(Huit heures quarante-sept minutes)
M. Fontecilla : Bonjour, mesdames,
messieurs. Toujours un plaisir de vous voir. Donc, après des mois à avoir tout
essayé dans le cadre du projet de loi n° 31, dépôt de dizaines d'amendements,
beaucoup de discussions, là, avec la ministre, beaucoup de monologues aussi
devant la ministre, on est rendus, à toutes fins pratiques, à la fin du projet
de loi. Il ne nous reste plus d'arme, plus de munitions pour convaincre le
gouvernement, et je vais utiliser nos députés de Québec solidaire, on va
utiliser tout notre temps pour adresser des messages non seulement au
gouvernement, mais aussi aux locateurs de chaque circonscription et aux
locataires de partout au Québec, là, pour leur dire que nous sommes à la fin,
là, et qu'il reste encore du temps pour procéder à une cession de bail d'ici
jusqu'à l'adoption finale du projet de loi n° 31, vraisemblablement la semaine
prochaine.
Ce matin, vous avez vu dans la presse un
gros dossier de presse sur un spéculateur, un requin de la finance, un requin
de la spéculation, M. Zavriyev, là, qui continue à faire des siennes,
particulièrement à Montréal. Ma collègue Manon Massé est allée dans une
assemblée hier pour écouter les doléances des locataires qui sont victimes des
pratiques spéculatrices de M. Zavriyev, là, non pas... à l'extérieur de
son comté, dans Westmount—Saint-Louis, pour entendre ces... la situation de ces
gens affectés, là. Chaque jour où ce projet de loi n'est pas adopté, c'est un
jour de plus où les locataires peuvent utiliser la cession de bail telle qu'on
la connaît jusqu'à présent. Comme parlementaire, comme député et comme
responsable du logement... du logement, je veux laisser le plus de temps
possible aux locataires pour utiliser les prérogatives de la loi actuelle.
Merci.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Bonjour.
Très heureuse, ce matin, de vous annoncer que Québec Solidaire va déposer une
motion pour demander un geste fort pour l'économie de l'Est-du-Québec,
notamment la Gaspésie, au gouvernement Legault. Il y a quelques semaines, vous
avez peut-être vu passer cette annonce de la ministre fédérale qui a annoncé la
fin du moratoire sur le sébaste atlantique après 30 ans. Si cette
annonce-là était grandement attendue par les communautés de pêcheurs dans l'Est,
ils ont été franchement déçus. Le Québec reçoit à peu près le tiers du quota, mais
60 % du grand quota est alloué aux grandes corporations, donc les bateaux
de plus de 100 pieds. C'est un méchant pied de nez aux plus petits
pêcheurs qui contribuent à l'économie locale de leurs villages en Gaspésie.
Ce qu'on demande ce matin, c'est d'augmenter
la part du quota pour le Québec et de faire en sorte que la grosse part du lion
revienne aux petits pêcheurs et pas... dont les crevettiers et pas aux grosses
corporations. J'ajouterais aussi que le sébaste, c'est une formidable
opportunité d'augmenter la part de produits locaux dans nos assiettes, et, via
le marché institutionnel, il y a là une façon de provoquer la demande pour
sécuriser la demande auprès des pêcheurs, soutenir l'économie dans l'est et la
souveraineté alimentaire du Québec, c'est ce que le sébaste va nous permettre
de faire si on s'en donne les moyens.
Journaliste : Le 0,05, vous
vous positionnez où, vous, par rapport à ça, quelqu'un qui vient des régions,
là? L'argument de la CAQ, c'est de dire, en région, il n'y a pas de transport
en commun.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Oui, bien, c'est vrai qu'en région c'est plus difficile de se promener en
transport en commun, et c'est une des raisons, une des nombreuses raisons qui
fait en sorte qu'il faut en développer, des alternatives pour se déplacer sur
le territoire, en région. Du côté de Québec solidaire, bien sûr, on est
favorables au 0,05, c'est une recommandation de la Santé publique, mais comme
je vous dis, vous avez tout à fait raison de...
Journaliste : ...est-ce qu'il
y a des restaurateurs, des propriétaires de bars qui disent... qui vous disent
ou qui ont... par le passé, quand vous étiez députée : N'allez pas là,
parce qu'entre autres pour les propriétaires de bars, on sait que c'est
difficile?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Moi, je n'ai pas entendu ça. On a plutôt affaire à des propriétaires qui sont
très conscients, qui veulent... Tu sais, l'objectif de ça, là, on va se le
rappeler, là, c'est de sauver des vies puis d'éviter des accidents malheureux.
C'est ça, l'objectif de réduire à 0,05. Et les restaurateurs sont très enclins
à offrir des consommations non alcoolisées gratuites, notamment, pour les
chauffeurs désignés. Ça fait que je pense qu'il faut se ramener à cet
objectif-là, puis c'est de sauver des vies.
Journaliste : Est-ce que l'argument
des régions, donc, c'est un mauvais argument de la CAQ? Est-ce que la CAQ fait
fausse route, carrément, là-dessus?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Je ne sais pas pourquoi ils utilisent en particulier cet argument-là. Je pense
que ça serait à eux de le définir.
Journaliste : M. Fontecilla, Mme
Duranceau dit souvent que son projet 31 va permettre, là, d'accélérer la
construction de logements, qu'il va y avoir plus d'offres. Est-ce que vous êtes
d'accord avec ce volet-là du projet de loi ou est-ce que vous avez l'impression
qu'on va juste développer un peu tout croche?
M. Fontecilla : Bien,
écoutez, c'est un sujet qui est arrivé en cours de route, sans aucune
consultation. On n'avait pas vu venir ça, il n'y a pas... les acteurs de la
société concernés n'ont pas eu le temps de se prononcer. On va voir. On va
juger l'arbre à ses fruits.
Ce qui est certain, c'est que le fait d'enlever
un certain nombre d'institutions, comme le comité consultatif d'urbanisme, qui
ont été mises en place à travers les années justement pour contrôler les excès,
va faire en sorte non seulement de peut-être faciliter la création d'horreurs
qu'on voudrait éviter, mais, par exemple, l'Ordre des urbanistes a déjà soulevé
le fait que ça peut favoriser la collusion entre le pouvoir municipal, le
pouvoir politique et certains promoteurs. Donc, il faut faire très, très
attention.
Nous, ce que nous avons mis de l'avant,
là, c'est, oui, d'alléger le processus d'approbation réglementaire pour les
projets de logements sociaux, soit des coopératives d'habitation, des OSBL,
HLM, etc., là, mais être plus... beaucoup plus soucieux, là, lorsqu'il s'agit
du secteur privé.
Journaliste : On a vu hier M.
St-Pierre Plamondon aller à la rencontre de Denis Coderre. M. Nadeau-Dubois, ça
ne lui tentait pas de faire la même chose?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Moi, je n'ai pas compris qu'il était nécessairement allé à la rencontre, plutôt
qu'ils s'étaient croisés au détour d'un couloir au Parlement.
Journaliste : ...interrompu
son point de presse, là, sa mêlée de presse, là.
Journaliste : ...le hasard
fait bien les choses.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Eh bien, le hasard n'a pas aussi bien fait les choses, visiblement, pour...
dans le cas de Gabriel.
Journaliste : Mme
Lessard-Therrien, vos membres ont été sondés, à la fin de l'année dernière, sur
la possibilité d'organiser des courses à la chefferie, plutôt que les courses
au coporte-parolat. J'aimerais savoir en quoi ça vous aurait aidée, vous, en
tant que non-élue, en tant que candidate des régions, en quoi ça vous aurait
aidée que ce soit une course à la chefferie en bonne et due forme.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Bien, c'est sûr que la perspective de pouvoir ramasser du financement, là, de
financer cette course-là, c'est un avantage quand même indéniable, là. Le
territoire du Québec, il est immense. Si on veut aller à la rencontre de tous
nos membres, bien, il y a des sommes qui sont rattachées à ça. Ça fait que c'est
sûr que ça permettrait... de mieux faire le travail pour s'assurer d'aller
prendre le pouls, là, comme il faut.
Puis c'est sûr que, je veux dire, moi, j'étais...
je n'avais pas nécessairement de rentrée d'argent au moment de faire la course,
là, ça fait que c'est sûr que ça peut faciliter pour des candidatures qui ne
seraient pas nécessairement dans des postures financières avantagées pour faire
ce genre de course là. Puis c'est une réflexion qui appartient aux membres, puis
je pense qu'à la lumière de la course qui s'est déroulée dans les derniers
mois, ça a soulevé certains questionnements, mais cette décision-là appartient
aux membres.
Journaliste : ...militez en
faveur d'une proposition inspirée de...
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Bien, je milite, c'est un grand mot, là. On nous a demandé notre avis une fois,
là. C'est sûr, moi, j'ai pu témoigner de mon expérience, puis c'est sûr que ça
aurait facilité les choses, là, un fardeau financier qu'on n'a pas à absorber
individuellement, là, mais de là à militer, je pense que c'est un grand mot,
là. Je fais valoir mon opinion.
Journaliste : ...combien vous
a coûté cette...
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Ah bien, c'était... j'avais un plafond, hein, on avait droit à 4 500 $ de
dépenses personnelles, ça fait qu'on a... on a usé... on a usé de beaucoup de
stratégies pour réduire les dépenses. On a fait du camping avec... Une voiture
électrique, ça coûte quand même moins cher qu'une voiture à essence. On a.
Journaliste : Cet hiver, ça
aurait été difficile de faire du camping.
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Oui.
Bien, on aurait fait probablement de l'hébergement solidaire, on en a fait un
peu aussi à travers, mais ça nous oblige à être créatifs.
Journaliste : Le camping en
tente-roulotte, c'est possible?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : Ah!
avec ma tente. Mais moi, je suis une grande fan de camping, ça fait que c'était
correct. Là, on a pu... on a pu camper puis c'était... la saison était très belle.
Mais oui, j'ai campé.
Journaliste : L'entente qui
va être dévoilée aujourd'hui avec la communauté de Pessamit, évidemment on n'a
pas tous les détails encore là, mais est-ce qu'il était grand temps et est-ce
que ce sera suffisant?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : On
était contents de voir qu'on arrive enfin à un accord. Maintenant, on va
attendre de voir le contenu de cette entente-là et surtout d'entendre comment
les communautés vont réagir au contenu de l'entente.
Journaliste : Pensez-vous que
le vote d'aujourd'hui sur le 0,05 va être un votre libre?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) : C'est
à la CAQ de répondre. C'est eux qui se gouvernent comme leur caucus, là.
Journaliste : Pense-vous
qu'il devrait l'être?
Mme Lessard-Therrien (Émilise) :
Est-ce que ça devrait l'être? Je pense que ça devrait l'être, là. C'est
toujours... On a envie que nos élus puissent se prononcer en fonction... au
regard de leurs principes. Bien, après, la CAQ se gouvernera comme ils veulent,
là.
Journaliste : ...Mme Lessard Therrien, on the French language report... commissioner
report that came out yesterday, this idea of asylum seekers being sent to other
provinces based on language, based on whether they speak French, is that
something you agree with?
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) :
Well,
we are in favor of better distribution between the different provinces, but it
need to be volunteer, and you know, we have to take care of these people, and
we think, you know, sometimes people have families here, sometimes people
speak already French, so it helps. But we also have measures to help people to
learn French, but it has to be volunteer.
Journaliste :
Mr. Fontecilla, we heard you a lot on
leases transfers in recent months, but there are other aspects of the bill.
Mme Dureaceau keeps bringing up the fact that, you know, with Bill 31, the
burden of proof will now be on the owner when they evict someone. Is there
anything in this bill that you think will actually help with the housing
crisis?
M. Fontecilla :
There is one thing will help tenants,
it's the burden of roof...
Journaliste :
Burden of proof.
M. Fontecilla :
Burden of proof, that de will help the
tenants. But for me, it's the only thing in this law will help the tenants.
Journaliste :
On 0,05, what is your take on the CAQ's
argument that, you know, there isn't public transit in the regions?
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) :
Well,
it's true that we have... we have not good services in public transportation
and so we need to... to... to do something about that, but not only for the
blood alcohol level. We need to have more public transportation overall. But we
are in... Québec solitaire is in favor of the 0,05 because the objective is to
save lives. So, this is very important for us. And why the CAQ used this
argument with the regions? I don't know why they choose this argument. I think
they have to answer this question themselves.
Journalist
: So, you are for the 0,05?
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) : Yes, we are for 0,05...
Journalist
:Thank you.
M. Fontecilla :Thank you very much.
Mme Lessard-Therrien
(Émilise) : Merci.
(Fin à 8 h 59
)