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Point de presse de M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’infrastructures, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de logement et d’habitation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 14 septembre 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

M. Grandmont : Bonjour, tout le monde. Bonjour. Content de vous retrouver. Bonne session parlementaire à tout le monde. D'abord, j'aimerais vous... commencer avec... On a trois sujets à couvrir, en fait, là.

En commençant, le premier, en fait, j'aimerais simplement vous rappeler que je vais déposer, aujourd'hui, mon projet de loi test climat, c'est le premier projet de loi qu'on dépose. Grosso modo, c'est un projet qui obligerait le gouvernement à calculer, à rendre transparentes les données sur les émissions de gaz à effet de serre de chacun de ses projets d'infrastructure inscrits au PQI. C'est une mesure qui nous permettrait de savoir si l'action gouvernementale va dans le sens d'une réduction ou une augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées aux infrastructures.

Maintenant, j'aimerais vous parler d'itinérance. Évidemment, c'est un sujet qui est très important, qui est très... dont on parle énormément, puis avec raison. D'abord, c'est scandaleux de voir les chiffres qu'on voit actuellement, 10 000 personnes qui sont en situation d'itinérance visible, parce que c'est au moins... c'est probablement beaucoup plus de personnes. Vous comprenez la méthodologie de ce sondage-là, de ce dénombrement-là.

Pour moi, c'est absolument scandaleux de voir que, dans une société riche comme le Québec, on a autant de personnes qui sont en situation d'itinérance. Ça a complètement explosé depuis que la CAQ est au pouvoir. On a une régionalisation de l'itinérance mais une augmentation qui est faramineuse, 568 % d'augmentation dans la seule région de l'Outaouais. C'est un chiffre qui est conservateur, comme je l'ai dit tantôt. On en est... Puis c'est un chiffre qui date de l'année passée, donc on en est à combien aujourd'hui?

Moi, je comprends les maires puis les mairesses d'être particulièrement inquiets de cette situation-là. Puis je trouve ça particulièrement épouvantable de voir... d'entendre ce que les maires et les mairesses... de lire des cas qu'on voit actuellement dans l'actualité, des femmes qui accouchent... qui sont en situation d'itinérance, qui accouchent dans le bois puis qui se font aider par certains de leurs collègues, compagnons de rue, de voir des gens qui meurent dans les poubelles et qu'on retrouve à l'incinérateur aujourd'hui. Ça n'a juste pas de bon sens, c'est complètement inacceptable au Québec.

Moi, être à la place du ministre Carmant, je serais particulièrement gêné de cette situation-là. Ça fait cinq ans qu'on met en garde le gouvernement contre... puis mon collègue Andrés va en parler tantôt, mais le phénomène... Il y a un très, très, très fort lien puis il est souligné par le dernier rapport, la principale cause de l'itinérance, aujourd'hui, en 2022 et probablement 2023 aussi, c'est les expulsions. Ça fait cinq ans qu'on en parle, et on se rend compte, finalement, que le gouvernement, et France-Élaine Duranceau, et Lionel Carmant n'ont pas écouté les recommandations qu'ont faites Québec solidaire.

Aujourd'hui, le ministre va annoncer 20 millions de dollars d'aide pour les... en mesure d'urgence pour les refuges, mais on apprend aussi, du même coup, que c'est complètement insuffisant. C'est non seulement insuffisant parce qu'on n'a pas un plan qui est concerté entre le logement puis les services sociaux, mais aussi parce que 20 millions, ce n'est pas assez. On a besoin de 40 millions juste pour maintenir les services dans la région de Montréal... à Montréal elle-même.

Donc, demain, c'est le sommet en itinérance. Je vais y être, je vais aller là pour soutenir les maires et les mairesses dans leurs revendications par rapport au gouvernement du Québec. J'espère que le ministre Carmant va arriver avec beaucoup plus que ce qu'il a annoncé aujourd'hui.

Je vais laisser la parole à Andrés.

M. Fontecilla : Merci, Etienne. Aujourd'hui, vous le savez, c'est le début des consultations et des auditions particulières pour le projet de loi en habitation de la ministre Duranceau. Et c'est un projet de loi qu'on attend depuis longtemps, que Mme Duranceau nous promet depuis qu'elle a assumé... qu'elle est rentrée en fonction.

Et, comme le dit mon collègue Etienne, on voit, aujourd'hui, le prix de l'inaction caquiste, depuis cinq ans, là, en matière de logement, là. Ça a pris tout un mandat pour qu'ils reconnaissent qu'il y avait une crise du logement. Là, ça a pris des mois de consultation avant que la ministre dépose, à la dernière journée, là, de la session... de la dernière session parlementaire, un projet de loi, et un projet de loi qui ne règle rien, même qui empire les choses, là. Et la CAQ, encore une fois, n'a rien fait pendant cinq ans.

Et le premier geste qu'ils posent, là, c'est un geste qui va empirer la crise du logement avec l'effet d'abolir la cession de bail, là. Charcuter la cession de bail, là, va enlever un des derniers recours des locataires pour éviter les hausses de loyers abusives, là. Et ça va, en bout de compte, encore une fois, augmenter les expulsions, les évictions, et donc augmenter encore plus l'itinérance.

Donc, je demande, aujourd'hui, à la ministre Duranceau de reculer sur son projet de loi et retirer les dispositions concernant l'abolition de la cession de bail, là. En ce qui nous concerne, on va batailler ferme pour ne pas permettre à la ministre Duranceau d'enlever le seul moyen qu'il reste aux locataires pour éviter les hausses de loyers abusives. Merci beaucoup.

M. Lacroix (Louis) : Donc, si je comprends bien, M. Grandmont, si on a les chiffres qu'on a, c'est-à-dire plus de 10 000 itinérants au Québec, c'est à cause de la CAQ et à cause que la CAQ ne vous a pas écoutés, c'est ça?

M. Grandmont : On a... Ce n'est pas une question de savoir qui a raison à la fin, là...

M. Lacroix (Louis) : Bien, c'est parce que vous dites : Ça a explosé depuis que la CAQ est au pouvoir, Carmant n'a pas écouté les recommandations de QS.

M. Grandmont : Oui, effectivement.

M. Lacroix (Louis) : Donc, s'ils avaient écouté, ce ne serait pas ça, puis c'est à cause d'eux autres qu'il y a 10 000 personnes.

M. Grandmont : On serait certainement dans une situation moins grave si le gouvernement de la CAQ, qui est au pouvoir depuis 2018, avait été plus proactif sur la question du logement, avait été plus proactif sur la question d'itinérance. Aujourd'hui, là, ça nous pète dans la face. Puis, je veux dire, c'est facile de voir, là, le rapport le dit, là, entre 2018 et 2022, on a une augmentation de 44 %. Ce n'est pas la faute à personne d'autre ici qu'au gouvernement de la CAQ. Je veux dire, c'est ça que ça dit, les chiffres, là : 10 000 personnes, une régionalisation. On a des itinérants... des personnes en situation d'itinérance, un peu partout au Québec, maintenant, on a des cas qui sont complètement scandaleux, inacceptables dans une société aussi riche que la nôtre.

Donc, oui, s'il y a quelqu'un qui doit être pointé du doigt, bien, c'est le gouvernement de François Legault, Lionel Carmant, France-Élaine Duranceau. On leur avait dit d'agir rapidement, ils ne l'ont pas fait.

M. Bergeron (Patrice) : Vous avez dit que la principale cause, c'est l'expulsion.

M. Grandmont : Les évictions, oui.

M. Bergeron (Patrice) : Les évictions. Donc, c'est les évictions qui ont causé l'augmentation de 5 000 itinérants depuis 2018?

M. Grandmont : Ce n'est pas moi qui dis ça, la principale cause des... de l'itinérance, aujourd'hui, maintenant, quand on regarde le rapport qui a été rendu public, c'est les évictions. Il y a d'autres phénomènes qui amènent à ça aussi, évidemment, mais c'est le principal motif qui amène des gens dans la rue aujourd'hui. Et donc...

M. Bergeron (Patrice) : ...des gens qui n'ont pas payé leur loyer qu'on met dehors, ou des gens qui sont allés à la régie, ou...

M. Grandmont : Bien, je pourrais laisser Andrés en parler, là, mais, je veux dire, les raisons sont nombreuses. Veux-tu parler, en fait?

M. Fontecilla : C'est principalement les rénovictions, là. Donc...

M. Bergeron (Patrice) : ...c'est à cause des gens qui rénovent leurs maisons, leurs blocs ou...

M. Fontecilla : Lorsqu'on impose des travaux majeurs, on expulse des locataires et, au bout de compte, on augmente les loyers, là, c'est ça, la finalité. Et ces gens-là se retrouvent à la rue. C'est des gens qui vivent dans des zones qui sont recherchées, dans les quartiers centraux de Montréal ou d'autres villes importantes. Donc, il y a une pression pour avoir ces appartements-là, et les gens sont expulsés. Et c'est des gens, souvent, qui vivent des fragilités, sont très vulnérables à toutes sortes de d'égards et n'arrivent plus... parce que les loyers ont trop augmenté, n'arrivent plus à se trouver un nouveau logement et doivent vivre à la rue. C'est la dynamique qu'on constate habituellement, là, dans ce genre de choses là.

M. Laforest (Alain) : ...que les rénovictions sont responsables de l'augmentation.

M. Fontecilla : Je ne pourrais pas... je n'ai pas...

M. Laforest (Alain) : Bien là, bien, c'est parce que vous dites que c'est ça.

M. Fontecilla : Je n'ai pas fait d'études, là, pour savoir exactement, je ne suis pas allé questionner chaque itinérant, là, mais...

M. Laforest (Alain) : ....quoi pour dire ça?

M. Fontecilla : Les gens que j'ai consultés, les gens qui... J'ai interviewé, là, des itinérants, j'en ai parlé à une quinzaine, vingtaine, depuis cinq ans, là, j'en ai parlé à beaucoup de gens, là. C'est souvent des gens qui avaient un appartement, là, qui, pour diverses raisons, souvent les évictions, se retrouvent à la rue et n'arrivent plus à se reloger convenablement ou dans... soit dans une maison de chambres, soit dans un petit appartement, là, parce que les prix ont trop augmenté. Et il y a une rareté de logement un peu partout à travers toutes les villes du Québec.

Des voix : ...

M. Grandmont : Je vous référerais simplement... Excuse-moi. Je vous référerais simplement aux faits... à l'étude elle-même, là. 23 % des...

Une voix : ...

M. Grandmont : Page 5, c'est bon. 23 %, si ma mémoire est bonne, des personnes qui se retrouvent en situation d'itinérance, aujourd'hui, identifiaient l'éviction. Après ça, il y a plusieurs causes, mais...

M. Laforest (Alain) : ...c'est de vous challenger sur où vous allez, là, ce n'est pas de dire que ce que vous dites n'est pas bon. La pandémie, ça a quoi comme impact sur l'itinérance?

M. Grandmont : Bien, évidemment, c'est un enjeu qui est venu ajouter une couche de complexité, la pandémie. Tu sais, quand on se retrouve dans une situation d'itinérance... en fait, quand on bascule... En fait, dans les motifs, dans les raisons qui fait qu'on bascule dans l'itinérance, il y a plein de choses, notamment. Puis la pandémie, pour beaucoup de personnes, ça a été une situation difficile. Il y en a qui ont peut-être perdu leur emploi, il y en a qui ont vécu des problèmes de santé mentale. C'est très varié, là, puis c'est multifactoriel, évidemment.

Puis on se retrouve aussi avec... La pandémie est venue ajouter une couche de complexité, je pense, sur le fait que, dans la rue, maintenant, on se retrouve avec des drogues qui sont de qualité assez hallucinante, là, il y a eu une baisse de la qualité. Je ne suis pas un expert là-dedans, mais ce qu'on me dit, c'est que ce que les gens consomment de plus en plus, c'est pas mal de la scrap. Donc, ça vient ajouter une couche de complexité. Donc ça peut être à la fois une cause de l'augmentation, évidemment, là, du phénomène d'itinérance, mais, en même temps aussi, c'est un... c'est venu ajouter une complexité à l'itinérance elle-même, là.

M. Carabin (François) : Si on regarde le dernier mandat de M. Carmant... M. Grandmont, si on regarde le dernier mandat de Lionel Carmant, on constate une incapacité à réduire les listes d'attente en santé mentale. Puis là, ce matin, on apprend une augmentation de 44 % du nombre de personnes en situation d'itinérance dans les rues du Québec. Est-ce qu'à ce moment-là M. Carmant est toujours l'homme de la situation?

M. Grandmont : Moi, ce que je demande, c'est que M. Carmant agisse, qu'il se saisisse de ce dossier-là de façon importante et puis qu'il arrête de le faire tout seul aussi, là. C'est une action gouvernementale importante et coordonnée qu'on doit avoir actuellement, là. On a parlé de logement tout à l'heure. La ministre de l'Habitation doit faire partie de la solution aussi, ne serait-ce que pour éviter les évictions, comme l'a mentionné Andrés tantôt, mais aussi offrir une offre de logement diversifiée. Là, actuellement, là, les programmes de logements sociaux, là, ne produisent presque pas actuellement. On a fait disparaître un programme qui fonctionnait bien, AccèsLogis, qui était capable d'offrir une diversité de logements adaptés à toutes les clientèles.

Donc, il faut absolument que le ministre Carmant lui-même soit plus ambitieux. On l'a dit tantôt, 20 millions de dollars, ce n'est pas suffisant, on a besoin de 40 juste pour maintenir les services actuels dans la région de Montréal, mais, en plus de ça, il faut que ça soit coordonné avec l'Habitation pour être capable d'offrir, pour ceux qui sont rendus là dans leur vie, là, comme personne itinérante, bien, du logement adapté à chacune de leurs situations aussi.

Mme Porter (Isabelle) : M. Grandmont, si je peux me permettre, là, les logements, ils ne sortent pas de terre, là, on est vraiment en retard, là, sur le plan de la construction. Puis là il y a de plus en plus de gens qui disent que la solution, ça va être de réduire les délais pour les demandes de permis dans les villes, dans le fond, que les villes allègent le cadre réglementaire puis qu'on puisse accélérer la cadence. Est-ce que vous seriez d'accord avec ça, qu'on demande aux villes de lever certaines conditions et exigences pour la construction résidentielle?

M. Fontecilla : On peut regarder plusieurs types de solutions, là, pour accélérer la construction, là, non seulement de logements sociaux, s'il y avait de l'argent, parce qu'il n'y en a plus en ce moment, là, ou des logements privés, là. Mais on doit mettre tout sur la table afin de faciliter, là, la production de logements, là, mais on doit aussi faire en sorte de... que les loyers arrêtent de monter de façon exponentielle à chaque année, là, pour, justement, permettre que des locataires vulnérables, qui ne sont pas très riches, puissent rester en place, là, et éviter des phénomènes comme l'itinérance. Oui, on doit tout mettre sur la table.

Ça fait longtemps qu'on demande à la ministre Duranceau, là, de se doter d'une vision, là, mais on a l'impression que ce gouvernement-là donne des coups de baguette à l'aveugle sans savoir où ils s'en vont, là. Tous les ministres agissent de façon chacun de son côté, là, il n'y a pas d'action concertée, il n'y a pas de vision d'ensemble sur la question de l'habitation, qui touche toutes sortes de problèmes.

M. Laberge (Thomas) : Mais, là-dessus, vous demandez beaucoup, là, le retrait de la cession de bail, mais vous avez vous-même admis... c'était assez mineur comme impact que ça pouvait avoir. Vous n'aimeriez pas plutôt vous battre pour l'ajout d'une mesure qui pourrait aider à limiter les hausses de loyers de manière plus structurante?

M. Fontecilla : Bien, je veux dire, c'est... Si vous nous avez écoutés depuis quatre ans, là, on met tout plein de propositions sur la table afin de... justement, de garder les loyers bas et surtout d'augmenter la production des logements sociaux, qui font en sorte de garder les loyers à un niveau acceptable pour les ménages appauvris, là. Donc, on fait des propositions, là : le registre des baux, le contrôle des loyers, plus de logements sociaux. On fait plein de propositions, là, afin de régler cette crise du logement.

M. Laberge (Thomas) : ...propositions-là dans l'étude du projet de loi? Est-ce que vous allez demander que le projet de loi inclue, par exemple, un registre des baux?

M. Fontecilla : Vous allez voir ce qu'on va faire dans l'étude détaillée, là, mais on va mettre de l'avant plusieurs propositions, là, pour faire en sorte de protéger les locataires les plus vulnérables.

M. Grandmont : J'aimerais juste revenir sur une petite chose par rapport à la question de Mme Porter. Tu sais, oui, les villes ont leur rôle à jouer, puis les organismes communautaires aussi ont leur rôle à jouer, là, mais ce qu'on observe, là, de façon très macro, actuellement, là, c'est que le gouvernement se déresponsabilise beaucoup de ces enjeux-là et pellette ça dans la cour des municipalités, et ce n'est pas venu avec des moyens. On le voit, là, les organismes communautaires... Dans ma circonscription, il y a un groupe qui vient en aide aux femmes en situation d'itinérance, qui n'est plus capable... pour protéger ses employés, ferme ses services, plus capable d'avoir suffisamment de moyens pour être capable d'assurer les services.

Donc, à un moment donné, là, il va falloir, comme je le dis, là, que ce que le gouvernement a dans ses grandes orientations, bien, finisse par atterrir concrètement sur le terrain. Si on pellette des responsabilités dans la cour des groupes puis les villes, ça doit venir avec des moyens. Puis, moi, ce que je veux voir au sommet sur l'itinérance, c'est un ministre Carmant qui vient avec un plan qui est concerté, c'est une action gouvernementale concertée, puis des moyens qu'on donne aux municipalités d'assurer les services, et aux groupes.

M. Duval (Alexandre) : ...ce n'est pas suffisant, avez-vous un montant en tête à Québec solidaire?

M. Grandmont : On parlera avec les groupes, là, pour avoir le fin montant. Là, ce qu'on voit actuellement, c'est que les propositions sont nettement insuffisantes.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur un autre sujet, demain, c'est la journée sans Facebook. Est-ce que vous deux, comme députés, vous êtes à l'aise avec les publicités que votre parti continue d'acheter sur... à Meta?

M. Fontecilla : Nous, on se solidarise du mouvement initié pour le boycott demain, la journée sans Meta. Et on va participer, on va participer à toutes les actions, là, qui visent à contrer... à mettre de la pression sur Meta, là, mais nous, au fond, on pense, là, que ce n'est pas aux individus à qui il revient... aux organisations à qui il revient de forcer Meta à investir dans les médias, au Québec, là, ça doit être une action gouvernementale. On le dit depuis... encore une fois, on le dit depuis longtemps. Catherine Dorion avait déjà fait des propositions, dans le dernier mandat, dans ce sens-là, de créer un fonds québécois pour aider, soutenir les entreprises québécoises.

M. Gagnon (Marc-André) : ...à l'aise avec les publicités que votre parti continue d'acheter sur les plateformes de Meta?

M. Fontecilla : Nous, on continue à acheter des publicités sur Meta, mais, pour chaque dollar investi dans ces plateformes-là, on investit 1 $ dans les médias...

M. Gagnon (Marc-André) : ...avec ça.

M. Fontecilla : On fonctionne comme ça, mais je vous accorde qu'il y a un problème. Il y a un problème, là, mais ce n'est pas aux organisations ni aux individus qui doivent porter le fardeau du boycott envers Meta, ça doit être une action gouvernementale.

M. Gagnon (Marc-André) : Non, mais juste... ma question, c'est : êtes-vous à l'aise?

M. Grandmont : Écoutez, le problème, actuellement, de manière générale, ne rend personne à l'aise, je pense. Puis j'aimerais ça juste qu'on prenne un pas de recul. Si on est dans cette situation-là, actuellement, là, c'est parce que le gouvernement Trudeau a décidé de mettre en place une loi, qui est en train d'être étudiée, je pense que oui, en tout cas...

Des voix : ...

M. Grandmont : Elle est adoptée, elle est adoptée, excusez-moi, elle est adoptée. Non, mais elle a été adoptée. C'est cette loi-là qui fait qu'on est dans cette situation actuellement, là, c'est ça qui a fait réagir Meta. Un boycott, je sais qu'on n'est pas d'accord sur ce que ça peut représenter, là, pour nous, ça reste une action qui relève des actions symboliques. Ce qui a fait bouger Meta, ce qui a fait qu'on est dans cette situation-là actuellement, c'est que le gouvernement fédéral a adopté une loi, et, de la même façon, on pense que, pour faire bouger Meta, c'est de faire une action gouvernementale aussi au Québec. Visiblement, là, c'est la seule chose qui fait bouger Meta, c'est la seule chose qui les fait réagir.

Donc, oui, effectivement, en 2018 ou 2019, là, Catherine Dorion avait proposé un fonds d'aide aux médias de 75 millions de dollars. Bien, c'est la chose qui doit... qu'on doit faire pour faire réagir ce genre de gros joueurs là. Autrement, des boycotts, ça ne... On va le faire, mais ce n'est pas ça qui fait le plus bouger une entreprise aussi grande que Meta.

M. Laforest (Alain) : Ce que vous dites aux gens, c'est que, des fois, ça marche pour pitou, mais nous autres, minou, on ne le fera pas. C'est un peu ça.

M. Grandmont : Les boycotts?

M. Laforest (Alain) : Bien, vous demandez aux gens de ne pas utiliser leurs véhicules, que les petits gestes, ça ne change pas grand-chose, la lutte au GES, il faut que les gens soient conscientisés.

M. Grandmont : On n'a jamais demandé... On n'a jamais fait comme Pierre Fitzgibbon de dire aux gens d'arrêter de prendre leurs automobiles pour atteindre...

M. Laforest (Alain) : ...que les gens devaient réduire l'utilisation des gros véhicules, ça, je l'entends depuis 10 ans. Puis là vous arrivez, aujourd'hui, en disant : Bien, oui, mais ce n'est pas 300 $, 400 $... Alors, la personne qui a son gros véhicule, qui l'utilise, qui dépense des GES va se dire : ...mes deux, trois grammes d'émission qui vont changer quelque chose.

M. Grandmont : Je peux vous dire, M. Laforest, qu'on essaie le plus possible de ne pas être dans le pointage de doigt puis le donnage de leçons. Ce que je vous dis, c'est que la meilleure façon de faire bouger médias... et le projet et la loi canadienne actuellement démontrent bien ce que je dis, c'est ça qui fait bouger Meta.

M. Laforest (Alain) : Mais ce n'est pas bon pour vous, vous le reconnaissez, là, vous avez été frappés un peu...

M. Grandmont : Nous, on est dans une période électorale, actuellement, M. Laforest, on est dans une période électorale, on veut pouvoir rejoindre les gens où ils sont, c'est important pour nous de pouvoir leur parler. C'est un exercice démocratique extrêmement important, on veut pouvoir leur parler pendant la campagne électorale partielle dans Jean-Talon.

M. Bergeron (Patrice) : ...est-ce que ça veut dire que, demain, on ne verra pas vos publicités sur la page ou...

Mme Senay (Cathy) : We need to speak... We need to ask questions in English...

M. Bergeron (Patrice) : Oui, mais juste la question... Parce que ça veut dire que, demain, on ne verra pas vos pubs sur Meta, ou est-ce que... Le boycott fait-tu partie de ça?

M. Grandmont : On va vous revenir exactement pour les technicalités, là, je ne suis pas dans le fin détail.

Mme Senay (Cathy) : ...basically saying that it's Legault Government's fault that we have more than 10,000 homeless people, like, visible in Québec.

M. Grandmont : Yes, that's clearly a big problem in Québec. The report says that 10,000 homeless... we have 10,000 homelessness persons actually, in Québec, and it's only visible homelessness situation. So, yes, and the biggest problem, the biggest cause of this homelessness situation is evictions. So, yes, it's an increase of 44% since 2018. We ask the Government to act very quickly and at a level very... my English... at...

Mme Senay (Cathy) : They're not doing enough, the Government is not doing enough.

M. Grandmont : Yes, exactly, he's not doing enough. We ask for more money. Minister Carmant said he will put $20 million for shelters, and it's not enough, it's... we need $40 million only for Montreal. And we ask for concerted action with Minister of Housing, because we need to create new housing for different people in the street.

Mme Mignacca (Franca G.) : Can you explain, though, how it's the CAQ Government's fault that it got to this point? Why exactly you say that it's because of them that we've got in here?

M. Grandmont : Well, I don't know. What we see is some ministers that doesn't deliver on some issues. Are they at this place because it's not a real priority for François Legault? I don't know. You should ask François Legault about this.

Mme Mignacca (Franca G.) : So, when you say : It's not a real priority, what do you mean? Like, what Government action specifically do you think brought us here?

M. Grandmont : You know, we always hear François Legault talking about Ontario, he dreams about Ontario, he wants to be richer than Ontario, he's obsessed by economics matrix. I don't know, maybe homelessness situation isn't something important for him. That's it.

Mme Mignacca (Franca G.) : But just... Sorry, I just want to clarify my question. You mentioned Bill 31 earlier. Can you explain how that would contribute to the issue of homelessness?

M. Fontecilla : What is the question?

Mme Mignacca (Franca G.) : You mentioned Bill 31 as being part of the issue. Can you explain how that would contribute to the problem of homelessness?

M. Fontecilla : Because the Government has the intention to abolish the «cession de bail». Comment on...

Mme Mignacca (Franca G.) : Lease transfers.

M. Fontecilla : Lease transfers. And this measure will increase the number of people in the street and increase the homeless in Montréal, Québec and other big cities, in Montréal. It's only the «cession de bail»...

Mme Mignacca (Franca G.) : Lease transfers.

M. Fontecilla : Lease transfer is the only measure to... for tenants to keep the rent low, and the Government... the 31... «le projet de loi n° 31» abolish this possibility.

M. Duval (Alexandre) : Juste un petit instant. La couverture cellulaire, là, de voir qu'un député de la CAQ est obligé de sortir pour dire : Ça ne va pas assez vite, puis qui semble craindre que la CAQ maintienne ou pas cet engagement électoral là, qu'est-ce que ça vous dit?

M. Fontecilla : Je n'ai pas compris, excusez-moi.

M. Duval (Alexandre) : La couverture cellulaire au Québec.

M. Grandmont : Je vais y aller. Je ne suis pas au courant de cette sortie-là d'un député de la CAQ, en fait.

M. Duval (Alexandre) : C'est Gilles Bélanger qui est chargé du dossier.

M. Grandmont : O.K. Bien, c'est clairement un enjeu, là, pour nous, là, qui... Moi, je suis porte-parole au niveau des infrastructures puis développement économique régional. Pour nous, c'est un enjeu qui est, évidemment, important, la couverture, c'est un enjeu de développement économique comme c'est un enjeu de sécurité publique aussi, là. Ce n'est pas normal, encore une fois, en 2023, qu'on ne puisse pas avoir accès à un réseau cellulaire un peu partout au Québec. Je comprends que le territoire est grand, mais, en même temps, il y a des... c'est un enjeu qui est drôlement important, on a vu que les gens sont de plus en plus en télétravail, on voit que c'est un enjeu de sécurité. J'irai aux informations pour savoir ce qu'en pense le député Bélanger, là, mais c'est clairement un enjeu qu'on va continuer de suivre, là, certainement.

M. Fontecilla : Merci beaucoup.

M. Grandmont : Merci.

(Fin à 8 h 26)

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