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Point de presse de M. Gregory Kelley, porte-parole de l’opposition officielle en matière de ressources naturelles

Version finale

Le vendredi 10 février 2023, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Kelley : Alors, bon matin, tout le monde. Je veux juste commencer, que mes pensées sont toujours avec les familles et les membres de la communauté de Laval, qui ont vécu ce drame tellement tragique. Je pense que les enfants, qui sont toujours à l'hôpital, c'est bouleversant. Je pense que tous les politiciens demeurent toujours bouleversés par qu'est-ce qui s'est passé. J'étais content de voir la fierté, la solidarité entre tous les élus, mais, quand même, c'est tellement triste.

Et juste un mot, rapidement. Je sais qu'aujourd'hui je vais être avec mon collègue le ministre Christopher Skeete, qui est le député de Sainte-Rose. Je connais Chris, c'est un homme avec un grand cœur. J'imagine, ce n'est pas facile pour lui d'être ici aujourd'hui. C'est un père de famille, c'est quelqu'un qui est proche de sa communauté et, j'imagine, ce n'est pas facile. Alors, Chris, mes pensées sont avec toi, mon ami.

Aujourd'hui, on est ici pour discuter d'un enjeu qui est très important pour notre société. Mais il y a une chose que je ne comprends pas vraiment, c'est pourquoi aujourd'hui on arrive avec une situation où on n'a plus d'énergie après qu'on a parlé pour les années qu'il va y avoir un surplus. C'est comme le gouvernement est un petit peu mêlé dans leurs affaires, je veux quand même dire, «mêlé» comme une poignée de clous. Chaque jour, le ministre Fitzgibbon, dire une chose, puis le premier ministre est obligé de corriger le tir. J'ai un ministre qui dit que les emplois ne sont pas parties des critères pour choisir les projets, puis, dans les autres articles, j'ai un premier ministre qui dit c'est un critère très important pour lui.

Et je veux juste dire, et je pense que c'est très important, le gouvernement parle présentement, comme c'est un enjeu qui, juste, vient d'arriver, que c'est un contexte qui a changé. Mais, en 2016, dans le plan stratégique, qui était déposé par l'ancien gouvernement, d'Hydro-Québec, c'était écrit que ça va prendre environ 50 térawatts d'heures de plus d'énergie. Et, ce plan-là, c'était 2016 à 2030, alors ce n'est pas un enjeu qui arrive d'aujourd'hui.

On a un problème réel qu'en 2027 on va avoir peu de surplus d'électricité. Ça, c'est majeur. Si on veut décarboniser notre économie, il faut avoir l'énergie pour le faire. Puis, pendant les quatre dernières années, le gouvernement n'a rien fait, et pas juste ça, ils ont quand même bloqué des projets. Moi, je me souviens, quand M. Legault est arrivé au pouvoir, il a bloqué certains projets des minicentrales. Moi, je me souviens, la CAQ, quand il a fait des débats contre des projets éoliens comme l'Apuiat, moi, je me souviens, ce gouvernement-là, qui disait que ce n'était pas nécessaire de voir ces projets-là.

Alors, on arrive aujourd'hui, et je vais poser des questions. Comment on arrive dans une situation, le gouvernement parle que c'est... l'heure, c'est grave, il faut construire les barrages rapidement, et tout ça, mais, pendant quatre ans, cinq ans, ils n'ont rien fait?

M. Lacroix (Louis) : Deux petites questions en partant.

M. Kelley : Parfait. Oui.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends toute votre sympathie pour M. Skeete, et avec ce qui se passe maintenant à Laval, tout ça, je comprends tout ça. Mais comment vous réagissez quand vous voyez que... Parce que votre interpellation est à l'égard de M. Fitzgibbon, or Christopher Skeete est responsable du racisme. Bon, il est délégué à l'Économie, mais êtes-vous déçu que ce ne soit pas M. Fitzgibbon qui est devant vous?

M. Kelley : Oui, je suis déçu. Mais, je pense, ça démontre aussi... Nous avons demandé pour une commission pour aller dans toutes les régions du Québec pour parler avec les Québécois. Il y a des groupes qui ont écrit des lettres ouvertes, ont demandé pas mal la même chose, d'avoir une vraie consultation sur l'avenir énergétique au Québec. Si M. Fitzgibbon n'a pas le temps de parler avec des élus sur cet enjeu, il n'y a aucune chance, il va prendre le temps pour vraiment consulter les Québécois. C'est lui qui va décider avec M. Legault, et ça, ce n'est pas acceptable. Ça prend une vraie consultation avec toutes les... de Québécois, pas juste un sommet d'un jour où le gouvernement va présenter leur plan puis passer les autres choses.

M. Lacroix (Louis) : Mon autre question, c'est par rapport aux surplus qu'on avait et qu'on n'a plus maintenant. Parce qu'on les a vendus aux Américains, notamment l'État de New York, etc., ce qui fait en sorte qu'on n'a pas suffisamment d'électricité en ce moment pour être capables de réaliser les projets qu'on veut faire, notamment en réduction des GES. Est-ce qu'on n'aurait pas dû se garder une partie de l'électricité plutôt que de tout vendre aux Américains puis, après ça, être obligés de courir après des projets pour renflouer la banque?

M. Kelley : Exactement. Je trouve ça très surprenant, M. Lacroix, que... Oui, je comprends, il y a des profits avec une entente avec New York, il y a une idée d'être une batterie de l'énergie d'Amérique du Nord, de l'est de l'Amérique du Nord, qui n'est pas une mauvaise idée. Mais on a dit oui à notre projet de 10 térawatts par l'heure, mais on n'a pas fait plus des projets pour répondre à ce manque de surplus qui arrive dans quelques années.

Puis, comme vous savez, avec La Romaine, avec l'Apuiat, les projets ne se font pas dans un mois, un an, ça prend des années, de construire ces projets énergétiques. Alors, quand même, je dis : pendant quatre ans que la CAQ a parlé de décarboniser l'économie, ils ont sorti leurs plans, plan stratégique pour les minéraux, plan stratégique pour l'environnement, et tout ça, c'est comme mais est-ce que quelqu'un était vraiment en contrôle, qui a eu une vision plus globale? Je pense que la réponse, c'est non.

C'est pourquoi on arrive ici, c'est un petit peu l'incompétence de la CAQ, dans ce dossier, de juste faire des annonces, de faire du marketing, mais pas jamais vraiment penser la question : Comment on va remplir nos engagements pour décarboniser notre économie, pour avoir une économie verte? Parce qu'on n'a pas des surplus, on a un gros manque d'énergie. Puis est-ce qu'on va avoir l'énergie par 2027? Je ne sais pas.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'on aurait dû éviter de signer cette entente-là, à tout le moins attendre de voir les réels besoins qu'on avait? Est-ce que cette entente-là, qui rapporte de l'argent, est une bonne entente, à votre avis, ou si on aurait peut-être dû dire : Bien, on va se garder une gêne parce qu'on va avoir besoin de cette électricité-là?

M. Kelley : Je pense qu'avoir juste une petite réserve, au minimum, une discussion sur comment on va s'assurer qu'on a l'énergie pour nous, les Québécois, avant de donner ça à des Américains, je pense, ça, c'était très important. Parce qu'on va être obligés de donner l'électricité à des Américains quand nous, on est dans, peut-être, un déficit énergétique ici et particulièrement dans les points où, on sait, comme la fin de semaine dernière, où les demandes sont extrêmes. Alors, c'est un engagement qu'on a pris qui a rendu la situation du Québec un petit peu plus difficile. Mais on ne peut pas être nécessairement contre l'idée de vendre l'électricité, mais c'est juste vendre quand chaque térawatt est tellement important, je pense qu'on a manqué une occasion de vraiment parler, c'est quoi, les conséquences.

Je répète, le gouvernement, quand il est arrivé en pouvoir en 2018, était au courant de ce déficit, ou, excusez-moi, ce manque de surplus, qui était prévu pour 2027, c'est écrit dans le ciel en 2016.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Sur ce qu'on a appris, que les agents fédéraux américains aident au passage des migrants ici, au Canada, et le Canada, le gouvernement semblait être au courant de ça, est-ce que vous ne pensez pas que ça va... c'est qu'on est rendus trop loin, là, qu'il faut absolument que quelque chose se passe? Parce qu'il y a un système, et même le gouvernement le savait, mais ne semble pas avoir agi là-dessus, le gouvernement fédéral.

M. Kelley : Moi, j'étais tellement déçu quand j'ai vu le reportage du New York Post, qui a dit qu'il y a des agents de la garde «National Guard» qui donnent l'argent à des gens pour envoyer eux autres vers la frontière canadienne. Je pense, c'est un vrai enjeu diplomatique pour le Canada et les Américains. Je trouve que ce n'est pas acceptable. Mais, ceci dit, je sais que tout ce débat est très complexe. Mais j'espère, au minimum, au Québec, nous avons quelqu'un qui représente le Québec à New York, j'espère que cette personne va prendre le temps pour aller expliquer au maire de New York comment, nous, au Québec, c'est vrai qu'il y a des pressions sur nos services. J'espère que, quand même, Québec va prendre les étapes pour essayer de parler avec nos voisins et New York pour dire : Je comprends que votre situation à New York n'est pas facile non plus, mais ce n'est pas facile ici non plus.

Alors, j'espère qu'il y a un travail qui est fait entre le Québec et Ottawa pour aller parler avec nos amis à New York pour dire : Écoute, là, ça, ce n'est pas acceptable. Mais c'est vraiment un enjeu diplomatique pour le Canada.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Mais, demander au délégué québécois à New York, ce n'est pas un peu, finalement, assumer l'échec du fédéral qui n'est pas capable de discuter, c'est de passer par le côté, là?

M. Kelley : Nous avons quand même des bureaux partout dans le monde pour discuter avec des autres juridictions. New York, c'est un État, ce n'est pas des États-Unis au complet, c'est pourquoi on a créé un corps diplomatique. Oui, c'est souvent de parler de l'économie et la culture, mais aussi on peut passer les autres messages aussi pour... New York, c'est un voisin, c'est quelqu'un... on travaille bien. Alors, je pense, c'est juste d'expliquer à eux autres que, qu'est-ce qu'ils font, là, il y a des conséquences ici, au Québec. Mais encore, ça prend aussi un message fort du gouvernement fédéral.

M. Lachance (Nicolas) : Juste pour être certain, comment vous qualifiez l'attitude de M. Fitzgibbon, ce matin, qui a refusé de venir?

M. Kelley : Honnêtement, je ne suis pas tellement surpris. Parce que, quand même, juste un exemple, des audiences publiques qu'on a faites sur le projet de loi n° 2, pas beaucoup de questions pour les groupes. Quand même, la Fédération des entreprises canadiennes indépendantes a posé une question dans le projet de loi n° 43 pour rectifier les tarifs pour les PME. Le ministre Julien a mis une clause pour aider eux autres avec l'augmentation des tarifs qui était liée à l'inflation, ils ont venu pour poser des questions... excuse-moi, de répondre à des questions. Mais, à un moment, il dit : On a eu un engagement de l'ancien ministre de mettre quelque chose dans le projet de loi pour régler l'enjeu pour les PME. Et il a demandé au ministre : Est-ce que je peux avoir une réponse de vous, pourquoi ce n'est pas dans le projet de loi n° 2? Il n'a pas répondu. Puis, presque chaque groupe, c'était une question. Il n'a pas eu vraiment l'air d'être très intéressé d'écouter des groupes qui sont venus devant nous pour présenter leur argumentaire.

Alors, je trouve souvent, pour «Mr.» Fitzgibbon, il gère les choses, c'est comme Investissement Québec : Je fais qu'est-ce que je veux faire puis je ne parle pas vraiment avec la société civile. Et c'est décevant parce qu'encore c'est un enjeu sociétal, tout le monde veut être impliqué dans les décisions de l'avenir énergétique, et, je pense, ça, c'est pourquoi c'est nécessaire d'avoir une commission qui va dans toutes les régions pour parler de ça.

M. Lacroix (Louis) : M. Kelley, qu'est-ce que vous pensez des propos de Mme Lambropoulos sur la loi n° 96? Est-ce que vous, qui étiez signataire de la fameuse lettre, là, cet été, est-ce que vous pensez qu'elle va trop loin? Est-ce que vous partagez, en fait, ses commentaires sur l'impact de la loi n° 96?

M. Kelley : Je pense, comme mon chef a dit plus tôt cette semaine, qu'est-ce qu'elle a dit, ce n'était pas vrai. Les anglophones, la communauté d'expression anglaise a accès à des services en santé. C'est sûr qu'il y a certaines clauses, qu'on a eu des questionnements là-dessus. Mais, qu'est-ce qu'elle a dit, je pense, allait trop loin, puis... oui.

M. Lacroix (Louis) : Mais regrettez-vous d'avoir signé cette lettre-là?

M. Kelley : Non, je ne regrette pas d'être partie des signatures de cette lettre-là. Mais il faut être très prudents de ne pas lancer le message que c'est impossible d'avoir accès à des services en anglais. C'est pourquoi on a adopté un amendement dans le projet de loi pour dire que c'est toujours possible.

Puis je veux juste... je rappelle, M. Lacroix, il y a des comités d'accès à des services en santé pour la communauté d'expression anglaise partout au Québec, pour tous les CIUSSS. Ça existe parce que, des fois, il y a des lacunes dans les services, et les CIUSSS travaillent avec la communauté pour s'assurer que les services sont disponibles. Les anglophones, les membres de la communauté d'expression anglaise ont les droits aux services en anglais, puis c'est toujours le devoir d'un gouvernement, si c'est caquiste ou c'est libéral, d'avoir accès à des services en anglais. Et, ça, c'est un travail du gouvernement du Québec qui est fait depuis presque 30 ans maintenant.

M. Lacroix (Louis) : Mais quelle clause de la loi 96 contrevient aux droits de la communauté anglophone d'avoir les services en anglais?

M. Kelley : On a parlé un petit peu, oui, pour les nouveaux arrivants, de six mois. On a parlé un petit peu des zones grises qui étaient soulevées par le... excusez-moi, les médecins, le groupe des médecins québécois qui ont soulevé peut-être des zones grises. C'était avec les professions, les articles 35, ils ont soulevé des enjeux là.

M. Lachance (Nicolas) : Le Collège des médecins a clairement signifié qu'il n'y avait aucune règle dans le projet de loi n° 96 qui pouvait empêcher les médecins d'offrir des services en anglais.

M. Kelley : Et, ça, c'est important. C'est toujours d'assurer qu'il y a un accès de la communauté et de travailler avec la communauté et le gouvernement, ensemble, sur ces questions-là.

M. Lacroix (Louis) : Si c'était à refaire, la resigneriez-vous, cette lettre-là?

M. Kelley : Si c'est pour refaire, j'étais probablement, peut-être... ajouter certains mots dans cette lettre-là.

La Modératrice : Une dernière.

M. Lachance (Nicolas) : J'aimerais avoir une précision sur le fameux six mois et les immigrants. C'est pour des services en santé? C'est parce que, c'est ça, il n'y a pas...

M. Kelley : Services sociaux...

M. Lachance (Nicolas) : C'est la nuance qui n'est pas claire sur cet argument-là, que vous amenez. Vous dites, dans le fond, les nouveaux arrivants, après six mois, vous craignez qu'ils ne puissent plus avoir accès à des services de santé en anglais? C'est...

M. Kelley : Des services en général, des services publics.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 9 h 46)

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