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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Le jeudi 2 février 2023, 11 h 33

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-quatre minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Ce matin, le Parti québécois a déposé une motion ne réclamant rien de moins que la fermeture du chemin Roxham. C'est réclamé par 68 % des Québécois dans un dernier sondage. C'est la position qui s'impose pour bien accueillir les gens, pour avoir un contrôle de notre immigration, un contrôle de nos frontières.

Or, nous apprenons ce matin qu'après avoir réclamé la fermeture du chemin Roxham, et là je parle du premier ministre du Québec qui a réclamé ça, bien, la nouvelle position du gouvernement, c'est celle de la ministre de l'Immigration, qui ne réclame pas qu'on ferme le chemin Roxham et qui, pire, maintenant adopte exactement la même position que Justin Trudeau pour justifier la non-fermeture du chemin Roxham.

Alors, le premier ministre contredit sa ministre. La ministre contredit le premier ministre. La confusion est totale, sauf pour le Parti québécois qui assume clairement sa position : nous réclamons la fermeture du chemin Roxham. C'est possible de le faire, ça a été fait par le gouvernement fédéral en temps de pandémie. Il peut le faire à nouveau. On se souvient que le Nouveau-Brunswick, par exemple, a interdit aux Québécois de se rendre sur son territoire lors de la pandémie aussi.

Alors, nous demandons au gouvernement Trudeau de fermer le chemin Roxham pour des raisons humanitaires, pour des raisons évidentes. Le Québec n'a jamais accepté 40 000 immigrants par année et maintenant 20 millions supplémentaires de déboursés d'aide sociale par mois. Et manifestement nous prenons acte aujourd'hui de la nouvelle position du gouvernement du Québec, qui est celle de ne pas réclamer la fermeture du chemin Roxham.

Et je regrette l'opération de relations publiques de la semaine dernière, où la ministre s'est promenée partout, se faisant photographier avec chacun des journalistes qui l'a rencontrée, en disant que c'était la nouvelle politique. Finalement, il n'en est rien. La politique de la CAQ sur le chemin Roxham, et un observateur aguerri, qui est Romain Schué de Radio-Canada, l'a bien indiqué, est maintenant exactement la position de Justin Trudeau. Alors, pour tous les Québécois qui pensent, et ils sont nombreux, qu'on devrait fermer le chemin Roxham, on a eu la démonstration ce matin que seul le Parti québécois fait la promotion de cette position. Je vous remercie.

Journaliste : Comment proposez-vous de fermer le chemin Roxham?

M. Bérubé : On envoie une motion à M. Trudeau, un message fort, M. Trudeau la reçoit, ferme le chemin, comme il l'a déjà fait d'ailleurs.

Journaliste : Bien, M. Legault a dit ça ce matin, a dit : On demande à M. Trudeau, c'est une question fédérale, on demande à M. Trudeau de le faire, mais c'est à eux de le faire.

M. Bérubé : Bien, je veux dire, non. Il y avait une motion qui demandait la fermeture. M. Legault s'est rallié à sa ministre qui ne veut plus qu'on ferme le chemin Roxham. C'était écrit, la ministre vous l'a dit en point de presse, elle ne demande pas la fermeture du chemin Roxham. Donc, toute l'opération de la semaine dernière : poudre aux yeux. C'est exactement, et là presque mot pour mot, la position de justification de Justin Trudeau pour ne pas fermer le chemin Roxham. C'est maintenant la ministre Fréchette qui l'a. Donc, si c'est ça la nouvelle méthode à l'immigration, bien, on en prend acte. Je rappelle le dernier sondage national là-dessus, 68 % des Québécois, à juste raison, demandent sa fermeture. Nous en sommes. Et je comprends que la CAQ, le Parti libéral, ce qui est moins une surprise, et Québec solidaire ont décidé qu'il ne fallait pas demander une telle chose. Les positions sont maintenant claires.

Journaliste : Mais qu'est-ce que vous faites avec l'argument de Mme Fréchette ce matin de : si on ferme ce chemin-là, il y en aura d'autres, les gens passeront par d'autres chemins? Qu'est-ce que le PQ propose?

M. Bérubé : Mais qu'est-ce qu'elle en sait, elle? Elle défend les intérêts canadiens ou québécois? Je veux dire, ce n'est pas à une contradiction près, là. En tout respect, Mme Fréchette avait quitté le Parti québécois à cause de la charte des valeurs de Bernard Drainville pour se retrouver dans le parti de Bernard Drainville qui a fait adopter la loi n° 21. Ce n'est pas la première contradiction. Alors, l'opération de la semaine dernière, moi, je le savais très bien, qu'il allait y avoir un moment de vérité. Et je prends à témoin Romain Schué, votre collègue, qui suit ça avec beaucoup d'attention. Il arrive à la même conclusion que moi, Christine Fréchette est maintenant porteuse de la nouvelle position de la CAQ en matière de gestion du chemin Roxham. Ce n'est plus la position du premier ministre, que d'ailleurs je suis allé voir en début de période des questions pour lui rappeler ses paroles, maintenant, c'est la position de la ministre Fréchette. Donc, la nouvelle position, c'est de ne pas toucher à ça. Je m'en désole. Vous, est-ce que vous vous en désolez, monsieur?

Journaliste : J'ai manqué le début, là.

M. Bérubé : Bon, résumé des épisodes précédents. Je le refais pour tous ceux qui viennent de se joindre à nous à la télévision. On a déposé une motion ce matin demandant la fermeture du chemin Roxham. On pensait avoir l'appui de la CAQ. Le premier ministre a dit ça clairement l'an dernier. Bien, coup de théâtre, ce n'est plus la position de la CAQ, c'est la position de la ministre de l'Immigration qui ne demande pas la fermeture, qui refuse la motion de fermeture. Et, selon, je prendre quelqu'un d'éminemment crédible, tout comme l'ensemble de la presse parlementaire, Romain Schué, spécialiste en ces questions, de Radio-Canada, qui dit que c'est exactement, mot pour mot, la position de Justin Trudeau, qui justifie qu'on ne peut pas fermer le chemin Roxham, il va en ouvrir ailleurs.

Alors, je demande de puiser dans cette fameuse réserve de courage, là, qui semble être à la disposition du premier ministre pour prendre une décision au nom du contrôle humaniste de l'arrivée des demandeurs d'asile, de bien en prendre soin. Mais on ne peut plus permettre aux gens de passer dans le bois, 40 000 par année, je veux dire, c'est l'évidence même. Donc, on prend acte de la nouvelle position qui est celle de : on ne demande de plus la fermeture du chemin Roxham. Alors, tous ceux qui ont accordé des entrevues à Mme Fréchette la dernière fois ont tous dit : Ça l'air d'une femme décidée. Bien, elle a décidé qu'il y avait une nouvelle position puis c'était la sienne. Je m'en désole.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Christine Fréchette, justement, dans le corridor, voilà deux secondes, là, c'est pour ça que je suis en retard, était incapable de dire comment on fermerait le chemin Roxham, comme vous ce matin vous avez été incapable de dire comment.

M. Bérubé : Oui, je suis capable de vous le dire.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Comment?

M. Bérubé : Bien, d'abord, le gouvernement fédéral peut le faire. Il l'a fait pendant plus d'un an quand même, il l'a fait pendant la pandémie. Donc, il peut le refaire à nouveau. Il n'y a rien qui l'empêche de gérer sa...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais le Québec, lui, là? On est au Québec ici.

M. Bérubé : Non, non, mais je commence par le gouvernement fédéral. Si les partis avaient demandé, comme nous, la fermeture du chemin Roxham, déjà, on envoyait un message fort. Donc, la CAQ ne demande pas la fermeture, Québec solidaire non plus. Québec solidaire, c'est genre : On tient la porte puis on invite les gens à rentrer. Puis le Parti libéral, ils sont de l'autre côté de la porte puis ils tiennent la porte aussi. C'est ça, la position des partis. Le seul parti qui demande de le fermer, courageusement, c'est nous. Ça, c'est le gouvernement fédéral. Si le gouvernement fédéral ne le fait pas, bien, est-ce qu'on peut, nous, faire en sorte de contrôler le territoire? Et, si on n'y arrive pas, puis si les Québécois n'acceptent pas qu'il rentre 40 000 et potentiellement d'autres demandeurs d'asile presque uniquement au Québec, bien, je pense que le Québec devrait prendre des mesures.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais comment? C'est ça, la question, puis vous ne répondez jamais. C'est voulu, j'imagine, là, de ne pas répondre.

M. Bérubé : On est une province, on n'a pas beaucoup de moyens.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, c'est de faire la souveraineté, c'est de faire un référendum? Tout mène à la souveraineté?

M. Bérubé : Non, mais tout indique qu'elle est nécessaire. Alors, une autre démonstration ce matin. D'ailleurs, si Mme Fréchette était demeurée indépendantiste, elle aurait une position plus cohérente. Mais peut-être qu'elle ne serait pas ministre.

Journaliste : Je voudrais vous entendre, justement, sur la contradiction ce matin, là, dans l'équipe gouvernementale.

M. Bérubé : Vous l'avez vue, vous aussi.

Journaliste : Oui. Tout à l'heure, Mme Fréchette un peu plus tôt nous disait : Non, ça ne sert à rien de le fermer, c'est dangereux. Là, elle revient devant nous et elle dit : Je dis qu'il faut le fermer. Qu'est-ce que vous comprenez de ces contradictions?

M. Bérubé : Bien, voyons donc! On rit du monde. Écoutez, j'ai pris l'article tantôt. Ah! je ne l'ai pas ici. J'ai pris l'article tout à l'heure, je l'ai fait imprimer, je l'ai montré au premier ministre, je l'ai montré à la ministre. C'est ça que vous réclamiez. Puis là elle demande de le fermer? Pourquoi elle n'a pas adopté la motion? Trop tard, c'était là qu'il fallait le faire. Elle était informée, je suis allé la voir au début de l'ouverture de la session. On rit du monde.

Donc, la nouvelle position, c'est celle de la ministre, pas celle du premier ministre. Là, il y a confusion. Alors, pour ceux qui ont organisé la tournée la semaine passée, c'est un beau coup d'épée dans l'eau parce que le moment de vérité, c'était maintenant, d'envoyer un message très clair, et les gens retiendront que la CAQ a choisi de ne pas demander la fermeture du chemin Roxham, et c'est regrettable. Alors là, ils sont en mode de gestion de crise, là, sur cet enjeu-là.

Nous, la beauté de la chose, c'est qu'on n'a pas besoin de convaincre tout le monde, on a une position, puis c'est la même pour l'ensemble de notre formation politique. Et je suis allé plus loin, j'ai consulté notre porte-parole en matière d'immigration, dans nos porte-parole civils, Me Stéphane Handfield, qui est une sommité dans le domaine, et il me confirme toutes les positions des partis, qu'on s'attendait que la CAQ nous appuie parce que c'était la position du premier ministre. Alors là, je pense qu'il y a beaucoup de monde qui découvre aujourd'hui que la ministre a imposé une position qui est la sienne. Alors, je les laisse se dépêtrer avec ça. Mais c'est dommage, on n'a pas de rapport de force. Est-ce que ça vous va? Activités libres.

(Fin à 11 h 43)

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