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Point de presse de M. Bernard Drainville, ministre de l’Éducation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mercredi 23 août 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes)

M. Drainville : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Je vais d'abord vous parler du cellulaire, puis, par la suite, on va faire le point sur la rentrée.

Alors, le cellulaire prend de plus en plus de place dans la vie de nos jeunes, vous le savez. Et, s'il y a une chose qu'on souhaite, c'est que nos enfants soient à 100 % concentrés dans les salles de classe, qu'ils soient concentrés sur ce que les enseignants veulent leur enseigner plutôt que sur les textos qu'ils reçoivent ou qu'ils transmettent. Malheureusement, le cellulaire est devenu, donc, une distraction dans les classes. Et puis, moi, ma responsabilité, c'est de favoriser la réussite scolaire, hein, c'est ça, ma première responsabilité. Et donc j'en viens à la conclusion que l'interdiction du cellulaire va aider à la concentration des élèves et donc va contribuer à la réussite scolaire.

Donc, on va, effectivement, encadrer l'utilisation du cellulaire en classe. Ce faisant, on va emboîter le pas à plusieurs provinces et nations qui ont mis en place des balises en cette matière. Je vous avais dit que j'étais en réflexion, à la fin de la dernière session, et là on va procéder donc avec une directive. Donc, je vais proposer au Conseil des ministres, donc, une directive qui interdira, donc, le cellulaire en classe sauf à des fins pédagogiques, donc. Et cette directive-là, une fois qu'elle aura été adoptée par le Conseil des ministres, elle sera acheminée au réseau scolaire. Si vous le souhaitez, évidemment, je répondrai à vos questions sur cette question tout à l'heure.

Par ailleurs, sur la rentrée scolaire, bon, comme vous le savez, on fait face à un gros défi de pénurie, pénurie d'enseignants en particulier mais, honnêtement, pénurie dans tout. Et là je vais vous présenter, donc, la situation actuelle, à quelques jours de la rentrée, pour ce qui est de la pénurie des enseignants, pour ce qui est du nombre de postes à combler par des enseignants, par des enseignantes. Donc, en date de la semaine dernière, ce sont les chiffres les plus récents que nous avons, il manque 8 558 enseignants et enseignantes, c'est-à-dire 1 859 enseignants réguliers à temps plein, essentiellement, donc, des permanents, et 6 699 enseignants à temps partiel, donc pour un total de 8 558. À pareille date l'année passée, il nous manquait 5 335 enseignants, 924 à temps plein, je sais que le chiffre de 700 a circulé, là, mais, dans les faits, c'était bien, l'année passée, 924 enseignants à temps plein qu'il nous manquait, et 4 411 enseignants, enseignantes à temps partiel.

Je tiens à souligner quand même quelque chose. L'année passée, le chiffre, donc, de 5 335, c'était le produit d'une collecte d'information à laquelle 57 centres de services sur 72 avaient répondu. Cette année, le chiffre de... on va dire 8 500, là, pour les fins de la discussion, le chiffre de 8 500, c'est le résultat d'une réponse qui inclut tous les centres de services, donc, sauf un, donc il y a 71 sur 72 centres de services qui ont répondu, cette année, à la demande. Donc, c'est sûr que, comme il y a eu plus de centres de services qui ont répondu, ça fait grossir le chiffre, mais le chiffre... on peut dire que 8 558, c'est vraiment le chiffre fidèle à la réalité en date de la semaine dernière.

Alors, c'est un défi considérable, je n'ai pas besoin de vous le dire. Je n'ai pas besoin de vous dire non plus que c'est une réalité pour laquelle il n'y a pas de solution magique. Maintenant, je veux quand même parler un petit peu de ce que ça va prendre pour solutionner cette problématique. Premièrement, ça nous prend, évidemment, plus d'enseignants qui s'inscrivent en faculté d'éducation et qui deviennent, donc, des diplômés des facultés d'enseignement.

Je vous rappelle qu'au cours des dernières années on a mis en place plusieurs mesures pour valoriser la profession d'enseignant, pour attirer des jeunes enseignants, des jeunes enseignantes. Je vous rappelle la hausse de salaire de 18 % pour un nouvel enseignant, donc, qui va commencer à 53 000 $. Je vous parle également de la hausse de 14 % des enseignants pour les enseignants qui sont au sommet de l'échelle. Donc, maintenant, le sommet de l'échelle, quand tu es enseignant, c'est 92 000 $ en vertu de la dernière convention collective. Donc, ça, c'est une mesure qu'on a mise de l'avant pour valoriser la profession d'enseignement.

Les bourses qu'on a mises en place pour un étudiant qui s'inscrit en enseignement, c'est 5 000 $ par année. Donc, un bac de quatre ans, c'est une bourse de 20 000 $. Le tutorat qu'on a mis en place pour aider les élèves mais pour aider aussi les enseignants. Le tutorat, il y a eu 130 000 élèves qui ont bénéficié du programme de tutorat l'an passé. Le programme de mentorat également qui a été mis en place ces dernières années, ça aussi, ça vise à aider les enseignants, en particulier les jeunes enseignants, enseignantes. Parce que le mentorat, dans le fond, c'est un enseignant expérimenté qui aide une jeune enseignante, un jeune enseignant.

Évidemment, il y a aussi des sous. Ça, on n'en a pas beaucoup parlé, mais on appelle ça la surdotation. Alors, ça, c'est les montants qui ont été mis au dernier budget, qui ont été augmentés, qui font en sorte qu'on donne aux centres de services scolaires de l'argent pour qu'ils puissent embaucher des enseignants à temps partiel même si on n'a pas identifié 100 % de la tâche, mais on dit aux centres de services : On sait que tu vas en avoir besoin, de cet enseignant-là, donc on te permet de l'embaucher dès maintenant. Donc, ça, c'est des sous qui ont été rajoutés.

Puis, évidemment, si on veut parler de valorisation de la profession enseignante, moi, je vous le dis, là, les aides à la classe, là, les aides à la classe, ça va faire une immense différence. Le projet pilote dans 100 écoles est incroyablement bien reçu. Les taux de satisfaction sont très élevés. Les enseignantes sont très contentes d'avoir une deuxième adulte avec elles, puis les éducatrices veulent prêter main-forte, les éducatrices, les techniciennes en éducation spécialisée également.

Donc, moi, je veux des aides à la classe dans le maximum d'écoles primaires publiques du Québec, mais, pour ça, ça prend, bien entendu, une nouvelle convention collective. Puis j'espère que les syndicats vont la signer le plus tôt possible, parce que ça va nous permettre de déployer les aides à la classe. Je vous rappelle, les aides à la classe, là, c'est plusieurs centaines de millions de dollars par année de plus qu'on injecterait dans le système d'éducation.

Donc, ça, c'est les mesures de valorisation. J'en appelle aussi, ce matin, aux personnes qui ont un bac. Vous avez un bac dans une matière qui est enseignée à l'école ou dans une matière qui est connexe, vous avez un bac en histoire, en mathématiques, en chimie, en français, puis vous avez le goût d'essayer une nouvelle carrière, on va... il y a de la place pour vous actuellement. Vous allez devenir un enseignant sans brevet, donc un enseignant non légalement qualifié, mais mon objectif, c'est que... si vous avez la piqûre de l'enseignement, mon objectif, c'est de vous amener dans un programme de 30 crédits qui va vous donner la base pour la pédagogie en classe et qui va vous permettre de devenir enseignant avec brevet, donc légalement qualifié. Donc, si vous vous interrogez sur la suite de votre vie professionnelle, ça vous tente d'essayer l'enseignement, ça pourrait être pour vous.

Puis je lance aussi un appel, encore une fois, aux enseignants retraités. Vous savez, j'ai envoyé une lettre, une deuxième lettre, cet été, elle a été reçue au cours des derniers jours, dans laquelle je dis aux enseignants retraités : Les conditions financières très avantageuses qui étaient en place l'année passée ont été reconduites cet été. Puis je félicite ma collègue, Sonia LeBel, du Trésor, puis je félicite aussi les syndicats d'enseignants qui ont accepté de reconduire ces mesures. Puis ça, ça fait en sorte... Je vous donne un exemple : tu reviens... tu es enseignante retraitée, tu reviens faire de la suppléance, au lieu de te payer 230 $ par jour, ça te donne 460 $ par jour, le double, sans pénalité pour ton régime de retraite puis sans obligation de cotiser non plus à ton régime de retraite. On en a amené 3 000 comme ça l'année passée. Est-ce qu'on est capable d'aller chercher plus cette année? Je l'espère. Alors, je vous lance un appel, les enseignants retraités. Les mesures ont été reconduites et elles sont effectivement très avantageuses. Si vous avez encore de l'énergie à donner, là, à nos élèves, là, on a besoin de vous.

Un dernier message avant de passer à vos questions, un message aux parents. Moi, j'ai été parent, je le sais, c'est quoi, une rentrée scolaire. C'est stressant, une rentrée scolaire. Puis ça l'est encore davantage quand tu te demandes : mon enfant va-t-il avoir un enseignant ou une enseignante dans sa classe? Je comprends ça. Et je veux juste vous dire : Les centres de services scolaires, là, ils travaillent, là, d'arrache-pied pour essayer de combler les postes. Les équipes-écoles sont au travail, le ministère est au travail. Nous autres, comme équipe, on travaille très, très fort pour s'assurer, justement, qu'on comble le maximum de postes d'ici la rentrée scolaire. On travaille tous pour la même chose, on travaille pour la réussite de nos enfants. On a un plan de match. Les sept mesures que je vous ai exposées en janvier dernier, on a avancé sur ces sept mesures-là.

Et évidemment l'objectif maximum, si je peux dire, c'est de mettre en place... de reconduire les mesures pour régler la pénurie le plus vite possible, les bonifier, ces mesures-là, si nécessaire, celles dont je vous ai parlé tout à l'heure. Puis, s'il faut en ajouter, on le regarde, on regarde de nouvelles mesures. Là, vous allez me demander lesquelles, je ne suis pas prêt à vous le dire encore, mais je veux vous dire : On travaille très, très fort. Le plan de match, là, c'est d'avoir... dans les classes du Québec, d'avoir un enseignant ou une enseignante avec brevet. Ça, c'est mon objectif, c'est ma priorité. Puis, si je ne suis pas capable d'y arriver, à ce moment-là, il faut prendre des enseignants sans brevet puis les amener le plus possible vers le brevet. Alors, c'est là qu'on en est.

Merci pour votre écoute, et je prends maintenant vos questions.

M. Laforest (Alain) : M. Drainville, est-ce qu'il y a des classes qui ne vont pas ouvrir la semaine prochaine?

M. Drainville : Non.

M. Laforest (Alain) : Malgré un manque de 8 500 enseignants... Vous avez dit : Ça prend un adulte par classe, mais c'est 3 000 de plus, mais le 8 500, il n'est pas total, c'est plus que ça parce qu'il y a un centre de services qui ne vous a pas répondu. On peut penser que c'est 8 700, on peut aller jusque-là, près du 9 000. Donc, à 9 000 personnes qui manquent dans les classes, vous assurez qu'il va y avoir des cours dans toutes les classes primaires et secondaires.

M. Drainville : M. Laforest, M. Laforest, on travaille d'arrache-pied pour s'assurer d'avoir une enseignante avec brevet...

M. Laforest (Alain) : ...ça, je comprends. Je vous dis : Est-ce que toutes les classes vont ouvrir?

M. Drainville : C'est l'objectif, on travaille pour ça. Et, si je me fie à l'année dernière, l'année dernière à pareille date, je vous l'ai dit, là, on avait 5 335 enseignants qui... 5 335 postes à combler. Par la suite, la semaine suivante, on avait diminué ça de moitié. La semaine suivante, on avait diminué ça de moitié. Puis on est arrivé au début de septembre, là, puis on avait à peu près 1 000 postes à combler.

Maintenant, M. Laforest, là, je vous parle de postes d'enseignants. Si je ne suis pas capable... puis je l'ai dit, là, j'ai été très, très franc avec la population là-dessus, avec les parents en particulier, si je ne suis pas capable d'avoir un enseignant ou une enseignante, ça me prend, évidemment, un adulte dans la classe, le temps qu'on trouve un enseignant ou une enseignante.

Mme Lajoie (Geneviève) : Dans les circonstances, est-ce que vous pouvez assurer aux parents que la qualité de l'enseignement sera au rendez-vous cette année dans les classes du Québec?

M. Drainville : Écoutez, on a un très bon réseau scolaire, nos enseignants travaillent très, très fort. On a autour de 110 000 enseignants au Québec, Mme Lajoie, autour de 110 000 enseignants. La majorité sont des enseignants avec brevet. Et puis, quand je regarde les enseignants non légalement qualifiés, là, l'année passée, là, ceux qui avaient une tolérance d'engagement, comme on l'appelle, là, la majorité avait soit un bac soit une maîtrise et une bonne proportion des autres avait un D.E.C. Et donc ce n'est pas des personnes qui avaient une formation en enseignement, mais c'est des personnes qui avaient une très bonne maîtrise du contenu.

Et donc la réponse courte à votre question, c'est que, quand on fait l'addition des enseignants avec brevet, des enseignants sans brevet mais qui ont une formation universitaire, une maîtrise, un D.E.C... Dans certains cas, très, très peu, ils ont seulement un D.E.S., mais, l'année passée, il y en avait seulement trois, là, sur 112 000, là, tu sais, ça fait qu'il ne faut pas non plus alerter, ameuter. Alors, moi, je pense que la qualité des enseignants, même ceux qui ne sont pas légalement qualifiés, elle est bonne. Est-ce qu'elle peut s'améliorer? La réponse, c'est oui. Puis c'est pour ça qu'il faut les amener vers le brevet, c'est pour ça que ça prend un programme de mentorat, qui est déjà en place, pour aider ces profs-là, etc.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : L'an dernier, là, je ne sais pas si vous avez le détail, là, mais, quand vous êtes passé de 5 000 quelque à 1 000, là, les 4 000 qui ont comblé les postes, c'est qui? C'est des gens qui reviennent de la retraite, c'est des... Tu sais, c'était quel profil?

M. Drainville : Je n'ai pas ces chiffres-là très précisément, ce matin, mais c'est sûr que les centres de services scolaires, ils doivent d'abord offrir des postes aux légalement qualifiés. Les centres de services scolaires doivent d'abord embaucher des enseignants avec brevet. Donc, on peut présumer que les personnes qui sont venues diminuer le nombre de postes à pourvoir, l'année passée, étaient pour l'essentiel des enseignants non légalement qualifiés, donc sans brevet, qui avaient pour la majorité soit un bac, soit une maîtrise, ou encore, pour certains d'entre eux, un D.E.C.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais est-ce que ça veut dire que les centres de services scolaires affichent les postes trop tard? Tu sais, pourquoi on réussit à les combler une fois que l'année est commencée? Vous comprenez ce que je veux dire?

M. Drainville : Oui, alors... Oui, bien sûr. Non, c'est une très bonne question. Les postes permanents, là, ils sont affectés en juin. De façon générale, là, ils sont affectés en juin. La difficulté, c'est que, pendant l'été, il y a des enseignants qui vont décider de ne pas rentrer, parce que, par exemple, mettons, elle a décidé de prendre un congé de maladie, bon, sa santé est défaillante, elle nous annonce qu'elle ne peut pas revenir. Dans certains cas, ça peut être des congés de maternité. Dans certains cas, c'est des personnes qui ont réfléchi pendant l'été, qui ont décidé de prendre leur retraite finalement. Donc, il y a toujours un certain nombre de postes à combler au mois d'août parce que la réalité entre le mois de juin et celle du mois d'août a changé. C'est ça, la réponse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...toujours plus de départs à la retraite, de départs du réseau que de renforts qui vous proviennent, chaque année, des diplômés des facultés. Et là le phénomène s'accélère ou, à tout le moins, il est plus important cette année, de postes non comblés, comparativement aux années précédentes. Est-ce que votre ministère a établi, par exemple, quels seront les besoins même pour l'an prochain? Est-ce que vous documentez cette réalité-là ou pas?

M. Drainville : Moi, je vais vous dire, Hugo, c'est... grosso modo, là, c'est 4 000 versus 3 000. On a à peu près 3 000, là... j'arrondis là, mais on a à peu près 3 000 retraités qui quittent l'enseignement puis on a à peu près 3 000 nouveaux diplômés qui rentrent chaque année. Si c'était juste de ça, on serait en situation d'équilibre, à part les départs, là, imprévus comme ceux dont je viens de parler. La difficulté, c'est que, selon les chiffres que nous avons, on a à peu près un 1 000, 1 000 enseignants, enseignantes qui quittent pendant l'année pour toutes sortes de raisons. Et donc on se retrouve avec un solde de 4 000 qui sortent puis 3 000 qui rentrent. Et donc, à cause de ce solde négatif, c'est sûr que l'écart se creuse. Et c'est pour ça que je vous disais, tout à l'heure, parmi les solutions, il faut augmenter le nombre de diplômés. Il faut, dans certains cas, retenir des retraités qui sont tentés de partir, leur demander peut-être de faire un an ou deux de plus à des conditions intéressantes, de demander à des anciens enseignants de revenir prêter main-forte, etc.

Parce que c'est très important que vous sachiez la distinction entre enseignant à temps plein puis enseignant à temps partiel. Là, c'est un petit peu technique, mais je veux vous l'expliquer. Un enseignant à temps plein, là, dans la définition, là, essentiellement, c'est un permanent, O.K., c'est essentiellement un permanent, donc une personne, là, qui a fait deux ans de service continu puis qui a sa permanence, elle a sa classe. Au début de l'année, là, elle est assurée d'avoir sa classe. Ça, c'est les enseignants à temps plein.

Les enseignants à temps partiel, ils se divisent en deux catégories. Il y a les enseignants à temps partiel à 100 % de la tâche puis il y a les enseignants à temps partiel qui ne sont pas à 100 % de la tâche. Eux autres, ils sont beaucoup plus nombreux dans le chiffre que je vous ai donné tout à l'heure. Les enseignants avec 100 % de la tâche, dans le fond, eux autres, ce qu'ils vont faire, là... on les qualifie comme ça, 100 % de la tâche, parce qu'ils vont venir remplacer une permanente ou un permanent qui s'en va, mettons, en congé de maladie, congé de maternité. Donc, elle est à temps partiel mais à 100 %, elle a sa classe à elle pour l'année.

Ceux qui sont à temps partiel mais pas à 100 %, ça va être des enseignants, par exemple, qui vont venir une journée par semaine, parce qu'on a beaucoup de profs, comme vous le savez, qui font quatre jours semaine, ils font du quatre sur cinq, donc ils ne se présentent pas le vendredi. Bon, bien, ça me prend des profs à temps partiel qui, à chaque vendredi, vont venir remplacer Mme Alexandra, Mme Annick. Et ça, donc, ce sont des temps-partiels mais, je dirais, des temps-partiels récurrents, qui ont une affectation régulière. Des fois, ça va être le vendredi, des fois ça va être le lundi. Alors, c'est sûr que des temps partiels qui n'ont pas 100 % de la tâche, j'en ai vraiment beaucoup, beaucoup besoin, parce que j'ai beaucoup de profs, effectivement, qui sont sur la semaine quatre-cinq.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...sur le 4 000, 3 000, c'est important, là. Parce que vous dites qu'il y a 3 000 départs à la retraite à peu près, 3 000 nouveaux étudiants qui arrivent, mais il y a comme plus que 30 000 profs, si ma mémoire est bonne du rapport de la VG, non légalement qualifiés dans le réseau. Il faut plus que 3 000 par année nouveaux enseignants pour que l'équilibre revienne, là.

M. Drainville : Oui, Hugo, mais il faut faire attention, les 30 000 dont parlait la VG, ils ne représentaient que 8 % des heures enseignées. Ils représentent le quart, plus que le quart des 112 000 enseignants que j'ai au total au Québec, mais ils ne représentaient que 8 % du temps d'enseignement. Essentiellement, ces 30 000 là, Hugo, là, ce n'est ni des temps-pleins, ni des temps-partiels à 100 %, ni des temps-partiels à moins que 100 %, ce sont des personnes, par exemple, qui vont venir une journée. Mettons, ils viennent, ils font de la suppléance une journée par année, ils rentrent dans le 30 000. Des professeurs qui font l'enseignement à la leçon rentrent dans ce 30 000 là.

Alors, c'est pour ça, ce 30 000 là, c'est un gros, gros chiffre, mais, dans les faits, comme je te dis, il représente... comme je vous dis, pardon, il représente 8 % de tout le temps d'enseignement, parce que c'est vraiment du remplacement très sporadique. C'est des suppléants, mettons, qui vont venir une journée, une fois de temps en temps, mais ils comptent dans le 30 000.

Ce qui est important dans ce... Oui, ce 30 000 là est important, mais ce qui est important dans ce 30 000 là, c'est regarder ce qu'on appelle ceux qui ont des tolérances d'engagement. Eux autres, eux autres, c'est eux autres dont je vous parlais tout à l'heure. Quand je vous disais, là : Tolérance d'engagement, là, ça, c'est la catégorie, je dirais, la plus importante des non légalement qualifiés, ceux qui ont une tolérance d'engagement, la majorité ont un bac ou une maîtrise, puis il y a un bon pourcentage, dans l'autre 50 %, qui ont un D.E.C.

Me suivez-vous, Hugo? C'est un peu technique, mais bon.

M. Desrosiers (Sébastien) : Des enseignantes qui ont déménagé puis qui ont changé de centre de services scolaire nous disent qu'elles ne se font pas rappeler par les centres de services scolaires, elles perdent leur ancienneté. Ça, c'est prévu par la convention collective. Des enseignants non légalement qualifiés toutefois passent devant elles pour obtenir un emploi dans une salle de classe. Est-ce que vous êtes au fait de ce problème-là? Et est-ce que c'est normal, donc?

M. Drainville : Je suis au fait de ce problème-là. Et je réitère, l'obligation des centres de services, c'est d'abord d'offrir des postes aux enseignants avec brevet qui sont légalement qualifiés. C'est la... Ils sont obligés de le faire, c'est l'obligation qui leur est faite. Donc, s'il y a des directions de centres de services qui embauchent des non légalement qualifiés avant d'embaucher des légalement qualifiés, ce n'est pas une pratique qui est acceptable.

M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce que c'est répandu?

M. Drainville : Pardon?

M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce que c'est répandu?

M. Drainville : Je ne sais pas, mais j'entends les mêmes choses que vous, j'entends des... parce que les gens nous écrivent un petit peu, et tout ça. Je ne peux pas vraiment mesurer l'ampleur de ce phénomène-là, mais votre question me donne l'occasion de rappeler la règle.

Mme Plante (Caroline) : Êtes-vous capable de garantir, M. Drainville, qu'il va y avoir un adulte par classe à la rentrée? Vous dites qu'il n'y aura aucune classe de fermée. Êtes-vous capable de garantir qu'il va y avoir au moins un adulte par classe?

M. Drainville : Je travaille beaucoup, et toute l'équipe travaille beaucoup, et tous les centres de services et les équipes-écoles travaillent avec acharnement pour s'assurer qu'on ait un adulte par classe. Puis évidemment la journée d'aujourd'hui me permet de rappeler que j'ai besoin d'aide, qu'on a besoin d'aide présentement.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais vous ne pouvez pas l'assurer.

M. Drainville : Comment voulez-vous que je l'assure, Mme Lajoie? Comment voulez-vous que je l'assure? Ce que je vous dis, par contre, c'est que, quand je regarde la tendance de l'année passée, le nombre de postes à pourvoir diminuait de 50 % par semaine, là, et on s'est retrouvé avec une situation qui était, somme toute, gérable.

M. Laforest (Alain) : Mais là vous êtes parti de non à peut-être. Parce que, tantôt, quand je vous ai posé la question, vous avez dit : Non. Là, vous dites : Je ne peux pas vous l'assurer.

M. Drainville : Bien, je travaille...

M. Laforest (Alain) : Mais je comprends... Mais ça, je comprends ça.

M. Drainville : M. Laforest, M. Laforest, je veux être franc puis je veux être transparent avec les gens. On fait tout, tout en notre pouvoir pour s'assurer qu'on ait un enseignant par classe pour la rentrée, on fait tout. On retourne toutes les pierres, on a mis de l'avant plein de mesures. On a l'intention... On en regarde d'autres, mesures, qu'on vous annoncera en temps et lieu. Et on travaille comme des fous pour s'assurer qu'on ait, dans le plus grand nombre possible de classes, des enseignants avec un brevet, si on ne peut pas, des enseignants sans brevet, et ainsi de suite.

Et puis, là, évidemment, si les gens répondent à l'appel, si j'ai des enseignants retraités qui m'écoutent puis qui ont le goût de venir me prêter main-forte, puis qu'on assiste, là, dans les prochains jours, à une forte augmentation de ce nombre de retraités qui veulent venir nous aider, Alain, on va se retrouver avec une... M. Laforest, on va se retrouver avec une...

M. Laforest (Alain) : C'est un appel de désespoir.

M. Drainville : Non, ce n'est pas du désespoir, on est dans l'action. Je suis dans un excellent état d'esprit. On se démène comme des diables dans l'eau bénite pour régler ça. Et je dis à tous ceux et celles qui ont le goût de venir nous prêter main-forte, y compris les retraités, les enseignants retraités : On a besoin de vous.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous êtes à la dernière minute, vous êtes à la dernière minute, tu sais, on est à la fin du mois d'août. Pourquoi ça arrive à ce moment-ci? Vous l'avez fait trop tard, votre appel aux retraités. Pourquoi, chaque automne, c'est la même panique, tu sais?

M. Drainville : Bien, non, mais, comme je vous ai expliqué, il y a un processus d'affectation pour les temps-pleins permanents en juin. Par la suite, il y a l'été. Moi, pendant l'été, j'ai envoyé une première lettre aux enseignants retraités. Là, je leur ai envoyé une deuxième lettre dans laquelle je détaillais les avantages financiers de revenir prêter main-forte. Ça fait que j'en suis à ma deuxième lettre, là, cet été.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Maintenant que vous voyez le résultat, reconnaissez-vous que c'est peut-être trop tard, la lettre? Les femmes... les enseignantes étaient déjà parties à la retraite, vous...

M. Drainville : Oui, mais là vous me parlez de la mesure de 12 000. Moi, je ne vous parle pas de la mesure de 12 000. La mesure de 12 000, c'est la mesure pour garder en classe des personnes qui ont droit à la retraite. Moi, ce dont je vous parle... Alors, cette mesure-là, effectivement, a donné des résultats très modestes, quoique j'ai le goût de vous dire : On l'a essayé. Puis on a, quoi, quelques dizaines d'enseignants qui ont répondu à l'appel. Bon, bien, ça nous fait quelques dizaines d'enseignants de plus, on prend... on les prend tous. Est-ce qu'il faut, comment dire, réévaluer cette mesure-là? Est-ce qu'il faut la reconduire? Est-ce qu'il faut l'améliorer? On verra.

Mais celle dont je vous parle, c'est l'autre mesure, celle pour les enseignants qui sont déjà partis. Eux autres, ils étaient près de 3 000, l'an passé, à revenir. Et moi, je leur ai envoyé une lettre à ceux-là, c'est à ceux-là que j'ai envoyé une lettre pour dire : Aïe! C'est reconduit, vous êtes revenus l'an passé, s'il vous plaît, revenez à nouveau. Puis peut-être qu'ils vont être plus nombreux, et ça, ça pourrait nous aider à combler la différence. Et je peux vous dire une chose, juste en terminant, Mme Lajoie, dans la lettre qui a été envoyée... je ne sais pas si je devrais dire ça, mais, en tout cas, il y a des coordonnées sur la lettre. Ça fait que les gens, ils appellent, il y a des enseignants retraités qui appellent, puis ils sont très nombreux à appeler présentement.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez laissé votre cellulaire, c'est ça?

M. Drainville : Non, je n'ai pas laissé mon cellulaire, je n'ai pas laissé mon cellulaire, mais ils sont très nombreux à appeler. Puis les personnes qui prennent des appels, parce que moi, je veux savoir, ils me disent : Ce sont des passionnés de l'enseignement qui rappellent. Ils disent : Là, là, j'ai vu ça, la lettre, j'ai-tu bien compris les conditions, tati, tata, ça me tente de revenir, puis ça me... ou ça me tente de venir, parce qu'ils ne l'ont pas fait l'an passé. Alors, ça, c'est des signaux positifs qui me donnent espoir, M. Laforest, pour, justement, régler le plus rapidement possible.

Mme Lajoie (Geneviève) : M. Drainville, «retourner toutes les pierres», vous avez utilisé le terme «retourner toutes les pierres». Vous avez déjà annoncé, il y a quelques mois, que vous mettez un frein aux maternelles quatre ans. Mais est-ce que retourner toutes les pierres, ce n'est pas aussi diminuer le nombre de maternelles quatre ans, éventuellement, dans les prochaines années? Il y a énormément de profs qui, actuellement, ont des maternelles quatre ans.

M. Drainville : Écoutez, Mme Lajoie, on a retardé la création, on a repoussé l'objectif, qu'on a maintenu, mais on l'a repoussé dans le temps. Et puis, honnêtement, les maternelles quatre ans, là, sur le fond des choses, tout le monde s'entend pour dire... bien, peut-être pas tout le monde, mais pas mal de gens s'entendent pour dire que c'est une saprée bonne idée de donner accès aux maternelles quatre ans. Maintenant, prenant acte de la situation de pénurie devant laquelle on se trouve, on a décidé, donc, de retarder, de repousser l'échéance dans le temps. Et on maintient l'objectif, mais, s'il faut s'ajuster dans le temps, on s'ajustera dans le temps. On n'est pas...

Des voix : ...

M. Drainville : Geneviève Lajoie, nous ne sommes pas... Mme Lajoie, nous ne sommes pas dogmatiques. Je ne suis pas dogmatique.

M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce que ce sont des classes moins exigeantes? Est-ce que vous êtes toujours de cet avis-là? Vous savez que des professeurs ont été outrés par vos propos la semaine dernière. Est-ce que vous les regrettez? Est-ce que...

M. Drainville : Oui, ce que j'ai dit la semaine passée, ce que j'ai mis... ce que j'ai proposé la semaine passée, c'est une nouvelle façon de faire. Puis, moi, ce que je vous dis, c'est que, dans la situation devant laquelle nous nous trouvons, il faut accepter de mettre de l'avant des solutions qui n'ont pas été envisagées par le passé. Et moi, je vous le dis, il va falloir continuer à mettre de l'avant des solutions qui n'ont pas été envisagées par le passé. Il faut accepter de remettre en question les façons de faire puis d'arriver avec des idées, des nouvelles idées, des nouvelles façons de faire. Et savez-vous quoi? Je le ferai à nouveau, parce qu'il faut accepter de regarder les choses différemment, parce que, si on continue à faire les choses comme avant, on va obtenir les mêmes résultats.

Alors, tous les enseignants travaillent fort, tout le monde sait ça. Tous les enseignants travaillent fort. Mais, quand je me promène dans les écoles, je suis rendu, quoi, à une cinquantaine d'écoles, là, les enseignants, ils me parlent, là. Puis ils ne parlent pas nécessairement devant le groupe, mais je me promène dans les classes, tout ça, puis, des fois, ils me disent : M. Drainville, ça, là, ça n'a pas de bon sens, là, ça, vous devriez regarder ça, là. Alors, les enseignants me donnent des idées, comme celle que j'ai mise de l'avant la semaine dernière.

C'est beaucoup, beaucoup les enseignants qui m'ont fait prendre conscience du fait que la maîtrise qualifiante de 60 crédits, là, ça ne fonctionne pas. Les enseignants me disaient : M. Drainville, ça n'a pas de bon sens, là, vous me demandez de faire un... je suis non légalement qualifié, là, ça fait plusieurs années que j'enseigne, j'aimerais ça avoir mon brevet, vous me demandez de faire un 60 crédits le soir puis les fins de semaine, je suis à temps plein dans l'école, j'ai des enfants à la maison. Et c'est beaucoup les enseignants qui m'ont fait comprendre que, dans le fond, le 60 crédits, ça ne fonctionne pas. Et c'est beaucoup eux autres qui m'ont inspiré pour dire : Ce que ça prend, c'est un nouveau programme de 30 crédits pour les non légalement qualifiés pour permettre de les amener, justement... pour nous permettre de les amener au brevet avec une bonne formation de base en pédagogie.

Alors, les enseignants puis le personnel scolaire aussi... Parce qu'on a parlé d'enseignants dans ce point de presse, mais j'ai des besoins également dans... chez les professionnels, chez les TES, puis j'ai des besoins aussi en matière... chez les éducatrices.

M. Carmichael (Simon) : ...enjeux plus cruciaux dans certaines régions ou c'est à l'ensemble du Québec qu'on a des enjeux de recrutement?

M. Drainville : Pardon, vous dites?

M. Carmichael (Simon) : Est-ce qu'il y a des régions où la problématique est plus grande pour ce qui est du recrutement?

M. Drainville : Bien, écoutez, les chiffres sur la pénurie par centre de services scolaire seront rendus publics, n'est-ce pas? Alors là, je vous parle en date du 14 août, donc c'est de la semaine dernière. Le centre de services qui avait le plus grand besoin, c'était le centre de services de Laval, il y avait 905 postes à combler; Patriotes, Montérégie, 874; centre de services de Montréal, 591, etc.

Mais déjà, la semaine passée, la directrice générale du centre de services de Montréal, Isabelle Gingras, a donné une entrevue, je pense que c'est à Radio-Canada, dans laquelle elle disait : Ce chiffre-là de 191, là, on l'a déjà comblé de moitié. Ça fait que tu vois que les centres de services travaillent très fort, et donc les chiffres que vous avez là et que je vous rends publics aujourd'hui, 8 558, bien, moi, je pense que... la semaine prochaine, quand on va se reparler, parce que, les chiffres, je vais continuer à vous les rendre publics, ils vont continuer à être publiés sur le site, je pense que ça va descendre.

M. Laforest (Alain) : ...dans l'arsenal que vous avez, dans l'arsenal que vous avez, est-ce que le bac gratuit en enseignement est une option?

M. Drainville : Je ne l'ai pas évalué. Pour le moment, ça ne fait pas partie des options que nous regardons, mais vous me soumettez une idée, puis, ces temps-ci, je prends toutes les idées et je les....

M. Laforest (Alain) : Ça coûte cher devenir prof, là.

M. Drainville : Ah! oui, mais, attendez, comment vous dites ça, ça coûte cher devenir prof?

M. Laforest (Alain) : Bien, l'enseignement, ça coûte cher. Il y a des gens qui pourraient être tentés, si c'est gratuit, de devenir enseignants, de ne pas payer des frais universitaires, de s'inscrire dans ces formations-là.

M. Drainville : Bien, là, écoutez, ils ne les paient pas, les frais universitaires, là. Là, ils reçoivent 5 000 $ par année. Je ne sais pas s'il y a des universités où les frais universitaires sont plus que 5 000 $, là, mais, à ma connaissance, je ne pense pas. Actuellement, si tu décides d'aller étudier en enseignement, là, 2 500 $ première session, 2 500 $ deuxième session. Donc, ça ne doit pas... il ne doit pas te rester beaucoup de frais de scolarité à payer une fois que tu as eu 5 000 $, là.

Mme Plante (Caroline) : M. Drainville, sur le cellulaire, donc, vous...

M. Drainville : Oui.

La Modératrice : Dernière question en français. Ensuite, on doit y aller en anglais.

Mme Plante (Caroline) : Oui. Ah! oui, autre dossier. Donc, vous vous trouvez à donner raison au Parti québécois, là, si je comprends bien, qui avait présenté une motion, le 30 mai dernier, qui demandait à l'Assemblée nationale d'encadrer... au gouvernement d'encadrer l'utilisation du téléphone cellulaire en classe. Votre gouvernement avait rejeté la motion, ça n'avait pas passé, bloqué la motion. Donc, vous donnez en quelque sorte raison au Parti québécois aujourd'hui, là.

M. Drainville : Mme Plante, j'avais déjà dit, lors des crédits, que j'étais ouvert à le considérer. Et donc, avant de voter pour une motion qui interdit le cellulaire, il faut d'abord qu'on finisse l'évaluation, tu sais. Alors...

Une voix : ...

M. Drainville : Oui, mais alors, c'est ça. Alors, on était, à ce moment-là, en train de regarder l'encadrement, comment est-ce qu'on pouvait s'y prendre, voir aussi quels sont les bénéfices. Il faut aller au fond des choses. Est-ce que... Avant d'interdire, il faut d'abord se demander est-ce que cette interdiction-là va aider nos élèves. J'en viens à la conclusion que oui. Après mûre réflexion...

Une voix : ...

M. Drainville : Après mûre réflexion, si vous me permettez, Mme Lajoie, après mûre réflexion, j'en viens à la conclusion que, oui, ça va aider à la concentration des élèves et, oui, ça va aider à la réussite scolaire. Et ça a été essayé par d'autres, et les résultats sont plutôt probants là où ça a été essayé. Vous avez vu le rapport de l'UNESCO, cet été, aussi également, qui conclut que la simple...

Des voix : ...

M. Drainville : Si vous me permettez, le rapport de l'UNESCO, cet été, sur les technologies en éducation : «La simple proximité d'un appareil mobile distrait les élèves.»

Des voix : ...

M. Drainville : Pardon, Mme Plante?

Mme Plante (Caroline) : ...une question sur la tablette aussi puis...

M. Drainville : Pardon?

Mme Plante (Caroline) : La tablette, le iPad, dans certaines écoles, c'est obligatoire, c'est exigé. Est-ce qu'il faut se poser des questions?

M. Drainville : Alors, laissez-nous regarder les modalités de la directive, laissez-nous regarder les modalités de la directive, et on vous reviendra là-dessus.

Des voix : ...

M. Drainville : Mme Sioui, là, c'est vraiment la dernière. Après, je m'en vais en anglais, O.K.?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Pourquoi ça doit venir du ministre, la directive?

M. Drainville : Parce que... Vous dites?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Pourquoi ça doit venir du ministre?

M. Drainville : Pour que ça s'applique à l'ensemble des écoles publiques, parce que le pouvoir de directive que j'ai relève de la Loi sur l'instruction publique. Mais vous avez... C'est une très bonne question, Mme Sioui. Il y a déjà des écoles qui l'ont interdit, le cellulaire, parce que le conseil d'établissement a le droit d'interdire le cellulaire en vertu du code de vie. Bon, alors... Puis d'ailleurs je dis aux écoles qui m'écoutent : En attendant qu'on rédige la directive puis qu'on l'achemine au Conseil des ministres, tout ça, ça va prendre une période de temps, si les conseils d'établissement des écoles veulent aller de l'avant avec l'interdiction des cellulaires, ces conseils d'établissement d'école peuvent déjà le faire.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...peur des parents? Est-ce qu'ils ont peur des réactions des parents?

M. Drainville : Alors, ça, écoutez, vous leur poserez la question, Mme Sioui. Alors, in English, in English, in English.

Mme Montgomery (Angelica) : When will this ban be introduced? And how exactly will it be enforced?

M. Drainville : I'm sorry?

Mme Montgomery (Angelica) : When will this cell ban be introduced? And how would it be enforced?

M. Drainville : Well, the... I think the word «directive» is probably right, I hope it's right in English. Directive, you know?

Mme Montgomery (Angelica) : Regulation.

M. Drainville : Regulation? Yes, because... But it's different than «règlement». «Règlement» and «directive» are two different things. That's why I'm not sure it's...

Une voix : ...

M. Drainville : Well, let's use directive then. So, the directive needs to be worked out and it needs to go through Cabinet. So, this will take some time. Obviously, the short answer to your question is : as quickly as possible. So, as quickly as possible.

Mme Montgomery (Angelica) : And how would it be enforced?

M. Drainville : Well, once it's been adopted by the Cabinet, it will be up to every school to make sure that the directive is respected.

Mme Mignacca (Franca G.) : A lot of schools already banned it though, whether be individual teachers or the schools themselves. Why should this directive come from the Ministry?

M. Drainville : Because I want this practice to be universal. I don't want it to be, you know, a patched kind of thing, I want it to be universal. I think, once you've arrived at the conclusion that this is going to be a good thing for the kids' concentration and this is going to create better conditions for academic success, well, I think it's my responsibility as a minister then to make sure that all the students can benefit from this measure. And the power I have, according to the law, is to apply this directive to the public school system. I don't have jurisdiction for that... on this particular issue, I don't have jurisdiction on private schools.

Mme Montgomery (Angelica) : But what do you have to say to parents who are worried that they won't be able to stay in touch with their child anymore as a result?

M. Drainville : Well, the reason why we want to do it is because we want to help with the concentration of kids. We've listened to the teachers as well. The teachers will tell you, if you talk to them, and I talked to them when I toured the schools, they will tell you that a lot of kids are using their cell during class time, they are using it.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the teacher shortage, we're hearing from a lot of parents that are concerned by this idea of one adult per classroom. What would say to people that are concerned their children's academic success could be influenced by that?

M. Drainville : The objective is to have a teacher that has a diploma in education, that's my first priority. If I cannot get such a person, then I will have to hire... we will have to hire what we call a nonqualified... non-legally qualified, I should say, teacher, which means a teacher without a diploma in education. How do you say «brevet», «brevet d'enseignement»?

Des voix : ...

M. Drainville : A license, yes. So, I will have to hire... we will have to hire someone who doesn't have a teacher's license with the hope that this person will develop a passion for education and will want to become a legally qualified teacher, so with an actual license. And there are programs being created as we speak, there's one at la TELUQ, which makes it possible for a teacher, someone who is before a class who doesn't have teacher's license, to actually register in this 30 credits program and become an actual legally qualified teacher with a license. And if... in the remaining weeks, before the actual beginning of the school year, if I do have a difficulty having either a teacher with a license or a teacher that has an undergraduate degree, bachelor's degree, master's degree, CEGEP degree, if I cannot find such a person, then, yes, I may have to resort to an adult. But, in the past, there has been very, very, very few such cases, and this is going to be a transitory phenomenon.

Mme Mignacca (Franca G.) : The teachers' unions are saying that it will be hard to find people who want to teach if you don't change their current working conditions as well. What do you have to say to that?

M. Drainville : Well, we've changed the working conditions in the past few years. We've increased the salary, we've created a tutor program... tutoring program, mentoring program as well, other measures that I have mentioned in French.

And I'm also pushing very, very hard to have «aide à la classe», so assistant teachers, I suppose you could say, a second adult in the classrooms that will support the teacher. And, where this has been tested, it's been tested in 100 schools, it's going to be tested in 200 schools starting this year, where it's been tested, it's incredible. The teachers love it because they have help. When a student has a little anxiety crisis, there is a conflict between two students, a student... a young student needs to go to the bathroom, needs to be helped to get dressed up before going to the schoolyard, all these kinds of things that the teacher has to do on his own, on her own, well, now, you have help.

And this, I want to deploy, I want to have in as many primary schools as possible in Québec. And this is on the table right now. And I'm hoping that the unions will sign up to that, and we will be able to ask the educators, those who are there in the morning, at lunch, at the end of the day, looking after the kids, before class, after class, they have time in the morning and they have time in the afternoon, when they could move into the classroom and become these assistant teachers. We're talking about hundreds of millions of dollars to have these assistant teachers deployed in as many public primary schools as possible. So, I'm pushing it very hard.

M. Authier (Philip) : You're 8,500 short. How realistic is it to say today that you think you're going to be able to make it up? I know you're hopeful, but... and you think it will drop as in passed years, but how realistic is it to believe that you're going to be able to close the gap?

M. Drainville : Well, I think the next few weeks will be decisive. But, if I look at the past, if I look at the tendencies of the past, we should be all right. And also I'm counting on the recruitment that is active, the recruitment that is going on as we speak. I'm hoping that there will be, for example, retired teachers who still have the passion for teaching and who, looking at the situation, will say : Ah! I'm going to go give them a hand, you know, I'm going to go... I'm going to raise my hand and I'm going to call my former schoolboard, for example, or my former school where I was teaching : Do you need help?, you need help, I'll be there. This is what I'm hoping for, and the next few weeks will say whether I'm going to be proven right.

M. Authier (Philip) : You're saying you need help to get this fixed.

M. Drainville : Yes, we all need help, Phil, we all... M. Authier, we all need help. No, but this is collective thing. This is not only an issue for the Minister, this is an issue for the society of Québec as a whole. We believe... I think, we've made that decision, we, collectively speaking. We believe that education is the primary tool for the development of our children, for them to achieve their fullest potential possible. We've made that decision collectively, we've decided... Over the passed five years, we've increased the Education budget by $1 billion per year on average, from $15 to $20 billion, we made that decision. Education is our priority. Now, we're facing this labour shortage, and I think that... if we all come together, I think we can make it work. I think we can make it work.

Mme Mignacca (Franca G.) : But is it not too late at this point? We're in the end of August.

M. Drainville : No, never too late...

Mme Montgomery (Angelica) : What's your plan B if you have no adult... you don't have one adult per class? Then, what are you going to do?

M. Drainville : I'm working for the plan A, I'm working on the plan A, and I'm counting on the plan A to work. Merci beaucoup, tout le monde.

(Fin à 11 h 16)

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