(Neuf heures)
M. Fitzgibbon : Alors,
bonjour. Bon matin, tout le monde. Bien, écoutez, avec mon collègue, François
Bonnardel, on vient de passer un bon bout de temps avec Hydro-Québec, la
cellule de crise. Évidemment, on a regardé la situation depuis hier. Alors,
rapidement, puis il va y avoir un point de presse par Hydro-Québec à
11 heures ce matin, il y aura plus de détails, mais, en gros, on fait face
présentement à une situation où il y a à peu près 1,1 million de clients,
d'abonnés qui n'ont pas de service, à peu près la moitié dans la région de
Montréal. La situation, par contre, selon nous, est très bien gérée.
Premièrement, la bonne nouvelle, c'est
qu'il n'y a pas de bris sur le réseau de transport principal d'Hydro-Québec, il
n'y a pas de bris dans les actifs stratégiques. Donc, on parle ici, évidemment,
des choses qui sont très concentrées. On a présentement à peu près
2 100 pannes qui sont en place au Québec. La bonne nouvelle, c'est
que, sur ces pannes-là, à peu près 25 % touchent 1 000 abonnés
et plus. Donc, il y a une très grande concentration, ce qui permet à
Hydro-Québec de focaliser sur les endroits stratégiques.
L'autre bonne nouvelle, c'est qu'il y a
beaucoup d'équipes en place. Il y a à peu près 557 équipes au travail
présentement, ce qui représente plus de 1 100 travailleurs, autant d'Hydro-Québec
que de contracteurs indépendants, émondeurs, et compagnie. Donc, il y a
beaucoup de gens qui sont à l'oeuvre présentement et il y a des provinces
voisines qui, aussi, vont offrir leurs services pour des travailleurs.
La situation est telle qu'Hydro-Québec
prévoie pouvoir réabonner ou pouvoir remettre le courant pour à peu près le
tiers des abonnés d'ici 24 heures. Pour les deux tiers qui restent,
évidemment, on travaille très fort pour le week-end. On va préférer attendre
l'évolution de la journée. Ils sont très concentrés sur les disjoncteurs. C'est
très technique, il y a beaucoup de disjoncteurs qui ont ouvert, donc ils
travaillent sur des choses très, très précises. Donc, je pense que la journée
va évoluer et on va voir à quelle vitesse les deux tiers qui restent vont être
mis en place.
L'autre élément important aussi, c'est
qu'il y a beaucoup de travail qui se fait depuis plusieurs mois sur le côté de
la végétation, hein? C'est un sujet qui est très pertinent pour le maintien du
réseau et la maintenance du réseau. Donc, c'est important de noter
qu'Hydro-Québec met beaucoup d'efforts pour l'élagage à Montréal, pour la
végétation près des lignes de transmission. Donc, les budgets ont été augmentés
de façon importante depuis plusieurs mois. Donc, c'est encourageant, ça aussi.
Donc, pour résumer la situation, je pense,
c'est sous contrôle, je pense... Évidemment, c'est une crise. Il faut être très
sensible à ça. Montréal est dévastée présentement, mais je pense que la
concentration des pannes... au niveau des disjoncteurs, on pense que ça va être
sous contrôle très rapidement. Puis tout le monde est à l'oeuvre pour pouvoir
régler ça le plus rapidement possible. D'ailleurs, le premier ministre est en
route pour Montréal présentement, va aller lui-même chez Hydro-Québec plus tard
dans la journée. Donc, je pense que tout le gouvernement est à l'oeuvre pour
regarder la situation. Puis je vais demander à mon collègue François de parler
de la sécurité publique.
M. Bonnardel : Merci, Pierre.
Brièvement, nos équipes de la sécurité civile sont aux avant-postes sur le
terrain depuis près de 72 heures, parce qu'on se préparait déjà à cette
tempête, cette mini tempête de verglas. On est en discussion avec nos
différents partenaires, que ce soit la Santé, que ça soit, nécessairement,
Hydro-Québec, le ministère des Transports, pour assurer la sécurité du réseau
partout sur le territoire. Nos centres de coordination sont opérationnels,
autant du côté de la Montérégie, de Montréal et de l'Outaouais principalement.
Comme on le sait, c'est 1 million de ces personnes qui ont perdu
l'électricité, et près de 125 000 en Outaouais. Donc, on suit la situation
de très, très près.
J'invite les gens à suivre Urgence Québec
sur les réseaux sociaux pour toute information additionnelle qu'ils
souhaiteraient obtenir, suivre aussi leurs municipalités. Il y a des centres
d'urgence qui sont ouverts présentement. Il y en a deux, un en Outaouais, à
Cantley, et un à Laval. Il pourrait y en avoir d'autres. Quand je dis «centres
d'urgence», centres pour sinistrés. Donc, il pourrait y en avoir d'autres dans
la journée, mais, présentement, on n'a pas d'urgence majeure sur le territoire.
On invite nécessairement les gens à être
vigilants, là. On sait qu'on n'a pas la même température à Noël... versus Noël
que la température que nous aurons dans les prochains jours. Donc, ce n'est pas
le temps de faire du camping à la maison. On va souhaiter rétablir le courant
le plus rapidement possible. Comme mon collègue Pierre l'a mentionné, là, c'est
un tiers de ces abonnés qui devrait retrouver l'électricité, le courant d'ici
24 heures. Donc, ce n'est pas le temps de prendre de risques et d'avoir
des appareils au propane dans la maison. Donc, suivez Urgence Québec, on est
sur le terrain, nos centres de coordination sont là, suivez les municipalités,
et on va s'en sortir tous ensemble le plus rapidement possible. Merci.
Le Modérateur : Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Nous allons commencer avec les
questions en français et ensuite les questions en anglais. Je vais commencer
avec Fanny Lévesque, La Presse.
Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour,
à vous deux. Bon, je suis la première, mais j'aurais des questions,
M. Fitzgibbon, sur l'histoire sur la mine de lithium en Abitibi. D'abord,
est-ce que vous aviez eu certains soupçons par rapport à cette société-là,
Bandenia? Est-ce que vous avez... Comment vous avez accueilli cette demande-là?
Puis est-ce que vous aviez des soupçons? Puis est-ce que vous craignez, donc,
que des ressources naturelles et des ressources précieuses du Québec soient...
tombent aux mains de groupes frauduleux?
M. Fitzgibbon : Bien,
deuxième partie de la question, clairement, nous voulons protéger nos
ressources naturelles, surtout les minéraux critiques, d'être dans des mains
non conformes, je vais dire, ou non alignées avec l'intérêt du Québec.
Clairement, on fait, beaucoup de travail dans ce sens-là, avec le gouvernement
fédéral aussi, qui a des moyens très approfondis pour nous aider.
En ce qui concerne le projet en question,
j'ai rencontré les gens, comme je rencontre un paquet de personnes, mais il y a
un processus très diligent qui a lieu au gouvernement, donc, avec
Investissement Québec et avec le gouvernement fédéral, rapidement, les gens ont
découvert qu'il y avait peut-être des choses un peu problématiques.
Conséquemment, il n'y a jamais eu de suite aux rencontres qui ont eu lieu avec
ce groupe-là.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
vous dites, il y a donc des mécanismes qui sont en place. Comment vous
expliquez que ce groupe-là ait pu s'enregistrer auprès de Revenu Québec?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, là, les lobbyistes, Revenu Québec, je pense qu'il y a des mécanismes
qui sont en place. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a eu des rencontres...
c'est correct, là, j'ai peut-être perdu une heure de mon temps, mais la bonne
nouvelle, c'est qu'après ça, avant qu'on aille plus loin, avant qu'on fasse
même des lettres d'offres... discuter de structure, on fait une revue
diligente. Dans la revue diligente, généralement, on regarde toujours qui sont
les actionnaires, les détenteurs. C'est souvent complexe, hein, il y a des
structures complexes. Donc, ici, heureusement, le travail a été fait en amont,
puis il n'y a pas eu de perte d'argent, il n'y a pas eu de perte de ressources,
là. Je pense qu'on est... je pense qu'on peut dire qu'on est confortables du
processus qui a été suivi.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous deux. M. le ministre Fitzgibbon, la Vérificatrice générale a été quand
même assez dure, en décembre dernier, là, concernant l'état du réseau
d'Hydro-Québec, le réseau de distribution. On vit beaucoup plus d'événements
violents. Pas plus tard qu'en décembre, 640 000 abonnés privés de
service, certains pendant huit jours. Il pourrait y avoir des gens qui soient
privés d'électricité pendant plus d'une semaine, là, des gens qui sont dans des
secteurs isolés. Est-ce qu'Hydro-Québec doit accélérer son... le mandat pour
sécuriser son réseau?
M. Fitzgibbon : Absolument.
Je pense qu'Hydro-Québec elle-même l'a dit ouvertement lorsque la VG a émis son
rapport. Il y avait déjà en place, depuis 2017, un rehaussement des sommes
investies pour la maintenance du réseau, surtout pour le côté de la végétation,
qui s'applique autant aux lignes de transmission principales qui partent de la
Baie-James ou du Labrador que dans les villes, où, évidemment, il y a des
enjeux plus d'élagage, là, ce n'est pas les mêmes enjeux végétaux, mais Hydro-Québec
a augmenté ses budgets de façon significative depuis 2017 et va continuer à le
faire, puis Mme Brochu a été très, très claire que c'était partie, je
qualifierais, de la sécurité énergétique qui est très importante pour le
Québec. On parle des barrages aussi, là, il y a beaucoup de choses. Alors, oui,
Hydro-Québec en est consciente puis, oui, ils vont continuer à accélérer leurs
investissements.
M. Laforest (Alain) : Mme
Brochu, sauf votre respect, il reste une journée, là, elle termine demain. Est-ce
que c'est ferme, ce que vous demandez, de sécuriser le réseau pour ne pas que
ça arrive? Parce que des événements comme ça, on va en vivre de plus en plus,
là.
M. Fitzgibbon : Écoutez, vous
avez raison, mais, tu sais, une entreprise n'est pas tributaire d'une seule
personne. Il y a beaucoup de personnes à côté de Mme Brochu qui adhèrent à cet
objectif-là, donc je suis très confiant de pouvoir dire aujourd'hui que ça va
continuer dans les prochains mois puis avec la prochaine direction.
Le Modérateur : M. Lacroix,
Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
messieurs. Est-ce que vous... vous savez peut-être, M. Bonnardel, s'il y a eu
des victimes, des gens qui sont victimes, en termes de sécurité, par exemple,
relié aux pannes? Et, M. Fitzgibbon, est-ce que vous êtes sensible à ça? Est-ce
qu'on vous a sensibilisés à ça? Est-ce qu'il y a des gens qui sont en danger en
ce moment ou qui ont été victimes des pannes?
M. Bonnardel : Bonne
question. Il y a des endroits stratégiques, comme les hôpitaux, les centres
d'hébergement, CHSLD, ou autres, donc on suit la situation de près. Pour ces
centres, avec les municipalités, il y en a qui sont alimentés avec des
génératrices, donc on s'assure d'avoir l'essence disponible pour alimenter ces
centres spécifiques, mais, présentement, il n'y a pas de situation majeure,
nulle part sur les territoires. On suit la situation de près avec nos
partenaires. Et il y aura, comme mon collègue l'a mentionné, des rencontres
avec nos partenaires d'ici la fin de l'avant-midi, les partenaires des
municipalités, pour s'assurer que les besoins demandés soient présents.
M. Lacroix (Louis) : Et, M.
Fitzgibbon, bon, c'est une question qui revient tout le temps quand il y a des
événements comme ceux-là, parce que, là, c'est beaucoup de la végétation qui
tombe sur le réseau, qui brise les fils, alors est-ce qu'il pourrait y avoir,
comment dire, une augmentation des budgets pour l'enfouissement de certaines
lignes pour protéger le réseau davantage?
M. Fitzgibbon : C'est une
question qui est discutée constamment avec les municipalités. Les municipalités
ont un gros rôle à jouer là-dedans. J'ai parlé à Mme Plante tantôt, Valérie
Plante, évidemment, pour la tenir au fait de ce qui se passait, elle va être
probablement au point de presse plus tard aujourd'hui aussi. Il y a beaucoup
d'investissements à faire, c'est pharaonique, comme investissements. Oui, ça se
regarde, oui, ça se discute.
Puis, quand on parle d'Hydro-Québec sur
toute la question de la... pour moi, la sécurité énergétique est aussi
importante que l'augmentation de notre énergie au Québec, et, clairement, c'est
un des facteurs qui doit être analysé. Et plusieurs municipalités l'ont déjà
fait, et c'est des discussions qui prennent cours. Ça prend des budgets importants,
puis il va falloir...
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que vous avez une idée des budgets, de combien ça pourrait coûter,
augmenter, justement, cette proportion du réseau qui serait enfouie et donc
protégée, là?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
le chiffre dans ma tête, mais, oui...
M. Lacroix (Louis) : ...vous
ne le savez pas?
M. Fitzgibbon : Je ne l'ai
pas par coeur, mais c'est des chiffres qui sont très très importants. Mais tout
doit être considéré, encore une fois, sécurité, logistique. C'est clair que
c'est une préoccupation pour Hydro-Québec et pour notre gouvernement.
Le Modérateur : Alexandre
Robillard, Le Devoir.
M. Robillard (Alexandre) : Bien,
en fait, pour enchaîner là-dessus, est-ce que vous avez une idée des coûts
qu'une opération comme ça peut représenter pour Hydro-Québec, là, une opération
de rebranchement concentrée sur une période aussi courte que ça?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
le chiffre à portée de la main, non, mais, tu sais, on parle de 1 100 employés
qui vont travailler pendant quatre, cinq jours. On peut faire le calcul, là. Ce
n'est pas, quand même, des chiffres, là... C'est les chiffres qui sont partie
de leur budget. Il y a toujours des budgets de maintenance, là. Alors, je ne
suis pas préoccupé par le montant d'argent qui va être dépensé, mais je n'ai
pas la réponse à votre question.
M. Robillard (Alexandre) : Avec
l'accroissement de... comment dire donc, du bassin de la demande d'électricité,
là, au cours des prochaines années, qu'on s'attend normalement, là, avec la
transition énergétique, tout ça, est-ce que ça rend d'autant plus important la
sécurisation du réseau pour éviter des épisodes comme aujourd'hui?
M. Fitzgibbon : Clairement.
Je pense que, tu sais, le rapport de la VGQ était très clair, puis ce n'était
pas une surprise pour Hydro-Québec, quand on regarde les budgets d'Hydro-Québec
dans le futur pour l'efficacité énergétique, là — ils ont fait une
annonce cette semaine, là, qu'ils veulent monter de 8,9 térawattheures à
25, ça va être massif, ça aussi — sécuriser les lignes de
transmission qui partent de nos deux grands centres, Baie-James et Labrador,
les nouvelles lignes de transmission, maintenir ce qu'on a, c'est des budgets
qui sont énormes. Alors, évidemment, Hydro-Québec va regarder comment ils vont
allouer ça dans les différents segments. Et on ne peut pas juste faire de la
nouvelle énergie sans investir massivement dans le maintien du réseau. La
maintenance d'infrastructures est aussi stratégique que des nouvelles oeuvres.
Donc, c'est clair qu'il faut que ça soit considéré. Et il y a une question
aussi de la main-d'œuvre, comment on va faire ces travaux-là. Alors, c'est
clair qu'il y a un équilibre qui doit être fait, puis Hydro-Québec est très
préoccupée par ça.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
la dépendance à l'énergie électrique va augmenter. Donc, est-ce que ça augmente
la nécessité de sécurité le réseau proportionnellement?
M. Fitzgibbon : Absolument.
Généralement, une entreprise, peu importe laquelle, va investir dans des
capitaux, puis la maintenance est en corrélation avec les capitaux investis.
Clairement, si on double... on ne doublera pas, mais, si on augmente de
25 % la capacité énergétique d'Hydro-Québec, la maintenance va suivre,
parce que sinon il va y avoir un déficit d'infrastructure, puis là le problème
va être inversé. Clairement, il va y avoir une augmentation des frais de
maintenance.
Le Modérateur : Sébastien
Desrosiers, Radio-Canada.
M. Desrosiers (Sébastien) : Oui.
Ma question est pour M. Bonnardel. Hier, plusieurs municipalités ont émis
des alertes pour prévenir leurs citoyens de ce qui s'en venait. Est-ce que ce
n'est pas la responsabilité de la sécurité publique de faire ça? Est-ce qu'on
ne pourrait pas mettre en place un système d'alerte pour des situations du
genre?
M.
Bonnardel
:
Bien, on a de l'information qui est envoyée par nos propres communications du
côté de la Sécurité publique. Nécessairement, on est sur Twitter, on est sur
Facebook aussi. On est en partenariat avec les différentes municipalités. Je le
mentionnais tantôt, j'invite les gens à s'abonner à Urgence Québec, sur
Facebook ou autre, pour être capables d'avoir toutes les informations
possibles. Donc, c'est un partenariat avec les municipalités pour s'assurer de
donner toute l'information possible et les centres pour sinistrés qui
pourraient ouvrir, qui sont sous la responsabilité des municipalités, mais que
l'on supporte aussi, si besoin est, là.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais,
hier, est-ce que vous avez été pris de court un peu par la gravité de la
situation?
M. Bonnardel : Non, non, pas
du tout, parce qu'on avait nos... toutes nos équipes de sécurité civile étaient
aux avant-postes depuis presque 48 heures, 72 heures. On s'attendait
à cette tempête comme telle, donc on était prêts. Et les centres de
coordination étaient prêts aussi à être en opération sur les territoires les
plus touchés, là, pour ne pas nommer Montréal, Laval, Laurentides, même
Lanaudière aussi, et du côté de l'Outaouais. Donc, on était prêts pour ça.
Comme je l'ai mentionné, il n'y a pas de sentiment d'urgence nulle part, mais
on suit la situation de minute en minute, sinon d'heure en heure avec les
différentes municipalités et, nécessairement, nos partenaires Hydro pour
rassurer les gens, et surtout les endroits stratégiques, comme je l'ai
mentionné, là, surveillance très stratégique pour les hôpitaux, les centres
d'hébergement pour personnes âgées, là.
M. Desrosiers (Sébastien) : Certaines
municipalités préviennent leurs citoyens d'inondations possibles. Qu'en est-il
de ce risque-là?
M. Bonnardel : Présentement,
on a deux rivières qui sont sous surveillance... qui ont atteint un seuil,
pardon, je fais attention à mes mots, ont atteint un seuil de surveillance, c'est
la rivière Acadie et la rivière Châteauguay. Mais la situation, juste pour ne
pas inquiéter les gens, là, la situation n'est pas inquiétante mais est quand
même sous surveillance.
Le Modérateur : Simon
Bourassa, Noovo.
M. Bourassa (Simon) : M. Fitzgibbon,
est-ce qu'Hydro-Québec actuellement a tous les effectifs nécessaires sur le
terrain pour faire face à la crise, ou il faudra demander de l'aide des
collègues ontariens, par exemple, là?
M. Fitzgibbon : On a toujours
besoin d'aide, mais je pense qu'à 1 100 personnes qui sont
présentement sur place, autant ceux d'Hydro-Québec, de contracteurs
indépendants... On a vu, ce matin, aux nouvelles les camions qui arrivaient de
Windsor, là. Donc, il y a beaucoup de gens qui s'offrent. Puis il y a des
provinces qui commencent à offrir le service. Ils vont dire oui, parce que
c'est une question de rapidité de remise en... mise à niveau.
M. Bourassa (Simon) : Parfait.
M. Bonnardel, beaucoup d'infrastructures municipales aussi, là, qui vont
être endommagées ou qui ont été endommagées par le verglas. Qu'est-ce que
Québec peut faire, là, pour soutenir les municipalités qui font face à des
coûts énormes puis qui aussi ont des ressources limitées, là?
M. Bonnardel : Bien là, il y
a beaucoup, beaucoup de cette maintenance qui va être faite nécessairement par
Hydro-Québec. Il est un peu trop tôt pour évaluer les coûts pour toutes les
municipalités. Je pense que tout le monde veut retrouver le courant le plus
rapidement possible. Tous les effectifs sont mis de l'avant pour être capables
de rebrancher ces personnes. On souhaite que ça se fasse... Comme Pierre l'a
mentionné, là, il y a 25 % de ces pannes avec 1 000 clients et
plus, donc, rapidement, on devrait avoir — d'ici 24 heures, on
le souhaite — le tiers de ces gens qui vont retrouver l'électricité,
le courant. Donc, on fait tout en notre pouvoir pour redonner ce courant à la
population. Puis, par la suite, on pourra évaluer si besoin est, s'il y a des
coûts qui sont demandés par les municipalités, comme tel.
Le Modérateur : Marc-André
Gagnon, Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour.
Bien, pour poursuivre, là, sur, justement, le point des coûts, on entend
beaucoup, depuis hier, la comparaison avec la crise du verglas de 1998, là. À
l'époque, le coût de rétablissement puis de reconstruction des structures
s'était chiffré, pour Hydro-Québec, à 1 milliard de dollars. Est-ce
qu'on peut se comparer à ça ou est-ce qu'au contraire, grâce au rétablissement
rapide, on pourra s'éviter une facture pareille?
M. Fitzgibbon : Bien,
clairement, ce n'est pas dans les mêmes... Premièrement, en 1998, il y avait
eu, quoi, 100 mm de verglas sur quatre jours. Là, on parle de peut-être
20 mm, là, le chiffre que j'ai vu, concentré dans les centres urbains. On
ne parle pas des lignes de transmission, on se rappelle, en 1998, c'étaient...
les arbres tombaient sur les poteaux, puis là il y avait des problématiques
incroyables en région. Ici, on parle, tu sais, très concentré, donc l'ordre de
grandeur est totalement différent. Ici, on parle des branches qui tombent sur
des fils, on a les disjoncteurs qui nous protègent. Je n'ai pas le chiffre
encore, là, il est trop tôt, mais on n'est pas dans les mêmes fuseaux horaires,
c'est sûr, considérant la source du problème.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre sujet, une autre question pour vous, M. Fitzgibbon, bon, on a appris
cette semaine qu'après 10 ans au service de l'État il y a un fonctionnaire
de votre ministère, M. Fogaing, qui a été congédié en raison de son rôle de
porte-parole, là, au Parti québécois. M. St-Pierre Plamondon, lui, a parlé d'un
geste qui était injuste, illégal, qui serait cautionné, selon lui, par
vous-même. Donc, qu'en est-il? Est-ce que vous seriez prêt à réintégrer M. Fogaing?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, juste pour corriger les faits, je pense que c'est une fausse
nouvelle. Premièrement, je n'ai jamais été sollicité d'une façon ou d'une autre
pour ce dossier-là. Je ne connais pas l'individu, je n'ai jamais eu à
travailler avec lui, je n'ai pas eu de contact avec lui. Et toute la gestion
des ressources humaines, je pense qu'on sait très bien que, pour la fonction
publique, c'est géré par la fonction publique. Donc, je n'ai eu aucune
relation, ni mon cabinet, sur aucune décision qui a été prise.
À savoir, est-ce qu'il devrait être
réintégré, honnêtement, je n'ai même pas de position sur ça. Je ne connais pas
les règles précises à l'intérieur du ministère sur ça. Je vais laisser les
ressources humaines du ministère...
M. Gagnon (Marc-André) : ...pas
intervenu. Et qu'est-ce qui est faux, là? Parce qu'il est quand même exact
qu'il...
M. Fitzgibbon : Qu'il y a eu
une intervention politique.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.Donc, ce que M. St-Pierre Plamondon soutient, ça, pour vous, c'est faux?
M. Fitzgibbon : C'est faux.
M. Gagnon (Marc-André) : Puis
vous n'êtes pas intervenu, vous n'entendez pas intervenir pour le réintégrer
non plus?
M. Fitzgibbon : Pas du tout.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que c'est... Est-ce que vous trouvez ça juste, normal, que quelqu'un qui
joue un rôle partisan et qui est à la fois fonctionnaire, bien, finalement,
qu'il y ait une incompatibilité, là?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, il y a des règles internes, là, qui ont été établies par des gens très
qualifiés. Alors, si eux ont décidé que ce n'était pas approprié, moi,
j'endosse ça, mais je n'ai pas à décider, oui ou non. Puis mon opinion,
honnêtement, n'a pas beaucoup d'importance, ici, parce qu'on veut que le
politique ne soit pas impliqué dans ce genre de décision là, sinon, là, il y
aurait des problèmes, il y aurait de la subjectivité. Alors, moi, je préfère
rester totalement indépendant de cette décision-là.
Le Modérateur : On passe à
l'anglais. Mr. Authier, The Gazette.
M. Authier
(Philip) :
Good
morning, gentlemen. Mr. Fitzgibbon, I wonder if you could just update us on the
overall situation in English. And Montréal seems to be a particularly hard hit.
Are you concerned about the climate there and on… The amount of restoration
that you're going to have to do is phenomenal.
M. Fitzgibbon : The answer is yes, we are concerned. I just spoke to Valérie
Plante, a few minutes ago, to update her with the session I had this morning
with François Bonnardel, I had a session with Hydro-Québec, the crisis… the cell, I would say crisis cell, and, right now,
there's about 1.1 million people that are being cut from services from Hydro-Québec, half of which are in Montréal.
So, it's pretty severe for Montréal.
The good news, so to
speak, is that 25% of the breakdowns are for 1 000 thousand clients or
more, meaning that's very concentrated, the disjunctors have operated, so we're
comfortable that… First of all, there's enough people on the ground. There's
about 557 teams, right now, on the ground, over 1 000 employees are
working towards the restoration. Other people from New Brunswick, I understand,
even from Ontario have offered to come and help. So, I think the teams are in
place, the resources are there, and it seems to be pretty focused. And, in
1998, for those who remember, we were talking about transmission lines that had
problems from Labrador and from Baie-James...
Une voix :
...
M. Fitzgibbon : Me too. Different issue here, we're talking about... very localised. It is a
problem for Montréal, but at least it's circumvented, and I think it's under
control.
Hydro-Québec expects that
a third of the breakdowns will be corrected within 24 hours and will have
a «point de presse» later this morning where they're going to... As the day
progress, they're going to have more knowledge about when the connection will
take place.
M. Authier
(Philip) :
And,
for Mr. Bonnardel, you're warning people, because people are always tempted
to get out the old camping stove and try and make their supper in the house,
it's very dangerous. What... Have you been hearing stories of people doing...
M. Bonnardel :
No, it's a term for prevention, we're
telling people not doing camping in their house for the next hours, we'll...
so, we will... We are in relation with our partners, different municipalities,
Hydro-Québec, the Minister of Transport, and we hope, like Pierre said, that
people will get back their electricity very rapidly.
Le Modérateur :
Franca Mignacca, CBC.
Mme Mignacca (Franca G.) :
Yes, hi! Question for... (Interruption) ...sorry, Mr. Bonnardel. Is there anything being done, right now, in terms of... You did mention
that there are two rivers that are sort of... they've reached the level of
under surveillance. Is there anything being done in terms of getting ready for
possible flooding in any areas?
M.
Bonnardel
: We're not... there will not... we will not have any floods for the
next hours. There is no rain that we are expecting. And, like I said, there's
rivière Acadie, rivière Châteauguay that are under surveillance, and our
security civil teams are on the ground to verify and assure ourselves... people
that there will be no flood in for the next days. So, we are under control
concerning these possible floods in the future.
Mme Mignacca (Franca
G.) : And we did see... I mean, we've seen a
lot of images, both last night and this morning, of fell trees and significant
damage, especially in certain parts of Montréal. Is there anything being done to support people or the city when it
comes to, you know, the cost of
that damage?
M.
Bonnardel
: Like I said, we are in relation with our different partners, with
municipalities. We will see, after this icy storm, what may be the cost for the
municipalities. We'll see after that if there's any demand to support
financially these municipalities.
Le Modérateur
:
Olivia O'Malley, CTV.
Mme O'Malley
(Olivia) : Hello! There are a lot of people, right now, complaining about their power
hasn't been restored yet, mainly in Montréal, like you
were mentioning. But you mentioned that the work of the Hydro-Québec teams on
the ground is very precise. So, I'm just wondering if you could explain a
little bit more in detail about what they're really doing so people at home can
understand why it's taking so long.
M. Fitzgibbon :
Well, the... there is 1.1 million people without electricity, half of them in
Montréal, so it's a large number. There is a concentration... 25% of the
outages, there is 21,000 outages, so, have 1,000 connections and more,
1,000 houses or residences per case. So, that is very concentrated. So,
Hydro-Québec is focused on these areas where trees are falling or branch are
falling, and repair, rewire, sort of speak, and then they can... then, the
disjunction can then reopen, so... close, sorry. So, it is concentrated.
There are 557 teams.
I don't know exactly how many of those teams are in Montréal, I suspect pretty
much half of them, given the size of the outages. So, Hydro-Québec is
comfortable that, as I said, a third within 24 hours, hopefully the rest
very soon thereafter... But we rather wait a little bit before we do that, but
they are on the ground trying to kind of get the connection back in the system.
Mme O'Malley
(Olivia) : And people are complaining that it's taking two and...
they're waiting on hold for two and half hours to reach Hydro-Québec. 9-1-1
lines are full. How do you recommend somebody alert emergency services if a
power line catches fire or if they're having a medical emergency inside their
home right now?
M. Fitzgibbon :
Yes, the 9-1-1 is for security, maybe François can talk about it, but also
Info-pannes is live as we speak. Now, there are some areas where they are just
trying to understand where the connections are, which disjunction they need to
focus on. So, within a couple of hours, Info-pannes
will be able to provide the residents when they expect to be reconnected. I
don't know if you want to talk about the...
M.
Bonnardel
: Concerning 911, for sure, we had a lot, a lot, a lot of calls
yesterday. There is less this morning because the storm is almost over over Montréal, and Laval, and Outaouais. So, I was been... telling that
there was more people in the «centres d'appels d'urgence» to support these
calls, but right now it's coming back as normal.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci,
messieurs.
M. Authier (Philip)
: ...are you opening any warming centers for...
M.
Bonnardel
: There's two warming centers right now, one in Cantley, Outaouais, and one in Laval. There may be some others in the day, but we will
inform you before the end of the day.
M.
Lacroix (Louis) : ...en français là-dessus?
M. Bonnardel : Donc, il y a
deux centres pour sinistrés qui sont ouverts présentement, un en Outaouais, à
Cantley, et un à Laval. Et, selon les informations qu'on pourrait obtenir des
municipalités, là, dans les prochaines minutes, les prochaines heures, il
pourrait y en avoir d'autres. Je dis bien : Il pourrait y en avoir
d'autres. On va vous informer. Donc, c'est pour ça qu'on invite les gens à
suivre le site Internet des municipalités qui sont touchées et Urgence Québec sur
Facebook ou sur Twitter.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous avez une idée du nombre de personnes qui sont actuellement dans ces
centres-là?
M. Bonnardel : Pas pour le
moment.
Le Modérateur : C'est ce qui
met vraiment fin à cette conférence de presse. Merci.
(Fin à 9 h 27)