(Huit heures trois minutes)
Mme Dufour : Alors, bon
matin, tout le monde. Écoutez, j'aurais préféré ne pas être ici ce matin.
M. Beauchemin : Ce n'est
pas à cause de vous, là, mais...
Mme Dufour : Non. Écoutez,
ça fait cinq ans que la CAQ est au pouvoir, puis, pendant trois ans, ils ont
nié la crise du logement. Puis on en a parlé beaucoup, beaucoup dans les
derniers mois. Alors, en toute sincérité, je croyais qu'ils avaient compris et
qu'enfin on verrait des mesures importantes pour commencer à régler cette
crise. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on a trouvé dans le budget. On voit
seulement 1 500 nouvelles unités. Tout le reste, c'est du recyclage,
ce sont des unités qui ont déjà été annoncées.
Et là maintenant la CAQ cherche des coupables
pour expliquer le retard, son retard. Alors, j'ai entendu la ministre, à
plusieurs reprises, mettre ça sur le dos des organismes sur le terrain, en
prétextant qu'ils n'étaient pas assez efficaces. J'ai entendu le premier
ministre, hier, commencer à dire que c'était la faute des villes, tous les
délais. La mairesse Rouleau, franchement, d'aller dire que, bien, la ville de
Montréal demande toujours plus d'argent, en parlant de la mairesse Valérie
Plante, j'ai trouvé ça un peu particulier. Et le ministre de l'Économie qui dit :
Bien, non, non, on en a assez, hein, on en a mis assez dans le budget...
1 500 nouvelles unités, ce n'est
pas assez. On a 37 000 familles sur la liste d'attente, et ça, c'est
les gens les plus démunis de notre société. On est à quelques mois du 1er juillet.
Qu'est-ce qu'on va faire avec ces gens-là? Qu'est-ce que la ministre va dire?
Le manque de logements fait mal à notre économie. Il y a une inflation des
loyers sans précédent, il y a des emplois qui ne sont pas comblés, et là on
voit ça beaucoup en région, en Gaspésie, sur la Côte-Nord, à Sept-Îles, en
Abitibi. Il y a une détresse psychologique qu'on voit de plus en plus, tous
ceux qui craignent d'être évincés, puis il y a l'itinérance aussi qui augmente.
C'est très inquiétant. Le gouvernement se déleste de sa responsabilité, puis,
pire, il contribue à augmenter la crise du logement. Puis maintenant il laisse
ça dans les mains des municipalités.
Alors, j'aimerais maintenant... aujourd'hui,
j'espère qu'on va pouvoir savoir pourquoi la CAQ a choisi de ne pas régler la
crise du logement. Ils doivent nous expliquer pourquoi. Merci.
M. Beauchemin : C'est un
point presse en deux temps. Je vais mettre mes lunettes. Bien, aujourd'hui, on
va vous parler évidemment, là, des loyers, coût de la vie. Je le répète, évidemment,
le loyer fait partie d'une composante extrêmement importante pour l'ensemble
des Québécois. Malheureusement, ça n'a pas été dans les mesures très ciblées de
ce gouvernement-là. Puis je voudrais clarifier un point. Que le premier
ministre mentionne souvent qu'ils ont augmenté l'aide sociale, évidemment, et
tant mieux, mais ici on parle des gens qui travaillent, qui ne sont donc pas
sur l'aide sociale, mais avec un petit salaire. La solution était le crédit à
la solidarité. Aucune augmentation significative, ils ont été totalement
oubliés.
Je vais vous donner l'exemple d'un couple
qui travaille, avec deux enfants, puis je veux savoir si vous trouvez ça normal :
deux enfants, 50 000 $, un couple, 282 $, qu'ils vont avoir
comme économie, pendant qu'une personne seule, qui fait le même salaire, 50 000 $,
elle va recevoir 406 $. Puis je veux juste comprendre, là, quelle est la
logique en arrière de ça. Ça clarifie mon point sur une chose, là, j'avais des
doutes, peut-être, des fois, là, mais là, il n'y en a aucun, la CAQ oublie les
gens qui en arrachent.
On leur a parlé de la période d'inflation
qui s'en venait. Ils ont trouvé ça un petit peu ridicule. On leur a parlé de la
pénurie de main-d'oeuvre. Ils nous ont dit que c'était une bonne nouvelle. Ça
fait trois ans que la crise du logement est présente, puis ils ont réalisé ça
au mois de mai l'année passée, juste un petit peu au début, là, de la
précampagne électorale. Je trouve ça un peu triste. J'avais espoir, parce que,
justement, pendant la campagne, il en a parlé : Ça s'en venait, patati,
patata. Je trouvais ça intéressant de voir ça. Malheureusement, la bougie, elle
s'est éteinte avec le budget, là. Il n'y a plus d'espoir sur ce que ce
gouvernement-là veut faire pour aider les Québécois.
Je vous en ai parlé souvent aussi, mais
là, je vous le répète une dernière fois, ce budget-là, il n'est pas à la
hauteur. Le ministre des Finances, il a mis ses lunettes roses.
Malheureusement, les prévisions économiques sont douteuses. Et puis, en plus
d'avoir hypothéqué nos jeunes en touchant aux contributions du Fonds des
générations, clairement, ce budget-là n'est pas à la hauteur.
M. Denis (Maxime) : Parmi la
crise du logement, il y a l'enjeu d'Airbnb. Ce midi, Caroline Proulx va
rencontrer deux représentants d'Airbnb. C'est quoi, vos attentes par rapport à
cette rencontre-là? Mais aussi qu'est ce qu'on pourrait imposer à Airbnb?
Est-ce que c'est une matricule? Est-ce que c'est de revoir les normes sécurité
incendie avec eux? Qu'est-ce qu'on peut faire, concrètement?
Mme Dufour : Bien, c'est
évident qu'il faut qu'ils affichent le numéro, là, du CITQ sur les annonces.
Ça, on a déjà unanimement pris l'engagement à l'Assemblée nationale, de faire
le changement à la loi. Pour ce qui est de la sécurité incendie, ça, ça relève
des municipalités, là, de vérifier la conformité des bâtiments. Mais pour ce
qui est d'Airbnb, là, c'est vraiment là qu'on... nos demandes vont dans ce
sens-là, d'exiger...
M. Bellerose (Patrick) : ...pour
les logements illégaux affichés sur Airbnb?
Mme Dufour : Bien, écoutez,
ça, il y a une responsabilité partagée, hein, actuellement. Il y a Revenu
Québec, qui doit, nous, on croit, avoir plus d'inspecteurs, et aussi les villes
qui doivent inspecter. L'enjeu, puis je l'ai souligné en période de questions
mardi, c'est que, lorsqu'il y a une nouvelle responsabilité qui est ajoutée aux
municipalités, bien, il n'y a pas de nouveau revenu, hein, qui vient avec ça.
Donc là, augmenter le nombre d'inspecteurs, c'est toujours un défi. Mais, dans
les deux cas, il doit y avoir plus d'inspections.
M. Bellerose (Patrick) : Ça
ne serait pas plus simple d'avoir juste Revenu Québec qui s'occuperait de faire
toutes les inspections?
Mme Dufour : Pardon?
M. Bellerose (Patrick) : Si
Revenu Québec s'occupait de faire toutes les inspections plutôt que de déléguer
ça aux villes, ça ne serait pas plus simple? Parce que...
Mme Dufour : Il faudrait
qu'il y ait plus que 25 inspecteurs pour l'ensemble du Québec.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que vous souhaitez qu'on passe par Revenu Québec ou le système actuel vous
convient, tout en ajoutant plus de ressources?
Mme Dufour : Bien, je pense
que c'est... les gouvernements de proximité sont plus aptes à faire ces
inspections-là sur le terrain, répondre aux plaintes surtout, c'est plus aisé.
Mais ça prend aussi des sommes supplémentaires, parce que ça coûte des sous,
avoir des inspecteurs, et les villes n'ont pas eu de revenu supplémentaire sur
Airbnb, mais le gouvernement, oui. Les amendes s'en vont au gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'Airbnb, c'est le nouveau Uber, dans le sens où c'est une entreprise qui
s'installe, qui semble faire fi des règles, puis on s'installe, puis ça prend
des permis, mais ce n'est pas grave, on n'en a pas puis on s'installe, puis on
tire des revenus qui ne sont bien souvent pas déduits, n'est-ce pas, des
revenus de Revenu Québec, là?
Mme Dufour : Je pense qu'on
ne peut pas parler d'une entreprise, hein, c'est tout... c'est ce secteur-là,
là. Ça peut être créé à tout moment, une nouvelle entreprise, et il n'y a pas
qu'Airbnb, là, qui fait de la location en courte durée, il y en a beaucoup
d'autres, des plateformes. Donc, il faut vraiment parler des plateformes de
location courte durée. Mais chacune a ses façons de faire et il faut mieux les
encadrer, ça, c'est clair.
M. Lacroix (Louis) : Parce
que c'était facile de tirer sur Uber, à l'époque, en disant : Hé! c'est
des délinquants, puis ils font... Mais là Airbnb, ils font exactement la même
chose, c'est-à-dire qu'eux autres aussi, ils sont délinquants, mais là on
hésite à les condamner.
Mme Dufour : Moi, je n'ai
personnellement jamais condamné Uber, là. Si vous cherchez ça à la ville de Laval,
quand j'étais là, à l'époque, on avait une position un petit peu, peut-être,
différente. Mais l'enjeu, c'est que ce n'est pas une entreprise, c'est tout le
milieu, c'est toute la façon que ces plateformes-là sont faites. Elles
pourraient être... Il pourrait y en avoir une demain matin, là, qui
s'appellerait autre chose, qui serait créé, puis on aurait le même problème. Il
faut mieux les encadrer.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
qu'il y a du laxisme, là?
Mme Dufour : Du laxisme où?
M. Laforest (Alain) : Bien,
de la part des municipalités, au niveau de l'encadrement....
Mme Dufour : Je ne suis pas
prête à aller là.
M. Laforest (Alain) : ...au
niveau du gouvernement, au niveau de l'encadrement.
Mme Dufour : Il manque d'inspecteurs.
M. Laforest (Alain) : Bien,
s'il manque d'inspecteurs, ça veut dire qu'on ne surveille pas. Donc, il y a du
laxisme.
Mme Dufour : Ça veut dire...
Vous avez vu les hausses municipales, les hausses de taxes municipales des
derniers mois? Ça a été fait partout, des hausses de 12 %, 15 %,
20 %, et je reçois de plus en plus, encore, toujours, des comptes de
taxes. À un moment donné, les municipalités ont des choix à faire. Est-ce
qu'ils coupent dans le service de police pour mettre plus d'inspecteurs? Il y a
un enjeu. Alors, les municipalités, généralement, travaillent sur plaintes. Elles
ne commencent pas... elles n'ont pas les ressources pour pouvoir aller d'un
édifice à l'autre et à voir comment chacun des édifices à l'intérieur ont été
modifiés.
M. Robillard (Alexandre) : Sur
le respect de la réglementation, là, qui encadre la pratique de l'hébergement
de courte durée, là, comme on a vu à Montréal, il y avait des limites, dans le
Vieux-Montréal, qui n'étaient vraisemblablement pas respectées. Est-ce que...
Vous avez dit, là : C'est une responsabilité partagée, l'inspection. Mais
est-ce que c'est clair, ce partage des responsabilités là, selon vous? Puis, si
oui, expliquez-nous-le.
Mme Dufour : Bien, écoutez,
pour moi, ça me semblait clair, mais visiblement, cette semaine, il y a eu des
visions contradictoires. Alors, je vais laisser les parties se parler, là. Je
crois qu'il y avait une rencontre.
M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi
c'est clair pour vous? Qu'est-ce qui...
Mme Dufour : Bien, écoutez,
il y a la portion que je vous dis qui est la sécurité incendie, le respect du
bâtiment à l'intérieur, mais la légalité, pour moi, c'est...
M. Robillard (Alexandre) : Mais
sur le respect des zones où il n'y a pas d'hébergement de courte durée qui est
autorisé, là? Parce que c'est cet élément-là, là, qui est un peu en cause, là.
Mme Dufour : Oui. Ce sont les
municipalités qui déterminent les territoires où sont permis les logements ou
non.
M. Lacroix (Louis) : Puis ce
sont les inspecteurs municipaux qui doivent faire respecter le zonage?
Mme Dufour : Oui, tout à
fait. Mais je répète : Avec quelles ressources?
M. Bellerose (Patrick) : Vous
parlez de plus de financement, mais l'argent viendrait d'où, là, le
gouvernement devrait faire des transferts? On ferait ça comment?
Mme Dufour : Bien, moi, j'ai
posé la question cette semaine : Qu'est ce qu'il advient des sommes qui
sont récoltées avec les amendes des logements illégaux? Je n'ai pas eu la réponse.
Ça pourrait être une solution, de transférer ça aux municipalités,
effectivement.
M. Robillard (Alexandre) : Et
est-ce qu'une modification législative, elle devrait préciser les rôles de
Revenu Québec puis des municipalités?
Mme Dufour : J'ai manqué le
début de votre question.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que le projet de modification législative, il devrait préciser davantage quels
sont les rôles des municipalités puis de Revenu Québec dans le cas du respect
des secteurs d'hébergement de courte durée?
Mme Dufour : C'est une
possibilité. Sinon, il y a aussi la loi sur l'urbanisme qui est en train d'être
revue. Il y a aussi le pacte fiscal qui va être revu avec les municipalités.
Donc, il y a plusieurs avenues, là, pour mieux préciser ça.
M. Duval (Alexandre) : ...rentre
pas dans ma tête, Mme Dufour. Il semble que le MAPAQ fait les inspections
dans les restaurants et dans les établissements alimentaires, la RACJ s'occupe
des établissements qui vendent de l'alcool, etc. Pourquoi on ne simplifierait
pas simplement les choses dans le cas de l'hébergement de courte durée, que ce
soit pour... Pourquoi on ne ferait pas juste simplifier les choses?
Mme Dufour : Bien, je suis
contente que vous donniez l'exemple des restaurants, parce qu'un restaurant qui
est inspecté, il a une licence de restaurant, il a eu un certificat
d'occupation de la ville. Mais je vais vous donner un exemple...
M. Duval (Alexandre) : Le
MAPAQ ne va pas juste là où il y a des certificats. S'il y avait des problèmes
dans un restaurant illégal...
Mme Dufour : Oui, sur une
plainte. Mais je vais vous donner un exemple. Moi, j'étais conseillère
municipale. J'ai eu un cas, dans mon district, où j'étais, un restaurant qui
s'est créé de façon illégale dans une maison. Il n'y a pas eu de plainte, les
gens l'aimaient bien, ce restaurant-là. Il n'y a jamais eu d'inspection, il n'y
avait pas de certificat d'occupation de la ville. La ville n'était pas au
courant, O.K.? Moi, je l'ai su parce que j'étais conseillère municipale et je
vivais à côté. Mais autrement le MAPAQ ne va pas y aller, il ne sait pas qu'il
existe.
M. Duval (Alexandre) : Oui,
mais à partir du moment où le MAPAQ le sait, il y va.
Mme Dufour : Exact, mais
faut-il le savoir. Et c'est ça, l'enjeu avec les logements illégaux, c'est que
les gens ne savent pas qu'ils existent actuellement.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
voyons donc! Franchement, là!
Mme Dufour : Avez-vous vu
comment c'est compliqué, déterminer l'adresse et monter un dossier?
M. Lacroix (Louis) : Hé! je
peux vous en trouver 25 en 30 secondes en allant sur la plateforme Airbnb.
Dans le Vieux-Montréal, il y a juste de ça. Je le sais, je me cherche un
appartement à Montréal, puis j'ai regardé.
Mme Dufour : Oui, alors...
M. Lacroix (Louis) : Puis il
n'y en a pas un qui affiche son numéro de permis. Puis...
Mme Dufour : Exact.
M. Lacroix (Louis) : C'est
comme ça, les illégaux, c'est facile à trouver.
Mme Dufour : Exact. Alors,
Revenu Québec doit faire ces vérifications-là. Les inspecteurs de Revenu Québec
doivent faire... Et je pense qu'ils le font, ils en font déjà quand même.
M. Bellerose (Patrick) : ...Revenu
Québec ou c'est la ville? Parce que, là, vous dites : C'est à la ville de
faire ça.
M. Laforest (Alain) : ...qui
n'a pas d'argent.
Mme Dufour : Non, bien, c'est
ça, c'est ce que je précise.
M. Laforest (Alain) : La
ville n'a pas d'argent ou c'est Revenu Québec?
Mme Dufour : Revenu Québec
doit faire plus pour vérifier les logements illégaux, et la ville de Montréal,
c'est s'assurer que, bien, le zonage est respecté. Mais, encore une fois, je
vous le dis, les ressources n'ont pas suivi à la ville de Montréal. Donc...
M. Laforest (Alain) : Juste
une seconde. M. Beauchemin, j'aimerais ça, vous entendre sur le chemin
Roxham, parce que le président Biden arrive aujourd'hui. Justin Trudeau a dit
qu'il y aurait une entente. Vous vous attendez à quoi, là?
M. Beauchemin : Bien, on
espère qu'effectivement il va y avoir une entente. On espère, ça va être plus
équitable pour le Québec, évidemment. Mais moi, je trouve que c'est une
opportunité en or pour, justement, parler au niveau des entreprises
québécoises, au niveau du protectionnisme américain. C'est une opportunité en
or pour, justement, discuter s'il n'y a pas une fenêtre d'ouverture pour faire
en sorte que les Québécois puissent rentrer dans le Buy America de façon plus
ouverte que c'est le cas actuellement. Donc, c'est une opportunité en or pour,
justement, développer l'économie du Québec.
M. Laforest (Alain) : Le Buy
America, il a fait mal sous d'autres administrations, entre autres dans le bois
d'oeuvre. Ça, vous le craignez, le retour, là?
M. Beauchemin : Bien, le
protectionnisme américain, bizarrement, ça semble toujours plus arriver lorsque
c'est des démocrates qui sont au pouvoir. Mais malheureusement on a vu que,
même durant l'ère Trump, c'était exactement la même chose. Donc, le
protectionnisme américain, peu importe le parti au pouvoir, c'est un problème
pour nous. Puis nous, on souhaite évidemment qu'il y ait une ouverture de la
part des Américains sur ça. Puis l'opportunité d'avoir un face-à-face
aujourd'hui, c'est vraiment précieux.
M. Denis (Maxime) : Sur la
vétusté des écoles, hier, la sortie de François Legault, est-ce que ça vous a
surpris? Est-ce qu'il a raison ou...
M. Beauchemin : On en a une
bonne pour vous.
Mme Dufour : Oui, mais là je
n'ai pas le document. Bon, écoutez, la page... je vais vous dire exactement,
dans le document PQI, page B.41, on peut lire que la vétusté vient
principalement... 61 % des écoles qui sont en mauvais ou très mauvais
état, ça vient d'un sous-investissement qui a eu lieu entre les années fin 1990
jusque dans les années 2000, début 2000. Et j'aimerais rappeler que
le premier ministre était ministre de l'Éducation de 1998 à 2002, au moment de
ces années-là.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
ça veut dire qu'il est responsable de ça, selon vous?
Mme Dufour : Je vous dis
qu'il y a eu un sous-investissement, à l'époque où il était ministre de
l'Éducation, qui a contribué à la vétusté qu'on connaît aujourd'hui pour
61 % du parc.
M. Laforest (Alain) : Tous
gouvernements confondus, ils sont responsables?
Mme Dufour : Je vous dis que
M. le premier ministre était...
M. Laforest (Alain) : ...responsabilité
aussi?
Mme Dufour : Pardon?
M. Laforest (Alain) : Si vous
remontez au Parti québécois des années 90, les libéraux ont une
responsabilité aussi?
Mme Dufour : Effectivement,
il y a eu trois gouvernements à cette époque-là, mais le premier ministre était
ministre de l'Éducation spécifiquement de 1998 à 2002.
M. Duval (Alexandre) : Sur
Optilab, on voit qu'on prend du retard, on prend du retard. Il y a même des
échantillons sanguins qui finissent par être détruits. C'est une réforme qui
avait été faite par M. Barrette. Est-ce que c'était une erreur? Et
qu'est-ce qu'on fait maintenant?
M. Beauchemin : Malheureusement,
ce n'est vraiment pas optimal, cette situation-là. Puis évidemment ça fait cinq
ans que le gouvernement a quand même l'opportunité de mettre la clé dans ça,
d'essayer de trouver une façon d'optimiser, de trouver la solution pour que ça
fonctionne. Donc, c'est ça, ça fait cinq ans qu'il y a quand même... cette
opération-là fonctionne comme ça, semble-t-il. Alors, je pense, ça répond un
peu à la...
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que c'était une erreur du gouvernement Couillard?
M. Beauchemin : À l'époque,
on ne peut pas... je ne sais pas, je n'ai pas l'information à savoir si, à
l'époque, c'était aussi inefficace que ce l'est maintenant. Mais actuellement,
on le voit, c'est inefficace. Donc, tu sais, si c'est inefficace depuis juste
un an et demi, ça semble être sous-entendu par le reportage...
M. Duval (Alexandre) : Il y a
eu des signaux de fumée, quand même, que ce n'était peut-être pas une bonne
idée de centraliser les tests en laboratoire, de les sortir des hôpitaux, de
les mettre à un seul endroit. Il y avait eu des critiques en ce sens-là. Si
c'était à refaire, est-ce qu'on le referait, à la lumière de ce qu'on voit
aujourd'hui, les résultats?
M. Beauchemin : Bien, c'est
sûr qu'une proximité du service est plus optimale, surtout pour les gens qui
viennent du Grand Nord, c'est certain. Moi, je pense que, financièrement, la
décision était de rationaliser des coûts d'opération, puis, peut-être, c'était
le seul vecteur de décision qui a été utilisé pour prendre cette décision-là.
Clairement, ça n'a pas fonctionné, là.
M. Bellerose (Patrick) : On voit
ce matin qu'il y a une garderie insalubre qui a pu demeurer en poste...
demeurer ouverte pendant une dizaine d'années. Que doit faire la ministre de la
Famille à ce sujet-là?
Mme Dufour : Écoutez, je
m'excuse, je ne connais pas les détails du dossier. Je ne sais pas si tu as
plus de détails. Mais c'est désolant, là, pour les familles, là.
M. Beauchemin : C'est
vraiment triste de voir que nos enfants peuvent potentiellement être pris dans
une situation comme ça. Moi, ça me touche, là, je trouve ça juste plate. Alors,
non, ce n'est pas souhaité. Il faut que ça se règle. Il faut vraiment qu'il y
ait une solution. Puis il faut que les gens aillent voir, comprendre pourquoi
ça s'est rendu jusque-là, là, puis...
M. Bellerose (Patrick) : ...faire
des vérifications sur le système en place quand des plaintes sont déposées?
M. Beauchemin : Pour que
cette garderie-là devienne dans cet état-là, oui, effectivement.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
On
Airbnbs, what exactly is the solution that you would propose?
Mme Dufour : We voted unanimously, at the National
Assembly, to force Airbnb to show the touristical
number that they have, you know,
that those who rent Airbnb have to get to be legal. So, this is what we think
would be the solution, because elsewhere, in the other provinces where this
bylaw was past, it helped a lot reduce illegal Airbnbs.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Can you explain a bit how that helps
exactly then?
Mme Dufour : Because if you get a number, first, you
know, you need to be... to confirm... — I don't know how to say that — it shows your…
M. Beauchemin : Compliance.
Mme Dufour : …compliance, exactly, to the law, well, where when you don't have
that number, it can be... you know, it can be anything that can be rented. And we saw examples of, you know, really, really bad apartments that
were rented. That would not have happened with a number, official number, you know, from the touristic board — I don't know how they call it — the CITQ. So, that would help a
lot.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But if there's a lack of inspections,
how would more registered Airbnbs help with the situation, if no one is seeing
the ones that are not registered?
Mme Dufour : Well, it's really difficult to see and know where they are when
they are not registered, while when they are registered, you have the address,
you know who they are, the owners, you know, you have all the information, where, you
know, when it's illegal, you don't know it exists.
M. Beauchemin : ...
Mme Dufour : Exactly. You don't know where to inspect, so it's really difficult
to follow. It helped, you know,
significantly elsewhere, like in Vancouver, for example, where, like, what, 23%,
illegal, while here, in Montréal, 93%. See the
difference? It's huge.
Mme Mignacca (Franca
G.) : An if I could just hear you on housing. We heard the Premier
repeat again yesterday that the issue is not that there's not enough funding,
it's that it's taking too long to build additional housing. How do you respond
to that?
Mme Dufour :
I was a city counselor for eight years. I followed projects like that, and I
can confirm that the lack of financing is really an issue. The costs right now
are still based on the 2009 costs. And you've seen, you know, how it increased,
construction costs, in the last two years. It just increased so much, it
doubled, while, you know, the maximum costs are still based on old time, you
know, old charts. So, it doesn't make sense. And, so, there are a lot of
projects that are ready to be built but they have a lack of financing. And
we've said that several times in the last months, and it seems like we were not
heard at all. And we're not alone to say that; all the cities, all the housing
groups are saying the same thing: There's a lack of financing from the
Government. In fact, when you look at the numbers, there's a... you know, when
you see the numbers, there's like $355 million less this year, in 2023, in
housing than there was last year. $355 million less, that's a lot of money.
And, so, when they say that the money is there, that's not true. They are
putting a lot less money than before.
Mme Henriquez
(Gloria) : Yesterday, the Premier was saying
that even the Finance Minister was... because he told them: I have the money,
but no one is taking it. What do you think of that?
Mme Dufour :
Well, I think he doesn't understand how it works, how the projects work right
now. Because, like I said, the cost, maximum cost admissible right now, it's
based on the 2009 cost. So, it doesn't work. So, what happen is that, you know,
in the past, the projects were financed more or less 50% by the Government, and
now we've seen 23%, 24%. So, you see, there's a gap. And since the units have
increased so much, we don't see many units less than $350,000 to be built now.
And we're not talking luxury units, really basic units, there's nothing under
that cost now. And even, like, far away from Montréal, you don't see those
under that. So, when the Government is offering, I don't know, $120,000 per
unit maybe, you see there's a big gap with the real
cost.
Mme Henriquez
(Gloria) : …on Biden's visit, what are your
hopes?
M. Beauchemin : Well, obviously, they're going to try to figure a way out of this
issue with Roxham. Obviously, we want that to be taken care of as soon as
possible. It is a… These are humans, you know, that we need to make sure we
take care of them at the beginning.
But notwithstanding that,
there is an opportunity to talk about other subject matters. And I think
talking about the development of our relationship in terms of the economy is a
golden opportunity. It's rare that you have the two leaders sitting next to
each other. I think it's a great opportunity for that to be on the table, see
how we can, you know, break through some of the barriers that Buy America First
is actually doing to us, and help the Québec business and Canada, help the Québec business specifically in terms of opening up some of the doors for
us to go out there and grab market shares in the U.S.
Mme Henriquez
(Gloria) : Thank you so much.
M. Beauchemin :
Thank you very much.
(Fin à 8 h 26)