(Onze heures cinq minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bien,
maintenant que vous êtes là, on va vous prendre, hein? Non, mais, plus
sérieusement, bonjour, tout le monde. Content d'être de retour à l'Assemblée
nationale pour une nouvelle semaine. Je vais dire quelques mots, mon collègue Andrés
également.
Bien, c'est officiel, la campagne
électorale dans Saint-Henri—Sainte-Anne est déclenchée, et ça paraît. Ça paraît
parce que, dans les derniers jours, les libéraux n'en ont que pour Québec
solidaire, c'est assez évident. Il fut un temps où le Parti libéral voulait
faire peur au monde en utilisant le mot «référendum». Là, c'est rendu que le
mot utilisé par le chef libéral pour faire peur au monde, c'est «Sol Zanetti».
Donc, ce n'est plus le même épouvantail, mais c'est encore la vieille stratégie
des épouvantails qu'on ressort des boules à mites. Ça ne marchera pas, parce
que, pendant que les libéraux vont agiter, donc, des épouvantails, nous, on va
aller parler au monde dans Saint-Henri—Sainte-Anne.
Il y a une crise du logement qui fait
extrêmement mal au sud-ouest de la métropole. Où étaient les libéraux pour
talonner François Legault sur la crise du logement? On ne les a ni vus ni
entendus. En fait, c'est bien pire, les libéraux sont responsables en grande
partie de la crise du logement qui frappe en ce moment le Sud-Ouest, Montréal,
puis, à vrai dire, l'ensemble du Québec.
Où étaient les libéraux pour talonner
François Legault en environnement, sur la crise climatique? Ni vu ni connu. En
fait, les libéraux sont responsables en grande partie de notre retard
épouvantable dans la lutte aux changements climatiques. Si on est obligés d'accélérer
le pas aujourd'hui, c'est parce que les libéraux se sont traîné les pieds, n'ont
rien fait pendant des années en matière de lutte aux changements climatiques.
Donc, pendant que les libéraux vont agiter
des épouvantails, nous, on va parler de ces enjeux-là, qui sont les enjeux qui
touchent le monde du Sud-Ouest. Le logement, l'environnement, le coût de la vie,
c'est ça dont les gens nous parlent sur le terrain quand je vais à leur
rencontre. Ils ne parlent pas de Sol Zanetti. Maintenant, je vais céder la
parole à mon collègue Andrés qui va vous parler, justement, de la question du
logement.
M. Fontecilla : Bonjour, mesdames,
messieurs. La semaine dernière, on apprenait que, pour se payer un logement à
Montréal et arriver à la fin du moins, une personne qui travaille au salaire
minimum doit travailler 60 heures par semaine. Ici, à Québec, ça prend 57 heures
par semaine pour se payer un logement au salaire minimum, et, à Gatineau,
tenez-vous bien, c'est encore pire, 74 heures par semaine. Est-ce que la
CAQ trouve ça normal qu'on soit rendus là au Québec?
Avec l'inflation des derniers mois et la
hausse des taux d'intérêt, c'était prévisible que les hausses des loyers
allaient être particulièrement élevées un peu partout au Québec. Pourtant,
depuis son arrivée en poste, la nouvelle ministre de l'Habitation n'a rien fait
pour s'attaquer au problème de la hausse des loyers. Déjà, les augmentations
des loyers pour la prochaine année commencent à rentrer, et, ce qu'on entend
sur le terrain, c'est que ces hausses-là sont vraiment spectaculaires partout
au Québec.
Les données de la Société canadienne
d'hypothèques et de logement constatent des hausses très salées, mais ce n'est
que la pointe de l'iceberg, parce que les données de la SCHL ne tiennent pas
compte des constructions neuves, des constructions depuis cinq ans et moins. Et
c'est ces logements-là, qui sont visés par la fameuse clause f, qui est
rendue très connue au Québec, là, une clause avec laquelle... qui permet aux
propriétaires de réclamer des hausses sans limites, sans avoir à fournir de
raison valable.
On a déjà reçu des dizaines de témoignages
dans ce sens-là, des gens du Québec qui sont victimes de la clause f, des
gens comme Juliana, à qui les propriétaires réclament 200 $ de plus par
mois sans avoir effectué aucune rénovation dans l'immeuble, comme Virginie, qui
vient de recevoir... elle aussi, a reçu un avis d'augmentation de 200 $
pour son logement. 200 $ par mois, c'est 2 500 $ de plus par
année. C'est un appauvrissement net de beaucoup de locataires. La CAQ avait l'occasion
d'abolir la clause f dans l'étude du p.l. n° 37
à la fin de la dernière législature, mais, à la suggestion des libéraux, ils
ont préféré ne pas retirer la clause f et ne rien faire.
J'ai une demande très simple à la ministre
de l'Habitation, Mme Duranceau : abolir une fois pour toutes la
clause f. Il n'y a aucune raison de ne pas aller de l'avant. C'est urgent
pour l'ensemble des locataires qui vivent cette situation-là. Merci.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous regrettez, M. Nadeau-Dubois, de vous être abstenu sur la motion
concernant Mme Elghawaby, compte tenu qu'elle refuse de vous rencontrer
maintenant?
M. Nadeau-Dubois : Non, au
contraire, moi, je suis assez fier de la démarche qu'on a eue dans ce
dossier-là. Sur des enjeux sensibles comme ceux-là, il y a deux attitudes
possibles, grosso modo, là : on peut s'indigner rapidement — souvent,
ça aide à faire la manchette — ou on peut miser sur le dialogue, on
peut miser sur la construction de ponts. C'est le pari qu'on a fait à Québec
solidaire. Mais on ne peut pas dialoguer seul, et donc, considérant qu'il n'y
avait pas de possibilité de rencontre dans un délai raisonnable, en fait, avant
l'entrée en fonction de Mme Elghawaby, pour nous, la seule conclusion
possible, c'est de dire : Bien, on prend acte de ça et on revient ici, au
Québec, puis on lutte ici, au Québec, contre l'islamophobie. C'est ça, mon
message aujourd'hui : il faut, au Québec lutter pour vrai contre
l'islamophobie. On va déposer aujourd'hui une motion pour demander la mise en
place d'un plan de lutte à l'islamophobie au Québec, adapté à la réalité puis à
la spécificité du Québec, parce qu'il ne faut pas que les débats sur les propos
de Mme Elghawabi puis cette controverse-là fassent dévier le débat de ce
qui est fondamental. Puis, ce qui est fondamental, c'est comment on crée un
Québec où il y a de la place pour tout le monde, où on lutte contre toutes les
formes de haine, de discrimination et d'islamophobie.
M. Laforest (Alain) : ...retirez
sa confiance?
M. Nadeau-Dubois : Oui, oui. On
pense que ce n'est pas la bonne personne. Oui, parce qu'on ne peut pas
dialoguer seuls. Nous, on a misé sur le dialogue, et je suis fier qu'on ait
misé sur le dialogue. Pendant que tous les partis se précipitaient à prendre
une position très rapide, nous, on s'est dit : Condamner quelqu'un avant
de l'entendre, ce n'est pas notre style. Alors, on a pris le temps de tendre la
main pour le dialogue. Maintenant qu'on constate que le dialogue n'est pas
possible, hier, le caucus, unanimement d'ailleurs, s'est rendu à la conclusion
qu'il fallait ramener le débat au Québec puis renvoyer la balle dans le camp de
la CAQ. Parce que, là, on a entendu M. Legault, là, toute la semaine
dernière, dire que ce n'était pas des affaires de Justin Trudeau, la lutte à
l'islamophobie au Québec. Je suis plutôt d'accord avec lui, mais, maintenant,
qu'il fasse la démonstration que c'est important pour lui, la lutte à
l'islamophobie, et qu'il reconnaisse que ça existe au Québec.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que ça prend une représentante spéciale québécoise?
M. Nadeau-Dubois : Nous, ce
qu'on demande aujourd'hui, c'est un plan de lutte québécois contre
l'islamophobie. Est-ce que ça passe par la nomination d'une personne qui serait
en charge? Pas nécessairement. Ce n'est pas ça, la proposition qu'on fait
aujourd'hui, quoiqu'on n'est pas fermés à l'idée. Ce qu'on dit, c'est :
Là, là, on a tous passé la semaine dernière à casser du sucre sur le dos de Mme Elghawabi,
ses propos sont en effet inacceptables, mais qu'en est-il de la lutte à
l'islamophobie au Québec? Est-ce qu'on peut ensemble, ici, s'unir pour
s'assurer qu'on construit un Québec où il y a de la place pour tout le monde et
où les crimes haineux contre les Québécois et Québécoises de confession
musulmane, ça cesse d'exister? Est-ce qu'on est capables de faire ça? Moi, je veux
voir aujourd'hui François Legault prendre l'engagement de lutter pour vrai
contre l'islamophobie au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Quel
message envoie l'absence de M. Legault à la cérémonie de la commémoration
de la tuerie de la mosquée?
M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord,
moi, j'ai eu l'occasion déjà de répondre à cette question-là le soir même. M. Legault
a allégué des raisons familiales. C'est des réalités que je connais, quoique ce
n'est sans doute pas la même nature. Mais, ce que je veux dire, c'est que moi,
je ne jugerai pas, si c'est des raisons familiales, de l'importance de ces
raisons-là. Ce que je peux vous dire, c'est comment ça a été reçu. Et les gens
qui étaient là peuvent en témoigner, la communauté de la Grande mosquée de
Québec, les survivants, les familles, les gens qui ont pris la parole, les
leaders qui se sont exprimés ont mal reçu cette absence-là. Ça a été dit, je
les ai entendus. Et je peux les comprendre, c'est des moments importants où le
leadership, c'est juste, des fois, d'être là puis d'écouter.
M. Pilon-Larose (Hugo) : S'il
faut ramener le débat au Québec, comme vous le proposez, pourquoi est-ce que,
ce matin, vous demandez la démission de Mme Elghawabi? Pourquoi est-ce que
c'est important pour vous qu'elle démissionne?
M. Nadeau-Dubois : La vérité,
c'est que M. Trudeau semble avoir de toute façon fait son lit, il semble
avoir décidé que madame va rester en poste. Et donc, bien honnêtement, qu'on
demande sa démission ou pas, je ne suis pas sûr que ça va changer grand-chose.
Si vous nous demandez : Est-ce que c'est la bonne personne pour occuper...
pour mener la lutte à l'islamophobie au Québec?, la réponse, c'est non. Et
nous, on dit : Occupons-nous-en, ici, au Québec.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Pourquoi
est-ce que vous ne prononcez pas le mot «démission»?
M. Nadeau-Dubois : Je peux le
prononcer. Nous, on pense, ce n'est pas la bonne personne. En effet, on croit
qu'elle doit démissionner. Il n'y a pas de problème.
M. Carabin (François) : Tu
sais, son entrée en poste est quand même imminente, là, à Mme Elghawaby. Pourquoi
vous n'avez pas attendu pour la rencontrer?
M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est
que l'objet de la rencontre, c'était d'échanger avec elle pour déterminer si
c'était la bonne personne pour occuper la fonction. Mme Elghawaby a
rencontré M. Blanchet, M. Rodriguez. Honnêtement, on ne comprend pas
pourquoi ça n'a pas été possible, cette rencontre-là, mais, ce que je sais,
c'est que, dans la vie, pour dialoguer, il faut être deux.
M. Carabin (François) : ...parce
que, là, vous rencontrez vos militants cette fin de semaine. Il y a une
partielle qui vient de commencer. On peut s'imaginer qu'il y a peut-être un
lien?
M. Nadeau-Dubois : Non. On a
eu la réponse hier, en fin de journée. Le caucus s'est réuni, a pris une
décision unanime. On vous l'annonce ce matin. Il n'y a pas de...
M. Laforest (Alain) : ...de la
victoire de Victor Pelletier est lié à des baisses d'impôt, selon vous, dans Saint-Henri—Sainte-Anne?
Vous avez sûrement vu les pancartes.
M. Nadeau-Dubois : Oui, mais
il manque quelque chose sur les baisses d'impôt... il manque quelque chose sur
les pancartes électorales de M. Legault. Il devrait dire : Des
baisses d'impôt qui vont surtout profiter aux plus riches. Ça, c'est le bout
qu'il n'a pas écrit, puis je pense que c'est une précision essentielle pour les
gens de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Lachance (Nicolas) : Dans
le cas des nominations, là, vous avez dit que ça prenait deux... il y avait
deux attitudes, soit on faisait des déclarations ou on demandait de rencontrer.
Dans le cas de M. Dubreuil, par exemple, Benoît Dubreuil, commissaire...
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
un excellent exemple.
M. Lachance (Nicolas) : Non,
mais vous vous êtes prononcés avant de demander même de le rencontrer.
M. Nadeau-Dubois : En fait,
c'est inexact. C'est-à-dire qu'il y a eu trois épisodes dans l'affaire Benoît
Dubreuil. D'abord, au mois de juin dernier, la CAQ, quelques jours,
24 heures, 48 heures avant la fin de la session, nous envoie le C.V.,
nous dit : On va procéder à la nomination, quel est votre vote?, sans nous
offrir même la possibilité d'une rencontre. Nous, à ce moment-là, on a
dit : On n'est pas prêts à procéder, c'est beaucoup trop rapide. À ce moment-là,
la CAQ nous a dit : Parfait, on ne procédera pas. Avance rapide jusqu'à la
fin du mois de décembre dernier, encore une fois, dans un délai de quelques
heures, quelques jours à peine, la CAQ nous renvoie la même candidature pour
laquelle on avait déjà émis des réticences, dans des délais tout aussi serrés,
en nous disant : Bon, on procède encore une fois. On leur avait déjà dit
qu'on n'était pas prêts puis qu'on n'était pas à l'aise avec le processus. Ils
n'en ont absolument pas pris acte, ils nous ont refait le même numéro une
deuxième fois. Et, une deuxième fois, on a dit : Bien, écoutez, là, vous
nous remettez encore une fois au pied du mur. On n'est pas, pardonnez
l'anglicisme, un «rubber stamp» à Québec solidaire. Une nomination aux deux
tiers, c'est important. C'est un processus qui n'est pas adéquat.
Il y a eu une proposition de rencontre. On
a fait la rencontre. Et savez-vous quoi? Après la rencontre, on a réalisé que,
bon, M. Dubreuil, ça n'aurait sans doute pas été notre choix à nous, on
n'est pas d'accord, vraiment pas, avec tout ce qu'il a écrit dans le passé,
mais on a aussi été rassurés sur le fait que c'est un homme qui est compétent
puis qui est capable d'exercer la fonction. Et c'est cette rencontre-là, ce
dialogue-là qui nous a permis d'en arriver à une décision solide et
consensuelle au sein de notre caucus. Donc, pour moi, justement, c'est un bon
exemple que, quand on prend le temps de rencontrer les gens, bien, on peut
évoluer mutuellement dans la perception qu'on a de l'autre. Tu sais, je ne veux
pas faire mon Bernard Landry, là, mais il a déjà dit : Audi alteram
partem, là, l'Assemblée nationale, ce n'est pas un tribunal populaire.
Condamner des gens avant même les avoir rencontrés, ce n'est pas notre style à
Québec solidaire.
C'est le choix qu'on a fait dans le
dossier Elghawabi, de ne pas condamner quelqu'un avant même d'avoir discuté
avec elle. Je veux dire, nous, ce n'est pas comme ça qu'on fait de la
politique. On a misé sur le dialogue. Hier, on a appris que ce dialogue-là, ce
n'était pas possible de l'avoir. Bon, c'est vraiment dommage, on le regrette.
Et, dans ce contexte là, le message aujourd'hui, c'est : Bien là,
maintenant qu'on a tous dit tout le mal qu'on pensait des déclarations, là, de Mme Elghawabi,
est-ce qu'on peut, ici, au Québec, lutter pour vrai contre l'islamophobie? Moi,
je veux entendre M. Legault aujourd'hui. Est-ce qu'il reconnaît que
l'islamophobie, ça existe au Québec? Vous lui poserez la question. Ça existe-tu
au Québec? Si la réponse est oui, est-ce que c'est un problème? Et, si la
réponse est oui, qu'est ce qu'il va faire, lui, premier ministre de tous les
Québécois, toutes les Québécoises, peu importe leur religion pour qu'on
affronte ce fléau-là?
Puis ce fléau-là, là, il n'est pas plus
grave au Québec qu'au Canada ou qu'ailleurs dans le monde. C'est un défi qui
existe à peu près partout. Puis les sociétés fortes, les nations matures sont
capables par elles-mêmes de prendre les moyens pour affronter ces défis-là. Ce
n'est pas Justin... La stratégie de Justin Trudeau, de toute évidence, a été un
échec. On prend acte de cet échec-là. Et moi, j'invite tous les partis
politiques aujourd'hui à se relever les manches puis à travailler à l'adoption
de notre motion pour qu'on crée un Québec où il n'y a pas d'islamophobie.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que de réclamer sa démission aujourd'hui, c'est une diversion?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on a
dit la semaine dernière, alors que tous les partis prenaient position en
quelques heures à peine : On va commencer par dialoguer. Et on a dit ça,
et quelques heures plus tard, la CAQ déposait une motion dont il savait très
bien qu'on ne pourrait pas voter pour parce qu'on venait de dire qu'on voulait
la rencontrer avant de fixer notre jugement. C'était une manœuvre assez habile
de la part de la CAQ. Je pense que tout le monde a vu de quoi il était
question. Et nous, on a dit : On va faire les choses en ordre, on va
rencontrer cette personne pour l'entendre. On apprend hier qu'il n'y a pas
d'intérêt mutuel pour cette rencontre-là, pas dans des délais raisonnables. Alors,
ont dit : Bien là, dans ce contexte-là, on ne peut pas dialoguer seuls. On
tourne la page sur cette controverse, puis on se concentre sur la lutte à
l'islamophobie au Québec.
M. Carabin (François) : ...M. Nadeau-Dubois,
parce que, dans le cas de M. Dubreuil, on a l'impression que vous avez été
assez souple avec la...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est l'entrée en fonction. C'est l'entrée en fonction.
M. Carabin (François) : O.K.
Vous, vous avez... tu sais, je veux dire, vous aviez un problème avec... Parce
que je pense que l'entrée en fonction de Mme Elghawabi, c'est le
20 février?
M. Nadeau-Dubois : Exact.
M. Carabin (François) : C'est
dans pas longtemps, là. Vous aviez un problème à attendre...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est-à-dire, l'objet de la rencontre, c'était de déterminer si, selon nous,
elle était la bonne personne pour occuper cette fonction. Il faut donc que la
rencontre ait lieu en amont de l'entrée en fonction. Si on nous dit : Je
ne vous rencontrerai pas avant que tout soit déjà officiel et attaché, ça
défait l'objectif même et la raison d'être de la rencontre. Et d'ailleurs,
donc, le parallèle avec M. Dubreuil là-dessus est intéressant, dans la
mesure où M. Dubreuil, on l'a rencontré avant que sa nomination soit
soumise à l'Assemblée nationale.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
le chemin Roxham, M. Nadeau-Dubois, là, il y a de plus en plus d'enfants
qui traversent la frontière, parfois non accompagnés. Combien de temps est-ce
que ça peut continuer comme ça? Qu'est-ce que le gouvernement doit faire?
M. Nadeau-Dubois : Ça dure déjà
depuis trop longtemps. Dans une société civilisée, humaine, puis qui a des
engagements internationaux de protection des personnes vulnérables, des
personnes réfugiées, ça dure depuis trop longtemps, cette situation-là.
J'entendais M. Plamondon tantôt, là. Qu'est-ce qu'il va faire, lui, une
clôture, la police? Il ne vous le dit pas, ce n'est pas clair. C'est facile,
faire de la politique sur le dos du chemin Roxham. C'est plus compliqué de
proposer des solutions pragmatiques qui vont fonctionner et qui vont protéger
les gens. Ces solutions-là, on les connaît, c'est de revoir l'entente sur les
tiers pays sûrs. Andrés, veux-tu en parler?
M. Fontecilla : Bien, ce que
nous proposons, là, c'est de suspendre, pour l'instant, l'entente des tiers
pays sûrs, de renégocier cette entente-là pour faire en sorte que les migrants
arrêtent de passer par des chemins irréguliers, utilisent les postes
frontaliers réguliers pour qu'ils puissent traverser la frontière de façon
sécuritaire et ordonnée.
M. Laforest (Alain) : Vous
êtes d'accord avec la ministre Fréchette?
M. Fontecilla : Il faut voir
dans les détails, là, mais, nous et la CAQ, oui, on demande une renégociation
de l'entente des tiers pays sûrs pour faire en sorte que ces personnes-là
puissent rentrer de façon sécuritaire et ordonnée au Canada, là. Le phénomène
des enfants, là, qui arrivent seuls, sans être accompagnés, là, ça va
continuer, ça ne va pas s'arrêter. Et la solution, ce n'est pas non plus qu'ils
trouvent des policiers, des militaires leur disant : Non, vous restez de
l'autre côté, là. C'est des gens qui viennent chercher la protection du Canada.
Le Canada s'est engagé à respecter sa parole internationale, le traité de
Genève, là, et on doit assurer la protection de ces personnes-là de façon
sécuritaire et ordonnée.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...dans
le fond, vous, vous voulez que l'entente soit suspendue pour que les migrants,
les demandeurs d'asile passent par les postes frontaliers officiels pour
rentrer au Canada? Parce que je croyais que la CAQ, sa position, c'était plutôt
que l'entente s'applique à l'ensemble de la frontière pour qu'ils restent aux
États-Unis.
M. Fontecilla : L'entente
devrait... une vraie entente devrait s'appliquer à l'ensemble de la frontière.
Mais, ce qui arrive maintenant, là, c'est que si la personne qui passe par le
chemin Roxham se présente à un poste frontalier régulier, il va être
automatiquement refusé. Donc, les gens se disent : Je vais passer par à
côté, puis, comme ça, ma demande sera acceptée, sera étudiée. Et nous, ce qu'on
demande, c'est que les gens puissent passer, que leurs demandes soient
recevables dans les postes frontaliers formels.
M. Nadeau-Dubois : Puis je
vais même ajouter un élément là-dessus. J'écoutais, là, le Parti québécois qui
nage en pleine confusion. Si on arrivait à fermer unilatéralement, là, le
chemin Roxham demain matin, une des conclusions malheureuses qui se produirait
sans doute, c'est qu'il y aurait d'autres chemins clandestins qui feraient leur
apparition, peut-être encore moins encadrés. Et donc ça deviendrait même
difficile de documenter les gens qui rentrent sur le territoire du Québec et du
Canada. Et ça, c'est l'avantage de la solution mature et pragmatique proposée
par mon collègue Andrés et Québec solidaire, faire entrer les gens par les
postes frontaliers, ça permet de faire des traversées plus sécuritaires,
d'abord — puis, pour ces enfants-là, moi je trouve que c'est pas mal
important — et ça permet de documenter les gens qui entrent sur le
territoire, et le fait d'être documentés, c'est ce qui permet par la suite de
faire respecter leurs droits, qu'ils puissent éventuellement travailler et
qu'ils fassent partie d'un système d'immigration qui respecte leurs droits, qui
respecte les obligations internationales du Canada et qui leur permet d'avoir
une trajectoire d'immigration qui fonctionne.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
les gens entreraient de toute façon, même par...
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
assiste en ce moment, à travers la planète, à une vague migratoire importante,
et, ce que les experts nous disent, c'est que ça ne va pas arrêter. Alors, on
peut essayer de faire la nouvelle aujourd'hui ou gagner la semaine politique, mais
moi, ce que je pense qu'il faut faire, c'est trouver des solutions à long terme
pour régler ce problème-là. Et je vais vous...
M. Lacroix (Louis) : ...ils
entreraient de toute façon, que ce soit par le chemin Roxham ou par la
frontière...
M. Nadeau-Dubois : À moins
que... Moi, je n'ai pas entendu de parti politique au Québec puis au Canada
proposer un mur tout au long de la frontière, une bonne affaire d'ailleurs,
mais il faut reconnaître que ce flux migratoire, il existe. Ce qu'il faut
trouver, c'est une manière humaine et ordonnée de le gérer, de l'encadrer.
C'est possible de le faire. Et, vous avez raison, il faut aussi se poser la
question qui est à la source de ces problèmes-là. Il faut aussi se poser la
question : Pourquoi les gens quittent leur pays? Ça, bien sûr, c'est un
autre et vaste débat. Mais la solution aux problèmes, aux défis migratoires, ça
va être ça, avoir des trajectoires, ici, d'immigration qui soient sécuritaires puis
qui respectent les droits de tout le monde, et, à moyen, long terme, se poser
la question pourquoi les gens quittent.
Mme Martin (Léa) :
Et vous voulez donc une
abolition de l'entente des tiers pays sûrs?
M. Fontecilla : Nous, ce
qu'on veut, là, c'est la suspension de cette entente-là qui fait en sorte que
les gens passent par des chemins irréguliers qui sont... qui n'assurent pas la
sécurité. On a vu des migrants qui sont décédés, là, en essayant de passer la
frontière, M. Richard Fritznel, là, qui a essayé de faire le chemin
inverse, là, et ces situations-là sont appelées à se multiplier. Je ne pense
pas que ce soit une situation que nous voulons vivre ici, au Québec, ni au
Canada. Donc, on veut la suspension de cette entente-là, une renégociation de
cette entente-là pour qu'au bout du compte les gens puissent passer par les
postes frontaliers réguliers de façon sécuritaire et ordonnée.
Mme Martin (Léa) : Puis avoir
le droit, donc, de faire la demande d'asile?
M. Fontecilla : Tout à fait.
C'est un droit. C'est un droit. Et, jusqu'à présent... Et nous, nous pensons
que le Canada et le Québec doivent préserver ce droit-là, parce que ces gens-là
cherchent la protection, fuient des situations intenables, et on doit, au
Canada, là, assurer le droit à l'asile.
M. Bourassa (Simon) :
Transferts en santé, M. Nadeau-Dubois, transferts en santé, pensez-vous
que François Legault va obtenir ce qu'il veut à l'issue de la rencontre
d'aujourd'hui?
M. Nadeau-Dubois : On verra,
comme il le disait lui-même à une autre époque. Ce qu'il faut, c'est qu'il n'y
ait pas de condition. Cet argent-là, c'est l'argent des Québécois, c'est
l'argent des Québécoises. La santé, c'est une compétence exclusive du Québec.
C'est l'argent des taxes et des impôts des Québécois et des Québécoises.
François Legault doit livrer la marchandise, puis ça, ça veut dire des
transferts suffisants et sans condition.
M. Bourassa (Simon) : S'il ne
les obtient pas, c'est un échec, encore une fois, de la CAQ devant le fédéral?
M. Nadeau-Dubois : Bien sûr,
ce sera un nouvel échec du nationalisme de façade de M. Legault.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
s'il n'a pas 6 milliards par année, parce qu'il demande 6 milliards
par année, là, ça va être un échec? N'importe quoi en bas de 6 milliards,
c'est un échec?
M. Nadeau-Dubois : Non, là,
5,9 millions, ça ne serait pas loin, là. Il ne faut pas sursimplifier,
mais, si M. Legault n'est pas capable de livrer des transferts en assez
grande quantité et que ces transferts-là soient sans condition, ce sera un
échec.
M. Laforest (Alain) : La
solution, ce sera l'indépendance à ce moment-là. Est-ce que vous allez militer
l'indépendance durant la campagne partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne?
M. Nadeau-Dubois : Ça fait
partie de notre projet de société, puis on va proposer...
M. Laforest (Alain) : Allez-vous
en parler? Au-delà de dire... allez-vous le mettre de l'avant?
M. Nadeau-Dubois : J'y
allais, M. Laforest. Ça fait partie de notre projet de société, puis on va
proposer l'ensemble de notre projet de société aux gens de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Ça en fait partie, mais disons que, dans notre version de l'indépendance, les
droits des personnes qui cherchent refuge au Québec seraient respectés. On
ferait respecter la convention de Genève des personnes réfugiées. C'est une des
différences entre notre projet d'indépendance et d'autres projets
d'indépendance.
M. Carabin (François) : Cette
fin de semaine, en conseil national, vous allez parler d'indépendance. Vous
allez aussi parler de parité. Il y a une proposition qui est sur la table qui
demande à ce que votre caucus soit paritaire le plus rapidement possible.
J'étais curieux de savoir, à ce moment-là, qu'est ce qui justifie la
candidature de M. Cliche-Rivard dans Saint-Henri—Sainte-Anne, parce que,
si on dit : Le plus rapidement possible, finalement, c'est en 2026, là.
M. Nadeau-Dubois : Bien, bon,
il pourrait y avoir d'autres élections partielles quand même. On ne souhaite
pas de malheur à personne, on ne souhaite pas de défection, mais c'est quand
même... il y a généralement un certain nombre d'élections partielles au courant
d'une législature. Ça fait que je pense qu'il faut interpréter la proposition
comme ça.
Sinon, il faut réaliser, je pense, la
situation spécifique qui est celle de Québec solidaire, hein? À Québec
solidaire, ce n'est pas la direction du parti, ni moi, ni Manon, ni les députés
qui choisissons les candidats et les candidates. Donc, ce sont les membres
solidaires dans les circonscriptions qui, démocratiquement, choisissent leur
candidat, leur candidate. Dans Saint-Henri—Sainte-Anne, il y avait deux
candidatures, M. Cliche-Rivard et Mme Sève, donc un homme et une
femme. Démocratiquement, en assez forte majorité d'ailleurs, les membres ont
choisi M. Cliche-Rivard. Et il n'y a pas eu d'intervention de la part de
la direction du parti, ni moi ni Manon, pour favoriser M. Cliche-Rivard.
Ça, c'est une décision démocratique des membres.
La question que nos membres nous posent, à
l'aube du Conseil national, et je la trouve extrêmement pertinente,
c'est : Comment on concilie ce fonctionnement-là, qui est décentralisé,
chaque circonscription choisit de manière autonome son candidat, sa candidate,
et démocratique avec des objectifs de parité, dans un contexte où on ne peut
pas prédire le résultat d'élections, hein? Nous, on misait sur l'élection de Maïtée
Labrecque-Saganash dans Ungava, on est arrivés deuxième, on n'était pas si loin,
Mélissa Généreux dans Saint-François, on est arrivés deuxième, on n'était pas
si loin, on souhaitait faire élire Mme Carol-Ann Kack dans Rimouski, et
même dans une circonscription... désolé de réveiller la bête, mais même dans
Camille-Laurin, on avait des ambitions, là. Donc, bon, finalement, ça, ça n'a
pas marché comme on voulait. Mais ce que je veux dire, c'est qu'après coup, ce
qu'on se rend compte, je pense, c'est que ces procédures-là, il faut les
améliorer. Je pense que c'est l'invitation que nos membres nous lancent : Comment
on concilie la décentralisation puis la démocratie avec nos objectifs de
parité? Puis, s'il faut améliorer nos procédures internes pour y arriver, moi
j'accueille ces propositions-là avec beaucoup d'ouverture.
M. Carabin (François) : ...un
vœu pieux? Tu sais, je veux dire, est-ce qu'il faut établir un mécanisme?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
exact, bien, c'est ça, le débat qu'on va avoir en fin de semaine. Puis vous
avez, je pense, pris connaissance du cahier de propositions. Ça fait qu'il y a
des associations qui vont jusqu'à dire : Il faudrait que la direction du
parti puisse imposer que ce soit une femme dans une circonscription, par
exemple. Discutons-en, c'est une avenue. Il y en a qui disent : Bien, ça,
c'est peut-être trop empiéter sur la souveraineté de nos circonscriptions, il
faut peut-être favoriser les femmes, mais sans les imposer. Il y a plusieurs
mécaniques possibles, mais je pense qu'on s'entend tous sur les deux fondamentaux :
il faut qu'on reste un parti démocratique — on ne veut pas devenir un
parti comme, par exemple, la CAQ, où c'est le big boss, François Legault, qui,
clic, clic, clic, détermine toutes les candidatures, on veut rester
démocratiques — mais, en même temps, il faut faire mieux en matière
de parité. Ça fait que, comment on concilie les deux...
M. Lachance (Nicolas) : ...parce
que vous vous êtes fait... il y a eu le même reproche dans Taschereau de la
part de Mme Dorion, à l'époque, parce que vous aviez choisi un homme.
Donc, tu sais...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
encore une fois, il y avait dans Taschereau deux candidatures, un homme et une
femme, et c'est Étienne Grandmont qui a démocratiquement remporté cette
investiture-là. Encore une fois, à l'époque, on croyait être en position de
faire de nombreux gains à l'élection, et donc nos calculs internes nous
mettaient dans une situation de parité. On ne peut pas prédire le résultat des
élections. De toute évidence, il faut mieux faire, et puis on va en discuter
avec nos membres en fin de semaine. Puis c'est une discussion à laquelle on est
très, très, très ouverts, parce qu'on veut trouver, avec nos membres, la
meilleure procédure pour y arriver.
Mme Paquette-Comeau
(Marie-Josée) : Allez-vous demander un BAPE, comme le demandent, là,
une centaine d'organismes, pour la question de l'énergie, donc, d'ouvrir des
consultations itinérantes partout au Québec?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
bonne idée. C'est une bonne idée. Il faut un vrai débat de société sur l'avenir
énergétique du Québec. Hydro-Québec, c'est un héritage de la génération de mes
grands-parents, c'est un joyau national. Il est déjà précieux, mais il va le
devenir encore plus dans le contexte de la transition énergétique. C'est
l'outil collectif qui va nous être le plus utile dans la transition
énergétique. Ça ne peut pas, ça ne peut pas devenir juste le jouet personnel de
Pierre Fitzgibbon. Il faut définir, collectivement, les orientations d'Hydro-Québec
dans le contexte de la transition énergétique. Puis cette proposition de BAPE
là, on l'appuie parce que ça va dans ce sens-là.
Mme Plante (Caroline) : Sur
le caribou forestier, est-ce que vous a accueillez favorablement une
intervention du fédéral dans ce dossier-là?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
trouve ça gênant pour François Legault. Il ne rate jamais une occasion de nous
dire qu'il est nationaliste. Bien, pour moi, le nationalisme, ça commence par
protéger le territoire puis les espèces qui y vivent. Ça, c'est du vrai
nationalisme. Là, François Legault, son gouvernement sont en train de se faire
empiéter dessus par le fédéral, mais c'est de leur faute, ils sont les seuls
responsables de cette situation-là. C'est leur laxisme en matière de protection
du caribou forestier qui provoque cette intervention-là du fédéral. C'est
gênant.
Mme Plante (Caroline) : Dans Saint-Henri—Sainte-Anne,
je comprends qu'il y a des affiches, là, sur les baisses d'impôts de la CAQ.
Donc, est-ce que vous iriez, comme le PQ l'a fait, là, jusqu'à dire que la CAQ
essaie d'acheter les élections puis que les Québécois se font infantiliser?
M. Nadeau-Dubois : François
Legault va faire campagne dans Saint-Henri—Sainte-Anne sur des baisses d'impôt.
Nous, à chaque fois, on va préciser que ces baisses d'impôt là vont favoriser
surtout les plus riches au Québec. Nous, on va faire campagne sur la crise du
logement, sur l'environnement, sur l'inclusion, sur l'ensemble de notre projet
de société. Puis les gens vont choisir.
M. Lacroix (Louis) : Mais
votre ennemi, c'est les libéraux. En fait, votre adversaire principal, c'est
les libéraux.
M. Nadeau-Dubois : Je veux
être bien clair sur une chose, là. On est arrivés deuxième à la dernière
élection, et il y avait quand même une marge significative. Donc, rien n'est
gagné, on a beaucoup de travail à faire. On va faire ce travail-là. On ne prend
absolument rien pour acquis. Je pense qu'on a deux atouts dans notre manche.
D'abord, on a une candidature qui est solide, qui est enracinée dans Saint-Henri—Sainte-Anne.
Guillaume Cliche-Rivard habite là, travaille là, élève sa famille là. C'est
notre premier atout. Notre deuxième atout, c'est notre machine militante. Je
pense qu'à Montréal, en ce moment, on est le parti qui a la plus grande force
militante, et cette force militante là, elle va être concentrée dans Saint-Henri—Sainte-Anne
dans les prochaines semaines.
M. Lacroix (Louis) : Mais, si
ma savante collègue cheffe du bureau de LaPresse canadienne
ne vous avait pas posé la question sur la CAQ, vous n'en auriez pas parlé.
Puis, d'entrée de jeu, vous avez parlé des libéraux.
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
c'est parce que je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer, soudainement, l'intérêt
de Marc Tanguay pour le caucus de Québec solidaire. Puis, je vous le dis tout
de suite, on ne passera pas la campagne à répondre à ce genre d'affaires là,
mais là, ce matin, je trouvais ça important de mettre les points sur les i,
parce que les épouvantails changent, mais la stratégie libérale reste la même.
M. Laberge (Thomas) : J'aimerais
vous entendre. On a un sondage ce matin dans Le Soleil sur le
milieu de la culture, là, qui a peine à se relever avec, évidemment, la
pandémie. Qu'est-ce qui devrait être faire en la matière, selon vous?
M. Nadeau-Dubois : On va
rendre notre collègue Ruba Ghazal disponible pour répondre à cette question-là.
Je sais qu'elle prépare des propositions très intéressantes pour le milieu
culturel.
M. Laberge (Thomas) : Très
apprécié. Merci.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
In
English, on Roxham Road, we heard yesterday how the State of New York was funding buses to take people
close to the border. What is you reaction to that? And what would you do with
Roxham?
M. Nadeau-Dubois :
First of all, that news is completely…
I mean, it's unbelievable. It is not safe for people to cross the border in
those conditions. And the State of New York should put pressure on their own President
to renegotiate the «entente sur les tiers pays sûrs». How do you say that in
English?
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Safe
third country Agreement.
M.
Nadeau-Dubois :
So, the State of New York should put pressure on its government to…
Sorry, it's a serious subject. The state of New York should put pressure on
their own President to renegotiate the Safe Third Event Agreement… no, Safe…
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Safe
third country.
M.
Nadeau-Dubois :Third
country. I thought safe Safe Event. But, so, the State of New York should put
pressure on their own President to negotiate that agreement. It's the reason
why people are crossing the border on those irregular and sometimes dangerous
roads. That's the solution that everyone agrees… well, that reasonable people
agree that will work. That's what we need to do.
M. Authier
(Philip) : Why are you… Last week, you said
you wanted to meet Mrs. Elghawaby and you we're giving her a chance to
dialogue. What is the reason she as given that she cannot meet you now, before
the 20th? And why aren't you
more patient if you really wanted to dialogue with her?
M.
Nadeau-Dubois : Well, last week, all political
parties were rushing to the conclusion that she had to leave without even
talking to her. We did things differently at Québec solidaire. We think, in
those very sensible issues, dialogue, it's important. But we need two people to
have a dialogue, and, unfortunately, yesterday, we learned that Mrs. Elghawaby
was not going to meet us before she's officially invested in her function. The
reason of the meeting was to determine if, according to us, she was the good
person for the job. So, if there is no possibility of dialogue, the only
conclusion we can reach is that Justin Trudeau has failed in his strategy, and
that we need to take things by our own hands here, in Québec. We need a Québec
plan to fight against Islamophobia. That is my message today. Now that the page
has been turned on that controversy, what are we going to do here, in Québec,
to make sure Quebeckers that have Islam as a religion feel safe, feel respected
in this country?
M. Authier
(Philip) : Not meaning to pry, but did she
give you a reason for why that you could not…
M.
Nadeau-Dubois : No, she did not. She did not.
M. Authier (Philip) :
Just it was not possible.
M.
Nadeau-Dubois : Exact. Not possible before the
official date of February 21st.
Mme Greig
(Kelly) : On Roxham, now, there are kind of a
jurisdictional issues. But what can Québec do now because there are people
coming across every day? We had the $3.5 million announce yesterday, emergency
funding to help the people coming across. So, we have this humanitarian aspect
of it. What's the short-term solution that doesn't involve saying going to
Ottawa and renegotiating?
M.
Nadeau-Dubois : Well, the real and long-term
solution is the renegotiation of the agreement.
Mme Greig
(Kelly) : ...today.
M.
Nadeau-Dubois : And, today, we need to fulfill our responsibilities towards them, and the federal Government
has to do his responsibilities. It is a federal jurisdiction. They have to
assume their responsibilities.
M. Fontecilla : Dans
l'immédiat, on doit recevoir ces gens-là, les accueillir correctement. On doit
leur donner de l'hébergement, un logement, si c'est possible, le plus
rapidement possible, un permis de travail, de l'accès à des services publics,
comme les services de garde, des services d'employabilité pour qu'ils puissent
travailler le plus rapidement possible, et contribuer à la société. On doit bien les accueillir.
Mme Greig
(Kelly) : On the subject of, you know, the New
York Mayor, Eric Adams, with his bus tickets, when you hear something like
that, you know, it's kind of… A lot of people have been saying, you know, it's
kind of passing on what people see as a problem to Canada. How do you feel
about this kind of political aspect of what the mayor is doing?
M.
Nadeau-Dubois :
It's not helping. It's not helping anyone. The phenomenon of global
migration is just beginning. We have to be all aware of that. So, we need to
find real long-term solutions. Those type of political moves by politicians
here and elsewhere on those subjects do not constitute even 1% of the beginning
of a fraction of a real solution to that issue. We have to respect our
international obligations toward those human beings, and we need to ask the
question: Why do they leave their country? Now, there is political instability,
there is economic misery, but there's going to be also a huge migration wave due
to climate change. This is going to continue to happen. So, we need to find
real solutions, not patch the problem with false solutions.
Mme Greig
(Kelly) : But is it kind of a bad faith way of
doing it? Because it seems, like, in the States there's a lot of: we're going
to send the migrants to different…
M.
Nadeau-Dubois : Of course. Of course. I think
there's no good faith in this move.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Just quickly, on the health transfers,
what are you're expecting to see? And what would make it so that you're satisfied
with the deal?
M.
Nadeau-Dubois :
We need enough money, and we need that money to be given to Québec
without any condition. If Mr. Legault fails to deliver this, it's going to
be his failure. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin à 11 h 41)