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(Huit heures trois minutes)
M. Grandmont : Bonjour, tout
le monde. Bonjour. Content de vous retrouver. Bonne session parlementaire à
tout le monde. D'abord, j'aimerais vous... commencer avec... On a trois sujets
à couvrir, en fait, là.
En commençant, le premier, en fait, j'aimerais
simplement vous rappeler que je vais déposer, aujourd'hui, mon projet de loi
test climat, c'est le premier projet de loi qu'on dépose. Grosso modo, c'est un
projet qui obligerait le gouvernement à calculer, à rendre transparentes les
données sur les émissions de gaz à effet de serre de chacun de ses projets d'infrastructure
inscrits au PQI. C'est une mesure qui nous permettrait de savoir si l'action
gouvernementale va dans le sens d'une réduction ou une augmentation des
émissions de gaz à effet de serre liées aux infrastructures.
Maintenant, j'aimerais vous parler d'itinérance.
Évidemment, c'est un sujet qui est très important, qui est très... dont on
parle énormément, puis avec raison. D'abord, c'est scandaleux de voir les
chiffres qu'on voit actuellement, 10 000 personnes qui sont en
situation d'itinérance visible, parce que c'est au moins... c'est probablement
beaucoup plus de personnes. Vous comprenez la méthodologie de ce sondage-là, de
ce dénombrement-là.
Pour moi, c'est absolument scandaleux de
voir que, dans une société riche comme le Québec, on a autant de personnes qui
sont en situation d'itinérance. Ça a complètement explosé depuis que la CAQ est
au pouvoir. On a une régionalisation de l'itinérance mais une augmentation qui
est faramineuse, 568 % d'augmentation dans la seule région de l'Outaouais.
C'est un chiffre qui est conservateur, comme je l'ai dit tantôt. On en est...
Puis c'est un chiffre qui date de l'année passée, donc on en est à combien
aujourd'hui?
Moi, je comprends les maires puis les
mairesses d'être particulièrement inquiets de cette situation-là. Puis je
trouve ça particulièrement épouvantable de voir... d'entendre ce que les maires
et les mairesses... de lire des cas qu'on voit actuellement dans l'actualité,
des femmes qui accouchent... qui sont en situation d'itinérance, qui accouchent
dans le bois puis qui se font aider par certains de leurs collègues, compagnons
de rue, de voir des gens qui meurent dans les poubelles et qu'on retrouve à l'incinérateur
aujourd'hui. Ça n'a juste pas de bon sens, c'est complètement inacceptable au
Québec.
Moi, être à la place du ministre Carmant,
je serais particulièrement gêné de cette situation-là. Ça fait cinq ans qu'on
met en garde le gouvernement contre... puis mon collègue Andrés va en parler
tantôt, mais le phénomène... Il y a un très, très, très fort lien puis il est
souligné par le dernier rapport, la principale cause de l'itinérance,
aujourd'hui, en 2022 et probablement 2023 aussi, c'est les expulsions. Ça fait
cinq ans qu'on en parle, et on se rend compte, finalement, que le gouvernement,
et France-Élaine Duranceau, et Lionel Carmant n'ont pas écouté les
recommandations qu'ont faites Québec solidaire.
Aujourd'hui, le ministre va annoncer 20 millions
de dollars d'aide pour les... en mesure d'urgence pour les refuges, mais on
apprend aussi, du même coup, que c'est complètement insuffisant. C'est non
seulement insuffisant parce qu'on n'a pas un plan qui est concerté entre le
logement puis les services sociaux, mais aussi parce que 20 millions, ce
n'est pas assez. On a besoin de 40 millions juste pour maintenir les
services dans la région de Montréal... à Montréal elle-même.
Donc, demain, c'est le sommet en
itinérance. Je vais y être, je vais aller là pour soutenir les maires et les
mairesses dans leurs revendications par rapport au gouvernement du Québec.
J'espère que le ministre Carmant va arriver avec beaucoup plus que ce qu'il a
annoncé aujourd'hui.
Je vais laisser la parole à Andrés.
M. Fontecilla : Merci,
Etienne. Aujourd'hui, vous le savez, c'est le début des consultations et des
auditions particulières pour le projet de loi en habitation de la ministre
Duranceau. Et c'est un projet de loi qu'on attend depuis longtemps, que Mme Duranceau
nous promet depuis qu'elle a assumé... qu'elle est rentrée en fonction.
Et, comme le dit mon collègue Etienne, on
voit, aujourd'hui, le prix de l'inaction caquiste, depuis cinq ans, là, en
matière de logement, là. Ça a pris tout un mandat pour qu'ils reconnaissent
qu'il y avait une crise du logement. Là, ça a pris des mois de consultation
avant que la ministre dépose, à la dernière journée, là, de la session... de la
dernière session parlementaire, un projet de loi, et un projet de loi qui ne
règle rien, même qui empire les choses, là. Et la CAQ, encore une fois, n'a
rien fait pendant cinq ans.
Et le premier geste qu'ils posent, là,
c'est un geste qui va empirer la crise du logement avec l'effet d'abolir la
cession de bail, là. Charcuter la cession de bail, là, va enlever un des
derniers recours des locataires pour éviter les hausses de loyers abusives, là.
Et ça va, en bout de compte, encore une fois, augmenter les expulsions, les
évictions, et donc augmenter encore plus l'itinérance.
Donc, je demande, aujourd'hui, à la
ministre Duranceau de reculer sur son projet de loi et retirer les dispositions
concernant l'abolition de la cession de bail, là. En ce qui nous concerne, on
va batailler ferme pour ne pas permettre à la ministre Duranceau d'enlever le
seul moyen qu'il reste aux locataires pour éviter les hausses de loyers
abusives. Merci beaucoup.
M. Lacroix (Louis) : Donc, si
je comprends bien, M. Grandmont, si on a les chiffres qu'on a,
c'est-à-dire plus de 10 000 itinérants au Québec, c'est à cause de la
CAQ et à cause que la CAQ ne vous a pas écoutés, c'est ça?
M. Grandmont : On a... Ce
n'est pas une question de savoir qui a raison à la fin, là...
M. Lacroix (Louis) : Bien,
c'est parce que vous dites : Ça a explosé depuis que la CAQ est au
pouvoir, Carmant n'a pas écouté les recommandations de QS.
M. Grandmont : Oui,
effectivement.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
s'ils avaient écouté, ce ne serait pas ça, puis c'est à cause d'eux autres
qu'il y a 10 000 personnes.
M. Grandmont : On serait
certainement dans une situation moins grave si le gouvernement de la CAQ, qui
est au pouvoir depuis 2018, avait été plus proactif sur la question du
logement, avait été plus proactif sur la question d'itinérance. Aujourd'hui,
là, ça nous pète dans la face. Puis, je veux dire, c'est facile de voir, là, le
rapport le dit, là, entre 2018 et 2022, on a une augmentation de 44 %. Ce
n'est pas la faute à personne d'autre ici qu'au gouvernement de la CAQ. Je veux
dire, c'est ça que ça dit, les chiffres, là : 10 000 personnes,
une régionalisation. On a des itinérants... des personnes en situation
d'itinérance, un peu partout au Québec, maintenant, on a des cas qui sont
complètement scandaleux, inacceptables dans une société aussi riche que la nôtre.
Donc, oui, s'il y a quelqu'un qui doit
être pointé du doigt, bien, c'est le gouvernement de François Legault, Lionel
Carmant, France-Élaine Duranceau. On leur avait dit d'agir rapidement, ils ne
l'ont pas fait.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez dit que la principale cause, c'est l'expulsion.
M. Grandmont : Les évictions,
oui.
M. Bergeron (Patrice) : Les
évictions. Donc, c'est les évictions qui ont causé l'augmentation de 5 000 itinérants
depuis 2018?
M. Grandmont : Ce n'est pas moi
qui dis ça, la principale cause des... de l'itinérance, aujourd'hui,
maintenant, quand on regarde le rapport qui a été rendu public, c'est les
évictions. Il y a d'autres phénomènes qui amènent à ça aussi, évidemment, mais
c'est le principal motif qui amène des gens dans la rue aujourd'hui. Et donc...
M. Bergeron (Patrice) : ...des
gens qui n'ont pas payé leur loyer qu'on met dehors, ou des gens qui sont allés
à la régie, ou...
M. Grandmont : Bien, je
pourrais laisser Andrés en parler, là, mais, je veux dire, les raisons sont
nombreuses. Veux-tu parler, en fait?
M. Fontecilla : C'est
principalement les rénovictions, là. Donc...
M. Bergeron (Patrice) : ...c'est
à cause des gens qui rénovent leurs maisons, leurs blocs ou...
M. Fontecilla : Lorsqu'on
impose des travaux majeurs, on expulse des locataires et, au bout de compte, on
augmente les loyers, là, c'est ça, la finalité. Et ces gens-là se retrouvent à
la rue. C'est des gens qui vivent dans des zones qui sont recherchées, dans les
quartiers centraux de Montréal ou d'autres villes importantes. Donc, il y a une
pression pour avoir ces appartements-là, et les gens sont expulsés. Et c'est
des gens, souvent, qui vivent des fragilités, sont très vulnérables à toutes
sortes de d'égards et n'arrivent plus... parce que les loyers ont trop
augmenté, n'arrivent plus à se trouver un nouveau logement et doivent vivre à
la rue. C'est la dynamique qu'on constate habituellement, là, dans ce genre de
choses là.
M. Laforest (Alain) : ...que
les rénovictions sont responsables de l'augmentation.
M. Fontecilla : Je ne
pourrais pas... je n'ai pas...
M. Laforest (Alain) : Bien
là, bien, c'est parce que vous dites que c'est ça.
M. Fontecilla : Je n'ai pas
fait d'études, là, pour savoir exactement, je ne suis pas allé questionner
chaque itinérant, là, mais...
M. Laforest (Alain) : ....quoi
pour dire ça?
M. Fontecilla : Les gens que
j'ai consultés, les gens qui... J'ai interviewé, là, des itinérants, j'en ai
parlé à une quinzaine, vingtaine, depuis cinq ans, là, j'en ai parlé à beaucoup
de gens, là. C'est souvent des gens qui avaient un appartement, là, qui, pour
diverses raisons, souvent les évictions, se retrouvent à la rue et n'arrivent
plus à se reloger convenablement ou dans... soit dans une maison de chambres,
soit dans un petit appartement, là, parce que les prix ont trop augmenté. Et il
y a une rareté de logement un peu partout à travers toutes les villes du
Québec.
Des voix : ...
M. Grandmont : Je vous référerais
simplement... Excuse-moi. Je vous référerais simplement aux faits... à l'étude
elle-même, là. 23 % des...
Une voix : ...
M. Grandmont : Page 5, c'est
bon. 23 %, si ma mémoire est bonne, des personnes qui se retrouvent en
situation d'itinérance, aujourd'hui, identifiaient l'éviction. Après ça, il y a
plusieurs causes, mais...
M. Laforest (Alain) : ...c'est
de vous challenger sur où vous allez, là, ce n'est pas de dire que ce que vous
dites n'est pas bon. La pandémie, ça a quoi comme impact sur l'itinérance?
M. Grandmont : Bien,
évidemment, c'est un enjeu qui est venu ajouter une couche de complexité, la
pandémie. Tu sais, quand on se retrouve dans une situation d'itinérance... en
fait, quand on bascule... En fait, dans les motifs, dans les raisons qui fait
qu'on bascule dans l'itinérance, il y a plein de choses, notamment. Puis la
pandémie, pour beaucoup de personnes, ça a été une situation difficile. Il y en
a qui ont peut-être perdu leur emploi, il y en a qui ont vécu des problèmes de
santé mentale. C'est très varié, là, puis c'est multifactoriel, évidemment.
Puis on se retrouve aussi avec... La
pandémie est venue ajouter une couche de complexité, je pense, sur le fait que,
dans la rue, maintenant, on se retrouve avec des drogues qui sont de qualité
assez hallucinante, là, il y a eu une baisse de la qualité. Je ne suis pas un
expert là-dedans, mais ce qu'on me dit, c'est que ce que les gens consomment de
plus en plus, c'est pas mal de la scrap. Donc, ça vient ajouter une couche de
complexité. Donc ça peut être à la fois une cause de l'augmentation, évidemment,
là, du phénomène d'itinérance, mais, en même temps aussi, c'est un... c'est
venu ajouter une complexité à l'itinérance elle-même, là.
M. Carabin (François) : Si on
regarde le dernier mandat de M. Carmant... M. Grandmont, si on
regarde le dernier mandat de Lionel Carmant, on constate une incapacité à
réduire les listes d'attente en santé mentale. Puis là, ce matin, on apprend
une augmentation de 44 % du nombre de personnes en situation d'itinérance
dans les rues du Québec. Est-ce qu'à ce moment-là M. Carmant est toujours
l'homme de la situation?
M. Grandmont : Moi, ce que je
demande, c'est que M. Carmant agisse, qu'il se saisisse de ce dossier-là
de façon importante et puis qu'il arrête de le faire tout seul aussi, là. C'est
une action gouvernementale importante et coordonnée qu'on doit avoir
actuellement, là. On a parlé de logement tout à l'heure. La ministre de
l'Habitation doit faire partie de la solution aussi, ne serait-ce que pour
éviter les évictions, comme l'a mentionné Andrés tantôt, mais aussi offrir une
offre de logement diversifiée. Là, actuellement, là, les programmes de
logements sociaux, là, ne produisent presque pas actuellement. On a fait
disparaître un programme qui fonctionnait bien, AccèsLogis, qui était capable
d'offrir une diversité de logements adaptés à toutes les clientèles.
Donc, il faut absolument que le ministre
Carmant lui-même soit plus ambitieux. On l'a dit tantôt, 20 millions de dollars,
ce n'est pas suffisant, on a besoin de 40 juste pour maintenir les services
actuels dans la région de Montréal, mais, en plus de ça, il faut que ça soit
coordonné avec l'Habitation pour être capable d'offrir, pour ceux qui sont
rendus là dans leur vie, là, comme personne itinérante, bien, du logement
adapté à chacune de leurs situations aussi.
Mme Porter (Isabelle) : M. Grandmont,
si je peux me permettre, là, les logements, ils ne sortent pas de terre, là, on
est vraiment en retard, là, sur le plan de la construction. Puis là il y a de
plus en plus de gens qui disent que la solution, ça va être de réduire les
délais pour les demandes de permis dans les villes, dans le fond, que les
villes allègent le cadre réglementaire puis qu'on puisse accélérer la cadence.
Est-ce que vous seriez d'accord avec ça, qu'on demande aux villes de lever
certaines conditions et exigences pour la construction résidentielle?
M. Fontecilla : On peut
regarder plusieurs types de solutions, là, pour accélérer la construction, là,
non seulement de logements sociaux, s'il y avait de l'argent, parce qu'il n'y
en a plus en ce moment, là, ou des logements privés, là. Mais on doit mettre
tout sur la table afin de faciliter, là, la production de logements, là, mais
on doit aussi faire en sorte de... que les loyers arrêtent de monter de façon
exponentielle à chaque année, là, pour, justement, permettre que des locataires
vulnérables, qui ne sont pas très riches, puissent rester en place, là, et
éviter des phénomènes comme l'itinérance. Oui, on doit tout mettre sur la
table.
Ça fait longtemps qu'on demande à la
ministre Duranceau, là, de se doter d'une vision, là, mais on a l'impression
que ce gouvernement-là donne des coups de baguette à l'aveugle sans savoir où
ils s'en vont, là. Tous les ministres agissent de façon chacun de son côté, là,
il n'y a pas d'action concertée, il n'y a pas de vision d'ensemble sur la
question de l'habitation, qui touche toutes sortes de problèmes.
M. Laberge (Thomas) : Mais,
là-dessus, vous demandez beaucoup, là, le retrait de la cession de bail, mais
vous avez vous-même admis... c'était assez mineur comme impact que ça pouvait
avoir. Vous n'aimeriez pas plutôt vous battre pour l'ajout d'une mesure qui
pourrait aider à limiter les hausses de loyers de manière plus structurante?
M. Fontecilla : Bien, je veux
dire, c'est... Si vous nous avez écoutés depuis quatre ans, là, on met tout
plein de propositions sur la table afin de... justement, de garder les loyers
bas et surtout d'augmenter la production des logements sociaux, qui font en
sorte de garder les loyers à un niveau acceptable pour les ménages appauvris,
là. Donc, on fait des propositions, là : le registre des baux, le contrôle
des loyers, plus de logements sociaux. On fait plein de propositions, là, afin
de régler cette crise du logement.
M. Laberge (Thomas) : ...propositions-là
dans l'étude du projet de loi? Est-ce que vous allez demander que le projet de
loi inclue, par exemple, un registre des baux?
M. Fontecilla : Vous allez
voir ce qu'on va faire dans l'étude détaillée, là, mais on va mettre de l'avant
plusieurs propositions, là, pour faire en sorte de protéger les locataires les
plus vulnérables.
M. Grandmont : J'aimerais
juste revenir sur une petite chose par rapport à la question de Mme Porter.
Tu sais, oui, les villes ont leur rôle à jouer, puis les organismes
communautaires aussi ont leur rôle à jouer, là, mais ce qu'on observe, là, de
façon très macro, actuellement, là, c'est que le gouvernement se
déresponsabilise beaucoup de ces enjeux-là et pellette ça dans la cour des
municipalités, et ce n'est pas venu avec des moyens. On le voit, là, les
organismes communautaires... Dans ma circonscription, il y a un groupe qui vient
en aide aux femmes en situation d'itinérance, qui n'est plus capable... pour
protéger ses employés, ferme ses services, plus capable d'avoir suffisamment de
moyens pour être capable d'assurer les services.
Donc, à un moment donné, là, il va
falloir, comme je le dis, là, que ce que le gouvernement a dans ses grandes
orientations, bien, finisse par atterrir concrètement sur le terrain. Si on
pellette des responsabilités dans la cour des groupes puis les villes, ça doit
venir avec des moyens. Puis, moi, ce que je veux voir au sommet sur
l'itinérance, c'est un ministre Carmant qui vient avec un plan qui est
concerté, c'est une action gouvernementale concertée, puis des moyens qu'on
donne aux municipalités d'assurer les services, et aux groupes.
M. Duval (Alexandre) : ...ce
n'est pas suffisant, avez-vous un montant en tête à Québec solidaire?
M. Grandmont : On parlera
avec les groupes, là, pour avoir le fin montant. Là, ce qu'on voit
actuellement, c'est que les propositions sont nettement insuffisantes.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre sujet, demain, c'est la journée sans Facebook. Est-ce que vous deux,
comme députés, vous êtes à l'aise avec les publicités que votre parti continue
d'acheter sur... à Meta?
M. Fontecilla : Nous, on se solidarise
du mouvement initié pour le boycott demain, la journée sans Meta. Et on va
participer, on va participer à toutes les actions, là, qui visent à contrer...
à mettre de la pression sur Meta, là, mais nous, au fond, on pense, là, que ce
n'est pas aux individus à qui il revient... aux organisations à qui il revient
de forcer Meta à investir dans les médias, au Québec, là, ça doit être une
action gouvernementale. On le dit depuis... encore une fois, on le dit depuis
longtemps. Catherine Dorion avait déjà fait des propositions, dans le dernier
mandat, dans ce sens-là, de créer un fonds québécois pour aider, soutenir les
entreprises québécoises.
M. Gagnon (Marc-André) : ...à
l'aise avec les publicités que votre parti continue d'acheter sur les plateformes
de Meta?
M. Fontecilla : Nous, on
continue à acheter des publicités sur Meta, mais, pour chaque dollar investi
dans ces plateformes-là, on investit 1 $ dans les médias...
M. Gagnon (Marc-André) : ...avec
ça.
M. Fontecilla : On fonctionne
comme ça, mais je vous accorde qu'il y a un problème. Il y a un problème, là,
mais ce n'est pas aux organisations ni aux individus qui doivent porter le
fardeau du boycott envers Meta, ça doit être une action gouvernementale.
M. Gagnon (Marc-André) : Non,
mais juste... ma question, c'est : êtes-vous à l'aise?
M. Grandmont : Écoutez, le
problème, actuellement, de manière générale, ne rend personne à l'aise, je
pense. Puis j'aimerais ça juste qu'on prenne un pas de recul. Si on est dans
cette situation-là, actuellement, là, c'est parce que le gouvernement Trudeau a
décidé de mettre en place une loi, qui est en train d'être étudiée, je pense
que oui, en tout cas...
Des voix : ...
M. Grandmont : Elle est
adoptée, elle est adoptée, excusez-moi, elle est adoptée. Non, mais elle a été
adoptée. C'est cette loi-là qui fait qu'on est dans cette situation
actuellement, là, c'est ça qui a fait réagir Meta. Un boycott, je sais qu'on
n'est pas d'accord sur ce que ça peut représenter, là, pour nous, ça reste une
action qui relève des actions symboliques. Ce qui a fait bouger Meta, ce qui a
fait qu'on est dans cette situation-là actuellement, c'est que le gouvernement
fédéral a adopté une loi, et, de la même façon, on pense que, pour faire bouger
Meta, c'est de faire une action gouvernementale aussi au Québec. Visiblement,
là, c'est la seule chose qui fait bouger Meta, c'est la seule chose qui les
fait réagir.
Donc, oui, effectivement, en 2018 ou 2019,
là, Catherine Dorion avait proposé un fonds d'aide aux médias de
75 millions de dollars. Bien, c'est la chose qui doit... qu'on doit faire
pour faire réagir ce genre de gros joueurs là. Autrement, des boycotts, ça
ne... On va le faire, mais ce n'est pas ça qui fait le plus bouger une entreprise
aussi grande que Meta.
M. Laforest (Alain) : Ce que
vous dites aux gens, c'est que, des fois, ça marche pour pitou, mais nous
autres, minou, on ne le fera pas. C'est un peu ça.
M. Grandmont : Les boycotts?
M. Laforest (Alain) : Bien,
vous demandez aux gens de ne pas utiliser leurs véhicules, que les petits
gestes, ça ne change pas grand-chose, la lutte au GES, il faut que les gens
soient conscientisés.
M. Grandmont : On n'a jamais
demandé... On n'a jamais fait comme Pierre Fitzgibbon de dire aux gens
d'arrêter de prendre leurs automobiles pour atteindre...
M. Laforest (Alain) : ...que
les gens devaient réduire l'utilisation des gros véhicules, ça, je l'entends
depuis 10 ans. Puis là vous arrivez, aujourd'hui, en disant : Bien,
oui, mais ce n'est pas 300 $, 400 $... Alors, la personne qui a son
gros véhicule, qui l'utilise, qui dépense des GES va se dire : ...mes
deux, trois grammes d'émission qui vont changer quelque chose.
M. Grandmont : Je peux vous
dire, M. Laforest, qu'on essaie le plus possible de ne pas être dans le
pointage de doigt puis le donnage de leçons. Ce que je vous dis, c'est que la
meilleure façon de faire bouger médias... et le projet et la loi canadienne
actuellement démontrent bien ce que je dis, c'est ça qui fait bouger Meta.
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas bon pour vous, vous le reconnaissez, là, vous avez été frappés un
peu...
M. Grandmont : Nous, on est
dans une période électorale, actuellement, M. Laforest, on est dans une période
électorale, on veut pouvoir rejoindre les gens où ils sont, c'est important
pour nous de pouvoir leur parler. C'est un exercice démocratique extrêmement
important, on veut pouvoir leur parler pendant la campagne électorale partielle
dans Jean-Talon.
M. Bergeron (Patrice) : ...est-ce
que ça veut dire que, demain, on ne verra pas vos publicités sur la page ou...
Mme Senay (Cathy) : We need
to speak... We need to ask questions in English...
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
mais juste la question... Parce que ça veut dire que, demain, on ne verra pas
vos pubs sur Meta, ou est-ce que... Le boycott fait-tu partie de ça?
M. Grandmont : On va vous
revenir exactement pour les technicalités, là, je ne suis pas dans le fin
détail.
Mme Senay (Cathy) : ...basically saying that it's Legault Government's fault that we have more than 10,000 homeless people, like,
visible in Québec.
M. Grandmont :
Yes, that's clearly a big problem in Québec.
The report says that 10,000 homeless... we have 10,000 homelessness
persons actually, in Québec, and it's only visible homelessness situation. So,
yes, and the biggest problem, the biggest cause of this homelessness situation
is evictions. So, yes, it's an increase of 44% since 2018. We ask the
Government to act very quickly and at a level very... my English... at...
Mme Senay (Cathy) :
They're not doing enough, the
Government is not doing enough.
M. Grandmont :
Yes, exactly, he's not doing enough. We
ask for more money. Minister Carmant said he will put $20 million for
shelters, and it's not enough, it's... we need $40 million only for
Montreal. And we ask for concerted action with Minister of Housing, because we
need to create new housing for different people in the street.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Can you
explain, though, how it's the CAQ Government's fault that it got to this point?
Why exactly you say that it's because of them that we've got in here?
M. Grandmont : Well, I don't know. What we see is some ministers that doesn't deliver
on some issues. Are they at this place because it's not a real priority for
François Legault? I don't know. You should ask François Legault about this.
Mme Mignacca (Franca
G.) : So, when you say : It's not a real
priority, what do you mean? Like, what Government action specifically do you
think brought us here?
M. Grandmont : You know, we always hear François Legault talking about Ontario, he
dreams about Ontario, he wants to be richer than Ontario, he's obsessed by
economics matrix. I don't know, maybe homelessness situation isn't something
important for him. That's it.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But just... Sorry, I just want to
clarify my question. You mentioned Bill 31 earlier. Can you explain how
that would contribute to the issue of homelessness?
M. Fontecilla : What is the question?
Mme Mignacca (Franca
G.) : You mentioned Bill 31 as being part
of the issue. Can you explain how that would contribute to the problem of
homelessness?
M. Fontecilla : Because the Government has the intention to abolish the «cession de bail». Comment on...
Mme Mignacca (Franca
G.) : Lease transfers.
M. Fontecilla : Lease transfers. And this measure will increase the number of
people in the street and increase the homeless in Montréal, Québec and other
big cities, in Montréal. It's only the «cession de bail»...
Mme Mignacca (Franca
G.) : Lease transfers.
M. Fontecilla : Lease transfer is the only measure to... for tenants to keep the
rent low, and the Government... the 31... «le projet de loi n° 31» abolish this possibility.
M. Duval (Alexandre) : Juste
un petit instant. La couverture cellulaire, là, de voir qu'un député de la CAQ
est obligé de sortir pour dire : Ça ne va pas assez vite, puis qui semble
craindre que la CAQ maintienne ou pas cet engagement électoral là, qu'est-ce
que ça vous dit?
M. Fontecilla : Je n'ai pas
compris, excusez-moi.
M. Duval (Alexandre) : La
couverture cellulaire au Québec.
M. Grandmont : Je vais y
aller. Je ne suis pas au courant de cette sortie-là d'un député de la CAQ, en
fait.
M. Duval (Alexandre) : C'est
Gilles Bélanger qui est chargé du dossier.
M. Grandmont : O.K. Bien, c'est
clairement un enjeu, là, pour nous, là, qui... Moi, je suis porte-parole au
niveau des infrastructures puis développement économique régional. Pour nous, c'est
un enjeu qui est, évidemment, important, la couverture, c'est un enjeu de
développement économique comme c'est un enjeu de sécurité publique aussi, là.
Ce n'est pas normal, encore une fois, en 2023, qu'on ne puisse pas avoir accès
à un réseau cellulaire un peu partout au Québec. Je comprends que le territoire
est grand, mais, en même temps, il y a des... c'est un enjeu qui est drôlement
important, on a vu que les gens sont de plus en plus en télétravail, on voit
que c'est un enjeu de sécurité. J'irai aux informations pour savoir ce qu'en
pense le député Bélanger, là, mais c'est clairement un enjeu qu'on va continuer
de suivre, là, certainement.
M. Fontecilla : Merci
beaucoup.
M. Grandmont : Merci.
(Fin à 8 h 26)