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Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et Mme Brigitte B. Garceau, porte-parole de l’opposition officielle pour la protection de la jeunesse

Version finale

Le mercredi 25 octobre 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Sept heures cinquante-neuf minutes)

M. Fortin :Bonjour à vous tous. Merci, merci d'être avec nous. Moi, ça fait neuf ans que je siège ici et jamais je n'ai vu six premiers ministres s'allier de différentes formations politiques de surcroît, s'allier pour envoyer un message clair qu'une réforme, et une réforme au centre des actions du gouvernement, ne satisfait pas, qu'il y a des risques monstres à cette réforme-là. Et je crois que Christian Dubé se doit de les écouter. Ils ont fait les choses correctement, l'ont rencontré privément. Ils ont fait part de leurs recommandations. Ils lui ont demandé d'aller jusqu'au bout de ce qui était possible. Et aujourd'hui ils se disent insatisfaits de ce qui a été proposé et que ça pourrait avoir un impact important sur des patients. Ce qui est frappant, cependant, c'est la réaction du docteur Oliva, le président de la Fédération des médecins spécialistes, qui, sur le même sujet, dit qu'il y a très peu d'écoute.

Alors, quand les premiers ministres disent qu'on ne répond pas à leurs demandes, quand le président de la Fédération des médecins spécialistes dit : On n'a pas d'écoute de la part du gouvernement, il y a un problème. Il y a un problème d'écoute de la part de ce gouvernement-là et il y a un problème d'être capable de changer sa vision, le problème de changer ses... le détail de sa vision pour s'assurer que ça répond aux besoins des patients et de tous ceux qui font part de ces observations-là.

Le résultat de tout ça, le résultat du manque d'écoute, là, et on a épluché le rapport annuel du ministère de la Santé, c'est que tout s'empire en santé. Si... Ça, c'est la cible pour les consultations dans les médecins... pour un médecin spécialiste dans les délais prescrits, vous voyez, de 68 % en 2019 à 57 % cette année. Ça, c'est la durée moyenne de séjour sur civière à l'urgence, de 15 h à 18 h cette année. Ça, c'est le délai moyen de prise en charge à l'urgence, de 173 minutes en 2019 à 197 minutes cette année. Ça, c'est les inscriptions à un médecin de famille qui continuent de diminuer. Et ça, c'est les chirurgies oncologiques dans les délais, on est passé de 65 % à 54 % cette année.

De toutes les cibles dans le rapport annuel du ministère de la Santé, Christian Dubé rencontre deux de ses 28 cibles. Ça, c'est un taux de 7 %, 7 % de taux de réussite pour le ministre de la Santé. C'est sa propre évaluation de son rendement, de ses cibles, et c'est complètement, mais complètement inacceptable.

Ma collègue a également quelques propos pour vous ce matin.

Mme Garceau : Merci. Merci beaucoup, André. Merci à tous d'être ici. Comme vous savez, je suis la porte-parole de l'opposition officielle en matière de protection de la jeunesse. Vendredi dernier, j'ai eu l'interpellation avec le ministre Carmant pendant 2 h de temps. Pourquoi? En raison du manque de leadership du ministre en matière de protection de la jeunesse. Nous savons tous, ça fait des mois que je martèle sur ces enjeux très importants parce que la sécurité psychologique, physique des enfants sont en jeu.

On a en ce moment des dossiers... l'explosion de dossiers en matière de protection de la jeunesse. 136 000 signalements, 43 000 qui ont été retenus. On a eu récemment une étude concernant... une étude avec des recherchistes américains et canadiens qui nous disait, c'était quand même des chiffres alarmants, qu'un enfant sur 20 va être pris en charge par la protection de la jeunesse. On sait très bien que les ressources pour les familles, pour les parents lors des placements de leurs enfants ne sont pas au rendez-vous.

J'ai rencontré la bâtonnière, c'est ma deuxième rencontre avec la bâtonnière du Barreau du Québec lundi de cette semaine. Elle le confirme, que même les recommandations de la première phase du rapport Laurent, de la commission Laurent n'ont pas atterri sur le terrain, qui fait en sorte qu'il y a des failles encore dans le système, et on doit absolument avoir un commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Je talonne le ministre à ce sujet. C'est une recommandation phare de la commission Laurent. Pourquoi le gouvernement a décidé de mettre ça dans la deuxième phase? Je ne le comprends pas vraiment, mais là le projet de loi, il l'a dit, il est prêt depuis le 29 septembre. Qu'il le dépose. Parce que là, en ce moment, on a des lésions de droits que la Commission des droits de la personne, des droits de la jeunesse ne peuvent pas rencontrer. Ils n'ont pas les ressources pour s'occuper de ces dossiers-là. C'est rendu grave. C'est une situation, une crise sans précédent. Et on a la bâtonnière du Barreau du Québec, Maître Claveau, qui... avec son cri du cœur au mois de juillet, elle n'a pas eu d'appel, elle n'a pas rencontré le ministre. C'est complètement déplorable.

Et donc manque de leadership, oui. Je veux voir le dépôt de ce projet de loi. Si ce n'est pas la semaine prochaine, ça sera la semaine suivante, mais on veut le voir pour s'assurer que le commissaire, il va avoir des dents pour faire quelque chose. On a besoin d'une vraie réforme. Les parents se sentent complètement impuissants dans ce système. Vous n'avez aucune idée des courriels que je reçois de mères qui ont perdu leurs enfants en raison de l'aliénation parentale, que le ministre ne peut même pas reconnaître l'existence. On est rendu à ce point-là. Merci.

Journaliste : M. Fortin, Lucien Bouchard vient de, en fait, dire que les amendements de M. Dubé sur les fondations, c'est insatisfaisant, que ça va enlever l'âme des fondations et donc carrément que M. Dubé doit refaire ses devoirs. Comment vous réagissez à ça?

M. Fortin :Moi, je n'ai jamais vu Lucien Bouchard s'allier à Jean Charest. Je n'ai jamais vu Pauline Marois s'allier à Philippe Couillard. Je n'ai jamais vu les deux premiers ministres Johnson se rallier aux quatre autres de cette façon-là. C'est c'est un précédent important, là, qu'ils mettent, puis ils ne le font pas, parce que ça ne leur tente de, disons, d'envoyer le pot au gouvernement, là, ils le font parce qu'ils considèrent que c'est majeur ce qui est proposé et que ça va avoir un impact majeur éventuellement sur les patients. Il est là, l'enjeu. Alors, j'espère que quelqu'un va être à l'écoute, là. J'espère que quelqu'un entend leur message au gouvernement, que ce soit le ministre de la Santé, que ce soit le premier ministre, que ce soit qui que ce soit qui se lève au Conseil des ministres aujourd'hui pour dire : Hé! minute, là, il y a six premiers ministres qui nous ont dit qu'on va enlever l'âme des des fondations.

Journaliste : M. Dubé dit : Je vais régler le problème, à l'intérieur des conseils d'administration d'établissement...

M. Fortin : Hein, sérieux!

Journaliste : ...savoir, qu'est-ce que vous proposez, est-ce que vous dites : Santé Québec, il faut laisser tomber ça parce qu'on va perdre des établissements...

M. Fortin :D'abord, sur ce que M. Dubé dit, là :  Aujourd'hui, il y a des conseils d'administration qui sont indépendants, qui sont bénévoles, qui peuvent, qui ont un pouvoir décisionnel à l'intérieur du réseau de la santé. Ce que Christian Dubé dit, c'est : Moi, je vais avoir des comités d'établissement qui ne seront pas indépendants, qui ne seront pas bénévoles, qui vont être rémunérés et qui vont se rapporter au P.D.G. de chaque établissement qui n'a aucun pouvoir. Là aujourd'hui, son compromis, là, c'est de nous dire : Ah! bien, finalement, il va avoir des conseils d'administration d'établissement, mais qui ne seront pas plus indépendants, qui n'auront pas plus de pouvoirs puis qui vont encore se rapporter au P.D.G. C'est la même bébelle, il a juste changé le nom de la chose.

S'il veut vraiment, s'il veut vraiment entendre le message, là, il doit donner des pouvoirs aux conseils d'administration des établissements et, de surcroît, les établissements universitaires, les établissements qui ont des missions différentes, je pense à Sainte-Justine, je pense à d'autres hôpitaux comme ça, l'IUCPQ ici, à Québec. Mais il y a des instituts qui doivent être capables de faire les choses différemment parce qu'ils ont une mission de service.

Journaliste : Et un des arguments de M. Dubé...

Journaliste : ...un CA d'établissement pour les fondations et la recherche, puis Santé Québec qui gérait tout le reste, ou est-ce que vous ne dites pas : Quant à cela, restons avec le modèle qu'on a?

M. Fortin :La démonstration de l'efficacité de Santé Québec n'a toujours pas été faite pour nous.

Journaliste : Un des arguments de M. Dubé, c'est de dire qu'entre autres les premiers ministres sont réfractaires aux changements.

M. Fortin :Ça, là, ça peut marcher, si vous avez un premier ministre qui vient critiquer sa propre réforme, que le nouveau gouvernement vient critiquer sa dernière réforme. Mais ça, ça ne marche pas quand il y a six premiers ministres qui, eux-mêmes, là, n'étaient pas réfractaires au changement quand ils ont proposé des réformes. Lucien Bouchard a proposé des réformes majeures en santé. Philippe Couillard a proposé des réformes majeures en santé. Aujourd'hui, ils ne vous disent pas : La mienne était meilleure que celle qui est là, ils vous disent : Celle qui est devant nous, elle ne fonctionne pas.

Journaliste : Est-ce que ça se peut que la présence de Jean Charest parmi les signataires, ça puisse discréditer cette demande-là...du gouvernement, compte tenu de ce qu'on a entendu M. Legault dire, là, hier à son sujet, en se disant insulté de lui être comparé?

M. Fortin :Cette remarque-là de François Legault en dit beaucoup plus sur François Legault que sur Jean Charest.

Journaliste : Ça veut dire quoi, ça?

M. Fortin :Ça veut dire qu'on se doit de respecter l'oeuvre de ceux qui sont ceux qui sont passés avant nous, là. Je pense aux fameuses lettres que les présidents américains s'écrivent d'un à l'autre, là, se laissent sur le bureau, là, que la tradition que Donald Trump a rompue, là. Mais il y a un certain respect dans ces fonctions-là qu'une fois que cette personne-là n'est plus en poste, qu'on se doit d'avoir à ses prédécesseurs. On n'est pas obligé d'être en accord avec tout ce qui a été fait auparavant, bien évidemment, mais il y a un certain respect de ceux qui sont passés, ceux qui ont occupé la fonction, ceux qui ont occupé la chaise, ceux qui ont mis de l'avant leurs idées, leurs priorités. Et M. Legault, hier, a fait preuve d'un grand manque de respect.

Journaliste : Est-ce que ça se peut... il doit s'excuser?

M. Fortin :Ça, je vais laisser à M. Charest le droit de demander oui ou non, oui ou non, c'est des excuses publiques. Ce n'est pas à moi de le faire. Mais, honnêtement, j'ai trouvé que c'était de la politique de très bas étage.

Journaliste : Sur la manière de faire, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose d'étrange que six premiers ministres interviennent. Vous dites qu'ils ne sont plus élus, ces gens-là. Il n'y a pas quelque chose d'étrange dans la manière de faire? Ça ne crée pas un dangereux précédent?

M. Fortin :Non, je pense que tous les anciens élus, d'une façon ou une autre, là, ont une peur bleue de devenir une espèce de belle-mère ou de beau-père, là, pour... et ils se gardent, disons, des occasions très peu fréquentes d'intervenir dans le débat public d'une telle façon. Là, ils le font, puis ce n'est pas un premier ministre qui choisit de le faire, c'est six premiers ministres qui choisissent de le faire. Ces gens-là ont tout vu, dans le réseau de la santé, là, ils ont tout vu de leur expérience de projets de loi. Puis ce n'est pas juste des anciens premiers ministres, il y a des gens, là-dedans, qui ont siégé à l'Assemblée, ici, là, qui ont étudié des projets de loi pendant des décennies, ils comprennent ce que... l'impact potentiel d'une réforme comme celle-là. Et, aujourd'hui, ils ne se disent pas juste un peu inquiets, extrêmement inquiets de l'impact que ça va avoir sur nos institutions-phares au Québec.

Journaliste : ...que vous avez entendu des groupes en consultation. Est-ce que c'est normal que six anciens premiers ministres, comme ça, puissent faire pression pour que soit modifié un projet de loi?

M. Fortin :Ce qui est anormal, c'est qu'on ne les écoute pas. Ce qui est anormal, c'est qu'on a un gouvernement qui se dit : Moi, ma réflexion est meilleure que tous ceux qui sont passés avant moi, que je n'ai pas besoin d'entendre ce que les premiers ministres disent, que ma réforme est bonne de la façon qu'elle est puis que je peux proposer des changements superficiels puis m'attendre à ce que ce soit accepté de tout le monde, là. Aujourd'hui, au-delà de l'appel des premiers ministres, au-delà de la façon, des intervenants, il y a quand même, dans leurs propos, un avertissement majeur pour le gouvernement par rapport à ce que ça va vouloir dire pour nos institutions puis les soins qui y sont offerts aux patients. Puis ça, on ne peut pas simplement rejeter ça du revers de la main.

Journaliste : ...solution, c'est de reculer.

M. Fortin :La seule solution, c'est de comprendre ce qui est proposé et de changer le projet de loi pour refléter cette réalité-là, c'est-à-dire...

Des voix : ...

M. Fortin :Il doit y avoir... La démonstration de l'efficacité de Santé Québec n'a pas été faite pour nous à ce jour. La nécessité d'abolir des conseils d'administration et d'abolir cette instance décisionnelle régionale et... de nos établissements spécialisés n'a toujours pas été faite non plus.

Journaliste : Non, mais on fait quoi avec les fondations? On assure leur... comment dire, leur indépendance face à Santé Québec? On les sort du cadre de Santé Québec carrément?

M. Fortin :Je vais le prendre en deux temps, cette question-là. De un, depuis que ces propositions-là ont été faites, là, nous, ce qu'on entend, c'est qu'il y a eu une diminution des dons qui ont été faits aux fondations. Et ça, c'est problématique, parce que, vous le savez, là, il y a la recherche, entre autres, mais il y a plusieurs secteurs du réseau de la santé qui sont financés par les fondations. Si on veut vraiment leur donner tout le pouvoir d'aller chercher les sommes nécessaires à leur... au bon fonctionnement du réseau de la santé, toutes les sommes nécessaires pour améliorer le réseau de la santé, ils doivent avoir une indépendance.

Journaliste : Michael Sabia, dans une rencontre d'employés d'Hydro-Québec, évoque une augmentation des tarifs d'électricité dans les prochaines années, entre autres pour encourager l'efficacité énergétique. Est-ce que pensez, vous, qu'il va falloir augmenter les tarifs d'électricité pour encourager les Québécois à mieux consommer?

M. Fortin :Nous, on a fait notre proposition sur des tarifs d'électricité il y a un certain temps, là. On ne pense pas que c'est la chose à faire. Il y a toutes sortes d'incitatifs financiers qui peuvent être mis de l'avant pour encourager les gens à réduire leur consommation d'électricité. On a des propositions, au-delà de ça, qui sont innovatrices en matière de production d'électricité mais aussi en matière de consommation. Donc, ce n'est pas la solution qu'on mettrait de l'avant, celle-là.

Journaliste : ...les taux vont augmenter parce qu'il y a une pénurie quand même qui est créée par les contrats avec New York, le Massachusetts, la demande aussi, les grands projets. Donc, avez-vous l'impression qu'on se dirige inévitablement vers une hausse des tarifs, peu importent les décisions politiques?

M. Fortin :Je vais laisser les analystes en matière d'énergie, là, prévoir les prochains tarifs énergétiques, mais, pour nous, là, quand on regarde la situation des Québécois aujourd'hui, les Québécois, ils sont pris à la gorge. Ils voient leur taux d'intérêt qui augmente, ils voient les paiements hypothécaires augmenter, ils voient leurs loyers augmenter, ils voient leur épicerie augmenter. Ils n'ont pas besoin... du gouvernement qui en rajoute une couche.

Journaliste : Si on finit là-dessus, là, comment on limite le gaspillage? Parce qu'il y en a, du gaspillage, là, de...

M. Fortin :Oui, oui, mais Hydro-Québec, au fil des temps, a mis toutes sortes d'incitatifs. Est-ce qu'ils sont assez connus? Non. Est-ce qu'ils sont assez utilisés? Non. Est-ce qu'on peut en faire davantage à ce niveau-là? Absolument. Mais est-ce que ça doit passer par une hausse des tarifs d'électricité pour cet objectif-là? La réponse, c'est non.

Journaliste : Est-ce que Rendez-vous Santé Québec... est-ce que c'est normal que Rendez-vous Santé Québec dirige les patients vers des services privés?

M. Fortin :Non. De un, quand les gens se tournent vers Rendez-vous Santé Québec, quand ils se tournent vers le GAP, quand ils se tournent vers le 8-1-1, c'est pour avoir accès à des services publics. Si les gens veulent des services privés, bien, ils se tourneront vers les Pages jaunes, là, ils iront voir ils sont où ces services-là, mais, quand on se tourne vers le gouvernement, c'est pour avoir des services publics. Alors, on ne peut pas référer des gens, sans leur dire de surcroît, vers des services pour lesquels ils vont avoir à débourser.

Journaliste : Donc, est-ce que le ministère de la Santé favorise indirectement le secteur privé?

M. Fortin :La question, on l'a posée à Christian Dubé, il y a un certain temps, en commission parlementaire, on lui a dit : Vous le savez, là, que le GAP, entre autres, là... là, aujourd'hui, on parle de Rendez-vous Santé Québec, mais que le GAP, il y a des instances documentées où il dirige des patients vers une clinique, où, quand il va avoir terminé la consultation, il va avoir une facture de 200 $, 300 $, 400 $. Et Christian Dubé lui-même nous a dit : Ça n'a pas de sens, il faut arrêter ça. De toute évidence, ça n'a pas été fait. Alors, on lui demande, encore aujourd'hui, d'acquiescer à sa propre demande et de mettre fin à... de mettre fin à la chose. C'était il y a quelques semaines, en commission parlementaire.

Journaliste : Mr. Fortin, what do you make of the fact that six former Premiers came out against parts of Bill 15.

M. Fortin : I've been here for nine years as a parliamentarian, I have never seen six former Premiers come out at the same time on one issue and say : There is a massive danger here to what we are doing, and a danger for our institutions, a danger for the patients, a danger for the healthcare that, ultimately, is provided.

And what is shocking to me is that the Government is dismissing their demands. What Christian Dubé said yesterday was : Well, I've heard them, we changed the name of the «conseil d'administration», but that's all he did, he changed the name. Practically, he's still taking away their independence, he's still taking away their decision-making powers, he's still taking away… or he's still making sure that Santé Québec is the one who controls these people. So, we're really no further ahead here. When six Premiers of different parties come together and call for changes to a bill, we need to listen to what they're saying, because it comes from a place of concern for our healthcare system.

Journaliste : What are you suggesting that Minister Dubé do instead?

M. Fortin : Well, from the start, we didn't understand, and it was one of our major worries too, why he would take away the independence of administrators, volunteer administrators, that is… for us, is something that has to be in place. What Christian Dubé is really doing, through Bill 15… and, if you read between the lines of the letter that was sent, is the Premiers are asking : Stop centralizing everything because we have very specific university institutes, very specific institutes who need to be able to carry out their mandate in a way that is theirs, in a way that's not always just dictated from above.

And, so, that is what we're asking Christian Dubé, that's what we're asking François Legault, that's what the six Premiers are asking today, is : Stop what you're doing, take a breath and see how you can give them the independence that they need in order to carry out their full mandate and in order to improve the patient care. That's ultimately what the Premiers are asking, that's ultimately what we're asking.

Journaliste : But Mr. Dubé said more than just changing the names of the «conseil d'administration», he said that he recognizes the importance of research, recognizes the importance of the financing of, you know, to… those board of directors to get funds. So, don't you think he went far enough, that he took a step back and the letter was useful?

M. Fortin : Don't take my word for it, take Lucien Bouchard's word for it. He's saying, this morning, that the changes would take away the soul of a lot of these institutions. What Christian Dubé fails to recognize here is that, between the research, between the prevention, between the «enseignement» duties that these institutions carry out, there's also the clinical aspect, and these two needs to work hand in hand. That's what they're asking, is that all of that is put in the hands of the institutions and not in the hands of Santé Québec. If they don't work together, they can't maximize their output and they can't maximize patient care at the end of the day.

Journaliste : How useful is this letter, this... the fact that you have six former premiers coming out and talking about this bill that is very long, very complex for the population? Is it a good way of... for the population to learning about the impact of Santé Québec, what it will mean?

M. Fortin : The usefulness of the letter will depend on how it's received by the Government. It ultimately comes down to whether François Legault listens to what's in the letter. I think it's a major signal. I've never seen that before in my parliamentary life, I don't think my colleague has seen that, I don't think anybody who sat here... Who's the longest serving person here? François Legault. Has he ever seen six premiers before him come together and ask the Premier to make some significant changes to a bill? I don't think he's seen that. So, it's... to us, he has a duty to listen to what is said to him, he has a duty to recognize that these premiers are putting it out for the greater good and for the greater good of our health care system.

Journaliste : And, last thing, regarding what Mr. Legault said on his way out to question period yesterday about Jean Chrétien and Jean Charest, maybe, like, that's his sense of humour, and we didn't understand that.

M. Fortin : I don't have the same sense of humour as François Legault. To me, it was a cheap shot at former premiers and prime ministers. There's a tradition, in the U.S., of writing a letter to your successor, a tradition that Donald Trump broke, but ultimately there's... it conveys a sense of respect to the people who were there before you and who will come after you and occupy those very difficult functions. And I think Mr. Legault did not show that level of respect that is expected between people who sat in the same chair.

Journaliste : ...précision sur les fondations, les dons aux fondations. Qu'est-ce qu'on vous a dit exactement? Il y a une baisse des dons, c'est lié, vous pensez, à l'incertitude liée au projet de loi.

M. Fortin :Bien, j'ai vu votre réaction, je vais répéter en français ce que j'ai dit en anglais, là, mais, moi, ça fait neuf ans que je dis ici, là, puis moi, je n'ai jamais vu ça, six premiers ministres qui sortent sur le même sujet. Puis je ne pense pas qu'il n'y a aucun de mes collègues ici qui ont vécu la même chose. Celui qui siège depuis le plus longtemps, c'est François Legault, puis je ne pense pas que lui-même a vu une sortie de tous les anciens premiers ministres sur le sujet.

Sur les fondations, effectivement, là, nous, ce qu'on nous a dit, c'est, quand on envoie un signal qu'on ne sait pas exactement où l'argent va se diriger, bien, que ça mène à une diminution des contributions personnelles qui sont faites par les gens, des dons, alors c'est ce que certaines fondations nous ont rapporté au cours des derniers mois. J'espère encore une fois, là, que le ministre de la Santé va entendre ce message-là et corriger le tir.

Une voix : ...

M. Fortin :Non, je n'ai pas de chiffre à vous offrir.

Journaliste : On vous a dit : Le dépôt du projet de loi, ça crée une baisse des dons.

M. Fortin :Oui, le dépôt du projet de loi et l'incertitude que ça crée autour d'où va aller ce don-là, ça mène... ça a mené, au cours des derniers mois, à une diminution, pour certaines fondations, de leurs contributions. Merci.

(Fin à 8 h 24)

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