aide financière supplémentaire pour l'apprentissage
du français, s'assurer que le financement des universités favorise la
connaissance du français pour ne pas être constamment en attente d'étudiants
étrangers et, enfin, une meilleure répartition des demandeurs d'asile à l'échelle
canadienne. Ça, c'est du concret. C'est une instance indépendante des
formations politiques, du gouvernement, et qui demande au gouvernement d'agir.
Très prolifique, le commissaire à la langue française, ça fait déjà plusieurs
rapports qu'il fait. Il en avait fait un sur la science, entre autres.
Et là je me pose des questions. Le comité
sur la langue du gouvernement de la CAQ, lancé en janvier 2023, devait au plus
tard déposer son rapport à l'automne. On attend toujours. Il n'y a pas de date.
Je veux dire, il se passe quoi? Le gouvernement peut bien blâmer, là, la
mairesse de Montréal, mais lui, il fait quoi? Donc, on attend toujours le
rapport. Est-ce qu'on a une date? Est-ce que vous allez obtenir une date de la
part du ministre? Je ne sais pas ce qui se passe, à moins que ces mesures-là
soient passées inaperçues puis c'était ça, le plan, mais je veux une date.
Alors, j'invite le ministre et romancier de son é tat à nous donner une
date.
On va déposer une motion aujourd'hui qui
est un rappel d'un engagement de la CAQ dans l'opposition, qu'ils aimeraient
bien qu'on ait oublié. Alors, c'est... ça va comme suit :
«Que l'Assemblée nationale rappelle l'importance
de doter le Québec d'un directeur parlementaire du budget afin de brosser un
portrait objectif de l'état des finances publiques et des prévisions
budgétaires du gouvernement;
«Qu'elle demande au gouvernement de nommer
un directeur parlementaire du budget avant le dépôt du budget 2025-2026.»
Donc, dans l'opposition, François Legault
demandait ça sans arrêt. Maintenant, il n'en parle plus. Alors, j'invite les
journalistes de la tribune, j'invite le Polimètre de l'Université Laval qui
suit les engagements à porter attention à la réponse du gouvernement, surtout
avec un budget qui s'en vient. Pourquoi on ne veut pas d'instance indépendante
à la CAQ pour regarder l'état des finances? Je me pose la question. Donc, c'est
un autre test sur un engagement de la CAQ aujourd'hui et ça prend de la
rigueur, surtout qu'on sait qu'il y a des choix difficiles qui devront être
faits dans le prochain budget.
Ai-je besoin de vous rappeler que mon
collègue Pascal Paradis m'accompagne? C'est Pascal au carré, et nous sommes
disponibles pour vous répondre.
Journaliste : M. Bérubé, sur
le rapport du commissaire à la langue française, il y a une demande de mieux
répartir les demandeurs d'asile, effectivement, mais sur la base de la langue.
Est-ce que c'est une bonne idée?
M. Bérubé : Oui. Oui. Si on
prend le... Si on prend la question de la langue, je pense qu'on peut arriver,
là, au chiffre qui conviendrait, là, pour le Québec. C'est une bonne
proposition.
Journaliste : ...répartir les
gens... à travers le Canada selon la langue, je veux dire, ce n'est pas facile,
les gens sont libres de circuler, ils peuvent décider de s'installer à Montréal
s'il y a une communauté qui les... qui leur ressemble mieux.
M. Bérubé : Je veux bien,
mais le Canada et le Québec ont toujours bien le droit de choisir comment on
répartit selon des critères de capacité d'accueil, et le français en fait
partie. Alors, c'est plein de sens. J'espère que le gouvernement du Québec va
en tenir compte dans ses revendications. Face à Ottawa, c'est très mou. Je veux
dire, je...
Moi, j'ai l'impression, depuis, là, l'arrivée
de ce gouvernement, deuxième mandat, que les positions du premier ministre et
celles de la ministre de l'Immigration, ce n'est pas les mêmes. De la manière
qu'elle s'exprime, c'est toujours de faire attention pour ne pas froisser son
homologue fédéral puis entretenir des bonnes relations. Le premier ministre,
lui, il se promène dans les... dans les activités partisanes de la CAQ en
parlant de louisianisation puis que c'est suicidaire. Je veux dire, je ne suis
pas convaincu qu'ils sont sur la même longueur d'onde là-dessus. Toutefois,
nous, sur ces questions-là, notre position à l'élection 2022 puis celle d'aujourd'hui :
toujours la même.
Journaliste : ...c'est quoi,
la capacité du Québec actuellement de mieux répartir les demandeurs d'asile?
Est-ce qu'il en a la capacité, le pouvoir?
M. Bérubé : Bien là, il y en
a clairement trop. Il y en a au-delà de notre poids démographique au Canada.
Journaliste : ...en 2012, sur
l'immigration?
M. Bérubé : En 2012?
Journaliste : Oui, vous avez
été... vous avez été au gouvernement. Ça a été quoi, les gains que vous avez
faits en matière d'immigration puis de langue française auprès du gouvernement
fédéral?
M. Bérubé : Comme
gouvernement minoritaire?
Journaliste : Bien oui, mais
vous avez fait des demandes, M. Bérubé.
M. Bérubé : Je vous le
rappelle, qu'on était un gouvernement minoritaire.
Journaliste : Oui, je sais
que vous étiez minoritaires, mais ça a été quoi, vos gains?
M. Bérubé : Un gouvernement
minoritaire, d'abord, en matière de langue, on n'a rien eu parce que la CAQ
trouvait qu'on en mettait trop, sur la langue, ça me permet de le rappeler,
alors on ne pouvait plus avancer. On a été là 18 mois, M. Laforest, vous étiez
là. C'est un peu ingrat.
Journaliste : M. Paradis, sur
les demandeurs d'asile, là, il y en a certains qui arrivent ici peut-être en
connaissant certaines personnes. Vous connaissez... je n'ai pas besoin de vous
expliquer, là, vous connaissez mieux que quiconque leur réalité. Il n'y a pas
quelque chose d'un peu inhumain à dire : Vous ne parlez pas français, on
vous envoie en Nouvelle-Écosse? Il n'y a pas un droit qui est brimé?
M. Paradis : Bien, d'abord,
ce dont on parle, là, c'est une question d'incitatifs, hein, puis c'est sûr
qu'il faut tenir compte de la situation personnelle des gens qui arrivent, mais
là, l'idée, c'est de dire que, de manière générale, il y a des gens qui
arrivent avec une connaissance plus grande de l'anglais. Bien là, on devrait
favoriser, dans nos politiques, l'installation ailleurs au Canada. Si tu as une
connaissance du français parce que tu viens des pays francophones, il y a des
incitatifs à l'installation ici.
Bien sûr, que tout le critère de la
réunification familiale, il est important, dans ces questions-là, ça fait
partie des éléments qu'il faut considérer. Puis, au Parti québécois, on l'a
mentionné aussi, là, dans toute la discussion qu'on a actuellement, il faut
tenir compte de ce critère-là, c'est-à-dire que ce qu'on veut, c'est favoriser
la réunification des familles, la réunification des gens avec leurs proches.
Donc, c'est un critère, mais c'est : quelle est la politique générale
qu'on imprime, qu'on donne aux incitatifs qu'on va mettre en place pour avoir
une répartition plus efficace et, oui, plus humaine des demandeurs?
Journaliste : ...Commissaire
à la langue française se penche sur une chose, le français au Québec. Puis là,
quand on regarde plus largement, il y a beaucoup plus que juste le français,
qui compte, dans les critères qui permettent de dire, bien, qui s'établit où
puis quelles sont les possibilités de se faire une vie meilleure. Donc,
accorder autant d'importance à ce que dit le Commissaire à la langue française,
est-ce que ce n'est pas éluder toutes les autres parties de l'équation?
M. Paradis : Non, la
question, ce n'est pas d'aller à 100 % là puis d'aller à 100 % là, ce
n'est pas ça, la question. Ce que le commissaire nous incite à faire, c'est de
tenir compte de manière importante de la langue puis des... D'abord, c'est son
rôle, là, lui, c'est le commissaire, c'est son mandat. Donc, lui, à l'intérieur
de son mandat, il a dit : Bien, ce critère-là, on doit en tenir compte,
puis, actuellement, bien, le message qu'il nous lance, c'est qu'on n'en tient
pas suffisamment compte. Et c'est absolument important, nous, dans la gestion
des politiques d'immigration puis de gestion aussi des demandeurs de...
réfugiés.
Journaliste : ...budget,
qu'est-ce que ça aurait changé dans les derniers mois, dernières années? Qu'est
ce qu'on avait pu savoir, apprendre, qu'on n'a pas su?
M. Bérubé : Bien, justement,
on ne le sait pas parce qu'on n'en a pas, alors, il faut se fier à la parole
d'Eric Girard et du gouvernement. Alors, ça permet d'avoir une instance
indépendante qui nous parle du véritable état des finances publiques, surtout à
l'approche d'une élection, c'est là que c'est important, avec les cadres
budgétaires. Alors, on en a besoin.
François Legault, dans l'opposition, l'a
rappelé à plusieurs reprises, sur plusieurs années, et, maintenant qu'il est au
pouvoir, comme dans d'autres domaines, il y a moins de transparence possible
dans ce domaine-là, sur l'accès à l'information. Alors, il a dit souvent qu'il
allait remplir tous ses engagements. D'ailleurs, j e veux juste vous dire que,
quand on commence à faire la liste, il y en a plusieurs, là, qui n'ont pas été
retenus. C'en est un.
Journaliste : ...la
Vérificatrice générale, avant les élections, fait un rapport sur le...
M. Bérubé : Oui, mais le
directeur a accès à d'autres informations, nous donne un autre éclairage, puis
même annuellement, c'est ça qui est intéressant. Donc, c'est une instance qui
est là en permanence.
Journaliste : C'est quoi, la
différence entre la VG puis le directeur, là?
M. Bérubé : Je pense que
c'est un langage qui est plus près des... je dirais, du langage budgétaire, des
données. Ce n'est pas la spécialité de la Vérificatrice générale, les mesures
budgétaires, je veux dire, propres à un budget, tandis que, là, on aurait
davantage d'experts. C'est une expertise supplémentaire.
Journaliste : ...question
l'expertise de la VG?
M. Bérubé : Non, vous le
faites, pas moi.
Journaliste : Non, moi, je
pose des questions.
M. Bérubé : Non.
Journaliste : Bien, vous
dites que vous n'avez pas un portrait clair, donc la Vérificatrice ne fait pas
un portrait clair.
M. Bérubé : On aurait un
portrait encore plus clair.
Journaliste : ...la grève des
chargés de cours, à l'Université Laval, c'est dans votre circonscription. L'an
passé, il y a eu la grève des profs. Qu'est-ce qui se passe à l'Université
Laval? Il y a-tu des problèmes, est-ce que...
M. Paradis : C'est, des
négociations de conditions. Les chargés ont des demandes et ils exercent leur
droit. Non, je ne voudrais pas, là, prétendre qu'il y a des problèmes
particuliers à l'Université Laval. Il s'agit de négociations entre ce groupe de
travailleurs là et la direction de l'Université Laval, puis on va les laisser
discuter.
Journaliste : Avez-vous une
position de parti sur le 0,05%?
M. Paradis : Nous, on aurait
été prêts à avoir la discussion. Bon. Est-ce que c'était amené de la bonne
façon dans le débat public? La question se pose. On aurait été prêts à avoir la
discussion, mais là on constate que le gouvernement a fermé la porte.
Journaliste : Oui, ça, c'est
la forme, mais, sur le fond, là, c'est quoi, votre position?
M. Paradis : Bien, nous, on
était pour avoir la discussion, donc on votait pour la motion cet après-midi.
Des voix : ...
Journaliste : Comme député
des régions, l'argument qui a été amené par la CAQ, c'est-à-dire que, bien, en
région il n'y a pas accès à du transport collectif. Si on veut aller au
restaurant, on prend l'auto. Est-ce que c'est une bonne excuse pour ne pas
toucher à cette règle-là? Je veux dire, il y en a, des régions en Saskatchewan
puis au Manitoba.
M. Bérubé : Bon, l'indication
qu'on a, là, à moins de changement, on va voter en faveur de la motion. Je veux
que ce soit clair. Je veux dire, quelqu'un qui est en état d'ébriété, quel que
soit l'endroit, c'est quelqu'un de dangereux. Alors, il y en a, des tragédies
qui arrivent dans ma région aussi. L'enjeu du transport en commun, de
l'accessibilité, c'est un autre enjeu, hein? Ce n'est pas un palliatif à
prendre un coup, là, ce n'est pas ça, là. Donc, ce qu'il faut, c'est qu'on
prenne les meilleures décisions possibles.
Ceci étant dit, ce n'est pas le meilleur
format de motion du mercredi. On n'a pas accès à toutes les informations. On
est pressurisés sur un enjeu qu'on n'a pas eu le temps de réfléchir. On l'a
fait hier pour le mieux. Donc, on ne veut pas arriver à une abstention, parce
que là, on va se faire dire : Vous ne vous positionnez pas, mais on va
voter en faveur pour ouvrir la discussion, puis inviter le gouvernement à
étayer sa position. Donc, c'est le choix qu'on a fait. On va voter en faveur.
Journaliste : ...plus grande
tolérance...
Journaliste : ...cet argument
là des régions, c'est ça, cet argument-là?
M. Bérubé : Je ne sais pas...
Journaliste : Avez-vous
entendu parler de ça, vous?
M. Bérubé : Non.
Journaliste : Il y a-tu des
restaurateurs qui vous ont dit...
M. Bérubé : Non, mais des
familles...
Journaliste : ...c'est risqué
qu'il y ait moins de monde chez nous.
M. Bérubé : C'est sûr que les
bars, c'est difficile, ça, c'est sûr. Et... mais j'ai aussi des familles
endeuillées dans ma région, de gens qui ont pris de l'alcool au volant. Donc,
c'est un autre enjeu, celui du développement du transport en commun, on peut en
parler en toutes circonstances, mais c'est aussi dangereux, quelqu'un qui prend
le volant, qui n'est pas en état de conduire, à Matane que ça l'est dans un...
dans un grand centre.
Journaliste : Est-ce que ça
devrait être un vote libre du côté de la CAQ?
M. Bérubé : On laisse
toujours le soin aux formations politiques de se gouverner comme elles le
souhaitent, ne pas aller dans les affaires internes. Bien, nous, on va tous
voter en faveur, c'est ça qu'on s'est dit.
Journaliste : ...de tolérance
plus grande en région, entre gros guillemets, là.
M. Bérubé : Vous savez, il y
a plein de préjugés sur les régions. Et, depuis 17 ans, je m'emploie à
travailler à les combattre. Et merci d'en faire écho parfois. Non, je pense que
c'est... l'alcool au volant, c'est un enjeu qui nous touche. Et le Parti
libéral a tranché cette question-là assez rapidement. Nous, on a dû le faire
hier, on s'est réuni hier, puis on est arrivés à cette conclusion-là. Donc, on
va voter en...
Journaliste : ...quelque
chose à dire, l'entente avec... qui va être annoncée aujourd'hui, ce que le
gouvernement propose.
M. Paradis : Bien, on va
avoir les détails aujourd'hui. On a hâte de les regarder, mais c'est un dossier
qui a pris un certain temps à se régler. On l'a indiqué, Paul
St-Pierre-Plamondon l'a indiqué plus tôt cette semaine sur un autre sujet, une
entente avec les Premières Nations, avec les communautés autochtones, c'est
toujours une bonne nouvelle. Et on apprend, là, selon les grandes lignes qu'on
nous en a... qu'on a apprises ce matin, que ça semble être une entente, là, qui
est vraiment à la satisfaction des deux parties. Donc, on avance, puis ça
semble être une bonne nouvelle.
Journaliste : Juste sur les
excuses de Mme Guilbault, est-ce que vous les avez cru sincères?
M. Bérubé : J'ai tourné la
page. C'est derrière nous. Vous savez, j'ai toujours eu d'excellentes relations
avec Mme Guilbault. C'est quelqu'un avec qui je m'entends très bien. Je l'ai
même déjà accueillie à ma table chez moi. On n'était pas seuls, il y avait
d'autres personnes, mais c'est quelqu'un avec qui j'ai d'excellents rapports.
Alors, la page est tournée. J'ai besoin d'avoir de bons liens avec elle pour la
suite, pour ma région et pour le Québec. Alors, je passe à autre chose.
Journaliste : ...
M. Bérubé : Je l'ai déjà
oublié, si vous ne m'en aviez pas parlé, je l'aurais déjà oublié.
Journaliste : ...
M.
Bérubé
: Non,
non, on s'est parlé, elle m'a appelé aussi au téléphone avant. Puis, je veux
dire, ce n'est pas si important que ça pour la population en général, ça l'est
peut-être pour nous et pour les gens qui trouvent ça amusant, mais ce n'était
pas si... je n'ai pas aimé ça tant que ça cette controverse-là, je peux vous le
dire.
Journaliste : ...
M. Bérubé : C'est quoi, la
question?
Journaliste : Je n'ai pas
aimé ça tant que ça cette controverse-là...
M. Bérubé : Bien, je n'aime
pas que je sois au centre d'une controverse, je n'aime pas ça. J'aime... tu
sais, je trouve ça dur à porter, mais là je suis content que ça soit fini puis
qu'on passe à autre chose.
Journaliste :
On the budget officer, is it a clear
request that you're making today that the National
Assembly should have a budget officer?
M.
Bérubé
: Sure. That was a promise of the CAQ when they were in the
opposition, so we bring back this memory to François Legault. So, I hope they
are going to be in favor of their own proposition.
Journaliste
: But why? Why? Because you have the Auditor
General.
M.
Bérubé
: It's… if you read Michel Girard in the Journal de Québec, in the past days, he gives good reasons for that. Because in other
provinces in Canada as well we have that, it's a way to make sure that the Government gives us the clear… clear vision
of what's going on. So, it's so important, it's about people's money, so we
need this new professional, and we do think that if François Legault thinks
that was a good idea in the opposition, it could be a good idea this year too.
So, we're asking him to respect is own whish.
Journaliste :
On the French language Commissioner
report, first I just like to hear your impression. What did you make of her
report that came out yesterday?
M. Bérubé :
Well, it's an important
report. This Benoît Dubreuil guy is very important, he
is really dynamic with his report. So, it's a clear message to the
Government :Where is the plan? They told us last year that fall of 2023
was the maximum to have the report about the future of French. We don't have
anything So, we asked Mr. Roberge, where is the plan? I don't have any plan,
but I have a little book about pirates.
Journaliste :
If I can just clarify, Mr. Paradis,
your position in terms of this idea or sending... on sending non-French
speakers to other provinces, are you saying that there should be an exception
made for family reunification? What exactly are you saying?
M. Paradis :
We're saying it's a good idea to take
into account language when we're deciding what kind of incitive is put in place
to favor the installation of certain refugees' claimants in other provinces and
Québec. That's what we're saying. And that's the proposal that is made by the
commissioner, and that's a good idea.
Journaliste
: Even as far as people are trying to go through family
reunification?
M. Paradis :
No, it's not the only a criterion that
should be considered. Family reunification is important
and so, no, you don't want to tear families apart. That's not what you want to
do. You want to consider this issue also, but language
should be considered also a paramount criterion.
Journaliste :
On the Pessamit community with this
agreement that will be signed today...
M. Paradis : I'm sorry.
Journaliste
: On the Pessamit community...
M. Paradis : The Pessamit?
Journaliste
: Yes, agreement that will be signed today, it's also to correct the
past. So, is it something that... Well, the CAQ promised to have agreements
with nations, so basically it is a step in the right direction, you think?
M. Paradis :
Any agreement with First Nations is a
step forward, and negotiations nation to nation is the principle we agree with.
And of course, here we're taking into account what happened in the pas, and
what happened in the past was generation a lot of grievances by the communities
concerned. So, yes, it's a step forward. We're looking forward to have the
details of the agreement, but it's good, it's probably good news for First
Nations, good news for Québec
today.
Journaliste :
Just going back to asylum seekers, I
mean, it would take a lot to assess everybody level of language in English or
French. Doesn't this actually risk, you know, to delay processing time further?
M. Paradis : To have processes that work fine is a challenge in the whole
situation of immigration and asylum seekers. So, yes, we have to have the good
criterion in place to be considered, including speaking French or not speaking
French. And reuniting a person with his family or her family is a criterion.
So, no, we shouldn't say, no, it's going to be too hard for the administration,
we shouldn't take that into consideration. We must take our capacity to deal
correctly with each as also a think to consider when we're talking about how
many we are dealing with. But we have to put in place the proper criterion,
including language spoken.
(Fin à 8 h 19)