(Neuf heures)
Mme Rizqy : Alors, bonjour.
Aujourd'hui, c'est une interpellation avec le ministre de l'Éducation, M. Drainville,
pour parler des angles morts en éducation. Parce qu'on se rappelle que, le 26 janvier
dernier, il a présenté ses sept priorités, qui sont très importantes, puis j'adhère
aux priorités, mais je crois qu'il y a d'autres angles morts qui sont tout
aussi importants, sinon très urgents.
Chaque semaine qui passe au Québec, on l'a
vu notamment sur les réseaux sociaux mais aussi rapportés par les médias, des
cas de violence avec une intensité assez extrême. J'ai envoyé plusieurs
demandes et j'ai sollicité un mandat pour que, nous, les élus, puissions
rencontrer des experts sur le terrain. J'ai fait une demande d'accès à
l'information pour venir valider est-ce que, oui ou non, c'est une tendance qui
se retrouve dans les chiffres : dans les données, malheureusement, il y a
une tendance, et elle est partout au Québec.
J'ai fait une deuxième demande d'accès à
l'information auprès des corps de police et j'ai posé les questions suivantes :
Quelles sont vos interventions dans les écoles? Avez-vous saisi des armes, si
oui, lesquelles? Et malheureusement il y a encore une tendance où est-ce que
les armes qui ont été saisies... Je vais vous donner des exemples : Laval,
armes saisies dans un établissement scolaire, en 2019, il y en avait six, en
2021, on passe à 14, on regarde à Mirabel, pardon, Repentigny, 2018-2019, zéro
arme saisie, là, on passe à 14. Je n'ai volontairement pas amené de photos des
armes saisies mais on parle de carabines et on parle d'armes de poing, il y a
aussi eu une matraque-machette saisie.
Il me semble que l'heure est maintenant à
une vraie discussion avec tous nos collaborateurs du réseau de l'éducation,
incluant les parents, les élèves, des experts, des psychologues, les différents
corps de police. Parce qu'on ne peut pas attendre, parce que la tendance... ce
n'est pas le nombre, nécessairement, c'est la tendance un peu partout au
Québec.
Je suis prête à répondre à vos questions.
M. Denis (Maxime) : Quand
vous en parlez avec Bernard Drainville, sentez-vous qu'il a une écoute, un
intérêt ou il semble déconnecté de la réalité là-dessus?
Mme Rizqy : Je pense qu'il ne
comprend pas l'ampleur de la situation puis je vais vous donner un exemple très
concret. L'autre jour, il me taquinait un peu, à savoir si j'avais encore des
bonnes sources dans le réseau de l'éducation puis si je faisais encore mon
terrain. Bien, dernièrement, ce n'est pas dans son agenda, vous ne le trouverez
pas dans son agenda, mais il est allé à l'école secondaire Roger-Comtois ici, à
Québec, 2 000 élèves. La journée de sa visite, une grosse bataille a
éclaté. Il a été informé, mes sources me le confirment. Ils ont dû dire au
ministre et à son garde du corps : On va devoir refaire votre itinéraire,
il y a une grosse bataille à l'endroit où est-ce qu'on se dirigeait. Ils l'ont
redirigé sur le toit. Et sa réponse, il a dit la chose suivante : Ah oui?
Ça se passe encore? Le Service de police de Québec a dû intervenir la journée
même à cette école-là. Donc, je ne pense pas qu'il prend la pleine mesure.
Et il faut savoir aussi une chose. Vous
avez non seulement les élèves qui se battent entre eux, vous avez des
enseignants, vous avez aussi du personnel scolaire qui reçoivent des coups, le
nombre d'indemnités à la CNESST a vraiment augmenté, mais aussi, pensez aux
autres enfants dans la classe et dans l'école, qui observent cette violence,
eux deviennent, là, tous des témoins de cette violence-là. Il y a un impact
aussi sur eux.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Mais qu'est-ce qui vous fait dire qu'il y a une tendance? Parce que, oui, il y
a des événements qui se sont produits dans certaines écoles, on pourrait dire
que c'est anecdotique. Qu'est-ce que les experts vous disent, au fond, pour
dire qu'il y a une tendance à l'échelle du Québec, vraiment?
Mme Rizqy : C'est factuel. Si
je prends les demandes d'accès à l'information et que je regarde dans
différents centres de services scolaires, où je passe du simple au double, et,
dans le cas du comté du premier ministre, du simple au triple, je pense que,
ça, en matière de cas de violence, c'est important.
Par la suite, le deuxième volet de ma
recherche portait sur les armes saisies puis les interventions policières. Et
là, encore une fois, la tendance, c'est qu'il y a beaucoup plus d'interventions
dans les écoles un peu partout au Québec, et des armes qui sont saisies. Et,
ça, c'est Memphrémagog, Repentigny. Sûreté du Québec, là, il faut savoir que la
Sûreté du Québec, là... C'est plein de régions au Québec, là. Je veux dire, je
n'ai même pas encore reçu la réponse du Service de police de Montréal et
Capitale-Nationale — je vous ai renvoyé une demande, s'il vous plaît,
répondez, on attend encore après vous, puis vous êtes quand même, là, les deux
plus grosses agglomérations du Québec. Mais, tu sais, je passe mon message pour
ma demande d'accès, mais, sincèrement, c'est que la Sûreté du Québec couvre, pensez
à Baie-Comeau, et tout ça, là, c'est aussi en région, là.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Et qu'est-ce que vous demandez au juste au ministre? C'est que ça soit ajouté à
ses sept priorités? Ou, comme vous l'avez déjà dit, c'est d'entendre des
experts ici, à l'Assemblée nationale?
Mme Rizqy : Il faudrait que
ça soit la priorité. Parce qu'il n'y a aucun enfant qui va apprendre la peur au
ventre puis il n'y a aucun membre du personnel de l'école qui va avoir le goût
de rester, si, nous, on n'envoie pas un message clair qu'on prend la situation
au sérieux.
Alors, je réitère notre demande d'un
mandat d'initiative, n'attendons pas. Je ne dirai pas qu'il y a péril en la
demeure, je vous dis qu'il y a urgence dans la demeure.
M. Denis (Maxime) : Quand
vous lisez l'article de mon collègue ici, à ma gauche, ce matin, sur le fait
qu'on voit, justement, Drummondville, Alma. Les saisies d'armes, on a toujours
l'image que c'est à Montréal, que c'est dans les grandes villes que ça se
passe. Cette lecture-là, sur les régions, j'aimerais vous entendre encore
là-dessus, sur... C'est dans notre cour, c'est partout au Québec, là, ce n'est
pas seulement à Montréal que ça se passe.
Mme Rizqy : Ah non. Montréal,
évidemment, on voit dans les médias, évidemment, ce qui est rapporté, puis
aussi les réseaux sociaux. Mais, quand qu'on creuse, avec les données en
région, on voit que ce n'est pas du tout juste une question de Montréal. Si
vous vous promenez, là, que ça soit à Trois-Rivières, à Sherbrooke, à Alma,
Saguenay... Saguenay aussi, nous a répondu, là, puis, attendez, je vais vous
donner les chiffres pour le Saguenay, je suis sûre que ça peut vous intéresser
aussi. Ah! désolée, je ne l'ai pas devant moi. Je vais le trouver plus tard,
hein, j'ai une interpellation de deux heures, ça va me donner le temps de
le retrouver. Mais ça veut dire qu'il ne faut pas juste croire le mythe de
Montréal, il faut penser à l'ensemble du Québec, de l'Outaouais jusqu'aux Îles.
Puis, pour ceux qui parlent des Îles, j'ai encore le chiffre en tête, les Îles,
là, de mémoire, c'était passé de 17 interventions de violence à 45, donc
c'est quand même majeur. Puis, les Îles, on se comprend, là, ce n'est pas des
millions d'habitants, mais, quand même, c'est une tendance.
Journaliste : Sur le chemin
Roxham, j'aimerais vous...
M. Chouinard (Tommy) : ...juste
sur le sujet. Concrètement, on ferait quoi, le ministre devrait faire quoi,
concrètement, dans les écoles?
Mme Rizqy : Concrètement, je
pense que c'est le temps qu'on ait une vraie consultation, un petit peu comme
qu'ils ont fait avec la Ligue de hockey junior majeur. Ils se sont dit :
O.K., on va se parler pour vrai. Moi, je veux entendre des experts.
Je vous donne un exemple. J'avais écouté
le reportage de J.E., puis on entend un expert de l'UQTR et qui... non, pardon,
de la TELUQ, qui est allé à l'école, au centre de services scolaire
Marguerite-Bourgeoys. Puis, lui, il avait dit : Bien, nous, on peut
travailler en amont pour désamorcer et donner plein d'exemples pour comment on
peut, en amont, s'assurer qu'on n'arrive pas là, à la grosse bataille générale,
avoir les meilleures pratiques. Mais aussi : est-ce qu'on a assez d'outils
dans nos écoles, est-ce que, les parents, quand ils lèvent la main pour avoir
de l'aide avec leurs jeunes, est-ce qu'on répond présents, pour reprendre
l'expression. C'est de savoir où est-ce que ça ne fonctionne pas pour qu'un
jeune pense qu'à l'école c'est correct d'arriver, puis on l'a eu dans un cas
concret, avec une arme, puis que, finalement, heureusement, le service de
police a été capable de l'arrêter avant qu'il se rende à l'école. Il avait
aussi une liste de noms à éliminer à son école. Il me semble que, ça, c'est... Ça
ne marche pas, là, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
M. Chouinard (Tommy) : ...détecteurs
de métaux, mettons?
Mme Rizqy : Non. Là, moi, je
ne veux pas qu'on arrive là.
M. Chouinard (Tommy) : Ou
bien... avec la police? S'il y a déjà un policier, je pense, tu sais, affecté,
là, dans les écoles, associé aux écoles ou...
Mme Rizqy : Écoutez, moi, là,
je ne veux pas qu'on arrive là. Je ne veux pas qu'on commence à ressembler, là,
à ce que, moi, j'ai déjà vu quand j'étais en Floride, justement, des écoles
avec des détecteurs.
L'école, là, c'est supposé être le plus
bel endroit. C'est un lieu d'apprentissage qui doit être sain, un climat sain,
on a le goût d'aller à l'école. C'est ça qu'on veut. On ne veut pas ressembler
à ce qu'on voit déjà dans les États-Unis, là. Nous, là, c'est à nous de
travailler ça dès maintenant pour dire : On trace la ligne, on prend ça au
sérieux, on va mettre les bouchées doubles, s'il le faut, mais on va travailler
en amont, là, pour que les gens comprennent qu'à l'école, là, c'est
véritablement tolérance zéro avec la violence.
Puis, la violence, là, il faut savoir,
c'est aussi une escalade. Donc, si on tolère, là, des gens qui commencent à
bousculer, à cracher sur le visage d'un enseignant — parce que, ça
aussi, on a eu des témoignages là-dessus — après ça, c'est quoi, la
prochaine étape qu'on va encore tolérer, l'arme?
M. Chouinard (Tommy) : Mais,
le gouvernement, en ce moment, il envoie le message aux enfants que c'est bien,
de se présenter à l'école avec une arme?
Mme Rizqy : Non. En ce
moment, le gouvernement a fait une publicité sur Instagram pour dire aux
parents puis aux jeunes qu'eux il faut qu'ils se parlent. J'ai la photo, là, de
la... je vais vous le montrer. C'est bien, que les parents se parlent, c'est
bien, que les élèves se parlent, mais, nous, les élus, là, il faut aussi que, nous,
on se parle pour voir est-ce qu'il y d'autres affaires qu'on peut faire pour
s'assurer de mieux protéger les jeunes, de les outiller aussi pour leur
comportement puis aussi de s'assurer que le fléau des armes à feu, bien, ne se
transpose pas dans les écoles.
M. Chouinard (Tommy) : Bien,
justement, est-ce que l'action... Quand vous dites : En amont, avant de se
présenter à l'école, mais est-ce que, le phénomène, c'est plus : comment
ça se fait que les armes se retrouvent si facilement entre les mains de jeunes?
Mme Rizqy : Il y a ça aussi, puis
il y a aussi d'autres personnes qui peuvent nous outiller, notamment, des
policiers qui travaillent, là. Moi, j'ai rencontré, là, des policiers qui
m'expliquaient, eux autres, comment aussi ils travaillaient avec des jeunes,
qui vont dans les écoles, puis leur dire : Si vous allez, si vous faites
telle, telle affaire, voici la conséquence pour le restant de votre vie. Tu
sais, ça, c'est en amont, là, qu'il y a de la sensibilisation qui est faite,
notamment, par des policiers mais aussi par les gens du communautaire.
Mais, tu sais, ça, cette publicité, si
vous pensez sincèrement, là... Regardons la violence en face, là, c'est
la publicité, là, du gouvernement, Parlons-en, ce n'est pas suffisant.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
comment se fait-il que les armes se retrouvent entre les mains de jeunes?
Mme Rizqy : Ça, je me la
pose, la question. Je vais vous dire, très franchement, je me la... Puis c'est
pour ça que je veux un mandat d'initiative. Puis, ça, c'est les policiers, qui
vont nous en parler, les gens du communautaire, qui vont nous en parler, pour
qu'on comprenne ce phénomène. Moi, je vais vous dire, très franchement, là, je
n'ai jamais connu ça. J'allais à l'école avec mon ballon de basket, pas avec
une arme à feu, là.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
est-ce qu'on est prêts à aborder tous les sujets entourant l'accès aux armes à
feu, au Québec, y compris les sujets plus délicats?
Mme Rizqy : Pour protéger nos
jeunes, il n'y a aucun sujet qui va être trop délicat.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que c'est délicat d'aborder la question de la présence d'armes à feu au Québec
et d'où ça vient?
Mme Rizqy : S'il faut tourner
toutes les pierres pour protéger nos jeunes, on va le faire.
M. Chouinard (Tommy) : Y
compris quoi, par exemple, qu'est-ce qu'on devrait aborder, si on veut aborder
la circulation des armes à feu au Québec?
Mme Rizqy : Bien, ça, moi, je
ne le sais pas. Vous me demandez : Est-ce qu'il y a des sujets qui sont
hors limites? Là, je ne peux pas commencer à spéculer qu'est-ce qui est hors
limites. Mais, moi, je veux vraiment m'assurer que les écoles restent
sécuritaires, puis que les gens n'aient pas peur d'aller à l'école, autant pour
le personnel scolaire que pour les élèves.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
qu'il n'y a pas une question de sécurité publique aussi là-dedans? Est-ce que
vous allez interpeler le ministre là-dessus? Puis, quand vous parlez aux
policiers, qu'est-ce que... à quel point ça inquiète les milieux policiers, ça?
Parce que, quand on parle de saisie d'armes, de voie de fait, d'intimidation,
c'est du domaine pénal.
Mme Rizqy : Deux volets.
Nous, notre mandat d'initiative, je l'ai signé d'abord avec ma collègue
Jennifer Maccarone, qui est porte-parole en matière de sécurité publique, donc,
oui, il y a un volet Sécurité publique.
Deuxièmement, pour mes discussions avec
les différents policiers, j'ai promis de garder ça confidentiel, bien entendu,
puis aussi leurs méthodes d'enquête aussi. J'ai gardé ça tout confidentiel.
C'était vraiment plus pour me donner de l'information pour que, moi, je puisse
comprendre ce qu'eux font déjà.
Puis là j'ai peut-être manqué le dernier
bout de votre question. Désolée.
M. Bourassa (Simon) : Je vais
continuer. Tu sais, vous dites que vous ne voulez pas qu'on en arrive à des
exemples américains avec détecteurs de métaux et, bon, des dispositifs qui sont
intimidants, là. Par contre, la présence policière, la répression, est-ce que
ça pourrait être une solution, d'avoir, comme on dit en bon français, des bons
vieux chars de police plus nombreux autour des écoles?
Mme Rizqy : Est-ce qu'on veut
vraiment ça ou est-ce qu'on veut, en amont, s'assurer qu'on est capables de
désescalader une situation pour s'assurer que, justement, on n'en arrive pas
là?
M. Côté (Gabriel) : Est-ce
que les jeunes sont trop exposés à la violence dans les médias, dans les jeux
vidéo?
Mme Rizqy : C'est une des
questions qu'on pose parce que je ne veux pas spéculer sur la raison de cette
augmentation puis de cette tendance qui se dessine. Puis j'ai posé les questions
suivantes : Est-ce que c'est la pandémie? Est-ce que ce sont le temps
d'écran, les jeux vidéo puis aussi ce que les gens voient dans différents sites
Web? Ils ont accès à plusieurs affaires, plusieurs vidéos, puis on n'a pas le
contrôle de tout ce qu'ils voient en ligne. Alors, effectivement, c'est des
bonnes questions. Puis il y a des gens qui sont spécialisés, justement, sur le
temps d'écran, puis qu'est-ce que ça peut causer comme effets sur les plus
jeunes.
M. Côté (Gabriel) : La
présence d'armes, ça peut aussi être un symptôme, là, de la détresse chez les
jeunes. Est-ce qu'il y a plus de détresse chez les jeunes qu'avant? Puis
comment est-ce qu'on arrête ça? Est-ce que ce serait une façon, possiblement,
de régler le problème?
Mme Rizqy : Écoutez, bien,
l'étude de l'Université de Sherbrooke... Dre Mélissa Généreux, qui a
parlé, qui a fait une étude, là, dernièrement, puis qui disait qu'effectivement
il y avait une anxiété qui avait augmenté. Mais là est-ce qu'on peut associer
anxiété avec armes à feu? Je ne suis pas rendue là, mais, clairement, dans
l'étude, il est question que les jeunes sont beaucoup plus anxieux.
M. Denis (Maxime) : Sur le
chemin Roxham, on voit qu'il y a entente. Ça mettait une pression énorme sur le
réseau scolaire, ça met une pression énorme sur le réseau scolaire, au-delà des
classes, tout ça. Est-ce qu'on s'en va vers une bonne direction avec cette
entente-là? Ou, quand même, en accueillant encore 15 000 au moins avec les
États-Unis — selon les chiffres qui circulent, là, l'entente — ça
va continuer de mettre une pression sur le réseau?
Mme Rizqy : Je n'ai pas
encore vu l'entente. Si les détails qui circulent semblent avérés, je pense que
la demande que, les Québécois, nous, on a faite, à l'Assemblée nationale, à
quelque part, aura été entendue à Ottawa. Puis évidemment c'est sûr que, moi,
les directions d'école à qui j'ai parlé, il faut savoir que, oui, les classes
étaient débordées, puis on avait de la misère à recruter même des enseignants
pour la francisation, là. Donc, on avait des besoins importants en éducation.
Et c'est sûr que, si jamais on a le détail
de l'entente, là, il va falloir aussi qu'Ottawa s'assure que, là-dedans, au
niveau, là, du nombre des élèves, là... parce qu'il va y avoir des adultes,
mais aussi des enfants, puis, nous, il faut qu'on ait les sommes nécessaires
pour les franciser au plus vite.
M. Desrosiers (Sébastien) : J'aimerais
revenir rapidement sur les propos d'un chroniqueur que dénonce Québec
solidaire. Est-ce que vous faites un lien entre ça et les menaces dont vous
avez été victime durant la dernière campagne électorale?
Mme Rizqy : Les propos?
M. Desrosiers (Sébastien) : Du
chroniqueur, qui étaient qualifiés de violents, de blessants par Gabriel Nadeau-Dubois,
que vous avez appuyé, d'ailleurs, sur les médias sociaux.
Mme Rizqy : Bien, c'est... Les
propos du chroniqueur n'ont rien à voir avec ce qui est arrivé avec moi. Mais,
le climat, en général, je pense que, nous, les élus, on en a beaucoup parlé. Ça
a été un climat qu'on a trouvé délétère. Puis c'est sûr qu'on a fait un appel à
tous, que, les élus, tu sais, de calmer le jeu. Il faut faire attention, les
mots comptent puis les mots ont des conséquences. Puis, derrière chaque élu,
bien, il y a d'abord un être humain avec une famille, puis il y a un impact.
M. Chouinard (Tommy) : Sur la
vétusté des écoles, vous avez comme lancé un appel, un peu, à tous, là... pas
«un peu», un appel à tous, là, concernant la vétusté des écoles. Donc, le
portrait, selon vous, il est... là, il n'y a pas de centre de services scolaire
qui tente de trafiquer et de tripoter les chiffres, et tout ça, là?
Mme Rizqy : Je vais répondre
à votre question. Dans un premier temps, la bonne foi se présume, là. Alors,
pour qu'un premier ministre affirme qu'il y a un doute et qu'il pense que les
chiffres ont été gonflés pour avoir plus d'argent, laisser un sous-entendu de
fraude, pour faire une telle affirmation, il faut avoir une preuve ou à tout le
moins un début de commencement de preuve.
J'ai posé la question à plusieurs reprises,
lors de mon interpellation, mercredi, au ministre Drainville : Est-ce que
vous avez une preuve ou à tout le moins un début de commencement de preuve? Je
n'ai pas eu de réponse, il n'y en avait pas, de commencement de preuve. Mais le
ministre m'a indiqué qu'il était rendu entrepreneur général de la construction
puis que, lui, quand il se promenait dans les écoles, il regardait ça à vue de
nez, là, puis ça avait l'air bien beau, mais, que, peut-être qu'en arrière des
murs il fallait peut-être regarder.
Oui, j'ai fait un appel à tous, puis les
photos ont commencé à rentrer. Ça, c'est une magnifique cour d'école. Ça, c'est
un tapis, qu'on voit, qui a été raccommodé. Ici, l'eau a été vérifiée pour le
plomb, on peut se laver les mains, mais surtout ne pas boire cette eau, mais,
le même robinet, on n'est pas certains, si on peut continuer à boire ou pas.
Ça, évidemment, c'est juste un plancher. Un urinoir, évidemment, avec
l'érosion, de la corrosion. Un plancher, encore, d'une école. Ça, ici, c'est
une douche, pas certaine que qui que ce soit va vouloir prendre une douche. Un
autre mur. Puis, attendez, là, parce que, si c'était juste, ça, c'est correct,
hein, vous me direz peut-être, une trappe à souris. Pourquoi? Parce qu'il y en
a tellement que voici ce que le préposé à l'entretien m'a envoyé à sa fin de la
journée : les crottes de souris ramassées.
Donc, c'est sûr que, si on veut douter des
rapports puis de la vétusté des écoles puis l'état de délabrement en certains
endroits, on peut douter. Mais je me rappelle très bien qu'à une certaine
époque, lorsque monsieur Drainville était animateur de radio, puis on peut lire
dans les pages de Rima Elkouri, lui-même faisait un appel à tous puis il ne
doutait pas, à l'époque, de l'état de vétusté des écoles.
M. Côté (Gabriel) : ...quelques
semaines, il y a une professeure à l'Université de Montréal qui disait qu'il
fallait tout simplement bannir les écrans des écoles. Je ne sais pas si vous
êtes prête à aller jusque là mais est-ce qu'il faudrait au moins avoir une
conversation, là, à ce sujet-là, repenser la place des écrans dans les écoles?
Parce que les jeunes sont dépendants, là, à ces bidules-là puis ça nuit à leur
apprentissage, à leurs fonctions neurocognitives, etc.
Mme Rizqy : Moi, je pense que
la discussion s'impose, là, mais pas prête à les bannir, complètement. Je pense
qu'il faut surtout éduquer, parce que, vous savez comment c'est, sûrement, si
vous interdisez quelque chose, là, bonne chance, ils ont tous des téléphones
intelligents puis iPads, donc ça va être assez difficile. Mais c'est surtout de
les... Puis, même nous, les adultes, là, on peut se regarder aussi, là, on est
très souvent accrochés à notre téléphone intelligent, et c'est un écran, et
puis à nos outils numériques.
Alors, ça fait partie maintenant de notre
quotidien, les outils numériques, c'est comment maintenant on peut l'aborder
d'une façon, là, plus saine, là, de notre comportement vis-à-vis... notre
attitude face à... par rapport aux appareils numériques.
M. Côté (Gabriel) : Au lieu
d'utiliser les appareils numériques comme d'une façon mur-à-mur, là, dans
l'ensemble des cours, est-ce que ce serait peut-être approprié de consacrer des
périodes à ça, où on fait des... où on enseigne comment ça fonctionne, les
bidules, avec de l'intelligence artificielle, et tout, comment bien utiliser
les réseaux sociaux, puis, dans les autres cours, laisser ça complètement à
l'extérieur puis faire du français et des mathématiques comme... bien, sans les
écrans?
Mme Rizqy : Bien, bonne
question. Puis sincèrement on pourrait avoir la discussion, puis je peux poser
la question, mais je n'ai pas encore réfléchi à la question dans son ensemble,
là, alors je ne veux pas me hasarder à répondre puis dire : voici, si on
devrait ouvrir un nouveau cours là-dessus ou pas. Mais je vais peut-être la
prendre en délibéré, si vous le permettez, cette question.
Pas d'autre question?
M. Pouliot (Samuel) : ...in
English?
Mme Rizqy : Sure.
M. Pouliot (Samuel) :
What the Government should do to stop
the problem of violence in the schools?
Mme Rizqy :
We asked multiple times to have a large
discussion with the parents, with the students, but also with the teachers and
also the specialists and experts to understand what is going on. Because it's
not normal to see the violence, year after year, more and more cases of
violence.
And, when I did receive
the data from the police across Québec, the Sûreté du
Québec but also Gatineau, Repentigny, not only they
have to come more often in schools, but they also seized firearms. Like
Repentigny, back in 2019, they never seized any firearms, and now, today, they seized
14, that's a lot.
And I'm very concerned
because no student should go at school with fear and no teacher or any staff
from schools should be feared to be at school. And we have to make sure that we
address the situation right now, before it gets worst.
M. Pouliot (Samuel) : What do you think has led us to this point?
Mme Rizqy : What? Excuse me?
M. Pouliot (Samuel) : What has led us to this point, what are the causes?
Mme Rizqy : Ah, the cause. Ah, the cause. I'm asking the same question, I would
love to understand. And that's why I want to hear the experts. Is it the
pandemic, is it the time that people spend on social media, on the games? This
is a very good question. and I'm not an expert, and this is why we need to
understand what is going on, and how we, the elected officials, we can help,
how we can help the parents that say : I raised my hand for help, I didn't
receive the help, or how we can help the student who say : I am a victim
but I don't feel like anyone is hearing me when I raise my hand, how we can
help the principal who said : I'm overloaded here but I don't have any
help.
This is all the questions
that we need to address, and make sure that people on the ground, parents,
students, teachers, principals, they have all the resources, and even the
police forces have enough resources to address the situation, and, people
working in the community, they feel like we are doing something to make sure
that this generation is not the last generation going to school in safety.
M.
Pouliot (Samuel) : Merci.
Mme Rizqy : Thank you.
(Fin à 9 h 22)