(Huit heures quarante minutes)
Le Modérateur : Bonjour à
tous et bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Prendra la parole,
aujourd'hui, le chef du Parti québécois et député de Camille-Laurin, Paul
St-Pierre Plamondon. Il sera accompagné de Méganne Perry Mélançon, qui est
porte-parole du Parti Québécois.
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour
à tous. Donc, on a quelques points qu'on va faire brièvement et en raison du
retard. Je veux quand même mentionner notre inquiétude et notre volonté qu'on
ait une discussion sur la DPJ et l'accompagnement des adolescents qui,
dorénavant, là, font l'objet, à partir de 16 ans, d'un plan de transition
à la vie adulte. J'aimerais rappeler que les jeunes de la DPJ ont cinq fois
plus de chances d'être dans le décrochage scolaire. Un jeune sur trois est en
situation de précarité de logement. Et 16 ans, c'est jeune. 18 ans,
là, pour prendre toutes ses responsabilités, compte tenu de la fragilité du
parcours de chacun et de notre volonté comme société de les voir réussir et
prendre leur place dans la société, c'est très jeune.
Donc, on réitère notre demande au
gouvernement de permettre aux jeunes qui sont dans une famille d'accueil de
pouvoir y demeurer jusqu'à l'âge de 21 ans, à la seule condition que le
jeune en fasse la demande, en fasse le choix. On demande également, pour les
jeunes en institution, un réel programme de suivi postplacement, là, jusqu'à l'âge
de 25 ans, ce qui inclurait le logement, la scolarisation, le revenu.
Parce qu'au fond ce qu'on veut au niveau de la DPJ, c'est de donner toutes les
chances à ces jeunes-là et de leur dire, à 16 ans, avec tout ce qu'ils ont
vécu : Là, il va falloir que tu te trouves un plan d'ici deux ans, je
trouve ça inhumain et incompréhensible. Donc, je voulais toucher ce point-là.
Et on a Méganne Perry Melançon, ce matin,
porte-parole du Parti québécois, à qui je cède la parole brièvement.
Mme Perry Mélançon (Méganne) : Merci,
Paul. Je suis bien heureuse de vous retrouver ce matin, ça fait un moment déjà,
puis dans mes nouvelles fonctions de porte-parole du Parti québécois. Un petit
peu moins heureuse de voir ce qui est sorti, là, en termes de chiffres sur le
nombre de places en garderie qui serait, disons... On utilise toutes sortes de
calculs pour finalement dédramatiser la situation, mais je pense qu'on est
vraiment devant un réel fléau, là. Toute la gestion du dossier des garderies
depuis l'entrée de la CAQ, il y a plusieurs années déjà, il faut le dire, là,
pour moi, ça ressemble de plus en plus à un gâchis, là.
Là, on arrive avec des mesures rapidement
encore parce qu'on voit qu'on a complètement perdu le contrôle de la situation.
Là, on met un terme temporaire à la création de maternelles quatre ans. On va
arriver avec un bureau d'accélération des projets. Encore là, je ne sais pas
comment ça va se coordonner, tout ça, mais la situation, bien, elle est
vraiment aggravée sous la gouverne de la CAQ.
Et puis on a une collègue qui a fait un
extraordinaire travail, justement, comme porte-parole de la famille, Véronique
Hivon, puis qui le disait, on avait des solutions qui doivent être, finalement,
prises en considération mais de façon urgente, c'est la valorisation de la
profession des éducatrices en CPE. Il faut également mettre toutes nos énergies
sur la question du réseau des CPE, le renforcer, vraiment faire un virage
essentiel pour créer rapidement les places dans le modèle des centres de la petite
enfance. Et puis, qu'on puisse le dire, ce n'est pas seulement un objectif qu'on
doit se donner, de donner une place adéquate à chaque enfant, il faut l'inscrire
dans la loi. Puis on a été très clairs là-dessus et, encore là, on voit que,
malheureusement, la CAQ ne sait pas ce qu'elle fait. Et le ministère de la
Famille ne semble pas non plus avoir un contrôle, là, en dévoilant une
plateforme ou un tableau de bord. Finalement, pourquoi on se sert de ce tableau
de bord là si les données ne sont pas fiables, les données sont caduques?
Pour nous, c'est vraiment, encore une
fois... Pour les parents, bien, c'est de se sentir complètement abandonnés
dans... Puis on le sait, là, toute la question, évidemment, du marché du
travail, leur place doit être là et leurs enfants, à la garderie. Alors, pour
nous, bien, on revient avec les mêmes demandes qu'on a déjà faites, puis là il
n'est plus minuit moins une, mais vraiment il faut agir rapidement parce qu'on
a finalement le double des places à combler. Donc, ce n'est pas 33 000,
mais on arrive avec un chiffre, finalement, de plus... donc, 72 000 enfants,
finalement, puis c'est beaucoup plus ce qu'on entend, les échos terrain, puis
ce qui refléterait la réalité. Alors, si on ne veut pas vraiment complètement
miner la confiance des parents, qui est déjà très, très affaiblie, et bien là,
il va falloir qu'on commence à avoir de la vraie transparence puis qu'on soit
honnête envers eux. On leur doit au moins ça. Merci.
M. Lacroix (Louis) : M. St-Pierre
Plamondon, M. Legault s'en va aujourd'hui à Terre-Neuve-et-Labrador pour
renégocier l'entente Churchill, mais il nous a aussi dit, cette semaine, qu'il
était ouvert à ce que le gouvernement du Québec investisse dans des projets
hors Québec. Donc, on sait, là, qu'il y a Gull Island, qu'il y a également
Muskrat Falls qui sont des projets pendants en ce moment à Terre-Neuve-et-Labrador.
Est-ce que c'est le rôle d'une province d'investir dans des projets d'une autre
province?
M. St-Pierre Plamondon : Ça
peut l'être si on a des garanties. C'est un sujet que j'ai abordé lorsqu'il y a
eu une rencontre entre François Legault et les oppositions. Moi, je lui ai dit
qu'une participation accrue dans des projets hydroélectriques ou même une offre
pour se réapproprier le Labrador ou, à tout le moins, une partie du Labrador
sont toutes des options qui peuvent être avantageuses pour le Québec
dépendamment de la négociation. Donc, nous, on va être ouverts à toutes les
possibilités où le Québec en sort gagnant. Je pense qu'à ce stade-ci on ne peut
pas exclure aucune de ces possibilités-là.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous y voyez une certaine forme aussi, quand vous dites de rapatrier une partie
du Labrador, de nationalisme face, justement, au Labrador, c'est ça?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est-à-dire que, si, sur le plan énergétique et sur le plan économique, ça a
du sens de faire une offre à Terre-Neuve soit sur le plan territorial ou sur le
plan de la participation dans la compagnie elle-même, il ne faut juste pas
exclure aucune de ces possibilités-là à ce stade-ci, sachant que,
financièrement, Terre-Neuve pourrait avoir intérêt à trouver quelque chose de
gagnant-gagnant avec le Québec.
Mme Plante (Caroline) : Qui
est en position de force dans cette négociation ou discussion?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne saurais pas dire. Je pense que je ne ferai pas de pronostic sur cette
négociation-là. Je pense que le rôle de l'opposition, c'est de veiller à ce que
ce qu'on obtiendra comme entente est véritablement dans l'intérêt du Québec et
est viable pour l'ensemble du Québec, parce qu'évidemment ça soulève toutes
sortes de questions de planification énergétique.
M. Bossé (Olivier) : Vapotage,
est-ce qu'il faut interdire les saveurs et donc probablement faire fermer des
commerces?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
oui, bien, je veux dire, lorsque c'est une question de santé publique, et le
vapotage, c'est une question de santé publique, on ne devrait pas faire de
compromis puis on devrait simplement se poser la question : Quel est
l'intérêt pour nos jeunes au niveau de la santé? Puis c'est évidemment de
mettre un terme à ça.
Mme Lévesque (Fanny) : Avez-vous
été étonné des propos de l'ambassadeur Cohen, qui ne confirme même pas qu'il y
a des discussions avec Ottawa pour le chemin Roxham et que la solution n'est
pas de renégocier l'entente? Est-ce que ça vous a étonné, ces propos-là? C'est
quand même discordant de ce qu'on entend à Ottawa, là.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça, c'est que Justin Trudeau vient de nous avouer du fond du cœur que ça
fait très longtemps qu'il souhaite fermer Roxham. Simultanément, l'ambassadeur
des États-Unis au Canada dit : Moi, Roxham, on n'a pas d'intérêt puis on
n'a pas l'intention de ne bouger d'aucune manière. Donc, je rappelle, parce que,
peut-être, Justin Trudeau a oublié, que ça n'a pas pris très longtemps à fermer
Roxham pendant la pandémie et qu'il a le droit d'unilatéralement suspendre
l'entente en question. Donc, on va voir si le fait que l'Ontario et Pierre
Poilievre s'intéressent à cette question-là permettra à Justin Trudeau de mûrir
sa réflexion, mais c'est quand même très frappant qu'au même moment où il nous
dit qu'il veut vraiment le fermer depuis longtemps la version venant des États-Unis
nous démontre qu'en fait ça n'a pas bougé du tout, du tout.
Mme Lévesque (Fanny) : Pensez-vous
qu'il y a un peu de politique là-dedans? Parce que M. Legault l'a aussi
rencontré, M. Cohen, et puis il n'a pas tenu... tu sais, il tient le même
discours de renégocier l'entente, tout ça. Donc, est-ce que ça se peut qu'il y
ait une partie de ces discussions-là qui soit en coulisses puis que les
États-Unis n'ont pas nécessairement intérêt à amener ça sur la place publique?
M. St-Pierre Plamondon : Vous
connaissez mon approche là-dessus, je pense qu'on se cache derrière la
complexité, puis on nous rappelle constamment que c'est complexe, là. Et, à un
moment donné, il faut mesurer aussi la bonne foi des intervenants et, s'il n'y
en a pas, bien, il faut poser des gestes pour s'assurer qu'il y a une
négociation sérieuse. Parce que ça fait déjà six ans, donc on pourrait
continuer comme ça pendant six ans, là, des gens qui se trouvent des alibis
puis font des déclarations, mais il ne se passe rien. Donc, vous connaissez mes
positions là-dessus.
Mme Lévesque (Fanny) : Qui
n'est pas de bonne foi là-dedans?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
Ottawa. Je veux dire, comment Justin Trudeau peut nous dire qu'il veut le
fermer, alors que ce qu'on nous dit, aux États-Unis, est absolument incohérent?
Comment peut-il, après intentionnellement avoir rouvert le chemin et installé
des contrats sans appel d'offres à des donateurs du Parti libéral pour
pérenniser le chemin... Comment est-ce qu'on est censé croire que lui, là, au
fond de son cœur, ça fait très longtemps qu'il cherche à fermer Roxham? Les
gens sont intelligents, ils ne sont pas dupes.
M. Carabin (François) : On
apprend tout juste, M. St-Pierre Plamondon, que la commission
parlementaire sur le hockey ne se poursuivra pas. Le gouvernement de la CAQ a
refusé. Est-ce que l'exercice d'hier était suffisant à vos yeux?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il devrait être suffisant pour au moins une première étape, qui est de modifier
le cadre puis la possibilité de porter plainte. Moi, ce qui m'inquiète puis ce
qui, je pense, devrait être le cœur du sujet en ce moment, c'est qu'on ne le
sait pas, quels événements ont pu survenir au cours des dernières décennies,
notamment parce que porter plainte, ce n'est pas un processus indépendant, là.
De ce que j'ai compris, c'est que tu portes plainte à la ligue, qui représente
les propriétaires, puis il n'y a rien d'invitant ou de facile dans ce
processus-là. Donc, si au moins, au terme de cette première étape, on peut
s'entendre pour que, si un jeune est victime de quoi que ce soit qui est
inapproprié ou dangereux, bien, il y ait un processus indépendant puis qui est
aménagé pour qu'on puisse porter plainte, il me semble, ce serait le point de
départ, parce que sinon on ne le sait pas. Donc, première étape.
M. Carabin (François) : Juste
pour être sûr, est-ce que vous, vous étiez ouvert à ce que la commission se
poursuive?
M. St-Pierre Plamondon : On
n'est pas fermés, mais il me semble qu'il y a des conclusions à tirer de cette
première étape là. J'aimerais voir des résultats. Et on n'est pas fermés à
creuser davantage après, mais il y a une conclusion, à mon avis, qui s'impose,
celle du processus de plainte qui doit être améliorée et indépendante.
M. Côté (Gabriel) : Le
cabinet de Pierre Fitzgibbon qui engage une ex-employée de McKinsey, est-ce que
ça pose problème, ça?
M. St-Pierre Plamondon : A
priori, non. Le gouvernement peut embaucher un ou une employé du privé qui a de
l'expertise. Est-ce qu'au-delà de ça il y a des considérations ou des
allégations de trafic d'influence ou de conflit d'intérêts? Moi, je n'en ai pas
vu. La question que ça soulève, par contre, c'est : Est-ce que la CAQ n'a
pas complètement épousé une approche McKinsey dans sa façon de voir notre
prospérité, notre organisation sociale? Donc, on veut normalement un
gouvernement qui s'intéresse à l'intérêt public, puis l'intérêt public, bien, ce
n'est pas seulement la perception ou le point de vue de compagnies qui ont des
intérêts privés à défendre.
M. Côté (Gabriel) : Une
approche McKinsey, qu'est-ce que ça veut dire?
M. St-Pierre Plamondon : Simplement
que McKinsey est une compagnie qui a sa perspective sur la croissance
économique et qui a des clients puis des intérêts privés à défendre, et on
souhaite toujours, ici, au Parlement, que ce soit l'intérêt public puis la voix
des gens qui, peut-être, voient notre prospérité différemment, la voix de tous
ces gens-là, qui soient considérés. Donc, c'est simplement de s'assurer d'une
saine distance entre le bien commun et les intérêts privés, mais on ne peut pas
non plus commencer à interdire toute personne qui travaille au privé de venir
aider le gouvernement, là. L'expertise, elle se trouve au public ou au privé,
mais en soi, ça va arriver, là, qu'on embauche des gens au privé, là, ce n'est
pas...
M. Côté (Gabriel) : Donc, si
vous aviez l'occasion, vous embaucheriez, vous, des anciens employés de
McKinsey sans problème?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas dans mes plans à court terme.
Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) :
Mme Melançon a parlé des garderies, de la revalorisation des
éducatrices, mais il manque de monde, on est en pénurie de main-d'oeuvre. On
les trouve où, ces éducatrices? Dans l'immigration?
Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien,
je pense qu'il faut d'abord prendre soin de ceux et celles qui sont déjà en
place, ça fait longtemps que c'est dans leurs revendications. Quand on dit
valoriser la profession, oui, c'est une question de salaire mais aussi de
conditions de travail. Moi, je suis allée dans les rues de Gaspé, puis
ailleurs, même à Québec, il y a eu plusieurs manifestations. Le gouvernement
sait très bien sur quoi il peut travailler pour s'assurer de garder les
éducatrices dans le réseau. Ça serait déjà un premier pas. Bon, il y a toutes
sortes de mesures qui ont été mises, on n'a pas de résultat comme tel de... par
exemple les bourses Perspective, tout ce qui est mis pour aller les chercher ou
pour aller les faire former, mais je dirais que c'est d'abord et avant tout une
question de valorisation. Puis...
Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) :
Même si on les garde, celles qu'on a, on les garde, mais il en manque.
Indépendamment, il faut en trouver ailleurs. Comment le PQ voudrait faire?
Mme Perry Mélançon (Méganne) : Bien,
il y aurait une question aussi avec le... En convertissant les places ailleurs,
bien, ça amènerait également plus d'éducatrices dans le milieu des CPE. Donc,
ça se ferait, là, avec les efforts mis dans le réseau des CPE.
M. St-Pierre Plamondon : Je
peux peut-être ajouter un point. Essentiellement, par rapport à la pénurie de
main-d'oeuvre, on a l'amélioration des conditions de travail, l'attractivité,
puis on a le taux de participation au marché du travail. C'est pour ça qu'on
s'est intéressé, notamment en campagne électorale, à des incitatifs pour que,
par exemple, des personnes à la retraite participent au marché du travail, que
donc on ait un apport au travail qui est plus grand. Donc, il y a des solutions
macroéconomiques puis il y a des solutions micro en fonction des conditions de
travail. Il faut être capable de jouer sur ces deux facteurs-là.
Mme Lévesque (Fanny) : ...on
voyait, ce matin, qu'il y a une famille guatémaltèque, là, dont le père est
décédé au Québec, que finalement il n'était pas en situation de travail, mais
il a agi par bienveillance en changeant un pneu. Ils ne seront pas indemnisés
par la CNESST. Est-ce qu'il y a lieu, là, de revoir certains mécanismes de la
loi actuelle?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
moi, je suis très ouvert. Je pense, c'est, en fait, nécessaire de revoir
comment la loi est rédigée ou interprétée. Parce que, dans ce cas spécifique
là, je comprends que ce n'est pas sa description de tâche de changer un pneu,
mais c'est clairement une activité reliée au travail. Ce n'est pas quelqu'un
qui va faire du skidoo, là, par loisir, c'est vraiment une initiative qui est
peut-être un peu en dehors du cadre de ses tâches mais qui est clairement
reliée au travail, et on dirait... Il faudrait expliquer à la famille qu'en
fait, là, la loi ne s'applique plus parce que ce n'est absolument pas relié au
travail. Je trouve que c'est une interprétation qui n'est pas défendable. Donc,
soit c'est une réforme législative ou soit il y a une interprétation par la
CNESST qui doit évoluer de manière à ce que, lorsque c'est lié au travail, la
protection soit là, parce que sinon ça donne des situations comme celle-là, que
je trouve indéfendable.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
On
the Radio-Canada report into day-care wait list, it suggests that there's as
many as 39,000 children that were not accounted for in this wait list.
What do you make of that?
Mme Perry Mélançon
(Méganne) :
It's
just a question of language, but I'll try.
M. St-Pierre
Plamondon : Well, basically, we need to
understand why the Government
changed the method of reckoning, of accounting for how many children are
waiting a place. And normally there's no reason to change the method, and it's
a method that makes it look better than it is in reality. So, all we want is
transparency, basically.
Mme Perry Mélançon
(Méganne) : Yes, I was thinking about transparency.
I experienced the data of this Ministry, and it was saying that... in Gaspé, we
knew that there was a lack of more than 200 places, and the Ministry was
saying that : No, there's a balance between the need and the offer. So, I
know that the Ministry is always, like, working with data that are not the
reality on the field. So, it's just a question of speaking with all the same
language from the day-care center, the Ministry, the parents. They know that
there's more than 30,000 places that are in needs, it's more like 72,000,
that we learned this morning. So, there's more transparency, but efforts are
needed to be put in the day-care center, the CPE. For us, this is the source of
the problem.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Were you surprised, though, by the sheer
number of children that may actually be waiting for a spot in day care?
M. St-Pierre
Plamondon : It is a terrible public policy,
because you are preventing parents... We are talking about lack of workers in
Québec. You are preventing families from working in a moment where you
desperately need workers. And it's been the case now for almost five years. So,
we're going to push that issue the best we can, but it has an impact on
families, on their finances, but it also has an impact on the worker shortage.
Mme Perry Mélançon
(Méganne) : And I think it shows that the Government
lost the control of the situation. And it's been a long time ago that we were
saying : You need to invest in the CPEs, every child should have a place,
it should be in the law, it's the same thing as subscribing for «primaire», «secondaire»,
so, to go to school. And so, yes, it shows that la CAQ has waited too long to
react. They are reacting to the problem and they should have done the work at
the right time.
M. Authier (Philip) :
Welcome back.
M. St-Pierre
Plamondon :
Thank
you. Ah!
Mme Perry
Mélançon (Méganne) : Toi aussi.
M. St-Pierre
Plamondon : ...
M. Authier (Philip)
: We see you everyday, we see you everyday. You're leaving for Europe.
Can you tell me what your goals are on this trip? You're not the first PQ leader
that does such a tour of various European countries. And I understand you want
to talk about the oath as well. Could you tell me who'll be speaking to about
that?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, independentist diplomacy is
not something new at the PQ, but it's something that hasn't been done for a
while. And my political party is dedicated to the project of Québec becoming a country. So, of course,
explaining where we're at and what we're trying to achieve to other countries
that show interest in the situation of Québec is important.
Of course, I'm a former
Oxford University student, so I'm invited to talk to students, and then I'll do
the same in many universities. Media has an interest in hearing how the oath to
the king evolved into a substantial change in Québec. And, in general, all these interviews or conferences are an
occasion for us to say : We have a project and we would like you to hear
about what we're trying to achieve, and build friendships around similar political
views or just interest in the fate of the French language in the Québec culture.
M. Authier (Philip)
: So, the oath issue would be something you're going to address, for
example, in your speech to students in Oxford or through the media, but not
directly...
M. St-Pierre
Plamondon : In England. There's less interest
in France. I might address it, but Scotland and England are very interested in
the topic of the oath, whereas, in France, we will talk more of Québec culture and the future of French
language in North America. So, it depends what... Each
forum has a point of interest and are expecting a conference on a certain angle,
but, in general, it's a good week of a lot of work where we talk about Québec
and we talk about Québec's option to become a country.
M. Authier (Philip)
: Just to finish, we know that the PQ had good relations with Alex
Salmond, the leader of Scotland, and now we know that Nicola Sturgeon, the
Scottish people seem to have cooled to her, they don't... they're not as
interested in her. Do you have regrets that she is no longer the leader of
Scotland?
M. St-Pierre
Plamondon : I will be very, very prudent,
during that trip, not to comment or interfere in any way with politics in each
of the countries I'm visiting. So, universities are awaiting for conferences,
media want to talk about the situation in Québec, I will
meet with certain politicians, but the goal here is really to create friendships
and relationships that can lead to some work, to some mutual collaboration.
Le
Modérateur : Merci beaucoup. Olivier?
M. Bossé (Olivier) : Je me
demandais si vous rencontriez Mme Sturgeon.
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne divulguerai pas à l'avance chacune des rencontres politiques. Il y a des
questions, des fois, d'horaire mais aussi de est-ce qu'une rencontre est
publique ou privée, là. Donc, pour des raisons diplomatiques, je ne rends pas
tout de suite public, mais je vous invite à suivre la tournée, là, puis, au fur
et à mesure, je divulguerai, là, chaque étape, mais c'est une semaine très
chargée.
(Fin à 9 h 04)