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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Le mercredi 14 février 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-sept minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Je veux revenir sur le lancement d'un mouvement aujourd'hui par Denis Coderre pour combattre les méchants séparatistes, avec trois, quatre S, et combattre la monnaie québécoise avec un slogan «Non merci!», littéralement tiré du référendum de 1980, mot pour mot. En 1980, rappelons-le, j'avais trois ans.

Donc, essentiellement, on revient avec l'argumentaire de peur. Et j'ai entendu dire, c'était à LCN, Denis Coderre, je l'ai entendu dire que les Québécois ne veulent pas de pays, ce qu'ils veulent, c'est manger trois fois par jour. Ce sont des slogans, ma foi, étonnants. Puis j'ai toujours dit qu'il ne fallait pas sous-estimer Denis Coderre, vous voyez sa capacité à attirer l'attention médiatique, mais je lui dirais aussi de ne pas nous sous-estimer. Et je suis surpris que l'argumentaire fédéraliste soit à ce point figé, dans les années 80, dans les années 70 même, on pourrait dire, à ce point statique. Ce que les Québécois veulent, parce qu'ils observent comment le Canada ne considère pas le Québec dans plein de décisions, ne remboursent pas ou n'offrent pas les fonds au gouvernement du Québec pour que nos missions fondamentales fonctionnent, je ne pense pas que la campagne de peur avec les slogans des années 80 colle avec ce que tout le monde constate en 2024. Donc, on va surveiller ça attentivement parce que ça vient de la personne qui probablement sera chef du Parti libéral du Québec. Ça fait de lui, donc, potentiellement, le co-chef du camp du Non avec François Legault. Ce qui crée un duo...

M. Bérubé : Co-porte-parole.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, un duo de co-porte-parole du camp du Non qui est pour le moins intéressant. Donc, on prend ça au sérieux. On va suivre ça avec intérêt. Et je pense que, devant ces deux camps qui se forment de manière de plus en plus définie, il y a également une responsabilité du côté des caquistes de nous dire ils joindront quel camp entre le oui et le non.

Journaliste : M. Legault, la semaine dernière a dit... il s'est plutôt associé au titre de capitaine Québec que celui de capitaine Canada qui a laissé à M. Coderre. Donc, est-ce que vous êtes d'accord avec M. Legault que...

M. St-Pierre Plamondon : Bien, de facto, M. Legault...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Non, non, il a le choix entre le non et le oui et il choisit le non. Et ça fait de lui un des co-porte-parole du camp du Non avec Denis Coderre. Et ils ont certaines similarités, peut-être, dans le style qui les amèneront à agencer parfaitement leur discours, mais c'est quand même un discours similaire.

Journaliste : Québec solidaire vous accuse d'entretenir le flou sur votre processus référendaire en optant pour parler d'une consultation populaire plutôt qu'un référendum qui, selon eux, devrait être exécutoire. Donc, est-ce que...

M. St-Pierre Plamondon : À nouveau, je répète ce que j'ai dit hier, un ne peut plus clairement. J'utilise le mot «référendum», je l'utilisais, je l'utilise, je continue à l'utiliser. Simplement, je me permets aussi d'utiliser un de ses synonymes : «consultation populaire». Je vous ai tous expliqué pourquoi. Donc là, que Québec solidaire s'accroche à quelque chose qu'en fait je n'ai pas dit puis que je ne fais pas, je trouve ça triste. En même temps, ça a aucun impact dans la mesure où il n'y a personne au Québec qui doute qu'un gouvernement du Parti québécois posera une question claire sur l'avenir du Québec dans son mandat. Je l'ai répété, je vais le répéter, je ne changerai pas de position d'aucune manière. C'est ça qui s'en vient, c'est notre destin. Nous deviendrons un pays.

Journaliste : M. Zanetti vous reproche de ne pas utiliser le mot «référendum» sous prétexte que c'est un mot qui fait peur. Est-ce que c'est un mot qui fait peur?

M. St-Pierre Plamondon : J'ai tout répondu hier. C'est ça, c'est que... mais j'ai déjà répondu à ça hier, j'ai vraiment répondu.

Journaliste : Est-ce que ça vous fait peur?

M. St-Pierre Plamondon : J'ai répondu à cette question-là hier. Donc là, à un moment donné, moi, je réponds à toutes les questions de bonne foi, mais ce qui a été rapporté, c'est que je reculais sur l'utilisation du mot «référendum» et ce n'est pas vrai. J'ai dit par deux fois hier que j'utilisais indistinctement les synonymes, mais que je n'ai aucun problème à utiliser le mot «référendum». Donc, si c'est ça que j'ai dit et si c'est ce que je fais, à un moment donné, on ne peut titrer et rapporter autre chose.

Journaliste : O.K. Je reviens sur Denis Coderre. Vous dites : Il sera probablement le chef du PQ. Vous êtes convaincu, là, qu'il a des bonnes chances de...

M. St-Pierre Plamondon : En toute probabilité, il a de bonnes chances de gagner parce que l'impact qu'il a sur les résultats d'un parti libéral qui, pour l'instant, ne réussit pas à convaincre spécifiquement chez les francophones, son impact potentiel est quand même très positif. Un gain de six points. Donc, en date d'aujourd'hui, il est à prendre très au sérieux. Et dans quel cas il serait co-porte-parole du camp du Non avec François Legault.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez de ce qui se passe à Berthierville actuellement, là, concernant l'intimidation, du jeune, du père? Est-ce que le plan Drainville n'a pas fonctionné?

M. St-Pierre Plamondon : Je me suis posé la question comme père : Moi, je réagirais comment? Évidemment, il y a des faits qui nous échappent, mais dans la mesure où ce père-là est intervenu auprès de l'école, est intervenu auprès de toutes les instances et que le harcèlement et l'intimidation de son fils continue, chaque parent se pose la question : Moi, j'aurais réagi comment, sachant que ça amène des enfants au suicide des fois? Et je pense que l'école, le protecteur de l'élève et le ministre au premier chef, là, ont des comptes à nous rendre. Et je rappelle qu'évidemment on ne veut pas que les parents se fassent justice eux-mêmes. Ça, ça va être absolument chaotique. Mais pourquoi on en arrive au point où un père se dit : Mon dernier recours, c'est d'intervenir moi-même? Qu'a fait chacune des institutions pour ne pas qu'on se rende là? Moi, je veux des réponses là-dessus parce que ceci n'est pas normal. Et avant de juger, on va aller chercher tous les faits. Parce que, parfois, l'intimidation mène au décrochage scolaire, au plus grave, ça mène à des suicides et on ne peut pas laisser faire ça. Et je me suis posé la question : Comme père, moi, j'aurais réagi comment? La réponse n'est pas simple.

Journaliste : Sur le point des motions, vous allez être appelés à voter sur une motion du Parti libéral du Québec. C'est quoi votre position au PQ? Est-ce que vous êtes ouverts?

M. St-Pierre Plamondon : La vérité, c'est qu'il n'y a rien là-dessus dans notre programme, ce qui nous oblige à consacrer la quasi-totalité de notre caucus aujourd'hui sur une délibération de cette question-là. On va reprendre ce qui a été présenté en commission parlementaire, notamment, pour voir. Évidemment, là, un vote sur une motion nous place en mode binaire, là. C'est 0,08 ou 0,05. Ça veut dire qu'on n'étudie pas l'ensemble des options. C'est un peu la limite de ce processus-là, mais on va le prendre au sérieux. Mais la... En date d'aujourd'hui, le fait est qu'il n'y avait rien là-dessus dans le programme du Parti québécois.

Journaliste : ...que vous allez en discuter et que vous êtes ouverts.

M. St-Pierre Plamondon : On en discute. On est ouverts

Journaliste : Est-ce que le débat qu'a suscité la présence du couple qui milite pour cette mesure-là, la semaine dernière, ça va avoir une influence sur votre réflexion?

M. St-Pierre Plamondon : Ça n'a pas une influence sur la politique publique qui doit s'appliquer, mais ils auront eu le mérite, parce que c'était ça, leur objectif, de susciter un débat. Et je pense que ce débat-là, il est légitime et nécessaire.

Journaliste : M. Bérubé, est-ce que... est-ce que le ministre Drainville a fait une erreur en renouvelant le permis de l'école Belz?

M. Bérubé : Clairement, oui. Dans l'ensemble des écoles privées subventionnées par Québec, il y en a 50 qui sont des écoles dites religieuses. Elles sont juives, musulmanes, chrétiennes, orthodoxes. Ces 50 écoles, selon le Parti québécois, en droite ligne avec sa position sur la laïcité, ne devraient plus être financées par Québec. D'autant plus que cette école a des manquements graves pendant la période de la COVID et quant au régime pédagogique. Alors, si Bernard Drainville décide de poser un geste comme celui-là, ça va à l'encontre de toutes les notions de laïcité. On ne peut pas être cohérent avec la loi n° 21 et ne pas se poser des questions sur le fait qu'on finance des écoles où le projet pédagogique est essentiellement sur des bases religieuses. Donc, il y a des matières qui... qui en souffrent et des élèves qui en souffrent à terme.

Donc, je ne veux pas m'engager plus que sur cette position-là, mais j'imagine qu'un gouvernement du Parti québécois, sur cette question-là, serait beaucoup plus cohérent et mettrait fin au financement. Donc, ces 50 écoles, il y a deux ans, il y a une journaliste à Radio-Canada, Laurence Niosi, qui a fait un travail exceptionnel pour les recenser, pour indiquer ce qui se passait. J'ai refouillé là-dedans aujourd'hui, et il est clair qu'il est dans l'erreur. Et il devrait nous expliquer pourquoi un gouvernement qui se dit en faveur de la laïcité, avec un ministre qui s'est attardé sur ces questions-là dans les dernières années, continue de financer des écoles religieuses. Ça n'a aucun sens.

Journaliste : M. St-Pierre Plamondon, le DGE, hier, nous dit que c'est possible pour des ministres de participer à des activités de financement. Donc, est-ce que vous, votre décision est vraiment irrévocable ou vous pensez qu'il y a lieu de faire certains aménagements?

M. St-Pierre Plamondon : Non, non. Moi, ma... La position, elle est claire, notre engagement, il est clair, on n'enverra pas les ministres dans les cocktails parce que ça règle complètement la question de faire miroiter un accès au ministre ou une influence sur le ministre en échange du financement. Donc, c'est une façon très simple d'évoluer dans la bonne direction. C'est tout.

Le Modérateur : On va prendre une dernière question...

Journaliste : Oui, pour revenir sur Denis Coderre, vous avez dit que son argumentaire réussissait dans les années 70-80. Est-ce que vous faites...

M. St-Pierre Plamondon : ...

Journaliste : Est-ce que vous faites de l'âgisme, là? Parce que M. Labeaume, quand il a dit que Denis Coderre était passé date, là, ça a fait de la peine à M. Coderre.

M. St-Pierre Plamondon : Attention! Être figé dans les années 80, lorsqu'on choisit le nom d'un mouvement, puis on prend littéralement le slogan de 1980, ça parle d'une stagnation. Ça, c'est un argument parfaitement légitime. Maintenant, sur l'âge, au contraire, moi, je pense que non, on ne doit pas faire d'âgisme. Et j'ai été un des premiers à dire : Moi, je prends très au sérieux Denis Coderre parce qu'il arrive avec du bagage politique. Et la preuve, c'est qu'il fait parler de lui ce matin.

Des voix : ...

Journaliste : Au début du point de presse, vous avez dit que vous voyez des similarités de style entre M. Coderre et M. Legault. Qu'est-ce que vous voulez dire?

M. St-Pierre Plamondon : Ah! Je vais... Je pense, je vais... Je vais m'en tenir à ça, hein?

Des voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Non, mais je ne veux pas.... Je ne veux embarquer. Je vais m'arrêter là.

Journaliste : ...St-Pierre Plamondon, est-ce que... Est-ce que ça vous fait craindre, là, après une élection partielle?

Des voix : ...

Le Modérateur : ...on va passer en anglais.

Journaliste : ...contribution will be to the debate as he arrived yesterday as a visitor.

M. St-Pierre Plamondon : Mr. Coderre... the contribution to the...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Well, it triggers a question especially for the CAQ. Once he says «I'm into politics to block the very threatening separatist, it triggers the question for everyone: On which side are you? And that's a difficult question for the CAQ because their whole doctrine has been to never answer those questions and to simulate that they are winning within Canada, that they are making huge gains, which actually never happened. So, they will have to answer a few questions. That's one impact of Denis Coderre saying: I am back into politics because I fear a lot Paul St-Pierre Plamondon and the project of becoming a country. So, it's going to be interesting to see how everyone reacts.

Journaliste : It's a good thing for you.

M. Bérubé :

M. St-Pierre Plamondon : I think, every time you debate as to whether Québec should exist and decide by itself, the impact is that the Yes is progressing. Because the facts are on our side. What is working for the No is fear. But every time we talk about it and we ask the simple question: Is it a good idea to spend by ourselves the $82 billion we're sending to Ottawa? Should we exist internationally? Should we decide by ourselves? The answers are pretty obvious.

Journaliste : On this debate coming up with… Québec tables a motion on 0.05.

M. St-Pierre Plamondon : Yes.

Journaliste : How important it is to have this debate at the National Assembly?

M. St-Pierre Plamondon : We take it very seriously. We will spend many hours today debating. Unfortunately, though, it's on a vote without any preparation. And the vote makes… gives us two choices: 0.08 or 0.05. So, it lacks a bit of context and options. But yet, we are going to take it very seriously and deliberate today.

Journaliste : …in the context that Québec is the last Canadian province to not put in place the 0.05.

M. St-Pierre Plamondon : Sure, but then, you could have… We could be currently at 0.06, 0.07. We could have a different approach to that topic. So, unfortunately, the way, it's proceeding right now, like, it lacks preparation and…

Journaliste : …presentations last week…

M. St-Pierre Plamondon : But that's... Yes, that's it, that's it. So, what we are going to do… that's…

Journaliste : …on Thursday. So…

M. St-Pierre Plamondon : We are going to take all these presentations and go through them and debate today within the Parti québécois.

Journaliste : We understand that, but why... why has the Parti québécois not already taken a position on it?

M. St-Pierre Plamondon : We don't have, within our program, anything specific to that topic. And, that's up to our members. So, they bring up topics, issues that become our program. If it's not there, it's because they choose not to bring it up. But it doesn't mean that it's not important. And we are going to work on this today.

Journaliste : Just going back to Denis Coderre. You know, you mentioned his… the slogan that he's referencing and you mentioned you were only 3 years old at the time. In your view, does it show that Denis Coderre is out of touch?

M. St-Pierre Plamondon : Well, it shows a stagnation of Denis Coderre's world, conception of where politics are in 2024. Because what happened since 1980 and 1985 is that the way Canada evolved gives less and less space and recognition to Québec. And it becomes very acute problems such as we can't find… in our health care system, because, instead of getting $6 billion a year by the Federal in return, we get only one. And our voice is not heard. We are not consulted on many fundamental issues. So, things have changed since. And it's as if Denis Coderre didn't take notice and thinks that a campaign based on fear, with the exact slogan of 1980, will do the trick. And I think it's a bit of a… it's an obvious stagnation, given the context has changed.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 42)

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