(Neuf heures onze minutes)
M. Drainville : Alors, bonjour,
tout le monde. Merci d'être là. J'ai voulu vous voir pour vous donner les
toutes dernières données, donc, sur la qualité de l'air dans les écoles du
Québec. Le rapport dont je vais vous présenter les grandes lignes est en ligne,
là, depuis hier.
Alors, je vous le dis d'emblée, la
situation de la ventilation reste un défi, actuellement, dans les classes du
Québec, mais la situation s'améliore. Si je voulais résumer, là, quand on
regarde les toutes dernières données — et, dans le rapport qui vous
sera distribué, si vous ne l'avez pas déjà vu, je vous invite à prendre
connaissance de ce tableau à la page 11, là, page 11 — alors,
on a 68 548 classes dans lesquelles on a installé des lecteurs de CO2, et, sur ces 68 548 classes-là, là,
il y en a 724 qui dépassent le 1 500 ppm. Donc, c'est à peu près
1 % de toutes les classes du Québec qui dépassent le 1 500 ppm et
il y en a 0,1 %, donc 72 classes, qui dépassent le 2 000 ppm.
Alors, évidemment, ces 724 classes-là,
là, dont les 72 2 000, là — les 72 font évidemment partie du 724 — ce
sont les classes qu'on surveille de très, très près, pour lesquelles on a
demandé un suivi quasi quotidien, je dirais. Dans plusieurs de ces classes-là,
il y a déjà des travaux qui ont été faits, des échangeurs qui ont été
installés, des fenêtres qui ont été changées. Et évidemment il y a des travaux
en cours pour s'assurer que, dans toutes les classes du Québec, on descende
sous les 1 500 ppm, qui est une norme qui n'est pas idéale, je le
répète. La norme idéale, c'est 1 000 ppm, mais, à 1 500 ppm,
on assure une qualité de l'air qui est adéquate pour les élèves du Québec.
Je veux vous dire aussi qu'on a terminé l'installation
de lecteurs de CO2 dans l'ensemble des
classes du Québec. Évidemment, ça, ça nous permet de suivre en temps réel la
situation de la qualité de l'air dans les classes, et donc de poser des gestes
si nécessaire. Donc, pas de compromis sur la qualité de l'air, pas de compromis
sur le confort des élèves, on agit là où il faut agir. On s'est donné un plan
de match pour les classes qui sont problématiques.
Et puis c'est ça, la situation. Je le fais
en toute transparence, là. Je n'ai pas le goût de vous dorer la pilule plus qu'il
faut, mais je pense qu'il faut faire la part des choses. Dans 99 % des
classes du Québec, on est sous la norme de 1 500 ppm, qui est une
norme pas idéale, mais qui est une norme adéquate.
M. Denis (Maxime) : Comment
vous expliquez la situation en ce moment, qu'on a autant d'élèves malades? On n'a
jamais eu autant d'élèves absents dans nos classes. Ça fait partie de l'équation
pour la solution, pour la santé de nos jeunes? Comment on peut expliquer qu'il
y a autant d'absents, alors qu'on améliore la situation?
M. Drainville : Bien,
écoutez, il y a une vague d'infections présentement au Québec, vous le savez
tout aussi bien que moi. Et c'est sûr que moi, quand je regarde les chiffres
des absences, je trouve ça préoccupant, c'est bien certain. Maintenant, on suit
la situation de très, très près. Mon ministère est en lien avec la Santé
publique. Il y a des directives qui ont été émises par la Santé publique. Puis,
à nouveau, on invite tout le personnel scolaire, tous les centres de services à
respecter ces directives-là pour diminuer notre risque.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Rappelez-nous,
M. Drainville, pourquoi, si c'est 1 000 ppm l'idéal, on utilise
1 500?
M. Drainville : Bien, parce
que c'est la norme qui est jugée adéquate par la Santé publique. Honnêtement, j'aimerais
pouvoir vous dire que toutes nos classes sont en dessous de 1 000 ppm.
Ce n'est pas le cas. Quand vous allez regarder le rapport, vous allez voir
qu'on a encore du travail, beaucoup de travail à faire pour ramener toutes les
classes sous les 1 000 ppm. Mais je vous rappelle que l'enjeu, la
raison première pour laquelle on a un aussi grand nombre de classes qu'on
n'arrive pas à ramener sous les 1 000 ppm, c'est essentiellement à
cause de la vétusté des locaux, tu sais. La vaste majorité, c'est une
information qui est importante, des classes qui sont problématiques sont des
classes dans des écoles qui datent d'avant 1980. Donc, parler de ventilation,
c'est aussi parler du fait que notre parc d'écoles est vieillissant, et il faut
continuer à faire des gros investissements pour le rajeunir, le rénover, puis
construire des nouvelles écoles.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc,
1 500, c'est comme la base, là, comme seuil. Entre 1 000 et
1 500, ce n'est pas l'idéal, mais on fait avec, j'imagine, parce que le
parc des écoles est vieillissant. Le tableau changerait comment si on baissait
à 1 000? Parce que, là, en ce moment, 1,1 %, on peut se dire :
Ah! tiens, ça va. Mais, si on passe à 1 000, ça explose-tu, ce chiffre-là?
M. Drainville : C'est une
bonne question. Honnêtement, je n'ai pas fait le calcul, là. Je ne voulais pas
vous enterrer sous les chiffres, mais on va pouvoir vous fournir les chiffres.
En fait, dans le rapport qui a été rendu public, là, ce que vous allez voir,
là, vous allez voir qu'on vous donne les chiffres pour les semaines de
septembre et d'octobre. Enfin, on vous donne les chiffres pour, si je ne
m'abuse, les huit premières semaines de l'année scolaire. Et là vous avez, là,
le nombre d'écoles concernées. Enfin, on dit le nombre d'écoles, le nombre de
locaux concernés. Puis là vous voyez, là, le nombre de classes qui sont sous
les 1 000 ppm. Vous les avez, les chiffres.
Alors, pour la semaine du 3 octobre,
par exemple, c'était 84 % des écoles. C'est la page 7. Excusez-moi.
Regardez, c'est ce tableau-là, Données nationales. Et là vous allez voir :
nombre de locaux ayant une concentration moyenne hebdomadaire CO2
inférieure à 1 000 ppm. Voyez, pour la semaine du 3 octobre,
c'était 84 % des classes. Je dis «classes et locaux», parce qu'on parle de
autour de... c'est 68 000 classes, si je ne m'abuse, mais il y a les
locaux qui s'ajoutent, les locaux de musique, puis tout ça, là. Ça fait que
c'est pour ça que ce chiffre-là varie un petit peu, là, d'un tableau à l'autre.
Mais, si vous regardez la semaine du 3 octobre, c'est 84 %. La
semaine suivante, c'était 77 %; la semaine suivante, 76 %; semaine du
24 octobre, ça remonte à 82 %.
C'est pour ça que les chiffres que je vous
donne, c'est bien important que vous le sachiez, là, quand je vous dis qu'il y
a 724 classes qui sont problématiques, là, qui dépassent les 1 500,
ça, c'est une mesure, là, trois semaines sur huit semaines, O.K.? On prend les
mesures pendant les huit semaines, puis, s'il y a une classe qui pète le
1 500 trois semaines sur huit, elle tombe dans la catégorie des
problématiques, là. Donc, les 724 classes dont je vous parle, elles ont
pété, en moyenne, le 1 500... elles ont dépassé le 1 500 trois
semaines sur la durée de huit semaines.
Mme Vermette (Kim) : Tu sais,
on a eu un a eu un bel automne, il a fait beau. On a ouvert les fenêtres, et
tout. Tu sais, moi, j'ai parlé à beaucoup de gens sur le terrain qui disaient :
C'était bien, là, le taux de CO2 dans nos
classes quand on pouvait ouvrir les fenêtres, mais là il va faire froid, ça va
être l'hiver. Qu'est-ce qu'on va faire cet hiver? Ça va-tu encore être ça?
M. Drainville : Vous avez
absolument raison. Quand les grands froids vont arriver, ces chiffres-là
risquent d'être moins bons, soyons honnêtes. Soyons honnêtes, sauf que...
Alors, est-ce que ça va être encore 1 %? Probablement pas. Est-ce que ça
va être 1 %? Probablement pas. Mais, ce que je vous dis, c'est que les
classes qui sont problématiques, on les suit. On a dit aux centres de services
scolaires : Si vous avez besoin d'installer un échangeur, on a une réserve
d'échangeurs d'air. Ils ont juste à nous faire signe puis ils en ont un. On en a
installé déjà 1 200. On en a 300 en réserve, là. Ça fait que les classes
qui sont problématiques, là, qu'on suit, là, dont je vous ai parlé, dans
certains cas, on est en train d'installer des échangeurs d'air, ou encore ils
sont déjà installés. Puis l'autre chose que je voulais vous dire, bien, j'ai
perdu mon idée.
Mme Plante (Caroline) : Êtes-vous
en train de nous dire, ce matin, que la ventilation, là, pour vous, c'est une
top priorité?
M. Drainville : Absolument.
Je vais vous dire honnêtement, là, il n'y a pas un dossier sur lequel j'ai mis
plus de temps et d'énergie depuis que je suis ministre, parce que je voulais
comprendre, puis je sais toute l'ampleur que ce dossier-là a prise au cours des
deux dernières années. Ça fait que moi, ça a été une... Parmi les premières
rencontres que j'ai eues comme ministre, ça a été de demander le topo,
justement, quelle est la situation.
Et puis, tu sais, je vais vous donner un
exemple. Quand on a rencontré les fonctionnaires, bon, ils nous ont dit :
Voici la situation, etc. Et là ils nous sont arrivés avec le chiffre de 724. Et
là, moi, j'ai dit : O.K., mais, sur les 724, là, qui sont problématiques
depuis le début de l'année scolaire, là... C'est les huit semaines depuis le
début de l'année scolaire, le 724. J'ai dit : Quelles sont les classes,
parmi ces 724-là, qui étaient déjà problématiques le printemps passé? Et là ils
me sont revenus puis ils m'ont dit : Sur les 724, il y en a 84 qui
dépassaient le 1 500 ppm. Ça fait que, là, je leur ai dit : O.K.,
ces 84-là, qui étaient déjà problématiques le printemps passé, qu'est-ce qu'on
a fait pour régler le problème?
Et là je peux vous dire : Par exemple,
il y a un centre de services scolaires, là, il y a 21 classes qui sont
problématiques dans quatre écoles. Là, tu dis : Wo! Attends un peu. Tu as
21 classes qui étaient problématiques le printemps passé qui le sont
encore aujourd'hui. Qu'est-ce que vous faites? Qu'est-ce qu'on fait? Et là on
est en train d'installer des échangeurs d'air, justement, notamment dans les
corridors, parce qu'on parle de classes modulaires, notamment, dans ce cas-ci.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que le gouvernement aurait pu en faire plus plus tôt?
M. Drainville : Écoutez,
honnêtement, on a dépensé 400 millions jusqu'à maintenant pour régler le
problème de la qualité de l'air. On va dépenser un autre 200 millions
pendant cette année scolaire. On a installé des échangeurs d'air partout où on
nous demandait d'en installer. Puis là, moi, je suis en train de dire à
certains d'entre eux : Même si tu ne les demandes pas, tu vas les
installer pareil, là. On a installé des lecteurs de CO2
partout, qui permettent, justement... qui nous permettent de suivre la
situation en temps réel, puis donc de vous rapporter la situation telle qu'elle
se dessine présentement. Donc, il y a beaucoup de travail qui a été fait. Mais,
Mme Plante, je vais vous répondre ainsi : Tant que l'ensemble des
classes du Québec ne seront pas sous le seuil du 1 500 ppm, ce ne
sera pas suffisant, il va falloir continuer. Il va falloir continuer.
Mme Plante (Caroline) : Juste
pour bien comprendre, une précision, est-ce que vous faites un lien entre la
qualité de l'air, la ventilation et les maladies respiratoires?
M. Drainville : Bien,
écoutez, ce que la COVID nous a enseigné, c'est qu'il fallait assurer une
certaine circulation de l'air dans les classes. Et c'est pour ça que, depuis
deux ans, on parle de qualité de l'air, c'est pour ça que, depuis deux ans, on
essaie de prendre le contrôle de cette situation-là. Et moi, ce que je suis
venu vous dire, dans le fond, ce matin, c'est que la situation n'est pas
idéale, la situation n'est pas réglée, mais elle est relativement sous contrôle,
et donc les classes sont sécuritaires pour nos enfants. C'est ça que je suis
venu vous dire.
M. Denis (Maxime) : On se
donne jusqu'à quand pour régler ça, d'ici la fin de l'année, l'année prochaine?
À la rentrée, l'année prochaine, est-ce qu'on va être garantis que ça va être
réglé, derrière nous?
M. Drainville : Bien, moi, je
vais tout faire pour que ça soit réglé bien avant ça, là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Jusqu'à
quand, M. Drainville? Écoutez, vos fonctionnaires doivent vous dire, selon
eux, ça va prendre combien de temps, là. Là, on est à 1 %. Dans combien de
temps, descendre d'un point de pourcentage?
M. Drainville : Bien, j'aimerais
ça, moi, que, lors du prochain rapport, je puisse vous dire : On a
diminué, mettons... on a ramené ça à zéro, il n'y en a plus qui sont au-dessus
de 1 500. J'aimerais ça, pouvoir dire ça, mais je ne veux pas prendre cet
engagement-là, je ne veux pas faire cette promesse-là, parce que je suis
conscient des défis et je suis conscient du fait que, quand les temps froids
vont arriver, ça ne sera pas évident à gérer. Alors, l'engagement que je prends
auprès des parents, en particulier des parents, puis des enfants, puis des
enseignants, puis de tout le personnel scolaire, c'est que je vais tout faire
pour ramener l'ensemble des classes du Québec sous les 1 500.
Une voix : ...
M. Drainville : Bien, je
voulais juste vous dire, dans les mesures qu'on est en train de prendre, là, je
vous ai parlé des échangeurs d'air, là, mais il y a des études en cours pour
installer de la ventilation mécanique là où c'est possible, donc des projets de
ventilation mécanique. On est en train de voir est-ce que la structure du
bâtiment nous permettrait d'installer de la ventilation mécanique. Il y a des
rappels, évidemment, qui sont faits aussi auprès du personnel scolaire pour s'assurer
que les fenêtres sont ouvertes. Tu sais, c'est important, ça aussi, pour
assurer une ventilation naturelle qui soit la plus efficace possible.
M. Bossé (Olivier) : Les
parents des enfants qui sont dans ces classes-là, les 724 classes, est-ce
qu'ils doivent s'inquiéter?
M. Drainville : Non, je ne
crois pas, parce que, pour que le niveau de ppm devienne un danger pour la
santé de l'enfant, là, on parle de niveaux, là, qui sont beaucoup, beaucoup
plus élevés, là, que 1 500 ou même 2 000, là. J'ai le chiffre de 30 000
en tête, là. 30 000 ppm, là, c'est là que ça devient compliqué, là. Ça
fait qu'on est très, très... Oui, c'est ça, 30 000 ppm pendant quinze
minutes, là, c'est là qu'on a un problème. 5 000 ppm pendant huit
heures, c'est problématique. Ça fait qu'on est loin de ces seuils-là.
Maintenant, je ne veux pas donner l'impression à ces parents-là que les
724 classes en question ne me préoccupent pas. Elles me préoccupent
énormément, puis on est en train de prendre tous les moyens possibles pour
ramener la qualité de l'air dans ces classes-là sous les 1 500 ppm.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que les classes modulaires sont un problème? Il y en a de plus en plus.
M. Drainville : Les classes
modulaires... Non, mais je l'ai mentionné, parce que je suis vraiment...
M. Bossé (Olivier) : Ce qu'on
appelle des roulottes, là.
M. Drainville : Oui, mais ce
n'est pas des roulottes. Il faut faire attention. Non, mais c'est important,
parce que c'est ce que je pensais, moi, que c'était des roulottes. Puis j'ai
visité, comme vous le savez, plusieurs écoles, là, au cours des dernières
semaines. Il y a sans doute des roulottes, mais moi, dans les classes où je
suis allé, là, dans les classes modulaires où je suis allé, honnêtement, une
fois que tu es rendu dans la classe, ça ressemble à n'importe laquelle autre
classe. Le problème, vraiment, c'est le corridor, mettons, pour se rendre à la
classe, il est beaucoup plus étroit. Ce n'est pas l'idéal, les modulaires, là,
on s'entend là-dessus, là, mais ce n'est pas non plus, comment dire... L'espace
réservé à l'enseignement est tout à fait comparable à ce qu'on verrait,
mettons, dans une classe d'une école normale.
M. Bossé (Olivier) : Mais
pour la ventilation?
M. Drainville : Mais pour la
ventilation, c'est un problème. Vous avez raison. Et puis là on est en train de
faire des... on est en train de voir comment on pourrait installer davantage
d'échangeurs d'air dans ces modulaires, que ce soit dans les classes, si c'est
possible, ou encore dans les corridors. Ça fait qu'on est en train de regarder
ça là où les classes modulaires sont un problème.
M. Carabin (François) : ...pas
aux jeunes de porter le masque, M. Drainville, considérant qu'on demande à
la... on recommande fortement à la population de porter le masque dans des
lieux achalandés?
M. Drainville : Bien, j'ai le
goût de vous dire : Posez la question à la Santé publique, parce que c'est
la Santé publique qui recommande. Le masque, elle recommande le masque quand il
y a des symptômes. Et elle dit aussi, la Santé publique : S'il y a de la
fièvre, vous restez à la maison, et vous restez à la maison 24 heures
après la disparition des symptômes. Donc, nous autres, on suit les
recommandations de la Santé publique.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une réaction,
s'il vous plaît, sur l'attentat du Métropolis. Il y a eu un jugement important
qui a été émis aujourd'hui. Est-ce que ça vous choque de voir, vous qui y
étiez, au Métropolis, je crois, en 2012...
M. Drainville : Bien sûr,
bien sûr, avec ma femme et ma fille et... oui, ma femme et ma fille, oui.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous
réagissez comment de réaliser qu'il y a eu une faille importante, finalement,
dans le plan de sécurité, qui a permis à Richard Henry Blain de rentrer puis de
commettre ce qu'il a fait?
M. Drainville : Écoutez, vous
me l'apprenez. Je suis désolé, je préparais le point de presse. Bien, une
faille de sécurité, honnêtement, ça ne me surprend pas beaucoup, là, parce que,
depuis que c'est arrivé, on se demande comment ça se fait que ce gars-là a pu
s'approcher d'aussi près de la nouvelle première ministre et de tous ces gens
qui étaient réunis au Métropolis. On l'a échappé belle cette journée-là. Et
moi, tout ce que j'espère, c'est que les services policiers ont tiré les leçons
de ce qui s'est passé ce jour-là pour que ça ne se reproduise plus jamais, peu
importe la formation politique, peu importe le rassemblement. Ce n'est pas... Notre
démocratie, on a le... comment dire... Quand on se compare, là, on peut dire
qu'on vit dans une très belle démocratie, mais, pour que ça reste le cas, il
faut protéger nos élus, et puis il faut protéger nos militants, puis il faut
protéger tous ceux et celles qui s'engagent en politique. Et donc j'espère que
ça ne se reproduira plus jamais puis qu'on prend les mesures pour que ça ne se
reproduise plus.
M. Bellerose (Patrick) : Dans
les écoles, il y a plusieurs événements, récemment, là, qui ont été
inquiétants, là, des événements armés. Est-ce qu'on doit faire quelque chose?
Est-ce qu'on doit former les enseignants? Est-ce qu'on doit faire des drills,
comme on dit, comme on fait pour les incendies, pour les jeunes? Est-ce qu'il
faut revoir...
M. Drainville : Les exercices
de confinement? Oui, mais il y en a déjà, hein, à ma connaissance, des
exercices de confinement. Et est-ce qu'il faut en avoir davantage? Peut-être, peut-être,
parce que c'est très inquiétant. Moi, ça me préoccupe énormément, et, s'il faut
en avoir plus, on va en avoir plus. Puis c'est du travail qui se fait,
évidemment, avec la Sécurité publique.
M. Bellerose (Patrick) : Les
centrales syndicales vous demandent, par exemple, là, de revoir les choses.
Est-ce qu'il y a quelque chose qui est en cours pour changer la façon...
M. Drainville : Je vais vous
dire, dans les discussions que j'ai eues avec les centrales syndicales jusqu'à
maintenant, on n'a pas parlé de ça explicitement, quoique je ne doute pas
qu'elles soient inquiètes elles aussi. Mais une des choses dont on a parlé,
c'est la violence qui est faite... les gestes de violence qui sont portés
contre le personnel scolaire et contre les enseignantes, en particulier, et les
éducatrices. Oui, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup.
M. Bellerose (Patrick) : Dans
quels cas? Dans quels types de cas?
M. Drainville : Ah! c'est de
tout, là, je vous dirais, des enseignantes qui se font frapper, qui se font
mordre, qui se font pousser, qui se font lancer des objets. À mon avis... Je
n'ai pas de statistiques pour vous pour étayer ça, c'est basé sur les
discussions puis les visites d'écoles que j'ai faites jusqu'à maintenant et les
discussions que j'ai eues avec les centrales syndicales, mais je pense que ce
phénomène-là est à la hausse.
M. Bellerose (Patrick) : Les
solutions, c'est quoi?
M. Drainville : Une saprée
bonne question. Dans certaines écoles, il y a des équipes qui sont constituées,
des équipes d'urgence. Ils ont des codes spéciaux, et puis tu l'entends à l'intercom.
J'ai vécu ça dans une école, là, une visite d'école. Le code a été lancé, et là
il y a des personnes qui participaient à la réunion qui ont quitté la réunion
pour prêter main-forte à l'enseignante qui vivait ces difficultés-là. Donc, il
y a une espèce d'organisation, déjà, qui se fait dans les écoles où on vit ces
situations-là.
Mme Vermette (Kim) : Juste,
rapidement, dernière question sur la ventilation dans les écoles, là. Vous avez
dit, bon, que vous travaillez, là, vous faites tout en votre possible pour
faire ça rapidement, mais, cet hiver, tu sais, même là, déjà, il fait froid,
est-ce qu'on les ouvre les fenêtres encore cet hiver?
M. Drainville : Oui, on les
ouvre, mais on les ouvre en tenant compte du confort de l'élève. Il faut
trouver le bon équilibre. Vous savez, dans les... J'ai parlé de lecteurs de CO2. J'aurais dû vous parler de lecteurs de
paramètres de confort. C'est comme ça que ça s'appelle, sauf que je trouve ça
bien technique. Mais, enfin, bref, ça ne mesure pas juste le CO2,
ça mesure l'humidité puis ça mesure aussi la température à l'intérieur de la
classe. Et donc l'enseignante, par exemple, peut suivre non seulement la mesure
de CO2, mais elle peut suivre également la
température dans sa classe. Puis c'est sûr qu'il faut trouver un équilibre
entre les deux, il faut trouver l'équilibre entre le taux de CO2
et un équilibre... et une température ambiante qui est confortable pour les
enfants. Alors, il faut ajuster l'ouverture des classes... il faut ajuster
l'ouverture des fenêtres et, oui, c'est ça, l'ouverture des fenêtres pour
s'assurer qu'on atteint ce juste équilibre.
Mme Vermette (Kim) : On sait
que ça a été dur l'hiver dernier, puis là on est comme un peu au même point, là,
tu sais, dans le sens où, le matin, ça allait bien, l'après-midi, c'était autre
chose.
M. Drainville : Puis c'est
pour ça que les lecteurs de CO2sont si importants, c'est que ça permet à l'enseignant, à
l'enseignante de suivre la situation. Puis, si elle s'aperçoit qu'effectivement
il faut ouvrir un petit peu plus les fenêtres, elle est en mesure de le faire.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Drainville, during the pandemic, we had so many press
conferences, scrums about air quality, ventilation, how we could use better
ventilation to reduce the infection rate. So, now, you're saying to parents
that winter is coming, and you are working on it because you seem worried about
the situation, right now?
M. Drainville : The reason I called upon you today was to release the latest
numbers we have. And what the latest numbers say is that on 68,448 classrooms,
there are 724 that have a level of measurement that goes over 1,500 ppm.
That's not acceptable for us. So, what I'm saying to the parents is that we are
working very hard for these 724 classrooms to come under the level of 1,500
ppm, and we're working very hard on it, and we've been deploying lots of
measures, and we've been spending lots of money to try to bring the classrooms
to this level, which is not ideal, I repeat. The level which should be ideal is
1,000, but 1,500 is adequate and ensures the security of our students.
Mme Senay (Cathy) : But your numbers, the data comes from this fall. That was the most
beautiful fall for years, so, the numbers will go up.
M. Drainville : Most likely, when there's some very, very cold temperatures, yes,
it will. That's why we need to act upon these 724 to bring them under control.
And, if we see that other classrooms are problematic, we will also target them
and give ourselves a «plan de match», you know, a gameplan to bring them underneath the level… the threshold of
1,500.
Mme Senay (Cathy) : But you're holding this press conference as thousands…
Des voix : …
Mme Senay (Cathy) : …merci. You're holding this press conference as thousands of
parents are struggling with kids at home being sick with respiratory viruses.
What kind of link do you make between air quality in classes and the fact that
there is a peak of respiratory viruses, and we had to deal with air ventilation
also with COVID-19 infections?
M. Drainville :
Well, what I said in French is that the
COVID crisis taught us that if we want to reduce the
risks of transmission, we need to ensure that there's proper ventilation. So,
the ventilation issue is not only linked to infectious diseases, the idea of
having proper ventilation is to ensure proper conditions of learning for
students. But, obviously, obviously, in the current context where we see this
increase in infections, we have an extra incentive to take care of ventilation
and try to make it as good as possible.
Mme Senay (Cathy) : And those cases, it's a concern for you...
M. Drainville :
I'm sorry?
Mme Senay (Cathy) : ...respiratory viruses, to see all those absences of students?
M. Drainville : If I'm concerned about it? Yes, of course I'm concerned about it.
But, as I said, we're following the instructions of «la Santé publique», and
what they're telling us is that, if you have fever, you stay at home, and, if
you come to the classroom with symptoms, you need to wear the mask.
Mme MacKenzie (Angela) : ...see better measures happening short-term? Because what you're
doing right now with investing in ventilation, this has been going on for years.
It's not going to be solved in the coming weeks. And we're seeing this number,
this high number in pediatric hospitals, we're seeing a high number of children
out of schools. So, short-term, are you having conversations with Public
Health? What else can we do short-term?
M. Drainville : There are ongoing conversations between my ministry and the Public
Health authorities. They're always talking to one another. So, if there are
adjustments to be made, I will be informed. But, right now, the instructions
that have been publicized stand the way they are.
Mme Senay (Cathy) : One last question about the Metropolis attack and the Superior
Court decision talking about flaws on security. Your family was there, well,
part of your family. Were you there too in 2012 at the Metropolis?
M. Drainville : Yes, yes, yes.
Mme Senay (Cathy) : Yes, you were?
M. Drainville : Yes.
Mme Senay (Cathy) : So, how do you react? Does it bring back bad memories?
M. Drainville : Well, as I said, I'm just learning about the judgement, so I need
to be careful about commenting it. But from what I gather, the conclusion is
that there's been mistakes made, yes? Well, I'm not really surprised because
we've been wondering, all of us who were there have been wondering all along
why was it so easy for Bain to come so close to the building, and come so close
to us, and come so close to our family. So, I'm hoping that we will draw the
lessons from what happened so that it never happens again. Whatever party,
whatever public gathering or political public gathering, this kind of event
cannot happen. It cannot happen. We came very, very close to a great, great
tragedy, and we were extremely lucky.
Merci beaucoup, bonne journée.
(Fin à 9 h 39)