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(Onze heures quarante-deux minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse de la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Mme
Désirée McGraw. La députée de l'opposition officielle est accompagnée de Mme
Rosa Caporicci, psychothérapeute spécialisée en périnatalité, et aussi,
présente pour ce point de presse, Mme Marion Fréchette, une mère ayant vécu un
deuil périnatal. Donc, la parole est à vous, mesdames.
Mme McGraw : Merci. Et c'est
vraiment avec fierté, mais aussi, avec beaucoup d'émotion que j'ai déposé ce
projet de loi aujourd'hui. C'est un projet de loi qui est important pour moi
personnellement, ayant une expérience vécue en deuil périnatal. Et je disais
que, cette année, ma fille Catherine, mon bébé, qui... elle aurait eu sept ans
cette année, en rentrée parlementaire. Et il y a 23 000 familles au Québec
qui vivent un décès périnatal, et qui, vraiment, pourraient aller... pendant la
grossesse ou après la... pendant l'accouchement ou après l'accouchement.
20 % des grossesses se terminent avec une fausse couche. Donc, ça, c'est
ce qu'il y a de plus commun, mais il y a aussi d'autres catégories, donc, qui
sont plus communes qu'on l'aurait pensé, évidemment, souhaité. Par exemple, 4,2
pour chaque 1 000 naissances, c'est une mortinaissance, trois pour 1 000
naissances, c'est la mort néonatale, et un bébé sur 1 000, au Canada, ils
ont le syndrome de mort subite du nourrisson. Donc, c'est des statistiques
pénibles, donc c'est plus commun qu'on aurait pensé.
Aujourd'hui, c'est un premier pas. Donc, c'est
pour reconnaître ce deuil-là, il faut le nommer, et c'est pour donner le
sentiment qu'on accompagne ces familles, ces 23 000 familles québécoises
qui vivent une expérience très difficile, il y a quand même des impacts
psychosociaux. Comme je dis, c'est un premier pas. Il y a beaucoup de
politiques publiques éclairées qu'il faut mettre en place pour venir appuyer et
accompagner ces familles québécoises. Comme je dis, c'est un premier pas, donc,
de proclamer le 15 octobre comme Journée de sensibilisation au deuil
périnatal.
Tout ça, ça vient d'une initiative communautaire.
Je veux souligner le leadership de Rosa Caporicci, que je connais depuis
longtemps, qui m'a accompagnée, en tant qu'experte, dans mon deuil, dans notre
deuil de notre famille en deuil périnatal, qui est vraiment reconnue, c'est une
experte, c'est une personne de grande qualité, et je veux vraiment reconnaître
son leadership à elle dans ce domaine-là. Et donc je donnerais, je passerais la
parole à Rosa Caporicci.
La Modératrice : En anglais,
s'il vous plaît.
Mme McGraw : Ah! So, it's with pride and, also, a lot of emotion that I deposited
this projet de loi, this bill today, 595, to recognize October 15 as the
Day of Perinatal Loss Awareness, and it's already recognized by... civil
society organizations also recognize as such in other parts of Canada and in
the world, and it's really a first important step to support the 23,000 families in Quebec who are experiencing perinatal loss,
which is, unfortunately, more common than many recognize. And some very painful
statistics, so, 20% of pregnancies end in miscarriage, that is the most common
form of perinatal loss. But some other statistics, 4.2 out of 1,000 births are
mortinaissances, so, stillbirths. There's also, I believe… There's three in 1,000 pregnancies…
or following birth, I should say… one in a 1,000, I'm sorry, in Canada, sudden
infant death syndrome, and, also, mort néonatale, so, as giving birth, three in
a 1,000. So, these are some very disturbing and sad statistics in many ways. A
perinatal loss is the death of hope, actually, so it's very painful, there are
many psychosocial impacts. And Quebec has been a leader in family policies, and
we can do more to support families.
So, it's a first step.
There's a lot of work that needs to be done to develop enlightened public
policies to support families who are experiencing this kind of complex loss.
And I want to underscore the leadership… This is a community initiative,
actually, out of my riding, in Notre-Dame-de-Grâce, where a group of families
have been coming together at Loyola Campus. But I really want to recognize the
leadership of Rosa Caporicci, who is an expert in women's mental health,
reproductive mental health, including perinatal loss. I've known Rosa for a
number of years… Ms. Caporicci for a number of years, who worked with me and my
family in the wake of our own loss, personally, and also through a parental
support group. So, when I was asked to present… to move this initiative
forward, I did so with pride, as I say, with lots of emotion, still lots of
work to do. And so, now, I'd like to turn things over to my constituent and my
colleague, Rosa Caporicci.
Mme Caporicci (Rosa) :
Thank you so much. Donc, je suis
absolument ravie que le projet de loi a été adopté assez rapidement, facilement,
je pense que c'est un bon début. Parce qu'on a des données qui indiquent qu'il
y a des impacts réels, négatifs sur le couple, sur les autres enfants dans la
famille, sur le système familial, la société, plus large, donc c'est le temps
d'agir. Et j'aimerais bien qu'on suive l'exemple de l'Ontario. Il y a presque
10 ans, une loi est en effet, depuis 2015, pour la sensibilisation,
mais aussi pour la recherche, et c'est quelque chose qu'on manque ici, au
Québec. Donc, je pense... j'espère que ce sera... ça va mener à autre chose.
Et je tiens à remercier le leadership de
ma députée, Mme McGraw, parce que je lui ai donné le défi, il y a quelques
mois, d'amener le sujet à l'Assemblée nationale, et je suis extrêmement
reconnaissante, pour moi aussi, parce que je suis aussi une... moi et mon mari,
on a perdu un enfant, suite à une interruption de grossesse, il y a
23 ans, donc mon fils aurait eu 23 ans. Donc, c'est vraiment touchant
que ça ait été adopté, et que ce sera quelque chose qui va... on peut partir de
la programmation, de faire de la recherche pour les familles comme la mienne.
Donc, merci, merci infiniment.
In English? OK. So, I'm
absolutely delighted that the projet de loi… What is it called? I'm absolutely
delighted that the bill was adopted, and I want to thank my MNA, Mrs. McGraw,
for her leadership. I had presented the challenge of raising the issue in the
National Assembly when we met, a few months ago, and I'm hoping that this is
the start of something even more significant. I would very much like our
Government to show leadership, as our neighbors did in Ontario. There is a law
that has been on the books since 2015, so we're almost 10 years behind in
recognizing this issue as an important one, that has serious psychosocial and,
even, financial costs on the individuals, the couple, the family, and society
at large. So, I am hopeful that the Government will bring attention to this
and, together, that we can provide the crucial support that families deserve.
Thank you.
Mme Fréchette (Marion) : Bonjour.
Je suis Marion Fréchette, une maman endeuillée d'un petit garçon, qui aurait,
maintenant, trois ans et demi. Son nom, c'est Éloi, mort, à deux mois, d'un
problème cardiaque. Merci, merci d'enfin prendre le temps de reconnaître cette
réalité.
Les parents endeuillés, on a besoin de
plus. On entend beaucoup parler de la famille, qu'au Québec on aime la famille,
on la supporte. On a des belles choses pour nous, des beaux congés, mais tout
ça s'arrête brusquement quand notre enfant meurt, entre autres. Puis on a
besoin d'être en famille, on a besoin de support, que l'autre parent puisse
avoir des prestations, celui qui n'a pas accouché. On a besoin de support de
nos institutions, parce que notre famille... Hein, il y a la famille, parfois,
il y a des enfants vivants, continuent, eux, à vivre, à vivre leur vie, puis on
a besoin d'être reconnus, à ce niveau-là.
Donc, first, well, I am
Marion Fréchette. I'm surviving the death of my child, a little boy who died at
two months, and from a heart defect. He would have been three and a half now,
his name is Éloi. And, well, I don't know if I said it, but thank you for
supporting the bill. And I'm here to say that, after a loss, we still need
help. We are surviving, we are survivors. We have a family, with, sometimes,
other kids at home, that need help, and we need to be supported by our society,
and we no longer want to be unseen and no longer kept in the dark. This is our
reality, it's our reality, and we just want to be helped and seen, I guess. Well,
thank you.
La Modératrice : Merci. C'est
ce qui met fin à ce point de presse aujourd'hui.
(Fin à 11 h 53)