(Huit heures quarante-trois minutes)
M. Derraji : Bonjour, tout le
monde. Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue, Michelle Setlakwe, leader
parlementaire adjointe. Aujourd'hui, j'aimerais bien vous parler de ce rapport.
Ce rapport a été déposé hier. C'est le rapport annuel de gestion 2022-2023
du ministère de l'Immigration. Hier, il y avait beaucoup de dépôts de mémoires,
mais ce rapport mérite votre attention, surtout la page 12. Et je veux
vous parler de la page 12. Pourquoi? Parce que l'objectif 1.4 du
ministère de l'Immigration était : accroître l'apport de l'immigration
temporaire en soutien à la relance économique. La cible du gouvernement était
15 %. Nous sommes à 215 %. Ça veut dire que les besoins du marché du
travail sont remplis par du temporaire et non pas du permanent, et le
gouvernement ne contrôle plus son immigration. Ça, c'est le premier point.
Deuxième point. Parlons maintenant de l'établissement
durable des personnes immigrantes dans l'ensemble des régions du Québec,
augmentation de la participation des personnes immigrantes aux services de
francisation gouvernementaux. La cible était 65 %; le résultat, 43 %.
Clairement, ce qu'on peut dire, qu'en matière d'immigration... Et nous sommes à
la veille de terminer les consultations en immigration, j'en suis sûr et
certain que vous avez beaucoup de questions sur la consultation en immigration.
Malheureusement, c'est un échec parce qu'on passe à côté de l'élément le plus
important. On n'a pas le vrai portrait des immigrants temporaires qu'on a au
Québec, et l'échec, encore une fois, des mesures de francisation. Je cède la
parole à ma collègue qui va vous parler aussi d'un autre dossier.
Mme Setlakwe : Merci, Monsef.
Bonjour à tous. Bon, suite à l'échange hier au salon bleu, en période de
questions impliquant le ministre Caire et devant deux rapports accablants, tant
celui de PWC que celui du Protecteur du citoyen, qui font clairement état de
problèmes connus au niveau du SAG, le Service d'authentification
gouvernementale, bien avant le lancement de SAAQclic, revenons sur quelques
points importants.
Hier, le premier ministre a répondu à une
seule des quatre questions du chef de l'opposition officielle. Il a laissé son
ministre se lever. C'est rare et assez révélateur, mais ça veut dire quoi? Il
ne veut plus, il ne peut plus le défendre? Il ne s'intéresse pas aux dossiers?
Il ne suit pas le dossier? Dans tous les cas, c'est inquiétant.
Deuxièmement, on a affaire à un ministre
qui, encore une fois, se déresponsabilise devant le fiasco SAAQclic et les
ratés de son SAG. Son déni, répéter les erreurs qu'il a commises, est
franchement inquiétant. Il accuse la SAAQ d'être incompétente, comme si la
SAAQ, ce n'est pas une entité qui est contrôlée par son gouvernement. Son
mandat, là, c'est de donner des services aux citoyens, ce n'est pas de trouver
des excuses. Le ministre Caire, il a tout simplement abandonné les Québécois.
Puis, comme on le dit dans le rapport, il a sous-estimé que des Québécois, une
bonne partie de Québécois, là, ce n'est pas juste des cas d'exception comme il
aime le dire, ils ont encore besoin de parler à un être humain, que ce soit au
téléphone, que ce soit dans une succursale de la SAAQ. Puis ça, là, c'est
inexcusable.
Troisièmement, à combien s'élève la
facture du fiasco d'Éric Caire? Lors de l'étude des crédits, en avril de cette
année, on en était à 2,6 millions. Aujourd'hui, cinq mois plus tard, on en
est à combien en termes d'heures supplémentaires à la SAAQ des programmeurs, des
roulottes, des licences, des audits? Le gouvernement doit nous fournir ce
chiffre. Puis on va s'entendre que c'est sans considérer toutes les heures de
travail perdues par les nombreux Québécois qui ont dû prendre congé de leur
travail pour perdre du temps au téléphone, aller en succursale à de multiples
reprises. Puis l'école, là, on continue d'en entendre parler, là, les déboires
continuent. À tous les jours, vous nous en relatez.
Vous savez, je siège sur l'étude détaillée
du p.l. n° 15, puis on a récemment appris du ministre
de la Santé qu'il sera accompagné par un expert en informatique externe, un
accompagnateur, pour mener à bien ces grands changements dans le domaine de la
santé. Cet expert, on le sait tous, ce n'est pas Éric Caire, puis les Québécois,
là, ils s'en déclarent bénis. D'ailleurs, M. Caire, il doit déjà écrire
ses lignes pour passer le blâme à d'autres, parce que c'est exactement ce qu'il
fait dans le dossier de la SAAQ. Dans le fond, pourquoi avoir un ministre du
Numérique s'il n'a aucune responsabilité?
On s'est tous fait rappeler en fin de
semaine, là, les débuts ou l'entrée en politique du premier ministre il y a 25 ans.
Peut-être qu'il pourrait s'inspirer des circonstances de son arrivée en
politique pour nommer cet accompagnateur externe au cabinet. On aurait enfin
autour de la table un expert en numérique.
Non, mais plus sérieusement, puis en
terminant, un gouvernement est surtout responsable de rendre des services, des
services de base essentiels à sa population. Je sais que c'est plus agréable de
faire des annonces sur la filière batterie, de partager des petits fours avec
des industriels étrangers, tout ça, c'est très agréable, mais on ne peut
négliger, quand on est au gouvernement, de fournir des services essentiels à la
population. Les Québécois s'attendent de leur gouvernement qu'on ne les néglige
pas, qu'on ne laisse personne de côté, puis c'est vraiment ça que le Protecteur
du citoyen est venu nous dire.
M. Laforest (Alain) : M.
Derraji, 5 % d'appuis dans le vote francophone. Ça ne doit pas être très
réjouissant, au parti, actuellement?
M. Derraji : La nouvelle
aujourd'hui, c'est que François Legault vient de perdre 10 points. La
formation de François Legault est en perte de vitesse énorme, à la lumière de ce
qu'on voit au Québec. Les missions de l'État sont en péril. Beaucoup, beaucoup
de problèmes au niveau de la santé, au niveau de l'éducation, services de la
justice. L'infrastructure, regardez ce qu'il se passe dans les hôpitaux. C'est
hallucinant de voir qu'au Québec on accepte de construire un hôpital en 15 ans.
C'est 10, 15 ans, et on ne sait même pas s'il va voir le jour ou pas. Donc,
c'est la nouvelle à retenir, que M. François Legault doit recadrer son
gouvernement et revenir à l'essentiel même, c'est remplir les missions de l'État.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
vous vous réjouissez de la dégringolade de la CAQ, même si ça ne vous bénéficie
pas?
M. Derraji : Je ne me réjouis
pas de la dégringolade. C'est un message que les Québécois envoient maintenant
au gouvernement Legault. Le gouvernement Legault a le mandat le plus fort
autour de la table, 90 élus. Écoutez, en Mauricie il n'y a même pas une semaine
des journalistes se levaient pour dire : Ça sert à quoi avoir un député
caquiste en région? Parce qu'il n'est même pas capable de défendre les besoins
de la région.
Aujourd'hui, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on
joue notre rôle, et la personne qui est devant vous, c'est le leader de notre
formation politique. Je vois mes collègues travailler chaque jour avec
acharnement, ramener les préoccupations des Québécois, mais, de l'autre côté,
on a un travail à faire à l'intérieur du parti. Le comité de relance fait son
travail, ma collègue a fait la tournée du Québec, on va continuer notre travail
pour être à l'écoute des Québécoises et des Québécois, ça, c'est sûr, mais on a
aussi un travail à faire ici, au Parlement, pour dire aux Québécois que le
gouvernement Legault fait fausse route par rapport aux priorités des Québécois,
le coût de la vie, les problèmes au niveau de l'éducation. Regardez aujourd'hui
la liste des chirurgies, regardez les employés d'État qui quittent. C'est très
grave, ce qui se passe au niveau de l'appareil gouvernemental.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous,
vous êtes le leader et le porte-parole en matière d'immigration. On peut vous
entendre sur la présence de M. Cormier-Denis demain en commission
parlementaire?
M. Derraji : Vous savez, je
suis très heureux de parler des consultations sur l'immigration parce que c'est
un enjeu important. Ça fait deux semaines qu'on en parle. Et, avant d'aller sur
les procédures, je vous annonce qu'aujourd'hui je viens de m'entretenir avec le
leader du gouvernement, son équipe, et on va avoir des discussions par rapport
à la nouveauté d'hier, de ce qui est apparu dans un article, et les problèmes,
et les propos tenus par ce monsieur. Donc, au courant de la journée, on va
essayer de trouver une solution par rapport à cela.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que c'est possible de désinviter quelqu'un une fois qu'il a été invité?
M. Derraji : Bon, vous posez
une très bonne question, O.K.? Et j'ai entendu tous les groupes, c'est très
long ce que je veux vous dire, mais du moment que vous voulez poser la question...
Le 30 mai, il y avait une motion qui a été acceptée par l'ensemble des
partis politiques. Je l'ai, la copie, ici, O.K.? C'est une consultation
générale, pas particulière. On ne peut pas s'entendre : Moi, je t'en envoie
10, toi, tu envoies cinq, après on s'arrange pour avoir deux jours de
consultations. C'est des consultations générales, ça touche tout le monde. Nous
avons... Écoutez, moi, hier, j'ai quitté le...
M. Lacroix (Louis) : Donc,
c'est correct qu'il soit là.
M. Derraji : Je vais juste
terminer, M. Lacroix. Hier, j'ai quitté le Parlement à 22 heures. Il
y avait des groupes qui représentent tout le Québec. Ce monsieur a envoyé un
rapport, ce rapport est analysé par les membres de la commission. Et hier même
on avait un individu qui parlait de moratoire, qui parlait que la commission ne
servait à rien, que ça commande une commission d'enquête. Et je tiens à vous
dire, la présidente de la commission a très bien géré le débat. On est dans une
société démocratique.
Maintenant, sur cet individu, je viens de
vous le dire, nous allons avoir des discussions avec les autres formations
politiques et on va vous revenir au courant de la journée.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Qu'elles
sont les limites dans un débat démocratique de ce qu'on peut venir dire au
Parlement?
M. Derraji : Bon, est-ce que
vous parlez de ce cas ou vous parlez de manière générale? Parce que, de manière
générale...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Allons-y
général.
M. Derraji : O.K. De manière
générale, qui suis-je, qui suis-je pour museler un groupe? Est-ce que je suis
d'accord avec tous les groupes qui passent en commission parlementaire? Je
siège depuis 2018. Mon rôle, c'est quoi? Écouter les groupes, voir les failles
dans les projets de loi, amender le projet de loi pour que le meilleur projet
de loi qui aide les Québécois... la version finale soit la meilleure. C'est là
où nous sommes.
Maintenant, je ne partage en aucun cas, ni
de près ni de loin, les propos tenus par cet individu, mais on s'est donné une
procédure, c'est que c'est des consultations générales sur l'immigration. Tout
le monde peut envoyer un mémoire.
Et je tiens à vous dire, vu l'ampleur du
problème de l'immigration temporaire, beaucoup de groupes l'ont mentionné. Ça
fait trois semaines, deux semaines qu'on siège, on finit de siéger ce jeudi,
70 mémoires. Ça démontre que l'enjeu est sérieux, et tous les Québécois
sont préoccupés, tous les Québécois. Les organismes sont venus, les syndicats,
les représentants du patronat, la société civile. C'est ça, le débat
démocratique.
M. Lacroix (Louis) : Mais la
vérité, c'est que vous ne saviez pas qui il était, cet homme-là, hein, n'est-ce
pas?
M. Derraji : Est-ce que je
suis un expert? C'est un ex-membre du PQ. Probablement, le PQ le connaissait
mieux que nous. Je n'ai pas eu de demande officielle de quiconque...
M. Lacroix (Louis) : Mais
avez-vous déjà lu ses propos à cet homme-là?
M. Derraji : Bien, j'ai lu
des propos... il y en a pas mal comme lui qui parlent, mais est-ce qu'on va
juste contrôler... Il a le droit de dire ce qu'il pense. Je ne les partage pas.
Là, je vais vous poser la question : Vous, Monsef Derraji, est-ce que vous
partagez ce qu'il dit? Non, je ne les partage pas, M. Lacroix. En aucun
cas, je ne seconde ses propos.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais
vous avez dit que les groupes puis les invités ont envoyé des rapports qui ont
été analysés par les membres de la commission, donc est-ce que vous avez lu ce
qui a fui?
M. Derraji : Oui, et ça... attendez.
Ça, c'est la rigueur de la commission. Si la commission... Et je vous le dis,
c'est un travail que se fait, il y a des gens qui travaillent. Le président, il
ne représente aucun parti. Et il y a le secrétariat à la présidence. La commission
au siège a le devoir d'analyser tous les rapports. S'il y a des propos, bien,
il faut parler avec la personne sur son rapport. Et quand il va venir en
commission, et il a 10 minutes de s'exprimer, il doit suivre, et c'est là,
M. Lacroix, où c'est important, il doit suivre les règles de l'Assemblée
nationale. Vous avez le droit de penser ce que vous voulez, mais, à l'intérieur
de l'Assemblée nationale, il y a des propos qu'on ne peut pas tenir en tant que
député à l'intérieur du salon bleu, mais même en tant qu'invité en commission
parlementaire.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous allez défendre sa présence?
M. Laberge (Thomas) : Le
gouvernement est en train de dire qu'il va le désinviter, là, c'est ce qui est
en train de sortir, là. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Derraji : Je tiens à vous
dire que nous allons avoir des discussions avec le gouvernement et les autres
partis aujourd'hui — ça, c'est la nouvelle — et qu'on va
vous revenir avec la décision finale. Parce qu'à la lumière de ce qu'on voit,
il y a un certain malaise, et tout le monde exprime son malaise. On va vous
revenir. Je ne peux pas prétendre ce que les autres formations pensent.
M. Laberge (Thomas) : Non,
mais vous, personnellement...
M. Derraji : Je viens de vous
le dire, j'ai un malaise par rapport à ses propos. Mais maintenant, il y a une
motion de consultation générale qui a été acceptée par tous les partis. Là, je
comprends que l'événement vient de sortir. Donnez-nous un peu de temps, on va
s'entendre aujourd'hui et on va vous revenir avec la décision finale.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
avez parlé des missions de l'État en ouverture. Qu'est-ce que vous pensez des
taux de roulement dans certains ministères?
M. Derraji : C'est terrible
ce qui se passe à l'intérieur de l'appareil gouvernemental. Aujourd'hui, je
demande et je formule la demande officielle à M. Legault de prendre le
leadership nécessaire pour que les missions de l'État ne soient plus en péril.
C'est anormal dans une société riche comme la nôtre que des patients attendent
pour une chirurgie pour plus qu'une année. C'est anormal qu'on ait, dans les
milieux carcéraux, des situations inacceptables. C'est anormal qu'on ait des
profs non qualifiés qui enseignent à nos élèves. C'est très sérieux.
M. Legault a reçu le mandat fort de la part des Québécoises et des
Québécois et, malheureusement, il ne livre pas. C'est ça, la situation.
M. Desrosiers (Sébastien) : La
solution, est-ce que ça passe par la négociation avec le Front commun?
M. Derraji : Négocier de
bonne foi. On a besoin de nos employés. On a besoin de nos fonctionnaires avec
de bonnes conditions salariales et aussi une qualité de vie. Ce que les
travailleurs nous demandent, c'est un équilibre travail-famille. Ils nous
demandent de prendre en considération la réalité actuelle et c'est là où le
gouvernement doit démontrer son leadership. Parce qu'on ne peut pas se
permettre qu'avec les taxes qu'on paie et l'impôt qu'on paie on ait une piètre
qualité de service.
M. Carmichael (Simon) : Justement,
sur ce sujet-là, il y a plusieurs CIUSSS qui refusent les demandes de patients
provenant de l'extérieur de leur territoire, par exemple quelqu'un qui voudrait
avoir une chirurgie X et qu'il y a une liste d'attente d'un an dans sa région
et que, dans la région voisine, il y a une liste d'attente de quelques mois à
peine. Le médecin de famille fait la recommandation. Souvent, les CIUSSS
refusent ce genre de transfert là. Est-ce que ça devrait être le cas?
M. Derraji : Tout doit être
envisagé pour soulager la douleur de ces patients. Mettez-vous à la place de
quelqu'un qui attend une chirurgie. Mettez-vous à la place de quelqu'un qui
attend en chirurgie oncologique. Quand vous recevez l'appel : Monsieur,
vous avez le cancer... ce n'est pas tout le monde qui est à l'aise avec ce
genre d'appel. Les gens tremblent. Aujourd'hui, on dépasse les délais. C'est
anormal. C'est un système de santé qui nous coûte 1 milliard de
dollars par semaine. Donc, oui, le gouvernement... Je responsabilise
M. Legault, c'est lui qui nomme les ministres. Ce n'est plus M. Dubé
qui est rendu à son cinquième plan pour trouver des solutions, c'est
M. Legault, le responsable. M. Legault est responsable des missions
de l'État. Il doit les remplir. Ça commence par respecter la dignité des gens.
Ceux et celles qui attendent pour une chirurgie, ils doivent l'avoir.
Mme Senay (Cathy) : M. Derraji, regarding the recent poll, the liberals are not in the
race, and Jean-Talon has been a liberal's front goal for years. So, is it
disappointing?
M. Derraji :
I'm very confident that we have the
best candidate in this by-election. She's very competent, she's working very
hard, she's on the field, she's doing all what she can do during this by-election.
So, we will wait till October to analyze everything.
Mme Senay
(Cathy) : Regarding Alexandre Cormier-Denis,
we know his past, we know his background, like a radical nationalist. How come
he made it to the list? How come he made the cut?
M. Derraji : Listen, this is an open consultation, it's about immigration.
Everyone can send a «mémoire». Everyone can send a letter to the commission.
It's public.
Mme Senay
(Cathy) :
But
he's well known. Like, you do… like, you just type his name in Google and
you'll find lots of things.
M. Derraji : Yes. We have 70 groups and individuals. So, as I said, we'll have
discussions today with the leader of Government and with my other colleagues...
Mme Senay
(Cathy) : The Government is already opening the door that, if everybody agrees...
M. Derraji : Sorry?
Mme Senay
(Cathy) : The Government has already opened the door in the last few minutes that, if the
opposition parties agree, well, like, you can just retreat him from the list.
M. Derraji : I will have this discussion with the leader of Government. I'm very open to find any
solution.
Mme Senay
(Cathy) : But, again, how come he made the
cut?
M. Derraji : He sent his «mémoire». And, as I said, we wrote this motion. Now,
it's time to look at what happened with this invitation, and I'm sure today we
will find a good solution.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Why not just come out and say that you'd
like him to be uninvited? Does that not contradict with the... you mentioned
the motion from last... I believe it was last spring or last year?
M. Derraji : Yes, it's 30th of May 2023, it's a motion for a general
consultation.
Mme Mignacca (Franca
G.) : And I understand that, but what about
the motion yesterday? By not uninviting him, are you not contradicting the
motion everyone adopted yesterday?
M. Derraji : Regarding what happened in Ottawa?
Mme Mignacca (Franca
G.) : Exactly.
M. Derraji : I guess, what he said... I'm so sorry. I'm not here to say that: You're
good. No, it's not the same. There's no link with what happened in Ottawa and
this general consultation. There's no link.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But some people have considered this man
a neo-Nazi. How does that have no link?
M. Derraji : What kind of person… I don't agree with this guy, but he has the
right to do and to think about Nazis, about supremacists, but I don't believe
on what he said. It's different from what happened, you know, in Ottawa. No one
here said that he's OK with what he said.
Mme O'Malley
(Olivia) :So then how
and why is it proper that he's allowed to act like you're saying? Anyone can
put it in, but anyone with radical ideas of thought?
M. Derraji : Yes, you're right. It's a procedure. I don't know what's the name in
English. Inside, we vote all together that it's a general consultation. So,
once you have just a general consultation, everyone can send a message saying
that: Hello, I'm here, I want to participate. So, we don't have this ability to
say, before that: Look, we will find a solution together, all the others, to
invite 20 or 40, because it's a general consultation. So, now, we see so many
things on the media. We will have a discussion with the leader of Government
and my other colleagues, and we will find a solution today.
Mme Mignacca (Franca G.) : If I can just get you on a similar note on the immigration consultations.
You've mentioned quite frequently that temporary foreign workers haven't come
up. You have some concerns there. But Mme Fréchette announced last night
that she's actually giving the Commission des partenaires du marché de travail
the job to look into closed work permits for temporary foreign workers and how
that affects them. Is that not enough in terms of looking into the issue?
M. Derraji : Nothing, it's too late. Why she didn't do this before? We are on
consultation now for almost three weeks. And why I tried to show this? They
have… I'm sorry, it's not there. OK, here. They say they want only 15%. It's
2 000. It's a lot of temporary immigrants. And what we have here in this
consultation, only permanent immigrants. So, it's a miss. We lost our
consultation because we don't have time to have the right discussion about
temporary immigrants in Québec. Good? Thank you. Bonne journée.
(Fin à 9 h 03)