(Onze heures)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
Alors, je ne surprendrai personne ce matin. Je suis ici ce matin pour vous
parler de logement. J'en ai... On en a parlé la semaine dernière. J'ai talonné
le premier ministre toute la semaine sur la crise du logement, et ça n'arrêtera
pas cette semaine parce que la crise du logement n'est pas terminée au Québec.
J'ai même envie de dire que cette semaine, c'est une semaine névralgique pour
la crise du logement au Québec. On va conclure l'étude du projet de loi de la
CAQ en logement, un projet de loi qui nous est présenté comme la solution
caquiste à la crise du logement. C'est un projet de loi qui, si rien n'est
fait, là, si la CAQ ne change pas d'idée, c'est un projet de loi qui va être un
coup d'épée dans l'eau, voire même qui pourrait empirer la crise du logement parce
qu'en retirant des droits au locataire, notamment celui de céder son bail, bien,
la CAQ pourrait alimenter la hausse des loyers au Québec avec ce projet de loi
là. C'est un mauvais projet de loi, un projet de loi qui passe complètement à
côté des causes de la crise du logement.
Les causes de la crise du logement, là, au
Québec, là, ce n'est pas les immigrants. La cause première de la crise du
logement, c'est l'incompétence de la CAQ. Ça fait des années que ces gens-là
sont au pouvoir, ils ont nié même l'existence d'une crise du logement pendant l'essentiel
de leur premier mandat. Aujourd'hui, leur solution passe complètement à côté de
la plaque. Puis je ne sais plus comment le dire. Je cherche des mots, des
nouveaux mots peut-être, pour expliquer à quel point, pour exprimer à quel
point c'est grave ce qui se passe au Québec. La crise du logement, là, ça a un
prix humain. L'incompétence de la CAQ en matière de logement a un prix humain.
L'incompétence de la CAQ met du monde dans la rue aujourd'hui au Québec.
L'incompétence de la CAQ met du monde dans le trou aujourd'hui au Québec. L'incompétence
de la CAQ en logement fait en sorte que des gens s'entassent dans des logements
qui n'ont pas d'allure puis qui sont trop chers.
Heureusement, tout n'est pas terminé, il
reste encore quelques heures pour étudier le projet de loi de la CAQ, et, au
courant de la semaine, Québec solidaire va déposer trois amendements de la
dernière chance. On va donner une dernière occasion à la CAQ de se rattraper,
de faire amende honorable face à une crise du logement qui est en train de
dégénérer en véritable crise sociale au Québec.
Le premier amendement qu'on va déposer va
viser à permettre la cession de bail. Ça n'a pas d'allure de retirer un droit
aux locataires alors qu'on est face aux pires hausses de loyers en des
décennies. Le deuxième va porter sur la création d'un registre des loyers.
C'est possible, c'est facile, ça ne coûte pas cher, ça aiderait le monde. Le
troisième amendement va porter sur la modernisation de la loi Françoise David.
On a essayé la semaine passée et on n'a pas réussi, mais on va essayer à
nouveau cette semaine. On ne lâchera pas le morceau, on n'abandonnera pas parce
que les Québécois, les Québécoises méritent un parti politique, ici, qui se bat
pour eux autres face à une crise du logement qui est en train de dégénérer.
C'est très, très, très sérieux ce qui se
passe. Si on ne corrige pas le tir, on s'en va vers des scénarios comme
Toronto, comme Vancouver. La crise du logement est en train de se transformer
en crise sociale. Et aux gens qui pensent qu'on est en train de vivre le film
de la crise du logement, je leur dis : Détrompez-vous, ce qu'on vit, c'est
juste la bande-annonce. Si on ne fait rien, si on n'agit pas rapidement, on
s'en va vers une vraie crise sociale au Québec en matière de logement.
Journaliste : Accueillir 500 000 travailleurs
temporaires, ce n'est pas du tout... ça ne fait pas partie des multiples causes
de cette crise-là? Il y a juste l'incompétence de la CAQ?
M. Nadeau-Dubois : On
nous a posé à plusieurs reprises cette question-là dans les deux dernières
semaines, puis, là-dessus, notre réponse a toujours été la même puis elle est
nuancée : La crise du logement, là, elle se profile au Québec depuis une
bonne dizaine d'années. L'explosion de l'immigration temporaire, grosso modo,
c'est dans les deux dernières années. Est-ce que cette immigration temporaire
là, complètement désorganisée et déraisonnable, a été, dans certaines régions,
un facteur aggravant? Oui. On m'a posé la question à de multiples reprises. On
a posé la question à mon collègue Andrès, à mon collègue, Guillaume. On a tous
donné cette réponse-là, bien sûr, mais est-ce que c'est la cause première?
Est-ce que c'est la cause principale? Non.
Et dire ça, premièrement, c'est faire une
erreur, je pense, factuelle. La crise du logement, là, elle fesse aussi fort
dans des régions où il y a eu très peu d'immigration que dans des régions comme
Montréal, où il y en a eu davantage. Puis, deuxièmement, accuser l'immigration,
là, c'est la meilleure manière de dédouaner François Legault. C'est la meilleure
manière de dédouaner François Legault, parce qu'on est en train de dire...
Journaliste : ...accuser
l'immigration? Est-ce que c'est accuser l'immigration ou est-ce que ce n'est
pas reconnaître une des causes?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est ce que je viens... Je pense que c'est ce que je viens de faire, là. Mais,
par contre, dire que c'est la cause principale ou la cause...
Journaliste : Est-ce que
c'est xénophobe?
M. Nadeau-Dubois : Non,
c'est faire un raccourci et c'est surtout dédouaner François Legault de ses
responsabilités. En 2019, là, le taux d'inoccupation à Montréal était
exactement le même qu'aujourd'hui, exactement le même. 2019, c'est avant
l'explosion de l'immigration temporaire post-pandémique.
Journaliste : Mais, en même
temps, les économistes des grandes banques ont dit ça aussi, là.
M. Nadeau-Dubois : Et
vous m'avez entendu, mes collègues et moi, dans les dernières semaines, à de
nombreuses reprises, reconnaître que l'immigration temporaire, dans les deux dernières
années, a été un facteur aggravant, mais la cause fondamentale de la crise du
logement au Québec, c'est l'inaction de la classe politique depuis au moins 10 ans.
Ça commence dans les années 90 avec le désengagement du fédéral en matière
d'investissement en logement. Ça se poursuit avec le sous-investissement sous
le règne libéral, en logement social. Ça se continue avec la CAQ, qui a nié
même l'existence de la crise du logement pendant son premier mandat. La cause
première de la crise du logement, c'est l'inaction politique du gouvernement du
Québec et du gouvernement fédéral.
Journaliste : ...c'est un
raccourci? Là, on s'apprête à dépenser près de 1 milliard pour refaire le
toit d'un stade, somme toute, vide, l'hiver. Est-ce qu'on ne devrait pas
utiliser cet endroit-là, qui est en plein cœur de Montréal, pour, à la place,
faire du logement?
M. Nadeau-Dubois : Ce
que j'ai cru comprendre, c'est que la démolition aurait été encore plus
coûteuse. Donc, je pense que la décision qui a été prise, c'est la moins pire
des décisions. Ça reste un joyau de l'identité québécoise, de l'identité
montréalaise, le Stade olympique. D'ailleurs, c'est dans... ça chevauche deux
circonscriptions solidaires, celle de mon collègue Vincent et de mon collègue
Alexandre, puis ils vont avoir une rencontre bientôt avec les responsables du
Parc olympique pour voir comment ça va se dérouler.
Journaliste : Donc, vous
l'applaudissez, cette annonce-là, qui a été faite hier?
M. Nadeau-Dubois : Dans
le contexte, qui est un contexte qui n'est vraiment pas idéal, on pense que
c'est la bonne décision qui a été prise.
Journaliste : Mais le chiffre
de 2 milliards qui...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
juste avant, juste revenir sur la question de l'immigration, parce que c'est
bien important pour moi, là. Tu sais, quand on parle des évictions des aînés,
par exemple, là, un phénomène qui date de longtemps, la loi Françoise David a
été adoptée en 2016, est-ce que c'est des demandeurs d'asile qui rentrent au
Québec avec leur petit sac à dos, là, puis qui achètent un bloc appartement
pour faire un flip puis évincer des aînés? Non. Ce sont des grands spéculateurs
qui veulent faire de l'argent avec le logement. Pour eux, le logement, c'est
une business. Même chose pour le phénomène Airbnb qui date de bien avant
l'arrivée importante de l'immigration temporaire dans les deux dernières
années. Donc, la crise du logement, c'est une crise qui est complexe, où il y a
plusieurs facteurs...
Journaliste : C'est quoi,
c'est 30 000 logements, ça, M..
M. Nadeau-Dubois : Bien,
ce n'est pas une personne par logement, là, donc il peut y avoir deux, trois,
quatre personnes par logement, là.
Journaliste : Donc, deux
personnes par logement, bien, on est à 60 000. Donc...
M. Nadeau-Dubois : Mais
le sous-investissement en logement au Québec, là, il commence dans les
années 90 avec le désengagement du fédéral, il se poursuit sous les...
sous les années libérales puis sous les années caquistes. Est-ce que, dans les
deux dernières années, l'explosion de l'immigration temporaire a aggravé la
crise dans certaines régions? Tout à fait. Est-ce que c'est la cause première?
Non.
Journaliste : Êtes-vous
surpris de voir que les ministres Fitzgibbon et Guilbault sont, de loin, ceux
qui ont participé au plus grand nombre de cocktails de financement depuis
l'élection de 2022?
M. Nadeau-Dubois : Est-ce
que je suis surpris? Non. De toute évidence, il y a des ministres qui... dont
l'accès est présenté plus que d'autres. Et c'est ça, le problème de fond, on
l'a martelé toute la semaine dernière, notre position n'a pas changé. Le
problème, ce n'est pas que des élus fassent du financement pour leur parti
politique, c'est même sain dans une démocratie. Le problème, c'est qu'on
monnaye l'accès à un ministre. Puis ce qu'on apprend aussi aujourd'hui, c'est
que le Directeur général des élections, dès l'automne, avait levé un drapeau
rouge en disant : Attention, là, il y a clairement une impression de
contrepartie. Et c'est ça que la loi interdit, échanger une contribution
politique contre une contrepartie. Puis l'accès à un ministre pour faire
avancer un dossier citoyen, c'est une forme de contrepartie.
Journaliste : Mais pourquoi
fermer la porte complètement à une discussion avec M. Roberge? Pourquoi
est-ce qu'il y a... vous n'acceptez même pas de vous rendre à la table puis
d'écouter ce qu'ils ont à dire puis d'envisager possiblement?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, on ne ferme pas la porte à des discussions. Les discussions, elles ont
déjà lieu, elles ont eu lieu dans les derniers mois dans le forum qui est
approprié, qui est celui du comité consultatif du Directeur général des
élections du Québec. Là, ce que la CAQ a fait, c'est faire une diversion, un
show de boucane, inventer une espèce de réunion parallèle à l'Assemblée
nationale en espérant attirer l'attention. Mais, je veux dire, on en parlait
déjà, les partis, entre nous, là, de la réforme de la loi électorale, et
potentiellement jusqu'au 25 janvier, même d'une augmentation de la
contribution citoyenne à 200 $. Donc, ces discussions-là, elles avaient
lieu, elles vont continuer à avoir lieu dans le forum qui est approprié. Mais
là, les diversions, les shows de boucane, nous, on n'embarque pas là-dedans, là.
Journaliste : Ce 100 $
là, est-ce qu'il faudrait l'indexer, là?
M. Nadeau-Dubois : Nous...
Nous, on était favorables à augmenter la contribution citoyenne et à l'indexer
pour que ça suive le coût de la vie. On pense que c'est raisonnable pour
permettre aux citoyens et citoyennes de contribuer à un projet de société.
Journaliste : À combien,
l'augmenter?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
le consensus entre tous les partis politiques était de l'augmenter à
200 $.
Journaliste : Est-ce que ce
n'est pas exagéré...
M. Nadeau-Dubois : Et
rappelons, hein, la proposition initiale est venue de la Coalition avenir
Québec elle-même. Ce n'est quand même pas un détail.
Des voix : ...
Journaliste
: Vous
parlez de stratagème. Est-ce que ce n'est pas exagéré, ça, «stratagème»?
M. Nadeau-Dubois : Juste...
Journaliste : ...année
électorale, on passerait de 200 $ à...
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je ne suis pas personnellement assis autour de la table. On pourra vous...
Nous, on est en transparence totale, on va vous fournir les informations, mais
je ne me rappelle pas, là, ces détails-là, c'étaient quoi, là. Je ne suis pas
assis dans ce meeting-là, moi, en particulier.
Journaliste : «Stratagème»,
ce n'était pas exagéré comme mot pour...
M. Nadeau-Dubois : Bien
«façon de faire». Appelons ça une façon de faire. Il y a clairement une...
Journaliste : Mais
«stratagème», là, ça fait commission Charbonneau. Est-ce qu'on est dans un...
dans un cas de figure de ce type-là?
M. Nadeau-Dubois : Appelons
ça des façons de faire. Il y a une façon de faire qui est généralisée, là, où
un nombre impressionnant de députés de la CAQ utilise à peu près exactement la
même formulation...
Journaliste : Donc,
«stratagème», c'était trop fort?
M. Nadeau-Dubois : ...pour
dire : Si vous venez, vous allez avoir l'opportunité de rencontrer un
ministre. Et ce que des élus eux-mêmes ont dit, c'est : On a senti, comme
élus, que, pour faire avancer notre dossier de maire ou de mairesse, on avait
besoin de donner. C'est ça, le problème.
Journaliste : Est-ce que la
question du Stade olympique...
Journaliste : Un instant. Sur
le financement, toujours, vos demandes d'enquête à la commissaire ont été
refusées.
M. Nadeau-Dubois : Oui, certaines
ont été acceptées, certaines ont été refusées. Oui, oui.
Journaliste : Certaines, oui,
je voulais dire certaines. Est-ce... Je sais que la commissaire ne donne pas
l'explication de ses refus, mais est-ce que vous avez une idée pour quoi
celles-là ont été refusées plutôt que d'autres, là, ou...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
une, quand même, dans les communications de la commissaire que vous avez lues
comme moi, un des éléments qui étaient mentionnés, c'est que, quand il y a des
situations similaires, ce n'est peut-être pas nécessaire de multiplier les
enquêtes. J'ai remarqué ce passage-là. Est-ce que ça fait partie de ses motifs?
Il va falloir lui poser la question, je ne suis pas son porte-parole. Nous, on
respecte la décision de la Commissaire. On fait notre travail d'opposition,
quand on voit une situation préoccupante, on la soumet à cette institution-là
qui est indépendante et on respecte sa décision. Je me permets de souligner que
la CAQ, quant à elle, n'a pas toujours suivi les recommandations de la
Commissaire à l'éthique.
Journaliste : ...sur la
question du stade.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Le... le...
le... Parce que vous dites : Bien, ça coûtait tellement cher, c'était la
meilleure des décisions dans les circonstances.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Mais quand
même, le chiffre de 2 milliards qui a été brandi par la ministre, est-ce
qu'il ne vous a pas étonné? Parce que M. Labrecque, il y a encore quelques
années, parlait d'un montant qui se situait entre 500 à 700 millions de
dollars. Ça fait que je n'ai pas l'inflation, là, je veux bien, mais...
M. Nadeau-Dubois : Je
vais bien être honnête avec vous, ça, c'est une question à... à poser à des
experts en démolition. Je n'ai pas cette expertise-là, ça fait que je... Donc,
est-ce que c'est trop, est-ce que ce n'est pas assez, est-ce que c'est une
estimation? Tu sais, je n'ai aucune expertise pour trancher ce débat-là, mais
c'est sûr que c'est impressionnant. C'est impressionnant. 2 milliards,
c'est beaucoup d'argent.
Journaliste : Mais y a-tu un
montant, à un moment donné, où que ça devient obscène, là, de le mettre dans le
stade, dans le sens que, là, on met presque 1 milliard pour faire un toit,
mais les bancs ne sont pas changés, la sono, on n'est pas sûrs qu'elle va être
bonne, les comptoirs alimentaires datent de... des olympiques.
M. Nadeau-Dubois : Il y
a beaucoup de travail à faire pour que le stade olympique retrouve ses heures
de gloire. Il faut y aller étape par étape. On mange un éléphant par bouchée,
hein?
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Puis
je n'étais sans doute pas encore de ce monde, M. Robitaille. Mais ça, ce
n'est pas... Je ne veux pas vous insulter ou quoi que ce soit, mais...
Journaliste : Ne craignez
pas.
M. Nadeau-Dubois : ...moi,
je ne sais pas trop. Un éléphant, ça se mange par bouchée. Il reste que c'est
une infrastructure publique. Et là, ce qu'on nous présente, c'est une situation
où ça aurait coûté plus cher le démolir que de l'améliorer. Dans ce
contexte-là, je pense que c'est une bonne décision de l'améliorer.
Journaliste : ...va venir dans
10 ans?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je pense plutôt que Travis Kelce va venir.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Je
suis plus Kelce que Swift dans le couple.
Journaliste : Concernant le
projet de loi sur le sport, est-ce que vous pensez aujourd'hui que... Est-ce
que... Est-ce que vous espérez que ça va couvrir tous les aspects, ce que vous
demandez, vous, à ce niveau-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
on... C'est sûr, on n'a pas vu le projet de loi. Donc, je ne peux pas en
commenter le contenu, je ne le connais pas. Des fois, même, les journalistes le
connaissent mieux que nous.
Journaliste : Mais vous avez
une idée de ce que vous voulez voir dedans, j'imagine.
M. Nadeau-Dubois : Sur
ce dossier-là, là, il y a eu un signal d'alarme, là, au sein de la classe
politique québécoise. Dans les dernières années, il y a eu des scandales
épouvantables. Comme parlementaires, mais aussi comme parents, là, on veut que
les enfants du Québec puissent vivre leurs passions, s'épanouir dans le sport
puis que ça soit dans des milieux qui sont sécuritaires. Moi, je veux... Je
veux que ma fille fasse du hockey un jour ou un autre sport, c'est elle qui va
choisir, mais, en tout cas, j'espère qu'elle va faire du sport dans sa vie.
C'est tellement des belles expériences pour les jeunes. Puis il ne faut pas que
ça vire en un drame, il ne faut pas que ça vire en cauchemar. Ça fait que nous,
on va collaborer avec le gouvernement pour adopter le meilleur projet de loi
possible pour protéger les enfants au Québec.
Journaliste : Vu que la CAQ a
recommencé à faire des achats publicitaires, est-ce que vous avez...
Des voix : ...
La Modératrice : Un à la
fois, s'il vous plaît.
Journaliste : Le DGE, il a
exprimé des préoccupations, vous y avez référé tout à l'heure, au sujet de la
présence de la ministre dans les... dans les activités de financement. On ne
vous a pas entendu sur, concrètement, c'est quoi, la position de Québec
solidaire. Sur ce sujet-là, qu'est-ce qu'il faudrait faire?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, on est ouverts à en discuter avec les autres partis et avec le DGEQ
lui-même qui avait émis ces préoccupations-là. Et il y a déjà un groupe de
travail sur cette question-là qui se rencontre régulièrement. D'ailleurs, c'est
un... c'est un groupe de travail qui est beaucoup moins partisan, hein? C'est
beaucoup des... C'est beaucoup les directions des partis qui sont là. Ça fait
des discussions, je pense, qui sont souvent plus productives, qui avancent plus
vite. Nous, on est tout à fait...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Nous,
on est ouverts à en discuter dans ce groupe de travail là.
Journaliste : ...est-ce que QS
a une position sur ça précisément, quand on voit...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
il faudrait voir ça serait quoi, les modalités. Mais on est tout à fait ouverts
à explorer...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
à explorer, par exemple, un encadrement de la présence des ministres dans...
dans... dans des activités de financement. Nous, on est ouverts. On a vu la
proposition du Parti québécois. On est tout à fait ouverts à en discuter avec
les autres partis.
La Modératrice : Une dernière
en français.
Journaliste : La CAQ a donc recommencé
à faire des achats publicitaires sur...
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : ...sur
Facebook.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Certains y
voient une forme d'hypocrisie. Et vous?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
ça ne me surprend pas. On l'a toujours dit, nous, que tout le monde est
dépendant de ces plateformes-là, les partis, les entreprises et les médias
eux-mêmes. On va s'en sortir tout le monde ensemble.
Journaliste : Oui, mais reste
la question que c'est une chose d'être sur Facebook, mais tu n'es pas obligé de
faire des achats publicitaires. Même votre parti, selon ce qu'on voit, a mis la
pédale assez douce sur les...
M. Nadeau-Dubois : Je
vous dirais que, de ce côté-là, c'est normal, hein, on n'en fait pas... Il y a
des moments où on en fait plus, des moments où on en fait moins, des moments où
on n'en fait pas. En ce moment, tu sais, je ne suis pas au courant des détails,
là. Vous me dites qu'en ce moment il n'y en a pas. C'est tout à fait possible,
il pourrait y en avoir dans les prochaines semaines, dans les prochains mois,
là.
Journaliste : Mais, sur le
fond, disons, sur la... la question du principe, quand même, François Legault
vous proposait carrément de changer de nom de parti en vous reprochant de ne
pas être solidaire des médias.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
moi, je vous invite à aller le questionner, lui, sur ces contradictions-là.
Nous, notre discours n'a jamais changé. Puis c'est pour ça que je ne suis
surpris de la décision de la CAQ. Je veux dire, on est tous dans le même
bateau. Tous les partis sont dans le même bateau. Les médias, eux-mêmes, sont dans
ce bateau-là. Il y a des médias qui en font, de la publicité sur Facebook, les
entreprises privées. Je veux dire, on est tous pris dans cette dépendance-là
puis on va s'en sortir ensemble. C'est ce qu'on répète depuis le jour un. Ça
nous a mérité quelques critiques, mais au moins on a toujours dit la même
chose.
Journaliste : La question de
mon collègue...
M. Nadeau-Dubois : C'est
quoi...
Journaliste : Est ce que... Est-ce
que la CAQ vous donne raison?
M. Nadeau-Dubois : Je
vous laisse répondre à cette question-là.
Journaliste : Vous êtes trop
modeste.
M. Nadeau-Dubois : Ce
que je dis, c'est que ça ne me surprend pas. Parce que nous, au jour un, on l'a
dit, là, quand ce débat-là a débuté : On va s'en sortir tout le monde
ensemble, pas avec des boycotts isolés.
Journaliste :
Why do you think this… this letter that
was sent to the parties by Mr. Roberge was a smoke screen, this process
that he's proposing, this other process?
M. Nadeau-Dubois : Let's be honest here, you know. The discussions about what do we do
with the popular funding of political parties, those discussions were already
happening, and the CAQ itself had put forward a proposition to… to go from
100 $ to 200 $. So, those discussions are already taking place in the
appropriate forum, but what Mr. Roberge is trying to do is a side show, a
smoke screen to get the attention. And we won't… we won't play in that… in that
movie. We are open to raising the maximum contribution because we think in a
democracy, it's healthy for citizens to be able to contribute to a vision of
Québec, to a political party. And we think it could be also indexed to the cost
of living, because 100 $ today is not the same thing as 100 $
10 years ago.
Journaliste
:Are you surprised to see that
Mme Guilbault and Mr. Fitzgibbon were, like, the leaders on the
cocktail circuit?
M. Nadeau-Dubois :Not really. I mean, it seems like the CAQ
is putting forward some ministers more than others to get funding. I think that
the way of working here is pretty clear. You have a bunch of MNA's all using
very similar formulations to send a message to a lot of people, businessmen or
elected officials that, if you come and give your donation, you will have a
very good access to a minister. The law is clear. You can give money to a
political party. There are rules, it's O.K. in a democracy, but there should be
no giving back. And to tell someone that you will have a good opportunity to
make your pitch to a minister is a form of giving back something.
Journaliste
: Isabelle Charest's bill, your expectations are high with this piece
of legislation, because the image of sports for young people in Québec has
been… by so many cases of… abuse and so on. So, your expectations for this piece
of legislation?
M. Nadeau-Dubois : You know, as a parliamentarian and also as a father, I mean, we all
want our kids to be able to, like, realize themselves and their passion. And
sport is a wonderful way to grow as a young man or a young woman. And you want
those young persons to be able to give the better on themselves and to become a
better person in an environment that is safe. And it's true that the scandals
of the last years have created a feeling that, maybe sometimes, sport leagues
are not safe environments for children. So, we will work in collaboration with
the Government to have the best bill as possible to protect the young people in
Québec. You know, we fight a lot on issues like housing, but when it comes to
bills like that, I think all parties will tell you the same thing this morning.
We all want to collaborate to make sure we have the best bill possible.
Journaliste
: And the Olympic stadium, when it's going to be enough?
M. Nadeau-Dubois : Well, there is no perfect scenario. There is no perfect scenario.
It's a costly issue. I mean, we've seen numbers saying that to destroy the
stadium would be 2 billion dollars. So, between putting more money to get
rid of it or putting a smaller amount of money to keep it, it's still a symbol
of… of Québec. So, I think it's the less worst decision that has been taken.
Journaliste
:Just on housing, we've heard… For months
now, we've heard minister Duranceau say that she wouldn't budge on lease
transfers. The same thing… She said last week that she's done other things to
help seniors and she's repeatedly said that rental registries wouldn't be a
solution either. So, why at this point is it important for your party to try
and bring more amendments in that case?
M. Nadeau-Dubois : You know, it's the least we can do. The housing crisis is breaking
lives. As MNA's, we are surrounded, we are flooded by citizens calling our
offices, sending us e-mails because they're going to be evicted, because they
will have to go for a one-bedroom apartment even if they have two children.
Those things happen every week in Québec, every week. Those...
The housing crisis is becoming a social crisis in Québec. And the CAQ's incompetence on that issue is the main reason why.
So, what can we do with
our 13 MNAs, as an opposition party? We can do propositions, and we've been doing this for 10 years now. We will continue.
This week is a crucial week, crucial week because it's the last window to
put... to better the bill of the Coalition avenir
Québec. So, the least we can do for those people is trying
to make the bill as good as possible. Even if we succeed with those three
amendments, it won't be enough to solve the housing crisis, but it's the least
we can do. It's our job, and that's why people have elected us, to do those
kinds of things, and we will do it until the last minute of that bill.
(Fin à 11 h 23)