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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de cybersécurité et du numérique

Version finale

Le mercredi 15 mars 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trente minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Vous devinerez que je suis content d'être de retour à l'Assemblée nationale du Québec en ce beau mercredi matin, surtout que bientôt va se joindre à notre équipe un député exceptionnel, Guillaume Cliche-Rivard, qui va faire son entrée au caucus de Québec solidaire dans les prochaines semaines. Et je reviens à Québec, donc, renforcé d'un nouveau collègue mais aussi inspiré par les centaines de personnes que j'ai rencontrées dans la rue, que j'ai rencontrées au porte-à-porte durant la campagne dans Saint-Henri—Sainte-Anne.

Dans les dernières semaines, j'ai échangé avec des centaines de Québécois et de Québécoises, et ces gens-là m'ont parlé d'abord et avant tout de la crise du logement. J'ai cogné à leurs portes, j'ai vu les conditions de vie des gens. Les gens me parlaient de leurs loyers qui explosent. Ils me parlaient des fois de leurs appartements insalubres. J'ai rencontré une femme qui attend un logement social depuis cinq ans. J'ai rencontré une petite famille qui s'entasse dans un trois et demie parce que c'est la seule chose qu'ils ont les moyens de se payer. J'ai rencontré des gens qui se sont fait évincer parce qu'Airbnb permet de faire de l'argent au spéculateur qui vient d'acheter leur bloc-appartements. La crise du logement, elle est réelle, elle est à son niveau... à son pire niveau depuis 20 ans au Québec, et on a besoin ici, à l'Assemblée nationale, d'une opposition forte qui va continuer sans relâche à talonner François Legault sur cette question-là. Et Québec solidaire sera cette opposition-là, et on va être encore meilleurs sur la question du logement avec Guillaume Cliche-Rivard.

Les gens m'ont parlé de l'inflation aussi, du coût de la vie. Les factures à l'épicerie sont de plus en plus salées, et les sacs d'épicerie, eux, sont de plus en plus légers. Les anecdotes, j'en ai entendu des dizaines... des gens qui n'arrivent plus à la fin du mois. Et là je ne vous parle pas de gens sur l'aide sociale, je vous parle de gens qui travaillent à temps plein et qui se ramassent dans des banques alimentaires. Ça arrive à chaque semaine au Québec. Ça prend une opposition pour s'occuper de ça. Ce sera aussi une priorité de Québec solidaire maintenant que notre équipe s'est agrandie.

Les gens m'ont aussi, bien sûr, parlé de l'environnement. Les jeunes et les moins jeunes sont inquiets de l'inaction de François Legault sur la question climatique. On en a parlé tout au long de la campagne dans Saint-Henri—Sainte-Anne. On va continuer de talonner François Legault sur cette question-là.

Logement, coût de la vie, environnement, c'étaient nos priorités dans Saint-Henri—Sainte-Anne. Ça va continuer d'être nos priorités ici, à l'Assemblée nationale du Québec, parce qu'il faut une équipe qui rappelle à François Legault que la majorité du monde n'ont pas voté pour lui à la dernière élection. Cette équipe-là, ça va continuer d'être l'équipe de Québec solidaire.

Je voulais également, ce matin, bien sûr, revenir sur ce qu'on apprend concernant la Fonderie Horne. C'est incroyable. C'est incroyable. La CAQ préfère déménager 200 familles plutôt que mettre au pas une multinationale milliardaire. Ce n'est pas la première fois dans ce dossier-là, mais là la cause est entendue, la vraie priorité de la CAQ, ce n'est pas la santé des gens de Rouyn-Noranda, c'est d'accommoder le plus possible la Fonderie Horne, une industrie qui est propriété d'une entreprise milliardaire qui nage dans les profits.

Ce que les gens de Rouyn-Noranda demandent, et la consultation publique l'a démontré, c'est qu'on impose à la fonderie la norme québécoise en matière de pollution de l'air. Les gens de Rouyn-Noranda ne sont pas des citoyens de seconde zone. Il n'y a aucune raison qu'on les force à respirer de l'air plus pollué qu'ailleurs au Québec. C'est inadmissible. Et, au lieu de faire ça, au lieu de mettre au pas la multinationale, bien, la CAQ va demander à 200 familles de faire ses boîtes. Et, en plus, on va mettre de l'argent public dans l'opération, comme si Glencore International n'avait pas les moyens de respecter les obligations environnementales du Québec, comme s'ils n'avaient pas les moyens de payer pour les dommages qu'ils font depuis des décennies à la santé des gens de Rouyn-Noranda. C'est inacceptable comme décision, et ça démontre les vraies priorités de la CAQ dans ce dossier-là.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que, quand même... Oh! pardon.

M. Nadeau-Dubois : Je vais laisser mon collègue dire quelques mots, puis je vais prendre vos questions.

M. Bouazzi : Merci, Gabriel. Bien, moi, je vais revenir rapidement sur la tragicomédie de la SAAQ et des réponses de M. Caire et du premier ministre Legault. À les écouter, le dernier responsable des ratés dans la transition numérique de l'État, c'est le ministre responsable de la Transition numérique de l'État. Ça n'a juste pas de sens. Selon M. Éric Caire... Selon le premier ministre et M. Éric Caire, Éric Caire est un simple conseiller. Donc, il est assez ministre pour avoir une limousine mais pas assez pour conseiller réellement la SAAQ et se débrouiller pour que ça soit une réussite.

On vient même d'apprendre aujourd'hui... Je veux dire, tous les fiascos possibles ont été faits. Je rappelle que c'est le deuxième plus gros projet informatique de l'histoire du Québec. On oublie, des fois, ce que c'est. C'est 200 000 $ par jour pendant sept ans. Il faut regarder longtemps à côté et ne pas conseiller pour sauver la situation. Toutes les erreurs possibles dans les projets informatiques ont été faites.

Les Québécois, chez eux, là, qu'est-ce qu'ils voient? Ils voient des camionneurs qui ne sont pas capables de renouveler leurs permis, des gens qui ne sont pas capables d'acheter leurs voitures, des jeunes qui ont leurs premiers permis qui ne sont pas capables de créer de compte. Je veux dire, eux ne peuvent pas comprendre la situation. Moi, j'en ai livré, des gros projets informatiques, là, je ne peux pas leur expliquer plus, là. Il faut vraiment faire beaucoup d'erreurs longtemps pour en arriver là.

M. Éric Caire nous a parlé, quand il était dans l'opposition, en continu de l'importance d'avoir une commission d'enquête publique. Maintenant qu'il est au pouvoir, il nous a dit : Tout va bien, je m'en occupe. Clairement, ce n'était pas une bonne idée. Clairement, il faut cette commission. Et c'est ça qu'on demande au gouvernement. Merci.

M. Bossé (Olivier) : Sur la SAAQ, on a vu, ce matin, qu'ils ont retrouvé 270 permis à l'écocentre de Charlesbourg. Est-ce que ça s'ajoute au reste ou est-ce que...

M. Bouazzi : C'est-à-dire, c'est assez évident qu'il y a des fiascos à n'en plus finir. On a vu ça, effectivement, c'est des problèmes de sécurité assez évidents, là, pour les questions d'identité publique.

On a vu aussi qu'il y avait 7 millions qui avaient été dégagés pour de la communication il y a pratiquement un an, mais, je veux dire, dans les projets informatiques, on communique avant pour préparer les choses, les gens au changement. La gestion de changement, là, c'est la base dans un gros projet informatique. On communique pendant et on communique beaucoup moins après. On a l'impression qu'ils avaient prévu que ça allait être le plus gros succès de la planète, là, et que la seule communication, ça allait être après.

Je vous dis, sérieusement, là, genre, c'est difficile d'imaginer qu'ils pensaient sérieusement couper un jour 400 systèmes et réouvrir le lendemain un système. Ce n'est pas du «plug and play», là, c'est du «plug and pray». Il faut vraiment, vraiment... C'est fou, là.

M. Desrosiers (Sébastien) : ...vous parlez de la campagne publicitaire qui doit être lancée le 20 mars.

M. Bouazzi : Que c'est ça?

M. Desrosiers (Sébastien) : Donc, vous dites : Cet argent-là, le 7 millions pour cette campagne-là, aurait dû être investi avant.

M. Bouazzi : Pour faire de la gestion du changement. Je vous dis, c'est la base, là. Moi, je suis dans l'industrie, j'ai été dans l'industrie 15 ans, là, c'est comme la base, là, c'est : le premier jour, quatre ans plus tôt, là, dans leur cas, c'est sept ans parce que ça a duré bien trop longtemps, là, bien, on prépare la gestion du changement quand ça va arriver.

Quelle gestion du changement, quel plan B ils avaient prévu? Parce que, là, ils ont le beau jeu de dire : On arrête tout, on va régler le problème, mais le plan B, quand ça ne marche pas, normalement il est prévu avant, pas pendant et après.

M. Bellerose (Patrick) : ...la Banque du Canada, si on vous avait dit : On va fermer pendant trois semaines pour migrer d'un système à l'autre, vous auriez dit quoi?

M. Bouazzi : C'est des erreurs qu'on faisait il y a 15 ans. C'est-à-dire, vraiment, là, il y a 15 ans, il y a beaucoup de projets qui étaient comme ça, on appelle ça les projets big bang, là, c'est comme, genre, le début de l'univers, là, on arrête quelque chose, on commence quelque chose. Dans les faits, ça fait maintenant plus de 15 ans qu'on sait qu'il n'y en a aucun qui marche. Ça ne marche jamais, là.

Ça fait que la manière de le faire, c'est de commencer des livraisons... Alors, il y a 1 000 stratégies, là, mais l'idée, c'est de mitiger le risque, d'avoir des livraisons tous les six mois, tous les trois mois, toutes les années, mais, en tout cas, pas quelque chose où on arrête 400 systèmes un jour, on ouvre un système le lendemain. En plus, c'est un mastodonte, la SAP, là, c'est assez impressionnant.

D'ailleurs, le ministre Éric Caire lui-même dit que ce n'est pas quelque chose qu'il faut faire. Et on se demande, pendant quatre ans, où on a dépensé 200 000 $ par jour... Je rappelle ça. C'est-à-dire que, si on regarde à côté pendant une semaine, c'est 1,5 million qui a été dépensé. Ça va vite, là. Je veux dire, comment est-ce que... Même ce... En imaginant que c'est juste un conseiller, là, il l'a fait quand, le conseil de dire que c'était une mauvaise idée?

M. Denis (Maxime) : Est-ce que des têtes doivent rouler? Legault veut une évaluation du C.A., du président de la SAAQ, mais est-ce que... Bien, justement, on cible beaucoup Éric Caire. Est-ce que c'est Geneviève Guilbault aussi qui est responsable, à quelque part, dans tout ça?

M. Bouazzi : Bien, ça me paraît assez évident. C'est assez impressionnant comment est-ce que tout le monde est responsable sauf les ministres responsables. Je veux dire, on...

Alors, d'abord, pendant quatre ans, on savait que c'était le plus gros projet... Dans la presse, là, ce n'était même pas un scoop, on disait qu'il allait y avoir des problèmes quatre ans plus tard.

Deuxièmement, au mois de novembre, on propose un «dashboard» aux différents ministres avec... ce que nous dit Éric Caire, avec que des lumières vertes. Mais pourquoi d'abord, s'ils ne sont pas responsables, on leur propose un «dashboard»? Pourquoi on leur propose un tableau de bord pour leur dire : Tout est vert, on va aller de l'avant? C'est quoi, leur rôle? Et la question suivante, c'est : Mais quand on vous propose quelque chose où tout est vert, est-ce qu'on pose des questions? Est-ce qu'on pose des questions?

M. Lacroix (Louis) : Moi, ce qu'on m'a expliqué, là, parce que j'ai beaucoup parlé de ça la semaine dernière, là, c'est qu'à partir de la tête, à la Société de l'assurance automobile du Québec, on mettait de la pression sur les différents directeurs de services en dessous, puis la pression descendait jusqu'aux gens qui sont dans la mise en oeuvre du projet, et eux leur disaient, en haut, que c'était impossible. Il y a même quelqu'un qui m'a dit : Avant 2025, c'est impensable. C'était impensable de livrer ça.

Alors, dans une galère, c'est toujours ceux qui sont en bas qui rament, ce n'est jamais ceux qui sont en haut. Alors, est-ce qu'on ne devrait pas, justement, sanctionner les gens qui ont mis la pression sur ceux qui devaient mettre cette réforme en place?

M. Bouazzi : Bien, il va falloir une enquête, déjà, pour comprendre bien des choses, comment ça s'est passé. Mais, je rappelle, il y a deux manières, là, d'avoir du leadership. Il y en a une où on se dit : On a le plus gros projet informatique de l'histoire du Québec, j'y vais, là, je fais du corps à corps. Je le sais, que ce n'est pas une bonne idée de faire du big bang, là, je leur dis que ce n'est pas une bonne idée, que ça va exploser dans quatre ans. Ensuite, on propose des «dashboards». Je dis : Mais c'est quoi, votre plan de mitigation? C'est quoi, votre plan de migration? On pose des... Au minimum, là, on s'assure que les choses soient faites tout en haut, là. Ça, c'est comme le...

M. Lacroix (Louis) : ...la responsabilité, elle est ministérielle...

M. Bouazzi : Bien sûr.

M. Lacroix (Louis) : ...et non pas administrative?

M. Bouazzi : Bien, il y a les deux. Il y a les deux, évidemment, il y a les deux. Et puis... Non. Et puis on oublie le privé. Concrètement, là, c'est qui qui... Je veux dire, aujourd'hui, il y a des quantités d'argent, mais astronomiques, qui ont été, en fait, migrées vers le privé, les grosses boîtes de consultation. IBM en a une partie. Je suis sûr qu'il y en a d'autres, hein, on ne connaît pas les contrats. C'est quoi, leur responsabilité?

Tu sais, dans l'industrie, on dit : «Nobody got fired for hiring IBM», personne ne se fait mettre à la porte pour avoir pris IBM, parce que c'est une manière de se déresponsabiliser. Ce n'est pas... J'ai pris le meilleur, ce n'est pas de ma faute, ça ne marche pas. À chaque fois, ça ne marche pas. Il y a bien quelque chose à régler. Ça n'a pas marché au fédéral, ça n'a pas marché maintenant...

M. Robillard (Alexandre) : ...concrètement, là, avec la campagne publicitaire de 7 millions de dollars, là, qui était responsable? Qui est responsable, selon vous, du moment qui a été choisi puis...

M. Bouazzi : Bien, en tout cas, il faut bien qu'il y ait des gens qui soient responsables de faire une communication avant et pendant pour la gestion du changement. Il y a quelqu'un...

M. Robillard (Alexandre) : ...qui, selon vous?

M. Bouazzi : Bien, clairement, il y a Mme la ministre qui pensait qu'elle était responsable de faire la communication après, parce que c'est ça qu'elle fait depuis déjà une semaine, beaucoup, beaucoup, beaucoup de communication. Ce n'est pas la manière de faire. Il fallait... Si c'est elle qui est responsable de la faire après, elle aurait dû la faire avant, pendant. Et puis il aurait dû y avoir un plan de gestion de... Honnêtement, c'est la base, là.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que M. Caire peut rester en poste, sachant qu'il y a un énorme chantier qui s'en vient à la Santé pour implanter le dossier santé numérique?

M. Bouazzi : Ce qui est sûr, c'est qu'actuellement il y a un bris de confiance évident. Je veux dire, le projet qui s'annonce... entre autres, d'ailleurs, il va y en avoir plusieurs, mais celui-là, entre autres, est un projet absolument pharaonique. Et puis, s'il nous dit qu'il n'est pas responsable sur celui-là, on voit mal comment on peut avoir la confiance des gens sur la suite, là. Ça fait qu'il faudrait une enquête pour comprendre. Et peut-être qu'effectivement il n'a absolument rien à se reprocher et que, je ne sais pas basé sur quelle logique, le ministre responsable de la Transition numérique n'est pas responsable de la transition numérique. Ça peut être une conclusion possible, mais il est évident qu'il va falloir rentrer dans le fond des choses pour éviter les prochains problèmes.

Vous savez, moi, que ce soit Éric Caire ou quelqu'un d'autre, l'objectif, c'est qu'on réussisse la suite. La numérisation, là, c'est comme quelque chose qu'il va falloir réussir. On est vraiment en retard au Québec. Il est évident qu'il y a beaucoup d'optimisation à faire dans nos systèmes, dans le système de santé aussi. Il va falloir la réussir. C'est ça, notre objectif. Notre objectif, ce n'est pas le ministre, là.

M. Robillard (Alexandre) : ...Francophonie, est-ce que Mme St-Hilaire est discréditée comme candidate, là, compte tenu que c'est une ancienne candidate de la Coalition avenir Québec?

M. Nadeau-Dubois : Oui, bien, moi, ce que je constate ce matin, c'est qu'à la CAQ on ne perd jamais vraiment ses élections, hein? Même quand on les perd, on gagne. Mme St-Hilaire n'a pas réussi à déloger Christine Labrie dans Sherbrooke, ce n'est pas grave, on lui trouve quand même un bon emploi même pas un an plus tard. Ça rappelle les belles années libérales. C'est des nominations qui sont clairement partisanes. C'est exactement le genre de choses que les Québécois pensaient s'être débarrassés en mettant les libéraux dans l'opposition, et, de toute évidence, ça continue sous la CAQ.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, dans ce cas-là, ils ne font que proposer sa candidature. C'est Mme Mushikiwabo qui va faire le choix. Donc, ça, est-ce que ça change quelque chose dans le...

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce n'est pas une nomination directe, mais, je veux dire, c'est une forme, néanmoins, de nomination partisane. C'est la preuve que la CAQ, c'est un parti de transaction. Et là il y a une transaction qui s'est faite entre la CAQ et Mme St-Hilaire.

M. Robillard (Alexandre) : ...ça discrédite Mme St-Hilaire?

M. Nadeau-Dubois : Est-ce que ça la discrédite...

M. Robillard (Alexandre) : Bien, la façon dont sa... les motivations ou la façon dont la CAQ procède pour en arriver à...

M. Nadeau-Dubois : Bien, je veux dire, personne, personne, personne ne doute, au Québec, personne ne doute, au Québec, que c'est une nomination qui est partisane. Ce n'est pas... Je ne dis pas ça pour juger de la qualité de l'individu, mais c'est clairement un cas de nomination partisane. Il y a eu des rumeurs qui l'envoyaient à Barcelone comme déléguée générale ou je ne sais trop. Là, maintenant, c'est à l'organisation de la Francophonie. Ce sont des nominations partisanes.

M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi ce n'est pas Barcelone, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : Je ne sais pas. Pourtant, c'est une belle ville. Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi finalement... Je ne sais pas pourquoi les plans de la CAQ ont changé. Je ne sais pas qui négocie avec qui. Mais, de toute évidence, cette habitude-là des vieux partis de nommer leurs amis dans des postes importants, prestigieux, cette habitude-là existe encore. Les Québécois pensaient s'en être débarrassés en renvoyant les libéraux du pouvoir. Ils doivent être déçus aujourd'hui.

M. Robillard (Alexandre) : 20 000 $ pour le balado de M. Legault, est-ce que c'est une saine utilisation des fonds publics?

M. Nadeau-Dubois : Bien honnête avec vous, là, moi, que des hommes politiques, que des femmes politiques prennent des nouveaux moyens pour communiquer avec les électeurs, moi, je n'ai pas de problème avec ça. C'est les médias sociaux, c'est des balados, moi, je n'ai pas de problème avec ça. 20 000 $, là, sur le budget du gouvernement du Québec, moi, je ne vois pas de problème là-dedans. Je ne vous dis pas que je vais m'abonner au balado puis je vais écouter tous les épisodes, mais moi, je ne critiquerai pas le premier ministre de prendre des nouveaux moyens pour entrer en contact avec les électeurs, les électrices. On le fait nous, à Québec solidaire, en utilisant les médias sociaux. Donc, non, moi, je ne vois pas de gros problème avec ça.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur la fonderie, M. Nadeau-Dubois, c'est quoi, le problème avec la zone tampon? Parce que la Santé publique l'a quand même déjà recommandée.

M. Nadeau-Dubois : Il n'y a jamais eu de consultation de la population de Rouyn-Noranda sur la question de la zone tampon, jamais, jamais. Donc, on parle de demander à 200 familles de faire des boîtes, on les déracine de leur quartier. Moi, je suis allé dans ce quartier-là à plusieurs reprises dans les dernières années, les gens ne nous disaient pas : On veut s'en aller, ils nous disaient : On veut respirer de l'air pur, on veut arrêter d'avoir peur pour la santé de nos enfants. Les femmes enceintes que je rencontrais me disaient : J'ai peur pour moi, j'ai peur pour le petit bébé que je porte. C'est ça, l'important. La zone tampon n'a jamais fait partie de la consultation.

Là, la CAQ débarque avec ses gros sabots et décide que, pour accommoder une entreprise milliardaire, on va déraciner 200 familles. Imaginez si c'était nous, si c'était vous, si... Imaginez qu'est-ce que ça veut dire se faire déménager comme ça parce que ton gouvernement n'a pas le courage de dire à une entreprise milliardaire qui nage dans les profits qu'au Québec il y a des normes environnementales puis que les grosses entreprises les respectent.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, il devrait y avoir une consultation sur ce fait-là? Parce que, je veux dire, la ville en a parlé, la Santé publique, c'est connu.

M. Nadeau-Dubois : Ça n'a jamais fait... Il n'y a jamais eu de réelle consultation sur cette question-là spécifiquement. Ce serait la moindre des choses. Ce serait la moindre des choses aussi, si ça finissait par se faire, que ce soit complètement aux frais de l'entreprise. Aïe! C'est insultant. C'est les payeurs de taxes qui vont payer pour déplacer des Québécois, Québécoises parce qu'il y a une multinationale qui n'est pas capable de respecter les lois, respecter les lois environnementales du Québec. On va payer ça avec notre argent. Je veux dire, c'est inadmissible.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que la réserve de courage de M. Legault est épuisée, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : La réserve... C'est en lien avec Horne ou c'est une question générale?

M. Robillard (Alexandre) : Oui, non, c'est ça, c'est en lien avec...

M. Nadeau-Dubois : La réserve de courage...

M. Robillard (Alexandre) : Vous avez parlé de courage.

M. Nadeau-Dubois : Est-ce que la réserve...

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Ah! face à Glencore. Ah! O.K. Bien, dans ce dossier-là, depuis le début, la CAQ, il n'y en a jamais eu, du courage, là. Ils se sont mis à genoux devant l'entreprise, comme les libéraux, comme les péquistes avant eux. Ça fait des décennies que les gens de Rouyn-Noranda demandent... Ils ne demandent pas du meilleur air que les autres, là, ils demandent de respirer de l'air qui ne les rend pas plus malades que les autres. C'est tellement la base. Puis le rôle de l'État québécois, là, ce n'est pas de faire sur mesure des règles pour faire plaisir à des multinationales, c'est de protéger la santé et la vie des gens. Ce n'est pas les entreprises qui font les lois au Québec, ça devrait être le gouvernement, puis les entreprises devraient les respecter.

M. Desrosiers (Sébastien) : ...le projet de loi sur la police qui va être déposé ce matin, le projet de loi sur la police du ministre de la Sécurité publique, bon, on va voir le texte, mais qu'est-ce que vous pensez d'encadrer les interpellations aléatoires et de ne pas les interdire?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on n'a pas lu le projet de loi encore. Donc, pour ce qui est de commenter le contenu du projet de loi, je ne suis pas en mesure de le faire.

Sur le sujet des interpellations policières... Je veux dire, tout le monde sait que les interpellations aléatoires, c'est un des outils qui, malheureusement, dans certains cas, est utilisé pour faire du profilage. Tout le monde le sait, ça a été documenté, redocumenté, redocumenté, pas juste au Québec, à peu près partout. Le gouvernement du Québec n'a pas d'affaire à porter en appel un jugement qui arrive à cette conclusion-là. Le gouvernement du Québec devrait accepter le jugement des tribunaux actuels et devrait mettre fin à cette pratique-là qui n'a pas lieu d'être. On ne devrait pas pouvoir interpeler de manière aléatoire des gens. Ce n'est pas un outil dont les policiers ont besoin dans le cadre de leur travail, pour faire leur travail. C'est un outil qui, malheureusement, donne lieu à des situations de profilage racial, tout le monde le sait.

M. Bellerose (Patrick) : J'aimerais vous entendre sur la motion qui a été refusée hier par le gouvernement de la CAQ pour défendre la liberté de la presse. Quel message ça envoie?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ça envoie le message que François Legault, il est prêt à tout pour protéger son ministre préféré. Il est prêt à tout pour protéger... pardonnez mon français, mais son bon chum de gars, Pierre Fitzgibbon. On peut être blâmé par la Commissaire à l'éthique, on peut envoyer promener les journalistes, il n'y en a pas, de conséquences, quand on est un ami personnel de François Legault. La cause est entendue là-dessus, là, M. Fitzgibbon trône au côté du premier ministre, et on lui donne carte blanche pour faire tout ce qu'il veut. C'est inquiétant pour notre démocratie.

M. Authier (Philip) : What do you think about Mr. Legault's answer yesterday about the automobile… auto insurance board, that they're going to evaluate what happened? There didn't seem to be anyone responsible for anything here.

M. Bouazzi : It's impressive, actually. The Minister that is responsible of the digital transition, the numerical transition is not responsible, basically. It's what we got told yesterday.

It's obvious that we're talking about the biggest project… the second biggest project of the Québec history. It's something. It's $200,000 per day for seven years in average, it's a huge amount of money, and you really need to actually look elsewhere for a long, long, long time so that we get to the fiasco that we're actually living right now.

What we say is that the Minister Caire has been asking for a public commission forever when he was in the opposition. Now, it's obviously time to actually have it because he doesn't seem to be responsible, and even to understand why he should have been doing better.

M. Authier (Philip) : They… In French, you're saying that they didn't have a plan B or a plan C, they just sort of shut it down and try to reboot it in three weeks, and people end up in lines. There didn't seem to be any planning.

M. Bouazzi : It's something. So, first, the idea of having a big bang approach, the idea of closing 400 systems one day and opening one unique system the day after, these are mistakes we don't make for more than a decade, honestly.

Second, when you start these things, you have a plan B for tons of things that has already prepared. You don't actually decide your plan B after everything goes wrong.

Third, you actually deal with change management. We learned today that there is $7 million that have been… a contract for $7 million for the communication that has been done one year ago. No communication happened before or during, no change management was actually planned. The only thing that was planned is to say : Everything is good, everything went well, after the fact.

All these are things that are really hard to understand. I've been in the industry for 15 years. Again, these are mistakes who actually used to do on the last decade. I mean, it's something. And the fact that they don't seem to understand their responsibility… Again, it's $200,000 per day during seven years. At which time you decide that it's not the right moment to take action, to take your responsibility as a minister of the Transition, of the Digital Transition of the Government?

And it's only the first project of a big, big, long list of projects, obviously. So, it's time for the Government to understand and for us to understand the situation so that we can succeed in the next projects, because this is our goal, right, our goal. We need to succeed. And it's not normal, the situation of all the transition, numerical transition is… In Québec, we're far behind, we have tons of things to do, but we have to do them well and succeed in these projects.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the Horne Foundry, why do you take such issue with the idea of moving the families?

M. Nadeau-Dubois : Well, there was no public consultation whatsoever on that specific topic. Since the beginning of that story, the CAQ Government has folded in front of this multinational corporation. They're billionaires. We should impose them to respect the environmental rules in Québec. The people of Rouyn-Noranda deserve to breathe clean air just like all the other citizens in Québec. What the CAQ is announcing is that they will move 200 families before only asking the business to respect the Québec rules. It's unbelievable. It speaks highly of the real priorities of that Government. It's not to defend ordinary people.

Mme Mignacca (Franca G.) : And, on the upcoming policing bill, I know we don't know its content yet, but what do you make of the idea of regulating random stops rather than banning them altogether?

M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, we haven't seen the bill, so I'm not able to comment on the content of the bill, but, on the issue of random stops for police… Random stops should not be happening. There's a court that actually decided that it was not a good tool for police to have. That court decision should be respected by the Government, they should not appeal it. It's been documented over and over again that random stops are actually a tool that creates situations of racial profiling. This should not be happening in Québec. We're not the only one debating this. Random stops are being contested all over because they're a tool that creates situations of racial profiling.

So, no, everyone should feel respected in their dignity when dealing with the police in Québec. It's a basic function of the State. The police should treat all human beings with the same dignity, the same rights. Random stops are an obstacle to this, they should not be happening.

Mme MacKenzie (Angela) : In your view, what should be in the bill? What would you like to see?

M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, we haven't seen the bill. So, I will not comment on what should be in it because I don't know what's in it. But, first of all, the mistake that was already done is to appeal the decision of the court that said that random stops were not OK. François Legault should not appeal that decision because it's a matter of respecting the rights and dignity of everyone in Québec.

Une voix : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 57)

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