(Quinze heures quinze minutes)
Mme Proulx : Bonjour,
tout le monde. Donc, Loi visant à lutter contre l'hébergement touristique
illégal. Clair de dire qu'au fil des années la façon de réserver son
hébergement touristique, là, ça a considérablement changé. En fait, la donne a
complètement changé. C'est vrai ici, au Québec, mais c'est vrai également
partout dans le monde. Puis on peut dire sans hésiter, là, qu'on est partis d'une
offre d'hébergement touristique dite traditionnelle. Au cours des dernières
années, bien, le modèle d'affaires a complètement changé, il s'est éclaté. Non
seulement il ne démontre aucun signe de ralentissement, mais il n'y a pas de
retour en arrière sur les vieux modèles.
Donc, à l'offre dite traditionnelle qu'on
a eue ces dernières années s'est greffé des nouvelles offres d'hébergement dit
collaboratif, dont l'hébergement de la résidence principale. Alors, lorsque la
résidence principale est arrivée sur le marché de l'offre, on avait
l'obligation de l'encadrer. Ce qu'il est important de noter, c'est que les
gouvernements précédents n'avaient pas jugé... nécessaire, pardon, d'encadrer
ça. On l'a fait, donc, à notre arrivée au gouvernement, en 2018.
Donc, ce qu'il est important de dire,
c'est que, lorsqu'on a créé la catégorie de la... d'établissement touristique
de la résidence principale, notre objectif était relativement simple. Un,
offrir un cadre réglementaire qui instaure une équité envers les hôteliers.
Vous vous rappellerez, à l'époque, là, lorsqu'on a créé la résidence
principale, les hôteliers nous ont dit : Écoutez, nous, on prélève la taxe
de vente du Québec, on prélève la taxe sur l'hébergement. Donc, dans cette
modification-là, on a obligé les gens qui souhaitent exploiter leur résidence
principale de prélever la taxe de vente du Québec et la taxe sur
l'hébergement... mais aussi de permettre aux Québécois de mettre quelques
milliers de dollars dans leurs poches lorsqu'ils s'absentent de leur résidence
principale.
Donc, les propriétaires de résidence
principale qui souhaitent faire la location court terme doivent donc, un,
s'enregistrer, deux, obtenir auprès de notre mandataire, la Corporation de
l'industrie touristique du Québec, ce qu'on appelle la CITQ, le numéro
d'enregistrement, en s'assurant, évidemment, que la municipalité, la ville ou
l'arrondissement permettent la location court terme avec la résidence
principale. On avait aussi, à l'époque, et c'est toujours en vigueur, de
s'assurer, en toutes circonstances, que ce numéro d'enregistrement là soit
affiché sur toutes les plateformes, sur toutes les annonces, que ce soit
transactionnel ou que ce soit chez votre épicier. On avait l'obligation
d'afficher le numéro d'enregistrement.
Maintenant, vous rappelez-vous... vous
vous rappellerez le fameux cas de la tour célèbre, à Montréal, où il y avait
extrêmement de location. Donc, avec la résidence principale, lorsque vous êtes
dans une tour à condos, vous devez avoir l'autorisation écrite du syndicat de
copropriété pour en faire l'exploitation. Quand vous avez cette
autorisation-là, vous allez à la CITQ, qui vous donne votre numéro.
Votre résidence principale est dans un
plex, le propriétaire du plex doit vous... donner, pardon, l'autorisation
écrite de pouvoir en faire l'exploitation, et, lorsque vous l'aviez... ou vous
l'avez, la CITQ, donc, vous donne ce numéro d'enregistrement là.
En plus, bien, les municipalités, les
villes, les arrondissements, dans le projet de loi n° 100, en
consultations avec eux, nous avaient dit : Madame, on veut pouvoir régir
nos propres territoires. Évidemment qu'on avait dit oui. Et donc des villes,
des municipalités, des arrondissements peuvent interdire, encadrer ou carrément
limiter la zone à travers laquelle vous pouvez exploiter votre résidence
principale. Dans une municipalité, ça peut être un quartier, ça peut être un
quadrilatère. Dans un arrondissement, ça peut également être un quadrilatère,
où ça pourrait être autorisé, donc, par l'arrondissement.
Vaste, donc, réforme de la Loi sur
l'hébergement touristique, qui se voulait d'abord et avant tout un allègement
réglementaire, c'était une demande de nos hôteliers, moins de paperasse, moins
de catégories. On est passés, quand même, de 12 catégories d'hébergement
touristique à trois aujourd'hui, beaucoup plus modernes, beaucoup plus...
davantage tournées, là, vers ce qui se fait présentement.
J'avais espoir que les plateformes
d'hébergement touristique seraient des bons citoyens corporatifs. J'ai vraiment
cru qu'ils allaient être de bons citoyens corporatifs, qu'ils respecteraient
les lois du Québec et qu'ils ne feraient la promotion et la mise en marché
d'annonces uniquement où il y avait le numéro d'enregistrement qui était
délivré par la CITQ pour de la location court terme. Je me suis trompée.
Malheureusement, ça n'a pas été le cas.
Alors, moins d'un an après la mise en
vigueur de la loi n° 100, force est de constater deux
choses. La première, c'est qu'on doit faire un pas de plus pour améliorer la
loi, son règlement. Les locateurs ne se sont pas suffisamment conformés, et les
plateformes avec qui on avait discuté ne se sont pas donné la peine de
s'assurer de la conformité des annonces qu'elles publient. Aujourd'hui, on va
les obliger. Et, deux, on aurait pu mieux communiquer les droits et les
obligations de tout et chacun dans cette réforme majeure. On s'y attaque, donc,
avec une vaste campagne de communication.
Alors, voici le projet de loi visant à
lutter contre l'hébergement touristique illégal. D'abord, l'enregistrement d'un
établissement d'hébergement touristique et son renouvellement prendront la
forme d'un certificat qui va être délivré par la ministre. Son contenu est
déterminé par le projet de loi, et les plateformes devront exiger ce certificat
et le conserver pendant un an suivant la date d'expiration.
Également, le projet de loi prévoit que le
certificat d'enregistrement doit être affiché, à la vue du public, et, s'il
s'agit d'un immeuble multilogements, comme par exemple un condo, il devra être
affiché à l'entrée principale de cet immeuble-là. Les exploitants qui ne
respectent pas ces exigences seront passibles d'amendes allant de
1 000 $ à 20 000 $ parce qu'ils auront omis d'afficher ce
document.
Maintenant, les obligations et les
interdictions pour une personne qui exploite une plateforme numérique. Les
interdictions : une personne qui exploite une plateforme numérique,
exemple Airbnb, ne pourra diffuser une annonce sans numéro d'enregistrement et
sans certificat valide. Les obligations : au jour 1 de l'adoption de
la loi, la personne qui exploite une plateforme numérique aura l'obligation de
s'assurer qu'une offre d'hébergement contient le numéro d'enregistrement de
l'établissement, que, lorsque le certificat d'enregistrement pourra être
produit, la personne qui exploite une plateforme numérique aura l'obligation de
s'assurer que ce numéro est valide, puis, dans un deuxième temps, va mettre en
place, donc, des moyens technologiques, là, pour faciliter cette validation-là.
Les détails seront donnés par règlement. En fait, ce qu'on vise ici, c'est de
ne plus avoir des numéros d'enregistrement où on voyait 1-2-3-4-5-6.
Si le projet de loi est adopté, des
exploitants de plateformes qui ne respectent pas la loi : amendes allant jusqu'à
100 000 $ par annonce qui ne respecte pas la loi. Donc, si Airbnb
diffuse 10 annonces qui ne sont pas conformes, c'est 10 amendes, si
elle diffuse 15 annonces qui ne sont pas conformes, c'est 15 amendes,
ainsi de suite. Donc, si la plateforme n'affiche pas de numéro : amende,
si la plateforme n'a pas validé le numéro d'enregistrement : amende.
Ce qu'on dit clairement aux plateformes,
puis, en fait, on fait ce à quoi je m'étais engagée, c'est qu'aujourd'hui les
plateformes vont devoir se soumettre à la loi du Québec, elles vont avoir des
nouvelles obligations, il y a un nouveau carré de sable dans lequel elles
devront opérer si elles souhaitent opérer de l'hébergement touristique courte
durée. On le répète, c'est un modèle qui est en pleine évolution, il y a plein
de stratagèmes qui s'opérationnalisent, qui s'amènent sur le marché, raison
pour laquelle on arrive avec ce nouveau projet de loi là. Et ce qu'on va faire,
c'est qu'on va agir en temps réel. S'il y a de nouveaux stratagèmes qui
s'opèrent, on se donne des pouvoirs réglementaires de venir intervenir pour
changer le contenu dans le certificat et avoir de nouvelles obligations, par
exemple, pour les plateformes.
On va s'assurer aussi que les plateformes
soient joignables. Je pense que les journalistes, vous avez eu et avez
rencontré quelques difficultés à entrer en contact avec les plateformes, nous
aussi. Alors, le projet de loi prévoit que les plateformes devront
impérativement transmettre les coordonnées et tenir à jour... un représentant établi
au Québec, avec son nom, son titre, sa fonction, son adresse électronique et
son numéro de téléphone. En gros, les plateformes devront avoir quelqu'un au
Québec avec une adresse, numéro de téléphone, adresse courriel, où nous, le
ministère du Tourisme et les gens de Revenu Québec, pourrons entrer en contact
avec les gens des plateformes transactionnelles internationales.
En ce qui concerne des plateformes non
transactionnelles, on pense entre autres à Kijiji, Facebook ou des babillards,
on a un levier réglementaire. On a une poignée, donc, où on pourrait agir
rapidement sur les Kijiji et Facebook de ce monde. Pour le moment, on s'attaque
d'abord et avant tout aux plateformes transactionnelles. Je rappelle, par
contre, qu'aujourd'hui, hein, si vous voulez faire l'exploitation d'hébergement
touristique, vous avez l'obligation légale d'avoir un numéro d'enregistrement,
de l'afficher pour toute promotion sur tout site Internet, qu'il soit
transactionnel ou non. Aujourd'hui, vous êtes à risque d'avoir des contraventions
si vous n'avez pas ce numéro-là et que vous ne l'affichez pas dûment.
Nouvel élément également à ce projet de
loi là : on va créer un registre, donc un registre où... on souhaite
mettre en opération ce registre-là le plus rapidement possible, où ça va
permettre non seulement aux citoyens, mais aux villes également de valider que
le numéro d'enregistrement des établissements d'hébergement touristique... puis
de s'assurer que l'hébergement qui est exploité soit légal. Ce registre-là va
être sous la responsabilité d'un mandataire qui reste encore à déterminer. Son
contenu final reste également à préciser par règlement, mais, pour chaque
établissement d'hébergement touristique au Québec, on va retrouver notamment
numéro d'enregistrement, le statut de cet enregistrement-là : il est-tu en
vigueur, il est-tu expiré, il est-tu suspendu, est-ce que la ministre l'a
révoqué? Ça va permettre, donc, au grand public de pouvoir valider la
conformité s'il souhaite louer, donc, cet établissement-là.
Moi, je pense qu'il va y avoir une
conformité qui va être augmentée dans l'hébergement touristique au Québec,
qu'on va voir une réduction significative de l'hébergement touristique illégal,
donc, ce qui va venir aider nos villes, aider nos municipalités, aider nos arrondissements
et également, donc, donner des outils additionnels aux équipes de Revenu Québec
et aux villes.
Donc, en conclusion, l'utilisation des
plateformes numériques s'est accrue, c'est indéniable, elles répondent à une
demande. On bonifie l'offre là où elle est déficiente en augmentant notre
capacité d'accueil, mais force est de constater que le taux de conformité est
insatisfaisant. Aujourd'hui, on donne un coup de vis qui est très, très
sérieux. Et je serais prête, donc, à prendre et à répondre à vos questions.
Le Modérateur : Alors, je
vais diriger la période de questions, si vous le voulez bien. On va commencer
avec Sébastien Desrosiers, Radio-Canada.
M. Desrosiers (Sébastien) : Bonjour,
Mme Proulx.
Mme Proulx : Bonjour à
vous.
M. Desrosiers (Sébastien) : Alors,
aujourd'hui, vous annoncez des nouvelles règles, mais, par le passé, le
problème, le défi, c'était de s'assurer que les règles soient respectées.
C'était le cas, par exemple, avec cet incendie dans le Vieux-Montréal. Comment,
aujourd'hui, vous assurer que ces règles-là, que vous annoncez aujourd'hui,
vont être respectées? Qui va s'en assurer?
Mme Proulx : Bien, en
fait, c'est multipartie. Puis là il faut faire attention, l'incendie dans le
Vieux-Montréal... Je le répète, là, il n'y a pas de lien de cause à effet entre
la location courte durée et l'incendie à Montréal. Parce que je vous rappelle
respectueusement que, malheureusement, la première victime qui a été sortie des
décombres, cette dame de 79 ans, avait un bail en bonne et due forme avec
le propriétaire, donc, de l'établissement.
Bien, les règles du jeu, c'est qu'on
croyait, à l'époque, que les plateformes numériques de type Airbnb allaient
consentir à notre demande toute simple, qui était : Vous ne diffusez que
des annonces qui sont allées chercher leur numéro d'enregistrement. Maintenant,
non seulement ça va prendre le numéro d'enregistrement pour faire de
l'hébergement courte durée, mais ça va prendre le certificat, et le certificat
va être livré et renouvelé par la ministre, avec la signature de la ministre.
Et, dans ce certificat-là... Je tiens à répéter le contenu de ce certificat-là :
numéro d'enregistrement, l'adresse, la catégorie de l'hébergement touristique — est-ce
que c'est un hôtel, est-ce que c'est un gîte, est-ce que c'est une résidence
principale? — le nombre d'unités, la date de délivrance, la date
d'expiration.
Donc, les plateformes... Quand vous allez
vouloir, par exemple, louer votre résidence principale... Vous êtes allé voir
la municipalité, vous êtes allé voir l'arrondissement, à savoir si vous pouviez
ou non faire de l'exploitation courte durée. L'arrondissement vous dit :
Oui, dans tel secteur, vous avez le droit. Papiers de l'arrondissement. Vous
allez voir la CITQ, donc mon mandataire. Vous faites la démonstration que
l'arrondissement, la ville, la municipalité vous permet de l'exploiter. La CITQ
va vérifier une série de critères. Elle aussi va s'assurer que la ville et la
municipalité le permettent, va s'assurer également que vous avez une
responsabilité... une assurance responsabilité civile, va vous donner un numéro
d'enregistrement. Le numéro d'enregistrement, là, sur chaque annonce de
plateforme, il va falloir qu'il soit là. Et, dans le certificat que moi, je
vais autoriser et que je vais signer, qui va être mis en service, si vous
voulez, là, si je peux appeler ça comme ça, le 1er septembre prochain,
bien, il va falloir qu'il y ait conformité entre les deux.
Entre-temps, avant que le certificat
arrive, c'est quoi, la responsabilité des plateformes? On leur a dit qu'ils
allaient être imputables. On leur a dit qu'ils allaient être responsables.
Bien, quand il va avoir le numéro de la CITQ, la job d'Airbnb, ça va être de
s'assurer que l'adresse, le nom, le numéro d'enregistrement qui est là, c'est
bel et bien l'annonce qu'il va publier. C'est ça, sa responsabilité. On le rend
imputable. Alors, elles devront s'assurer qu'elles publient des annonces qui
sont valides. Ça devient sa responsabilité. On va les tenir responsables. Puis,
si elles diffusent des annonces qui ne sont pas valides, il va y avoir des
amendes. Puis, si elles publient une annonce qui est non conforme, elle est
expirée, elle n'est pas renouvelée, il va y avoir des amendes.
M. Desrosiers (Sébastien) : Puis
ceux qui vont vérifier ça, que les annonces sont valides, c'est les inspecteurs
de Revenu Québec, toujours?
Mme Proulx : Non, non.
Les inspecteurs... Non. Premièrement, d'abord et avant tout, c'est les
plateformes. Je le répète ici, c'est les plateformes qui deviennent imputables.
Leur job, c'est ça, c'est de vérifier que tout est conforme. Si ce n'est pas
conforme, puis les agents de Revenu Québec voient que ce n'est pas conforme :
amende.
M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce
qu'il y en a assez, en fait, c'est ça, ma question, des agents de Revenu
Québec? Aux dernières nouvelles, il y en avait à peu près 80, vous me
corrigerez si je me trompe, pour des dizaines de milliers d'annonces.
Mme Proulx : Oui, mais les
annonces étaient illégales, monsieur, à l'époque.
M. Desrosiers (Sébastien) : O.K.
Mme Proulx : J'en conviens
qu'à l'époque, avec le nombre d'annonces illégales, parce que vous aviez des
1-2-3-4-5-6 qui n'avaient pas vraiment été enregistrés auprès de la Corporation
de l'industrie touristique du Québec... Maintenant, là, le carré de sable dans
lequel les plateformes devront opérer, bien, il va y avoir non seulement une
plus grande conformité, beaucoup moins d'hébergement touristique illégal, et
donc... M. Girard l'a annoncé au budget, là, il y a davantage
d'inspecteurs qui entrent du côté de Revenu Québec. Mais, avec les villes, les
arrondissements, les municipalités, je pense qu'il va y avoir une grande
conformité, et, s'ils publient ou ils affichent des annonces qui sont
illégales, il va y avoir des amendes.
Puis, je vous rappelle, il va y avoir
l'obligation d'avoir un représentant ici, dûment enregistré, au Québec, parce
que d'aller signifier Airbnb, là, en Europe, là, alors qu'ils n'ont pas de
siège social ici, au Québec, bien, c'est ça, «the name of the game», si vous me
passez l'expression. Ils vont avoir un représentant ici, au Québec, qui, à
chaque année, va me donner son nom, son adresse, son courriel, son numéro de
téléphone. Il va avoir l'obligation de mettre ça à jour à chaque année que je
puisse les contacter puis de m'assurer qu'il y ait toujours ce représentant-là,
au Québec, pour fins de discussion et également, pour les enquêteurs de Revenu
Québec, pour pouvoir signifier une amende. On veut être capable de signifier
une amende au Québec. Désolée, c'était une réponse très longue.
Le Modérateur : Non, non, ça
va.
Mme Proulx : Désolée,
M. Lacroix.
Le Modérateur : Moi, ça va
très bien. Caroline Plante, LaPresse canadienne.
Mme Plante (Caroline) : Bonjour,
Mme Proulx.
Mme Proulx : Bonjour,
Mme Plante.
Mme Plante (Caroline) : Donc,
vous parlez d'amendes. Juste pour bien comprendre, là, ceux qui sont censés
faire les vérifications, là, il y a les agents de Revenu Québec, là, vous
parlez des villes, des arrondissements, les municipalités. Tous ces gens-là
vont vérifier? Puis comment ça va fonctionner, là?
Mme Proulx : Voici la cascade
à travers... les gens qui veulent faire de l'hébergement de courte durée, par
exemple, avec les résidences principales. Je veux louer ma maison. Première
chose que j'ai à faire, j'appelle ma ville, ma municipalité ou mon
arrondissement : Est-ce que je peux, à telle adresse, exploiter ma
résidence principale? Puis, si c'est non, c'est non, si c'est oui, vous devez
avoir, donc, la confirmation de la municipalité ou de l'arrondissement que vous
avez le droit de le faire. Une fois avec ce papier-là en main, vous allez vous
enregistrer au mandataire du ministère du Tourisme, qui s'appelle la
Corporation de l'industrie touristique du Québec. La Corporation de l'industrie
touristique du Québec va vous demander une série de questions et d'obligations
auxquelles vous allez devoir vous soustraire : avoir l'autorisation de la
municipalité, avoir une assurance responsabilité à la hauteur de
2 millions. Êtes-vous dans une tour à condos? Vous devez avoir
l'autorisation écrite du syndicat de copropriété pour en faire l'exploitation.
Si vous êtes dans un plex, vous devez avoir l'autorisation écrite du
propriétaire du plex. Vous remplissez toutes ces conditions-là, vous allez
avoir le numéro de la CITQ, que vous allez devoir afficher sur toutes les
plateformes, transactionnelles ou non. Chez votre épicier, dans le métro, sur
Instagram, vous allez devoir avoir ces numéros-là.
Maintenant, les plateformes qui vont
publier votre annonce parce que vous êtes passé à travers ces étapes-là, elle,
la plateforme, va devoir s'assurer que c'est conforme. On a dit qu'on rendait
les plateformes imputables. Ça va être sa job de vérifier tout ça, jusqu'à ce
qu'arrive le fameux certificat qui va être émis par la ministre avec le contenu
que je vous ai partagé plus tôt, je peux vous le répéter si jamais vous le
souhaitez, qui va arriver au plus tard au 1er septembre. Pourquoi le
certificat pas tout de suite? On aurait porté outrage au Parlement. On ne peut
pas aller voir un mandataire qui aurait construit le certificat avec lequel on
va opérer. Donc, on se donne au plus tard jusqu'au 1er septembre prochain.
Le certificat va être là, la plateforme va regarder s'il y a concordance. Ça va
être ça, sa job.
Mme Plante (Caroline) : Quand
vous dites : Je pense qu'il va y avoir une conformité augmentée, là, on
est à 30 %, c'est quoi, votre cible?
Mme Proulx : Ah! bien, je ne
veux pas jouer dans le film d'arriver avec des chiffres, là.
Mme Plante (Caroline) : Bien,
quels sont...
Mme Proulx : Bien,
c'est-à-dire que je pense qu'il va y avoir une plus grande conformité. Nous, on
s'était... moi, moi, je m'étais fiée à la bonne foi de mes discussions avec les
plateformes. Il y en a 17, transactionnelles, avec lesquelles on a des
discussions, où on a tenté d'avoir des discussions. Ça n'a pas toujours été
facile. Là, ils connaissent les règles du jeu, je leur annonce les règles du
jeu. Si ça leur tente de faire affaire au Québec, voici le carré de sable dans lequel
elles vont devoir opérer.
Mme Plante (Caroline) : Le
projet de loi n° 25, en tout respect, est-ce qu'il vient corriger le
projet de loi n° 100? Puis, quand vous dites : J'ai vraiment cru
qu'ils seraient de bons citoyens corporatifs, je me suis trompée, est-ce qu'en
tout respect vous avez fait preuve de naïveté?
Mme Proulx : Bien, écoutez,
deux choses. Il ne vient pas corriger le projet de loi n° 100,
parce qu'aujourd'hui, si vous voulez louer votre résidence principale, les
applications réglementaires qui se trouvent dans le p.l. n° 100
sont toujours là pour vous, vous devez avoir un numéro de la CITQ. C'est une
industrie et c'est une forme de location qui change extrêmement rapidement.
Comme je le disais, on est passés d'une offre traditionnelle... Je vous donne
l'exemple des Américains, là, 80 % des Américains choisissent les grandes
bannières. Il y a quand même 20 % des clientèles américaines qui vont sur
ce type d'hébergement là. Alors, comme les stratagèmes s'opèrent très
rapidement sur le Web, bien, je n'avais pas le choix, là, de venir resserrer ça
puis de présenter les nouvelles règles du jeu.
Maintenant, mes discussions avec Airbnb,
vous me demandez si j'avais été naïve. Bien, écoutez, dans les discussions que
j'avais eues avec les plateformes, elles m'ont dit : Oui, madame, nous
allons publier, donc, des annonces avec le numéro d'enregistrement. Au mois
d'août dernier, donc avant l'élection, avant que le premier ministre me confie
à nouveau le ministère du Tourisme, les équipes du ministère, la direction des
affaires juridiques regardaient ça puis ils disaient : Ça ne fonctionne
pas, il n'y a pas de conformité. Donc, déjà, en août dernier, il y avait une
révision qui était faite de la part du ministère. Quand j'ai été nommée, en
novembre, mon ministère et les équipes du cabinet m'ont dit : Madame, il
faut avoir une modification réglementaire. On est allés plus loin qu'une
modification réglementaire, on arrive avec un tout nouveau projet de loi qui
vient freiner, à mon sens, là, grandement l'hébergement touristique illégal au
Québec. On est les seuls au Canada, là. Vous regarderez à travers le monde, là,
au Canada, on est les seuls à avoir un projet de loi provincial où, en plus,
les municipalités peuvent ajouter une série de règlements si elles le
souhaitent, mais qu'elles devront appliquer.
Le Modérateur : Charles
Lecavalier, La Presse.
M. Lecavalier (Charles) : Juste
une petite précision, là, le fait que les locateurs doivent avoir une lettre
écrite de leur municipalité pour pouvoir s'enregistrer, ça, c'est nouveau?
Mme Proulx : Non, ça a
toujours été comme ça.
M. Lecavalier (Charles) : Ça
a toujours été comme ça.
Mme Proulx : D'abord et avant
tout, là...
M. Lecavalier (Charles) : Parce
que vous en parliez, je me demandais si c'était lié au projet.
Mme Proulx : Non, c'est un
rappel. Dans le projet de loi n° 100, les municipalités nous avaient
demandé ça, nous avaient dit : Madame, laissez-nous le pouvoir, les
municipalités, les villes, les arrondissements, laissez-nous le pouvoir — et
elles sont autonomes, les villes et municipalités — laissez-nous le
pouvoir de décider où, quand et de quelle façon on peut faire de l'hébergement
courte durée sur nos territoires. Donc, c'est les villes et les municipalités
et les arrondissements.
M. Lecavalier (Charles) : ...vraiment
juste une précision, parce que vous en parliez puis je voulais éviter une
confusion.
Mme Proulx : Pas de problème.
M. Lecavalier (Charles) : Juste
pour bien comprendre, le projet de loi n° 100, c'était quand même un angle
mort, c'est-à-dire que vous ne mentionniez pas les plateformes. Puis là vous
réalisez... Bien, le projet de loi entrait en vigueur en septembre 2022. Trois
mois plus tard, votre équipe réalise qu'il y a seulement 30 % des annonces
qui respectent la loi. C'est que vous avez raté votre coup, quand même, là?
Mme Proulx : Bien, on va
revenir par le commencement, parce que le p.l. n° 100,
c'était d'abord et avant tout un allègement réglementaire. Je vous amène en
arrière, là. La façon de voir l'industrie touristique et hôtelière à travers le
monde a changé. Je vous rappelle qu'au Québec on était la seule juridiction au
Canada et à travers le monde à avoir des panonceaux étoilés, avec des étoiles.
Tu avais un classificateur qui entrait dans ton hébergement touristique puis
disait : Tu n'as pas de prise téléphonique, je t'enlève trois points, tu
as un plancher de béton, je t'en enlève quatre, oups, tu as des rideaux ou tu
as des draps avec 600 fils, je te donne plus de points. C'était ça, là,
c'était ça, là, à l'époque, on vivait avec des panonceaux étoilés pour
déterminer la qualité d'un hôtel. On n'était plus là, là. Donc, on est allés
avec un allègement réglementaire. Les hôteliers nous disaient : C'est
complètement dépassé, on n'a plus besoin d'avoir 12 catégories
d'hébergement touristique, est-ce qu'on peut revoir le modèle? Et donc, d'abord
et avant tout, c'est un allègement réglementaire.
À travers un projet de loi de
Mme Laforest, on est arrivés avec une nouvelle catégorie qu'on a appelée
la résidence principale. Et ça, ça a amorcé les travaux qui nous mènent
aujourd'hui à une nouvelle loi où on resserre le cadre de la réalité, de la
nouvelle réalité de comment on fait de la location d'hébergement touristique au
Québec.
M. Lecavalier (Charles) : Je
comprends, mais30 % de conformité, là, ce n'est pas un succès.
Mme Proulx : Bien, écoutez,
vous pouvez le qualifier de la façon que vous voulez. Moi, je pense que, sept mois
après la mise en application, on arrive avec, carrément, un nouveau projet de
loi. Je veux dire, c'est une nouvelle façon d'exploiter au Québec, là, c'est
une nouvelle façon d'opérer. On l'a regardée en temps réel, puis, au mois de
septembre ou au mois d'août, on a dit : Non, il va falloir avoir des
modifications réglementaires majeures. Au contraire, je trouve qu'on a été
très, très vites à réagir puis qu'on arrive, quelques mois plus tard, avec,
carrément, un nouveau projet de loi.
Puis je vous répète qu'on aura tous les
pouvoirs réglementaires pour venir modifier ce projet de loi là. Si on trouve
qu'il y a des petits coquins qui trouvent des façons de contourner la loi du
Québec, bien, à travers le certificat, on pourra avoir davantage d'exigences
pour les plateformes, et je n'hésiterai pas. Je n'hésiterai pas.
C'est une nouvelle façon de faire du
commerce au Québec, les plateformes, avec l'hébergement à travers les
plateformes. On le suit en temps réel puis on va ajuster en temps réel. Puis,
au contraire, moi, je ne considère pas ça un échec. Je considère qu'on est très
agiles, que, sept mois plus tard, on le fait. Puis, si on a encore à modifier
des choses, on va le faire.
Le Modérateur : François
Carabin, Le Devoir.
M. Carabin (François) : Bonjour,
Mme Proulx. Je vais poursuivre là-dessus. Tout simplement, pourquoi est-ce
que ça ne s'est pas retrouvé... Ces nouvelles dispositions là, pourquoi elles
ne se retrouvaient pas dans le premier projet de loi qui a été déposé dans le
dernier mandat?
Mme Proulx : Parce que
le modèle évolue extrêmement rapidement. Je veux dire, la façon dont les gens
contournent les règles... Vous le voyez sur votre téléphone cellulaire. Le jour
1 de la crise du verglas, vous avez eu un faux Hydro-Québec qui vous
remboursait 250 $. Les stratagèmes sur le Web ne cessent de se
complexifier, ne cessent de se complexifier. Donc, déjà en décembre, on savait
qu'on allait apporter des modifications réglementaires. On a fait nos devoirs,
on a étudié les stratagèmes qui s'opéraient et qui s'organisaient sur le Web,
et là on arrive avec ce projet de loi là.
M. Carabin (François) : O.K.
Mais, à ce moment-là, qu'est-ce qui vous fait croire qu'il n'y a pas des
nouveaux stratagèmes qui pourraient émerger?
Mme Proulx : Je ne dis
pas que je ne crois pas qu'il n'y a pas des nouveaux stratagèmes. Ce que je
leur dis, c'est que j'ai des pouvoirs réglementaires de pouvoir, si... Après
l'adoption, et si adoption, si, au mois d'août, je vois qu'il y a des nouveaux
stratagèmes, je peux rentrer un nouveau règlement. Au mois de septembre, j'en
vois d'autres? Je peux rentrer des nouveaux règlements. Ce que je dis aux
plateformes, là, c'est que, s'il y a des stratagèmes qui s'opèrent, qui se
développent, on va être là. Voie réglementaire, on a des nouveaux règlements
qui vont s'appliquer, tant pour ceux qui veulent faire de la location que pour
les plateformes.
M. Carabin (François) : On
vous a parlé...
Le Modérateur : Léa Martin...
M. Carabin (François) : On
vous a parlé... Juste rapidement, on vous a parlé plus tôt de l'hébergement...
bien, en fait, de l'immeuble dans le Vieux-Montréal qui a pris feu en mars
dernier. Vous dites que ce n'est pas uniquement lié à l'hébergement temporaire.
Ceci étant dit, il y avait quand même plusieurs logements dans cet immeuble-là
qui étaient à l'extérieur d'une zone... bien, en fait, qui étaient dans
l'illégalité parce qu'ils n'étaient pas dans une zone de résidences de
tourisme. Est-ce que...
Mme Proulx : En fait,
ils n'étaient pas dans l'arrondissement autorisé par l'arrondissement
Ville-Marie.
M. Carabin (François) : Est-ce
que vous auriez pu faire quelque chose, comme ministre du Tourisme, pour vous
assurer que des règlements... qui sont municipaux, là, j'en conviens, mais que
des règlements comme ceux-là soient mieux respectés?
Mme Proulx : Bien là, je
pense qu'avec le cadre dans lequel on va opérer maintenant ça va être beaucoup
plus clair, beaucoup plus simple et beaucoup plus... plus restrictif, pardon.
Je rappelle que les municipalités, les villes nous ont demandé des pouvoirs
réglementaires. Quand on est arrivés avec le p.l. n° 100,
ils nous ont dit : Madame, nous autres, là, donnez-nous les pouvoirs dans
nos municipalités, dans nos arrondissements, on est des gouvernements de
proximité, on veut pouvoir ajouter les règlements qu'on souhaite ajouter chez
nous. Ce qu'on a dit, c'est : Parfait, mais vous allez avoir le pouvoir
d'application. Les municipalités demandent davantage de pouvoirs? Parfait. Au
chapeau réglementaire, si vous voulez avoir d'autres règlements, c'est vous qui
allez devoir, donc, les appliquer.
Ceci dit, je répète, là, il n'y a pas de
lien de cause à effet entre l'incendie et les plateformes d'hébergement
touristique. Et on va attendre avec beaucoup d'impatience, beaucoup
d'impatience le rapport de la coroner à l'égard de l'incendie de mars dernier.
Le Modérateur : Léa Martin, 24 heures.
Mme Martin (Léa) :
Oui, bonjour. C'est
juste pour une petite précision, là. Vous... On parle tout... On parlait tout à
l'heure du fait que, même si on met sa chambre en sous-location, par exemple,
sur Marketplace, pour moins de 32 jours, là, comme, il faut avoir un
numéro. Est-ce que ça touche aussi, comme, les personnes qui font de la
sous-location auprès... comme, qui ont un contrat de sous-location avec leur
propriétaire d'appartement?
Mme Proulx : Je ne suis
pas sûre de... Donc, moi, je loue un appartement. Je le sous-loue à ma
sous-ministre, qui, elle, va vouloir le mettre sur une plateforme. C'est ça,
votre question?
Mme Martin (Léa) :
Non, non. Bien non, pas
nécessairement. Genre, par exemple, moi, je loue un appartement à un propriétaire,
puis là, je ne sais pas, moi, j'ai un stage quelque part, je pars moins de 32
jours...
Mme Proulx : Votre
propriétaire vous a donné l'autorisation d'en faire l'exploitation sur une
plateforme?
Mme Martin (Léa) :
Bien, d'en faire une sous-location,
par exemple, sur Marketplace. Parce que vous disiez que vous pouviez assujettir
sur des plateformes comme Marketplace.
Mme Proulx : Bien, moins de
32 jours ou pas?
Mme Martin (Léa) :
Oui, moins de
32 jours.
Mme Proulx : O.K. Bien, vous
allez avoir... devoir avoir l'autorisation de l'exploitant du plex. Je veux
dire, vous transférez...
Une voix : ...
Mme Proulx : Oui, avec le
numéro d'enregistrement. Dès que vous faites de l'hébergement touristique, ça
vous prend un numéro d'enregistrement de la CITQ. Donc, votre bail, vous le
transférez à un autre parce que vous partez faire un stage à l'étranger et
cette personne-là part deux semaines puis veut faire de la location courte
durée, elle devra avoir l'autorisation du propriétaire.
Mme Martin (Léa) :
O.K., mais faire de la
sous-location...
Mme Proulx : Bien là, de la
sous-location, là, je ne suis pas sûre de... là, on parle par bail, là. Je ne
sais pas, Audrey, si toi, tu...
Mme Murray (Audrey) :Bien, en fait, la situation que vous décrivez, dans le
moins de 31 jours, c'est de la location courte durée. Donc, c'est la Loi
sur l'hébergement touristique qui encadre les règles. Donc, vous devez vous
assurer que la municipalité le permet, que votre propriétaire le permet, puis,
par la suite, vous devez aller chercher un numéro d'enregistrement à la CITQ,
dès que c'est du courte durée. La sous-location plus de 31 jours, c'est les
règles de la Loi sur la Régie du logement qui s'appliquent, là.
Mme Martin (Léa) :
...faire attention, si
c'est moins de 31 jours...
Mme Murray (Audrey) :Oui, on est toujours dans le courte durée, exact, dans ce
dont on parle.
Mme Proulx : Parce qu'il y
avait justement des petits comiques qui disaient : Hé! c'est de la location
32 jours et plus, puis là tu rentrais sur l'annonce puis, finalement,
bien, ce n'était pas 32 jours et plus, c'était 31 jours et moins.
Alors, ça aussi on va sévir là-dessus. Alors, les annonces de 31 jours et
plus, bien, ça, ça s'appelle un bail, hein, et 31 jours et moins, c'est de
la courte durée.
Le Modérateur : Gabriel,
est-ce que tu avais une question?
Une voix : Non, moi, la vie
est belle.
Le Modérateur : Ça va? Bien,
moi je veux juste...
Mme Proulx : La vie est
belle, hé! j'adore.
Le Modérateur : Il est zen.
Mme Proulx : Oui, c'est rare,
pour des journalistes, surtout vous, M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Merci.
Juste une petite précision, parce que moi, tout à l'heure, je trouve que ça n'a
pas été clair, pour moi, en tout cas. Là, les plateformes vont avoir
l'obligation d'afficher le numéro. Qui s'assure que le numéro qu'on voit sur la
plateforme est bel et bien un numéro qui est valide? Je comprends que vous
allez me dire que c'est Airbnb, là, qui... mais qui s'assure qu'Airbnb fait bel
et bien son travail?
Mme Proulx : Bien, il n'aura
pas le choix de faire le travail parce que, s'il publie une fausse annonce :
amende.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
je comprends, mais qui s'assure que c'est une bonne ou une pas bonne annonce?
Comprenez-vous ce que je veux dire? Il y a-tu quelqu'un qui regarde par-dessus
l'épaule d'Airbnb pour s'assurer qu'ils ont bel et bien fait la vérification?
Mme Proulx : Bien, c'est sûr
qu'il va y avoir... Revenu Québec va toujours être là pour s'assurer... avec
les inspecteurs, comme c'est le cas présentement, là. Il y a presque
5 millions d'amendes, 2022, sauf erreur, 2021-2022, 5 millions
d'amendes qui ont été remises, donc, aux gens qui ne respectaient pas,
M. Lacroix, les lois du Québec. Maintenant, à terme, là, dès que le
certificat va être là, là, je vous ai mentionné le contenu du certificat, où la
ministre va le signer, là, et Airbnb, là, ça va être plus simple pour faire de
la concordance entre les deux. À terme, à terme, je souhaite que tout ça soit
électronique. Je souhaite que tout ça, ce certificat-là, les données, ça puisse
être... que ça s'amène à l'ère 2023 et que tout ça puisse se faire via le
Web, là, la concordance, si vous voulez, entre les deux. Mais ça, c'est plus
tard, on travaillera ça plus tard. Pour le moment, c'est le certificat, donc,
qui va être à la disposition des plateformes au plus tard le 1er septembre
prochain.
Le Modérateur : Alors, on va
passer aux questions en anglais. Mélissa François, CBC.
Mme François
(Mélissa) :
Yes.If I want to rent a room or my house, what will change with the bill that
you're tabling today?
Mme Proulx : Basically, nothing really changes, you have to get that
registration number. Interesting that you mention that you either can fully
rent you're your house or partially, excellent question, because you can rent only a room within your house. Although,
whether it's a room, or two rooms, or the full house itself, you must go to the
ministry's mandatary, which is la CITQ, and get that number. In any add,
everywhere, all the time, it is mandatory for you to publicize that number.
Le Modérateur
: Une autre question?
Non. Kelly.
Mme Greig (Kelly) : Hello.
Mme Proulx : Hello.
Mme Greig (Kelly) : You mentioned that maybe to making an error in judgment before,
thinking that websites would comply. And we can kind of sense your frustration
with certain sites that maybe didn't get in touch with us or with you. We've
both been reaching out to them.
Mme Proulx : Yes.
Mme Greig (Kelly) : Can you tell us a bit about the frustration of going through to
make this law? Because, clearly, you had something in place you thought would
work, but it didn't exactly go the way you wanted it to.
Mme Proulx : Well, it was a new way to operate in Québec, and I really thought
that… you know, after many,
many conversations with platforms such as Airbnb, that they would comply to
Québec's rules. Obviously, they didn't. And, when we called them in a meeting
earlier this month, I think I made it extremely clear, extremely clear that
it's game on, and here are the new rules that you'll have to comply, and
especially the fact that they will have to have a mandatory person living in
Québec, with a valid address, a valid e-mail, a valid phone number to make sure
that… if there are fines to be paid, or fines to be delivered, should I say,
that we'll be able to get in touch with them. And these people will have to
make an update of how we can reach them, every year, to the Ministry and to the
Minister.
Mme Greig (Kelly) : The fine's set at a maximum of $100,000. I assume that's kind of
the… the message of what you're saying when you say : Game on, and then
you set the fine…
Mme Proulx : Per false… per false ad. So, if they put online five ads that are
false, it's five times $100,000. It is 10 ads? It's going to be 10 fines. So,
we're really saying that they have to comply to Québec's law. These are the new
rules that you'll have to operate in, and, if you don't, here are the
consequences of not playing the game.
Mme François (Mélissa) :Who will be responsible to check the registration
numbers on the ads? Who will be responsible for that?
Mme Proulx : Well, both… Airbnb will be… it's going to be mandatory that they
check the number is valid, and Revenu Québec also, all the inspectors of Revenu
Québec, as I mentioned earlier. Just about $5 million in fines were
distributed by the «agence» of Revenu Québec towards, you know, publicities or
ads that were illegal in Québec.
Le
Modérateur : Voilà, ça complète cette conférence de presse. Merci
beaucoup.
Mme Proulx : Merci à vous, M.
Lacroix.
(Fin à 15 h 53)