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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Linda Caron, porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants, et en matière de soins à domicile

Version finale

Le mardi 21 mars 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures huit minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin, tout le monde. Je suis heureux d'être accompagné ce matin par Linda Caron, notre collègue de La Pinière et porte-parole pour les aînés, porte-parole de l'opposition officielle.

Ce que l'on constate au Québec, c'est qu'il y a urgence alimentaire. Il y a urgence alimentaire chez nos aînés, urgence alimentaire chez nos tout-petits, nos écoliers, et urgence alimentaire également pour des familles qui sont dans le besoin. Même des parents, même des personnes qui travaillent ont recours aux banques alimentaires.

Alors, ce qui est demandé, là, et je vais vous soumettre deux éléments et ma collègue Linda Caron pourra compléter, pour ce qui est des banques... pour ce qui est des besoins de nos écoliers dans les écoles, il est important de s'assurer qu'il n'y a pas un enfant qui va à l'école le ventre vide. Et, pour ça, il est important que le gouvernement rehausse le financement pour que nous puissions s'assurer que chaque élève dans les écoles puisse avoir la capacité d'avoir un repas complet, parce que vous ne pouvez pas apprendre si vous avez le ventre vide. Alors, pour ce qui est de la sécurité alimentaire dans nos écoles, il est clair que nous demandons, et il y a un contexte budgétaire qui sera lu cet après-midi, un rehaussement très substantiel pour répondre aux besoins de tous les écoliers au Québec.

Deuxième élément, évidemment, les banques alimentaires. L'aide d'urgence de 6 millions de décembre dernier, en mars, aujourd'hui, elle est déjà dépensée. Donc, il y a un besoin très tangible sur le terrain auquel doit répondre de façon urgente le gouvernement. Il y a de plus en plus de milliers de Québécoises et Québécois qui en sont réduits... qui doivent avoir recours aux banques alimentaires. Et, encore une fois, le fait que l'aide d'urgence soit épuisée au moment où on se parle requiert que le gouvernement, encore une fois, dans le contexte budgétaire, aujourd'hui, rehausse le financement pour les banques alimentaires. Je vais maintenant céder la parole à ma collègue Linda Caron.

Mme Caron : Bonjour, tout le monde. Alors, l'insécurité alimentaire, ça guette aussi les personnes aînées qui sont en perte d'autonomie. Et c'est là qu'interviennent les popotes roulantes, qui offrent un service absolument essentiel. Il y a 75 000 aînés au Québec qui reçoivent plus de 4 millions de repas de la part des popotes roulantes, et leur importance, la qualité essentielle de leurs services a d'ailleurs été reconnue durant la pandémie, et la demande explose. Il faut continuer de les financer, même leur assurer un financement pérenne serait fort utile.

Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est que les personnes, les bénévoles qui livrent des repas, sont souvent le seul contact que la personne en perte d'autonomie qui demeure toujours chez elle voit dans la semaine, c'est parfois la seule personne en chair et en os qu'elle voit, une ou deux fois par semaine, pour recevoir ses repas. Et ces baladeurs, que certaines popotes roulantes désignent pour leurs volontaires, leurs bénévoles, ils font aussi un travail de vigie, c'est-à-dire qu'ils vont voir si la personne se porte bien, est-ce que, d'une semaine à l'autre, son état se détériore ou bien si elle semble correcte. Et, s'il y a détérioration, s'il y a des questions, des préoccupations, bien, les livreurs de repas vont faire des signalements, par exemple, aux CHSLD ou aux travailleurs sociaux pour dire : Peut-être que cette personne vit quelque chose et qu'elle a besoin d'une aide autre que la...  ou en plus de l'aide alimentaire.

Donc, c'est un service vraiment essentiel que les popotes roulantes offrent partout sur le territoire du Québec. Et le regroupement des popotes roulantes, on l'a vu, demande 10 millions de dollars de plus en financement pour pouvoir continuer d'oeuvrer, parce qu'il y a des popotes roulantes qui ont dû fermer en 2021, faute de financement. Donc, c'est absolument nécessaire de continuer de les financer pour que les personnes puissent rester à domicile le plus longtemps possible. Si on compare les coûts d'avoir une personne dans un établissement ou les coûts de bien les nourrir en passant par les popotes roulantes, je pense que le choix est assez facile à faire, c'est assez logique, c'est même un choix économique. Alors, pour cette raison-là, bien, on demande que le gouvernement s'assure de bien financer les regroupements... en fait, les popotes roulantes, à la hauteur des besoins, et que ce financement puisse devenir pérenne. Merci.

M. Gagnon (Marc-André) : Hier, donc, le ministre des Finances a décidé de rompre, là, avec la tradition des souliers la veille du budget en annonçant plutôt un don de 10 000 $ à un organisme communautaire. Puis il a annoncé aussi qu'il y aurait une enveloppe de 50 millions de dollars pour l'oeuvre du Dr Julien. Est-ce que ça, c'est un pas dans la bonne direction, ou est-ce que c'est de la poudre aux yeux?

M. Tanguay : Bien, je pense que c'est une bonne chose, le don. Je vais saluer le don qui a été fait. Ce sont des organismes, puis c'est pleinement justifié. Puis bravo pour le don! Le ministre a décidé de ne pas s'acheter de souliers. Il faudrait que les bottines suivent les babines, si on fait... on continu l'analogie des souliers. Le gouvernement est capable de nommer les problèmes, mais, dans sa cinquième année, encore une fois, on voit toujours les services essentiels qui sont mis à mal, les listes d'attente en santé, les listes d'attente partout, là, en service de garde, dans nos palais de justice également, pour l'éducation. Alors, je pense que de troquer les bottines pour des dons, c'est probablement une bonne chose, mais il faudrait que les bottines suivent les babines maintenant, puis, dans leur cinquième année, qu'ils aient des résultats. Et c'est ce qu'on va vérifier dans le budget notamment. C'est leur cinquième budget, hein, cet après-midi, alors on va les tenir à leurs promesses.

M. Gagnon (Marc-André) : Tout à l'heure, il y avait une autre prise d'images, cette fois-ci avec le premier ministre et le ministre des Finances, puis François Legault a assuré que le budget serait l'occasion, je le cite, «de mieux investir, de plus investir dans les services en éducation, en santé, aussi dans la lutte aux changements climatiques». Il a dit : «C'est plus d'actualité que jamais avec le rapport qui a été déposé hier.» Il faisait évidemment référence à celui du GIEC. Est-ce que, selon vous, à la lumière de ce rapport-là, le gouvernement caquiste se doit de reculer sur son projet de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis?

M. Tanguay : Le troisième lien, je pense que le premier ministre avait dit que nous allions avoir les études en avril. Je pense qu'on attend toujours les études. Alors, le troisième lien, évidemment, c'est un projet, une obsession, je dirais, du gouvernement Legault depuis cinq ans. Il n'y a pas d'étude. C'est un projet... Je pense, même le ministre l'Environnement a dit que ce n'était pas ficelé, ce projet-là. Alors, je pense qu'En attendant Godot, là, en attendant le troisième lien sans étude, le gouvernement... Et encore une fois, nous ont dit : Il ne faut pas investir de cette façon-là, il faut investir, puis on a perdu cinq ans, dans les transports en commun. Le transport en commun, il y a un enjeu à Québec de... un enjeu de mobilité et il faut investir dans le transport en commun qui soit vert. Là-dessus, il y a le tramway — le gouvernement n'a pas aidé à la réalisation du projet, finalement s'y est rallié — mais, après la phase est-ouest, je pense, ça prendrait une phase nord-sud, et faire d'autres... poser d'autres gestes bien plus que de faire un troisième lien.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, justement, là, est-ce qu'une porte de sortie ou un compromis plus acceptable, ce serait de faire un tunnel dédié uniquement à du transport collectif entre le nord et le sud?

M. Tanguay : Bien, ce n'est pas ce qu'on entend. Nous, ce que l'on veut, c'est du transport collectif, et on pense que le tramway nord-sud, donc qui relierait les deux rives, effectivement serait un élément positif pour venir lutter contre... pour venir améliorer la mobilité dans la région de Québec. Alors, nous, on est pour un tramway nord-sud, mais j'entends que le gouvernement, lui, n'ira pas dans ce sens-là. Le gouvernement, lui, c'est réellement pour des automobiles et peut-être un volet de transport en commun. Pour nous, ce n'est pas justifiable.

M. Gagnon (Marc-André) : Parce qu'on voyait... dans le cas d'un autre tunnel, c'est-à-dire le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, là, tu sais, hier soir, par voie de communiqué, on apprend que, bon, 1 milliard de plus, là, que le gouvernement se doit d'allonger. Il y a fort à parier que ça risque d'être peut-être la même chose pour l'enveloppe qui était promise pour le projet de tunnel entre Québec et Lévis, là.

M. Tanguay : Bien, le projet de tunnel, là... Écoutez, le projet de tunnel, là, puis je reprends les mots du ministre de l'Environnement, ce n'est pas ficelé, ce projet-là, on ne sait même pas de quoi on parle, on n'a même pas d'étude. Le projet de tunnel, nous, on n'est pas pour parce que l'on dit : Vous devez agir maintenant, transport collectif, puis ce n'est pas en faisant un tunnel que vous allez désengorger les routes. En ce sens-là, il est important d'agir. Il n'y a même pas d'étude, il n'y a pas rien. Alors, même le projet de tunnel, là... je pense que même les plus partisans du projet de tunnel, là, je pense qu'ils commencent à se rendre compte que ça ne se fera jamais. Mais, pendant ce temps-là par contre, il y a un enjeu de mobilité dans la région de Québec. Le gouvernement devrait investir pour... Puis il y a plusieurs éléments, puis on a déjà eu l'occasion de mettre des propositions de l'avant, pour faciliter le réseau routier existant, entre autres à la tête des ponts, mais aussi du transport collectif.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur Airbnb, avez-vous l'impression que le gouvernement s'est traîné les pieds dans sa façon d'encadrer la plateforme?

M. Tanguay : D'abord et avant tout, évidemment, nos pensées vont aux victimes et aux proches des victimes. Bien évidemment, c'est une tragédie dont on découvre l'ampleur, là, de jour en jour. Une fois que l'on a dit ça puis qu'on a d'abord pensé aux êtres humains qui ont perdu leur vie là-dedans, et les autres qui ont été victimes de cela, et leurs proches, je pense qu'il est clair que le gouvernement n'a pas fait les inspections qui devaient être faites. Et, lorsque vous parlez d'inspections, vous parlez entre autres de vérifications au niveau de la sécurité. Alors, il est important... On entend que la ministre va déposer, semble-t-il, un projet de loi incessamment pour bonifier les exigences, mais, durant ce temps-là, on se rend compte que, dans les dernières années, la responsabilité du gouvernement du Québec, qui était de faire les inspections, ça n'a pas été fait. Et ça, ce n'est clairement pas quelque chose pour aider, entre autres, les vérifications quant à la sécurité.

M. Gagnon (Marc-André) : Pendant ce temps-là, c'est Airbnb qui a le beau jeu?

M. Tanguay : Bien, Airbnb, je pense, aussi doit être un citoyen corporatif exemplaire, il ne l'est pas, devrait faire en sorte qu'aucune unité de logement à louer ne le soit sans que la personne ait eu l'autorisation locale. Ça, c'est une responsabilité de la corporation, et, en ce sens-là, elle a sa part des responsabilités, bien évidemment.

M. Gagnon (Marc-André) : Et qu'en est-il de la responsabilité des municipalités, entre autres de la ville de Montréal? Parce qu'on se souvient qu'à l'époque, lorsque le gouvernement a resserré les règles d'encadrement d'Airbnb, les villes tenaient à conserver une part de leur juridiction.

M. Tanguay : Exactement. Alors, les villes peuvent, sur leurs territoires, cibler des portions de leurs territoires qui seront... qui permettront le Airbnb. Ceci étant dit, je pense qu'il est important aussi de voir à ce que les municipalités puissent avoir un plan de vérification. Dans les autres zones qui ne sont pas permises, est-ce qu'il y a des vérifications minimales — la question se pose — qui sont faites par les municipalités? Une fois que la zone est permise, il revient maintenant aussi à Québec d'aller faire les inspections, parce que, là, on vous a indiqué que, sur ce territoire-là, il n'y en a pas... il y en a. Allez vérifier, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous allez collaborer, si je comprends bien, pour que les modifications législatives qui seront apportées soient adoptées rapidement?

M. Tanguay : Comme toujours. Mais évidemment on aura des questions à poser, rapidement. On va se hâter lentement, comme disait Boileau, mais on aura des questions à poser pour s'assurer, justement, qu'on atteigne la cible, qu'il y ait des responsabilités claires de tout un chacun, municipalités, provincial, et s'assurer que ces responsabilités-là soient mises en application. Ça veut dire, dans le cadre d'un projet de loi, puis c'est toujours intéressant, quand ils disent : O.K., projet de loi, on va faire ça, ça, ça, parfait, il peut y avoir une discussion sur quelles seront vos ressources : Vous allez avoir combien d'inspecteurs, 20 inspecteurs pour l'ensemble du territoire du Québec? Quel budget sera alloué à cela? Alors, ça nous permettra de poser toutes les questions, mais effectivement, pour faire avancer le Québec, dans l'intérêt des Québécois, on travaille toujours... il n'y a pas d'autre façon de travailler pour nous que de faire avancer ce qui est bien.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que ça doit être fait d'ici la fin de la session? C'est, entre autres, ce que demande, là, Québec solidaire.

M. Tanguay : J'entends que la ministre, je pense, travaillait là-dessus depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire mois. Alors, on a hâte de voir le dépôt du projet de loi puis on va être prêts à y travailler, là.

M. Gagnon (Marc-André) : D'ici la fin de la session, il faut que ce soit adopté?

M. Tanguay : Ah! écoutez, on va prendre le temps de le lire, on va prendre le temps de le lire. Ça me paraît un objectif qui soit réaliste, mais on va lire d'abord le projet de loi. Merci beaucoup. Merci à vous.

(Fin à 11 h 21)

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