(Quinze heures)
M. Derraji : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, je suis accompagné de Mme Elizabeth Rivera et M. Antoine
Bittar, qui représentent l'association MADD Canada, mais aussi un regroupement
de victimes d'alcool au volant. Aujourd'hui, nous avons assisté à un moment
surréel en commission parlementaire, la commission parlementaire où on étudie
un projet de loi sur la sécurité routière. M. Bittar et Mme Rivera nous ont
informés qu'ils étaient obligés de payer 100 $ pour avoir quelques minutes
d'échange avec Mme la ministre, suite à l'invitation de la députée de
Soulanges.
Le couple en question, que nous avons avec
nous aujourd'hui, faisait la promotion que le Québec doit réduire la limite de
l'alcool au volant, de la baisser de 0,08 à 0,05. Et, vous avez vu tout au long
de cette semaine, plusieurs organismes, l'Institut de santé publique,
l'Association de santé publique, la CAA Québec, ils nous ont tous dit que le
Québec doit aller vers le 0,05. Et, même en Colombie-Britannique, le fait de
baisser à 0,05, ça a aidé la baisse de risque de collision mortelle de 52 %.
Donc, je cède la parole à Mme Rivera. Présentez-vous brièvement, et quelques
mots, si vous voulez. Allez-y.
Mme Rivera (Elizabeth) : Parfait.
Bonjour. Elizabeth Rivera, je suis... je siège sur le conseil d'administration
de MADD Montréal. Mon mari... mon mari et moi avons perdu notre fille en 2017
des suites d'une collision impliquant l'alcool, la vitesse au volant. Alors,
depuis, on milite pour cette cause. On trouve que c'est important de faire
quelque chose. Comme je l'ai dit, depuis le début, moi, je me demandais
toujours comment faire pour que sa mort ne soit pas en vain, qu'on puisse faire
un changement, c'est-à-dire de tourner quelque chose de négatif vers le positif,
et c'est pour ça qu'on milite cette cause. Et on demande au gouvernement les
sanctions administratives à 0,05.
M. Derraji : Bravo. Merci. M.
Bittar, vous voulez ajouter quelque chose?
M. Bittar (Antoine) : Oui.
Écoutez, on milite vraiment pour... et on ne parle pas de... du Code criminel,
0,08, on parle vraiment de sanctions administratives, qui est la même chose que
passer une lumière rouge ou un stop, vous n'avez pas de casier criminel. On
veut faire une clarification.
Et, pour nous, on s'est aperçu, plus on
parle aux gens dans les yeux, on leur explique exactement qu'est-ce qu'on a
vécu, qu'est-ce qu'on espère, que ça n'arrivera jamais à eux ou à leur famille,
on s'est aperçu qu'il y avait un impact. Les gens nous demandent : Bien,
je n'ai pas envie d'arrêter de prendre une bière ou deux bières, je me sens
capable de le faire. L'ennui, c'est qu'il n'y a personne qui peut vraiment
garantir quel taux il est, en conduisant. Mais je lui dis de la même
façon : Si toi, tu es sûr, il y a peut-être quelqu'un qui a décidé de
prendre trois bières et d'être passé à 0,07, et d'aller sur ta rue, peut-être
tuer des enfants, on ne le sait jamais. C'est comme une maladie, on ne sait
jamais qui va être attrapé. Mais la chose qu'on demande au gouvernement, c'est
d'au lieu de faire des systèmes après que les gens se fassent attraper, on
voudrait avoir les systèmes pour attraper les gens, pour leur faire comprendre
que, non, il y a une limite et on est en train de te dire que tu es... une
voiture, c'est une arme. En plus, avec une alcoolémie, ça devient beaucoup plus
dangereux. On sait que, déjà, à 0,05, on est... on perd 40 % de ses
attributs, de ses capacités à bien conduire. Écoutez, c'est facile à sauver,
des vies. Merci.
Journaliste : On comprend que
vous êtes dans un enjeu militant, que vous militez pour une cause, c'est-à-dire
faire abaisser le niveau d'alcoolémie. Ce qui m'intéresse, moi, aujourd'hui,
c'est la conversation que vous avez eue avec le bureau de Geneviève Guilbault.
Qui vous a... et quelle preuve vous avez que les gens vous ont demandé de payer
100 $ pour aller participer à un cocktail, pour aller parler de votre
cause, qui vous tient à cœur parce que vous avez perdu votre fille? Qui vous
a...
M. Bittar (Antoine) : Écoutez,
moi, j'avais rencontré Mme Picard au mois de juin.
Journaliste : Qui est Mme
Picard?
M. Bittar (Antoine) : La
députée de Soulanges.
Journaliste : C'est votre
députée?
M. Bittar (Antoine) : Pardon?
Journaliste : Non, ce n'est
pas votre députée?
M. Bittar (Antoine) : Non,
non. Sauf qu'on a été communiquer avec elle, parce qu'on s'est fait dire
qu'elle avait des... qu'elle avait perdu quelqu'un, son beau-fils, suite à
des... aux mêmes conditions que nous, alcool au volant. On pensait que ça
aurait été la bonne personne de pouvoir faire des représentations au
gouvernement en disant : Moi aussi, je suis victime, je comprends par où
ils passent, ils veulent sauver des vies, c'est la même chose pour nous. Une
fois, je l'ai...
(Interruption) Pardon. Une fois que je
l'ai rencontrée, on a eu des échanges de courriels avec son bureau, Mme
Turbide. À un certain moment, au mois d'août, je leur ai demandé : Est-ce
que je peux avoir une réponse pour savoir, si j'ai votre appui, vous pouvez
mettre la pétition? Je n'ai pas vraiment eu de réponse, mais je lui ai dit que,
si je n'avais pas de réponse d'ici une semaine, j'agirais différemment. Et
c'est pour ça qu'on a approché M. Derraji.
Plus tard, dans la... au mois d'octobre...
Écoutez, pour nous, ce n'est pas quelque chose qui était important à noter et à
suivre, alors je ne peux pas vous dire mot pour mot, moment pour moment, mais
d'après mes souvenirs, j'ai dû recevoir un coup de téléphone, en disant :
Écoutez, on a un... une... Mme... Mme Guilbault sera dans notre circonscription.
On a une campagne de financement, c'est une possibilité pour vous de pouvoir la
rencontrer. Est-ce qu'ils nous ont dit que c'étaient deux minutes, à ce
moment-là, ou plus tard, mais...
Journaliste : ...Mme Picard
qui vous appelait?
M. Bittar (Antoine) : Non. Ça
a été le bureau le Mme Picard. Ça a été Mme Turbide, si je me souviens bien.
Journaliste : Donc, c'est quelqu'un
du bureau de Mme Picard, et qui vous a appelé pour vous suggérer de vous
rendre à un événement de Mme Guilbault?
M. Bittar (Antoine) : Oui...
bien, un événement de Mme Picard, où est ce que Mme Guilbault serait
là. Je pense que — puis vous me posez la question, je vois que c'est
devenu quelque chose d'important — la chose que j'ai, c'est un reçu
de la CAQ me confirmant que j'ai été... que je suis accepté, et je vois que
j'ai un reçu de... du directeur général qui me dit que j'ai payé 100 $.
Journaliste : Quel est votre
sentiment à ce moment-là?
M. Bittar (Antoine) : Bien,
écoutez, c'est sûr que 100 $, on ne comprend pas pourquoi on doit payer
pour. Je... Est-ce que j'ai questionné, si c'était la manière de faire ou non?
Tout ce que je me suis dit, c'est la seule chance que j'ai de pouvoir parler à
Mme... à Mme Guilbault. Parce que, comme je vous dis, on voit que quand on
parle aux gens, on leur explique face à face, il y a un changement d'attitude.
Alors, pour nous, c'est la chose la plus importante.
Journaliste : Est-ce que vous
aviez tenté d'autres tentatives pour rentrer en contact avec la ministre des
Transports?
M. Bittar (Antoine) : On
a fait des lettres, des lettres ouvertes, on a fait des articles, on a passé à
la radio en disant que c'est sûr qu'on voudrait pouvoir pouvoir lui parler.
Journaliste : Moi, je vous
parle de contact direct, là. Avez-vous essayé des contacts directs pour parler
à la ministre des Transports?
M. Bittar (Antoine) : D'après
moi, la seule chose que j'aurais pu faire, c'est vous de décider si c'est
direct, c'est d'avoir envoyé notre lettre, une lettre ouverte dans les journaux
et au ministère aussi. Et ça, je ne peux pas vous le dire, si c'était du temps
de l'ancien ministre ou de Mme Guilbault. Mais je sais que, généralement,
ça fait...
Journaliste : ...Bonnardel.
M. Bittar (Antoine) : M. Bonnardel,
qui était avant. C'est ça. C'est la première lettre ouverte qu'on avait faite.
On faisait les mêmes demandes. Puis on a fait d'autres demandes. Mais est-ce
que j'ai fait une demande officielle de rencontrer madame par écrit, par... Je
ne pourrais pas vous le dire. Comme je vous dis, on a fait tellement de choses,
on a envoyé tellement de courriels à des journalistes pour les sensibiliser, je
ne peux pas vous dire. Mais...
Journaliste : Puis
aujourd'hui, vous vous sentez comment quand vous voyez le truc sur le
financement, vous avez été obligé de payer 100 $?
M. Bittar (Antoine) : Je
pense que ce qui me dérange le plus, c'est qu'on est venus pour une chose, ici,
pour demander au gouvernement de descendre du 0,08 au 0,05 en essayant de la
convaincre de l'importance de sauver des vies. Et je ne veux pas dire que c'est
déraillé sur le 100 $, mais je vois que c'est important. Alors, je suis un
petit peu indécis parce que je comprends que c'est important. Je me suis aperçu
que... on s'aperçoit que c'est important parce qu'à la rigolade, je dis : En
cinq minutes, on a eu plus de demandes d'interviews qu'on en a eu en un an,
malgré tous les efforts qu'on a faits. Alors, on comprend que c'est important.
Mais pour nous, la chose la plus importante, c'est le 0,08 à 0,05.
Journaliste : Mais le
100 $, ça ne vous dérangerait pas, vous, là, ce que vous vouliez, c'était
un accès direct à la ministre?
M. Bittar (Antoine) : Bien,
il faut lui parler. Je veux dire, c'est comme je vous parle à vous. Vous allez
me poser une question, je vais vous répondre tout de suite. Si je vous écris
une lettre, vous ne me répondez pas, je n'ai aucune idée de ce qui se passe. La
seule chose qui est importante, c'est qu'on se regarde dans les yeux et qu'on
se parle, puis que je vous explique pourquoi, c'est quoi, ma vie, moi,
aujourd'hui, puis ce que j'essaie d'éviter à d'autres personnes. Et comme je
dis, c'est que, quand vous me dites non, parce qu'elle venait de dire non à
la... son bureau venait de dire que, non, il n'y aura pas d'amendement, on
était frustrés et fâchés. J'ai dit : Non, non, c'est inacceptable, une
réponse comme ça, il faut qu'on lui parle. Alors, quand... quand c'est arrivé,
et qu'on a dit : Bien, tu veux lui parler, on a une ouverture, bien...
Journaliste : Et, quand elle,
elle vous dit qu'on peut lui parler, que si on fait des démarches... est-ce que
vous la croyez, avec ce que vous venez de traverser, comme vous l'avez...
plusieurs fois?
M. Bittar (Antoine) : Mme Guilbault?
Journaliste : Oui.
M. Bittar (Antoine) : Écoutez,
je ne suis pas... je ne suis pas politicien. On est vraiment une famille de
victimes. On ne sait pas... je veux dire, on ne sait pas comment ça fonctionne.
Je veux dire, j'ai l'impression qu'on vient de rentrer dans un certain embrayage.
Mais, écoute, elle est revenue nous voir après, puis je lui ai dit :
Toutes les raisons que vous allez nous donner pour ne pas le faire, ça sera
toujours inacceptable. Comme pour nous, on vous dit que n'importe quelle
sentence que la personne a eue, qui a tué notre fille, sera acceptable. Nous,
on a une sentence à vie. Cette personne-là, aujourd'hui, elle est déjà sortie,
elle peut se marier, elle peut faire des affaires, elle peut faire ce qu'elle
veut, tandis que notre fille ne peut pas le faire. Et nous et nos enfants, on
vit avec un boulet. Ça fait que...
Journaliste : Vous avez
dit... Excusez, je ne voulais pas vous interrompre. Vous avez dit : Cet
automne, Mme Guilbault avait fermé la porte à ça, au 0,05?
M. Bittar (Antoine) : Bien,
c'est passé à la radio, oui.
Journaliste : Exact. Est-ce
que vous avez l'impression qu'après votre rencontre face à face, son attitude
ou son opinion ou... il y a quelque chose qui a changé? Vous lui avez reparlé
aujourd'hui, est-ce que vous pensez qu'elle est plus ouverte à ça?
M. Bittar (Antoine) : Je
pense que oui. Mais, je veux dire, c'est... Je pense que... j'ai suivi un petit
peu la commission et j'ai vu tous les experts venir. J'ai vu aussi, il y a eu
des questions à des groupes, à des parents, leur disant : Pensez-vous que
c'est important? Tout le monde a répondu oui. Alors, je pense que la... je ne
veux pas dire «la décision», mais je pense que la direction que le gouvernement
va prendre, avec ce qu'ils ont passé... C'est des audiences pour savoir ce que les
gens pensent, les gens vous disent :On doit l'avoir. Alors, je pense que
plus... Il doit y avoir quelque chose.
M. Derraji : Je veux
juste ajouter un point. Parce que, pour les gens qui n'étaient pas là, juste...
Écoutez, on est dans une situation de couple aussi. C'est... Mme Rivera, ses
propos, ils étaient très, très clairs. Elle a senti le malaise. Il a senti le
malaise que, pour faire avancer sa cause, on l'invite à un cocktail de
financement. C'est ça, le malaise.
Donc, moi, je l'ai mentionné, ça va être
l'amendement Jessica. Il sera déposé, quand on va commencer l'étude détaillée,
pour honorer sa mémoire, mais aussi pour voir jusqu'à quel point le
gouvernement va aller dans ce sens. Donc, encore une fois, le témoignage,
aujourd'hui, de Mme Rivera était très clair, elle a senti le malaise.
Journaliste : Au-delà de la
contribution, M. ou Mme, là, au-delà de la contribution à la caisse du parti,
l'événement, en tant que tel, là, le fait que vous deviez vous rendre dans un
cocktail, là, tu sais, vous militez pour abaisser le taux d'alcoolémie, on vous
invite dans un endroit où on sert de l'alcool, tout le monde, ou à peu près, a
un verre à la main. Est-ce que... J'imagine que ça pouvait créer un certain
malaise, ça aussi?
Mme Rivera (Elizabeth) : Non,
parce qu'on n'est pas contre l'alcool, mais on est contre l'alcool au volant,
alors c'est différent. Ce qu'on milite, c'est, si on boit, on ne conduit pas.
Et, comme M. Derraji l'a dit, quand mon mari m'a dit : Il faut qu'on aille
à ce cocktail de financement, moi, je n'étais pas d'accord. Moi, j'ai
dit : Pourquoi il faut payer? Mme Picard, qui travaille avec Mme
Guilbault, peut nous aider à avoir une rencontre avec la ministre. Et, à la
place, on nous appelle. Mais, honnêtement, comme on dit, aujourd'hui, nous, on
est ici pour le 0,05. On ne pensait pas que ça allait prendre des mesures comme
ça prend maintenant, et c'est sûr que c'est inacceptable.
Journaliste : Mais vous vous
êtes sentis délaissés par votre député. C'est ça que je comprends?
Mme Rivera (Elizabeth) : C'est
ça. Elle n'est pas notre députée, mais on a été... mon mari a été la
rencontrer. Vous voyez, on cherche tous les moyens que... pour que quelqu'un
nous... qui parraine cette pétition.
Journaliste : Vous ne vous êtes
pas sentis soutenus par un élu de la CAQ.
Mme Rivera (Elizabeth) : Non,
non, c'est ça. Et... mais ça n'a rien à voir avec la politique. Nous, on n'est
pas... On cherche juste à avoir quelqu'un qui nous aide.
Journaliste : Bien, si vous
voulez faire des changements, vous en faites un peu, de politique. Je suis
désolé de vous le dire, là.
Mme Rivera (Elizabeth) : Oui,
c'est ça, oui, oui. Mais on parle parce qu'on n'est pas...
Journaliste : Mais vous
n'êtes pas des politiciens.
Mme Rivera (Elizabeth) : Oui,
oui, c'est ça. Oui, c'est ça que je voulais dire.
Journaliste : Mais vous ne
vous êtes pas sentis écoutés par quelqu'un que vous pensiez qui aurait pu vous
écouter.
Mme Rivera (Elizabeth) : Mais
qui pourrait nous aider. C'est ça. Moi, je me suis dit : Cette femme, elle
a... elle a vécu... pas la même chose que nous, mais dans... on pourrait se
comparer un peu. Moi, je me dis, c'est le manque de sensibilité, peut-être, ou
aussi, pour elle, ce n'est pas important, j'imagine. Je ne sais pas. Mais le
fait qu'on nous invite, c'est sûr que j'ai senti un malaise. Je n'étais pas
d'accord, mais j'ai suivi mon mari, parce qu'il m'a dit : Elizabeth, c'est
notre... c'est le moment qu'on puisse parler avec la ministre, il n'y aura pas
d'autres moments. Et quand j'ai quitté, honnêtement, j'étais déçue parce que je
sais qu'il n'y avait rien qui allait changer.
Journaliste : Pensez-vous que
ça va changer avec aujourd'hui, là? Parce que là, ça fait du bruit, là.
Mme Rivera (Elizabeth) : Je
l'espère. J'espère qu'on nous a entendus. Comme mon mari l'a mentionné, il y a
beaucoup de... il y a beaucoup d'études, alors tout est sur la table, juste
pour dire : O.K., on est prêts aux changements. Et, comme il l'a dit
encore, ce n'est pas... on n'est pas la première province qui va le faire, on
va être la dernière. Alors, on sait à quoi s'attendre, on sait qu'est ce qu'on
peut faire pour faire avancer cette cause.
M. Derraji : Et, juste pour
vous répondre à votre question, M. Laforest, ça va être l'amendement Jessica,
parce que les évidences scientifiques sont là. Plusieurs organismes sont venus
pendant la commission parlementaire, CAA-Québec, l'Association de la santé
publique ainsi que l'INSPQ et d'autres organismes qui ont appuyé le fait d'aller
au 0,05. La Colombie-Britannique l'a fait, 52 % de moins de collisions
mortelles. Je pense que le Québec est prêt. Le sondage, le dernier sondage de la
Coop de l'info donnait 61 % d'appuis.
Donc, nous, on va aller de l'avant. Et
j'ai promis au couple que ça va être l'amendement Jessica pour honorer sa
mémoire. On verra, le gouvernement, qu'est ce qu'il va répondre. Mais ce qu'il
faut retenir aujourd'hui, ce qu'il faut retenir... Parce que moi, j'ai la
preuve que le bureau de Mme Picard a répondu, suite à la confirmation de M.
Bittar et Mme Rivera à leur présence en cocktail, par une adresse e-mail de
l'Assemblée nationale. Mais, aujourd'hui, c'est au-delà du financement. Ce que
je confirme, ce que je veux, que les gens comprennent que ce couple, qui a perdu
une fille de l'âge de 26 ans, qui milite depuis plusieurs années à ce qu'on
reconnaisse leur cause, c'est ça, moi, qui me motive, aujourd'hui, à aller de
l'avant.
Donc, oui, il y a une histoire. M. Bittar
n'est pas un politicien, Mme Rivera ne l'est pas. Ils sont des militants pour
une cause juste, que je vais mener au nom de Jessica. Mais je trouve
inacceptable, inacceptable, au Québec, qu'on utilise la détresse d'un couple
pour faire avancer la caisse électorale caquiste. C'est ça, moi, aujourd'hui, que
je déplore. Il n'y a aucun couple, au Québec, endeuillé qui ne doit payer aucune
somme pour rencontrer un ou une ministre. C'est utiliser la détresse humaine
pour faire avancer la caisse électorale caquiste. C'est ça que je déplore. Merci.
Merci à vous.
M. Bittar (Antoine) : Puis, en
passant, on est très heureux que vous en parliez. Je veux dire, comme je vous
dis, en cinq minutes, on a eu beaucoup plus de vos appels. Alors, on trouve ça
très important pour nous parce que ça nous met de l'essence dans le... dans le
réservoir. Parce que, des fois, c'est... je peux vous dire, c'est...
émotionnellement, c'est très dur.
Et si je peux me permettre, on a une
pétition sur le site de l'Assemblée nationale, M. Derraji.
M. Derraji : Oui.
M. Bittar (Antoine) : Allez
la signer, partagez-la, expliquez aux gens. Écoutez, s'ils ont besoin de
comprendre pourquoi, on est prêts à leur expliquer. On est là pour sauver des
vies, on a besoin de tout le monde pour sauver des vies. Ça a été prouvé. En
Ontario, c'est 40 %, dès qu'ils l'ont fait, en Colombie-Britannique, la
deuxième année, 52 %. Les chiffres sont là. Il n'y a aucune, aucune,
aucune raison que ça ne se fasse pas. Merci.
M. Derraji : Merci à vous.
(Fin à 15 h 16)