(Dix heures trente et une minutes)
M.
Bérubé
: Bonjour,
tout le monde. Alors c'est jour de rentrée à l'Assemblée nationale, et les
députés du Parti québécois vont rentrer. Et c'est toujours un moment de
fébrilité, l'entrée à l'Assemblée nationale, un moment de renouveau, et je
pense que la présence des députés du Parti québécois, ça va paraître. En
Chambre, on pose une première question demain, Paul St-Pierre Plamondon va se
lever pour poser une question au premier ministre, mais on a déjà une première
motion qu'on présente aujourd'hui, que vous avez reçue dans les dernières
minutes par courriel. Une motion importante qui réaffirme le droit inaliénable
du peuple québécois de décider de son avenir, de son destin, de son
développement, et aussi la prérogative de l'Assemblée nationale de légiférer
sur les lois importantes pour la nation québécoise. C'est Paul St-Pierre
Plamondon, le député de Camille-Laurin, qui va la déposer.
Évidemment, on commence cette session
parlementaire sous de bons auspices. Écoutez, on a terminé l'année en deuxième
place derrière la CAQ, on l'avait commencée en cinquième place. Le Parti
québécois a terminé l'année 2022 avec le plus de dons au Québec au plan
individuel puis au plan total également de la somme face à un gouvernement qui
fait des cocktails à 200 $ puis 100 $. Nous, c'est des 10 $, des
20 $. Premier en financement, deuxième dans les sondages, mais aussi une
augmentation de la notoriété de notre chef, qui passe de la 40e place des
personnalités les plus appréciées des Québécois à la cinquième place. Donc, des
signaux encourageants qui nous positionnent comme étant une formation politique
qui est capable de bien questionner le gouvernement sur les enjeux importants.
Une formation politique crédible qui a une histoire, qui a des valeurs qui sont
très ancrées, une formation politique qui veut être une opposition constructive
et positive. Et je sais que plusieurs groupes parlementaires vous disent ça à
chaque session parlementaire, mais vérifiez-le à travers le ton qu'on aura en
Chambre.
Évidemment, ce qui nous importe, pour les
quatre prochaines années, c'est de devenir l'alternative. On ne revendique pas
le poste d'opposition officielle ou de la «vraie opposition», c'est celui de l'alternative
politique à ce gouvernement qui démontre des signes prématurés d'usure. Déjà,
ça paraît. On commence l'année avec... tout le monde part avec ses objectifs,
ses tableaux de bord, comme s'il n'y avait pas eu une élection pour exposer
tout ça, comme s'il n'y avait pas eu les quatre dernières années avec un
gouvernement de la CAQ qui était aux commandes en santé, en éducation puis en
famille. J'écoutais ce matin une entrevue où un de vos collègues journalistes,
Paul Arcand, pour ne pas le nommer, indiquait que ça ne changeait rien, le
tableau de bord, pour les parents, c'est un peu une façon pour le gouvernement
de se dire qu'il est en mouvement. Donc, des signes prématurés d'usure de ce
gouvernement.
Il est évident qu'on aura des choix à
faire, parce qu'on n'a pas énormément de tribunes pour le faire, en termes de
questions, en termes de motions. Je veux quand même rappeler que les trois
autres formations politiques ont tout fait pour nous donner le moins d'espace
possible dans cette législature, notamment en ne reconnaissant pas de leader
parlementaire, notamment parce que c'était moi. Ça, c'est une des raisons, donc,
beaucoup moins de moyens, mais ce n'est pas grave, on va travailler avec notre
équipe dynamique, notre jeune équipe pour faire la différence quotidiennement.
Et la politique, ce n'est pas seulement un
gouvernement qui pose des gestes législatifs ou fait des annonces, la
politique, c'est fait de tous les parlementaires, et moi, je crois qu'on peut
avoir une influence positive pour ce gouvernement et qu'il y aura certainement
les événements — qu'on ne peut pas soupçonner pour l'instant — qui
pourraient faire en sorte, dans un avenir peut-être plus rapproché qu'on pense,
que le Parti québécois joue un rôle majeur sur la suite des choses quant à l'avenir
du Québec. Alors, c'est le message que je lance aujourd'hui.
Vous avez remarqué, évidemment, que je
porte à la boutonnière le fier drapeau des Patriotes. Ce n'est pas sans raison.
C'est très émotif pour moi de me retrouver devant vous aujourd'hui, en cette
journée... je ne veux pas la proclamer d'historique, il n'appartient pas à nous
de la proclamer de cette façon-là, mais de ne pas prêter serment au roi, ce n'est
pas que symbolique, il y a là une démonstration importante de la volonté du
peuple québécois de s'affranchir de la couronne britannique, qui est un régime
archaïque et colonial. Alors, je vais porter ce drapeau qui m'est cher en
mémoire des Patriotes, en disant qu'aujourd'hui on va entrer au salon bleu de l'Assemblée
nationale sans avoir prêté serment mais en ayant prêté serment au peuple du
Québec.
Alors, ce sera cet après-midi, et j'espère
qu'avec cette attitude-là, qui n'est pas un calcul, qui est une conviction
profonde, bien, ça va donner le ton à ce qu'on va faire pour les quatre
prochaines années. On sait qu'il y a beaucoup de regards qui sont tournés vers
nous, je termine avec ça, beaucoup de gens qui ont de l'affection et du respect
pour le Parti québécois, et maintenant de l'intérêt, et qui vont surveiller ce
qu'on va dire, ce qu'on va faire, et je vais faire en sorte qu'ils ne soient
pas déçus. Évidemment, c'est moi qui ai le plus d'expérience, de notre petite
équipe, et je vais faire en sorte de conseiller le mieux possible notre chef,
qui a de moins en moins besoin de mes conseils, qui a un bon instinct, qui sent
bien les Québécois, pour qu'on soit pertinents puis utiles à l'Assemblée
nationale. Alors, pour moi, c'est comme si c'était au début, comme quand j'ai
commencé, en 2007, c'est la même fébrilité, puis je suis tellement fier de
représenter les gens de chez nous à l'Assemblée nationale. Merci.
Des voix : ...
M. Bérubé : On commence par
là puis on s'en vient comme ça.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous vous voyez, comme un... quoi, un descendant, un héritier, un
continuateur des Patriotes?
M. Bérubé : Absolument. Bien,
un fiduciaire, en tout cas des luttes pour la démocratie des Patriotes, des
batailles qui ont été faites. Ce symbole-là, il est important. D'ailleurs, vous
savez que, maintenant, à chaque jour de la fête nationale des Patriotes, il
flotte sur notre Parlement, une motion que le Parti québécois avait présentée et
que j'avais présentée, qui fait en sorte que c'est automatique maintenant.
Alors, oui, je me sens comme... particulièrement aujourd'hui, avec la
thématique que vous connaissez, avec le côté un peu hors de l'ordinaire de
cette journée que... oui, ce symbole-là, je le porte fièrement.
M. Duval (Alexandre) : M.
Bérubé...
M. Bérubé : Oui. Vous êtes
là.
M. Duval (Alexandre) : Oui,
je suis là.
M. Bérubé : Je vous
reconnais.
M. Duval (Alexandre) : Vous
vous présentez comme l'alternative pour les quatre prochaines années, c'est
votre objectif, mais là vous sortez d'une campagne électorale au cours de
laquelle votre parti a eu beaucoup d'attention médiatique. Là, vous avez trois
députés, peu de temps de parole au salon bleu, comment vous allez faire pendant
les quatre prochaines années pour maintenir cette place-là dans l'espace
médiatique et continuer à maintenir l'intérêt des Québécois, comme vous le
dites?
M. Bérubé : Par la pertinence
de nos interventions, essentiellement, par la force de nos convictions, par
l'expression de la nature même de l'engagement de nos prédécesseurs au Parti
Québécois : faire du Québec un pays, faire la promotion de la langue, de
notre territoire, de notre culture. C'est l'essentiel des raisons qui ont
conduit les pionniers de l'indépendance du Québec à créer des organisations
puis ensuite le Parti québécois. Donc, c'est de revenir essentiellement au rêve
de jeunesse que beaucoup de gens ont eu pour le Québec à travers le Parti
québécois. C'est comme ça qu'on va le faire.
Je vous soumets aussi qu'on fait face
aujourd'hui... en tout cas, pour nous, on le réalise aujourd'hui, mais, au
début de la session, les autres formations politiques l'ont réalisé, un
déséquilibre inusité dans l'histoire du Québec quant à la composition de
l'Assemblée nationale. La Coalition avenir Québec, avec près de 41 % des
votes, a 72 % des sièges, donc ne mérite pas cette majorité, au plan
mathématique, et on aimerait que l'ensemble des formations politiques
s'engagent à adopter un mode de scrutin qui est plus représentatif de la
volonté populaire. Donc, si c'était uniquement de la volonté populaire
récemment exprimée dans un sondage Léger, l'opposition officielle, celle qui
devrait poser les questions en premier, c'est le Parti québécois.
M. Laforest (Alain) : M.
Bérubé...
Mme Lajoie (Geneviève) : ...
M. Bérubé : M. Laforest, Mme
Lajoie.
M. Laforest (Alain) : Bon, la
prochaine élection, c'est dans quatre ans. Vous faites des constats encore
électoraux, puis il y a eu un bout de session parlementaire. Votre principale
critique à l'endroit du gouvernement Legault, aujourd'hui, c'est laquelle?
M. Bérubé : Il y en a
plusieurs, mais j'ai l'impression que c'est un gouvernement qui dirige sans
avoir des valeurs très bien définies. Je pense que le principal critère des
mesures qui sont adoptées, c'est la popularité. J'ai déjà donné l'exemple du
troisième lien, ce n'était pas l'utilité, ce n'était pas la nécessité, c'est la
popularité. C'est un exemple. Et, tôt ou tard, ça va les rattraper, je veux
dire, ça prend une ligne directrice, là. Évidemment, le premier ministre joue
un rôle important, un rôle moral, un leadership important pour donner les
directions et ce qui permet de maintenir cette coalition, mais le jour où
François Legault ne sera plus à la tête de la CAQ, j'ai l'impression qu'au plan
idéologique ça va s'effondrer.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
croyez-vous qu'il a renoncé à regarder les sondages et les médias, comme il l'a
dit à...
M. Bérubé : Non. J'aimerais
vous rappeler que, depuis 2020, à peu près toutes les semaines, la CAQ commande
des sondages d'opinion sur un ensemble de sujets, et j'ai tendance à croire que
ça influence un certain nombre de décisions. D'ailleurs, on les a demandés dès
2020, d'avoir l'ensemble des sondages d'opinion et de voir s'il y a une
corrélation entre les résultats des sondages et les décisions qui sont prises.
Les documents qu'on a demandés depuis 2020 — c'est moi qui étais chef
parlementaire à l'époque, pour les nouveaux : les avis de la Santé
publique, les études de McKinsay, dès mai 2020, j'ai demandé ça, et les
sondages, ces trois éléments-là. Puis il y a peut-être un dernier élément qui
est un peu dans le cadre de la pandémie :
la liste des entreprises qui ont bénéficié du
financement discrétionnaire du ministre Pierre Fitzgibbon.
Mme Lajoie (Geneviève) : M.
Bérubé, là, est-ce que je vous comprends bien, donc, quand M. Legault va
quitter la CAQ, ça va signer la fin de la CAQ?
M. Bérubé : Je ne dis pas ça.
Je dis qu'il exerce un leadership qu'il faut reconnaître. Moi, je le connais
depuis longtemps, vous le savez, M. Legault, il est respecté des Québécois, il
est respecté de ses troupes. C'est lui qui donne une ligne forte qui permet de
maintenir des gens qui n'ont à peu près rien à voir ensemble, des gens qui
étaient au Parti québécois il n'y a pas si longtemps puis des gens qui étaient
au Parti libéral du Canada.
Alors, bien sûr, ils exercent le pouvoir
au meilleur de leur connaissance, mais, sur des enjeux comme la langue, par
exemple, ce que je remarque, c'est que, nous, on n'a personne à convaincre de
l'importance de la promotion et de la défense de la langue. Eux, ils ont des
débats à faire à chaque fois. Je veux dire, la loi n° 96,
c'est comme si elle n'avait jamais existé, c'était comme si c'est un épisode de
la série qui n'avait jamais existé. Je vous annonce que j'étais là, je m'en
souviens, pendant deux ans, je l'ai vu, Simon Jolin-Barrette, il était là, il
disait que c'était une loi costaude, puis M. Drainville, en anglais, cet été,
il disait que c'était une loi modérée. Alors, c'est un exemple que... Puis,
dans le cas du français, moi, je suis convaincu que... n'eût été de la montée
actuelle du Parti québécois, je ne suis pas convaincu qu'ils seraient si
empressés à faire quelque chose sur la langue.
Mme Lajoie (Geneviève) : Donc,
je veux juste vous comprendre bien, sur la position de M. Legault, sur
l'importance de M. Legault à la CAQ, donc, vous ne voyez personne d'autre
autour de lui, dans ses troupes, qui pourrait réussir la même chose qu'il
réussit, c'est-à-dire à tenir la coalition?
M. Bérubé : Écoutez, je ne me
mêle jamais des affaires internes des autres formations politiques, mais j'ai
l'impression qu'il y a des gens qui éventuellement auront des ambitions, mais
il ne m'appartient pas de commenter ça. M. Legault est là, j'ai beaucoup de
respect pour lui, mais je dis que c'est lui qui assume la cohérence, puis il le
fait bien, il le fait bien, dans sa formation politique. C'est du positif, je
salue son volontarisme politique. D'ailleurs, quand j'ai des échanges avec lui,
je souligne ça, un volontarisme, mais, sur les valeurs, sur la direction, c'est
difficile à suivre, c'est difficile à suivre. Puis j'ai l'impression qu'il est
très sensible, d'ailleurs, à vos questions, je ne sais pas si vous l'avez senti
depuis l'élection, je pense qu'il est très sensible à la nature de vos
questions. Mais vous jouez un rôle important, puis nous aussi.
Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être
juste une dernière question. Tout à l'heure, vous avez dit : On veut le
rêve de jeunesse, hein, quand vous parlez de la souveraineté, on veut...
M. Bérubé : Oui, c'est les
paroles de Pierre Bourgault.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...raviver
le rêve de jeunesse, et tout ça, mais, justement, les gens que vous visez,
là-dedans, ce sont des personnes, donc, beaucoup plus âgées, hein?
M. Bérubé : Non.
Mme Lajoie (Geneviève) : Bien,
le Parti québécois, maintenant, selon les derniers sondages auprès des jeunes,
la popularité n'est pas telle qu'elle était voilà quelques années, quand même.
M. Bérubé : C'est sûr.
Mme Lajoie (Geneviève) : Comment
faire, justement, pour aller rechercher les jeunes?
M. Bérubé : Bien, c'est un
projet pour l'ensemble de la population, y compris pour les jeunes, beaucoup
pour les jeunes générations. Évidemment, il y a un travail à faire, mais je
veux quand même noter qu'hier notre chef était au collège André-Grasset, à
Montréal, son collège où il a étudié. Je ne sais pas si vous avez vu les images
de son passage, il y avait un enthousiasme qui était important. Quand on prend
la peine de rencontrer les jeunes dans les collèges, les universités, centres
de formation professionnelle des adultes, il y a un engouement, on le sent.
Puis, moi, je le vérifie, là, j'accompagne souvent notre chef, nos collègues de
l'Assemblée l'accompagnent : les gens l'arrêtent, ont envie d'échanger
avec lui, il y a beaucoup de curiosité à l'égard de Paul. Donc, je pense qu'il
y aura cet effet-là.
On va travailler pour toutes les
générations. On a besoin de tout le monde, dans ce projet là, de tout le monde,
les hommes, les femmes, toutes les générations, toutes les origines, également.
C'est un projet pour tout le monde, et on sera le peuple québécois, le peuple
fondateur. Alors, c'est pour tout le monde.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mme
Elghawaby, est-ce que votre parti avait demandé sa démission?
M.
Bérubé
: Bien,
ça s'imposait. Je ne pensais pas qu'on avait besoin de le faire, mais on s'est
exprimé. Mais je ne lui demande pas de quitter, je nous demande de quitter ce
pays-là. Je veux dire, un mandat fort, d'ailleurs, ça sert à quoi? 90 sièges, ils
n'ont pas peur, l'autre bord, là. Le gouvernement a dit... Jean-François
Roberge, après le TikTok qu'il a fait, il a décidé de faire une intervention
sur le fait qu'elle devait quitter — ils ont dû le trouver sérieux en
maudit — qu'il fallait qu'elle quitte. Bien, ils ont dit non au
gouvernement avec 90 sièges. Ils n'en ont pas, de rapport de force. Ils n'ont
même pas besoin d'écouter le gouvernement du Québec, Justin Trudeau, il va
amorcer la prochaine campagne, il n'en a rien à battre du gouvernement du
Québec. Donc, ça envoie un message fort, là, tu te fais dire non. Alors,
moi, je ne dis pas... ne demandez pas à madame de quitter. Quittons, nous, ce
pays-là. C'est une démonstration supplémentaire que ce pays n'est pas le nôtre
et qu'ils font des choix qui sont les leurs, selon leurs valeurs, puis qu'il
n'y a aucune conséquence au Québec, sinon de nous demander si on veut qu'elle
quitte. Et c'est une évidence qu'elle doit quitter, mais j'ai lu tout à l'heure
que le premier ministre canadien a dit qu'il était 100 % derrière elle.
Une fois qu'on a dit ça, il va la garder, mais notons ça, ne l'oublions pas.
M. Laberge (Thomas) : Mais,
attendez, là, vous êtes assez flou sur la demande de quitter. Est-ce que vous
trouvez que c'est une bonne chose qu'elle soit là parce que ça pourrait raviver
le sentiment souverainiste?
M. Bérubé : Bien non, ce
n'est pas une bonne chose. Écoutez, on a voté pour la loi n° 21.
Elle dit que le Québec est islamophobe. C'est une évidence que c'est une
hérésie, c'est une évidence que c'est faux, c'est une évidence qu'elle ne doit
pas être en poste. Je veux dire, c'est juste qu'on n'a pas dit : Bien,
elle doit quitter à telle date. Oui, elle doit quitter, je le dis aussi fort
que Marc Tanguay a pu le dire tantôt, mais c'est une évidence.
M. Laforest (Alain) : ...
M. Bérubé : Comment il a dit
ça?
M. Laforest (Alain) : Il a
demandé des excuses.
M. Bérubé : Il ne demande pas
qu'elle quitte?
M. Laforest (Alain) : Pas
encore. Pas tout de suite.
M. Robitaille (Antoine) : Elle
a encore le temps de faire amende honorable, a-t-il dit.
M. Laforest (Alain) : Si elle
s'excuse, c'est correct.
M. Bérubé : En tout cas,elle
doit quitter, puis nous aussi, on doit quitter. C'est-u clair, comme ça?
M. Robitaille (Antoine) : Sur
les sondages, là, vous dites que le gouvernement suit beaucoup les sondages.
M. Bérubé : Je pense que oui.
Oui.
M. Robitaille (Antoine) : Vous
avez commencé votre intervention en parlant d'un sondage sur la notoriété de
Paul St-Pierre Plamondon, sur le fait que vous êtes en deuxième place puis que,
si les sondages gouvernaient, bien, vous seriez en deuxième place. Donc, pour
vous aussi, c'est important, les sondages?
M. Bérubé : Bien, ce n'est
pas des sondages sur les priorités, c'est un sondage sur la réponse que la
population a face à notre action. Le sondage sur la notoriété, paru, d'ailleurs,
dans les pages du journal, par la firme Léger... il y a quand même une
progression importante : Paul St-Pierre Plamondon passe de la 40e place à
la cinquième place.
M. Robitaille (Antoine) : Non,
mais, je veux dire, vous devez en faire aussi, des sondages sur les priorités.
M. Bérubé : On n'a pas tant
d'argent que ça, je vous le dis, on attend ces sondages-là, parce que ce n'est
pas comme si on avait tant d'argent que ça.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
vous y prêtez attention.
M. Bérubé : Bien oui, on les
lit.
M. Robitaille (Antoine) : Donc,
c'est normal que le gouvernement aussi y prête attention.
M. Bérubé : Mais ce n'est pas
des sondages sur les mêmes choses. Par exemple, le gouvernement va demander — à
l'époque, là, de la pandémie — est-ce qu'on devrait avoir des mesures
pour fermer les commerces le dimanche?, par exemple, c'est un exemple, là, que je
vous donne, fictif, puis on peut s'imaginer qu'il y a une réponse favorable ou
défavorable, puis ça peut avoir un impact sur la décision. Nous, ce n'est pas
ça, ce n'est pas des sondages qu'on a commandés, c'est des sondages qu'on
resquille un peu, parce que c'est le journal ou c'est un média qui les a
commandés, puis on en prend acte. Le gouvernement commande des sondages, est le
seul à bénéficier... est le seul à écrire les questions, puis c'est le seul à
bénéficier des réponses. Moi, je pense qu'on devrait le savoir, qu'est-ce qu'il
y a dans ces sondages, mais vous comprenez que c'est très différent.
Journaliste : Mais parlant
des sondages, la souveraineté, qui est votre option que vous préconisez...
M. Bérubé : Pas mal
principale, oui.
Journaliste : ...oui, c'est
ça, n'est pas tellement favorable à votre cause. Les sondages ne sont pas
tellement favorables à votre cause en ce moment. Est-ce que ça ne va pas finir
par plomber ceux qui donnent une montée constante de la popularité de votre
chef quand vous allez mettre de l'avant davantage cette proposition-là que vous
avez l'intention de faire?
M. Bérubé : Ah non! Au
contraire. Paul St-Pierre Plamondon et notre formation politique s'assument
totalement comme indépendantistes, et les mérites de la clarté dans nos valeurs
et de notre démarche est respectée par les Québécois, qui démontrent, après la
belle campagne qu'on a menée, que la progression se poursuit, là. En deuxième
place derrière la CAQ, donc il y a des résultats qu'on obtient lorsqu'on est
clair puis qu'on est assumé. Puis il y a des gens qui nous disent : Moi,
ce que j'aime, c'est que vous êtes très honnêtes sur votre démarche puis, si
vous l'êtes sur cet enjeu-là, vous allez l'être sur tous les autres enjeux.
Donc, c'est un trait de caractère de notre chef qui nous inspire positivement.
Puis l'indépendance, on y croit, alors, si
c'est la meilleure option, bien, on ne va pas l'abandonner, on va la mettre en
lumière, mais, chaque jour, il y a des démonstrations que le gouvernement
canadien travaille dans le sens inverse du Québec. Moi, la question que
j'aurais envie de poser au premier ministre, si d'aventure vous lui posez des
questions, prochainement, c'est : Est-ce qu'aujourd'hui, en janvier 2023,
il est plus fier d'être Canadien qu'il ne l'était au début de son mandat, en
2018 — je le dis parce qu'il a quand même présidé le Conseil de la
fédération canadienne, donc on peut présumer que, pour entrer dans le club, il
faut que tu sois pas mal canadien — est-ce qu'il est fier de ça,
quand on réalise qu'un gouvernement fédéral s'apprête à contester deux lois
importantes du Québec pour les invalider, la loi 96 et la loi 21, quand on
réalise que, sur le chemin Roxham, il n'y a pas de mesures qui sont prises,
hein? On y reviendra prochainement, sur le chemin Roxham et la nécessité pour
le Québec de contrôler ses frontières, il y en a une démonstration éloquente,
présentement. Puis, voilà, alors on s'assume, on dit la vérité, et puis c'est
remarqué, je pense, par les gens.
M. Bergeron (Patrice) : Un
petit mot sur votre motion, M. Bérubé, parce que vous avez parlé de votre
motion, tout à l'heure, je suis en train de lire le paragraphe qui dit...
M. Bérubé : L'avez-vous
reçue? J'ai-tu votre bon courriel, oui?
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
oui, à moins que ce ne soit pas la bonne, mais, regardez, ça dit : «Qu'elle
condamne toute forme d'attaque et de manœuvre visant à remettre en question ce
principe». Là, on parle du principe de disposer lui-même de son avenir? À quoi
vous faites allusion, là, juste pour être clair, dans votre motion, là?
M. Bérubé : Justin Trudeau
qui évoque assez clairement une opposition aux lois 21 et 96 qui pourraient
faire l'objet d'une contestation en Cour suprême, par exemple. C'est un exemple,
mais il y en a d'autres. Il y a des gens qui pensent que le Québec ne doit pas
disposer de son avenir, qu'on n'est pas capable de le faire, qu'on livrerait
les Québécois à des gens qui ne seraient pas... en fait, qu'il faut protéger
les Québécois d'eux-mêmes, que ça prend le gouvernement canadien pour les
civiliser. Ce n'est pas d'hier qu'on entend ça, là, Cité libre disait
ça, là, dans les années 60 puis 50.
Alors, non, moi, je pense que c'est notre
Parlement national, là, on est dedans, présentement, et notre Assemblée est
souveraine, elle est capable de prendre les décisions pour assurer l'avenir du
Québec, et il faut réitérer ça. Puis, même pour les parlementaires qui ont voté
contre des pièces législatives, elles doivent faire respecter le gouvernement,
elles ne doivent pas appuyer ça. D'ailleurs, si on posait la question aux deux
formations politiques qui ont voté contre la loi n° 21
et la loi n° 96, Québec solidaire et le Parti
libéral, qu'est-ce qu'ils répondent au fait que Justin Trudeau serait prêt à
les contester? Est-ce qu'ils sont d'accord avec ça ou ils vont protéger les
prérogatives d'une Assemblée où ils siègent?
Moi, je trouve que c'est important d'être
unis puis moi, je vais défendre une loi pour laquelle j'ai voté contre parce
que c'est des prérogatives de l'Assemblée nationale, mais, par contre, je
serais capable de dire : Si nous, on était au pouvoir, on ferait ça
différemment. C'est comme ça qu'il faut fonctionner, je pense, avec mon humble
expérience.
M. Duval (Alexandre) : Comment
vous percevez la démission d'Éric Filion, vice-président exécutif
d'Hydro-Québec, là? Ça a été annoncé ce matin. Ça suit le départ de Mme Brochu...
M.
Bérubé
: Oui.
Bien, écoutez, c'est un cadre supérieur important. Question que j'ai, d'abord,
pour le gouvernement du Québec : Quand Mme Brochu a annoncé son départ,
est-ce qu'on a tenté de la retenir, est-ce qu'on lui a dit : Non, restez,
on a besoin de vous? Ce n'est quand même pas rien, dans une relation entre un
employeur et une employée quand même importante, là, de l'État. Donc, est-ce
qu'on a tenté de la retenir ou on lui a dit : On prend acte, ou on s'y
attendait, ou ce n'est pas prématuré? Tu sais, ça fait une différence.
Pour le reste, le gouvernement du Québec,
qui doit être un employeur de choix, n'a pas réussi à retenir Sophie Brochu. Je
note qu'elle dit : C'est la plus belle job au monde, c'est celle où je
suis la plus heureuse, mais je vais quand même la quitter. Je ne sais pas, il
manque quelque chose. Alors, elle sera remplacée par qui, je ne le sais pas,
mais c'est une perte considérable.
M. Duval (Alexandre) : Mais là
vous avez deux pertes considérables tour à tour.
M.
Bérubé
: Nous
avons. Effectivement, oui.
M. Duval (Alexandre) : Parce
que M. Filion était un remplaçant potentiel de Mme Brochu. Qu'est-ce que ça
vous indique que les têtes dirigeantes d'Hydro-Québec quittent à peu près en
même temps?
M.
Bérubé
: C'est
des belles conditions en plus, Hydro-Québec, hein, les cadres supérieurs. Donc,
je ne connais pas les raisons de M. Fillion, mais, si les gens quittent, il
faut croire qu'ils pensent qu'ils vont être plus heureux ailleurs. Et comment
le gouvernement explique ça? Il faut avoir beaucoup de foi en Pierre Fitzgibbon
pour considérer que la somme des avantages de ses actions est supérieure à la
somme des désavantages au plan éthique et au plan des départs de cadres
supérieurs.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que vous pensez que, justement, le super ministère, le super ministre
Fitzgibbon y est pour quelque chose dans leurs décisions?
M.
Bérubé
: Je
ne le sais pas, mais, je veux dire, M. Fitzgibbon est en poste avec
Hydro-Québec depuis la nomination du Conseil des ministres. Rapidement, la
P.D.G. a décidé de quitter, M. Fillion quitte, alors, encore une fois, je
présume que le gouvernement considère que la somme des avantages de son action
politique est supérieure à la somme des désavantages, donc des départs de
cadres, des enjeux éthiques, des placements dans des trucs un peu étonnants,
comme un ballon gigantesque en forme de baleine, du financement discrétionnaire
à des entreprises, notamment la compagnie Birks. Vous souvenez-vous de ça? J'en
ai déjà parlé, de ça, 10 millions, Birks, qui font des bijoux, vous connaissez
cet endroit-là? Ma conjointe veut tout le temps qu'on aille là, je ne sais pas
pourquoi, mais elle veut qu'on aille là. Je pense qu'il y a un message, en
dessous de ça. Donc, c'est tout ça.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
qu'Hydro-Québec est fragilisée aujourd'hui?
M.
Bérubé
: Mais
bien sûr qu'elle est fragilisée, mais là la nomination ne devrait pas tarder,
j'imagine, puis on sera capables d'apprécier la personne qui est là. Ce n'est
pas un poste simple, c'est un poste de haut niveau, et il y aura des
recommandations du comité. Puis j'ai l'impression, pour avoir vu d'autres
nominations, que peut-être que ça va arriver exactement à la recommandation que
le gouvernement avait passée. Peut-être.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Des voix : ...
M.
Bérubé
: Moi,
j'ai du temps, ça ne me dérange pas.
M. Laforest (Alain) : Non,
non, mais les faire-part, c'est pour quand? On parle de Birks, il y a-tu des
faire-part derrière ça?
M.
Bérubé
: Je
sais pourquoi tu me dis ça, Annie-Soleil, c'est parce qu'ils vendent des
bagues. Je ne le sais pas, mais j'ai compris pourquoi.
M. Laberge (Thomas) : ...une
réaction sur les ratés du transport scolaire, là, à cause de la pénurie de
main-d'oeuvre. Ça devrait être quoi, la solution?
M.
Bérubé
: Des
bonnes conditions. Je veux dire, j'ai des petites entreprises, moi, de
transport scolaire, et elles ont de la difficulté à trouver des gens. C'est
vieillissant, la flotte, les camions, puis il y a aussi des gens qui reviennent
de la retraite. C'est un enjeu très important, un enjeu de sécurité. Ça prend
des bonnes conditions, je veux dire, le transport scolaire, c'est assez
essentiel, notamment en milieu rural, il n'y a pas de transport en commun,
donc, pour les tout-petits.
C'est ça, de façon générale, le mandat de
Bernard Landry... Drainville — lapsus — de Bernard
Drainville, ce n'en est pas un de grande réforme, c'en est un d'intendance,
donc de s'assurer que les choses fonctionnent, qu'on ait des profs, qu'on...
D'ailleurs, ça devrait être réussite scolaire, son plan, puis tout le reste,
c'est des moyens : d'avoir des enseignants qui ont moins d'étudiants par
classe, d'avoir des orthophonistes, d'avoir de belles écoles, d'avoir une
qualité de français. Réussite scolaire, puis tout le reste devrait débouler de
ça. Donc, il n'y a pas de réforme importante, il y a de l'intendance. Il faut
qu'il s'occupe... il faut qu'il éteigne des feux. En santé, M. Dubé ne
veut pas le faire. Moi, je l'invite à le faire en éducation.
Donc, avec ces sept chantiers, il y en a
amplement à faire. Je ne le sens pas très enthousiaste. Je ne sais pas s'il
apprécie son poste de ministre. Je l'ai déjà vu plus motivé que ça. Alors, peut
être que ça viendra, mais c'est sûr que ça ne lui donne pas beaucoup d'espace
pour un huitième chantier.
M. Authier (Philip)
:
On your motion…
M.
Bérubé
: Lotion?
M. Authier (Philip)
:
Motion, «résolution», motion.
M.
Bérubé
:
My motion, yes.
M. Authier (Philip)
:
Lotion is for when you're on the beach.
M.
Bérubé
:
Yes. Or even here. You know that there are some cities that forbid… it's forbidden to have
lotion now.
M. Authier (Philip)
:Really?
M.
Bérubé
:
Yes. So, what's the question?
M. Authier (Philip)
: In your motion, you don't specifically call for the resignation of
Mrs. Elghawaby.
M.
Bérubé
:
That's not the topic.
M. Authier (Philip)
: Can you explain the nature of the motion? Because you affirm that…
in the motion, you seem to say Québec is under attack. Can you explain what the logic…
M.
Bérubé
:
Well, it's not the main concern about the motion,
it's about the liberty of the National Assembly to vote bills and take decisions, important decisions for the Québec nation. This is what it's all about.
It's not about Canada, it's
about our national Government is Québec, and to reaffirm that we are free to decide our destiny and our
development, and Québec is able
to take the decisions for the future of Québec.
If you pinpoint the
sentence about attack on Québec's
decisions, it's wide. It could be Justin Trudeau saying that… his will to
contest Bill 96 and Bill 21 on the Supreme Court, it could be people who
said that the Canadian Government is there to make sure… to protect Quebeckers from themselves because they have
some bad instincts. This is the kind of stuff that that lady said. And this is
the same situation since years.
And this is why, on our
first day, we want to make sure that, when Paul St-Pierre Plamondon is going to
be in the salon bleu, this is the first words he's going to say, to reaffirm
the liberty of the Québec
nation to take the important decisions for our destiny. And this is the main
message about that motion.
M. Authier (Philip)
: And can she stay on this job, or does she have to resign?
M.
Bérubé
:
She must leave, for ourselves and for herself as
well. How can… she could word against islamophobia if she thinks that the
people of Québec are racists,
are into some bad feelings against the Muslim people, with… Muslim? Is that
good? O.K.., Muslim. It's not good for her, it's not good for Canada, it's not good for her reputation as well. So, she must
leave, and we must leave. We must leave, and I hope The Gazetteis going to write this down.
M. Authier (Philip)
: It's right here, in my book.
M.
Bérubé
:
Are you the last one?
M. Authier (Philip)
: Yes, last one here.
M.
Bérubé
:
Yes. But that's sad, because I saw the news about The Gazette. Let me say that :
We need The Gazette too as a strong newspaper. It's a great history
and great future as well. So, I had to say it for The Gazette.
M. Authier
(Philip)
: Merci.
M.
Bérubé
:
Solidarity with The Gazette. O.K..
Mme Mignacca (Franca
G.) : You mentioned you're only three people, you don't have a lot of
time or space in question period. How are you going to make sure you get your
point across?
M.
Bérubé
:
Being creative, being original, being true to
ourselves. And we're not only three, we have 600 000 people behind us,
that vote for us, and more than that, there's a lot of people who have respect
and sensitivity for us and they're looking at us, and they feel that something
is going on, and they have curiosity about that, and they want to be involved
in the movement, and we can feel this. When we travelled with Paul St-Pierre
Plamondon, the message that we received, the feeling that we had… We finished
the last year second in the pole, next to the CAQ, and we started 2022 at the
5th place, and we're number one with the money received by the members in
Quebec, more than the CAQ. And Paul St-Pierre Plamondon started last year, he
was position 40… the most popular politician in Quebec, and now he is in number
5, and it's still going up.
So, this is some good
news for our action, and we feel that we're not there to be the official
opposition or the «true opposition», like QS likes to say it, we want to be the
alternative, the positive alternative, and we have four years to do so.
M. Spector (Dan) : Can you tell us about your pin and why you're wearing that today?
M.
Bérubé
: This is the flag of the proud Patriots of the rebellion of 1837‑1838 and this is a strong symbol for me. I
feel that I'm a descendant of those Patriots who fought the… army a long time
ago, but we still have the memory. So, especially today, when we're going to
walk into the salon bleu of the National Assembly without pledging to the Queen
of England, I want to make sure that this little flag is going to enter the
National Assembly. I'm not able to wear it when I'm sitting in the National
Assembly, but it's going to enter with me, and this is kind of a message from
the past, that those rebellions were for something, for democracy, for the
ability of Quebeckers to decide for themselves. So, in memory of those great
people, I'm going to wear this today, and this is a very sensitive issue for
me.
M. Spector (Dan) : And what's the meaning for you of going in there, being the first
ones to go in without having sworn…
M.
Bérubé
: Well, like Mr. Legault likes to say it, for the first five
times, I had to do it, and the people were not that much with us, and Queen
Elizabeth II was still there, but now there's a momentum, the moment was
coming, and I was dreaming of that moment since 2007. And now it's time, so it's
a great share of emotion for me, and I feel like I truly represent only the
people of Quebec. So, it's a great day for us. If people say that it's
historic, it's their decision, but I feel that we are doing something that is
the beginning of something much more important than that in our will that
Quebec should be the only one who takes decisions for our people. So, that's
important for us, that's not just a symbol.
Le
Modérateur : Merci beaucoup.
M. Duval (Alexandre) : Une
petite précision.
M. Bérubé : Oui.
M. Duval (Alexandre) : Vous
pouvez entrer au salon bleu, mais êtes-vous sûr que vous pouvez entrer avec le
drapeau des Patriotes? Oui?
M. Bérubé : Entrer, oui. Une
fois que ça commence, seule l'épinglette officielle peut être utilisée, mais il
n'y a rien qui m'empêche d'entrer avec ça.
M. Duval (Alexandre) : O.K.
Journaliste
: Mais vous
pourriez porter le tee-shirt des Patriotes.
M. Bérubé : Le code... En
France, il y a un débat là-dessus.
M. Laforest (Alain) : On ne
repartira pas là-dessus. Il y a des précédents.
M. Bérubé : Non, mais il y a
un débat en France là-dessus, sur le code vestimentaire, mais, non, on ne
mettrait pas de tee-shirt, mais ça nous habite, hein, on n'a pas besoin de
porter ces vêtements-là, on l'a en tête. Je pense beaucoup à Pierre Bourgault,
ces temps-ci, c'est beaucoup celui qui m'inspire, un grand indépendantiste que
je respecte. Puis le drapeau des Patriotes, c'est une initiative personnelle
qui n'engage pas mes deux collègues, mais je vais l'avoir avec moi, puis c'est
important.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
allez le ranger dans une poche quand ça va commencer?
M. Bérubé : Ah! il va être
sur le bureau devant moi, puis je vais avoir une pensée pour tous ces Patriotes
qui ont mené une lutte importante pour notre démocratie. Ça a de l'importance,
l'histoire, puis de se souvenir de ça, puis j'ai l'impression, bien humblement,
d'être un peu un fiduciaire de cette bataille-là, que je n'ai pas vécue mais
que je ressens très intensément.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 05)