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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail

Version finale

Le jeudi 1 février 2024, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver en cette rentrée parlementaire. Ce matin, je voudrais réagir à l'annonce d'hier sur le salaire minimum. Je trouvais ça louche qu'on n'en ait toujours pas eu idée, du montant du salaire minimum qui allait être annoncé par le ministre. D'habitude, c'est fait dans le temps de Noël, jour de l'an, un peu avant ou peu après, puis là on était rendu à la fin janvier et toujours pas de nouvelles. Puis je l'ai accroché, le ministre, pendant l'audition du projet de loi no 42, j'ai dit : Qu'est-ce qui se passe avec ça, c'est long, c'est long? Puis là, le lendemain, woups!, en douce, on annonce un maigre 0,50 $ d'augmentation de salaire. Donc, ça passe de 15,25 $ à 15,75 $. C'est franchement ridicule, franchement ridicule.

Ça ne couvrira même pas la hausse de loyer de cette année, alors que ça hausse partout, ça hausse à l'épicerie, le coût de la vie explose, alors qu'on a connu des hausses un peu plus dans le sens du monde, dans les dernières années, il y avait eu des 1 $, il y avait eu des 0,75 $. 0,50 $, c'est ridicule. C'est ridicule.

Moi, je vois des gens à l'épicerie, je vois des gens au Dollarama, dans les pharmacies, ils ne gagnent pas assez d'argent, le salaire minimum est trop bas, et là le ministre, tout ce qu'il leur offre, c'est 0,50 $ de l'heure. Je ne sais pas si vous faites le calcul, là, 0,50 $, 40 heures semaine, ça fait 20 $, 20 $ de plus par semaine. Merci, M. Boulet. Merci, la CAQ, c'est ça que vous offrez aux gens, aux petits salariés du Québec. Ce n'est pas suffisant. Qu'est-ce qu'on peut s'acheter à l'épicerie avec 20 $ de plus par semaine? Je ne suis même pas sûr qu'on est capable de se faire un pâté chinois. En fait, pas mal sûr que ça coûte plus cher que ça, se faire un pâté chinois, maintenant. Alors, franchement, là, très déçu. Ridicule, cette hausse-là. Les Québécois méritent beaucoup plus que ça, et la CAQ, il va falloir qu'elle se réveille, avec le monde ordinaire.

Journaliste : Ça dépend si on prend la recette de M. Couillard…

M. Leduc : Je vous écoute.

Journaliste : Sur le financement des partis politiques, est-ce que vous êtes prêt à dire qu'on cesse le financement public pour les partis?

M. Leduc : Bien, financer des partis politiques, c'est quand même un exercice démocratique. C'est bien, on a voté pour, dans le passé, de baisser le seuil, là, quand c'était à 3 000 $, à 1000 $, puis de le baisser à 100 $, mais c'est bien que des gens puissent financer des partis politiques. C'est aussi, d'ailleurs, pour des partis politiques naissants qui n'ont pas participé à des élections précédentes, le seul moyen d'obtenir de l'argent, parce que, sinon, l'argent public est uniquement basé sur des votes.

Le problème ce n'est pas ça. Le problème, ce n'est pas que des gens donnent à un parti politique, le problème c'est qu'il y a une contrepartie. C'est là où la CAQ essaie de changer le sujet, cette semaine, en disant : Ah! personne ne m'achètera pour 100 $, tout le monde le fait. Non, ce n'est pas vrai, que tout le monde le fait, ce n'est pas tout le monde qui a des ministres qui vont dans des cocktails puis qui jasent de dossiers, puis qu'on attire des maires, des mairesses, ou autres, peu importent leurs fonctions, en échange d'avoir accès à un ministre, en contrepartie. La loi... elle est très claire, hein, c'est le mot «contrepartie» que la CAQ semble avoir oublié.

Journaliste : Mais le PQ l'a fait, en 2014, avec Nicolas Marceau. Février 2014, Nicolas Marceau était ministre des Finances, ils ont fait... eux autres, ils ont fait pire, c'était un speed-dating. Les 15 premières personnes qui donnaient 100 $ avaient le droit de participer à un speed-dating avec M. Marceau.

M. Leduc : Ah! ça, je ne la connaissais pas, cette histoire-là.

Journaliste : Alors, c'est... Tout le monde l'a fait, là. Bien, vous, vous n'avez jamais été au pouvoir, je veux dire, le comparatif est différent, mais tout le monde l'a fait, alors est-ce qu'on est en train d'inventer un scandale en ce moment?

M. Leduc : Non, non, on n'invente rien. Ce n'est pas correct d'avoir fait un système où on monnaye l'accès à un ministre. Tous les élus, en particulier les élus municipaux, devraient pouvoir avoir accès à des représentants du gouvernement plus facilement qu'en échange d'un 100 $. Donc, ça, c'est clair qu'il faut que cette culture-là cesse.

Journaliste : Mais est-ce que vous êtes ouvert, au moins, à en discuter? Hier, M. Roberge a dit : Bien, moi, j'invite les oppositions, s'ils veulent parler de financement politique, à ouvrir le dialogue. Ils sont prêts, eux autres, à discuter de revoir la Loi sur le financement politique.

M. Leduc : Discuter, il faut discuter. Nous, on vous annonce un peu d'avance que la conclusion risque de n'être pas favorable à ce que la CAQ soumet, mais on est toujours ouvert à la discussion, c'est certain. C'est ça qu'il faut être en politique, de toute façon.

Journaliste : Mais elle est où, la solution mitoyenne entre inviter des ministres à des cocktails de financement, puis, à l'autre bout du spectre, abolir le financement populaire? On se rejoint où là-dedans?

M. Leduc : Je ne suis pas sûr que je comprends votre question.

Journaliste : Bien, c'est parce que là il y a comme les deux extrêmes, tu sais, il y a monnayer l'accès à un ministre d'un côté puis, de l'autre côté, bien, le débat se tourne vers : On abolit carrément le financement populaire. Il doit y avoir moyen de se rejoindre...

M. Leduc : Bien là, pour l'instant, c'est, à ma connaissance, juste la CAQ qui propose ça, qui ont d'ailleurs un peu changé d'avis, là, ce n'est pas ça qu'ils disaient lors des discussions avec le DGE dans les précédentes semaines. Ça fait que c'est à eux de voir comment ils veulent se positionner. Je ne suis pas sûr que ça a complètement changé le débat juste parce que la CAQ a changé d'avis.

Journaliste : Pensez-vous que la CAQ doit présenter ses ministres, dans les cocktails, pour faire du financement? C'est quoi, la raison qui les pousse à faire ça, d'après vous?

M. Leduc : Ça leur appartient, c'est leur culture de financement. Je ne sais pas ce qui les gouverne là-dessus, là. Visiblement, ça doit être assez répandu, on est rendu à quoi, 4,5, comme disait mon ami Vincent hier, des députés qui ont utilisé ce stratagème-là.

Journaliste : On en a vu beaucoup plus que ça, là, des annonces de cocktails auxquels participaient des ministres. Vous n'avez pas une idée de ce qui sous-tend cette façon de faire là?

M. Leduc : Vraiment, excusez, je ne suis pas sûr, je comprends… ce qui sous-tend votre question.

Journaliste : ...le pot de miel, le ministre?

M. Leduc : Ah! bien, ça me semble une évidence, ça, c'est l'accès au ministre pour un maire qui peut se dire : C'est peut-être… Je n'aurai peut-être pas accès aussi facilement au pouvoir, si je passe par les voies plus traditionnelles, si je demande un rendez-vous par courriel, ou si j'appelle l'attaché politique du bureau de circonscription. Là, il est là puis, pour 100 $, je vais y aller. Puis c'est ce que le député ou son attaché lui propose de faire, c'est sûr que la tentation est forte.

Journaliste : Concernant les syndicats, surtout dans l'enseignement, vous êtes issu du monde syndical...

M. Leduc : Tout à fait.

Journaliste : ...une des revendications dans les négociations, là, avec les enseignants, c'est de faire en sorte de ne pas faire suivre le dossier... à l'autre, là. Si un enseignant a un mauvais dossier, il peut changer de centre de services, puis aller enseigner ailleurs, puis son dossier ne suit pas, parce qu'on le protège, ça reste quand même qu'il a un dossier, soit un dossier de mauvais... Savez-vous où je veux venir, là...

M. Leduc : Tout à fait.

Journaliste : Est-ce qu'on devrait changer ça, là,? Est-ce qu'on devrait savoir, la personne qui est devant un groupe d'élèves, on a affaire à qui?

M. Leduc : Moi, j'ai lu les mémoires de la FAE, là, autant dans le projet de loi, peut-être, en éducation, le 47, que dans celui que je... auquel je siège, le 42. Je pense qu'ils sont dans l'erreur. Je pense qu'ils font une mauvaise lecture de la situation. Puis, en plus, ils sont un peu isolés au sein du milieu syndical. Si vous allez voir les autres mémoires, notamment dans mon projet de loi n° 42... bien, celui du ministre, bien sûr, mais celui sur le harcèlement sexuel, les autres centrales syndicales, personne ne propose le statu quo, là. Il y a toutes sortes d'autres alternatives par rapport à ce que le ministre a déposé, mais personne ne dit qu'il ne faut rien changer dans les autres centrales syndicales, ça fait que même au sein du milieu syndical.

Journaliste : …parce que vous dites : Ils sont dans l'erreur, pour vous, c'est quoi, l'erreur?

M. Leduc : Parce qu'en réclamant le statu quo...

Journaliste : …il faut dévoiler les dossiers?

M. Leduc : En proposant le statu quo, ça ne marche pas, ça ne marche pas. La situation doit évoluer. Il y a différentes façons de la faire évoluer. Moi, d'ailleurs, je trouve que le ministre ne va pas assez loin. Moi, ce que j'ai proposé au ministre, malheureusement, ça ne se trouve pas dans le projet de loi, mais on pourra en discuter, peut-être, dans l'étude détaillée, c'est d'aller une coche plus loin. Le problème, souvent, là, c'est que les syndicats se sentent, à tort ou à raison, obligés de défendre tout le monde, incluant les fameux… Mais c'est parce que la loi l'oblige, il y a un article du Code de travail qui dit : Vous devez défendre tout le monde. Bien, c'est très clair, allons modifier cet article-là. C'est l'article 47.2 du Code du travail.

Journaliste : ...la CSQ, là, c'est qu'il y a des ententes qui soient négociées, puis que ce soit différent d'une convention collective à l'autre. Donc, pour vous, est-ce que c'est acceptable, ça? Parce qu'un prof pourrait avoir un dossier dans une série d'écoles, là, qui relèvent d'une convention collective, puis ensuite s'en aller dans une autre école, exemple, une école privée, puis là on n'aurait aucune idée de ce qu'il y avait dans son dossier parce que ça changerait...

M. Leduc : D'employeur

Journaliste : ...pas d'employeur, de convention collective, en fait, là, ou de...

M. Leduc : ...donc d'employeur, c'est la même chose.

Journaliste : J'avoue, j'avoue. Donc, ça, est-ce que c'est acceptable ou ça devrait être uniforme dans l'ensemble du réseau?    

M. Leduc : D'ailleurs, si on avait un réseau public, totalement public, ça réglerait une bonne partie du problème, mais ça, c'est un autre débat. Mais non, là-dessus, aussi, je pense qu'il faut aller de l'avant avec ce qui est proposé du côté du gouvernement, d'avoir un transfert de dossier. C'est quand même assez normal. Si c'est quelque chose qui peut nous aider à protéger les élèves, il faut le faire.

Journaliste : Donc, il faut que ce soit uniforme dans l'ensemble du réseau, pour vous. 

M. Leduc : Le plus possible.

Journaliste : Puis, par rapport au 42, parce que... pardon, vous y faites référence, la CSQ, elle propose qu'après cinq ans les infractions de nature sexuelle, elles disparaissent du dossier. Est-ce que ça, c'est une bonne proposition à votre avis?

M. Leduc : En ce moment, ça dépend des conventions collectives, puis c'est six mois à un an, grosso modo, là, la tendance. Ça fait que, quand je disais tantôt que personne ne propose le statu quo, c'est ça aussi, eux autres, ils ont mis au jeu un cinq ans. Les expertes qui sont à l'origine du projet de loi du ministre semblaient assez ouvertes à ne pas aller dans l'abolition totale, pour toutes sortes de raisons que... dans lesquelles je ne rentrerai pas aujourd'hui. Moi, ce que je constate, c'est que peu de gens, à part la FAE, ont dit : Il ne faut rien toucher. Donc, le cinq ans, c'est une proposition, je n'ai pas une tête de faite là-dessus. Le ministre non plus d'ailleurs. Il les a écoutés, il a trouvé ça intéressant. On va voir dans les prochaines semaines à l'étude détaillée quelle serait la bonne proposition. Puis moi, comme je vous disais à l'instant, je pense qu'il faut alléger aussi sur l'obligation de représentation. Si on exempt les syndicats, de leur dire : Vous êtes obligés de représenter tout le monde, puis, si on leur dit : Dans les cas de violence à caractère sexuel, vous n'êtes pas obligé de représenter votre salarié, Oh! ça va changer l'ambiance sur le milieu de travail dans le moyen temps, ça.

Journaliste : ...cette proposition-là à M. le ministre?

M. Leduc : Oui, oui, j'ai envoyé une lettre au ministre en octobre. J'en ai parlé aussi dans certaines audiences, puis je vais certainement en reparler dans les prochains jours puis je vous en parle en ce moment.

Journaliste : ...la réponse pour l'instant...

M. Leduc : Le ministre Boulet avait dit qu'il l'étudierait, là, en octobre. Ça ne s'est pas retrouvé dans son projet de loi, mais, comme d'habitude, on peut continuer à discuter par la suite.

Journaliste : ...qu'une commission scolaire comme English Montréal dépense 1,3 million de dollars pour contester la loi 21. Vous, vous n'étiez pas tout à fait d'accord avec la loi 21, là. Donc, qu'est-ce que vous en pensez?

M. Leduc : Je ne suis pas au courant de cette nouvelle-là. Donc, ils dépensent 1,3 million de dollars pour contester la loi 21 devant les tribunaux?

Journaliste : Contester la loi 21. Jusqu'à maintenant, oui, ça fait 1,3 million.

M. Leduc : C'est une bonne question, parce que ça demeure de l'argent public. Mais c'est sûr que c'est un droit de... d'aller devant les tribunaux quand on considère qu'une loi enfreint des droits, ça ne veut pas dire qu'on est nécessairement d'accord sur le fond, là, mais ça reste un droit d'une organisation de le faire. Sur la loi 21, de toute façon, vous connaissez notre position, nous, on la modifierait, on ne la jetterait pas aux poubelles au complet, bien sûr, on modifierait juste la partie sur les signes religieux.

Mais il y a tout le débat sur les clauses dérogatoires qui s'en vient, parce que les clauses fédérales doivent être renouvelées aux cinq ans, ce qui n'est pas le cas des clauses dérogatoires de la Charte québécoise qui, elles, sont enchâssées dans la loi. Nous, notre position là-dessus, elle est très claire, les clauses de la Charte fédérale… nous ne la reconnaissons pas, la Charte fédérale, elle a été adoptée, là, avec le rapatriement de la Constitution avec Trudeau, on la trouve illégitime. Donc, on est à l'aise à renouveler les clauses dérogatoires fédérales. Par contre, la Charte québécoise des droits de la liberté, notre charte à nous, adoptée ici, au Québec, qui était précurseure d'ailleurs de beaucoup de droits et libertés, nous, on pense qu'elle devrait être soumise, la loi 21, à la Charte québécoise, donc on voudrait qu'elles soient retirées, les clauses dérogatoires de la Charte québécoise dans le projet de loi n° 21.

Journaliste : Quelles sont vos attentes à l'égard du projet de loi de M. Boulet, aujourd'hui, en matière de construction?

M. Leduc : J'ai des craintes. Je comprends l'objectif de vouloir aller plus vite dans la construction, mais au regard de ce qui s'est passé hier et avant-hier sur le fameux programme où c'était supposé d'aller plus vite puis que les gens s'y inscrivent pour aller rénover leur chalet, j'ai des craintes qu'on prenne un mauvais chemin dans un objectif louable. J'ai surtout des craintes en matière de santé-sécurité du travail. Si on tourne trop de coins ronds, est-ce qu'on ne va pas mettre en danger les travailleurs? Déjà que c'est le secteur qui a le plus haut taux d'accidents et de décès, largement en avance de tous les autres secteurs du travail. Ça fait que j'ai des craintes. Mais on juge toujours l'arbre à ses fruits, ça fait que je vais écouter... je vais voir son p.l. tantôt, je vais l'écouter, sa conférence de presse cet après-midi.

Journaliste : Mais quand on vient, par exemple, remettre en question la mobilité de la main-d'oeuvre, on sait que les syndicats sont extrêmement... comment dire, frileux à ça, ils réagissent souvent de façon assez... assez, disons, viriles. Est-ce qu'il y a un risque, à votre avis, qu'il y ait... je ne sais pas, pour le climat social, quand on vient jouer dans des clauses comme celles-là?

M. Leduc : Moi, je veux entendre toutes les parties. Le ministre Boulet m'a dit qu'il va voir à des choses pour que ça aille mieux en construction puis que ça aille plus vite. Je demande à ce qu'il me convainque de ça. Ça fait que je vais voir c'est quoi qu'il propose. Est-ce que finalement c'est ça qu'il fait dans son projet de loi? Puis est-ce qu'il peut me faire la démonstration que ça va aider à aller plus vite? Parce qu'on se rappelle la frustration, quand même, de plusieurs travailleurs dans différentes régions, en particulier les régions éloignées du Québec, des gens qui sont formés, qui sont capables de travailler sur des gros chantiers, mais c'est tout du monde de Québec, Montréal, puis qui débarquent, puis qui font du fly in, fly out, alors qu'eux autres se retrouvent sans emploi. C'est très frustrant. On peut comprendre.

Donc, est-ce qu'on veut revenir à ce système-là? Je démontre à... Je demande à être convaincu. Évidemment, je vais rencontrer aussi les parties syndicales, les parties patronales, ça va être des grosses auditions. Puis là j'espère que, cette fois-ci, contrairement aux autres projets de loi, le ministre puis le leader, Simon-Jolin-Barrette ne va pas tourner les coins ronds avec deux, trois jours d'auditions seulement, là. J'espère qu'on aura de l'air pour respirer. Il y a beaucoup de monde qui voudront s'expliquer. Ça va être un gros changement. Je ne veux pas qu'on le... qu'on le rush, en bon français, je ne veux pas qu'on se presse trop vite. C'est important d'agir en construction pour aller plus vite. Il y a d'autres façons de le faire aussi, mais je ne veux pas qu'on tourne les coins ronds, je veux qu'on fasse bien notre travail.

Journaliste : Ma question portait sur les risques pour le climat social au Québec...

M. Leduc : Tout à fait...

Journaliste : Souvenez-vous de la dernière fois qu'on a eu une confrontation entre les syndicats de la construction, là, c'était sous Mme Thériault. Puis ça avait brassé quand même pas mal. On avait été obligés même de lui mettre des gardes du corps puis des caméras de surveillance à sa maison, etc. Est-ce qu'il y a un risque pour le...

M. Leduc : Je souhaite qu'on ne soit plus là. Je ne pense pas que c'est... tu sais, on se rappelle aussi des saccages de chantiers dans les années 70, là, je pense que la situation a évolué quand même beaucoup. Moi, j'ai soumis un projet de loi pendant la pandémie pour assainir le climat en construction, parce qu'il y a deux choses étranges dans la loi R-20, là, qui est le code du travail de la construction. C'est écrit noir sur blanc qu'il ne peut pas y avoir de rétroactivité salariale, c'est le seul domaine du travail où on interdit dans la loi d'avoir une rétroactivité salariale lors d'une négociation collective, puis c'est écrit noir sur blanc qu'on peut avoir des scabs en construction, alors que l'ensemble des secteurs du Québec n'ont pas le droit d'avoir des scabs dans des conflits de travail. C'est deux choses qui, je pense, pourraient permettre à avoir un meilleur climat. J'espère les retrouver dans le projet de loi qui sera déposé tantôt.

Journaliste : Dans l'immédiat, on peut.

M. Leduc : À cause que c'est fédéral. Moi, je parle des travailleurs sous juridiction québécoise, mais vous avez raison d'identifier les travailleurs sous le code fédéral, malheureusement.

La Modératrice : Peut-être une dernière en français...

Journaliste : Bien, rapidement, peut-être, sur l'immigration. Comment vous trouvez l'offre qui a été faite par M. Miller hier pour les demandeurs d'asile?

M. Leduc : Largement insuffisante. D'ailleurs, on va déposer une motion à ce sujet-là aujourd'hui.

La Modératrice : En anglais.

Journaliste : Mr. Leduc, regarding the proposition of Mr. Roberge to review the law on political financing, is it... Because he said that if political... if political parties in the opposition want to do that, let's discuss that. But this is what you want, to review the law and focus only on public funding and no donations from citizens, for example, no private donations, this is what you want?

M. Leduc : I think it's obvious that the CAQ wants to change the subject now, they want to change the focus, so they're trying anything to change the subject. The problem has never been that individuals can give a donation to a political party, that's O.K. It's more than O.K., it's a good sign of democracy. The problem is that they don't respect the law. The law, it's written black on white : You can't have a counterpart when you give a donation. And it's very clear. Then, when you say...

Journaliste : ...

M. Leduc : Exact, the actual law. You can't have a counterpart when you give a donation. And it's very clear that, when the CAQ says, in textos, in messages, that : Hey! If you want to meet my Minister, give me $100 and you're going to be able to meet him or her, that's not respecting the law, and this is what they need to change, but that's what the CAQ needs to change, not the law.

Journaliste :   Did you see Radio-Canada's web article about this mayor who said : Well, it's a win-win situation. Why are they talking about this, debating about this? Like, it's a win-win situation for us, like, we pay, we get something, and they get a donation, like...

M. Leduc :   Well, I read and I heard more mayors saying the opposite, saying they felt... «obligés», obliged or… to do so, and they were not comfortable. They thought that they were forced to do that and they were not comfortable with this situation. And this is why it needs to change, but the culture needs to change, the CAQ culture needs to change, not the law.

Journaliste :   And one word about the reform of the construction industry. We heard lots of details already since last week, even weeks before, from the Labor Minister Boulet, Jean Boulet. It seems to me that we had war efforts and now we have construction efforts to make, but is there a risk for you in this?

M. Leduc : There is. Everyone shares the objective to go faster in construction to construct more. So, I share this objective with the Minister and with the CAQ. I'm just not sure that he's going to take the good road to arrive to this objective. I need to be convinced. So, I'll see what's inside his bill this morning and this afternoon. I have worries, I have worries about health and safety issues, I have worries about the way people can react to this kind of legislative piece. I think the social climate is not going to be... There's not going to be any riot or anything. What I wanted to say by saying this is that, contrary to other bills, when the Government just wants to go fast and fast and adopt it as the day after it has been presented, I want to have space, time and air to have auditions, not one or two days of auditions, maybe one week, two weeks maybe, if necessary, to hear everybody.

Journaliste : ...

M. Leduc : Not just the unions, but everyone. We need to have a common goal to arrive to it and to do it together. We just saw the last initiative from the Government to form... to train, faster, people, the result has been revealed yesterday, people are going to those paid courses maybe more for their own interest, to be able to renovate their houses, and stuff like that, and not to go on the construction industry. So, when you go too fast, maybe the result won't be the thing you thought it would be. So, just take our time, do our job seriously, and I'm eager to see what's inside the bill.

Journaliste : What's you take on the minimum wage increase?

M. Leduc : It's a shame, it's a shame. People are struggling, the cost of living is big, the raise is not even arriving close to the raise of the rent right now in Montréal and everywhere in Québec. And I was starting to think that it wouldn't be a nice raise when I saw weeks coming by and with no announce. Because, normally, they announce this around Christmas or new year, and we're in February and there has been no announce.

So, this week, Tuesday to be precise, I was talking to the Minister during a pause inside the bill on… 42, and I said : Why haven't we heard about it? Is it going to be good news or will I fear it will be bad news? And the day afterwards, they announced, with a small «communiqué», discretely, the announce of... So, it's a shame. And if you do the math, $0,50 an hour for a week, 40 hours a week, it's $20 bucks. $20 bucks more to the people who are struggling to pay the bills, to pay the groceries. What's the goal of this? What's the message of this? It needs to be way higher than that. It's a shame that it's been $20 bucks a week, this raise, this year.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Leduc : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 21)

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