(Huit heures quarante-sept minutes)
M. Tanguay : Alors, bonjour à
tous et à toutes. Ce matin, nous allons parler, évidemment, d'itinérance. En
itinérance, il faut renverser la tendance. On apprend ce matin que les données...
les données, qui ont été rendues publiques après 11 mois de vérifications, ont
fait en sorte que nous avons un portrait d'il y a un an... c'est 10 000
sans-abri. Et plusieurs vont vous dire que c'est la pointe de l'iceberg. Ça, c'est
10 000 sans-abri. Aucune région, partout au Québec, n'est épargnée. C'est
plus de 44 % de sans-abri, une hausse de près du double depuis 2018, donc
depuis cinq ans. Et l'une des causes... ce n'est pas la cause unique, mais l'une
des causes, plus de 20 %, c'est le logement, le fait, entre autres, de
perdre son logement. On parle d'éviction ou de ne pas carrément avoir de
logement.
La CAQ... Là-dessus, vous allez nous
entendre revenir... comme on le fait depuis ces dernières années et ces
derniers mois, de manière soutenue, nous allons revenir sur l'importance de
développer des logements sociaux, de favoriser aussi l'accès à la propriété,
parce que, qui dit accès à la propriété, dit transfert d'un logement à une
résidence, par exemple, unifamiliale. Mais ça vient libérer, ça vient augmenter
l'offre de logements sur le terrain.
Il faut donc mettre fin à l'itinérance, il
faut renverser la tendance, et, pour ça, on a une proposition très tangible à
mettre sur la table, là, ce matin, et ma collègue va vous en parler. On va
parler de disponibilité de logements, sortir les gens dans la rue, à la veille
de l'hiver qui s'en vient. Alors, sans plus tarder, je vais maintenant... pour
vous faire part de cette proposition que nous mettons sur la table ce matin, je
vais céder la parole à ma collègue, qui est députée de D'Arcy-McGee et qui est...
j'ai en tête... qui est notre porte-parole en matière de lutte à l'itinérance,
Elisabeth Prass.
Mme Prass : Bon matin. Donc,
les chiffres qui sont sortis, qui ont été publiés hier, bien, premièrement,
comme M. Tanguay vient de le dire, sont des chiffres qui datent d'il y a six
ans, un recensement qui se fait à chaque année, puis qui ont eu presque un an
de retard, donc qui ne reflètent pas la réalité sur le terrain, avec une
augmentation de l'itinérance, en région, qui est, maintenant, à 40 %.
Donc, nous, ce qu'on propose, avec l'hiver qui arrive, c'est... Le gouvernement
a besoin de repenser leur façon de faire. Il faut qu'il y ait des moyens à
court, à moyen et à long terme. Donc, ce qu'on propose, entre autres... Suite à
la pandémie, il y a beaucoup de locaux commerciaux qui sont vides. Donc, nous,
ce qu'on demanderait, c'est aux villes, aux gouvernements, aux propriétaires de
s'asseoir ensemble, avec les organismes communautaires, pour bien identifier
des locaux commerciaux qui pourraient être aménagés en sites d'hébergement d'urgence
et transitoire.
L'hiver arrive. On ne veut pas se
retrouver à une situation comme l'année passée, où il y a des refuges d'urgence
qui ouvrent quand il fait moins 50° dehors, mais, quand il ne fait pas moins 50°,
c'est correct pour... le monde dorment à l'extérieur quand il fait moins 30°.
Également, on voudrait voir la documentation faite de façon annuelle, plutôt
qu'à chaque cinq ans, pour que la planification et le financement puissent
vraiment être une réflexion de la réalité sur le terrain, ce qui n'est pas le
cas présentement. Et, ensuite, à long terme, bien, on prône également, avec les
maires, le modèle finlandais, le logement d'abord, pour que les gens puissent,
justement, intégrer des logements, plutôt qu'avoir des logements de transition
pour qu'ils, éventuellement, retournent dans la rue. Donc, nous, c'est ce qu'on
propose, on veut des actions concrètes puis on veut des actions sur plusieurs
fronts.
Également, on sait que le ministre va
annoncer ce matin un 20 millions de dollars pour l'addition de refuges, mais
la directrice du RAPSIM, à Montréal, et je la cite, dit que c'est... «Le
montant est insuffisant. J'espère qu'il y aura d'autres annonces. On a besoin
de 40 millions de dollars à Montréal juste pour maintenir l'offre
d'hébergement d'urgence.» Donc, clairement, le 20 millions de
dollars, c'est apprécié, mais ce n'est pas une solution. Donc, nous, on demande
au gouvernement d'agir, parce que, clairement, ce qui est mis en place ne
fonctionne pas.
M. Laforest (Alain) : C'est
quoi, le montant que vous demandez?
Mme Prass : C'est... Bien, il
faut, comme j'ai dit, encore une fois, s'asseoir avec... par exemple, pour ce
qui est des... louer les locaux commerciaux, il faut s'asseoir avec les...
M. Laforest (Alain) : S'asseoir,
ça prend six mois, là.
Mme Prass : Non, pas
nécessairement. Les organismes communautaires, que le ministre demande,
justement, de faire le travail d'aller trouver des refuges, eux, ils sont prêts
à aller sur le terrain. Eux, ils ont, justement, besoin d'avoir plus de
possibilités que ceux qui sont ouverts maintenant, pour aller trouver des
endroits à proposer au ministre pour les... pour financer.
M. Gagnon (Marc-André) : ...propriétaire
de local commercial, là, pensez-vous vraiment qu'il va... qu'il a envie que des
gens en situation d'itinérance, qui souffrent, souvent, malheureusement, de
problèmes de santé mentale, utilisent ses locaux comme un dortoir? Je veux
dire, ça prend des ressources, de la surveillance. Ces gens-là ont besoin
d'aide, pas juste d'un lit, là.
Mme Prass : Tout à fait. Puis
c'est des partenariats entre les organismes communautaires et ces locaux. Puis
aussi, il faut se dire, les locaux sont vides maintenant, de toute façon, donc
ça ne sert à rien. Mieux les avoir intégrés avec des gens, qui, sinon, seraient
en train de dormir dans la rue, plutôt que de les avoir vides.
M. Bergeron (Patrice) : Donc,
on signerait un bail commercial puis on ferait des cloisons pour faire des
chambres... Comment ça fonctionnerait? Puis là, à ce moment-là, on signe selon
des conditions de...
M. Tanguay : Exactement. Ça
prend un partenariat, donc, Québec-municipalités. Puis les municipalités, ça
fait longtemps qu'elles crient, là : Aidez-nous, Québec. Les organismes
communautaires aussi, parce les organismes communautaires sont sur le terrain,
travaillent avec les personnes en situation d'itinérance. Et, évidemment, les
propriétaires de locaux. Il y a des... Je ne dis pas que ça va être convenu
avec tous les propriétaires de locaux commerciaux vides, mais les propriétaires
de locaux commerciaux vides qui ont le goût d'embarquer, qui ont dit : Oui,
moi, ça me tente de signer un bail, une entente. Et ça veut peut-être même dire
des aménagements, des coûts pour aménager des toilettes, aménager des douches,
et ainsi de suite. Faire en sorte qu'ils soient mis dans le coup, des
partenariats. Que Québec, aussi, prenne une bonne partie de la facture, parce
que Québec a un rôle à jouer là-dedans.
Notre point, c'est dire que là, la
photographie d'il y a un an, c'est 10 000 sans-abri. Pour plusieurs, c'est
la pointe de l'iceberg. Vous le savez, quand il va faire moins 30°, là, cet
hiver... il va faire moins 30°, à un moment donné, cet hiver... il va y avoir
des abris de fortune qui vont se faire en catastrophe, on va dire : Bien,
ce soir, on ouvre, exceptionnellement, tel local. Nous, ce que l'on propose,
c'est que les intervenants, les quatre acteurs dont je vous ai mentionnés,
puissent s'asseoir, puissent trouver des solutions. Sortir les gens de la rue,
c'est la première étape. C'est ce que l'on propose.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
je me questionne sur le réalisme de votre proposition, parce que des logements
qui sont zonés... des locaux qui sont zonés «commercial», tu ne peux pas
héberger des gens du jour au lendemain, comme ça. Il faut changer le zonage. Puis,
après, qui va vouloir assurer ça? Tu sais, il y a un niveau de risque qui vient
avec ça. Non, mais c'est parce que j'ai de la difficulté à voir le réalisme de
votre proposition.
M. Tanguay : Bien, le
réalisme est : est-ce qu'on ne fait rien? Le réalisme : est-ce que
les gens... Les gens sont dans la rue, là, 10 000 sans-abri. Il va faire moins
10°, moins 15°, moins 20°, moins 30° cet hiver. L'hiver est à nos portes. Ce
que l'on propose, encore une fois, c'est sur une base volontaire, bien
évidemment, pour les propriétaires de locaux commerciaux. Certains
n'embarqueront pas, mais certains vont embarquer.
M. Gagnon (Marc-André) : Qui
faudrait qui paie pour les assurances?
M. Tanguay : Bien, Québec a
une importante responsabilité financière. On parle de Lionel Carmant. Moi, je
ne doute pas des bonnes intentions de Lionel Carmant, mais je le juge, comme
m'invite à le faire, là, François Legault, sur les résultats. 20 millions,
c'est nettement insuffisant. Alors, Québec doit ramasser sa large part de la
facture. Et nous, c'est une solution tangible. On met ça sur la table. Certains
vont vous dire : Écoutez, ça n'a pas été fait avant, au Québec, et je
pense qu'il faut sortir des solutions, des sentiers battus. C'est pire que
pire, là.
Et, encore une fois, si vous me permettez — je
termine là-dessus — la situation d'itinérance, être dans la rue,
quand on est là, là, on échappe les gens. Le logement, abriter les gens, avoir
une adresse, c'est la première étape nécessaire à franchir pour qu'on puisse
travailler sur les autres causes de l'itinérance.
M. Bergeron (Patrice) : ...les
espaces commerciaux sont à... pieds carrés x, on a toutes les données là-dessus.
Est-ce que vous avez une estimation de ce que ça pourrait...
M. Tanguay : Je n'ai pas une
évaluation budgétaire à offrir ce matin. Je ne vais pas vous dire : Ça va
coûter 1 milliard, 2 milliards, 3 milliards. Je n'ai pas
d'évaluation budgétaire. Par contre, on ne peut pas se passer de cette
proposition-là, de l'analyser. Puis savez-vous quoi? On ne prétend pas que ça,
ça va régler, du jour au lendemain, dans la semaine prochaine, là, les
milliers, milliers de cas, mais il faut que Québec, par une mesure innovante
comme ça, puisse aborder le sujet. Encore une fois, nous, l'objectif, là, il
faut renverser la tendance, renverser la tendance.
M. Duval (Alexandre) : ...qu'il
y aurait peut-être un lien entre le projet de retirer le droit des locataires
de céder leur bail, donc, dans le projet de loi de Mme Duranceau, et une
éventuelle hausse de l'itinérance, donc que le projet de Mme Duranceau
contribuerait à augmenter encore davantage l'itinérance. Puis là Mme Duranceau
et M. Carmant viennent de dire que, non, non, il n'y a pas de lien entre
cession de bail puis ce qui pourrait arriver en matière d'itinérance. Êtes-vous
d'accord avec ça?
M. Tanguay : Je pense que
c'est important. Je ne veux pas mettre la faute sur cet aspect de cession de
bail là pour dire : Bien, c'est ça qui explique le 10 000 et plus
sans-abri. Mais il faut se poser des questions.
Une voix : ...
M. Tanguay : Ça n'aide pas,
ça n'aide pas, ça n'aide pas. Je vais vous revenir, entre autres, sur la clause
G, clause G qui fait en sorte que, quand vous appliquez pour louer un bail, il
n'y a pas d'obligation stricte de communiquer quel était le prix du loyer
passé. Alors, ça, ça pourrait être un élément, la clause G. Et, là-dessus, en
matière de logement, il faut, justement, analyser... Encore une fois, les
propriétaires, là... Puis nous, au Parti libéral du Québec, là, on ne va pas
taper sur la tête des propriétaires. Bien souvent, les petits propriétaires,
qui sont propriétaires de plex, c'est leur fonds de pension, puis ils sont de
bonne foi, les propriétaires. Alors, ça prend un équilibrage pour ça, puis ils
sont prêts à participer à ça.
M. Carabin (François) : Non,
mais, juste là-dessus... votre collègue M. Derraji parle beaucoup de la
capacité d'accueil du Québec en matière d'immigration. Est-ce que les seuils
actuels, selon vous, peuvent avoir contribué, en partie, du moins, à
l'augmentation des chiffres en itinérance qu'on a observée l'année dernière?
M. Tanguay : Quand mon
collègue, à juste titre, parle de la capacité d'accueil, il va toujours,
évidemment, définir, et c'est tout à fait approprié... Capacité d'accueil, ça
veut dire quoi? Ça veut dire logement, ça veut dire soins de santé, ça veut
dire services de garde. Alors, il y a un débat sur : est-ce que le Québec
devrait accueillir 50 000, 60 000, 70 000? Nous voulons faire en
sorte d'élargir le débat sur les résidents temporaires. Parce que, quand on dit
que ça a explosé, puis qu'il y en a plus de 300 000, bien, veux veux pas,
ça met une pression énorme sur la non-disponibilité des logements et des
services essentiels. Alors, on est une terre d'accueil, au Québec, on est
ouverts, on est confiants, on veut de l'immigration, mais on veut une
immigration, évidemment, qui soit ordonnée puis qui... et qui...
Une voix : ...
M. Tanguay : ...oui, oui,
c'est ça, la question, et qui...
M. Carabin (François) : ...la
question est simple : Est-ce que...
M. Tanguay : Je veux juste
finir ma phrase, par contre.
M. Carabin (François) : Oui,
allez-y.
M. Tanguay : Donc, une
immigration ordonnée, qui tient compte, évidemment, de notre capacité
d'accueil, notamment le logement.
M. Carabin (François) : Parce
que là, actuellement, M. Tanguay, vous le dites... Il y a
372 000 temporaires, je pense, au Québec?
M. Tanguay : Plus de
300 000, là, oui...
M. Carabin (François) : Il y
a... Bon, on accueille plus que les 50 000, parce qu'il y a eu un
rattrapage dans les dernières années. Donc, la question est simple : À
quel point est-ce que les niveaux actuels d'immigration, selon vous, ont
contribué à l'augmentation de 44 %...
M. Tanguay : C'est clair que
ça a eu un impact, parce que, lorsque l'on parle de la première cause de
l'itinérance, non-disponibilité des logements, crise du logement, bien, je veux
dire, ça participe de ça. Mais, encore une fois, je ne vais pas mettre la faute
du résultat de plus de 10 000 sans-abri sur l'immigration, là, je ne vais
pas en faire une cause directe, en disant : Bien, c'est ça, la cause.
Mais, quand on dit... Notre crise du logement au Québec, qu'on vit depuis
plusieurs années, qui a été niée par François Legault pendant trois ans, c'est
clair que la pression est accrue. Mais je ne ferai pas jamais du un pour un, ah!
c'est l'immigration qui fait en sorte qu'on a des sans-abri. Non, mais ça prend
une vision globale. Et, puis je termine là-dessus, dans le débat de
l'immigration, c'est ça qu'on veut, on veut avoir une vision globale, qui
inclut les plus de 300 000 temporaires.
M. Gagnon (Marc-André) : La
journée sans Meta demain, je vois, là, que Québec solidaire a désactivé ses
publicités, ses placements publicitaires sur Facebook. Est-ce que vous allez
faire de même?
M. Tanguay : Oui, demain, on
participe au boycott. Alors, demain, pas de Facebook, pas d'Instagram.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
vous allez désactiver vos publicités? Parce que c'est une chose de dire :
Je n'y vais pas, je ne vais pas l'alimenter, là. Mais vous allez suspendre vos
publicités?
M. Tanguay : Tout à fait. Entièrement.
M. Duval (Alexandre) : Sur la
couverture cellulaire au Québec, qu'est-ce que ça vous dit qu'un député de la
CAQ soit obligé de faire une sortie? Est-ce que vous craignez pour le respect
de cet engagement électoral?
M. Tanguay
: Oui. Et le
collègue député de la CAQ, je pense que... parle de bon sens. Et,
effectivement, c'est un engagement, encore une fois, que lui, comme député de
François Legault, de la Coalition avenir Québec, croit. Je pense qu'il ne veut
pas se faire faire un troisième lien. Je pense que M. Bélanger, collègue de la
CAQ, il ne veut pas se faire passer un troisième lien. Je pense qu'il envoie
déjà les bons signaux à son chef. Ne me passez pas un troisième lien. Moi, j'ai
mis mon honneur là-dessus, j'ai défendu l'engagement. Il est minuit moins une.
Mme Mignacca (Franca
G.) : What do you think explains this dramatic
increase in the number of homeless people? I see Ms. Prass has a chart. Do you
think you can explain a bit? What explains… What, you think, is behind that?
Mme Prass : Sure. Well, when you look at the stats, the first cause, at almost
24%, is people being thrown out of their homes. And we know that there is a
massive lack of housing right now, and so, people don't have anywhere to turn.
And so, as… We also have to think that the numbers that came out today are five
years after the previous numbers, which were prepandemic, before the inflation
crisis, before the housing crisis. So, obviously, all of those elements as well
contribute to the numbers that we see today.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Mr. Carmant announced… it's actually $13
million in additional funding, on top of what had already been accounted for in
the budget. What more do you
think the Government could be
doing, right now, to deal with this crisis?
Mme Prass : Well, first of all, the money that he has announced has already
been said to be insufficient. In Montréal, they need $40 million just to maintain the offer of emergency
shelters. I think that the problem is that the Government is not… is only taking one action and is financing shelters, etc.
We want to see short-term, medium-term and long-term action. And one of the
things that we're proposing today is, postpandemic, there are so many empty
commercial spaces, and we would like to see cities, community organizations and Government sit down with the owners of those to see which ones are willing to
convert their empty spaces into transition and emergency housing for homeless
people.
Winter is a few months
away, and the Government
solution is: Oh! when it's minus 50° outside,
we'll have emergency shelters, so people don't have to sleep outside when it's minus 50°. But then, when it's minus 30°, it's fine for them to sleep
outside.
Mme Senay (Cathy) : What's the capacity of this, your suggestion, just for Montréal?
Mme Prass :
It depends. Once again, the owners have to be willing to undertake it and
willing to rent out. It's not a solution that's going to, from one day to the
next, solve the problem, but it's part of the solution. We're also asking for
the numbers like the ones that came out today to come up annually, rather every
five years, so that the Government can better plan and finance what's really
going on on the ground, rather than something that was five years ago.
And we would also, on a long-term
basis, like the Government to start adopting the Finnish model of Housing First,
which is proned by the mayor of Quebec City, Bruno Marchand, which is the
notion of… In Québec, in order to have access to social housing when you're
homeless, you have to accept to go through programs for mental health issues,
for addiction issues, whatnot, which a lot of homeless people don't. They don't
keep schedules, they don't necessarily want to partake in all that. And the
Finnish model is, you give them an apartment first, and that gives them dignity
and the motivation to go seek help. And there is a study that came out
yesterday, by the UMQ, that said it's actually cheaper to provide them housing
than to keep them in the streets. It's $72,000 a year, approximately, that it
costs the Government for a homeless person, whereas, if we give them housing,
it costs the Government, I think, $67,000.
Mme Senay (Cathy) : And let's look at your chart. 10,000, this is the visible?
Mme Prass :
Not only visible, but this was done last year.
M. Tanguay
:
Yes, a year ago.
Mme Prass :
And, even in the report, they say that this is not really a reflection of the
reality, that this is an inferior number.
Mme Senay (Cathy) : Did you see the situation in San Francisco?
Mme Prass :
Yes, but we see… I mean, 40% of homelessness in Québec, now, is in the regions.
In Outaouais, there was a five… sorry, it went up by five, so 268%, the number
of homeless people that are present in the territory. And we see it everywhere.
It's in Rimouski, it's in Saguenay. It's not just a Montréal problem, it's not
just a city center problem anymore. It's everywhere. And so, the situation is
completely changed, and we need actions that are going to correspond to those
changes.
Mme Senay (Cathy) : …municipalities don't have, but they need to…
Mme Prass :
Not at all, not at all. And it's a new reality for them. We saw the mayor of
Gatineau, last week, who came out, emotionally, saying that we need help. We
hear the ones who are dealing with this directly, and we are not getting the
help we need from Québec. And, tomorrow, when the UMQ has this summit on
homelessness, we hope that the Government is going to be open and is going to be ready to work with them.
Mme O'Malley (Olivia) :
Mr. Carmant mentioned, you know… the COVID
pandemic. He said it's a larger issue, and more people need to work on it. Who,
really, is to blame for this almost 50% increase of homelessness?
Mme Prass :
Well, certainly, inflation had something
to... sorry, the COVID had something to do with that, like I said, inflation
and the housing crisis as well, but it's also a question of we would like to
see an interministerial committee in the Government, because it's not just
Minister Carmant, it's the Housing Minister, it's the Finance Minister, it's
the Health Minister. There needs to be a concerted effort, and there needs to
be a response that is different from the one that the Government is presenting
now, because, clearly, the results are not there.
Mme O'Malley (Olivia) :
What do you think about the fact that
they're still not taking responsibility?
Mme Prass :
Well, that... and that's why we are
hearing from the municipalities, who are saying that it can't just be on us,
you have to do your part. And so, it's nice to, you know, put the
responsibility on someone else, but, at the end of the day, the different
ministries are responsible for the services that this population needs to be
successful and get out of the situation.
M. Gagnon (Marc-André) : Juste
une précision concernant Meta, là. Là, vous allez suspendre vos publicités
demain?
M. Tanguay : Oui.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
qu'elles vont reprendre le 15?
M. Tanguay : Oui. Alors, le
boycott, c'est demain. On va respecter le boycott demain.
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 7)